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BELGICATHO - Page 1211

  • Quand les débordements pontificaux inquiètent...

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    UN PAPE DEBORDE (source)

    L’analyse d'Hubert Windisch, professeur émérite de théologie à la faculté de théologie de l’Université de Freiburg (D), parue sur Kath.net.

    « Lorsque le pape émérite Benoît XVI a publié son émouvant hommage au Cardinal Meissner récemment décédé, on a pu lire, entre les lignes, une certaine critique de la situation dans laquelle se trouve actuellement l’Eglise. Et on ne peut pas exclure non plus, que dans ces critiques était incluse la façon dont l’actuel pontificat est exercé. 

    De fait, de nombreux prêtres et laïcs se disent inquiets en considérant certains événements dont l’écho nous parvient de Rome : ce pape ne serait-il pas dépassé par sa charge ? Les réflexions qui suivent justifient largement qu’on se pose certaines questions :

    Lorsque Jorge Mario Bergoglio fut élu pape le 13 mars 2013, comme successeur du pape Benoît XVI, il se rendit tout d’abord, comme le veut la tradition, dans cette pièce qu’on appelle la Chambre des Larmes (camera lacrimatoria) qui se situe à côté de la chapelle Sixtine. C’est là qu’il devait revêtir les insignes de sa charge pontificale : la mozette de velours rouge garnie d’hermine blanche, la croix dorée des papes et les traditionnelles chaussures rouges. Mais il refusa de porter ces insignes. Il aurait ajouté : “C’en est fini à présent de ce carnaval”. Quoiqu’il en soit, ce pape ne semble pas avoir saisi la signification symbolique de ces insignes : la mozette rouge rappelle la souffrance et le sang du Christ ; la croix dorée symbolise à la fois la dignité et la lourdeur de la charge pontificale ; les mules rouges font référence à Constantin XI, le dernier empereur byzantin - le rouge était le symbole du pouvoir des empereurs byzantins - qui trouva la mort lors de la conquête de Constantinople en 1453 par les musulmans. 

    Lorsque Bergoglio entra ainsi dans la loggia des bénédictions, le monde entier a pu vivre en direct la prise de fonction de la charge pontificale la plus banale qu’il n’y ait jamais eue depuis que la radio et la télévision sont là pour en témoigner. Bergoglio dit à ces milliers de gens rassemblés sur la place Saint Pierre non pas : “Laudetur Jesus Christus” ou “In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti”, mais : “Buona sera”. Dès cet instant, une inquiétude s’est installée. La crainte qu’un pontificat banal allait peut-être faire suite à cette entrée banale ; la crainte de l’émergence d’un autre type de “carnaval”, comme cela semblera d’ailleurs se confirmer quelques jours plus tard lorsqu’on vit le pape se mettre un nez rouge de clown lors d’une audience générale sur la place Saint Pierre.

    Lucrecia Rego de Planas, une catholique mexicaine qui connait personnellement Bergoglio depuis de nombreuses années, écrivait quelques mois seulement après l’élection du pape François une lettre ouverte aux accents tragiques : “Le pape aime être aimé de tous”. Voilà qui permet de comprendre certains faux-pas de Bergoglio quant à sa manière de gérer le style et le contenu de sa charge : une inflation de mots au cours de nombreux interviews, des coups de téléphones et des homélies matinales, ou encore des postures officielles affectées et artificielles qui, certes, sont efficaces pour faire la une des magazines, mais s’avèrent déplacées dès lors qu’il s’agit du salut des âmes des fidèles. 

    Un collègue protestant m’écrivait un jour : “Il ne suffit pas d’aller à pied chez le coiffeur ou chez le dentiste, de se servir soi-même à la cantine du Vatican ou de se rendre en Fiat 500 à un rendez-vous avec le président des Etats-Unis pour être un bon pape. J’ai bien peur que par les trous de sa soutane ne suinte un peu de vanité”. 

    Celui qui aime être aimé des autres se voit souvent contraint, en tant que pasteur de l’Eglise, à mettre une partie de l’annonce de l’Evangile sous le boisseau. S’il s’agit du pape, il risque alors fort de cesser d’être ce rocher qui résiste fermement aux tempêtes de la vie : il peut alors ressembler davantage à une dune de sable se mouvant sous le vent de l’esprit du temps ; il peut être amené à exprimer des positions et des opinions serviles, se pliant aisément à tout et à chacun, et qui aboutissent finalement à un affaiblissement inadmissible de la conscience que l’Eglise catholique a d’elle-même. 

    On verra ainsi dans une vidéo, lors d’une invitation à la prière initiée par le pape en janvier 2016, des représentants du bouddhisme, du judaïsme, de l’islam et de la chrétienté se présenter côte à côte. Devant eux, les symboles religieux de leurs communautés respectives, à savoir : une statue de Bouddha, un chandelier à sept branches, un tasbih musulman (sorte de chapelet), et… non pas la croix du Christ, mais un simple petit enfant-Jésus de la crèche.

    On verra ainsi le pape, en la fête du Jeudi Saint 2016, laver les pieds de prisonniers, et parmi eux des musulmans, geste aboutissant par là non seulement à affadir la symbolique attachée à l’action de Jésus lors de la dernière Cène, mais même à en fausser le sens.

    On verra ainsi le pape, un samedi, veille de la Pentecôte 2014, inviter des représentants des trois religions monothéistes à une prière pour la paix dans les jardins du Vatican, et se laisser littéralement montrer du doigt (en même temps d’ailleurs que le rabbin présent) par le représentant musulman lorsque celui-ci se met à citer, en conclusion de sa prière, la sourate 2 du Coran, celle qui supplie Allah de donner aux fidèles musulmans la victoire sur les peuples infidèles (c’est-à-dire les juifs et les chrétiens).

    On verra ainsi le pape, dans l’avion qui le ramène de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Cracovie, interviewé au sujet de la violence dans l’islam - rappelons que c’est durant le séjour du pape à Cracovie, le 26 Juillet 2016, que le Père Hamel avait été assassiné par deux musulmans pendant qu’il célébrait la messe dans une paroisse proche de Rouen - répondre aux journalistes en évoquant l’histoire d’une catholique italienne tuée par son gendre. Les journalistes ont dû se demander en eux-mêmes s’ils ne venaient pas d’être témoins d’un bug papal.

    On verra ainsi le pape s’envoler sur l’île de Lesbos pour visiter un camp de réfugiés : il en ramènera quelques-uns à Rome, mais uniquement des musulmans ; pas un seul chrétien.

    On entendra ainsi, en avril 2017, une comparaison terrible entre les conditions de vie dans les actuels camps de réfugiés et celles qu’avaient connu les prisonniers des camps de concentration nazis. 

    Et l’on pourrait trouver de nombreux autres exemples dans le domaine de la politique qui, tous, tendent à confirmer la platitude de ce pontificat. Ce dernier est, de plus, caractérisé par les nombreuses contradictions qu’il véhicule : si vers l’extérieur, le discours est imprégné de la notion de miséricorde, à l’interne, l’exercice de la charge pontificale est souvent marqué par une réelle dureté. Qu’on se souvienne par exemple de l’attitude irrespectueuse du pape envers les cardinaux ayant émis les “dubia”, ou encore récemment du limogeage silencieux du cardinal Müller comme Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi.

    L’exemple le plus flagrant de cette tendance aux propos contradictoires nous vient sans doute du document post-synodal “Amoris laetitia” : d’une part ce document met en avant une ferme volonté de continuité avec les enseignements du passé pour ce qui concerne le mariage et, d’autre part, dans une simple note de bas de page, met à mal tout l’édifice de la doctrine sacramentelle en lien avec le mariage, la confession et l’Eucharistie.

    La formule la plus souvent citée au cours de ce pontificat : “Qui suis-je, moi, pour juger ? (Chi sono io per giudicare)”, prononcée par François fin juillet 2013 dans l’avion qui le ramenait du Brésil, concentre tout le malheur qui s’est abattu sur l’Eglise à travers ce pontificat à ce point unique, à savoir l’avènement dans l’Eglise, par le fait du pape lui-même, du règne du relativisme sur le plan doctrinal et pastoral.

    Avec tout le respect que je dois à la personne du pape et à sa fonction pontificale, il me faut malheureusement constater que l’image de l’Eglise catholique est aujourd’hui celle d’une communauté fragilisée et déchirée. De nombreux catholiques à travers le monde se sentent dorénavant déracinés dans leur propre Eglise, une Eglise ébranlée dans ses fondements. Où cela doit-il nous mener ? »

    Source : Kathnet (trad. MH/APL)

    Et, sur "Benoît-et-moi" : "Les incroyables propos d'un pape"

    ...mais tout le monde ne voit pas les choses de cette façon : http://www.belgicatho.be/archive/2017/09/08/francois-un-pape-fabuleux-5977814.html

  • Le récit d'un médecin qui communique avec ses patients en état végétatif

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    LE RÉCIT DU DOCTEUR OWEN, QUI COMMUNIQUE AVEC SES PATIENTS EN ÉTAT VÉGÉTATIF

     

    Le docteur Adrian Owen, « célèbre neuroscientifique anglais » qui mène ses recherches à l’université d’Ontario de l’Ouest, au Canada, a mis au point une méthode pour permettre aux patients en état végétatif[1] de communiquer en répondant à des questions par oui ou non, qu’il raconte dans son livre Into the grey zone [2] sur le point de sortir.

    Suite à une demande fermée du médecin, il est indiqué au patient, s'il souhaite répondre « oui », de « penser à un match de tennis pendant 30 secondes, et cela dix fois de suite, afin d’être sûr à 100% qu’il répond bien à la question ». Cette « pensée particulière » stimule des zones spécifiques du cerveau : le « pic d’activité est alors observé à l’IRM fonctionnelle », technique d’imagerie qui « permet de suivre l’évolution de l’activité cérébrale comme sur une vidéo, et en temps réel ».

    Cette procédure, qui est « en réalité l’aboutissement de 20 ans de recherches » (cf. Activité cérébrale en ''état végétatif''Considéré en état végétatif, il communique par la pensée), ne permet cependant pas de communiquer avec tous les patients en état végétatif : « une fois sur cinq » affirme le docteur Owen. « Dans les autres cas, le cerveau des patients est trop endommagé pour permettre un quelconque échange. »

    Dans son livre, qui sortira en anglais ce 7 septembre, le docteur Owen raconte cette exploration incroyable « entre la vie et la mort ». La première patiente avec laquelle il a travaillé en 1997, une fois sortie son coma, l’a encouragé à poursuivre ses recherches : « Je ne donnais aucune réponse et j'étais enfermée, sans espoir, mais le scanner a montré au monde que j’étais là. C’était magique, ce scanner m’a trouvée ».

    Pour aller plus loin : Une interface cerveau-ordinateur pour diagnostiquer les niveaux de conscience

    [1] Etat qualifié « désormais plutôt d’éveil non-répondant, ne présentant aucun signe extérieur de conscience ». Leur « activité cérébrale n’est pas nulle », mais jusqu'alors elle ne permettait pas de communiquer avec eux, à la différence des patients en état de conscience minimale, qui peuvent cligner des yeux.

    [2] « Dans la zone grise »

    Sources: Pourquoi Docteur, Jonathan Herchkovitch (30/08/17); The independent (29/08/17)

  • Le 5 septembre 1914, Charles Péguy mourait au champ d'honneur

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Un anniversaire : Charles Péguy

    Ce 5 septembre marque le cent-troisième anniversaire de la mort au champ d’honneur de Charles Péguy, tué dans la contre-attaque devant Villeroy qui préluda à la victoire de la Marne. Il est bon de revenir sur cette figure héroïque et inclassable.

    Un anniversaire : Charles Péguy

    Péguy n’entre pas dans les catégories préétablies. Né le 7 janvier 1873 à Orléans, dans une famille très modeste, élevé par sa mère rempailleuse restée prématurément veuve, il poursuit ses études secondaires et supérieures en tant que boursier. Il s’en  croira toujours redevable à la IIIe République et cela explique son loyalisme envers un régime dont, en vieillissant et confronté à la réalité, il méprisera toujours davantage le personnel qu’il épingle sans pitié :

    « L’idéal, c’est de mourir pour ses idées ; la politique, c’est d’en vivre. »

    Ferveur républicaine

    Cette ferveur républicaine sincère devrait faire de lui un homme de gauche, Péguy se décrit d’ailleurs comme socialiste. Cependant, très vite, ces étiquettes ne correspondent plus à ses sentiments intimes, ni au combat hors norme qu’il mène. C’est que Péguy est un homme de la terre, un enraciné, et que tous les rêves internationalistes lui demeurent étrangers. Ce paysan de la Beauce et du Bourbonnais ne sera jamais un « citoyen du monde » et c’est ce qui le sauvera. Il aime la France par toutes les fibres de son être, incapable de s’acoquiner avec ceux qui la braderaient au premier venu. C’est pourquoi il applaudira, en juillet 14, l’assassinat de Jaurès qu’il croyait capable de toutes les lâchetés en cas de défaite française face à l’Allemagne. Et pourquoi, alors qu’âgé de 41 ans, il devrait être versé dans la territoriale, il insiste pour rester dans les cadres d’active, choix qui lui vaudra de tomber au champ d’honneur parmi les premières victimes du conflit.

    Jeanne d'Arc

    Parce qu’il aime la France, il aimera Jeanne d’Arc, sainte Geneviève, et la Vierge Marie qui ramèneront cet agnostique à la foi de son enfance, une foi combative, propre à heurter quelques bonnes consciences trop étroites pour saisir sa vision peu sulpicienne mais puissante du catholicisme. Saint Pie X s’opposera à sa mise à l’Index, mesurant ce que cette parole libre, forte, imprégnée de piété vraie apportera au siècle qui vient et le réconfort que tant d’âmes y puiseront.

    Autant dire que ce Péguy catholique, patriote, farouchement « anti-boche », n’a rien pour plaire à notre époque. Il s’en doutait, lui qui dénonçait les dérives de la modernité, « la stérilité moderne », « le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l’athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien », avec des accents qui, sortis de leur contexte daté, ont quelque chose de prophétique. Qu’on relise, parmi d’autres, ce texte posthume, Nous sommes des vaincus, qui s’applique, si terriblement, à ce que cette chrétienté qu’il aimait vit aujourd’hui :

    « Nous sommes des vaincus. […] Aujourd’hui, dans la décroissance, dans la déchéance des mœurs politiques et privées, nous sommes littéralement des assiégés. Nous sommes dans une place en état de siège. […] et toute la plaine est abandonnée, toute la plaine est aux mains de l’ennemi. […] Nul aujourd’hui, nul homme vivant ne nie, nul ne conteste, nul ne songe même se dissimuler qu’il y a un désordre; un désordre croissant et extrêmement inquiétant ; non point en effet un désordre apparent, un trouble de fécondité qui recouvre un ordre à venir, mais un réel désordre d’impuissance et de stérilité, nul ne nie plus ce désordre, le désarroi des esprits et des cœurs, la détresse qui vient, le désastre menaçant. Une débâcle. C’est peut-être cette situation de désarroi et de détresse qui nous crée, plus impérieusement que jamais le devoir de ne pas capituler. Il ne faut jamais capituler. »

    « En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. Il ne se rend point, c’est tout ce qu’on lui demande. » disait-il aussi.

    Nous sommes en guerre

    Nous sommes en guerre, et comme jamais peut-être nous l’avons été. Il semble même, à certaines heures, que la guerre est perdue, la citadelle tombée et que nous luttons absurdement sur des bastions dérisoires tandis que toutes les portes de la place sont ouvertes et l’ennemi déjà en train de fêter sa victoire. Cette « situation de désarroi et de détresse » que Péguy pressentait, c’est la nôtre.

    Alors, suivons son conseil : ne capitulons pas.

  • La Philosophie pour la Vie de Stéphane Mercier est disponible

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    L’avortement est-il une conquête décisive de l’humanité ou, au contraire, le retour à la barbarie ? L’avortement est-il la libération de la femme, ou le meurtre d’un petit innocent ? Stéphane Mercier, docteur en philosophie, aborde ces questions avec justesse et clarté, après avoir établi les conditions d’un véritable débat.

    Ce petit ouvrage écrit d’un point de vue philosophique constitue un vade-mecum pour tous ceux qui désirent des arguments contre l’avortement.

    Stéphane Mercier est docteur en philosophie. En tant que chargé de cours à l’Université catholique de Louvain (Belgique), il livre à ses étudiants cet argumentaire le 21 mars 2017. L’auteur ne se doutait pas qu’il allait mettre tous les partisans du droit à l’avortement en émoi : la presse et les politiques se saisissent de l’affaire, on en parle jusqu’au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tous réclament des sanctions contre ce professeur qui ose condamner l’avortement : l’UCL finit par le licencier. 

    Prix : 10 euros

  • L'individualisme et le collectivisme constituent les deux faces concomitantes de la déstructuration de la personne

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    De Guillaume Bernard sur genethique.org "Le coin des experts" (on transposera aisément ces considérations issues du contexte français au nôtre) :

    INDIVIDUALISME ET COLLECTIVISME : LES DEUX FACES CONCOMITANTES DE LA DÉSTRUCTURATION DE LA PERSONNE

    Sous couvert de bons sentiments, l’Etat s’arroger le droit de s’approprier des éléments du corps des citoyens, pour en « sauver » d’autres. Guillaume Bernard, docteur et habilité à diriger des recherches en histoire des institutions et des idées politiques, revient pour Gènéthique sur les ressorts d’une mécanique en passe d’oublier la personne humaine.

    Le consentement présumé au don d’organes a été mis en place par la loi de modernisation du système de santé (26 janvier 2016). Des prélèvements peuvent être pratiqués sur une personne majeure décédée dès lors qu'elle n'a pas fait connaître, de son vivant, un refus explicite de se voir soustraire un organe. Quant aux familles des défunts - dont un tiers s’opposent, dans la pratique, à tout prélèvement -, elles sont uniquement informées et non plus consultées. En revenant aux dispositions de la loi Caillavet du 22 décembre 1976, qui avaient été corrigées en juillet 1994, cette mesure vise à réduire le déficit d’organes destinés aux patients en attente de greffe.

    L’homme en pièces détachées

    Si le don (d’une partie) de soi peut être un geste de fraternité (pour soulager la souffrance voire guérir), la valeur altruiste de cet acte suppose qu’il soit décidé librement. Contraint, le don est dénaturé. Quelle est donc la logique d’un tel ordonnancement ? La contradiction entre l’individualisme forcené des vivants (disposition totale de soi jusqu’à la revendication euthanasique) et la « collectivisation rampante des cadavres » (résultant de l’automaticité du prélèvement si l’organe est sain) n’est qu’apparente. Deux justifications assurent la cohérence de cette combinaison. D’une part, une vision particulière de la dignité humaine où seul l’être faisant preuve d’une autonomie de la volonté guidée par la raison est considéré comme pleinement humain et respectable. L’enfant à naître, le comateux et qui plus est le cadavre ne remplissent pas cette condition ; ce dernier peut donc être traité – en attendant le clonage dit thérapeutique – comme un stock de pièces détachées de rechange. Et d’autre part, une conception contractualiste et déracinée de la société : celle-ci est supposée se construire en permanence, le passé étant perçu comme définitivement révolu. Qu’importe donc l’assentiment des familles puisque les liens intergénérationnels sont rompus. La terre renie ses morts. Dans ces conditions, pourquoi continuer à respecter les volontés testamentaires ou à incriminer la profanation de sépulture ?

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  • Les évêques d’Écosse ont solennellement consacré leur pays au Cœur immaculé de Marie

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    De Radio Vatican :

    L'Écosse consacrée au Cœur immaculé de Marie

    Une statue de la Vierge de Fatima au sanctuaire de Carfin, en Écosse. - RV

    (RV) Devant 5000 fidèles qui avaient courageusement bravé la forte pluie, ce dimanche 3 septembre, les évêques d’Écosse ont solennellement consacré leur pays au Cœur immaculé de Marie, au cours d’une cérémonie présidée par l’archevêque de Glasgow, Mgr Philip Tartaglia, au sanctuaire de Carfin.

    «Nous te consacrons l’Écosse, tout ce que nous aimons et que nous avons. À toi, nous donnons nos esprits, nos cœurs, nos corps, nos âmes, et nous nous mettons nous-mêmes à ton service, nos familles, nos communautés», a-t-il déclaré dans sa formule de consécration, dans ce qui a été défini comme une «journée historique» et une «grande fête» pour l’Église catholique et pour tout le pays.

    Une motion a été présentée au Parlement écossais le 31 août pour demander de «reconnaître la consécration» : «les évêques prieront pour l’Écosse au sanctuaire marial de Carfin», peut-on lire dans le texte de la motion, demandant que «l’Écosse reçoive la force d’un désir renouvelé de chercher la vérité», et prieront aussi pour «tous les parlementaires et le gouvernement, afin qu’ils puissent faire leur part dans la construction d’une vraie civilisation de l’amour, et s’efforcent de créer un lieu où tous aient une valeur, où celui qui est pauvre, seul et marginalisé ne soit pas oublié, un lieu où les personnes soient libres de pratiquer leur foi.»

  • Quand le cardinal Sarah réaffirme l’enseignement de l’Eglise sur l’homosexualité

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    Le cardinal Sarah réfute le jésuite pro-gay (source)

    Cet article du cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation vaticane pour le culte divin est paru ce matin dans le « Wall Street Journal », dans la rubrique des éditos et des opinions.

    > How Catholics Can Welcome LGBT Believers

    Le cardinal y critique les thèses du père James Martin, la plume vedette d’ « America », la revue des jésuites de New-York, également consultant au Secrétariat pour la Communication du Vatican et auteur cette année d’un livre qui bouleverse l’enseignement de l’Eglise en matière d’homosexualité en légitimant les rapports entre personnes de même sexe. Un livre qui a été rapidement dénoncé aux Etats-Unis par l’archevêque de Philadelphie Mgr Charles Chaput mais qui a aussi été publiquement apprécié par d’autres personnalités de l’Eglise américaine, dont les cardinaux – très chers au pape François – Kevin Farrell et Joseph Tobin.

    Voici ci-dessous les passages principaux de l’article du cardinal Sarah.

    Comment les catholiques peuvent accueillir les croyants LGBT

    par Robert Sarah

    L’Eglise catholique a souvent été critiquée, y compris par certains de ses propres membres, pour sa réponse pastorale à la communauté LGBT. […] Parmi les prêtres catholiques, le Père James Martin, un jésuite américain, est l’un des critiques les plus explicites du message de l’Eglise sur la sexualité.  Dans son livre « Building a Bridge » publié au début de cette année, il répète la sempiternelle critique selon laquelle les catholiques auraient été très critiques envers l’homosexualité tout en négligeant l’importance de l’intégrité sexuelle dans ses propres rangs.

    Le Père Martin a raison d’affirmer qu’il ne devrait pas il y avoir deux poids deux mesures concernant la vertu de chasteté qui, bien qu’exigeante, fait partie intégrante de la bonne nouvelle de Jésus pour tous les chrétiens. Pour les célibataires – quelles que soient leurs attirances – la chasteté fidèle demande l’abstention de sexe.

    Cela pourrait sembler une exigence trop élevée, surtout à l’heure actuelle. Cependant, il serait contraire à la sagesse et à la bonté du Christ d’exiger quelque chose qui ne puisse être réalisé.  Jésus nous appelle à cette vertu parce qu’il a fait nos cœurs pour la pureté, tout comme il a fait nos esprits pour la vérité.  Avec la grâce de Dieu et avec notre persévérance, la chasteté est non seulement possible mais elle deviendra également la source de la véritable liberté.

    Il ne faut pas regarder bien loin pour constater les conséquences malheureuses du rejet du plan de Dieu pour l’intimité et l’amour humain. La libération sexuelle que le monde promeut ne tient pas ses promesses.  Au contraire, la promiscuité est la cause de tant de souffrances inutiles, de cœurs brisés, de solitudes et du fait de considérer les autres comme des moyens de satisfaction sexuelle.  En tant que mère, l’Eglise cherche à protéger ses enfants du mal du péché, comme expression de sa charité pastorale.

    Dans son enseignement sur l’homosexualité, l’Eglise guide ceux qui la vivent en distinguant leurs identités de leurs attirances et de leurs actions. Tout d’abord il y a les personnes elles-mêmes qui sont bonnes en soi puisqu’elles sont enfants de Dieu.  Ensuite, il y a les attractions vers le même sexe, qui ne sont pas peccamineuses si elles ne sont pas voulues ni suivies mais qui contrastent toutefois avec la nature humaine.   Enfin, il y a les rapports de même sexe qui sont des péchés graves et qui nuisent au bien-être de ceux qui y prennent part.  Ceux qui s’identifient comme membres de la communauté LGBT méritent qu’on leur dise cette vérité dans la charité, tout particulièrement de la part des prêtres qui parlent au nom de l’Eglise sur un sujet aussi complexe et délicat.

    Je prie pour que ce monde entende enfin la voix de ces chrétiens qui éprouvent des attirances vers le même sexe et qui ont découvert la paix et la joie en vivant la vérité de l’Evangile. Mes rencontres avec elles ont été pour moi une bénédiction et leur témoignage me touche profondément.  J’ai rédigé la préface de l’un de ces témoignages dans le livre de Daniel Mattson intitulé « Why I Don’t Call Myself Gay : How I Reclaimed My Sexual Reality and Found Peace »  (Pourquoi je ne me qualifie pas de gay.  Comment j’ai reconquis ma réalité sexuelle et trouvé la paix) avec l’espoir que sa voix et d’autres comme la sienne soient mieux entendues.

    Ces hommes et ces femmes témoignent de la puissance de la grâce, de la noblesse et de la résilience du cœur humain et de la vérité de l’enseignement de l’Eglise sur l’homosexualité. Bien souvent, ils ont vécu éloignés de l’Evangile pendant un certain temps mais se sont réconciliés avec le Christ et avec son Eglise.  Leurs vies ne sont ni faciles ni exemptes de sacrifices.  Leurs attirances pour le même sexe n’ont pas été vaincues.  Mais ils ont découvert la beauté de la chasteté et des amitiés chastes.  Leur exemple mérite respect et attention parce qu’ils ont beaucoup à apprendre à chacun de nous sur la façon de mieux accueillir et accompagner nos frères et sœurs dans une authentique charité pastorale.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Liturgie : le contre-rapport du cardinal Sarah sur l’état de la liturgie dans l’Eglise

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    De Sandro Magister, traduit sur le site diakonos.be :

    Liturgie. Le contre-rapport du cardinal Sarah

    Il est évident que le discours que le Pape François a lu le 25 août aux participants de la semaine annuelle du Centre d’Action Liturgique italienne n’était pas de son cru. Il s’agissait d’un discours truffé de références historiques et de citations savantes avec leurs notes respectives, tout cela sur une matière qu’il n’a jamais maîtrisée.

    On n’aura pourtant pas manqué de remarquer les silences et les mots qui reflètent parfaitement le fond de sa pensée.

    Ce qui a fait le plus de bruit, c’est cette déclaration solennelle qu’il a prononcée au sujet de la réforme liturgique initiée par le Concile Vatican II :

    « Après ce long chemin, nous pouvons affirmer avec sécurité et avec autorité magistérielle que la réforme liturgique est irréversible ».

    Cette déclaration a été interprétée par la plupart comme un coup d’arrêt intimé par le Pape François à la présumée marche arrière que Benoît XVI avait amorcée avec le motu proprio « Summorum pontificum » de 2007 qui rendait entièrement droit de cité à la forme préconciliaire de la messe en rite romain, en autorisant qu’elle soit célébrée librement en tant que seconde forme « extraordinaire » d’un même rite.

    Et de fait, dans le long discours lu par le Pape François, on fait abondamment référence à Pie X, Pie XII et Paul VI. Mais pas une fois l’immense expert de la liturgie qu’est Benoît XVI n’a été cité.  Et encore moins son motu proprio, malgré que cette année en marquait le dixième anniversaire.

    Le Pape n’a fait référence que de façon très marginale aux énormes abus dans laquelle s’est malheureusement empêtrée la réforme liturgique postconciliaire, se bornant à mentionner des « réceptions partielles et des pratiques qui la défigurent ».

    Silence radio également sur le cardinal Robert Sarah, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et surtout pour son combat boycotté pour une « réforme de la réforme » visant à restituer à la liturgie latine sa nature authentique.

    Ce qui suit est justement le contre-rapport sur l’état de la liturgie dans l’Eglise qui le cardinal Sarah a publié cet été, peu avant le discours du Pape François. Un contre-rapport justement focalisé sur Benoît XVI et sur le motu proprio « Summorum pontificum ».

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  • Homélie pour le 22e dimanche du temps ordinaire : le langage de la Croix

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,21-27.

    En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. 
    Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » 
    Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 
    Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 
    Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. 
    Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? 
    Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 

    LE LANGAGE DE LA CROIX Homélie pour le 22e dimanche du T.O. | fr. Dominique Joseph 

  • Quand Jean-Paul II évoquait Grégoire le Grand (3 septembre)

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    gregoire_le_grand.jpgLettre à tous les évêques, les prêtres et les fidèles de l’Eglise,
    pour le quatorzième centenaire
    l’élévation de saint Grégoire le Grand au pontificat (source)

    Au terme de l'Antiquité et à l'aurore du Moyen Age, saint Grégoire le Grand, à la fois issu du patriciat romain et du monachisme bénédictin, s'efforce, en réglementant le présent, de transmettre au futur les enseignements du passé et l’héritage de la tradition. Au début de son pontificat (février 590), les structures de l’empire romain, bouleversées par les invasions gothes, puis normandes, s’écroulent, tandis que renaît l’hérésie donatiste et que l’arianisme règne encore sur la plupart des barbares ; la discipline monastique s’est généralement relâchée et le clergé, souvent démoralisé, conduit des fidèles catastrophés par les invasions barbares : « Ballotté par les vagues des affaires, je sens la tempête gronder, au-dessus de ma tête. Avec le psaume1 je soupire : Dans l'abîme des eaux, je suis plongé et les flots me submergent.2 » Dirigeant la barque de saint Pierre menacée de naufrage, saint Grégoire le Grand, le consul de Dieu, va, d’une main ferme et assurée, redresser la barre pour transmettre à la postérité une culture ébranlée sous les coups des barbares mais toujours riche de ses précieux acquis où les leçons de l’Antiquité s’épanouissent à l’enseignement des Pères de l’Eglise, comme le montrent déjà les royaumes des Francs, convertis depuis près d’un siècle, les terres ibériques dont le roi wisigoth, Reccared, vient d’entrer dans le giron de l’Eglise catholique (587) ou les chefs de clan irlandais. Ainsi, prophète des temps nouveaux,  autant que gardien des temps anciens, Grégoire le Grand, sur les ruines de l'empire romain, va-t-il faire se lever l'aube médiévale. Pasteur et missionnaire, théologien et maître spirituel, mais aussi diplomate et administrateur, le soixante-troisième successeur de Pierre construit une œuvre grandiose, à la fois politique, ecclésiastique et mystique, ne revendiquant qu'un seul titre, transmis à ses successeurs : « serviteur des serviteurs de Dieu. »

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  • Les entretiens du pape avec Dominique Wolton : extraits

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