Liège, le 3 novembre 2020
Fête de saint Hubert, patron de la ville de Liège
Chers Frères et Sœurs,
Chers Confrères Prêtres et Diacres,
Chers Acteurs pastoraux,
Chères Religieuses et Religieux,
Jamais sans doute depuis la dernière Guerre mondiale nous n’avons ressenti à ce point notre fragilité ni vécu aussi intensément une épreuve collective. La crise du coronavirus dans sa deuxième vague assaille toute la société et ne se concentre pas sur un secteur précis. Les enfants sont moins touchés, heureusement. Les autorités civiles ont pris la décision courageuse de confiner la population, de la manière la plus humaine possible. Comment assumer ce confinement ?
Que sommes nous en train de vivre ? Comment l’évangile nous éclaire-t-il ? Comment réagir sans nous laisser submerger ? Quelle espérance globale apporter ?
Que sommes-nous en train de vivre ?
La pandémie entraîne de grandes souffrances et suscite de grandes peurs. Pour les personnes atteintes de la Covid, les souffrances se prolongent parfois et s’aggravent ; certains malheureusement y laissent la vie ; tous doivent se battre pour résister ; beaucoup, par bonheur, en sortent progressivement guéris. L’angoisse de la mort fait alors place à une grande joie, pour ceux qui sont « passés par la grande épreuve » et pour leurs proches qui les ont aidés. Les personnes contaminées vivent une grande solitude et une mise à l’écart ; certaines éprouvent un sentiment de culpabilité. Sachons les contacter et les aider de notre mieux.
Ceux qui ne sont pas malades de la Covid peuvent souffrir pour d’autres raisons. C’est spécialement le cas des familles, des jeunes et des personnes âgées. Les familles se retrouvent confinées et parfois désœuvrées, ce qui suscite des tensions inattendues. Les jeunes sont privés de la sociabilité dont ils ont grand besoin et souffrent de la fermeture des écoles. Les personnes âgées se retrouvent davantage isolées et privées de visite, ce qui pèse sur leur moral. Les personnes précarisées deviennent plus pauvres. Les commerçants se retrouvent parfois sans revenu. De nouvelles pauvretés apparaissent.
Pour les personnes qui accompagnent les malades, la tâche est rude et pénible. Le personnel hospitalier et médical est au maximum de ses forces et de ses efforts. Mais chacun de nous est aussi mis à contribution pour soutenir les malades de son entourage. Cela entame nos forces et pèse sur notre moral. Les prêtres, les diacres et les équipes de deuil, en particulier, sont en première ligne pour affronter ces situations et rencontrer les familles éprouvées. Les équipes d’aumônerie d’hôpital et de prison font un travail exceptionnel de présence là où c’est possible et consolent les malades par l’amitié et la prière. Elles le font au nom de l'Église. À travers elles, c'est toute l'Église qui est présente et bien branchée sur Dieu. Elles sont accompagnées par la prière et le soutien de tous ceux qui se préoccupent des malades. Elles vivent leur mission avec les autres citoyens engagés dans ces secteurs, le secteur des soins et le secteur de la solidarité.