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Belgique - Page 37

  • Belgique : le nombre d’euthanasies déclarées en 2022 a augmenté d'une dizaine de pour cent par rapport à 2021

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    D'Elise Legrand sur la Libre de ce 18 février, p. 12 :

    Près de 3 000 patients sont décédés par euthanasie en Belgique en 2022, un record

    Le nombre d’euthanasies déclarées a augmenté de 9,85 % par rapport à 2021.

    En 2022, 2 966 patients sont décédés par euthanasie, ressort-il des chiffres de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) publiés vendredi. Jamais autant d’euthanasies n’avaient été déclarées depuis l’entrée en vigueur de la loi dépénalisant la pratique, il y a vingt ans.

    Pour rappel, la loi du 28 mai 2002 permet à un médecin de réaliser une euthanasie à la demande du patient, à condition de respecter plusieurs critères. L’acte doit obligatoirement être pratiqué par un médecin (pas une infirmière ou une aide-soignante) et il ne peut en aucun cas s’agir d’un membre de la famille du patient. La demande d’euthanasie doit être formulée de manière volontaire, réfléchie, répétée et ne doit pas résulter d’une pression extérieure. Enfin, le patient doit présenter une pathologie grave et incurable, dont la souffrance physique ou psychique ne peut être apaisée.

    Avec 2 966 euthanasies en 2022, le chiffre a augmenté de 9,85 % par rapport à 2021. La proportion de décès par euthanasie déclarée en 2022 a été de 2,5 % (contre 2,4 % en 2021) de l’ensemble des décès dans notre pays.

    Concrètement, l’écrasante majorité (69,9 %) des patients décédés par euthanasie étaient âgée de plus de 70 ans, et 42,2 % avaient plus de 80 ans. L’euthanasie chez les patients de moins de 40 ans reste très peu fréquente (1,2 %). La moitié des euthanasies ont eu lieu à domicile (50,5 %), un chiffre en légère diminution par rapport à 2021.

    Le nombre d’euthanasies ayant lieu dans les maisons de repos ou de soins continue, lui, d’augmenter (16,4 %), alors que celles pratiquées dans les hôpitaux et les unités de soins palliatifs restent stables (31,8 %). Dans la grande majorité des cas (82,7 %), le médecin estimait que le décès du patient était prévisible à brève échéance.

    De plus en plus de francophones

    Concernant les affections, ce sont majoritairement des patients oncologiques (59,9 %) qui ont demandé l’euthanasie. En deuxième lieu vient le groupe de patients polypathologiques (19,6 %) - atteints de plusieurs affections chroniques. Puis des patients atteints de maladies du système nerveux (8,9 %), de l’appareil circulatoire (3,7 %) et de l’appareil respiratoire (3 %).

    Plus de deux tiers des demandes (70,4 %) ont été formulées en néerlandais, contre 29,6 % en français. Cette différence culturelle entre régions tend toutefois à s’amenuiser au fil des années. "Il y a clairement une tendance à la hausse des demandes francophones, analyse Jacqueline Herremans, avocate et membre de la CFCEE. Quand la loi est entrée en vigueur en 2002, on observait alors plus de 80 % de demandes néerlandophones." À noter également qu’au moins 61 patients résidant à l’étranger sont venus en Belgique pour recourir à l’euthanasie en 2022, pour la plupart (53) originaires de France, l’euthanasie dite "active" y étant toujours proscrite.

    Enfin, la Commission a estimé que toutes les déclarations reçues répondaient aux conditions essentielles de la loi. Aucune n'a donc été transmise au procureur du roi.

  • Monseigneur Delville réagit à la publication de la brochure "Rendons l'Eglise au peuple de Dieu!"

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  • Parmi les voyages que le pape envisage, des "petits pays" dont la Belgique

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    De la rédaction du Sismografo :

    Les voyages du pape François en Europe dans les prochains mois se préparent. Au centre des "petits pays". Le fauteuil roulant n'est pas un obstacle

    "Les petits pays d'Europe" que le pape François, selon son projet pastoral, pourrait visiter dans les prochains mois. Le 5 février, de retour d'Afrique, le pape François, en conférence de presse, à une question de Jorge Barcia Antelo (RNE) a répondu comme suit :

    "Sur les voyages. Je pense que ce sera l'année prochaine pour l'Inde. Le 23 septembre je vais à Marseille ; et il y a la possibilité que de Marseille je me rende en Mongolie, mais ce n'est pas défini, c'est possible. Et puis une autre cette année : Lisbonne. Mais le critère est le suivant : j'ai choisi de visiter les plus petits pays d'Europe. Vous allez me dire : "Mais vous êtes allé en France". Non, je suis allé à Strasbourg, je vais à Marseille, pas en France. Les plus petits, les plus petits, pour connaître un peu l'Europe cachée, l'Europe qui a tellement de culture mais qui n'est pas connue de tout le monde, pour accompagner des pays, par exemple l'Albanie - qui a été la première - qui est le pays qui a subi la dictature la plus cruelle de l'histoire. Mon choix est un peu comme ça : essayer de ne pas tomber moi-même dans la mondialisation de l'indifférence." (Source - Vatican.va)

    Ainsi, le programme des voyages du pape en 2023 pourrait le conduire dans plusieurs des "plus petits pays d'Europe". A ce périmètre très circonscrit, qui facilite grandement le déroulement de son magistère itinérant, s'ajoute une autre aide fondamentale et inattendue aujourd'hui : le fauteuil roulant, un support qui rend la fatigue physique supportable et oblige à ne mettre en place des programmes qu'avec des événements essentiels et surtout peu de kilomètres de déplacement. C'est ce qui s'est passé au cours des dernières années du pontificat du Pape Saint Jean Paul II.

    Parmi ces voyages, deux sont connus depuis longtemps : celui de Lisbonne, au Portugal, pour la XXXVIIIe Journée mondiale de la jeunesse (4-6 août) et puis, pour l'instant, la journée de Marseille (France), le samedi 23 septembre, dans le cadre des Rencontres de la Méditerranée est confirmée.
    Les "petits pays d'Europe", ceux dont la superficie est inférieure à 100 mille kilomètres carrés, sont au nombre de 32 et les premiers sur la liste sont la Hongrie, le Portugal et la Serbie. Les autres pays figurant sur cette liste sont : l'Autriche, la République tchèque et la Belgique. Le projet des "petits pays d'Europe" offre donc au Souverain Pontife un éventail large et intéressant où, comme il l'a dit, il y a des peuples et une culture à faire connaître ainsi que des personnes qui doivent sentir la proximité de l'Église.

  • La pratique de l’euthanasie en Belgique sur la voie de dérives inquiétantes

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    "La pratique de l’euthanasie en Belgique est sur la voie de dérives inquiétantes"

    La tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci.

    L’autonomie de l’individu, dans le respect de la volonté du médecin de pratiquer l’acte, est le pilier principal sur lequel repose le régime actuel. Seule une personne majeure capable — ou un mineur sans limites d’âge “doté de discernement” depuis 2014 —, se trouvant dans une situation médicale sans issue, peut être euthanasiée à condition que la demande soit “réfléchie et répétée”. Aux termes de la loi, la personne doit endurer une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée. Le mineur, quant à lui, ne peut en théorie pas demander l’euthanasie pour seule souffrance psychique ou à un stade non terminal de la maladie. Précision capitale : la conformité à ce strict encadrement légal n’est que contrôlée a posteriori par la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. La pratique vingtenaire du cadre juridique ébauché dans ces lignes a été analysée de manière très complète par l’Institut Européen de Bioéthique dans un dossier récent2. L’espace réduit de ce papier ne nous permet que d’en évoquer quatre : la défaillance du contrôle a posteriori de ladite Commission, la liberté de conscience en état de siège, le piège de l’expression “le droit de mourir dans la dignité” et le phénomène de banalisation de l’euthanasie.

    D’une part, le contrôle a posteriori de ladite Commission est défaillant. En effet, celui-ci ne se réalise que sur la seule base de la déclaration des médecins, sans être en mesure de vérifier les informations transmises. Par ailleurs, les médecins membres de la Commission pratiquant des euthanasies font face à de sérieux conflits d’intérêts : ils sont amenés à évaluer la conformité́ de leurs propres euthanasies. À cet égard, dans l’affaire Mortier contre Belgique, la Cour européenne des droits de l’homme a, pour la première fois, examiné la conformité du système belge à la Convention européenne des droits de l’homme, dans le cas d’une euthanasie pratiquée sur une personne dépressive. La Cour a condamné la Belgique en ce qu’elle a manqué à son obligation positive procédurale notamment en raison du manque d’indépendance de la Commission. Enfin, la Commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux.

    D’autre part, la loi belge reconnaît la liberté de conscience du médecin ne souhaitant pas participer à une euthanasie quand celui-ci ne reconnaît pas son caractère médical, et plus fondamentalement, la considère incompatible avec la déontologie médicale et le serment d’Hippocrate. Néanmoins, une modification de la loi, votée le 15 mars 2020, contraint désormais les établissements de santé à accepter la pratique de l’euthanasie en leur sein. Sans parler du fait que les promoteurs de la loi en 2002 insistaient sans cesse sur le fait qu’il s’agissait d’une loi de liberté, cette modification est une atteinte inadmissible à la liberté constitutionnelle de s’associer et de déterminer sa mission. En outre, ce que l’on présente nonchalamment comme un fait anecdotique, est en réalité un bouleversement moral à l’orientation effrayante. En effet, sur le plan individuel, cette modification entrave l’exercice du refus de donner la mort pour tout médecin exerçant dans un hôpital ou une maison de retraite qui doit nécessairement autoriser l’euthanasie. Il est devenu impossible, pour un soignant, de trouver un travail dans une institution de soins qui exclut d’administrer la mort à ses patients ou résidents âgés. Un simple article de loi tente aujourd’hui de fracturer une des pierres d’angle qui font tenir debout la civilisation européenne au milieu d’un silence médiatique tonitruant. Comme il est de coutume en Belgique, les questions politiques fondamentales ne font pratiquement jamais l’objet d’un débat de fond et sont approuvées sans connaissance de cause. Une société qui tente de soumettre la conscience de ses citoyens peut-elle encore se qualifier de démocratique ?

    Par ailleurs, le fait d’associer l’euthanasie au “droit de mourir dans la dignité” nous tend en piège en présentant une fausse alternative : le choix de l’euthanasie ou celui de la souffrance insoutenable. Lorsqu’on interroge les gens à propos des raisons pour lesquelles ils sont plutôt favorables à l’euthanasie, ils répondent fréquemment le regard plein d’effroi : “Je ne veux pas souffrir. ” Ils ignorent souvent que les découvertes scientifiques jusqu’à aujourd’hui permettent pratiquement d’éradiquer toute forme de douleur physique et que les soins palliatifs permettent une prise en charge efficace et globale des douleurs du patient. En outre, penser que la dignité suit la courbe ascendante ou descendante de l’état de santé de la personne alors qu’elle en est au contraire intrinsèque et inaliénable est une conception erronée.

    Enfin, la tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci. À titre d’exemple, l’Open VLD plaide pour l’euthanasie sans motif lié à l’état de santé, fondé sur la seule “fatigue de vivre” de la personne. En réalité, cette évolution révèle surtout une sorte de fatigue relationnelle, une sorte d’abandon du plus faible qui se meurt dans sa solitude, une dégradation de notre rapport à la vulnérabilité et à la fragilité. Christian Flavigny, chercheur associé à l’Institut Thomas More, évoque un “humanisme individualiste” dans un récent papier dans le Figaro et écrit, en parlant d’Olympe : “Cautionner (sa mort) ne traduirait pas notre empathie à l’égard de sa souffrance mais le fait de s’en désintéresser et de laisser la jeune femme se débrouiller avec elle-même. ” En outre, cette banalisation du recours à l’euthanasie présente un risque d’évoluer vers une société qui culpabiliserait ceux qui continueront à vouloir vivre jusqu’à leur mort naturelle.

    1 K. Chambaere et al., “Recent Trends in Euthanasia and Other End-of-Life Practices in Belgium”, The New England Journal of Medicine, 2015, vol. 372, p. 1180 ; S. Dierickx et al., “Drugs Used for Euthanasia : A Repeated Population-Based Mortality Follow-Back Study in Flanders, Belgium, 1998-2013”, Journal of Pain and Symptom Management, 2018, vol. 56, n° 4, pp. 551-559.

    2 Institut Européen de Bioéthique, L’euthanasie, 20 ans après : pour une véritable évaluation de la loi belge, mai 2022 — note réalisée par Léopold Vanbellingen, chargé de recherche.

  • La chaine "Foi et Raison" (youtube) a longuement interviewé Mgr Léonard

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    Une interview de Mgr Léonard pour la chaîne Foi et Raison, en lien avec son dernier livre « L’Église dans tous ses états. Cinquante ans de débats autour de la foi » (Artège, 2023).

    • 00:00 Intro
    • 00:53 Les controverses autour des distinctions entre foi et raison, la nature et la grâce...
    • 04:37 « Méta-concile »?
    • 13:00 L’encyclique « Fides et Ratio »
    • 17:25 Les moments marquants de sa vie intellectuelle
    • 27:14 La métaphysique laissée de côté ?
    • 32:15 La raison et l’étude, alliées du chrétien et de la mission ? Risquer la perte de la foi ?
    • 39:13 Sur quoi les théologiens et philosophes doivent-ils travailler en priorité ?
    • 46:22 Encyclique « Humanae Vitae »
    • 53:28 Les communautés nouvelles/Le renouveau charismatique
    • 58:25 Le pontificat du pape François
    • 1:09:10 Les urgences dans l’Église d’aujourd’hui
  • L'Eglise de Bruxelles au pied du mur

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    De Bosco d'Otreppe sur la Libre de ce 13 février 2023 :

    Face au manque de prêtres, les paroisses de Bruxelles doivent se réorganiser

    extraits

    ... l’Église de la capitale (est jetée) dans une nouvelle ère : au vu du manque de vocations, le temps n’est plus au regroupement des paroisses comme il y a dix-huit ans. Les catholiques doivent désormais fondamentalement repenser l’organisation des unités pastorales (qui rassemblent les paroisses). Il est donc (presque) fini, le temps où celles-ci s’articulaient autour de la figure d’un prêtre - pièce maîtresse de l’organigramme - qui déléguait quelques missions aux laïcs. (...)

    Certes, Mgr Kockerols pourrait transférer des prêtres venus d’autres diocèses ou d’autres pays (et c’est encore ce qu’il fait). Mais il faut aller plus loin, assure-t-il : les structures institutionnelles de l’Église sont à bout de souffle, elles ne correspondent plus à la réalité du terrain, l’heure n’est plus à boucher des trous qui se multiplieront. (...)

    Pour pérenniser, renforcer et unir ces initiatives, l’Église devra choisir ses fronts, note en substance Luc Terlinden, vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. La réflexion sur l’organisation des paroisses ira donc de pair avec une lente, mais "inéluctable", réduction du nombre de clochers. Le système des unités pastorales qui regroupent quatre ou cinq clochers est transitoire. Bien que trouver une nouvelle affectation pour un lieu de culte ne soit pas toujours facile, "certains fermeront et nous allons vers la mise en avant de plusieurs grands pôles missionnaires [rayonnants, NdlR], poursuit Luc Terlinden. Nous ne pourrons plus tenir le maillage territorial qui s’est tissé ces derniers siècles. (...)

    Il paraît loin, le mitan du XXe siècle au cours duquel l’Église inaugurait une basilique nationale, parmi les plus grandes du monde, sur le sommet de Koekelberg. Désormais, elle bûche pour lui trouver un curé. ...

  • A Liège : Un nouveau défi pour l’association de fidèles « Sursum Corda » - La restauration de l’église du Saint-Sacrement continue….

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    A Liège, le 26 novembre 2003, l’association de fidèles « Sursum Corda » relevait son premier défi : racheter l’église du Saint-Sacrement pour pérenniser son affectation naturelle.

    Elle entreprit par la suite de réaliser un plan complet de réhabilitation de ce superbe monument du XVIIIe siècle avec l’aide des pouvoirs publics et du mécénat.

    Une première phase du chantier fut dédiée à la restauration de la façade monumentale et du parvis, d'une partie de la maçonnerie et des charpentes de la nef : elle s’est achevée en juillet 2021.

    La seconde phase porte sur la restauration du choeur et de la tour de l’église, comme on peut le lire dans les deux pièces jointes à cette information: l’une par Mgr Delville, évêque de Liège, et l’autre par M. l’abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de l’église du Saint-Sacrement qui, l’un comme l’autre, en appellent à la générosité du public invité à se joindre à l’entreprise lancée une nouvelle fois par l’association de fidèles  « Sursum Corda »

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  • Mgr Léonard : "Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés"

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Archevêque belge : Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés

    À l'occasion de la sortie de son livre autobiographique retraçant les 50 dernières années de l'histoire de l'Église, Mgr André-Joseph Léonard, archevêque retraité, évoque les grands défis de notre temps.

    Archbishop André-Joseph Léonard
    9 février 2023

    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Bruxelles-Malines et ancien primat de Belgique, vient de publier un livre qui ne passera sans doute pas inaperçu dans le monde catholique.

    L'Eglise dans tous ses états : 50 ans de débats autour de la foi" se présente comme un récit autobiographique à travers lequel son auteur livre une analyse sans concession des événements qui se sont déroulés dans l'Église au cours des cinq dernières décennies - des dérives théologiques et pastorales qui ont marqué l'après-Vatican II aux débats actuels autour du Synode sur la synodalité et des différents scandales d'abus sexuels qui ont surgi au cours de ces années. 

    Né en 1940 et ordonné prêtre en 1964, Mgr Léonard a été nommé évêque de Namur en 1991, puis archevêque de l'archidiocèse de Bruxelles-Malines en 2010. Il a pris sa retraite en 2015. 

    Ses opinions réputées orthodoxes sur les questions de foi et son franc-parler lui ont souvent valu les foudres de la presse belge. En 2013, des militantes féministes du groupe Femen l'ont pris pour cible lors d'une conférence pour avoir assimilé l'homosexualité à un "blocage du développement psychologique normal" dans une interview de 2007. Les images de l'archevêque en prière silencieuse tout en étant copieusement arrosé par les manifestantes Femen aux seins nus sont devenues virales.

    Auteur d'une trentaine de livres traduits en plusieurs langues, cet éminent philosophe et théologien a également été membre de la Commission théologique internationale de 1987 à 1991, ce qui l'a conduit à de nombreuses rencontres avec son président de l'époque, le cardinal Joseph Ratzinger - le futur pape Benoît XVI. Il a également été chargé de la rédaction de l'encyclique Fides et Ratio (Foi et Raison) de Jean-Paul II en 1998. 

    Dans cet entretien avec le Register, il livre son diagnostic personnel sur les maux qui frappent aujourd'hui l'Église et le monde chrétien, revient sur certains des événements qui ont marqué sa vie d'ecclésiastique et évoque l'héritage des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. 

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  • Euthanasie : Quand la société nous dit qu’il faut « oser la liberté », de quelle liberté parle-t-on ?

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    Éric Vermeer est interviewé sur aleteia.org :

    Euthanasie en Belgique : « Oser la liberté, mais de quelle liberté parle-t-on ? »

    9/2/23

    Infirmier spécialisé en soins palliatifs, psychothérapeute et enseignant éthicien, Éric Veermer présente aux lecteurs d’Aleteia l’histoire et la pratique de l’euthanasie en Belgique, qui ne cesse de se banaliser. Il dénonce en particulier les pressions sur la conscience des soignants, les préoccupations financières et le manque de formation des médecins aux soins palliatifs.

    Présentée par le président Emmanuel Macron comme un « modèle », l’euthanasie est légale en Belgique depuis 2002. Prévue pour encadrer des situations exceptionnelles, le nombre d’euthanasies a explosé. Non seulement, les dérives se multiplient dans l’interprétation de la loi, mais son champ d’application n’a cessé de s’élargir. Les mentalités évoluent : dans les esprits, l’euthanasie n’est plus seulement un droit, elle est présentée aux médecins comme un devoir, aux dépens de la liberté réelle des patients et de leur famille, quand on prend soin de l’écouter réellement, comme l’explique Éric Veermer.

    Aleteia : En 2002, la Belgique a adopté une loi dépénalisant l’euthanasie dans certaines situations. Quel était l’objectif de cette nouvelle législation ?

    Éric Vermeer : L’objectif était de combattre les euthanasies clandestines. Aujourd’hui, une étude du British Medical Journal révèle que près de 50% des euthanasies se pratiquent encore de manière clandestine, ce qu’a confirmé le président de la Commission d’évaluation lui-même. Comment en est-on arrivé là ? L’argument médiatique, chargé de pathos, était le suivant : devant la souffrance inextricable, la seule manière de mourir dignement est de se faire euthanasier. Cela s’inscrit dans une société qui doit faire face à une augmentation de pathologies lourdes, pas seulement le cancer, mais aussi les maladies d’Alzheimer, les maladies cardiovasculaires, les AVC, les maladies neuromusculaires. 

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Belgique : la loi euthanasie n'a pas tenu ses promesses (professeur Timothy Devos)

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    De gènéthique.org :

    « La loi euthanasie belge n’a pas tenu ses promesses »

    7 février 2023

    Le professeur Timothy Devos est médecin interniste-hématologue aux Hôpitaux universitaires de Louvain (UZ Leuven) et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Louvain (KU Leuven). Il a dirigé l’ouvrage Euthanasie, l’envers du décor, Réflexions et expériences de soignants, paru aux éditions Mols, « Autres regards ». Il est venu témoigner de la situation en Belgique lors de la 17e Marche pour la vie. Gènéthique reproduit son intervention.

    Vous savez que la loi euthanasie a été votée il y a 20 ans dans mon pays. A cette époque, un des arguments principaux pour convaincre les politiciens et la population était que la loi apporterait la transparence nécessaire car il y avait beaucoup d’euthanasies cachées. Je peux vous dire que la loi euthanasie belge n’a pas tenu ses promesses : aujourd’hui on estime qu’une euthanasie sur trois n’est pas déclarée en Belgique.

    On nous disait aussi que le contrôle sur la loi serait strict et effectif. Mais aujourd’hui les Belges constatent que le contrôle a posteriori par la Commission de contrôle de l’euthanasie est inopérant, et sans garantie d’indépendance. En atteste la récente condamnation de l’Etat belge par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de la violation du droit à la vie d’une patiente euthanasiée pour dépression (cf. Euthanasie : Une première condamnation de la Belgique par une juridiction internationale). Ceux qui réfèrent à cette loi comme un modèle se trompent (cf. L’euthanasie en Belgique, ou le véritable contre-modèle à proscrire).

    « L’euthanasie et les soins palliatifs ne sont pas compatibles »

    On nous disait aussi, au moment du vote de la loi en 2002, que les soignants en soins palliatifs ne devaient pas s’inquiéter parce que les soins palliatifs et la pratique de l’euthanasie iraient parfaitement ensemble. Mais les faits montrent aujourd’hui que l’euthanasie et les soins palliatifs ne sont pas compatibles (cf. Ne dévoyons pas les soins palliatifs).

    Vu l’attention excessive pour les cas d’euthanasies dans les médias, les soins palliatifs sont largement méconnus. Ils sont même vu par certains comme un obstacle à l’euthanasie, de plus en plus souvent considérée comme la norme de « la bonne mort », ceci au nom du nouveau dogme de l’autonomie. Il y a bel et bien un « envers du décor » de la loi euthanasie en Belgique, lié au changement de mentalité très rapide dans la société, induit par cette loi.

    « L’euthanasie n’est pas du tout exceptionnelle »

    Il y a 20 ans, on nous répétait que l’euthanasie serait seulement exceptionnellement appliquée, en cas d’extrême souffrance physique non-contrôlable. Vous entendez très probablement le même argument dans le débat actuel en France. Les faits actuels prouvent que cet argument est faux. L’euthanasie n’est pas du tout exceptionnelle, et le nombre augmente chaque année (cf. Belgique : les euthanasies en hausse de 10,4% en 2021). La part des euthanasies dans un contexte où la mort n’est pas attendue à brève échéance est passée de 9% des cas en 2010 à 16% en 2021. Le pourcentage de personnes âgées de plus de 80 ans est passé de 26% en 2010 à 40% en 2021. Cela m’inquiète vraiment.

    Au moment que des personnes, atteintes à la fois de maladies et de vieillesse, demandent à un médecin de « terminer leur vie » à cause de leur dépendance, de leur isolement social ou à cause du sentiment d’être un poids pour les autres, je dis « non » ! Comme médecin, je ne me sens pas appelé à leur offrir la mort comme solution (cf. Euthanasie en Belgique : de l’acte exceptionnel à la banalisation). Pour moi, leur demande est plutôt un appel à les entourer de plus d’attention et d’amour et à soulager leurs souffrances. C’est pour cela que je suis devenu médecin. « Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours » !

    « En même temps, je suis confiant »

    Je m’inquiète chaque fois qu’une loi euthanasie est votée. Je m’inquiète que la mort remplace de plus en plus les soins, et que l’autonomie remplace de plus en plus la solidarité.

    Mais en même temps, je suis confiant. Tant que je vois la résilience de mes patients (et je peux vous dire que j’en suis témoin tous les jours). Tant que je vois des familles qui se donnent beaucoup de peine pour bien entourer un membre de la famille malade ou âgé. Tant que je vois les soignants en soins palliatifs se donner entièrement pour offrir une dignité à des personnes en fin de vie. Tant que je vois des jeunes se mobiliser pour la protection des vies des personnes les plus vulnérables et pour une société plus chaleureuse et solidaire.

  • Bruxelles (Stockel), 12 février : "Etre prêt" (repères spirituels), une conférence de l'abbé Grosjean

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    L'abbé Grosjean, curé de la paroisse de Montigny-Voisin, fondateur du Padre blog et des universités d'été, responsable des questions d'éthique et de politique pour son diocèse de Versailles, viendra le dimanche 12 février 2023 à 20 h., nous parler de son 3e livre : "Être prêt, repères spirituels".

    Être prêt et pour cela vivre pleinement et sans attendre sa vie, c'est la thématique que l'Abbé Grosjean se propose d'explorer pour nous.

    L'Abbé Grosjean nous fournira 10 repères pour éclairer et accompagner cette aventure rude et magnifique qu'est notre vocation d'homme, de femme, de chrétien.  Dix méditations qui nous donneront lumière, force, consolation et confiance.

    Par ce livre spirituel concret, simple et incarné, l'Abbé Grosjean nous encourage ; il partage avec nous les fruits de son ministère, de ses rencontres, de son expérience.

    Il s'adresse à toutes les générations à partir de 15 ans et à tous les états de vie et nous enthousiasme par son franc-parler et son enthousiasme.  Oui, nous sommes faits pour la Joie, la Joie vraie !

    Nous vous attendons donc nombreux le dimanche 12 février 2023 à 20h à l'église Notre-Dame-de-Stockel.  La participation aux frais est libre. Les 3 livres de l'Abbé Grosjean vous seront proposés à la vente avant et après la conférence.

  • Le Congo belge : une "colonie modèle"

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    D'Emizet François Kisangani, économiste et politologue, Professeur à l'Université de Kansas (USA), auteur de "The Belgian Congo as a developmental state : revisiting colonialism", sur la Libre du 7 février 2023, pp. 32-33.

    Pourquoi le Congo belge était une "colonie modèle"

    Stabilité politique, infrastructures (routes, voies ferrées, eau potable…), industrie manufacturière, santé publique, éducation : le Congo belge (1908-1959) était tellement développé qu’on l’appelait "Poto Moyindo" ou "l’Europe noire". Des kleptocrates postcoloniaux ont transformé ce pays en "enfer sur terre".

    Dans l’une de ses fameuses chansons, le père de la musique congolaise Antoine Wendo avait décrit le Congo belge de l’après-guerre comme Poto Moyindo ou "l’Europe noire". En effet, la croissance économique annuelle oscillait autour de 5,2 % dans les années 1950. L’inflation était d’environ 1,08 % par an dans la même décennie. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant était en moyenne de 2.850 dollars américains aux prix de 2015. Dans les années 1950, les Congolais étaient approvisionnés en eau potable un peu partout et la malnutrition était inconnue au Congo belge.

    Pays le plus développé en Afrique

    En 1955, le Congo belge avait plus de 2 500 industries manufacturières éparpillées dans tous les secteurs de l’économie. Résultat, la colonie avait plus de deux millions de salariés industriels. Il s’avère que ce nombre était le plus élevé en Afrique. Conséquence, la contribution de l’industrie manufacturière dans le PIB se montait à environ 18 % en 1955. Cette performance économique était aussi la plus élevée en Afrique subsaharienne. Plus précisément, les industries manufacturières produisaient 45 % des biens de consommation, c’était là le résultat d’une industrialisation basée sur la substitution des importations qui débuta au début des années 1920. À titre de comparaison, il faut savoir que, dans les années 1930, toutes les colonies européennes en Afrique demeuraient d’une manière prédominante agraires. Plus impressionnant fut le fait que le Congo belge avait plus de routes en excellent état, plus de voies ferrées (à l’exception de l’Afrique du Sud) et plus de voies navigables que toutes les autres colonies en Afrique. Le Congo belge possédait aussi la meilleure infrastructure sanitaire en Afrique subsaharienne. Bien que l’éducation secondaire et tertiaire ne fit pas partie de la politique sociale coloniale, plus de 90 % des enfants congolais en âge de scolarisation étaient inscrits gratuitement à l’école primaire. Ce nombre impressionnant était aussi le plus élevé en Afrique.

    Une "colonie modèle"

    Contrairement à l’État indépendant du Congo (EIC) sous Léopold II (1885-1908) et l’État postcolonial depuis juillet 1960, le Congo belge (1908-1959) était connu comme une "colonie modèle" et un "paradis" pour les investissements directs étrangers grâce à sa stabilité politique et ses ressources naturelles fabuleuses. En bref, le Congo belge était un État providence semblable au même système qui se développait en Belgique. Le Congo belge était réellement un Poto dans les années 1950.

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