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Christianisme - Page 42

  • François : pape des boomers ou pape du Sud ?

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    De Pierre Vétois sur le site de La Nef (mai 2024) :

    Pape des boomers ou pape du Sud ?

    Tout ou presque a été écrit sur Fiducia supplicans depuis sa publication. De fines analyses théologiques en ont démontré plus d’une fois les limites et les défauts. Comme souvent avec le Souverain Pontife, le pas de tango seulement esquissé réussit à irriter les franges conservatrices tout en frustrant les plus progressistes qui s’attendaient au Grand Soir. Tels sont les délices d’avoir un pape jésuite : toujours « un po’ furbo » (1), un peu fourbe… L’histoire dira si le document rédigé à la va-vite n’avait pas comme principal objectif de couper l’herbe sous le pied des progressistes les plus acharnés. Ceux-ci, et mon regard se tourne vers le Rhin et l’Escaut, nous auraient volontiers emmenés bien plus loin.

    Il me semble cependant que cet épisode met en lumière un paradoxe de plus en plus flagrant dans le pontificat actuel. En effet, on ne doit jamais oublier comment François s’est présenté à ses débuts. Venu de loin, du « bout du monde », comme il l’a dit lui-même le jour de son élection, issu d’un pays défavorisé et piétiné par les grands de ce monde (États-Unis, FMI, etc.), il représentait le Sud global dans l’Église catholique, là où Benoît XVI incarnait l’Europe dans toute sa grandeur.

    Or, onze ans plus tard, on constate que l’émergence de ces forces nouvelles n’est pas complètement advenue. Ainsi, le pape semble être souvent le pape des Européens âgés et progressistes, le pape, osons l’anglicisme, des boomers. Comment décrire autrement cette offensive d’un autre âge sur la liturgie traditionnelle ? Comment comprendre le rude traitement réservé à certains évêques occidentaux conservateurs ? Sans compter la récente déclaration Fiducia supplicans. On a du mal à reconnaître la voix du Sud dans ces décisions. Quand on pense au sort des chrétiens en Chine, au Nigeria ou au Pakistan – pour ne citer qu’eux – qui risquent tous les jours leur vie pour le Christ, on pourrait penser que notre pape a oublié ses brebis les plus fragiles au profit des brebis les plus grasses et les plus privilégiées. Il est d’ailleurs à noter que ce sont les Africains qui ont le plus clairement refusé Fiducia supplicans. Pour un pape se réclamant de saint François d’Assise, devoir gérer une fronde de la partie la plus pauvre du monde est pour le moins paradoxal.

    Est-ce à dire que la promesse initiale d’être le pape des périphéries n’a pas été tenue ? Je pense que ce serait excessif et que certains commentateurs s’enferment dans une « françoisphobie » de mauvais aloi (2). En effet, François a par ailleurs d’excellentes intuitions qui font de lui une voix audible et originale dans le monde multipolaire qui advient douloureusement. J’en veux pour preuve deux sujets qui dépassent largement le microcosme catholique : l’Ukraine et Gaza. Sur ces deux points, force est de constater qu’il ne suit pas la vulgate imposée par nos élites occidentales. Indéniablement, il prie pour la paix et je doute fortement qu’il apprécie le régime russe, mais il sait aussi qu’à l’échelle du monde, peu sont convaincus que la Russie soit la Bête de l’Apocalypse décrite par certains Occidentaux. Surtout ceux qui ont pu apprécier de près les « libérations » à l’occidentale (Irak en 2003, Libye en 2011, etc.) ! Pareillement, il ne prend pas le conflit israélo-palestinien comme une lutte manichéenne. Sans nier une seconde l’horreur du crime des terroristes du Hamas, il rappelle que ces deux peuples ont des droits égaux à vivre dans cette région. C’est déplaisant pour nous autres conservateurs qui prenons fait et cause pour l’Ukraine et Israël, mais le monde est vaste et ne pense pas forcément comme nous. Plus précisément, il pense de moins en moins comme nous.

    Alors que la santé déclinante du Saint-Père laisse entrevoir la fin du pontificat, on ne peut qu’espérer deux choses pour lui ou son successeur : accentuer ses efforts vers le Sud global qui constituera, à moyen terme, l’écrasante majorité des catholiques dans le monde, et se détacher, de ce fait, d’un certain progressisme qui ne préoccupe qu’une infime minorité en Occident – certes bruyante.

    Ce serait d’ailleurs l’occasion de créer des ponts nouveaux entre catholiques traditionnels et catholiques non-occidentaux. Ceux-ci se ressemblent dans leur rejet des pseudo-valeurs prônées par nos élites progressistes. Comme le proposait le grand Benoît XVI, nous redeviendrons ainsi pleinement ce « signe de contradiction » pour le monde, dont la logique est « souvent inspirée par le matérialisme, l’égoïsme et l’individualisme » (3). Qu’on se le dise, Chartres est aujourd’hui plus proche de Kinshasa que de Munich.

    Pierre Vétois

    (1) François, entretien dans La Civiltà Cattolica, 19 septembre 2013.
    (2) Yves Chiron, Françoisphobie, Cerf, 2020.
    (3) Message pour la XLIIe Journée mondiale de prière pour les vocations, 25 avril 2010.

    Pierre Vétois est l’auteur du blog Ecce Mater Tua : https://medium. com/@pierrevetois

  • Comment penser l’âme au XXIe siècle ?

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    De KTO Télévision :

    Penser l’âme au XXIe siècle

    28/04/2024

    Les chrétiens distinguent assez spontanément l’âme, immatérielle, spirituelle et immortelle, du corps charnel, corruptible et matériel. Ils sont même tentés d’opposer ces deux dimensions de l’homme, célébrant généralement l’une au détriment de l’autre. À l’heure des neurosciences triomphantes qui semblent chaque jour remettre en question l’existence même d’une âme immatérielle, comment penser les rapports entre corps et esprit en tant que chrétien ? "La personne humaine est appelée à ressusciter toute entière ! À la fois corps, âme et esprit ! L’esprit étant cette partie de l’âme tournée vers Dieu", rappelle Thierry Magnin, physicien, théologien et Président recteur délégué à l’Institut Catholique de Lille. "L’âme ou la personne émerge du corps et en dépend pleinement, bien qu’elle ne s’y réduise pas absolument. Comme nous l’enseigne le catéchisme de l’Eglise, l’âme et le corps ne doivent pas être pensés comme deux natures séprarées.", ajoute Alejandro Pérez, enseignant en théologie au Centre Théologique de Meylan.

  • Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

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    De l'ECLJ :

    Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

    26 avril 2024

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vient de publier un rapport détaillé sur « La souffrance silencieuse du peuple Amhara en Éthiopie » (The Silent Suffering of the Amhara People in Ethiopia). Ce travail présente un examen approfondi des graves problèmes et violations des droits de l'homme auxquels est confrontée la communauté Amhara en Éthiopie, tout en soulignant la persécution des chrétiens impliqués dans ces crises.

    Sur la base de ce rapport, l'ECLJ a soumis un mémoire pour la 47e session de l'Examen Périodique Universel (EPU), afin de discuter de l'état des droits de l'homme en Éthiopie. En effet, l'ECLJ bénéficie du Statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

    Le rapport fait état de nombreux incidents importants survenus dans le pays, notamment une série d'attaques contre des chrétiens, le massacre de Burayu, les massacres de Shashemene et de multiples assassinats ciblés dans le Wollega et la zone de Metekel. En expliquant et détaillant ces violations, le rapport met également en lumière le déplacement forcé de la communauté Amhara, en particulier dans les zones situées autour de la capitale. Ces déplacements, souvent justifiés par le gouvernement sous couvert de projets de développement urbain, ont touché de manière disproportionnée les non-Oromos, ce qui indique une discrimination ethnique.

    En outre, le rapport décrit les opérations militaires dans la région Amhara, en particulier après la déclaration de l'état d'urgence en août 2023. Ces opérations ont été marquées par des attaques de drones contre des populations civiles dans des villes telles que Finote Selam[1], Quarit et Dembecha[2], qui ont fait de nombreuses victimes civiles, y compris des femmes et des enfants. L'utilisation de drones contre des populations non combattantes dans ces zones soulève de graves inquiétudes quant au respect par le gouvernement éthiopien du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

    Le rapport met également en évidence les exécutions extrajudiciaires et sommaires, avec de nombreux récits d'incidents de ce type survenus au cours d'opérations militaires. Ces opérations impliquent souvent des perquisitions de porte à porte, au cours desquelles les personnes soupçonnées de soutenir les groupes d'opposition sont exécutées sans aucune forme de procès. Il est inquiétant de constater que ces actions ont également visé des personnalités religieuses et des étudiants.

    Les arrestations massives ont aggravé la situation, des milliers d'Amhara étant détenus sous le prétexte de maintenir la sécurité. Ces arrestations, souvent dépourvues de base légale, ont conduit à des centres de détention surpeuplés, où les détenus seraient soumis à des conditions difficiles et n'auraient qu'un accès limité aux soins médicaux. Ces soins de santé inadéquats auraient contribué à une épidémie de choléra en septembre 2023, entraînant plusieurs centaines de décès dans ces centres de détention[3].

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  • Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Le film documentaire de DAMIEN BOYER qui a rencontré un joli succès depuis sa sortie.

    Dans la grande salle de cinéma du Collège Saint-Louis

    Synopsis

    Depuis des siècles, les prêtres accompagnent de nombreuses personnes dans leur vie, dans les moments de joie comme d’épreuve. Alors que le scandale des abus a entaché l’Église ces dernières années, les prêtres demeurent un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie si radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et d’un style de vie sobre. Antoine, prêtre vagabond, ancien rider, sillonne l’Ariège avec sa caravane pour écouter les villageois. Gaspard, prêtre montagnard, pousse les jeunes à se dépasser, à contempler la création, et à se débarrasser de leurs addictions. François, prêtre parisien expérimenté, apporte son regard empreint de sagesse sur la nature profonde du sacerdoce. Paul souhaite remporter le championnat de France du clergé à vélo. Le Père Matthieu emmène Jésus en procession dans les quartiers chauds des Philippines. A travers leurs vies données au monde s’esquissent les enjeux de leur engagement et de la prêtrise au XXIe siècle.

    Horaire et billets

    Grande salle de Cinéma du Collège Saint-Louis
    Parking gratuit, entrée par la rue Villette 28, Liège.

    Accueil à partir de 19h30, début de la séance à 20h00

    Les billets sont en prévente ici: https://www.billetweb.fr/sacerdoce-cine-debat

    Tarifs: soutien 15€, base 10€, -25 et 65+: 6€

    En vente aussi le jour même au tarif de base de 12 Euros dans la limite des places disponibles.

    Débat

    Un débat sera proposé à la fin du film, animé par Laurent Verpoorten, journaliste RCF, avec les abbés José Gierkens, doyen de la Basse-Meuse et président du conseil presbytéral de Liège, Jean Dewandre, curé de Trois-Ponts et pilote de rallye et Alessio Secci, aumonier de la communauté italienne de Liège.

    Critiques

    PARIS MATCH

    « Sacerdoce »: L’étonnant succès du film sur la vie des prêtres.

    LA CROIX

    « Sacerdoce »: entrée dans la vie des prêtres.

    Protestant évangélique, le réalisateur Damien Boyer consacre un film documentaire pour sortir des clichés sur les prêtres, sans esquiver les sujets gênants.

    Point de vue de Blanche Streb sur RCF

    Des hommes comme les autres avec des faiblesses, des blessures mais une vraie lumière.

    La projection se fait au profit du Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon asbl et dans le cadre de Liège Fête-Dieu.

  • Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

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    De Martin Barillas sur CNA :

    Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

    24 avril 2024

    Des extrémistes musulmans ont incendié plusieurs maisons de chrétiens à Minya, une province du sud de l'Égypte, dans le cadre d'une poursuite des violences antichrétiennes, moins de deux semaines avant la célébration de Pâques par les chrétiens orthodoxes. 

    Selon The New Arab, les fanatiques antichrétiens n'ayant pas réussi à déposséder les chrétiens de leurs maisons en représailles à la tentative de construction d'une église dans le village d'Al-Fawakher, ils ont procédé à l'incendie des maisons dans la soirée du 23 avril.

    Sur son compte Twitter officiel, l'évêque copte orthodoxe Anba Macarius a écrit le 24 avril que les forces de sécurité égyptiennes "ont maîtrisé la situation, arrêté les instigateurs et les auteurs", et que le gouvernement "indemnisera les personnes touchées et demandera des comptes aux auteurs". 

    Après avoir noté que le calme règne désormais à Al-Fawakher, M. Macarius a ajouté : "Que Dieu protège notre cher pays, l'Égypte, de tout mal". 

    CNA a contacté les autorités de l'Église orthodoxe copte mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication. Des vidéos des maisons en feu ont été diffusées sur les médias sociaux, avec de la musique de célébration et des paroles en arabe.

    Le christianisme en Égypte remonte aux origines de la foi et près de 10 % des 111 millions d'habitants du pays sont chrétiens. La plupart des chrétiens égyptiens appartiennent à l'Église copte orthodoxe, tandis qu'environ 2,5 % appartiennent à l'Église copte catholique et à d'autres églises particulières. 

    Les chrétiens constituent la plus grande minorité en Égypte, et Macarius dirige les chrétiens coptes de la province de Minya, où vivent environ un tiers des chrétiens du pays. Il a survécu de justesse à une tentative d'assassinat il y a plus de dix ans. 

    L'organisation Open Doors, qui surveille la persécution des disciples du Christ, classe l'Égypte au 38e rang des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. En 2018, sept chrétiens ont été tués par des terroristes musulmans qui ont attaqué un bus transportant des pèlerins. En 2017, des terroristes de l'État islamique ont fait exploser deux églises coptes orthodoxes, tuant plus de 40 personnes. Et en décembre 2016, un terroriste a fait exploser une bombe, se tuant lui-même ainsi que 189 fidèles à l'église Saints Pierre et Paul, blessant plus de 400 autres personnes. 

    Lors de sa visite en Égypte en 2017, le pape François a célébré une messe pour la petite communauté catholique et a appelé les chrétiens à pardonner les atrocités. Les relations entre le Vatican et l'Église copte orthodoxe, dont le chef est le pape Tawadros II, se sont améliorées ces dernières années. 

    Au début de l'année, le pape François a reconnu la canonisation par l'Église copte orthodoxe de 21 martyrs coptes orthodoxes de Libye. 

    L'année dernière, le pape Tawadros II a célébré une Divine Liturgie à l'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran, où il a prononcé une homélie sur l'unité des chrétiens. Depuis lors, cependant, Tawadros II a réduit ses relations avec le Vatican à la suite de la publication en décembre 2023 de Fiducia Supplicans.

    La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), tout en notant que le gouvernement du président Abdel Fattah El-Sisi a nommé le tout premier chrétien à la Cour constitutionnelle suprême et a également condamné un musulman extrémiste meurtrier d'un prêtre, a critiqué la "lenteur des approbations pour l'arriéré des demandes de légalisation", qui permettraient la construction de nouvelles églises. L'Égypte figure sur la liste de surveillance spéciale de l'USCIRF pour avoir toléré de graves violations de la liberté de religion.

    En 2016, le parlement égyptien a adopté la loi sur la construction des églises, censée légaliser ce type de construction avec des permis.

    Martin Barillas est écrivain et traducteur. Il a été diplomate américain en Europe et en Amérique du Sud. Catholique depuis toujours, il vit dans le Michigan avec sa femme Alice, leurs quatre enfants et leur petit-enfant. Il a écrit sur divers sujets, notamment les droits de l'homme, la politique et la religion. Il est également romancier.

  • Quand le spectre de l’anticommunisme hantait le pilier catholique

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    De Paul Vaute sur "le Passé belge" :

    Quand le spectre de l’anticommunisme hantait le pilier catholique

    Le soutien unanime aux insurgés hongrois en 1956 a cédé la place, dès la décennie suivante, aux attitudes plus hésitantes ou réticentes des organisations catholiques face aux dissidents de l’Est. L’Aide à l’Eglise en détresse a fait exception. L’intérêt est revenu dans les années ’80, mais articulé avec peine aux causes du tiers-monde (1956-1989)

       Entre la mobilisation du monde catholique en faveur des Hongrois en 1956 et les hésitations, voire les réticences, des organismes du même monde à soutenir les dissidents de l’Est dix ans ou vingt ans plus tard, c’est peu dire que le contraste est singulier. Il ressort tout particulièrement d’une étude de  Kim Christiaens et Manuel Herrera Crespo [1].

    Lire la suite sur le Passé belge

  • Une campagne internationale en appelle à une liberté entière pour la liturgie traditionnelle

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    De Renaissance Catholique :

    CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LA LIBERTÉ ENTIÈRE DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE

    Lutetiae parisiorum, die XXI mensis aprilis, dominica III post Pascha
    Messes basses Fontgombault campagne liberté liturgie traditionnelle

    Être catholique en 2024 n’est pas chose aisée. Une déchristianisation massive se prolonge en Occident à tel point que le catholicisme semble disparaître de l’espace public. Ailleurs, le nombre de chrétiens persécutés pour leur foi ne cesse de croître. L’Eglise semble, de plus, frappée par une crise interne qui se traduit par un recul de la pratique religieuse, une baisse des vocations sacerdotales et religieuses, une moindre pratique sacramentelle et même des dissensions entre prêtres, évêques ou cardinaux hier impensables. Or, parmi les éléments qui peuvent contribuer à la renaissance interne de l’Eglise et à la reprise de son développement missionnaire, il y a d’abord la célébration digne et sainte de sa liturgie, à laquelle peuvent puissamment aider l’exemple et la présence de la liturgie romaine traditionnelle.

    Malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour la faire disparaître, spécialement au cours du présent pontificat, cette messe continue à vivre, à se répandre, à sanctifier le peuple chrétien qui y accède. Elle produit des fruits évidents de piété, de croissance des vocations, de conversions. Elle attire la jeunesse, est à l’origine de la floraison de maintes œuvres, notamment scolaires, elle s’accompagne d’un solide enseignement catéchétique. Personne ne peut contester qu’elle est un vecteur de conservation et de transmission de la foi et de la pratique religieuse au milieu d’un affaiblissement de la croyance et d’hémorragie des croyants. Par son ancienneté vénérable cette messe peut également se prévaloir d’avoir sanctifié bien des âmes à travers les siècles. Au sein d’autres forces vives qui se manifestent encore dans l’Église, celle que représente cette vie cultuelle attire l’attention par la structuration que lui confère une lex orandi continuée.

    On lui a certes donné, ou plutôt on lui a toléré quelques espaces de vie, mais en reprenant trop souvent d’une main ce que l’on concédait de l’autre. Sans jamais cependant parvenir à la faire disparaître.

    Depuis la grande dépression de l’immédiat après-Concile, à maintes reprises, pour ranimer la pratique, faire remonter le nombre des vocations sacerdotales et religieuses, tenter de préserver la foi du peuple chrétien, on a tout essayé. Tout, sauf de laisser « faire l’expérience de la tradition », de laisser sa chance à la liturgie dite tridentine. Or, le bon sens demande urgemment aujourd’hui de laisser vivre et prospérer toutes les forces vives dans l’Église et notamment celle-là, qui bénéficie d’un droit plus que millénaire.

    Qu’on ne se méprenne pas : le présent appel n’est pas une requête pour l’obtention d’une nouvelle tolérance comme en 1984, en 1988, ni même pour le rétablissement du statut accordé en 2007 par le motu proprio Summorum Pontificum, qui lui reconnaissant en principe un droit a été ramené, de fait, à un régime de permissions chichement accordées.

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    Simples laïcs il ne nous appartient pas de porter un jugement sur le Concile Vatican II, sa continuité ou discontinuité avec l’enseignement antérieur de l’Eglise, le bien-fondé, ou non, des réformes qui en sont issues, etc. En revanche il convient de défendre et transmettre les moyens que la Providence a utilisés pour permettre à un nombre croissant de catholiques de conserver la foi, d’y grandir ou de la découvrir. La liturgie traditionnelle tient dans cette démarche par sa transcendance, sa beauté, son caractère intemporel, sa sûreté doctrinale, une place essentielle.

    C’est pourquoi nous demandons simplement, au titre de la vraie liberté des enfants de Dieu dans l’Église, que soit reconnue la liberté pleine et entière de la liturgie traditionnelle, avec le libre usage de tous ses livres, afin que, sans entrave, dans le rite latin, tous les fidèles puissent en bénéficier et tous les clercs la célébrer.

    Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance Catholique

    (Ce texte a été traduit et diffusé en allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais et portugais.)

    Le présent appel n’est pas une pétition à signer, mais un message à diffuser, éventuellement à reprendre sous toutes formes qui pourront paraître opportunes, et à apporter et expliquer aux cardinaux, évêques et prélats de l’Église universelleSi Renaissance catholique a l’initiative de cette campagne, c’est uniquement pour se faire l’interprète d’un large désir en ce sens qui se manifeste dans l’ensemble du monde catholique. Cette campagne n’est pas la sienne, mais celle de tous ceux qui y participeront, la relayeront, l’amplifieront, chacun à leur manière.

  • De nouvelles preuves indiquent que le Suaire de Turin n'est pas un faux européen 

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    De Simon Caldwell sur le Catholic Herald :

    De nouvelles preuves indiquent que le Suaire de Turin n'est pas un faux européen 

    Le 26 mars 2024 à 17h30

    De nouveaux tests scientifiques menés sur le célèbre suaire de Turin ont révélé que le lin utilisé pour sa fabrication a été cultivé au Moyen-Orient.

    Les résultats des tests isotopiques apportent une nouvelle preuve que le linceul est le véritable vêtement qui a été utilisé pour couvrir le corps de Jésus-Christ après sa crucifixion - et qu'il ne s'agit pas d'un faux créé dans l'Europe médiévale.

    Des fragments de tissu prélevés sur le linceul montrent que son lin provenait du Levant occidental, une bande de terre occupée aujourd'hui par Israël, le Liban et les parties occidentales de la Jordanie et de la Syrie.

    William Meacham, l'archéologue américain qui a commandé l'étude, a déclaré : "Avec une origine proche-orientale probable, de nouveaux doutes doivent être émis quant à l'interprétation du linceul comme une simple fausse relique fabriquée dans l'Europe médiévale, et de nouvelles questions se posent quant à la signification de l'image sur le tissu. 

    "La possibilité que ce tissu soit en fait le linceul de Jésus est renforcée par ces nouvelles preuves. 

    "À mon avis, cela reste la meilleure explication pour le linceul".

    En tant que membre du conseil d'administration de la Shroud of Turin Education and Research Association (STERA), Meacham a obtenu l'autorisation de tester cinq des sept fils en possession du groupe.

    Ces fils proviennent d'un échantillon connu sous le nom de "pièce de Raes", qui a été retiré du Suaire en 1973 à des fins de recherche sur les textiles. 

    Quatorze fils ont été fournis par l'archevêché de Turin au physicien Ray Rogers, membre de l'équipe scientifique américaine qui avait étudié le linceul sur place en 1978, et qui ont ensuite été transmis au STERA.

    Les tests ont été effectués au laboratoire des isotopes stables de l'université de Hong Kong, qui est en mesure de tester de très petits échantillons, même inférieurs à 1 mg. 

    Selon M. Meacham, l'origine orientale du linceul est importante car "elle renforce d'autres caractéristiques qui vont dans ce sens".

    Il explique : "Le pollen est l'élément le plus remarquable. Même si de nombreuses identifications ont été écartées depuis, certaines espèces prises ensemble indiquent toujours une présence méditerranéenne orientale. 

    "De même, la couronne d'épines [sur le linceul] en forme de casque plutôt que de cercle romain est un trait caractéristique de l'Asie Mineure et du Levant. 

    "Il s'agit d'une confirmation impressionnante d'une hypothèse générée par une analyse informatique en 3D en 1977, à une époque où il n'existait aucun exemple connu (en dehors d'Israël) d'une telle pratique dans l'Antiquité.

    Le suaire de Turin est un morceau de toile de lin portant l'image d'un homme qui semble avoir subi un traumatisme physique correspondant à une crucifixion. Il n'existe pas encore de consensus sur la manière dont l'image a été créée. (Photo par : Universal History Archive/UIG via Getty images.)

    Le linceul est conservé à Turin, en Italie, depuis 1578, en provenance de Chambéry, en France, où il était conservé depuis les années 1350. 

    Il a fait une entrée fracassante sur la scène intellectuelle européenne en 1898, lorsque les premières photographies ont été publiées, montrant une image faciale réaliste sur le négatif photographique en noir et blanc. 

    Le linceul a été étudié au milieu du XXe siècle par le chirurgien français Pierre Barbet, qui a ensuite écrit un livre sur les blessures de la passion du Christ intitulé Un médecin au Calvaire.

    En 1978, une équipe de scientifiques américains a été autorisée à examiner directement le linceul sur place pendant une semaine et à prélever des échantillons à l'aide d'un ruban adhésif. 

    Ils n'ont finalement pas pu expliquer la cause de l'image, laissant planer un mystère qui persiste encore aujourd'hui, mais leur rapport final affirmait qu'elle provenait d'un corps humain.

    En 1988, un échantillon a été prélevé, divisé en morceaux et daté de 1260-1390 par trois laboratoires renommés, ce qui a jeté un sérieux doute sur l'authenticité du linceul. L'archidiocèse de Turin n'a pas autorisé d'autres études.

    Des études menées en 2012 et 2015 sur des échantillons prélevés antérieurement ont toutefois révélé que le drap de lin datait probablement de l'époque de Jésus.

    En 2017, une équipe de l'hôpital universitaire de Padoue (Italie), dirigée par Matteo Bevilacqua, a réalisé une étude médico-légale de l'empreinte et a découvert qu'il s'agissait d'une personne qui a souffert et est morte exactement de la même manière que le Christ, tel qu'il est décrit dans les Évangiles.

    Dans un article publié dans l'Open Journal of Trauma, l'équipe a émis l'hypothèse que la cause du décès était une crise cardiaque compliquée par une rupture du cœur par hémopéricarde chez un sujet crucifié par clouage des mains et des pieds.

    Ils ont également constaté des signes de stress émotionnel grave et de dépression ; un choc traumatique hypovolémique grave, une insuffisance respiratoire aiguë à un stade précoce de la crucifixion et une causalgie [douleur chronique d'un membre] ; un traumatisme contondant à la suite d'une chute, avec paralysie de l'ensemble du plexus brachial droit [nerfs de l'épaule] ; luxation de l'épaule droite, contusion pulmonaire avec hémothorax [lésion pulmonaire], contusion cardiaque [lésion cardiaque], paralysie proximale ulnaire gauche probable et luxation du pied droit due à l'étirement pendant la crucifixion.

    L'étude a inspiré un article publié en 2022 par le révérend professeur Patrick Pullicino, prêtre à Southwark et ancien neurologue consultant du NHS, qui a proposé que la blessure à l'épaule ait provoqué une énorme hémorragie interne qui a entraîné l'effondrement de son système circulatoire.

    Il a écrit dans le Catholic Medical Quarterly que jusqu'à trois litres de sang se sont écoulés de la cavité où le sang s'est accumulé lorsque le flanc de Jésus a été transpercé par une lance romaine, comme le rapporte l'Évangile de saint Jean.

    Si les dernières découvertes vont à l'encontre de l'accusation selon laquelle le linceul n'est qu'une contrefaçon, le mystère demeure et Meacham admet que la datation au carbone du linceul "n'est pas encore résolue" et qu'"il y a un léger chevauchement entre quelques échantillons (de lin) d'Europe de l'Ouest et ceux d'Israël". 

    Photo : Capture d'écran de la photographie prise par Ray Rogers en 1979 montrant les fils provenant de la "pièce de Raes" - retirée du Suaire en 1973 pour des recherches textiles - et dont William Meacham a tiré son échantillon.

  • Le visage de Dieu

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    De Francis X. Maier sur The Catholic Thing :

    Le visage de Dieu

    24 avril 2024

    Avec l'âge, la tentation d'être insatisfait de sa vie peut grandir.  La peur de vieillir, ainsi que les souvenirs des échecs et des erreurs du passé, peuvent occulter le bien dans le monde qui nous entoure.  La culture de la consommation, des distractions et des anesthésiants que nous avons créée se nourrit de cette agitation et tire profit de l'anxiété qui anime si souvent nos désirs.  Ce faisant, elle nous prive de quelque chose d'authentiquement humain.  Elle nous réduit à un ensemble d'appétits matériels.  Et elle s'oppose à tout ce qui est transcendant, car les questions de sens menacent les mécanismes du désir et de la possession.

    C'est l'une des raisons pour lesquelles la beauté - la vraie beauté - peut sembler si réduite dans notre vie quotidienne.  La vraie beauté nous tire vers le haut et nous fait sortir de nous-mêmes ; elle nous relie à des réalités qui ne peuvent être commercialisées.  Elle resacralise le monde, même si ce n'est que pour un instant.  Ce faisant, elle met en accusation la vulgarité, le cynisme et le désordre qui constituent une grande partie de la vie contemporaine.

    Mais nous valons mieux que nos appétits primaires.  Nous méritons autre chose que la camelote commercialisée et matérialiste.  La raison en est simple : Comme l'écrit le philosophe Roger Scruton dans son livre Le visage de Dieu, "le visage [humain] brille dans le monde des objets d'une lumière qui n'est pas de ce monde - la lumière de la subjectivité".

    Les sciences sociales d'aujourd'hui ont tendance à réduire les individus à des points de données et l'expérience humaine à des modèles de comportement.  Bien sûr, il est vrai que nous, les humains, sommes du carbone animé, comme tous les autres animaux.  Nous avons des instincts et nous nous reproduisons plus ou moins comme tous les autres animaux.  Mais nous ne sommes pas des animaux comme les autres.  Nous avons une conscience unique de notre individualité et de notre mortalité.  Cela explique à la fois notre peur de la solitude et notre besoin de sens.  Nous sommes la seule espèce qui enterre et vénère ses morts.  Il est dans notre nature de vouloir plus que ce que cette vie peut donner ; de sentir que quelque chose de plus grand et de plus élevé pourrait être possible.

    Encore une fois, dans The Face of God, Scruton a écrit :

    Si l'on supprime la religion, la philosophie, les objectifs supérieurs de l'art, on prive les gens ordinaires des moyens de représenter leur différence.  La nature humaine, qui était autrefois une chose à laquelle il fallait se conformer, devient une chose à laquelle il faut se conformer.  Le réductionnisme biologique favorise cette "dévalorisation", et c'est pourquoi les gens s'y laissent si facilement prendre.  Il rend le cynisme respectable et la dégénérescence chic.  Il abolit notre genre, et avec lui, notre gentillesse.

    La beauté, en revanche, est une affirmation de notre dignité humaine commune.  Elle nous rappelle la bonté de la vie à une époque de narcissisme transgressif et de répudiation du passé.  C'est pourquoi, dans la tradition catholique, l'hostilité à la haute culture, à l'excellence et à la précision dans la vie de l'esprit et, plus récemment et plus étroitement, à la messe latine traditionnelle, peut sembler si étrange.

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  • Pourquoi l'avenir du christianisme ne devrait pas nous alarmer

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    Une tribune de Jean Duchesne sur aleteia.org :

    Contre l’alarmisme sur l’avenir du christianisme

    23/04/24

    L’avenir du christianisme ne dépend pas de l’évolution de la pratique religieuse évaluée par les historiens et les sociologues. L’Église est bien plus qu’un fait mesurable, rappelle l’essayiste Jean Duchesne.

    Il y a bientôt un demi-siècle (c’était en 1977), l’historien Jean Delumeau, déjà professeur au Collège de France, plus tard membre de l’Institut (en 1988) et presque centenaire (né en 1923, il est décédé en 2020), publiait chez Hachette un essai au titre provocant : Le Christianisme va-t-il mourir ? Sa réponse était bien moins alarmiste. Elle peut se résumer en une citation (p. 149) : “Le Dieu des chrétiens était autrefois beaucoup moins vivant qu’on ne l’a cru et qu’il est aujourd’hui beaucoup moins mort qu’on ne le dit.” Le grand spécialiste de La Peur en Occident (qu’il voyait culminer entre le XIVe et le XVIIIe siècle dans un gros ouvrage sorti chez Fayard en 1978) dirait-il autre chose à présent que l’indifférence et l’analphabétisme religieux ne cessent de progresser de façon apparemment implacable ?

    Sans doute n’y a-t-il effectivement pas lieu de faire de l’époque de la chrétienté ou d’avant Vatican II un âge d’or malheureusement révolu, où la croyance et l’appartenance à l’Église étaient largement majoritaires. Cette nostalgie ne conduit qu’à tout miser en esthétique sur un style néogothique et intellectuellement sur une scolastique néothomiste, mais cette architecture systématisée et mécaniquement symétrique n’a pas la souple variété ni la créativité des cathédrales médiévales. Et ce système philosophico-théologique qui se veut intemporel évacue sans les prendre en compte, comme le faisait pourtant saint Thomas d’Aquin, les difficultés soulevées par les recherches du moment.

     

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  • "Il faut sortir de son canapé" - Des jeunes catholiques français restaurent des croix au bord des routes

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Il faut sortir de son canapé" - Des jeunes catholiques français restaurent des croix au bord des routes

    19 avril 2024

    Il est clair maintenant que quelque chose d'intéressant est en train de remuer en France, le pays autrefois connu comme "la fille aînée de l'Église". 

    Des membres de SOS Calvaires érigent une croix. Avec l'aimable autorisation de SOS Calvaires.

    Lors de la veillée pascale de cette année, le nombre de baptêmes d'adultes a augmenté de 30 % et plus de 7 000 personnes ont reçu le sacrement, soit le chiffre le plus élevé depuis que la conférence épiscopale française a commencé à compiler ces données il y a plus de 20 ans.

    Cette semaine, les organisateurs du pèlerinage annuel de la Pentecôte à Chartres ont clôturé les inscriptions à ses "chapitres" pour adultes plus d'un mois avant l'événement, qui devrait établir un nouveau record de fréquentation en 2024.

    En décembre prochain, les yeux du monde entier se tourneront vers Paris pour la réouverture au culte de la cathédrale Notre-Dame, cinq ans après qu'elle ait été presque détruite par un incendie - une image appropriée, peut-être, d'un nouveau renouveau catholique français.

    Il existe également d'autres signes de renouveau. L'un d'eux est la croissance de SOS Calvaires, une organisation qui rassemble des volontaires dans tout le pays pour restaurer les crucifix de bord de route (connus en France sous le nom de "calvaires").

    Arthur Caillé, directeur général de l'association

    Le directeur général de l'association est Alexandre Caillé, jeune, moustachu et éloquent. Lors d'un entretien par courriel avec The Pillar, il a expliqué pourquoi les jeunes sont attirés par SOS Calvaires, ce que cela représente de restaurer des croix de chemin, et les projets intrigants du groupe à l'extérieur de la France. 

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  • Certains croient encore aux « accords d’Abraham ». Une revue née à la Mecque en est la preuve

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Certains croient encore aux « accords d’Abraham ». Une revue née à la Mecque en est la preuve

    L’époque actuelle n’est guère propice aux rapports entre musulmans, chrétiens et juifs. Et c’est pourtant maintenant qu’une lumière vient de s’allumer dans l’obscurité.

    Cette lumière porte le nom arabe de « Jusur », qui signifie « ponts » mais qui évoque également le « courage du cœur ». Dans le monde musulman, c’est véritablement un acte de courage de créer aujourd’hui une revue internationale avec un titre pareil, consacrée explicitement au dialogue entre les cultures et les confessions religieuses, principalement entre judaïsme, christianisme et islam, les trois religions qui descendent du patriarche Abraham.

    Derrière cette initiative, on trouve la Ligue Musulmane Mondiale basée à la Mecque, et son secrétaire général depuis 2016, Muhammad ben Abdul Karim al-Issa, l’homme-clé du nouveau chemin d’ouverture de l’islam saoudien.

    Le 8 juillet 2022, le jour d’Arafa, le moment culminant du pèlerinage à la Mecque de cette année-là, c’est al-Issa qui a proclamé le sermon sur la montagne (voir photo), soulevant une vague de protestation dans la galaxie islamiste, qui lui est hostile notamment parce que deux ans auparavant, il avait organisé une visite au camp de concentration d’Auschwitz, pour le 75e anniversaire de la défaite des auteurs de la Shoah.

    Et ce sermon a été republié sur le numéro inaugural de « Jusur » dont al-Issa rédige à chaque fois l’éditorial. Il a consacré le premier d’entre eux à décrire en termes élogieux le personnage du cardinal Jean-Louis Tauran (1943-2018), qui a longtemps été président du Conseil pontifical pour la dialogue interreligieux et qu’il avait officiellement rencontré au Vatican le 21 septembre 2017, s’accordant tous deux sur le fait que « religion et violence sont incompatibles » ; que « les religions disposent des ressources morales susceptibles de contribuer à la fraternité et à la paix », que « le phénomène du fondamentalisme, en particulier de nature violence, est préoccupant et requiert un effort conjoint pour être combattu » ; et qu’il « existe des situations où la liberté de conscience et la liberté de religion ne sont pas respectées et protégées, d’où l’urgence d’y remédier ». Un programme très semblable à celui que préfigure la nouvelle revue.

    « Jusur » est publié en anglais et sa lecture en ligne – qui plus est dotée d’une mise en page agréable et magnifique – est ouverte gratuitement à tous. Mais le numéro zéro est également disponible en italien, parce c’est à Milan que se trouve le siège de la direction effective de la revue, confiée à la direction de Wael Farouq, Égyptien, musulman, professeur de langue et de littérature arabe à l’Université catholique de Milan ainsi qu’à l’American University du Caire et dans d’autres université du monde.

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