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Europe - Page 58

  • Italie : le gouvernement cherche à relancer la natalité pour lutter contre la récession qui s'annonce

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    FACE À LA RÉCESSION QUI S’ANNONCE, L’ITALIE CHERCHE À RELANCER SA NATALITÉ

    15 juin 2020

    Pour mener à bien sa politique de croissance, le gouvernement italien vient d’adopter en Conseil des ministres un « Family Act » pour soutenir la natalité.

    En effet, au vieillissement de la population italienne s’est ajoutée une baisse de la natalité que la crise Covid risque d’accélérer. Déjà, « sous l’effet d’une entrée sur le marché de l’emploi de plus en plus tardive et d’une précarité croissante qui a poussé les femmes à faire de moins en moins d’enfants », la démographie italienne est passée de 577.000 en 2008 à 435.000 en 2019, avec un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme. Avec la récession annoncée, l’Insee locale « pronostique que le nombre des naissances pourrait encore reculer à 426.000 cette année, et dans le pire des scénarios, tomber à 396.000 en 2021 ». En effet, en pratique, « ce sont les jeunes en âge de procréer qui se trouvent les plus touchés par la crise économique ».

    L’objectif du « Family Act » est à la fois de « soutenir la parentalité et la fonction sociale et éducative des familles, lutter contre la dénatalité, favoriser le développement harmonieux des jeunes, et concilier vie familiale et vie professionnelle chez les femmes ». Des mesures visant à mieux concilier carrière et vie de famille seront prises, avec entre autres « une allocation supplémentaire de 30 % du salaire pendant un an à toute femme revenant d’un congé maternité » et la déductibilité des frais de garde d’enfants. Un congé de paternité de dix jours sera créé. Des incitations seront mises en place au niveau des entreprises pour « qu’elles adoptent des horaires de travail flexibles, et étendent le télétravail ».

    Cette politique de relance de la natalité se concrétisera également par des déductions fiscales à base d’allocation familiale universelle pour chaque enfant jusqu’à ses 18 ans et d’allocation mensuelle « majorée de 20 % à partir du deuxième enfant et en cas de handicap ».

    Cette politique de relance estimée à 22 milliards d’euros par an, sera principalement financée par le redéploiement des dispositifs existants.

    Pour aller plus loin :

  • Homophobie : les évêques italiens s'opposent au vote d'une nouvelle loi

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    Du site de la Conférence des évêques d'Italie :

    L'homophobie, pas besoin d'une nouvelle loi.

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    "Rien ne se gagne par la violence et tant se perd", souligne le pape François, mettant hors-jeu toute forme de racisme ou d'exclusion ainsi que toute réaction violente, destinée à s'avérer autodestructrice.

    La discrimination - y compris la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle - constitue une violation de la dignité humaine, qui - en tant que telle - doit toujours être respectée dans les paroles, les actes et la législation. Les traitements préjudiciables, les menaces, les agressions, les blessures, l'intimidation, le harcèlement... sont autant de formes d'atteinte au caractère sacré de la vie humaine et doivent donc être combattus sans équivoque.

    À cet égard, un examen objectif des dispositions relatives à la protection de la personne, contenues dans le système juridique de notre pays, permet de conclure qu'il existe déjà des garanties adéquates pour prévenir et réprimer tout comportement violent ou persécuteur.

    Cette prise de conscience nous amène à regarder avec inquiétude les propositions législatives actuellement examinées par la Commission Justice de la Chambre des Députés contre les crimes d'homotransphobie : non seulement il n'y a pas de lacunes réglementaires dans ces domaines, mais pas non plus des lacunes qui justifieraient l'urgence de nouvelles dispositions.

    Au contraire, une éventuelle introduction de nouvelles réglementations incriminantes risquerait de s'ouvrir à des dérives liberticides, de sorte que - plutôt que de sanctionner la discrimination - on finirait par frapper l'expression d'une opinion légitime, comme nous l'enseigne l'expérience des systèmes d'autres nations dans lesquelles des réglementations similaires ont déjà été introduites. Par exemple, soumettre à une procédure pénale ceux qui pensent que la famille a besoin d'un homme et d'une femme pour être un père et une mère - et non la duplication de la même figure - reviendrait à introduire un crime d'opinion. Cela limite en fait la liberté personnelle, les choix éducatifs, la façon de penser et d'être, l'exercice de la critique et de la dissidence.

    Nous croyons fermement que, outre l'application prudente des dispositions déjà en vigueur, nous devons avant tout promouvoir un engagement éducatif dans le sens d'une prévention sérieuse, qui permettra d'éviter et de contrer toute atteinte à la personne. Il n'y a pas besoin de controverse ou d'excommunication mutuelle à ce sujet, mais une volonté de s'engager dans une discussion authentique et intellectuellement honnête.

    Dans la mesure où ce dialogue se déroule en toute liberté, il bénéficiera à la fois au respect de la personne et à la nature démocratique du pays.

    La présidence de la CEI

    Rome, le 10 juin 2020

  • Quand la commission européenne conditionne le versement des fonds Covid à la promotion LGBT

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    LA COMMISSION EUROPÉENNE CONDITIONNE LE VERSEMENT DES FONDS COVID À LA PROMOTION LGBT

    11 juin 2020

    La Commission européenne « intervient contre les zones libres d’idéologie LGBT en Pologne, en menaçant de couper les fonds de cohésion réaffectés dans le cadre de la lutte contre l’impact de la pandémie de coronavirus ».

    Dans une lettre « datée du 27 mai 2020 » adressée aux présidents de cinq voïvodies[1], la Commission « assure que sa priorité est de répondre à la menace que fait peser la pandémie de COVID-19 en Europe, mais qu’elle ne compte pas négliger pour autant d’autres questions importantes ». En cause : « plusieurs plaintes concernant la montée de la rhétorique anti-LGBT en Pologne », dont la dernière indiquerait « que plusieurs autorités locales et régionales ont adopté des déclarations ou résolutions discriminatoires à l’égard des personnes LGBT », « alors que ces mêmes autorités ont recours à des fonds européens ». Ainsi la Commission « rappelle le conditionnement des fonds européens au respect du droit européen et réaffirme la nécessité de respecter les valeurs fondamentales énumérées à l’article 2 du Traité sur l’Union européenne et dans la Charte des droits fondamentaux ». Et « les déclarations ou résolutions de collectivités locales qualifiant les revendications de la communauté LGBTI d’idéologie et affirmant que leur territoire ne souhaite pas de LGBT (…) remet en cause la capacité de ces collectivités locales à respecter le principe de non-discrimination accompagnant les programmes liés aux Fonds structurels et d’investissement européens », affirment les rédacteurs de la lettre. Ils « exigent une réponse écrite ».

    En février 2019, le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski avait signé pour sa ville une « Déclaration LGBT+ » s’engageant « à ce que la ville de Varsovie ne travaille qu’avec les entreprises qui accepteraient de promouvoir les personnes LGBT », et à « faire entrer des référents LGBT et des organisations LGBT dans toutes les écoles de la capitale polonaise, dès le primaire, et d’y faire enseigner une éducation anti-discrimination et sexuelle tenant compte de l’identité psychosexuelle et de l’identification sexuelle″ ». En réaction à cette déclaration, « des collectivités locales (voïvodies, powiats, municipalités) ont adopté des déclarations ou résolutions par lesquelles elles se sont engagées à ne pas mettre en œuvre l’idéologie LGBT dans le cadre de leurs compétences et notamment dans les écoles sous leur responsabilité ». Ou « adopté une Charte des collectivités locales pour les droits des familles » qui « comporte uniquement des engagements de la voïvodie en faveur des familles comprises au sens traditionnel du mot, c’est-à-dire dans un sens conforme à l’ordre juridique polonais », sans mentionner la notion de « LGBT » ou d’orientation sexuelle.

    Ces collectivités locales « ne prévoient pas de discriminations en fonction de l’orientation sexuelle des personnes » mais « revendiquent leur volonté de protéger les droits et libertés garantis par la constitution polonaise et par le droit international, en particulier l’autonomie des parents en matière de choix éducatifs pour leurs enfants ». Le « droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques » est par ailleurs « garanti par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Ce positionnement de la Commission fait suite à celui du Parlement européen qui, par la résolution du 14 novembre, « appelait la Pologne à mettre en œuvre les standards de l’OMS pour l’Europe en matière d’éducation sexuelle, malgré leur caractère non contraignant et extrêmement controversé ».

    ________________________________________

    [1] Une voïvodie est une unité de division administrative de premier niveau de la Pologne.

    Sources: ECLJ, Patryk Regalski, Pologne : le chantage idéologique de la Commission européenne (10/06/2020)

  • La France ne compte plus aucun cardinal en exercice sur son sol

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    D'Hadrien Desuin sur causeur.fr :

    La France, fille oubliée de l’Église


    Pour la première fois de son histoire, la France ne compte plus aucun cardinal en exercice sur son sol.


    Le 27 mai dernier, l’annonce des futures canonisations des bienheureux Charles de Foucauld et César de Bus a donné un peu de baume au cœur à « la fille aînée de l’Église. »

    Un petit coup de fil à Emmanuel Macron et c’est tout

    Celle-ci attend toujours la première visite du souverain Pontife sur son sol (les visites de François à Strasbourg en 2014 et 2019 ont été exclusivement réservées aux institutions européennes). Malgré une récente visioconférence avec le président de la République, le pape François, qui s’exprime très difficilement et très rarement en français, langue officielle du Vatican, boude ostensiblement le pays.

    Les catholiques de France sont-ils en train de payer l’adoption du « mariage et de la PMA pour tous » alors qu’ils ont été parmi les plus mobilisés d’Europe sur ces sujets?

    Pire, pour la première fois de son histoire, aucun cardinal en exercice ne siège aujourd’hui dans une ville de France. Les archevêques émérites Vingt-Trois (Paris), Barbarin (Lyon) et Ricard (Bordeaux), quoique toujours électeurs du collège cardinalice jusqu’à leur 80ème anniversaire, ont rejoint le cardinal Paul Poupard (90 ans) parmi la cohorte des retraités de l’église de France. Les récents décès des cardinaux Panafieu, Tauran et Etchegaray ont encore accentué la perte d’influence de la France à Rome. En 2008, 2015 et 2018, la France n’avait même plus d’ambassadeur en poste à la villa Bonaparte de Rome et lors du dernier consistoire d’octobre 2019, Paris a fait chou blanc. Nommé archevêque de Paris fin 2017, Mgr Aupetit n’a toujours pas endossé la pourpre des saints apôtres et martyrs. Marseille n’est plus considéré comme un siège cardinalice et on peut douter que Bordeaux le soit toujours. Faut-il rappeler que les cathèdres de Rouen, Toulouse, Lille ou Rennes étaient, il y a cinquante ans, occupés par des cardinaux? Les catholiques de France sont-ils en train de payer l’adoption du « mariage et de la PMA pour tous » alors qu’ils ont été parmi les plus mobilisés d’Europe sur ces sujets?

    La France à égalité avec Sainte Lucie, Tonga, Maurice, le Lesotho, les îles du Cap-Vert, Panama ou l’Albanie

    On explique souvent, pour minimiser la situation, que le pape François privilégie les continents longtemps défavorisés d’Afrique et d’Asie. Or, depuis le début de son pontificat, le Pape François a nommé trente-trois européens dont quatorze italiens, sept espagnols, deux portugais, deux allemands, deux britanniques et même un luxembourgeois et un suédois… L’Amérique du Sud reste loin derrière avec dix-neuf cardinaux, l’Asie avec douze et l’Afrique en a reçu dix.

    La France n’a plus qu’un seul cardinal en exercice (contre une petite dizaine dans les années 90). Avec le cardinal Mamberti, préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique à Rome, créé en 2015, elle se retrouve à égalité avec Sainte Lucie, Tonga, Maurice, le Lesotho, les îles du Cap Vert, Panama ou l’Albanie…

    Déjà très éprouvée par l’assassinat islamiste du père Hamel et l’incendie de Notre-Dame de Paris, la fille ainée de l’église semble aujourd’hui la grande oubliée du Vatican.

  • Les croyants victimes d'intolérance et de discrimination en Europe

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Europe : Intolérance et discrimination contre les chrétiens et les autres religions

    En particulier sur les réseaux sociaux, avertit Mgr Urbanczyk

    Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a participé à la première réunion supplémentaire sur la dimension humaine consacrée à la « Lutte contre toutes les formes d’intolérance et de discrimination ». Il a prononcé un discours à la deuxième session « Combattre toutes les formes contemporaines d’intolérance et de discrimination en ligne, qui peuvent conduire à des actes de violence et à des crimes de haine », le 26 mai 2020, à Vienne.

    Le porte-parole du Saint-Siège a attiré l’attention sur l’augmentation « considérable » du temps passé en ligne et sur les réseaux sociaux en ce temps de pandémie. « Les schémas d’intolérance et de discrimination » sur ces médias et sur l’internet en général, « peuvent conduire à la violence », a-t-il alerté. C’est pourquoi « la liberté d’expression, comme tout droit de l’homme, s’accompagne de responsabilités qui ne doivent pas être ignorées ».

    Voici notre traduction du discours de Mgr Urbanczyk.

    HG

     

    Discours de Mgr Janusz S. Urbanczyk

    Monsieur le Modérateur,

    Les données recueillies et mises à disposition par le BIDDH indiquent qu’aucune partie de la région de l’OSCE n’est à l’abri d’actes d’intolérance et de discrimination, y compris les crimes de haine contre les chrétiens et les membres d’autres religions. Il s’agit notamment de menaces, d’attaques violentes, de meurtres et de profanation d’églises et de lieux de culte, de cimetières et d’autres propriétés religieuses. Malheureusement, ces actes ne sont pas rares dans l’ensemble de l’espace de l’OSCE.

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  • L'Eglise d'Allemagne en difficulté ?

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    On ne peut pas dire que la fuite en avant de l'Eglise d'Allemagne sur son "chemin synodal" lui permette d'échapper à une érosion de plus en plus grave du nombre des fidèles.

    De Kath.net :

    Nouveau record d'abandons de l'Eglise en Allemagne!

    2 juin 2020

    2019 plus de retraits de l'Eglise que jamais auparavant. Forte baisse de la contribution religieuse (via l'impôt) prévue pour 2020. Certains diocèses ne peuvent être sauvés que par des "mesures de solidarité" entre les diocèses

    L'Église catholique en Allemagne rapporte plus de sorties de l'Eglise que jamais auparavant pour 2019. Cela a été annoncé par Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, au "Kölner Stadt-Anzeiger". "Nous savons déjà qu'il y a eu une autre augmentation significative l'année dernière." En 2018, il y avait 216 000 abandons. Bätzing estime que les retraits augmenteront certainement en 2019 en raison de la pression économique consécutive à la crise de Corona. L'évêque s'attend à une "forte baisse" de la taxe ecclésiastique, certains diocèses sont menacés de surendettement et, selon Bätzing, ne pourraient être sauvés que par des "mesures de solidarité" entre les diocèses.

  • L’Eglise synodale : un coronavirus s’est échappé de la boite de Pandore ouverte par Rome

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    Lu sur LifeSiteNews (traduit de l’anglais) :

    Georg_Batzing_1024_512_75_s_c1.jpg« 29 mai 2020 ( LifeSiteNews ) - Mgr Georg Bätzing, Président de la Conférence épiscopale allemande, a insisté sur le fait que le rejet des femmes prêtres par les papes récents n'est pas concluant et qu'il doit y avoir plus de discussions «car la question est présente, au milieu de l'Église »!

    D'autres projets mentionnés par lui sont la communion pour les protestants et une bénédiction pour ceux qui ne peuvent pas recevoir le sacrement du mariage - les couples homosexuels et les couples divorcés et civilement «remariés». Il propose de «transporter» les conclusions de la «voie synodale» qui se déroule actuellement en Allemagne à Rome, «au niveau de l'Église universelle».

    "Ce qui est développé par le biais d'un synode doit également être clarifié et répondu avec l'aide d'un synode", a-t-il déclaré, "parce que c'est le nouvel élément qui est devenu fort sous le pape François." Cet évêque souhaite également changer le catéchisme de l'Église concernant la sexualité humaine.

    S'exprimant avec la revue en ligne allemande Publik-Forum  l'évêque du diocèse de Limbourg indique clairement qu'il n'y a pas d'alternative aux changements initiés par les évêques allemands, en collaboration avec l'organisation laïque catholique le Comité central des catholiques allemands (ZdK). Il a récemment été élu président de la Conférence épiscopale allemande, après que le cardinal Reinhard Marx, dans un geste surprenant, ait déclaré qu'il ne serait pas disponible pour un autre mandat.

    La voie synodale allemande a été fortement critiquée pour avoir remis en question les enseignements de l'Église sur la sexualité (y compris l'homosexualité, la contraception et la cohabitation), l'ordination féminine et la hiérarchie cléricale de l'Église, ainsi que le célibat sacerdotal.

    L'évêque auxiliaire Dominik Schwaderlapp, de Cologne, vient d'annoncer qu'il a retiré sa collaboration du forum de discussion sur la sexualité humaine puisque la majorité de ses membres sont contre l'enseignement de l'Église dans ce domaine. En outre, Mgr Rudolf Voderholzer, de Ratisbonne, vient de critiquer publiquement les méthodes «autoritaires» de la direction de la voie synodale - parmi eux Mgr Bätzing - qui a décidé, sans consulter l'Assemblée générale, d'établir des réunions de discussion régionales, ainsi que de ajouter un nouveau sujet - la crise corona - à la discussion.

    «Si vous décidez de suivre une procédure participative», a déclaré Mgr Voderholzer, «il faut également s'y conformer et éviter d'agir de manière autoritaire et solitaire.»

    Dans ce contexte, la nouvelle interview du chef de la Conférence épiscopale allemande revêt une importance particulière.

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  • In memoriam : retour sur la célébration du centenaire de la naissance de Jean-Paul II (1920-2005)

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    Mémoire et identité 51XZK3V2RGL._SX290_BO1,204,203,200_.jpgEn relisant « Mémoire et Identité » qui constitue le testament spirituel (l’ouvrage fut publié chez Flammarion en 2005) de ce grand pape, on comprend mieux encore ses affinités avec son proche collaborateur le futur Benoît XVI, et la distance qui les sépare, l’un et l’autre, des intellectuels post-modernes sévissant aujourd’hui, plus que jamais, en Europe. Extraits choisis d’une pensée qui fâche un monde qui a cessé d’être chrétien :

    1.- Descartes et les Lumières : à la source de l’enracinement des idéologies du mal dans la pensée philosophique européenne (pp. 19 à 25).

    « Je dois me référer ici, déclare le pape Jean-Paul II, à certains faits liés à l’histoire de l’Europe, et de manière particulière à l’histoire de sa culture dominante.

    Quand fut publiée l’encyclique sur l’Esprit-Saint [« Dominum et vivificanten, en 1986] certains milieux en Occident ont réagi négativement, et cela d’une manière plutôt vive. D’où venait une telle réaction ? Elle provenait des mêmes origines que celles dont étaient nées, plus de deux cents ans auparavant, les Lumières européennes – en particulier françaises, sans pour autant exclure les Lumières anglaises, allemandes, espagnoles et italiennes. […]

    Pour mieux illustrer un tel phénomène, il faut remonter à la période antérieure aux Lumières, en particulier à la révolution de la pensée philosophique opérée par Descartes.

    Le « cogito, ergo sum » (« je pense, donc je suis ») apporta un bouleversement dans la manière de faire de la philosophie. Dans la période pré-cartésienne, la philosophie, et donc le « cogito », ou plutôt le « cognosco » (je connais), étaient subordonnés à l’« esse » (être) qui était considéré comme quelque chose de primordial. Pour Descartes, à l’inverse, l’« esse » apparaissait secondaire, tandis qu’il considérait le « cogito » comme primordial.

    Ainsi, non seulement on opérait un changement de direction dans la façon de faire de la philosophie mais on abandonnait de manière décisive ce que la philosophie avait été jusque là, en particulier la philosophie de saint Thomas d’Aquin : la philosophie de l’ «esse». Auparavant, tout était interprété dans la perspective de l’ «esse» et on cherchait une explication de tout selon cette perspective. Dieu, comme Être pleinement autosuffisant (ens subsistens) était considéré comme le soutien indispensable pour tout « ens non subsistens », pour tout « ens participatum », c’est-à-dire pour tout être créé, et donc aussi pour l’homme.

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  • « PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS » APPEL INTERNATIONAL POUR « RÉHUMANISER NOS SOCIÉTÉS » CONTRE UNE « SANTÉ SÉLECTIVE »

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    « PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS »
    APPEL INTERNATIONAL POUR « RÉHUMANISER NOS SOCIÉTÉS »
    CONTRE UNE « SANTÉ SÉLECTIVE »

    Premier signataire Riccardi (Sant’Egidio), avec Prodi, Habermas, Sachs, Gonzalez, Pöttering, Zuppi, Bokova, De Rita et d’autres personnalités

    C’est d’une inquiétude de la Communauté de Sant’Egidio sur l’avenir de nos sociétés – survenue ces jours-ci à l’occasion de la crise provoquée par le coronavirus – que part cet appel, traduit dans différentes langues et diffusé à partir d’aujourd’hui au niveau international (voir les premiers signataires à la fin).
    Il s’adresse à tous, citoyens et institutions, pour un changement ferme des mentalités qui conduise à prendre de nouvelles initiatives, sociales et sanitaires, à l’égard des populations âgées.

    PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS

    Appel pour réhumaniser nos sociétés. Non à une santé sélective

    Avec la pandémie du Covid-19 les personnes âgées sont en danger dans beaucoup de pays européens comme ailleurs. Les chiffres dramatiques des décès dans les institutions font frémir.

    Il y aura beaucoup à revoir dans les systèmes de santé publique et dans les bonnes pratiques nécessaires pour rejoindre et soigner tout le monde avec efficacité, pour dépasser le placement en établissement.

    Nous sommes préoccupés par les récits funestes des hécatombes qui se produisent dans les instituts pour personnes âgées
    . L’idée s’installe qu’il est possible de sacrifier leurs vies en faveur d’autres vies. Le pape François parle à ce propos de « culture du déchet » qui retire aux personnes âgées le droit d’être considérées comme des personnes et fait d’elles un numéro et, dans certains cas, même moins que cela.


    Dans beaucoup de pays d’Europe, face à l’exigence des soins, nous voyons apparaître un modèle périlleux qui privilégie une «santé sélective», tenant pour résiduelle la vie des personnes âgées
    . Leur plus grande vulnérabilité, l’avancée en âge et les autres pathologies possibles dont elles sont porteuses justifieraient une forme de « sélection » en faveur des sujets plus jeunes et plus sains.


    Se résigner à une issue de cette sorte est humainement et juridiquement inacceptable
    . Cela l’est également dans une vision religieuse de la vie, mais aussi dans la logique des droits de l’homme et de la déontologie médicale. Aucun « état de nécessité » ne peut être accepté qui légitimerait ou codifierait des dérogations à de tels principes. La thèse qu’une espérance de vie plus courte comporte une diminution « légale » de sa valeur est, d’un point de vue juridique, une barbarie. Que cela advienne par le moyen d’une imposition (par l’État ou par les autorités sanitaires) extérieure à la volonté même de la personne représente une expropriation intolérable de plus des droits de l’individu.


    L’apport des personnes âgées continue d’être l’objet d’importantes réflexions dans toutes les civilisations. Il est fondamental dans la trame sociale de la solidarité entre les générations. Nous ne pouvons pas laisser mourir la génération qui a lutté contre les dictatures, qui a peiné pour reconstruire après la guerre et qui a construit l’Europe.

    Nous croyons qu’il est nécessaire de réaffirmer avec force les principes de l’égalité de traitement et du droit universel aux soins, conquis au cours des siècles. Le moment est venu de dédier toutes les ressources nécessaires à la sauvegarde du plus grand nombre de vies et d’humaniser l’accès aux soins pour tous. Que la valeur de la vie reste la même pour tous. Celui qui méprise l’existence fragile et faible des plus âgés se prépare à dévaluer toutes les existences.

    Par cet appel, nous exprimons notre douleur et notre inquiétude devant le nombre excessif de morts de personnes âgées ces derniers mois et nous appelons de nos vœux une révolte morale afin qu’un changement de direction s’opère dans le soin réservé aux aînés, afin surtout que les plus vulnérables ne soient jamais considérés comme un poids ou, pire, comme inutiles.

    Signez l'appel



    Premiers signataires:

    Andrea Riccardi, historien, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio
    Romano Prodi, ancien président du Conseil des ministres de la Commission européenne
    Jeffrey D. Sachs, directeur de UN Sustainable Development Solutions Network
    Aleksandra Dulkiewicz, maire de Gdansk, Pologne
    Simonetta Agnello Hornby, écrivain, Royaume-Uni
    Manuel Castells, professeur de sociologie de l’Université de Californie Berkeley, Espagne
    Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, membre du Haut comité pour la fraternité humaine, Bulgarie
    Mark Eyskens, ancien premier ministre belge
    Hans Gert Pöttering, ancien président du Parlement européen, Allemagne
    Felipe González Márquez, ancien premier ministre espagnol
    Marie De Hennezel, psychologue, France
    Jean-Pierre Denis, directeur de l’hebdomadaire La Vie, France
    Card. Matteo Zuppi, archevêque de Bologne
    Adam Michnik, essayiste, directeur de Gazeta Wyborcza, Pologne
    Michel Wieviorka, sociologue, président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme de Paris, France
    Giuseppe De Rita, fondateur de CENSIS
    Stefania Giannini, directeur général adjoint de l’UNESCO
    Maria Antónia Palla, journaliste, Portugal
    Navi Pillay, juge, président ICDP, Afrique du Sud
    Annette Schavan, ancienne ministre fédérale allemande de l’Éducation et de la recherche, Allemagne
    Jürgen Habermas, philosophe, Allemagne

  • Messe : se contenter d’un contact « virtuel » révèle l’état de déshumanisation de notre époque post-moderne

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    ob_980a5d_ob-db5788-dompateau2.jpgBientôt, les messes seront déconfinées au prix d’un certain nombre de contraintes sanitaires inévitables tant que des médicaments et un vaccin contre le covid19 n’auront pas été trouvés. Que penser de ceux qui trouvent déjà dans ces contraintes une raison suffisante pour se contenter bourgeoisement de l’ersatz virtuel qui se substitue aujourd’hui à la réalité du sacrement ? Le Petit Placide diffuse l’homélie de la fête de l’Ascension prononcée par le Très Révérend Père Dom Jean PATEAU, Abbé de Notre-Dame de Fontgombault : elle répond à cette question. Lu sur le site web « salon beige » :

    « Eritis mihi testes… usque ad ultimum terræ. Vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre. (Ac 1,8)

    Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

    L’événement de l’Ascension vient clôturer le temps de la présence du Seigneur auprès de ses disciples.

    Après la résurrection, le Christ était encore apparu de nombreuses fois à ses amis. Mais contrairement aux trois années de la vie publique, il n’était déjà plus tout le temps avec eux de façon sensible et visible. L’Ascension les prive désormais de cette présence. Le temps est donc venu des dernières paroles, de l’ultime envoi en mission. Trois évangélistes, Matthieu, Marc et Luc s’en souviendront. Quant à saint Jean, il n’évoque pas le moment de l’Ascension, puisque les autres en avaient parlé avant lui, mais conclut son évangile par l’épisode de la pêche miraculeuse au bord du lac de Tibériade. Alors que la nuit s’était passée sans rien prendre, les apôtres voient un individu sur le bord. Ils ne le reconnaissent pas. Celui-ci les invite à jeter à nouveau les filets, qui se remplissent. « C’est le Seigneur ! » (Jn 21,7) s’écrit saint Jean. Après le repas de pain et de poissons pris auprès d’un feu de braise, Jésus, par trois fois pose cette question à Pierre : « M’aimes-tu ? » Puis il ajoute : « Sois le berger de mes agneaux… Sois le pasteur de mes brebis… Sois le berger de mes brebis. » (Jn 21,15-18)

    Le thème des dernières paroles du Christ est la mission : « Vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre », selon saint Luc ; ou encore, dans l’évangile de saint Marc, « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16,15) L’écho de ces paroles a traversé les siècles.

    Nous les entendons aujourd’hui au cœur d’une actualité confuse. En cohérence avec notre nom de chrétien, avons-nous été, et sommes-nous les témoins du Christ ?

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  • France : Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

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    Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État a demandé au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires. Sur le site web de « La Vie », l’essayiste François Huguenin réagit à cette décision :

    « Alors que le déconfinement permet aux magasins et aux transports d’être à nouveau librement investis par les Français, dans des conditions sanitaires au demeurant inégalement assurées, le maintien d’une interdiction de réunion dans les lieux de culte n’avait pas manqué de faire réagir une part de l’opinion publique, catholique notamment.

    Et de fait, le juge des référés du Conseil d’État a estimé qu’une telle mesure, au-delà de la période générale de confinement, présentait « un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique » et que le maintien de l’interdiction de tout rassemblement constituait, « eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».

    A lire:

    Matthieu Rougé : « La liberté de se rassembler fait partie intégrante de la liberté de culte »

    On ne peut être plus clair, d’autant que le Conseil d’État a « enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ». Chez de nombreux catholiques, la perspective de pouvoir célébrer la fête de la Pentecôte, après avoir été empêchés de se rassembler pour Pâques, même dans des conditions comportant un certain nombre de restrictions indispensables, est accueillie avec joie.

    Pourtant, cette décision de justice n’est pas de nature à contenter les seuls croyants. Elle peut réjouir le citoyen quelles que soient ses convictions religieuses. Le juge a parlé et fait respecter une liberté fondamentale que le gouvernement avait abusivement enfreinte. C’est la beauté de l’état de droit de pouvoir garantir aux citoyens que leurs libertés fondamentales seront respectées, même en cas de circonstances exceptionnelles. Car la règle de droit n’est pas destinée à disparaître en période troublée. Sauf cas très particuliers, et de manière toujours proportionnée à la gravité de la situation, la règle de droit est aussi faite pour les temps exceptionnels. C’est en effet dans ces moments où le danger – et la peur qui l’accompagne – risque d’inciter les citoyens à renoncer à leurs libertés fondamentales que la loi et le juge sont précieux : en rappelant que les libertés sont à garantir en tout temps.

    A Lire:

    Éditorial : la sécurité ne doit pas tuer la liberté

    Reste que le fait que l’action en justice ait été initiée par des mouvements relevant, à des degrés divers, d’une mouvance traditionaliste ou identitaire du catholicisme peut interroger. Que l’action n’ait pas été menée par la Conférence des évêques de France choque même certains. Mais d’une part, il apparaît plutôt intelligent que l’instance épiscopale ait cherché à préserver le dialogue avec le gouvernement. Sans qu’il y eût concertation, ces deux stratégies se sont de facto bien complétées. Et par ailleurs, quelle que soit l’identité des requérants, l’action en justice était légitime et même nécessaire. La défense des libertés publiques n’appartient à personne en particulier et la possibilité d’agir en justice n’est pas réservée à certains citoyens ! Elle est garantie à chacun, quelles que soient ses convictions. Que l’état de droit ait triomphé est la seule chose qui importe. C’est notre bien commun. »

    À lire : Le Pari chrétien. Une autre vision du monde, de François Huguenin, Tallandier, 2018.

    Ref. Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

    A quand une initiative similaire en Belgique?

    JPSC

  • La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

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    Communiqué de presse

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

     
     Bruxelles, le 15 mai 2020

    Depuis quelques jours, une vidéo choquante circule largement sur Internet, publiée par une société ukrainienne consacrée à la pratique de gestation pour autrui. La vidéo montre 46 bébés en pleurs dans une salle de conférence d'un hôtel transformée en crèche en Urkaine, expliquant que ces « bébés attendent leurs parents ». En cause, le fait que les étrangers qui ont conclu un contrat pour l'achat de ces bébés ne soient pas autorisés à entrer en Ukraine en raison de la crise sanitaire actuelle. La vidéo se conclue en demandant aux pays qui interdisent la pratique de la gestation pour autrui de « faire une exception à leur politique et permettre à leurs citoyens d’être réunis avec leurs enfants » (sic).

    Le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, commente : « En regardant ces images, on ne peut rester silencieux, et tout particulièrement aujourd'hui, alors que nous célébrons la journée internationale de la famille : ces bébés ont besoin d'une famille et ils ne peuvent être traités comme une marchandise. Nous invitons toutes les autorités intéressées à prendre les mesures nécessaires pour que l’adoption internationale puisse être appliquée ».

    Comme l'ont dénoncé les évêques catholiques ukrainiens, « la pandémie de coronavirus révèle de nombreuses pathologies dans notre vie publique moderne. L'une d'entre elles est ce phénomène de gestation pour autrui, où des personnes sont traitées comme des marchandises pouvant être commandées, fabriquées et vendues (…). Un tel écart dans la législation ukrainienne détruit de manière significative les efforts d’intégration européenne et discrédite notre pays aux yeux de la communauté européenne ». Au cours des dernières années, l'Ukraine est devenue un centre international de pratique de gestation pour autrui, en raison de ses 'prix compétitifs' et de sa proximité avec la 'riche Europe'. Cette pratique s'est néanmoins répandue dans le monde entier, « créant une pente glissante vers le droit à l'enfant, et n'ayant aucun respect pour la dignité humaine ou les principes éthiques fondamentaux » (Résolution du Conseil de Présidence de la FAFCE, Fatima, 13 avril 2016). Cela représente une menace pour la dignité humaine, source d’un profond fossé au sein de la communauté internationale et d’un vaste débat au sein de nos sociétés.

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par tous les évêques catholiques ukrainiens (disponible ici en anglais), espérant contribuer à éveiller les consciences de tous les Européens. "Le Parlement européen* a déclaré que la pratique de la gestation pour autrui devait être interdite et examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme - conclut le Président de la FAFCE - Nous réitérons notre appel aux décideurs européens à prendre les mesures nécessaires pour interdire internationalement la pratique de la gestation pour autrui".