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Foi - Page 643

  • Quand le cardinal Sarah invite les prêtres à célébrer "tournés vers le Seigneur"

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    De La Lettre de Paix liturgique 558 du 23 Août 2016

    CARDINAL SARAH (5) :  JE VEUX LANCER UN APPEL À TOUS LES PRÊTRES "CÉLÉBREZ VERS LE SEIGNEUR !

    "Voici la dernière partie de l’allocution prononcée le 5 juillet 2016 par le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, lors des journées Sacra Liturgia 2016. Ce texte commence par l’appel solennel à ses frères prêtres de retrouver le sens de la juste orientation liturgique, versus Dominum.

    À juste titre, beaucoup ont souligné l’importance de cet appel. Même si, théoriquement, le fond du nouveau rite n’est pas affecté par ce retournement du sens de la célébration, tout le monde comprend l’importance décisive, visuelle, sensible, que celui-ci produit. C’est ce passage du discours – « l’appel de Londres », comme l’ont appelé certains esprits malicieux – qui a suscité l'ire des derniers modernistes. C’est aussi la partie la plus directement ratzinguérienne du discours du cardinal Sarah si l'on se remémore ces lignes du cardinal Ratzinger, : « La prière en commun vers l'Est ne signifiait pas que la célébration se faisait en direction du mur ni que le prêtre tournait le dos au peuple – on n'accordait d'ailleurs pas tant d'importance au célébrant […]. Ils ne s'enfermaient pas dans un cercle, ne se regardaient pas l'un l'autre mais, peuple de Dieu en marche vers l'Orient, ils se tournaient ensemble vers le Christ qui vient à notre rencontre. » (Joseph Ratzinger, L'esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001, p.68)

    Faute de temps, la suite de la conférence – signalée en gras – n’a pu être prononcée à Londres et mérite donc une attention redoublée car elle n’a été que très peu reprise et commentée jusqu’ici alors qu’elle contient des indications précises et simples sur ce qui devrait accompagner le nouveau mouvement liturgique souhaité par le cardinal Préfet du Culte divin voulu par le pape François.


    Le cardinal Sarah célébrant la forme ordinaire ad Orientem à l'Oratoire de Brompton durant Sacra Liturgia 2016. (photo Sacra Liturgia UK)

    Je veux lancer un appel à tous les prêtres. Peut-être avez-vous lu mon article dans L’Osservatore Romano il y a un an (12 juin 2015), ou mon entretien donné au journal Famille chrétienne au mois de mai de cette année. À chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime dans le nouveau rite. En effet, je pense qu’une étape cruciale est de faire en sorte que le Seigneur soit au centre des célébrations.

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  • En Flandre : un éloignement de plus en plus prononcé à l'égard de l'église

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    Ainsi, d'après Het Belang van Limburg, "de plus en plus de familles choisissent des funérailles en dehors de l'église".

    Les funérailles ont de plus en plus lieu à l'extérieur de l'église, notamment dans les espaces privés des funerariums. En Flandre, plus de la moitié des funérailles se tiennent dans des salles de ce type et cette tendance va en augmentant, d'après Johan Dexters, président de Funebra, l'association royale pour les directeurs d'entreprises de pompes funèbres. Il y a une tendance flamande à choisir le plus souvent un lieu de célébration privé pour organiser des funérailles plus intimes. Il y aurait plusieurs raisons à cela : la fermeture d'églises de plus en plus nombreuses, et en lien avec cela moins de services offerts par l'Eglise. Il faut aussi prendre en compte le fait que l'on fait de plus en plus appel à des laïcs et aux diacres pour la prise en charge des funérailles; les gens en concluent rapidement qu'il y a peu de différence entre une célébration à l'église ou en privé. De plus, les prêtres apparaissent souvent comme moins indulgents et moins disposés à accepter des présentations PowerPoint et autres. Et surtout, les pasteurs âgés restent fermement attachés aux règles liturgiques de base.

  • Liturgie : comment mettre en oeuvre aujourd'hui les directives conciliaires dans la ligne de la Tradition ?

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    De "La Lettre de Paix liturgique" 557 du 19 Août 2016 :

    CARDINAL SARAH (4) : COMMENT AVANCER VERS UNE MISE EN ŒUVRE AUTHENTIQUE DE SACROSANCTUM CONCILIUM DANS LE CONTEXTE ACTUEL ?

    Voici l'avant-dernière partie de l'allocution prononcée le 5 juillet 2016 par le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, lors des journées Sacra Liturgia 2016. Cette lettre et la suivante rapportent les propositions concrètes faites par le ministre de la liturgie du pape François pour « une authentique mise en œuvre de Sacrosanctum Concilium ». 

    Le cardinal continue en fait d’interpréter la constitution conciliaire selon une « herméneutique de continuité », en allant vraiment très loin en ce sens. Par exemple :

    - en expliquant que l’apprentissage de la forme extraordinaire devrait être une partie importante de la formation liturgique du clergé, puisque cette forme donne accès à la tradition liturgique latine ;

    - en infléchissant la participation active des fidèles vers la piété intérieure plutôt que dans « le bruyant et dangereux activisme liturgique », dans la droite ligne de Benoît XVI ;

    - en revenant très clairement sur le thème de la révision de certaines réformes trop conformes à l’esprit du temps : « Je ne pense pas qu’on puisse disqualifier la possibilité ou l’opportunité d’une réforme officielle de la réforme liturgique » ;

    - en posant la question du caractère convenable des immenses concélébrations (il pense aux concélébrations présidées par le Pape, où l’on voit, dit-il des concélébrants sortir leurs téléphones portables ou leurs appareils photographiques).

    Ces propositions ont suscité à la fois l'enthousiasme des participants à la conférence (nous y étions !) comme de nombreux prêtres sur les réseaux sociaux, mais aussi une réaction virulente de la part des derniers dinosaures modernistes.

    Le cardinal Sarah en compagnie du Pape François lors de la présentation de la Bible africaine.

    "À la lumière des souhaits fondamentaux des Pères du Concile et des différentes situations que nous avons vu apparaître après le Concile, j’aimerais présenter quelques considérations pratiques quant à la façon de mettre en œuvre Sacrosanctum Concilium plus fidèlement dans le contexte actuel. Quand bien même je suis à la tête de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, je le fais en toute humilité, comme prêtre et comme évêque, dans l’espoir qu’elles susciteront des études et des réflexions mûres ainsi que de bonnes pratiques liturgiques partout dans l'Église.

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  • A propos de la Liturgie : s’agenouiller a-t-il encore un sens ?

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    procession Benoit XVI.jpgDans les liturgies réformées, ce geste a pratiquement disparu. A la consécration,  même le fait de se lever se raréfie, et ceux qui prennent au moins la peine de s’incliner à la communion, reçue debout, ne sont sûrement pas les plus nombreux. Mais pourquoi? Prostration, agenouillement, inclination : ces trois attitudes liturgiques apparentées ont cependant des racines profondes dans toute l’histoire de nos rites religieux. Lu sur le site de la revue « Item » :

    Benoît XVI , dans son livre  « l’esprit de la liturgie »,  parue aux éditions « ad solem »,  parle dans le chapitre 2 du livre 4 de la « gestuelle » liturgique. Il parle de la « participation active » ; du « signe de la croix » ; de « l’agenouillement et de l’inclination » ; puis de la station debout et assise » ; puis il revient sur « l’inclination » dans son § 5 consacré à certains « gestes » liturgiques ; enfin il parle des paroles et du silence liturgique. Son exposé théologique et liturgique est fort intéressant. J’extrais, pour votre lecture de vacances, ce qu’il écrit sur « l’agenouillement et l’inclination ». Je crois que l’on peut difficilement faire une meilleure présentation de ces gestes liturgiques :

    ΩΩ

    On voudrait aujourd’hui nous détourner de l’agenouillement. Ce geste ne serait plus adapté, paraît-il, à notre culture, il ne conviendrait plus au chrétien adulte qui doit faire face à Dieu, debout ; ou encore il ne s’accorderait pas avec le statut de l’homme sauvé, car l’homme libéré par le Christ n’aurait plus à s’agenouiller. Les historiens nous rapportent que les Grecs et Romains considéraient l’agenouillement comme indigne de l’homme libre. Envers les dieux partiaux et querelleurs que nous décrivent les mythes, cette attitude se justifiait sans doute : à l’évidence ces dieux n’était pas « Dieu » même si l’on dépendait de leur pouvoir capricieux et qu’il importait de s’assurer leur faveur. Pour Plutarque et Théophraste l’agenouillement était le fait du superstitieux ; quant à Aristote, il qualifiait les prosternements de pratiques barbares (Rhétorique 1361, a, 36). Dans une certaine mesure, saint Augustin leur donne raison : ces faux dieux n’étaient que les masques des démons enfermant l’homme dans l’amour de l’argent, la servilité intéressée, l’égoïsme et la superstition. Seule l’humilité du Christ, nous dit-il, son amour jusqu’à la Croix, ont pu nous libérer de ces puissances. C’est précisément devant cette humilité que nous nous agenouillons. En effet l’agenouillement des chrétiens n’est pas une forme d’assimilations des mœurs ambiantes, c’est au contraire l’expression de la culture chrétienne qui à son tour transforme la culture existante à partir d’une connaissance et d’une expérience de Dieu nouvelles et plus profondes.

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  • Toulon, samedi 8 - dimanche 9 octobre 2016: la Bonne Nouvelle annoncée aux musulmans

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    JÉSUS LE MESSIE  

    La Bonne Nouvelle du Christ annoncée aux musulmans

     
     

    PROCHAIN FORUM à TOULON samedi 8 et dimanche 9 octobre 2016

    Annoncer l'Évangile aux musulmans

    Dans l'unité avec nos frères protestants

    8ème édition - Espace saint Jean Paul II - Domaine de la Castille - 83260 La Crau

    Intervenants :
    Monseigneur Dominique REY (évêque de Fréjus Toulon),
    Saïd OUJIBOU (pasteur évangélique),
    Mohamed Christophe BILEK (fondateur de ND de Kabylie et de ND de l'Accueil),
    Mustapha KRIM (ancien président de l'Église protestante d'Algérie)
    Abbé Fabrice LOISEAU (fondateur des missionnaires de la miséricorde divine)
    Père Pierre AGUILA (fondateur de la fraternité Jean Paul II)
    Père Paul-Elie CHEKNOUN (fraternité Jean Paul II)

    Je m'inscris au forum...

    Conférences, Tables Rondes,
    Ateliers, Témoignages,
    nombreux Stands d'associations, groupes de prière...

    Entrée gratuite - Inscription obligatoire

    Informations et vidéos sur notre site : Le forum, Les stands, Les interventions , Le programme 

     

    JPSC

  • Dans les pays slaves, la foi chrétienne est vivante

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    Pour « Famille chrétienne », Jean-Marie Dumont a interviewé Dom Samuel fondateur de la trappe de Novy Dvur en Tchéquie :

    Novy Dvur.jpg

    comme-un-feu-devorant_full_guide.jpgEXCLUSIF MAG - Dom Samuel, entré au monastère de Sept-Fons en 1983, a été l’un des fondateurs de l’abbaye de Novy Dvur, en République tchèque. Il vient de publier Comme un feu dévorant.  Nous l’avons interrogé lors de son récent passage en France.

    Comment se porte la trappe que vous avez contribué à fonder il y a quinze ans en République tchèque ?

    La fondation est devenue prieuré, puis abbaye. Des jeunes nous ont rejoints. Certains d’entre eux sont des convertis. Ils viennent de République tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Pologne, Hongrie… Des pays qui sont parfois considérés avec une pointe de condescendance par l’Europe de l’Ouest, mais qui ont conservé certaines valeurs, fondements d’une société équilibrée, contestées pourtant dans la partie occidentale de l’Europe.

    La République tchèque est très déchristianisée…

    Deux personnes m’ont dit ce matin : « Vous venez du pays le plus déchristianisé d’Europe. » J’ai répondu : « Oui, mais après la France ! » C’était une sorte de provocation… Les catholiques, en République tchèque, sont une minorité, mais une minorité vivante.

    Dans le diocèse de Plzen, où nous sommes installés, il y a soixante-dix prêtres, dont la moyenne d’âge n’atteint pas 50 ans. Dans les pays slaves, la vie chrétienne est vivante et la société bienveillante à son égard, sans cette impression de découragement qu’on perçoit quelquefois dans l’Hexagone. Il ne faut pas idéaliser. Dans l’Église en France, il y a aussi de la vitalité. Mais vu de loin, on a l’impression d’un pays qui s’essouffle. Je n’ai pas cette impression en Europe centrale.

    Ce relatif « succès » de votre monastère a-t-il un lien avec les persécutions de l’époque communiste ?

    Le succès n’est pas une notion chrétienne. La vie du Seigneur fut-elle un succès ? Ce qui est vrai, ce que je crois profondément, c’est que Dieu continue à appeler des garçons et des filles à Le servir, dans l’Église. Si nous avons réussi à enraciner la communauté de Novy Dvur en République tchèque, si certains des jeunes que Dieu appelait ont accepté leur vocation et persévèrent, c’est d’abord parce que nous avions derrière nous l’expérience vivante de Sept-Fons. Et parce que nous avons essayé – très pauvrement et avec des échecs – de mettre en œuvre une pédagogie qui permette à des jeunes, inscrits dans la culture contemporaine, de prendre le temps de comprendre le sens de leur vocation, afin de l’accepter et d’y répondre.

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  • Rencontre des deux François au Vatican : autre chose que de la com ?

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    Hollande.jpgJuppé à Lourdes le 15 août, Sarkozy à la messe  de l’assomption au Lavandou  et François Hollande chez le pape François à Rome, mercredi. La pêche aux moules électorales ?  Sûrement. Plus, c’est à voir…Voici le point de vue de Samuel Pruvot sur le site web « Figarovox » :

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le président français rencontre le pape ce mercredi. Pour Samuel Pruvot, les deux François ne vivent pas un «grand rapprochement». Les questions sociétales, au fondement de la social-démocratie hollandaise, demeurent un point d'achoppement majeur.

    Samuel Pruvot est rédacteur en chef de l'hebdomadaire Famille Chrétienne. Auteur d'une dizaine d'ouvrages, il a publié notamment François Hollande, Dieu et la République (éd. Salvator, 2013) et dernièrement Le mystère Sarkozy. Les religions, les valeurs et les femmes (éd. du Rocher, 2016)

    FIGAROVOX. - Alors que le père Jacques Hamel a été égorgé par deux djihadistes le 26 juillet dernier, François Hollande se rend ce mercredi au Vatican. Il avait auparavant précisé: «lorsqu'un prêtre est attaqué, c'est toute la France qui est meurtrie». Comment comprendre ces propos?

    Samuel PRUVOT. - Je vais peut-être vous étonner, mais je pense que ce n'est pas seulement de la communication. Dans les propos que vous citez, il y a une vraie nouveauté. C'est la première fois - peut-être même dans toute sa carrière politique au niveau national - que François Hollande sort de l'autisme vis-à-vis du catholicisme. Regardez précédemment, il ne prononçait jamais les mots de «catholique» ou de «chrétien». Le président français n'est pas du tout issu d'une tradition anticléricale, mais il s'inscrit dans un courant philosophique que l'on pourrait dire «positiviste» dans la lignée d'Auguste Comte: il a l'intime conviction qu'avec le temps et le progrès, le catholicisme va se réduire à ce qu'il est réellement, une attitude religieuse archaïque. Pour François Hollande, le catholicisme est une vieille lune, destinée à mourir. Enfant de mai 68, il est persuadé que le catholicisme est réservé à ses parents, voire à ses grands-parents.

    C'est donc une vraie nouveauté quand il établit une identification entre le prêtre catholique et la nation française elle-même. Il faut rappeler que, si François Hollande dispose d'une éducation catholique très ancrée - beaucoup plus que Nicolas Sarkozy -, il a en revanche enfoui et dissimulé très profondément tout ce qui le liait au catholicisme. Je vais vous faire part d'une anecdote. Quand il était en campagne pour l'élection présidentielle de 2012, le candidat socialiste a visité son village natal et s'est rendu dans le PMU, le stade de football et la boulangerie de son enfance. Dans sa pérégrination, il est passé tout à côté de son ancien établissement, qui était tenu par des frères lasalliens des Ecoles chrétiennes. Leurs successeurs ont été très profondément blessés que, passant devant un endroit où il avait vécu une demi-douzaine d'années, le président Hollande n'ait aucunement évoqué ce lieu. Ces quelques mots qu'il prononce après l'assassinat du père Jacques Hamel sont donc une rupture, produite par des circonstances tout à fait exceptionnelles. Je pense à la formule de Saint-François de Sales, que Hollande est capable de connaître parce qu'il a une culture religieuse considérable: «Les événements sont nos maîtres». Il faut au moins reconnaître à François Hollande le sens du tempo et des événements. Il se rend compte que quelque chose d'exceptionnel s'est passé et qu'il ne peut pas en rester dans son discours présidentiel à un catholicisme réduit à une vieille lune et destiné inexorablement à mourir.

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  • Ce qu'il est advenu du projet liturgique de Vatican II

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    De "La Lettre de Paix liturgique" 556 du 16 Août 2016 :

    CARDINAL ROBERT SARAH (3) : QU’'EST-IL ADVENU DU PROJET LITURGIQUE CONCILIAIRE ?

    Voici la troisième partie de l'allocution prononcée le 5 juillet 2016 par le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation du Culte divin et de la Discipline des sacrements, lors des journées Sacra Liturgia 2016, et portant sur « une authentique mise en œuvre de Sacrosanctum Concilium ».

    Après avoir rappelé ce qu'était la sainte liturgie au regard de la constitution conciliaire, et s'être penché sur les intentions réelles des pères conciliaires, le cardinal dresse ici un bref bilan de ce qu'est devenue la liturgie après la réforme de Mgr Annibale Bugnini. Ce passage du discours est fondamental. On remarquera que le cardinal Sarah exprime au sujet de la réforme postconciliaire de franches critiques : « le travail de cette commission pour mettre en œuvre la Constitution sur la Sainte Liturgie fut sans aucun doute soumis à des influences, des idéologies » ; « certains rites furent construits ou révisés à partir de l’esprit du temps, en particulier à partir des sensibilités œcuméniques », etc. Il va même jusqu’à évoquer le Bref Examen critique des Cardinaux Ottaviani et Bacci, qui exprimait « des inquiétudes sérieuses ». Puis il fait un tableau très réaliste de son interprétation désastreuse, évoquant en particulier la question des traductions hâtives qui l'ont accompagnée, se demandant si cette liturgie nouvelle a été établi sur de solides fondations... Enfin, après avoir concédé que certains puisaient des grâces dans cette liturgie nouvelle, il conclut très raisonnablement : « Je pense que vous vous accorderez avec moi pour reconnaître que nous pouvons mieux faire ».

    En outre, Son Éminence s'arrête un instant sur le Motu proprio Summorum Pontificum pour le présenter comme une réponse au fait que la liturgie soit devenue « l’expression de la division au sein de l'Église, au lieu d’être le lieu de l’unité de l'Église catholique ».

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  • Ce n'est pas la force de l'islam mais bien la faiblesse du christianisme qui pose problème en Europe

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    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    L’« évêque d’Arabie » regrette la « faiblesse du christianisme en Europe »

    Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, basé à Abou Dhabi, dans les Émirats arabes unis, témoigne dans un livre paru en allemand, de sa longue expérience avec l’islam.

    Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud.

    Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud. / Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC/

    « Paul Hinder, als Bischof in Arabien ». Tel est le titre du témoignage que Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud (AVOSA) depuis douze ans, vient de publier aux éditions allemandes Herder Verlag, à Fribourg-en-Brisgau. Un livre qu’il a dédié aux quatre Sœurs de Mère Teresa assassinées le 4 mars 2016 à Aden, au Yémen.

    Ce capucin suisse – il est originaire du canton de Thurgovie – a été ordonné en janvier 2004, dans la « cathédrale » d’Abou Dhabi, évêque pour le vicariat apostolique d’Arabie du Sud, correspondant aux Émirats arabes unis, au sultanat d’Oman et au Yémen, soit une superficie de plus de 3 millions de km².

    Au moins 2,5 millions de catholiques

    De passage en Suisse cet été, et interviewé par l’agence kath.ch, Mgr Hinder rappelle que 85 % de la population des Émirats arabes unis sont des étrangers, principalement des Indiens, des Philippins, des Pakistanais et des Sri-Lankais de condition modeste. Parmi ces immigrés, les chrétiens représentent environ 3 millions (10 %) de la population totale (sans oublier les Libanais, Palestiniens, Irakiens, Syriens ou Égyptiens), dont au moins 2,5 millions de catholiques.

    Avec le développement économique de la région, l’Église voit une augmentation constante du nombre de ses fidèles. « Les chrétiens ont le même statut que les autres étrangers ; nous sommes là pour un temps limité et pour travailler. Les visas sont délivrés pour une durée maximale de trois ans et doivent être renouvelés. »

    Le manque de lieux de culte

    Dans les Émirats et dans le sultanat d’Oman, la liberté religieuse existe, mais « avec des restrictions », souligne Mgr Hinder. On ne peut pas, par exemple, célébrer une messe n’importe où. Le problème du manque de lieux de culte et de locaux paroissiaux est réel. Ainsi, pour les sept petits États des Émirats arabes unis, il n’y a que huit paroisses pour près d’un million de catholiques. « Nous serions très heureux de pouvoir trouver des locaux à louer mais ce n’est pas si facile ! »

    De même les édifices religieux dans les Émirats sont soumis à certaines contraintes architecturales et sont obligatoirement dépourvus de croix et de cloches. « Si quelqu’un se comporte de façon inappropriée, par exemple en distribuant des bibles ou en cherchant à convertir des musulmans, il est aussitôt expulsé du pays. J’aurais parfois des choses à dire, mais j’évite de le faire… En pays d’islam, le travail missionnaire a une tout autre signification et tout prosélytisme est interdit. Et quand des évangéliques s’affranchissent de ces règles strictes, cela retombe alors sur les autres chrétiens. »

    Prendre soin des racines chrétiennes de l’Europe

    Interrogé sur la présence musulmane de plus en plus forte en Europe, « l’évêque d’Arabie », comme on le surnomme, estime que « le problème n’est pas la force de l’islam, mais plutôt la faiblesse du christianisme en Europe ». Il invite ainsi les Européens à se poser la question de leurs racines : « ce patrimoine chrétien n’est pas sculpté dans le granit une fois pour toutes : il peut s’évaporer ».

    Certes, admet-il, des valeurs séculières comme la solidarité ou la non-violence appartiennent aussi à ces racines, mais peuvent-elles subsister quand la religion chrétienne qui les a produites n’est plus maintenue ? « Vous pouvez laisser un terrain en friche pendant un certain temps. Mais arrive un moment, si vous ne vous en occupez pas, où une forêt se constitue… Prendre soin de ses racines et de son patrimoine signifie, par exemple, que l’on transmet des connaissances sur la Bible et le christianisme. »

  • Beauraing : la simplicité du coeur

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    JPSC

  • Congo : le pape dénonce le « silence honteux » qui entoure les massacres à Beni (Nord-Kivu)

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    Lu sur le site de l’agence Zenit :

    massacre-BENI2.jpgAprès le nouveau massacre qui a fait 42 morts en République démocratique du Congo (RDC), le pape François a dénoncé le « silence honteux » de l’opinion mondiale. Lors de l’angélus du 15 août 2016, place Saint-Pierre, le pape a aussi déploré les « conflits persistants » dans diverses parties du monde.

    Après l’angélus de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, le pape a confié à la Reine de la paix « les inquiétudes et les douleurs des populations qui dans de nombreuses parties du monde sont victimes innocentes de conflits persistants. »

    « Ma pensée va aux habitants du Nord-Kivu, a-t-il ajouté, dans la République démocratique du Congo, récemment touchés par de nouveaux massacres qui sont perpétrés depuis longtemps dans un silence honteux, sans même attirer notre attention. »

    « Ils font malheureusement partie des nombreux innocents qui n’ont pas de poids sur l’opinion mondiale », a insisté le pape François. Et de formuler ce vœu : « Que Marie obtienne pour tous des sentiments de compassion, de compréhension et un désir de paix, de concorde. »

    Le massacre perpétré à Beni, à l’est de la RDC, dans la nuit du 13 au 14 août, a fait au moins 42 victimes selon les derniers bilans. Les autorités militaires ont désigné des rebelles islamistes ougandais, les Forces démocratiques alliées (ADF), comme responsables de cette attaque.

    Ref. RDC: le pape dénonce le « silence honteux » qui entoure les massacres

    Aujourd’hui les ADF islamistes, hier la Lord’s Army , avant-hier les mulélistes ou les maï-maï et ainsi de suite : des guérillas endémiques déstabilisent l’Est du Congo depuis plus d’un demi-siècle : la RDC ne s’est jamais remise de l’effondrement de cet Etat au lendemain même d’une indépendance octroyée par la Belgique dans des conditions inadmissibles. Et, depuis lors, les appels à la compassion pour les « innocents qui n’ont pas de poids sur l’opinion mondiale » se répètent comme une histoire qui bégaie sous les yeux de la MONUSCO. Pour mémoire, la première "implication" des Nations-Unies date du mois de juillet 1960. 

    JPSC

  • Affluence aux messes de l'Assomption

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    Aux journaux télévisés de la mi-journée ce quinze août 2016, la RTBF et RTL signalaient l’affluence aux célébrations de l’assomption de Marie en Belgique francophone.  Et il semble qu’Outre-Quiévrain on ne soit pas en reste : extrait de l'homélie de Dom Coureau, père abbé de l’abbaye bénédictine de Triors, dans la Drôme, publié sur le blog « Salon beige » :

    "La piété populaire est plus tenace qu’il n’y paraît, toute fragile qu’elle soit et parfois même bien ambiguë. Elle devance souvent la réflexion de la sagesse théologique qui sort enfin de sa léthargie. Malgré les apparences, la fête de ce jour reste bien ancrée au cœur des masses, plus chrétiennes qu’il n’y paraît. Le journal « La Croix » le reconnaissait récemment (12 août) : près d’un Français sur deux déclare prier la Vierge Marie, indice d’une réelle popularité mariale du pays. Cette popularité n’a jamais cessé, soutient un prêtre, spécialiste en la matière. Elle n’a pratiquement pas suivi les fluctuations de la pratique religieuse qui, elle, s’est affaissée. Les pratiques de piété mariale restent vivaces, chapelet des groupes du Rosaire, pèlerinages et processions de la Vierge vers les hauts-lieux mariaux qui sont considérables et extraordinaires. On pense bien sûr à Lourdes ou à Fourvière, mais aussi à tant de sanctuaires et d’églises, où la Vierge Marie rassemble enfants, adolescents, hommes, femmes, grands-parents, personnes d’origine populaire ou bourgeoise. Marie rebat les cartes des inégalités sociales, souligne encore cet article, avec le fait significatif que Marie apparaît le plus souvent à des gens qui ne sont généralement pas admirés par la société civile : des enfants, des malades, des personnes d’origine sociale plutôt populaire. Avec elle, les petits deviennent grands, conclut-il avec bonheur. 

    Récemment les évêques de France ont prescrit de jeûner, avant d’instaurer une neuvaine de prière pour la paix, clôturée ce matin par la sonnerie des cloches de nos églises. Cet humble acte de foi et de confiance entend arracher les fidèles à la peur panique que cherche à instaurer le terrorisme actuel : Prière et pénitence, prescrivait déjà Notre Dame à Lourdes. L’archevêque de Rennes voit là une nécessaire réponse à cette « guerre mondiale par morceaux » dont parle souvent le pape François. Prier pour la France, poursuit Mgr d’Ornellas, c’est prier pour que se lèvent des prophètes qui maintiennent en éveil la conscience de la dignité de l’être humain et de sa dimension religieuse. Prier pour la France signifie s’inscrire dans une tradition chrétienne multiséculaire de charité, pour que celle-ci continue d’irriguer les manières de relever de nouveaux défis. La charité n’est pas naïve : elle appelle à un surcroît d’intelligence créatrice et d’engagement social et politique. Charité et justice sont la trace concrète de l’œuvre de l’Esprit en notre histoire chaotique. 

    Prier Marie dans sa gloire est donc le réflexe de beaucoup en ce temps de menace. Il faut l’entretenir. De même il faut adorer le Saint-Sacrement, surtout là où il est exposé à la piété des fidèles. N’ayez pas peur, continue de nous y dire Jésus. Prions pour nos persécuteurs potentiels, prions pour leur conversion, afin que notre doux Père des cieux leur fasse connaître son Fils tel qu’il est et non tel qu’ils l’imaginent. Il se peut d’ailleurs que les musulmans de bonne foi soient légion, aptes à être intégrés dès lors dans la communion des saints, spécialement ceux d’entre eux qui seraient au Purgatoire ; aptes à être intégrés alors dans l’unique plan du salut, car il n’y a pas d’autre nom que Jésus pour nous sauver (Act. 4,10). Avec eux alors, nous supplions le Bon Dieu par sa Mère glorieuse que le monde ne devienne pas un enfer, car tel n’est pas du tout le plan de Dieu. Par sa miséricorde, il veut au contraire que nous désirions aller au ciel avec Marie qui voit et adore Jésus, amen."

    Ref. La popularité de la Sainte Vierge en France n'a jamais cessé

    JPSC