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Médias - Page 6

  • VRT : supprimer la retransmission de la messe du dimanche ?

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    De kerknet.be :

    Le PDG de la VRT Delaplace souhaite un débat sur la diffusion des cultes

    14 OCTOBRE 2023

    Le ministre des médias Benjamin Dalle souligne l'importance de la diffusion des cultes dominicaux pour un public plus âgé et moins mobile en réponse.

    Frederik Delaplace, PDG de la VRT, veut lancer le débat sur la diffusion des cultes, en pratique principalement l'eucharistie le dimanche. Il le fait suite au tollé suscité par les abus dans l'Église, après la diffusion de Godvergeten.

    Il serait peut-être judicieux d'investir davantage dans le sens en général et moins dans la diffusion des cultes", déclare M. Delaplace.

    Le ministre flamand des médias, Benjamin Dalle (CD&V), ne veut toutefois pas de décisions hâtives à ce sujet. Cela nécessite un débat approfondi sur la manière dont les cultes, la religion et la spiritualité ont leur place sur la VRT. La VRT a un rôle important à jouer à cet égard.

    N'oublions pas non plus que la retransmission du culte le dimanche reste un point de repère pour beaucoup de gens.

    Il s'agit souvent de personnes plus âgées et moins mobiles. Nous ne devons pas les perdre de vue. Il y a aussi beaucoup de personnes engagées et actives au sein de l'Église catholique qui n'ont rien à voir avec les abus. En outre, l'éventail des cultes diffusés par la VRT ne se limite pas aux cultes catholiques.

    Des dizaines de milliers de téléspectateurs et d'auditeurs sanctionnés

    La remise en question de la diffusion des cultes sur la VRT fait froncer les sourcils", a réagi Geert De Kerpel, porte-parole de la conférence épiscopale. Les dizaines de milliers de téléspectateurs et d'auditeurs fidèles sont-ils donc punis pour ce qui ne relève en rien de leur responsabilité ? Et il est évident qu'ils sont aussi en colère, indignés et désabusés que n'importe qui d'autre".

    Delaplace plaide en faveur d'une plus grande prise de conscience sur la VRT au lieu des cultes. L'un ne remplace-t-il pas l'autre ? En outre, l'augmentation de la prise de conscience est restée, dans le passé, un concept vide de sens. Lorsque les émissions des religions et de l'Alliance humaniste libérale ont été supprimées il y a une dizaine d'années, elles promettaient également plus de sens. À l'époque, cela n'a pratiquement rien donné : après quelques années, Wanderlust a été mis à l'antenne et, après deux grandes saisons, il a été supprimé. Depuis lors, il y a eu des émissions ou des séries très sporadiques consacrées à la philosophie de la vie, mais jamais dans un contexte fixe et durable. Mais jamais dans un contexte fixe et durable.

    Geert De Kerpel : "La grande majorité des gens dans le monde se décrivent comme religieux, font l'expérience de la religion comme ayant un sens et vivent leur vie sur la base d'une conviction religieuse. L'attention portée à la religion, qui diffère de la simple signification, devrait donc être une évidence pour un radiodiffuseur public. Dans sa réponse, le ministre des médias, M. Dalle, appelle à juste titre à ne pas se précipiter mais à mener une réflexion approfondie sur la place de la religion et du sens dans la radiodiffusion publique.  (eds)

  • Des documents confidentiels du synode d'octobre du Vatican sur la synodalité ont été publiés sur un serveur non sécurisé

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    Lu sur The Pillar :

    Documents confidentiels sur la synodalité déposés sur un serveur non sécurisé

    13 octobre 2023

    Des documents confidentiels du synode d'octobre du Vatican sur la synodalité ont été publiés sur un serveur non sécurisé dans les jours qui ont suivi le début de l'assemblée synodale ce mois-ci, de nouveaux documents ayant été ajoutés pas plus tard que jeudi.

    Ces documents comprennent les listes des participants au synode et leurs affectations aux groupes de travail, ainsi que les rapports déposés par les groupes de travail à la fin du premier segment de discussion du synode.

    Les groupes de travail du synode sur la synodalité sont composés de délégués laïcs, religieux et clercs nommés par le pape ou élus par les conférences épiscopales nationales, organisés lors de l'assemblée en groupes de discussion basés sur les langues. 

    Au cours de la première semaine de la réunion, les participants ont été invités à réfléchir sur leurs expériences des phases locales du synode de deux ans sur la synodalité, qui a commencé par des consultations dans les paroisses et les diocèses du monde entier. 

    Selon les feuilles de travail affichées sur le serveur en question, les participants devaient indiquer ce qu'ils avaient appris sur "l'écoute en tant que caractéristique d'une Église synodale" et sur "les tensions qui ont émergé le plus fortement" au cours des discussions locales.

    Un échantillon de rapports de groupes de travail examinés par The Pillar contenait des réponses conformes aux mises à jour du synode fournies par les bureaux de presse du Vatican. La plupart des rapports ont exprimé leur soutien au concept de synodalité, mais les points de vue sur la doctrine ont varié - alors que certains groupes de travail ont mis l'accent sur la fidélité doctrinale - au moins un rapport a lancé un appel à l'Église pour qu'elle reconsidère la doctrine sur la morale sexuelle.

    La décision des organisateurs du synode de ne pas publier les listes des membres des petits groupes de discussion a attiré l'attention des journalistes du Vatican cette semaine. Un journaliste a rapporté que Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, a déclaré cette semaine qu'il n'avait pas accès aux noms et qu'il ne serait pas disposé à les obtenir et à les partager avec les médias.

    Le fait que de telles informations ne soient pas divulguées, même à des participants synodaux de haut rang, alors qu'elles sont librement accessibles en ligne, soulève des questions importantes sur l'approche du secrétariat synodal en matière de partage et de sécurité de l'information interne.

    Bien que les rapports des groupes de travail synodaux permettent d'identifier les membres des groupes de travail individuels en corrélation avec les rapports qu'ils ont produits, le Pillar a choisi de ne pas le faire publiquement, suite à la demande du Pape François d'une "certaine retenue" dans la couverture du processus synodal par la presse.

    Les rapports des groupes de travail sont importants car ils constitueront la base de la relatio intérimaire - un rapport à produire d'ici la fin du mois sur les discussions synodales, qui façonnera la discussion lors de la prochaine réunion d'un mois de l'assemblée synodale, en octobre 2024.

    Le serveur non sécurisé qui héberge les documents synodaux, ainsi qu'un cache de vidéos et de photos des sessions synodales, est connecté à un portail en ligne créé pour les participants, et peut être consulté par toute personne possédant l'adresse web, sans mot de passe ou toute autre mesure d'identification ou de sécurité.

    The Pillar a été alerté de l'existence du serveur non sécurisé le 12 octobre et a immédiatement informé le Dicastère des communications du Vatican, tout en demandant des commentaires.

    Les métadonnées des documents synodaux indiquent que les textes synodaux ont été sauvegardés sur des ordinateurs attribués à plusieurs membres du personnel du Secrétariat permanent du Vatican pour le synode, le bureau chargé d'organiser le synode d'un mois sur la synodalité. 

    Le Pillar a également confirmé que le rapport d'un groupe de travail - classé comme photo - comportait la signature manuscrite de l'évêque qui l'avait déposé. 

    Contrairement à la coutume, le pape François a insisté sur le fait que les participants au synode de 2023 devraient respecter la confidentialité des débats.

    Il a également demandé aux participants d'éviter de donner des interviews et a limité les mises à jour à un briefing quotidien du Vatican.

    Les responsables du synode affirment que ces mesures visent à encourager une atmosphère d'écoute au sein de l'assemblée synodale, en l'absence d'influences extérieures ou de perception de manœuvres politiques. 

    Le pape a également limité de manière significative la diffusion des rapports et autres informations du synode.

    Lors des précédents synodes des évêques, y compris celui de 2015 sur la famille, les rapports des groupes de travail avaient été rendus publics par le Vatican. Les évêques ont également été autorisés à publier les textes de leurs discours lors des synodes précédents et à accorder des interviews aux médias.

    Le stockage par le Vatican des données synodales sur un serveur non sécurisé semble en contradiction avec l'importance accordée par le synode à la confidentialité de ses délibérations.

  • Les réponses du Pape aux Dubia ? Une mystification retentissante

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    De Roberto Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les réponses du Pape aux Dubia ? Une mystification retentissante

    Pour parer le coup de la publication des Dubia des cinq cardinaux, le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et la Communication du Vatican ont monté une opération pour faire croire que le Pape a répondu et qu'il n'y a plus rien à dire.

    2_10_2023

    Si vous n'avez pas les raisons, vous essayez la ruse et la tromperie. C'est la seule façon d'expliquer la démarche du nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Victor Manuel Fernández, qui a publié sur le site du Dicastère les premiers Dubia envoyés au Pape par les cinq cardinaux le 10 juillet dernier et la réponse signée par le Pape François. Mais les questions et les réponses font partie d'un seul document qui porte la date du 25 septembre. En fait, cette date se réfère à la demande que Fernández lui-même a faite au Pape de publier les parties saillantes de sa réponse, qui date du 11 juillet. Cela donne l'impression que le 25 septembre est bien la date de la réponse.

    Cet effet était clairement voulu, à tel point que la date du 11 juillet n'apparaît pas au bas de la réponse du pape. En outre, Mgr Fernandez ignore totalement la deuxième demande d'éclaircissement des cinq cardinaux, datée du 21 août, dans laquelle il est expressément indiqué que la lettre du pape du 11 juillet ne répond pas du tout à leurs questions. Et en effet, disent les cardinaux, vos réponses n'ont pas résolu les doutes que nous avions soulevés, mais les ont plutôt approfondis".

    De plus, la lettre publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi n'est pas la lettre complète (voici le pdf de la lettre complète) reçue uniquement par les cardinaux Burke et Brandmüller, qui comporte également une introduction et une conclusion qui ne figurent pas dans le document proposé par le cardinal Fernandez. Dans la partie manquante, outre l'agacement évident perçu à l'initiative des cinq cardinaux, le Pape les réprimande en affirmant qu'"il n'est pas bon d'avoir peur" des "questions" et "interrogations" recueillies dans le processus de préparation du Synode. Nous savons très bien comment elles ont été recueillies (voir ici et ici).

    En tout cas, ce qui est évident, c'est que pour parer le coup des Dubia rendus publics ce matin, un colossal travail de mystification a été mis en place au Vatican pour tromper l'opinion publique catholique et faire passer pour close une question qui est au contraire plus ouverte que jamais. Et toutes les structures vaticanes possibles ont été mobilisées à cette fin.

    C'est ainsi que Vatican News titre d'emblée : " Le pape répond à la dubia de cinq cardinaux ", voulant donner l'impression que la réponse est pour aujourd'hui. A tel point que ni dans le titre, ni dans le résumé, ni dans le corps de l'article, une seule date n'est mentionnée. Un véritable tour de passe-passe digne d'un professionnel, qui ne manque certainement pas au sommet de la communication vaticane.

    Et des sources bien informées nous disent aussi que la Secrétairerie d'État s'est déplacée pour obtenir de Channel 5 - pouvant compter sur un vaticaniste "ami" - un service qui, dès ce soir, rendra compte de la réponse du Pape aux Dubia.

    Voici donc le récit officiel que le Saint-Siège promeut : les Dubia ont déjà reçu une réponse, l'affaire est close, le Synode peut se dérouler tranquillement comme prévu.

    De cette manière, le pape François voudrait éviter définitivement de donner une réponse claire aux Dubia reformulés après sa lettre. Et ce n'est pas tout : la version du Vatican insiste seulement sur le fait qu'il y a eu une réponse, mais ce n'est pas vrai, même si l'on examine la lettre du Pape, elle a un contenu problématique et inquiétant, comme l'ont souligné les cinq cardinaux.

    Nous sommes donc confrontés à un nouveau mensonge colporté par les dirigeants du Saint-Siège qui, malgré leurs déclarations d'ouverture à l'Esprit Saint, semblent bien plus intéressés par la promotion de leur propre agenda.

  • Synode : un nouveau désastre médiatique se profile à l'horizon

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    Du blog "Il Sismografo" :

    Un synode sans transparence - "sans parresia et sans censure" - est voué au désastre médiatique parce qu'il brouille la frontière entre le vrai et le faux.

    - Le pape François a déclaré aux pères synodaux lors du Synode de 2014 : il faut "parler avec parresia et écouter avec humilité". Le souverain pontife a rappelé le synode de 2001 : "On a voulu un synode avec la censure, une censure curiale qui bloquait les choses".

    - Des journalistes silencieux. Être catholique et en même temps journaliste - ce qui est plus que légitime - ne signifie pas que l'on soit professionnellement subordonné à la hiérarchie.

    - Les prochains jours seront problématiques pour le pontificat car tout ce qui sera dit aux journalistes sur l'évolution des discussions synodales posera toujours la même question : vrai ou faux ?

    ***

    (L.B. - R.C. - édité par la rédaction de "Il sismografo") Depuis que le pape Benoît XVI, dans l'un de ses derniers discours (13 février 2013), a parlé d'un "concile virtuel" (celui des médias) et d'un autre qu'il a appelé "le concile réel", cette analyse de sa part s'est largement répandue. En particulier, les membres de la hiérarchie de l'époque ont utilisé ces termes pour critiquer les médias qui - selon eux - inventent des désaccords, des polémiques, des rangs et des interdictions, des contrastes et de probables schismes dans l'Église. Certes, cette critique dans de nombreux cas, même aujourd'hui, est tout à fait vraie, mais il est également vrai que souvent, à l'origine de ce phénomène de distorsion, il y a quelque chose de beaucoup plus précis et grave : le manque de vérité et de transparence de la part de l'Église et de sa hiérarchie. D'après ce que François a déclaré récemment et ce que d'autres autorités du Vatican ont répété ces derniers jours, la prochaine XVIe Assemblée du Synode des évêques sera un événement "virtuel-médiatique" par choix des dirigeants de l'Église, et il ne sera donc pas possible cette fois de dire que le Synode est le résultat de soi-disant fictions journalistiques. Dans les semaines à venir, tandis que l'Église rendra compte de "son" (confidentiel) Synode, la presse, du moins les moins enrôlées, devra puiser les informations sur le "vrai" Synode à d'autres sources, et non pas directement auprès de ses protagonistes. Les informations fournies par ces sources intra-muros ne seront pas du tout vérifiables. Au mieux, il sera possible de dire : "le Vatican dit que...".

    Pourquoi ?

    Parce que le Pape a décidé qu'au cours de cette première session du Synode sur la synodalité, aucun résumé nominatif des orateurs ne serait distribué. Dans le passé, pendant 60 ans, la presse connaissait le nom et le prénom de l'orateur et les médias disposaient d'un bref résumé du discours dans différentes langues. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le souverain pontife ne veut pas de cela.

    Des synthèses globales, anonymes et indifférenciées.

    Chaque jour ouvrable, en fin de soirée, le dispositif de presse mis en place pour l'occasion - semble-t-il avec les conseils de grands experts en communication (mais on ne sait pas qui ils sont) - diffusera un résumé global, anonyme et indifférencié. C'est un changement majeur qui ne signifie qu'une chose : pas de transparence et pas de véritable communication avec les médias. Seulement une communication institutionnelle. Pas de dialogue, mais un monologue, au moment même où l'on parlait d'une "Église en dialogue avec le monde, ouverte et en mouvement".

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  • Une commission d'enquête sur les abus dans l'Eglise : une réponse justifiée à l'indignation du public ou une récupération à des fins électorales ?

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    De Céline Bouckaert sur le site du Vif :

    Commission d’enquête sur les abus dans l’Eglise: véritable indignation ou récupération politique ?

    29 septembre 2023

    Suite à la diffusion de Godvergeten, l’émission de la VRT qui donne la parole aux victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise, dix partis politiques s’expriment en faveur de l’ouverture d’une commission d’enquête. Tentative de récupération politique ou indignation réelle face à la souffrance des victimes?

    L’émission Godvergeten suit une vingtaine de victimes d’abus sexuels dans leur quête de reconnaissance. Vooruit, Groen, l’Open VLD, le CD&V, la N-VA, le Vlaams Belang, le PS, Ecolo, les Engagés et DéFI, soit la quasi-totalité des partis belges, soutiennent l’initiative d’une commission. Le MR, lui, préconise de bien évaluer la meilleure manière de procéder. « Nous sommes pour la plus grande clarté dans ce dossier et la mise sur pied d’un instrument parlementaire pour aider les victimes. Nous verrons en commission quelle sera la meilleure manière d’y parvenir », a commenté le groupe libéral.

    Caroline Sägesser, chercheuse au Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP), et spécialisée dans la question des cultes, n’est pas certaine qu’aujourd’hui une commission d’enquête soit la meilleure réponse à la souffrance des victimes de l’Eglise. « Nous assistons davantage à une prise de conscience du public qu’à la révélation de faits nouveaux, puisque la plupart d’entre eux sont déjà connus depuis 2010-2011 », souligne-t-elle.

    Très peu de temps pour la commission d’enquête

    En outre, la commission aurait très peu de temps pour faire toute la lumière dans ce dossier. En fin de législature, les commissions d’enquête sont dissoutes, rappelle la chercheuse. « Ce serait frustrant pour les victimes que cette commission n‘ait pas le temps d’aller au fond du problème. Aussi, il faudrait examiner ce qui n’a pas fonctionné lors de la commission spéciale mise sur pied en 2011 ». En revanche, il serait possible de voter une résolution appelant à la constitution de cette commission dès le lendemain des élections.

    Groen et Ecolo souhaitent que la commission se focalise sur les victimes, mais aussi qu’elle revienne sur l’opération Calice et la manière dont la Justice s’est emparée de l’affaire. « Il ne serait pas très judicieux de refaire tout le travail que nous avons effectué en 2010-2011. Mais nous n’avons peut-être pas suffisamment placé les victimes au centre et nous ne les avons pas suffisamment écoutées« , admet Stefaan Van Hecke, député fédéral Groen et membre de la commission d’enquête de l’époque.

    Une commission spéciale « relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Eglise » avait en effet vu le jour à la Chambre à l’époque. Elle avait procédé à de nombreuses auditions et approuvé une série de recommandations touchant des domaines divers comme l’allongement des délais de prescription, l’interdiction de résidence d’une personne condamnée dans une zone définie par un juge ou encore l’extension des possibilités de lever le secret professionnel. Un centre temporaire d’arbitrage en matière d’abus sexuels avait par ailleurs été créé à la suite d’un accord passé entre la commission parlementaire et l’Eglise. Il était chargé d’indemniser les victimes dont le dossier était prescrit.

    En 2011, l’enquête judiciaire connue sous le nom d’Opération Calice avait été marquée par un revers retentissant lorsque la chambre des mises en accusation de Bruxelles avaient déclaré nulles les spectaculaires perquisitions menées en 2010 par le juge Wim De Troy au siège de l’archevêché de Malines, à la cathédrale Saint-Rombaut, au domicile privé du cardinal Danneels, aux Archives du Royaume et auprès de la commission Adriaenssens.

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  • Le futur synode : chemin vers la sainteté ou communion à l’esprit du monde ?

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    De Pierre Vétois dans la revue mensuelle « La Nef » n° 361, septembre 2023 :

    Vetois-2023©DR-620x330.jpg«Le Vatican a publié fin juin l’Instrumentum laboris, texte qui pose les bases à partir desquelles pourront se déployer les réflexions du synode sur la synodalité d’octobre. Bases pour le moins préoccupantes, d’après Pierre Vétois, qui se demande si ces pistes aident vraiment l’Église à emprunter un chemin de sainteté.

    Saviez-vous qu’il existe du sel sans sel, plus précisément du sel sans sodium ? Du sel que l’on aurait vidé de sa raison d’être et de ce qui lui donne son goût. C’est à ce « sel sans sel » que nous fait penser la future Église synodale projetée dans l’Instrumentum laboris publié le 20 juin 2023 par le Vatican. En effet, malgré notre volonté d’être un fils aimant de l’Église, on ne peut que s’inquiéter des thèmes énoncés dans ce document. Celui-ci est pourtant le premier fruit officiel du Synode sur la synodalité lancé en 2021 par le pape François. Il ouvre ainsi plusieurs chantiers qu’on qualifiera pudiquement de « novateurs » : l’ordination sacerdotale d’hommes mariés, l’ordination diaconale de femmes, l’évaluation régulière des évêques, l’accueil des divorcés-remariés, des polygames ou des personnes LGBTQ+, voire la décentralisation de l’autorité doctrinale, etc. Nous retrouvons ici un bon résumé des rengaines du progressisme occidental qui ont si bien réussi ces dernières décennies, dans d’autres confessions, comme l’Église anglicane au bord de l’implosion (1).

    À nos inquiétudes, on nous répondra qu’il s’agit seulement d’un document de travail destiné à nourrir la discussion des membres du Synode. On nous dira aussi que c’est une émanation fidèle des consultations menées à l’échelon paroissial à travers le monde. Nous n’entrerons pas dans des débats politico-théologiques hors de notre portée sur la légitimité des hommes d’une époque donnée à révolutionner l’Église de Dieu. On rappellera simplement aux apprentis-sorciers que l’Église cherche toujours à interpréter avec justesse les enseignements du concile Vatican II, et cela plus de 60 ans après…

    Retrouver le chemin de la sainteté

    Non, nous aimerions plutôt poser une simple question aux rédacteurs de ce texte et à leurs soutiens : pensez-vous vraiment que cette Église 2.0 donnera beaucoup de saints ? Permettra-t-elle de sauver beaucoup d’âmes ? Nous craignons fort que non. Au contraire, il nous semble que cette Église synodale sera une Église de la discussion permanente, du débat sans fin, de la confusion, voire de la cacophonie doctrinale… Or la Bible nous met explicitement en garde contre cette tendance : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui met un frein à ses lèvres est un homme avisé » (Pr 10, 19). De plus, le document nous invite à nous mettre à l’écoute de l’Esprit, mais à la lecture des thèmes choisis, on a plutôt l’impression que c’est l’esprit du Siècle qui a été écouté lors de sa rédaction. On conviendra, je l’espère, que ce dernier n’est pas le meilleur chemin de sainteté possible…

    Oui, cette église « en marche » (vers quoi ? ce n’est pas précisé) ressemble bien à ce sel sans sodium, inodore et sans saveur : « si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens » (Mt 5, 13-16). Dans ce contexte de crise existentielle sans précédent, la réponse ne peut être une Église pour l’homme – dans son acception minimale – et qui s’aligne sans combattre sur les idoles contemporaines. Au contraire, toutes les crises dans l’histoire de l’Église ont été surmontées par un surplus, par un trop-plein même de sainteté, par de grandes âmes uniquement centrées sur Jésus-Christ. Ainsi au XIIIe siècle, quand l’Église voit l’Occident s’éveiller et s’enrichir de manière inédite, c’est saint François d’Assise qui se lève pour la rappeler à la pauvreté évangélique. Confronté au défi de la Réforme, c’est saint Ignace de Loyola qui vient se mettre à son service en annonçant la Parole de Dieu à l’autre bout du nouveau monde. Enfin, rappelons-nous des apparitions de Lourdes et Fatima à des jeunes gens très simples alors que l’Église se débattait avec les effets délétères de la révolution industrielle… On remarque ainsi qu’aucun de ces saints n’a eu l’ambition de rendre plus horizontale l’Église malgré ses défauts qui n’étaient pas moins flagrants qu’aujourd’hui.

    Une voie sans doute impopulaire

    Qu’on ne se méprenne pas néanmoins, il ne s’agit pas ici d’un nouveau manifeste en faveur d’un conservatisme étriqué. Au contraire, par-delà les querelles liturgiques, c’est l’intensité du regard porté sur Dieu, et uniquement sur Lui, qui nous intéresse. C’est d’ailleurs tout le programme qu’avait dessiné le pape Benoît XVI en 2019. Celui-ci invitait l’Église à « se remettre à vivre pour Dieu » (2) et non pas pour elle ou pour le monde. Ce théocentrisme est notre guide le plus sûr dans ces temps troublés : « Stat Crux dum volvitur orbis » (3).

    Cette voie, j’en conviens, ne nous rendra pas plus agréables ou sympathiques aux yeux de nos contemporains si loin de Dieu. Il se pourrait même qu’une Église entièrement tendue vers la sainteté et l’annonce de l’Évangile soit proprement insupportable pour notre époque. Mais c’est à ce prix que l’on (re)deviendra vraiment « le sel de la terre » celui qui cicatrise les plaies d’iniquité de ce monde.

    Pierre Vétois

    (1) « Bénédiction des couples homosexuels : la Communion anglicane se fissure », La Croix du 21 février 2023.

    (2) Benoît XVI, Se remettre à vivre pour Dieu. Méditation sur l’avenir de l’Église, 2019.

    (3) « La Croix demeure tandis que le monde tourne », devise informelle des Chartreux.

    Pierre Vétois est l’auteur du blog Ecce Mater Tua : https://medium. com/@pierrevetois

    © LA NEF n°361 Septembre 20223 »

    Dans la ligne de l'article, nous joignons cet autre commentaire, à titre d’information :

    Etienne-Montero.jpg« L’Eglise doit adapter sa doctrine à la société moderne, entend-on souvent aujourd’hui. Mais comment distinguer un vrai développement d’une corruption ? »

    Avec le concours d’un consortium d’associations, l’Union, Cercle Royal des Etudiants Catholiques de Liège, accueillera sur ce thème, le mardi 7 novembre prochain à l’évêché de Liège, la conférence d’un professeur de renom, Etienne Montero, citant ainsi une réflexion conclusive de Newman:

    « Ils se trompent, pensait ce dernier, ceux qui prêchent une religion qui console d’emblée, plutôt qu’une religion qui d’abord inquiète. C’est une grande leçon du converti d’Oxford : la vraie Église est celle qui exige et produit la sainteté. Un christianisme accommodé au monde, ayant fait sa paix avec ce monde, renonçant à sa vocation d’instance critique et de « lumière » pour le monde, n’est qu’un christianisme de décadence »

    Licencié en théologie et Docteur en droit, Etienne Montero a été un Doyen remarqué de la Faculté de Droit de l’Université de Namur avant d’être ordonné, en 2017, prêtre de l’Opus Dei que le prélat, Mgr Fernando Ocáriz, nomma ensuite Vicaire Régional pour la Belgique.

    JPSC

  • Des évêques instrumentalisent-ils la crise des abus sexuels ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Les évêques instrumentalisent-ils la crise des abus sexuels ?

    26 septembre 2023

    Les évêques de Suisse continuent de lutter contre les retombées d'une crise des abus sexuels dans leur pays.

    Samedi, le président de la conférence épiscopale, Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, a accordé une interview au journal Neue Zürcher Zeitung, soulignant l'engagement des évêques en faveur d'une réforme institutionnelle après qu'un rapport indépendant a trouvé des preuves de mauvaise gestion et de dissimulation des cas d'abus cléricaux dans les diocèses suisses. 

    En promettant que des leçons avaient été tirées du scandale actuel, Mgr Gmür, qui, comme plusieurs autres évêques suisses, a fait l'objet d'appels à la démission, est allé plus loin que la promesse de nouveaux processus et de nouvelles politiques. 

    L'évêque a profité de l'interview et des retombées de la crise pour appeler à la fin du célibat des clercs, à l'ordination des femmes et à l'adoption par l'Église d'une "nouvelle morale sexuelle". L'évêque a également promis de défendre ces réformes à Rome le mois prochain, lors de la réunion du synode sur la synodalité.

    Bien que les déclarations de Mgr Gmür aient été controversées dans leur contenu et par rapport à l'enseignement de l'Église, elles s'inscrivent dans un schéma désormais bien établi lorsque les crises d'abus commis par des clercs se propagent après la vague initiale survenue aux États-Unis.

    Mais alors que les évêques et d'autres personnalités de l'Église continuent d'appeler à des changements doctrinaux et disciplinaires majeurs en réponse aux abus sexuels commis par des clercs, il n'y a toujours pas de lien démontré avec les problèmes qu'ils sont censés résoudre. 

    Au contraire, les commentaires des évêques semblent refléter une acceptation désormais établie des abus sexuels commis par des clercs comme un problème qui peut être instrumentalisé pour faire avancer un programme de réforme distinct. La portée de ce programme au cours du prochain synode dépend presque entièrement du pape François.

    -

    Dans son interview, publiée ce week-end, Mgr Gmür a commencé par défendre la manière dont les évêques suisses ont traité les cas d'abus au cours des dernières décennies, en soulignant les réformes procédurales adoptées par la conférence en 2002, lorsque la question a été portée à l'attention du monde entier à la suite du scandale Spotlight aux États-Unis.

    Ces politiques ont été "continuellement améliorées au fil des ans et adaptées à la réalité", a déclaré l'évêque, tout en vantant les mesures supplémentaires qu'il a mises en place dans son propre diocèse de Bâle. "C'est pourquoi il y a moins de cas d'abus qu'auparavant", a déclaré l'évêque.

    De nombreux évêques peuvent compatir à l'expérience de devoir défendre le succès de réformes relativement récentes tout en acceptant de rendre des comptes pour des manquements plus importants dans le passé. Et il est vrai que dans les pays qui ont mis en œuvre de nouvelles procédures au cours des 20 dernières années, comme les États-Unis, les cas d'abus sexuels commis par des clercs ont diminué. 

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  • EVRAS : quand la RTBF se décrédibilise

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    D'Ariane Bilheran sur son site :

    Le degré zéro du réseau : ma réponse à la RTBF (Radio-TV belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles)

    18 septembre 2023

    Je suis citée par la RTBF (La Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) dans un article intitulé « complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles », publié le 16 septembre 2023 par la RTBF et relayé au JT du même soir en Belgique.

    Cet article, qui n’est pas signé, cite pêle-mêle diverses personnes que l’on tente de regrouper dans « un réseau » auquel sont collées tout un tas d’étiquettes diffamantes.

    Je tiens donc à faire respecter mon nom et mes qualités, en réponse à une presse qui cherche plus à diffamer qu’à relayer de l’information.

    Si je regarde attentivement la cartographie affichée avec les flèches, et sauf erreur de lecture, je serais donc « en réseau » direct avec :

    1. Karl Zéro, journaliste
    2. « Innocence en danger France » et « Innocence en Danger Belgique », deux associations de protection de l’enfance
    3. « Étincelles » site internet géré par Senta Depuydt (Senta Depuydt a expliqué dans sa réponse qu’elle ne gérait pas ce site)
    4. Frédéric Goaréguer, pédopsychiatre
    5. Biotempo Zèbre, un magazine

    Dans la réalité des faits, j’ai effectivement donné une interview respective à Karl Zéro et à Biotempo Zèbre (que j’invite chacun à aller écouter et lire).

    Mais cela constituerait un « réseau »…

    En matière d’investigation journalistique, vu le niveau, je vais devoir parler simplement : de ce réseau, il y en a zéro !

    En revanche, oui, j’ai bien un réseau : il s’agit d’un réseau de professionnels de santé mentale de l’enfant et de professionnels du droit.

    Qui suis-je ?

    Je suis normalienne de la rue d’Ulm avec une double spécialisation en lettres classiques et philosophie morale et politique (2 Masters à l’Université La Sorbonne, Paris, France).

    Je suis également psychologue clinicienne, avec une première spécialisation dans l’enfance maltraitée.

    J’ai, à ce titre, rédigé un livre avec ma collègue Amandine Lafargue, Psychopathologie de la pédophilie, dont la première édition est parue aux éditions universitaires Dunod en 2013.

    Soit, il y a dix ans.

    En termes concrets, cette spécialisation professionnelle signifie : rédiger des signalements, être confronté à différentes horreurs, réaliser des expertises judiciaires, lutter contre les dysfonctionnements institutionnels de la protection de l’enfance, de la justice et de la police, subir les pressions psychologiques, juridiques et fiscales sur certains dossiers, réfléchir sur les conditions de guérison des traumatismes infantiles.

    J’ai, durant de longues années, été aussi en charge des formations sur la « prise en charge de la délinquance sexuelle » pour l’administration pénitentiaire en France.

    Je suis également docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Université Lyon II, France, sous la direction du Professeur Albert Ciccone), d’un doctorat portant sur « le temps vécu dans la psychose » ce qui m’a valu d’effectuer mes recherches dans des services de psychiatrie adulte, et d’y acquérir une expertise sur la psychose adulte.

    J’ai enseigné durant des années, dans différentes universités, tant des cours dirigés que des cours magistraux, en psychopathologie et psychologie clinique.

    J’ai, enfin, écrit plus de quarante livres, dont beaucoup sont référencés désormais comme des classiques dans les bibliothèques universitaires, et des centaines d’articles dont certains dans des revues scientifiques à comité de lecture.

    J’ai également audité, durant des années, sur des plaintes de harcèlement dans les entreprises et les institutions, ce qui m’a permis de réfléchir aux mécanismes et aux processus psychologiques tant pour les individus que pour les collectifs, et j’ai rédigé (et je rédige encore) de nombreuses expertises et des avis consultatifs produits en Justice. Mes travaux sur le harcèlement sont reconnus internationalement, et m’ont valu d’être invitée à en parler dans différents pays, mais ils ont également été repris en France par le Sénat pour la rédaction de lois sur le sujet.

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  • Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs

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    Lu dans Het Laatste Nieuws :

    Rik Torfs réagit à Joe sur la série de la VRT "Godvergeten" : "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs".

    La série Canvas de la VRT 'Godfvergeten' sur la maltraitance des enfants dans l'Eglise suscite beaucoup d'émotions. Lors de l'émission matinale avec Sven & Anke à la station de radio Joe, l'avocat de l'Eglise Rik Torfs (KU Leuven) s'est exprimé sur le sujet. "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs", conclut-il.

    13-09-23

    Dans le documentaire en quatre parties "Godvergeten", des victimes d'abus d'enfants dans l'Église racontent leur histoire.

    "Il va sans dire que les témoignages que nous voyons maintenant dans la série suscitent à nouveau des émotions. Et c'est tout à fait justifié", ajoute M. Torfs. "Il est important que les victimes soient toujours prises en charge aussi longtemps qu'il le faut, jusqu'à leur mort si nécessaire."

    Selon le professeur, de nombreux prêtres et religieux ont personnellement failli à leurs obligations morales. L'Église, en tant qu'institution, n'en a pas fait assez non plus.

    "Lorsque de nombreux scandales sont apparus aux États-Unis dans les années 1990, notre Église était également en cause", estime M. Torfs. "Le cardinal Danneels a lui aussi commis de graves erreurs - et je ne veux pas m'en prendre à lui maintenant qu'il est décédé. Je veux être très clair à ce sujet".

    Selon l'avocat de l'Église, celle-ci a pris de nombreuses mesures après l'affaire Roger Vangheluwe, notamment en mettant en place des lignes d'assistance téléphonique. "Pour l'instant, ils essaient de faire attention, mais bien sûr, ils ne sont jamais sûrs à 100 % qu'il ne se passera rien de plus", a-t-il déclaré.

    "Je comprends très bien les émotions, mais nous devons essayer de rester rationnels. L'Eglise et la foi sont deux choses différentes. L'Eglise est une institution. Les institutions échouent toujours plus ou moins. L'Église a beaucoup trop failli.

    Un lecteur commente (dans De Standaard du 19 septembre, p. 26) :

    La réputation de Danneels

    "Je relève les mots suivants de Terlinden, prononcés récemment : "Je veux remercier mes prédécesseurs qui, chacun avec son charisme propre, ont été de véritables bergers. Je pense en particulier au cardinal Godfried Danneels, qui s'est engagé avec passion pour Dieu et pour les hommes, et qui reste pour moi un exemple". J'ai trouvé que les scènes de Godvergeten avec Danneels étaient les pires et les plus choquantes de cet épisode : j'ai trouvé choquant d'utiliser ses capacités et sa position pour protéger la bonne réputation du club, contre les personnes blessées et vulnérables, avec son timbre de voix béatifique, son ironie, son attitude d'innocence assassinée. Comment Terlinden explique-t-il que Danneels reste un modèle pour lui ? Est-il malade dans le même lit ? Cela ne correspond-il pas à la culture de la dissimulation et du refus de dire la vérité ? Comment Terlinden pense-t-il que cela sera lu par les victimes, qui ont été abusées non seulement par leur agresseur direct, mais aussi par Danneels, le découvreur et protecteur de l'agresseur ?"

  • EVRAS, un manuel de discorde ?

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    De RCF Radio :

    Episodes

    Evras

    EVRAS, un manuel de discorde ?

    8 septembre 2023

    La généralisation des séances EVRAS a été étendue à l'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce jeudi 7 septembre. 

    Le pédopsychiatre Frédéric Goareguer présente une analyse critique du guide de référence en matière d'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) pour aux enfants de la 6e primaire et de la 4e secondaire. 

    En décembre 2022, une pétition avait obtenu plusieurs milliers de signatures pour réclamer la non-publication de ce manuel de 300 pages présenté comme "n'étant pas un manuel pédagogique à destination des enfants". 

  • Godvergeten : le documentaire sur les abus sexuels dans l'Eglise fait des vagues en Flandre

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    De Jacques Hermans sur le site de La Libre :

    Abus sexuels dans l’Église : des victimes témoignent dans un documentaire de la VRT qui crée l’émoi en Flandre

    La série sur Canvas permet aux téléspectateurs de prendre la vraie mesure de ce qui s’est passé et de fixer l’ampleur du phénomène.

    16-09-2023

    Godvergeten est un documentaire en quatre épisodes diffusé sur la deuxième chaîne de la télévision publique Canvas. Toute la Flandre en parle ou presque. La série a remis à la une de l’actualité les abus sexuels au sein de l’Église, un fléau que l’institution tente de combattre depuis plus de trente ans. On en a beaucoup parlé et on pensait avoir tourné la page de cet épisode pénible. Et pourtant… Plusieurs centaines de milliers de téléspectateurs ont suivi, deux mardis d’affilée, les deux premiers épisodes de la série réalisée par Ibbe Daniëls et Ingrid Schildermans. Au cours de la deuxième émission, les téléspectateurs ont pu voir pour la première fois le visage de Mark Vangheluwe, le neveu de Roger Vangheluwe, l’ancien évêque de Bruges contraint à la démission en 2010 après avoir reconnu avoir abusé de son neveu pendant de longues années. Cette révélation avait fait les titres de la presse internationale à l’époque, donnant lieu à l’Opération Calice (juin 2010) avec des perquisitions menées dans le cadre de dossiers liés aux abus sexuels dans l’Église. Deux autres épisodes sont programmés pour être diffusés les mardis 19 et 26 septembre.

    Enfer sur terre

    Au cours des deux premières émissions, des victimes et leurs proches ont témoigné des souffrances endurées pendant des années. Certains parlaient pour la première fois face caméra. Ces survivants ont parlé de l’enfer qu’ils ont traversé. Abusées par des prêtres il y a 30 ans ou plus, ces victimes sont marquées à vie. Des personnes vulnérables ont été des proies faciles pour des clercs sans scrupule. Accrocheur, le titre en néerlandais de la série “Godvergeten” (Dieu oublié), signifie par extension : “infernal, ignoble, répugnant.” Humiliées, rejetées, mises sous pression, ces personnes racontent qu’elles gardent des séquelles des sévices subis, même trente ou quarante années après les faits. Le documentaire de Canvas permet aux téléspectateurs de prendre la vraie mesure de ce qui s’est passé et de constater l’ampleur du phénomène.

    ”Je ne suis pas devenu prêtre pour nettoyer tout cela”

    Les évêques flamands avaient annoncé qu’ils communiqueraient sur la question, mais seulement après la diffusion des quatre parties du documentaire, c’est-à-dire après le 26 septembre. Or, les deux premières parties ont provoqué une telle onde de choc en Flandre que Johan Bonny, l’évêque référendaire pour les abus sexuels dans l’Église, a choisi de sortir de son silence, lundi 11 septembre. Au micro de Radio 1, le prélat a regretté que l’on donne l’impression que l’Église n’ait rien fait pendant des années. “Je n’étais pas encore en fonction à l’époque. Je ne suis pas devenu prêtre pour nettoyer tout cela” explique Johan Bonny avant de poursuivre : “Mais depuis 13 ans, croyez-moi, j’y ai pensé tous les jours. Et beaucoup d’autres avec moi, ça, je peux vous le dire le cœur sur la main. Je reconnais bien sûr la souffrance des victimes, mais je dis aussi que nous avons pris nos responsabilités dans cette affaire et nous continuons à le faire.” Peu après, Lode Aerts, l’évêque de Bruges, est lui aussi sorti de son mutisme en adressant un message de sympathie aux victimes et à leurs proches.

    La sortie médiatique, inattendue, de Mgr. Bonny, évêque d’Anvers, a provoqué l’incompréhension. “À ce stade-ci, une digne retenue aurait été préférable”, ont souligné plusieurs observateurs. Par conséquence, la VRT et dans son sillage divers médias flamands, ont remis le sujet à l’ordre du jour. Sylvie Walraevens, journaliste pour Tertio, hebdomadaire chrétien d’actualité en Flandre, a mis le doigt sur l’origine de la problématique. Selon elle, il s’agit d’une “dérive systémique liée à l’immense pouvoir de l’institution qui, aujourd’hui, doit faire preuve d’humilité. L’Église doit veiller à ce que cette génération de victimes soit la dernière”, a-t-elle martelé. Sur les réseaux sociaux, des citoyens ont dénoncé la perversité d’un pouvoir ecclésial et les agissements de prêtres abuseurs.

    Annulation de baptême

    Après avoir regardé les deux épisodes, de nombreux baptisés ont fait le choix personnel, somme toute symbolique, de quitter l’Église en demandant l’annulation de leur baptême. Les diocèses d’Anvers et de Hasselt ont enregistré une hausse d’annulations, sans pour autant pouvoir fournir un chiffre précis. Certains souhaitent une initiative parlementaire réclamant une révision du financement des cultes (art 181 de la Constitution). Le culte catholique se taille la part du lion, soit 80 % des subventions accordées par le ministère de la Justice. Ce montant est calculé selon le nombre d’habitants des paroisses, baptisés ou non.

  • Encore moins de présence catholique dans les médias flamands

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    De kerknet.be :

    Halewijn NV annonce son intention de se restructurer

    7 septembre 2023

    Halewijn NV informera et consultera plus en détail ses représentants du personnel dans les semaines à venir.

    Halewijn NV, éditeur notamment de l'hebdomadaire Kerk&Leven et du site web Kerknet.be, a annoncé aujourd'hui son intention de procéder à des licenciements collectifs à ses représentants du personnel. 

    Halewijn est confronté à une baisse persistante et importante du nombre d'abonnements à Kerk&Leven. En outre, la vétusté des machines et la complexité du processus de production logistique dans un marché concurrentiel pèsent lourdement sur l'avenir des activités de Halewijn NV. 

    En se concentrant sur son activité principale, Halewijn NV souhaite devenir une entreprise cross-média moderne et rentable. C'est pourquoi Halewijn NV a l'intention de mettre fin aux activités de composition et d'impression commerciale et de réduire la taille de la rédaction et de la salle d'impression. Si l'intention de procéder à un licenciement collectif est confirmée, 21 employés pourraient être concernés. Halewijn SA est convaincue qu'elle sera ainsi plus forte à l'avenir pour faire face aux différents défis du marché. 

    Halewijn NV continuera d'informer et de consulter en détail ses représentants du personnel dans les semaines à venir.

    Ce qu'en dit la Gazet van Antwerpen (8 septembre, p. 11) :

    Même la page showbiz n'a pas pu sauver 'Kerk & Leven'

    Jeudi, Halewijn NV - propriété des diocèses flamands et éditeur de Kerk & Leven et du site web Kerknet - a annoncé qu'elle souhaitait procéder à des licenciements collectifs. Sur les 52 employés, 21 doivent partir dans le cadre de ce plan. M. Halewijn invoque la "baisse persistante et importante du nombre d'abonnements à Kerk & Leven" (1), ainsi que des "machines obsolètes" et un "marché concurrentiel". Les activités de composition et d'impression commerciale seront abandonnées, mais la rédaction sera également réduite. ... "

    Cette nouvelle frappe durement nos collaborateurs", déclare le rédacteur en chef Koen Vlaeminck. "Il y a de la tristesse. Mais même si c'est douloureux, nous devons franchir cette étape pour travailler à notre avenir". Rik Torfs, avocat de l'Église, voit les choses de la même manière : "Les magazines et les revues en général sont en déclin, la sécularisation en Flandre se poursuit. Kerk & Leven est donc doublement touché". Et c'est bien dommage, estime le professeur. "Le charme de Kerk & Leven résidait dans le fait qu'il combinait des articles généraux sur l'Eglise avec une attention particulière pour les paroisses locales. Au départ, c'était le porte-parole des évêques, mais c'était aussi une gazette populaire".

    (1) Concrètement, l'hebdomadaire compte encore 118 000 abonnés en 2023, contre 178 000 en 2019. En 2002, ils étaient encore plus d'un demi-million.