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Idées - Page 44

  • Quand Jean Raspail avait les honneurs de la Libre Belgique

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    Il y a vingt ans, Paul Vaute, journaliste à la Libre, rencontrait Jean Raspail (La Libre Belgique du 16 février 2000) (cliquer sur les extraits du journal pour les agrandir) :Raspail1.jpg

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  • Déboulonnages en série, de Léopold II à Christophe Colomb en passant par Winston Churchill et les autres: jeu de rôle pour un psychodrame identitaire ?

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    À l’occasion des manifestations en hommage à  l’Afro-américain George Floyd, plusieurs statues ont été déboulonnées ou vandalisées. La sociologue Isabelle Barbéris (*) y voit "l’expression psychodramatique de la culpabilité devenue folle", au détriment de la complexité des événements historiques. Une interview réalisée par Marine Carballet et publiée sur le site web « Figarovox » :

    FIGAROVOX.- Des vidéos de manifestants déboulonnant ou taguant des statues un peu partout dans le monde fleurissent sur les réseaux sociaux...

    Isabelle Barbéris.- Vandalisme et déboulonnage font forcément polémique et sont des épisodes classiques des périodes de guerre (le régime de Vichy a fondu plus de 1000 statues pour en récupérer le métal) ainsi que des changements de régime. Les gestes destructeurs sont ceux qui soulèvent le plus d’émotion mais il faut les appréhender dans un contexte plus large de recomposition des imaginaires: ces statues dont on oublie le nom, que bien souvent l’on ne voit plus et dont certaines sont à l’abandon, peuvent aussi se recharger de sens politique: l’on a vu de nombreuses statues, de gloires locales ou de Jeanne d’Arc, revêtir un gilet jaune.

    Les statues nous rappellent le caractère fragile de l’unité nationale.

    Il existe aussi un vandalisme permanent, comme celui qui s’en prend aux effigies de Du Guesclin, cible régulière des autonomistes bretons. Les statues nous rappellent le caractère fragile de l’unité nationale. Contrairement à ce qu’elles pourraient laisser penser, l’histoire n’est pas inscrite dans le marbre et la victoire de la République sur les anti-Lumières n’est jamais acquise.

    On veut effacer du domaine public la représentation des hommes à la gloire de qui les statues ont été érigées. Mais est-ce que ces revendications ne dépassent-elles pas la statuaire?

    Les manifestations actuelles expriment une polarisation religieuse et identitaire du vandalisme. La globalisation a entrainé de nouveaux phénomènes d’iconoclasme: la destruction des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan précéda de peu le 11 Septembre. L’affaire de la statue du Général sécessionniste Lee à Charlottesville en 2017 avait déjà mis en lumière un contexte nord-américain très tendu opposant le mouvement Black Lives Matter à des suprémacistes blancs trumpistes. Récemment dans l’Hérault, des militants d’Objectif France se sont enquis de «redresser» la croix du Pic Saint Loup dessoudée par un groupuscule se présentant comme laïque. Tous ces exemples sont des symptômes variés du nouvel âge identitaire. Dans le cas du déboulonnage des statues de Victor Schœlcher, l’expression identitaire s’est substituée au débat mémoriel, en réduisant l’histoire de l’abolition à la couleur de peau et en imposant une conception dévoyée, indigéniste, de l’antiracisme. Cette conception avilie refuse d’envisager l’antiracisme comme un processus historique, et cherche à alimenter les tensions ethniques en absolutisant la dimension forcément imparfaite des épisodes passés de l’émancipation des peuples.

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  • Feuillet du samedi (13 juin) de la 2ème semaine après la Pentecôte : Foi et raison (paradoxes du catholicisme (Benson) 7)

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  • « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

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    De François-Xavier Maigre et Agnès Chareton sur le site de l'hebdomadaire le Pèlerin :

    François Sureau : « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

    Nos libertés ont été mises à mal comme jamais durant la pandémie. C’est ce qu’affirme l’avocat François Sureau. S’il porte un regard sans concession sur notre pays, l’espoir de rédemption n’est jamais loin chez ce disciple de saint Ignace et de Charles de Foucauld. Il affleure dans son dernier livre, L’or du temps.

    L'or du temps - Blanche - GALLIMARD - Site Gallimard

    Vous venez de publier un récit « fleuve » – 848 pages ! – qui rend hommage à la Seine et aux artistes qui l’ont aimée. Votre livre résonne étrangement avec les temps que nous vivons, comme une ode à la beauté et à l’altérité. Est-ce un hasard ?

    Ce paradoxe temporel m’a frappé comme vous. Je voulais écrire ce livre depuis près de trente ans. Par un effet de coïncidence, le fait qu’il sorte maintenant me remplit d’une joie profonde. S’y développe presque malgré moi une manière de voir le passé, le monde et la vie aux antipodes de ce que nous venons de vivre depuis trois mois.

    Pour quelles raisons ?

    L’épidémie de Covid-19 a donné une particulière acuité à des choses qui étaient déjà en gestation. Et notamment l’idée d’une union nationale, qui me semble absolument factice. Nous avons été sommés d’adhérer à la position du gouvernement. C’est surtout le ton de ces injonctions qui m’a frappé. Cela m’a rappelé un Président précédent (Nicolas Sarkozy, NdLR) qui avait souhaité mener une consultation sur l’identité nationale, tendant à dire que la France était ceci plutôt que cela. Mon livre est une réaction souterraine forte, totale, à cette tentation.

    Dans L’or du temps se dessine en effet le portrait d’une France plurielle, irréductible à toute caricature…

    Cette France que je décris incorpore des éléments antagonistes qui vont de Louis Rossel, le héros de la Commune, au marquis de La Rouërie, l’un des premiers adeptes des libertés bretonnes, mort en 1793, en passant par Blaise Pascal, André Breton et Charles de Foucauld. Cette diversité fait que tout le monde, je crois, peut s’y reconnaître. Il y a l’idée d’une grandeur qui naît de la contrariété des opinions, de l’exercice de libertés différentes, de la diversité des origines. J’ai d’autant plus de plaisir à en parler maintenant que nous avons été priés, à chaque épreuve survenue ces dernières années, de nous rallier à une conception univoque de la nation française.

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  • Le Décalogue : un « kit de survie minimal » pour toute société

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    «  Être libre dans nos têtes  »

    propos recueillis par Robin Nitot sur le site de France Catholique

    vendredi 5 juin 2020

    Pour Rémi Brague, le Décalogue constitue un « kit de survie minimal » pour toute société.

    En ces temps de déconfinement, Rémi Brague, intellectuel catholique parmi les plus reconnus, nous prend à contre-pied. Quand certains se projettent dans le futur utopique du «  monde d’après  », le philosophe, fin connaisseur de l’histoire occidentale et auteur de Des vérités devenues folles (Salvator), préconise le retour à la sagesse des Anciens ! Entretien à bâtons rompus.

    Mondialisation, croissance, absence de frontières… L’actualité nous force à remettre en question certains «  dogmes  » que nous héritons de ce que vous appelez le «  projet moderne  » et sa démesure. Cette actualité vous donne raison ?

    Rémi Brague : Je ne suis quand même pas assez paranoïaque pour m’imaginer qu’un virus se serait mobilisé pour confirmer mes bouquins. Et pas assez cruel non plus pour me réjouir de ce que l’expérience soit concluante, si elle doit coûter la mort de milliers de cobayes… Très nombreux sont ceux qui font remarquer que les phénomènes et les «  dogmes  » correspondants que vous nommez trouvent leurs limites avec la pandémie qui nous frappe. Il est bien clair qu’un monde globalisé permet la diffusion des virus autant qu’il facilite les voyages des personnes, l’échange des marchandises ou services et la diffusion de la culture. Tout ceci a été cent fois redit et je n’ai pas à le répéter.

    En revanche, il serait peut-être intéressant de se demander quel est le moteur de ces transformations, qui en sont la monnaie. C’est ce que j’ai appelé, après quelques autres, le «  projet moderne  ». Il me semble se situer plus profond et trouver également ses limites à un niveau plus fondamental. J’ai essayé de le dégager : une grande aptitude à produire des biens, couplée à une totale incapacité de dire en quoi l’existence des êtres humains, en tant qu’espèce, sur cette planète est un bien. La pandémie actuelle nous rappelle que notre vie ne va pas de soi, et nous force à nous demander si la vie vaut la peine non pas d’être vécue — puisque nous sommes de toute façon embarqués —, mais d’être donnée.

    Alors que le projet moderne prétendait libérer l’homme, nous voici contraints de nous enfermer dans nos domiciles. Quelle leçon en tirez-vous ?

    La liberté que visait le projet moderne ne consistait pas à sortir d’une cage matérielle. Notre enfermement actuel ne change pas ce qu’il y a dans nos crânes, à l’intérieur desquels nous sommes de toute façon confinés en permanence. Si nous ne sommes pas capables d’être libres dans nos cervelles, nous ne le serons nulle part ailleurs, même seuls dans les grands espaces. Essayons d’abord de penser par nous-mêmes, loin de la doxa obligatoire. Essayons de ne pas vouloir seulement ce qu’on — publicité, propagande, médias, etc. — nous demande de vouloir.

    Pouvait-on être libre en confinement ?

    L’un des mensonges modernes consiste peut-être à nous faire croire que la liberté consiste uniquement à ne pas avoir d’entraves extérieures, qu’elles soient physiques ou politiques, les menottes ou la menace d’une répression exercée par une police secrète d’État. Cette absence de contraintes est évidemment une excellente chose, et qui a la chance d’y avoir échappé en naissant au bon endroit et à la bonne époque doit s’en féliciter. Mais une telle liberté négative n’est qu’un début. Encore faut-il savoir quoi faire une fois les mains «  libres  », comme on dit. Et c’est là que commencent les vraies difficultés.

    Car «  Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, / Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons  » (Baudelaire) qui n’ont de cesse que de nous réduire à une captivité d’autant plus efficace qu’elle est discrète, voire inconsciente. Ces démons sont, comme leur père Satan, tout ce qui nous amène à désespérer du destin que Dieu veut pour nous, à savoir la sainteté, tout ce qui limite notre désir, né pour l’infini, en l’orientant vers des biens de pacotille : plaisir, puissance, richesse, etc.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine 'France Catholique'.

  • 16 juin : philo à BXL avec Stéphane Mercier : l'étude, la mémoire et la réminiscence

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  • De la Voie synodale allemande au cas d'Enzo Bianchi : l'anatomie des révolutions catholiques

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Du synode d’Allemagne au monastère de Bose.  Anatomie des révolutions catholiques

    Rien ne semble pouvoir ralentir la course du « chemin synodal » entrepris par l’Église catholique d’Allemagne. Ni les critiques ni les défections des rares évêques dissidents, ni les sérieuses préoccupations de Rome :

    > François et le schisme d’Allemagne. Chronique d’un cauchemar

    À la tête de la Conférence épiscopale, c’est l’évêque du Limbourg, Georg Bätzing (photo) qui a succédé au cardinal Reinhard Marx, mais sans infléchir la trajectoire.  Non moins loquace que son prédécesseur, le nouveau président a immédiatement enchaîné une série de déclarations téméraires sur les questions les plus brûlantes à l’agenda du synode, du sacerdoce féminin aux couples de même sexe, avec en plus la prétention de dicter à l’Église universelle la ligne à suivre :

    > Bätzing: “Die Zeit läuft uns weg”

    > Bischof Bätzing für Segnung gleichgeschlechtlicher Paare

    > German bishop calls for Rome synod to discuss German synod

    Les objectifs de la faction de l’Église allemande qui est à la manoeuvre sont sous les yeux de tous, dans les textes que le synode a produit jusqu’à présent :

    > Sexe, femmes et pouvoir.  Les trois défis que l’Allemagne lance à l’Église

    Mais derrière cette entreprise, il y a la volonté évidente de subvertir la structure originelle de l’Eglise, non seulement allemande mais universelle, au nom d’une démocratisation en ligne avec les temps.

    Le professeur Pietro de Marco, philosophe et historien de formation, ancien professeur de sociologie de la religion à l’Université de Florence et à la Faculté théologie d’Italie centrale s’était déjà exprimé mi-mai contre cette dérive.

    > Le synode de l’Église allemande sous la loupe de l’analyste. Une révolution qui s’auto-détruit

    Mais les déclarations du nouveau président de la Conférence épiscopale d’Allemagne ont poussé le professeur De Marco a apporter de nouveaux éléments à sa critique du « Synodale Weg », dans lequel sont à l’œuvre les mécanismes révolutionnaires typiques d’une certaine « intelligentsia » catholique qui n’est pas seulement allemande, à l’instar de la communauté de Bose en Italie et son fondateur Enzo Bianchi, que le Pape François a puni récemment en l’exilant de son monastère.

    *

    Synode allemand.  Sur le nouveau président de la Conférence épiscopale et autres mésaventures

    de Pietro De Marco

    Dans les aventures révolutionnaires, les formulations de la culture « critique » voient alterner – en fonction des interlocuteurs et des situations – les énoncés radicaux avec leurs grands objectifs subversifs et les énoncés circonscrits, plus ciblés, banaux à premier vue.  Ce double langage idéologique appartient également à l’opinion publique critique catholique, en ce qu’elle s’inscrit elle aussi dans la catégorie des « sociétés de pensée » révolutionnaires analysées par Augustin Cochin.

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  • La crise sanitaire et la génération des "enfants de la déconstruction"

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    De Kévin Boucaud-Victoire sur Marianne.net :

    Covid-19 : "Cette crise sanitaire, qui deviendra économique, risque de marquer une génération"

    La crise initiée par le coronavirus va-t-elle marquer durablement la génération née dans les années 1990 ? Auteurs de "Enfants de la déconstruction", Jérémie Cornet et Paul Melun répondent.

    Dans Enfants de la déconstruction (éditions Marie B), Jérémie Cornet et Paul Melun décrivent une génération née à "l'abri" des grandes idéologies et confrontés à des défis inédits, comme la mondialisation, la numérisation du monde, la hausse de la précarité ou la crise écologique.

    Marianne : Qui sont les "enfants de la déconstruction" ?

    Jérémie Cornet et Paul Melun : Les "enfants de la déconstruction" sont une génération, à laquelle nous appartenons, qui a grandi en Occident à la fin des années 1990 et dans les années 2000. Elle incarne ce pont entre un monde de relations directes entre individus et l’entrée du digital dans nos vies. Nous pensons que dresser le portrait des moins de trente ans, les observer, c’est ouvrir une fenêtre sur notre avenir pour les prochaines décennies. Ce sujet est d’autant plus intéressant pour nous que la situation aujourd’hui nous semble particulièrement préoccupante. La déconstruction, école de pensée des années 1960, influence de façon puissante et insidieuse les nouvelles générations, sans que celles-ci n’en aient pleinement conscience.

    A travers ses désirs de liberté et de consommation, d’affranchissement des valeurs morales et de rejet du passé, la jeunesse en France et en Occident s’incarne totalement dans les valeurs Nord-américaines et postmodernistes du siècle dernier. La révolution technologique vient porter l’ultime pierre à cet édifice en consacrant l’individu roi, tourné vers son bon plaisir, comme le nouveau modèle du bonheur. Une ambition tant néfaste qu’impossible à assouvir. Dans le livre, nous déplorons par exemple les malheurs d’une jeunesse admiratrice des vies factices d’influenceurs du web, face auxquels leur quotidien semble si banal, si triste et les nervures psychologiques qui se créent. En effondrant les structures traditionnelles (la famille, la tradition, les religions, la nation…), les penseurs de la déconstruction, ont ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffré le marché. Celui-ci a savamment amalgamé la liberté de vivre à la liberté de consommer. Aujourd’hui l’échec du capitalisme mondialisé est patent ; il nous laisse seuls face à une catastrophe écologique et humaine que l’individualisme de notre époque paraît incapable de résoudre.

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  • Vous avez dit : "monde d'après" ? Détrompez-vous...

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    De Romain Marsily sur le site du Figaro Vox :

    «‘‘Le monde d’après?’’ Tocqueville nous a mis en garde contre cette illusion»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Il n’y a pas de rupture en histoire, a expliqué le grand penseur dans «L’Ancien régime et la Révolution». Il est vain d’attendre un grand chamboulement des sociétés occidentales une fois la crise sanitaire jugulée, argumente Romain Marsily.

    2 juin 2020
     
    Alexis de Tocqueville.
    Alexis de Tocqueville. wiki common

    Romain Marsily enseigne la communication à Sciences Po dans le Master Médias et Communication.


    Les moulins à vent de la pensée marketing fonctionnent à plein régime depuis le début de la crise du coronavirus. «Un monde d’après» est annoncé et le temps est venu des grandes prières démagogiques. En cet âge d’or de bêtise déconfinée qu’un Flaubert aurait merveilleusement croqué, son contemporain normand Tocqueville apparaît comme un merveilleux antidote, tant par sa philosophie généalogique et empirique que par sa langue si pure et limpide, qui nous lave des «clusters», «distanciation sociale» et autre «Nation apprenante». Lire ce chef-d’oeuvre qu’est L’Ancien Régime et la Révolution à l’aune de la période fort particulière que nous traversons se révèle aussi précieux que riche en enseignements, par un effet miroir saisissant.

    Si le plus grand événement de l’histoire de France n’a point constitué une rupture fondamentale dans notre organisation, il est permis de douter qu’un virus puisse accoucher d’un « monde d’après »

    La thèse principale de l’ouvrage, superbement étayée, est connue: la grande Révolution de 1789 n’a fait que prolonger et renforcer l’oeuvre de l’Ancien Régime sous de nombreux aspects, à commencer par la centralisation administrative et le poids écrasant de l’État sur nos vies, nos affaires et nos moeurs politiques. La République et les régimes qui suivirent furent très largement une continuité de l’Ancien Régime, et Tocqueville rencontre «partout les racines de la société actuelle [celle de 1856, mais cela vaut aussi pour celle de 2020] profondément implantées dans ce vieux sol».

    La crise sanitaire a offert quelques nouveaux exemples des absurdités de la centralisation qu’a perpétuée la Ve République. Lire le XVIIIe siècle raconté par Tocqueville nous permet ainsi, de manière presque réconfortante, de retrouver foultitude de caractéristiques actuelles du pays et du rapport des Français aux pouvoirs administratifs et politiques. Tout cela n’enlève bien entendu rien au génie propre de la Révolution, mais il s’agit tout du moins d’une première leçon de modestie pour le lecteur de 2020: si le plus grand événement de l’histoire de France n’a point constitué une rupture fondamentale dans notre organisation et notre administration, il est permis de douter qu’un virus saisonnier, aussi tragique soit-il, puisse accoucher d’un «monde d’après». Seuls les esprits totalitaires ou opportunistes peuvent souhaiter changer brusquement le monde et les peuples. L’histoire est une lente continuité, «une galerie de tableaux où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies»

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  • L’Eglise synodale : un coronavirus s’est échappé de la boite de Pandore ouverte par Rome

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    Lu sur LifeSiteNews (traduit de l’anglais) :

    Georg_Batzing_1024_512_75_s_c1.jpg« 29 mai 2020 ( LifeSiteNews ) - Mgr Georg Bätzing, Président de la Conférence épiscopale allemande, a insisté sur le fait que le rejet des femmes prêtres par les papes récents n'est pas concluant et qu'il doit y avoir plus de discussions «car la question est présente, au milieu de l'Église »!

    D'autres projets mentionnés par lui sont la communion pour les protestants et une bénédiction pour ceux qui ne peuvent pas recevoir le sacrement du mariage - les couples homosexuels et les couples divorcés et civilement «remariés». Il propose de «transporter» les conclusions de la «voie synodale» qui se déroule actuellement en Allemagne à Rome, «au niveau de l'Église universelle».

    "Ce qui est développé par le biais d'un synode doit également être clarifié et répondu avec l'aide d'un synode", a-t-il déclaré, "parce que c'est le nouvel élément qui est devenu fort sous le pape François." Cet évêque souhaite également changer le catéchisme de l'Église concernant la sexualité humaine.

    S'exprimant avec la revue en ligne allemande Publik-Forum  l'évêque du diocèse de Limbourg indique clairement qu'il n'y a pas d'alternative aux changements initiés par les évêques allemands, en collaboration avec l'organisation laïque catholique le Comité central des catholiques allemands (ZdK). Il a récemment été élu président de la Conférence épiscopale allemande, après que le cardinal Reinhard Marx, dans un geste surprenant, ait déclaré qu'il ne serait pas disponible pour un autre mandat.

    La voie synodale allemande a été fortement critiquée pour avoir remis en question les enseignements de l'Église sur la sexualité (y compris l'homosexualité, la contraception et la cohabitation), l'ordination féminine et la hiérarchie cléricale de l'Église, ainsi que le célibat sacerdotal.

    L'évêque auxiliaire Dominik Schwaderlapp, de Cologne, vient d'annoncer qu'il a retiré sa collaboration du forum de discussion sur la sexualité humaine puisque la majorité de ses membres sont contre l'enseignement de l'Église dans ce domaine. En outre, Mgr Rudolf Voderholzer, de Ratisbonne, vient de critiquer publiquement les méthodes «autoritaires» de la direction de la voie synodale - parmi eux Mgr Bätzing - qui a décidé, sans consulter l'Assemblée générale, d'établir des réunions de discussion régionales, ainsi que de ajouter un nouveau sujet - la crise corona - à la discussion.

    «Si vous décidez de suivre une procédure participative», a déclaré Mgr Voderholzer, «il faut également s'y conformer et éviter d'agir de manière autoritaire et solitaire.»

    Dans ce contexte, la nouvelle interview du chef de la Conférence épiscopale allemande revêt une importance particulière.

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  • Comment être chrétien dans un monde sans Dieu ?

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    De Laurent Fourquet sur aleteia.org :

    Comment être chrétien dans une société néopaïenne ?

    31 mai 2020

    Le monde sans Dieu dans lequel nous vivons vit en réalité selon une nouvelle religion où chacun est son propre dieu. Loin d’être neutre, cette religion se veut dominante.

    On entend dire à peu près partout que les sociétés occidentales sont désenchantées, pour reprendre une expression de Marcel Gauchet, c’est-à-dire laïcisées, ayant expulsé tout sentiment religieux, en tout cas tout sentiment religieux collectif. Ce n’est pas tout à fait exact. On voit en effet apparaître et s’affermir un courant religieux nouveau, qui prend la forme d’un néopaganisme. Il ne s’agit pas, évidemment, de signifier par-là que nos contemporains vont sacrifier à Jupiter ou invoquer Junon. Le néopaganisme contemporain est un paganisme sans dieux et sans mythologie, mais il présente toutes les autres caractéristiques du paganisme.

    Chacun son dieu

    Quelles sont ces caractéristiques ? En premier lieu, l’idée qu’il y a autant de vérités que de dieux : autrement dit, il n’y a pas de vérité unique, pas plus qu’il n’y a de dieu unique. Il n’y a que des morceaux de vérités, nécessairement partielles et relatives, des opinions dont aucune ne peut dire la vérité du monde. En second lieu, il n’y a pas d’autre réalité que la nature et le sensible, le « ici » et le « maintenant », et si une expérience approche de la vérité, c’est celle-là seule que nous faisons avec notre corps et avec nos sens. Naturellement, cette expérience ne peut être que singulière puisque la vérité d’un corps à un moment donné n’est pas la vérité de ce corps à un autre moment et puisque cette vérité ne s’échange pas entre les corps. De là, cette conviction qu’il n’y a pas d’universel, mais uniquement des subjectivités singulières dont le rapport au monde est une affaire privée, qui n’est pas généralisable.
    « Il ne s’agit plus que de célébrer le corps et sa consommation, la fête étant à elle-même sa propre fin (…) »
    Le résultat est que ces caractéristiques confluent toutes dans un culte de l’immanence, de l’horizontalité du monde et de la vie, et, corrélativement, un refus agressif de la transcendance, quelle qu’elle soit mais en particularité lorsque celle-ci s’exprime comme révélation d’un dieu unique. Cette hostilité de principe à l’égard d’une révélation systématiquement accusée d’être « autoritaire », « totalitaire », « intolérante » est finalement le principal lieu commun de notre époque. Elle est partagée par des esprits aussi différents que la nouvelle droite attachée à retrouver la « véritable » religion de l’Occident que la nébuleuse New Age, le féminisme radical réhabilitant les sorcières, l’hédonisme à la Michel Onfray, plus ou moins conceptualisé. Elle s’exprime aussi dans le culte moderne de la fête, où, à la différence de la fête chrétienne, qui est toujours commémoration s’inscrivant dans une histoire, il ne s’agit plus que de célébrer le corps et sa consommation, la fête étant à elle-même sa propre fin, niant, le temps de son exaltation, tout avant et tout après.

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  • Les chrétiens ont à offrir autre chose que du « religieux » version politique ou agrément médiatique

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    Un "billet" du Père Laurent Stalla-Bourdillon sur le site de La Vie :

    “Un confinement peut en cacher un autre”

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