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Témoignages - Page 12

  • Le martyre silencieux des chrétiens dans l’Est du Congo

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    Du site de l'ECLJ (Centre européen pour le droit et la justice) :

    Le martyre silencieux des chrétiens dans l’Est du Congo

    12 Mai 2025

    «Je fais partie d’un des pays les plus riches de la planète et pourtant le peuple de mon pays fait partie des plus pauvres du monde.»

    — Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018

    Cette phrase du docteur congolais Mukwege résume à elle seule la tragédie de la République Démocratique du Congo (RDC). Riche en ressources naturelles, ce vaste pays d’Afrique centrale est ravagé depuis des décennies par une violence endémique et une instabilité chronique, particulièrement dans sa région orientale.

    Une terre de richesses ensanglantée par les conflits

    La RDC, affaiblie et gangrenée par la corruption, se montre incapable de protéger sa population. Plus de 200 groupes armés opèrent aujourd’hui sur le territoire. Parmi eux, deux factions se démarquent par leur violence et leur influence : les ADF (Allied Democratic Forces), affiliés à l’État islamique, et le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda.

    Les origines du conflit sont complexes et profondément enracinées. Héritées des guerres régionales des années 1990, elles mêlent luttes pour le contrôle des ressources, rivalités ethniques et tensions géopolitiques avec les pays voisins. Les conséquences du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994 se ressentent encore aujourd’hui.

    Une crise humanitaire et religieuse majeure

    Les exactions commises par ces groupes armés ont causé depuis janvier 2025, la mort d’au moins 7.000 personnes, le déplacement de 700.000 personnes, et des violences sexuelles d’une ampleur dramatique (un enfant en est victime toutes les 30 minutes).

    Loin d’être uniquement politique ou ethnique, cette violence revêt aussi une dimension religieuse. Les chrétiens sont spécifiquement ciblés. En février 2025, les ADF ont décapité 70 chrétiens dans une église protestante de Kasenga (Nord-Kivu). Un massacre atroce dont l’ECLJ s’est saisi pour alerter les institutions internationales.

    Cette réalité a été reconnue officiellement par le Parlement européen dans une résolution adoptée le 3 avril 2025 (2025/2612(RSP)), qui demande la mise en place de sanctions ciblées pour défendre la liberté de religion et la sécurité. Comme le rappelle à juste titre le docteur Mukwege : « Le silence est l’arme des bourreaux. » L’Union européenne ne peut plus se contenter d’observer. L’heure est à l’action.

    L’action de l’ECLJ sur le terrain et dans les institutions internationales

    Face à cette urgence, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a pris des mesures concrètes. Nous avons invité Camille et Esther Ntoto, fondateurs de l’ONG congolaise Un Jour Nouveau, à venir témoigner en Europe. Basés à Goma, en plein cœur de la zone de conflit, ils œuvrent à briser le cycle de la violence, de la pauvreté et des inégalités par l’éducation, le développement économique et l’émancipation des femmes.

    Leur témoignage et les données collectées sur le terrain ont permis à l’ECLJ de rédiger une contribution officielle à destination de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les personnes déplacées internes, en amont de sa mission en RDC prévue du 19 au 30 mai 2025.

    Notre rapport dresse un constat alarmant : près de 7,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC, des persécutions religieuses documentées, dont des massacres de chrétiens par les ADF, et une explosion des violences sexuelles (en janvier et en février 2025, l’Unicef dit en avoir enregistré plus de 10 000 cas). Une impunité généralisée règne dans le pays. L’ECLJ a également formulé des recommandations concrètes pour renforcer l’aide humanitaire locale et faciliter les enquêtes internationales sur le terrain.

    Poursuivre le plaidoyer en Europe pour les chrétiens congolais

    Après une première mission de sensibilisation aux États-Unis, les époux Ntoto poursuivent leur mobilisation sur le continent européen. Du 14 au 16 mai 2025, l’ECLJ sera à Bruxelles pour rencontrer des responsables politiques, notamment des eurodéputés membres de l’intergroupe « Liberté de religion », ainsi que des membres de la sous-commission des droits de l’homme, mais aussi des officiels du Service européen pour l'action extérieure (le service diplomatique de l'UE).

    L’objectif est clair : faire entendre la voix des victimes congolaises et transformer la récente résolution du Parlement européen en actions concrètes et durables.

    Seigneur, prions pour le peuple congolais. Tu vois les larmes des mères, les cris des enfants, la détresse des familles déplacées. Viens consoler ceux qui pleurent, protéger ceux qui fuient, relever ceux qui tombent. Mets fin à la violence, aux massacres et aux viols. Désarme les bourreaux, fortifie les artisans de paix. Ouvre le cœur des dirigeants politiques. Et que ton Église se lève, ferme et douce, pour être signe d’espérance au cœur du chaos.

    Huet Manaëm

    Pour la défense des Chrétiens persécutés
    Lire le texte complet de la pétition

    22,765 SIGNATURES

  • Dans Bukavu, une ville laissée à la famine et au désordre...

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- « Bukavu est une ville laissée à la famine et au désordre » : témoignage depuis la capitale du Sud-Kivu

    12 mai 2025 
     

    Bukavu (Agence Fides) – « C'est avec un sentiment de joie et d'espoir pour l'élection du Pape Léon XIV que je suis sortie hier matin dans la ville (le 10 mai, ndlr), et il me semblait que ce sentiment était partagé par les personnes que je rencontrais, malgré une réalité qui n'avait pas changé ». C'est ainsi que commence le récit d'une missionnaire de Bukavu (qui a demandé que son nom ne soit pas publié pour des raisons de sécurité), capitale du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, conquise le 16 février par les guérilleros du M23 (voir Fides 17/2/2025). Depuis lors, la ville vit dans une sorte de limbes, suspendue entre l'absence de services garantis par les institutions étatiques qui ne sont plus présentes et l'insécurité.

    « Sur un tuyau au bord de la route, un enfant de sept ou huit ans était assis, vêtu de son uniforme scolaire, un cahier sur les genoux. « Pourquoi es-tu dans la rue à cette heure-ci au lieu d'être à l'école ? », lui ai-je demandé. « On m'a renvoyé parce que je n'ai pas payé les frais de scolarité trimestriels. Mon frère est resté, mes parents ont payé pour lui hier, mais ils n'ont pas pu payer pour moi. Je l'attends à la sortie et nous rentrerons ensemble à la maison ». Sa tristesse m'a envahi : « Ce n'est pas ta faute ni celle de tes parents. Les enfants ont le droit d'étudier gratuitement. C'est le pays qui ne va pas... ». Il a acquiescé et j'ai continué mon chemin.

    En cette période de fermeture persistante des banques et des coopératives, même l'aide humanitaire devient difficile, et combien de personnes faudrait-il aider ? La pauvreté se répand de jour en jour : beaucoup ont perdu leur emploi à cause du pillage des dépôts, du manque d'argent, dans le cas des fonctionnaires, parce qu'ils ont été remplacés par une personne placée par les nouveaux patrons, et parfois pour avoir refusé de se soumettre à leur idéologie...

    Depuis trois mois, il n'y a plus ni policiers, ni commissariats, ni prison centrale, ni tribunaux, ni juges, ni avocats dans la ville. La loi est dictée par la branche militaire du M23, de manière expéditive. Il y a quelques jours, un pauvre homme qui se rendait à son travail à 7 heures du matin dans les ruelles de son quartier a croisé des hommes armés qui l'ont accusé d'être un voleur et l'ont immédiatement abattu à coups de feu.

    Parfois, le lac Kivu fait même réapparaître des cadavres inutilement coulés avec des pierres attachées autour du corps. Il n'y a pas d'enquête et souvent, on ne sait pas qui a tué pendant la nuit : un membre du M23 ? Un voleur profitant des armes laissées par les militaires congolais en fuite ? Un ancien détenu, parmi les plus de deux mille libérés juste avant l'arrivée du M23, le 16 février ? Vengeances et règlements de comptes ? Pour éliminer quelqu'un, il suffit de l'accuser d'être un voleur, un militaire ou un membre des Wazalendo...

    Ou s'agit-il d'un groupe de personnes exaspérées par l'insécurité et la faim ? Les cas de « justice populaire », d'exécutions sommaires, sont en effet nombreux. Exaspérés, sans recours, ils s'emparent d'un ou plusieurs présumés voleurs et les mettent immédiatement à mort. Cela ne décourage pas la répétition de tels faits.

    Il n'y a pas d'enquête : Bukavu est une ville sans administration, livrée à la famine et au chaos, à la seule conscience survivante de ses habitants. De nombreux véhicules privés et publics ont été réquisitionnés par les occupants, utilisés ou envoyés au Rwanda voisin. Des taxes injustifiées sont imposées sur chaque baluchon qui arrive en ville depuis la campagne à moto ou entassé dans un bus ; des amendes sans raison sont infligées pour des infractions inexistantes. Et on ne voit pas de fruits dans la ville.

    En cette fin d'année, ce sont les enfants qui souffrent le plus, chassés de l'école, comme si les traumatismes subis pendant des semaines à cause des tirs incessants ne suffisaient pas. Ils sont aussi souvent témoins de violences : qu'est-ce qui est semé dans leur cœur, à un âge où ils devraient rêver de belles choses ?

    Les gens remplissent les églises, s'accrochent de toutes leurs forces au Dieu en qui ils croient et qu'ils savent à l'écoute des opprimés, mais humainement, ils ne voient aucune issue. Des autorités lointaines qui n'ont même pas un mot de compassion, des grandes puissances qui cherchent leur intérêt, des rencontres qui ressemblent à du théâtre... Les gens en arrivent à dire : qu'ils emportent tous nos minerais, mais qu'ils nous laissent vivre...

    Être dans l'est du Congo aujourd'hui, c'est comme assister à une longue agonie. Et la ténacité des gens à sourire, leur courage à être solidaires, à se marier, à mettre encore des enfants au monde et à remercier Dieu chaque jour d'être encore là, c'est comme une caresse qui veut faire renaître l'espoir.

    Aujourd'hui une mère d'une des communautés ecclésiales vivantes, appelées « shrika », qui apportent à tour de rôle de la nourriture à l'hôpital général témoigne:
    « Hier, c'était le tour de notre shirika pour l'apostolat à l'hôpital. Il y avait suffisamment de nourriture pour les malades et ceux qui les soignaient ; même les infirmières de nuit, le personnel d'entretien et de sécurité en ont bénéficié. Les blessés de guerre, les combattants... sont pris en charge par le CICR et Médecins Sans Frontières. Beaucoup de gens ne savent pas comment payer les frais de soins, donc, même s'ils sont guéris, ils ne peuvent pas quitter l'hôpital. Le groupe a contribué à payer les frais médicaux de certains d'entre eux et les médicaments de ceux qui n'ont pas les moyens... Le nombre de patients diminue, et donc les revenus. Comment approvisionner la pharmacie, payer le personnel et acheter du matériel médical dans une crise comme celle-ci ? C'est un cercle vicieux. Les enfants souffrant de malnutrition sont de plus en plus nombreux, mais tous ont été pris en charge... C'est la multiplication des pains. » (Agence Fides 12/5/2025)

  • "Scegliamo la Vita" : 10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome

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    De Fabio Piemonte sur la NBQ :

    Marche pour la défense de la vie, grande participation et témoignages

     

    10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome. Témoignages de mères, de prisonniers d'opinion et d'un patient atteint de SLA pour la défense d'un droit inviolable à chaque étape de l'existence humaine, dès la conception.

    12_05_2025
    Marche pour la vie à Rome (photo de Fabio Piemonte)

    De l’enfant dans le ventre de sa mère à la personne âgée en phase terminale : chaque vie a le droit d’être défendue et soignée du premier au dernier souffle, simplement parce qu’elle est humaine. C'est pour cette raison que 10 000 personnes se sont rassemblées le samedi 10 mai à 14 heures sur la Piazza della Repubblica pour réitérer leur oui à la vie sans compromis pour la quatrième édition de la Manifestation nationale « Choisissons la vie » 2025.

    Ce sont surtout de jeunes familles qui défilent dans les rues du centre de Rome, 110 associations y participent. Des hommes, des femmes et des enfants avec des ballons colorés, des drapeaux et des banderoles, heureux d'être « la génération pour la vie », comme le dit une carte qu'ils affichent. Aussi parce que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », dit une autre inscription.

    Sur la Piazza della Repubblica - avec les deux coordinateurs de l'événement Massimo Gandolfini et Maria Rachele Ruiu - sont également présents Teodora et Paul de la « Marche pour la vie de Bucarest » et Marie Gabrielle, Agathe et Emrik de la « Marche pour la vie de Paris » pour un bref salut, en témoignage de la nécessité de la coopération et de la mobilisation internationales pour la défense du droit à la vie de chaque homme. 

    Une jeune mère, Aurora, se souvient en larmes qu'elle a pu penser à l'idée d'avorter de son enfant. Mais en même temps, elle se souvient, notamment grâce au précieux soutien reçu de certains bénévoles des Centres pour la Vie, que « maintenant Edoardo a deux mois et il est ma vie, ma plus grande joie ». Livia Tossici-Bolt – condamnée en avril dernier au Royaume-Uni à payer 20 000 livres et deux ans de prison simplement pour être restée silencieuse dans la « zone tampon » d'une clinique d'avortement avec une pancarte dans les mains : « Ici pour parler si vous voulez » – témoigne de la façon dont au Royaume-Uni même la liberté de prier en silence et de s'exprimer est menacée.

    « Je ne suis pas un problème à résoudre, mais une personne à écouter. J’ai une maladie rare (SLA, ndlr), mais j’ai choisi de ne pas abandonner. Et cela s'appelle vivre. Il n’y a pas de niveau minimum de perfection pour mériter la vie. Quelqu'un a décidé que ça valait le coup et je ne peux pas le blâmer ! D'une voix déterminée, Emanuel Cosmin Stoica, jeune militant pour les droits des personnes handicapées et influenceur, nous raconte son amour de la vie depuis son fauteuil roulant. À la fin de son témoignage, il décide de demander sa petite amie en mariage depuis la scène de l'événement, au milieu des larmes de joie de sa part lorsqu'elle dit immédiatement oui et de l'émotion des spectateurs.

    Sur scène également Maurizio Marrone , conseiller aux politiques sociales et à la famille de la région Piémont, qui, grâce au Fondo Vita Nascente, mène des politiques de soutien aux naissances et aux familles. En effet, la Région, fière amie de la vie et de la famille, a versé 2,5 millions d'euros en trois ans, convertis en subventions concrètes pour soutenir les familles et les mères en difficulté face à un enfant inattendu ou non désiré, qui, malgré les difficultés, ont mené leur grossesse à terme, notamment grâce au précieux soutien des bénévoles des Centres pour la Vie. Le président de la Chambre, Lorenzo Fontana, a également adressé ses salutations aux participants à la manifestation, « car il est possible d'espérer, d'aimer et de garantir le droit à la vie pour tous ». D'autre part, les organisateurs eux-mêmes ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement, depuis la tribune, de faire preuve de « plus de courage » dans les politiques nationales en faveur de la natalité, notamment pour enrayer le déclin démographique de notre pays qui semble inéluctable.

    Avec un court message vidéo, Eduardo Verastegui - le célèbre acteur et producteur mexicain qui a joué dans les films Bella , Cristiada et Le son de la liberté et le court métrage Il circo della farfalla - réitère la nécessité pour chacun de nous de faire sa part : « Nous défendons toujours la vie avec nos vies ».

    Au cours du cortège, quelques féministes apparaissent également et protestent contre la manifestation avec la banderole « Tôt ou tard, nous vous avorterons aussi. Rome vous dégoûte » et les chants « Les femmes pro-vie se ferment avec le feu », tandis qu'elles lèvent le majeur. Mais ils oublient que leurs propres mères sont pro-vie, puisqu’elles les ont portés dans leur ventre et les ont mis au monde.

    Le groupe de rock The Marcos accueille les gens de la vie aux Forums Impériaux avec les notes de Viva la mamma de Bennato pour un moment de musique live.

    « Nous sommes heureux que la manifestation « Choisissons la vie » ait lieu deux jours après l'élection du pape Léon XIV, qui, nous en sommes certains, élèvera la voix pour la dignité humaine à chaque étape de son existence et contre toutes les formes d'offense qui méprisent sa valeur innée, comme le démontre sa participation comme évêque à la Marche pour la vie au Pérou et en affirmant l'urgence de « défendre la vie humaine à tout moment » », déclarent enfin Gandolfini et Ruiu depuis la scène.  

    En fait, les « pro-vie » sont majoritaires dans le pays , même s’ils sont réduits au silence par les médias et l’idéologie dominante du « woke ». Il est donc essentiel qu’à travers « Choisissons la vie », au moins une fois par an, ils retournent dans la rue pour démontrer publiquement contre la « culture du jetable » la beauté du don de la vie de chaque être humain, surtout lorsqu’il est le plus sans défense et le plus fragile.

  • Peter Seewald : « Je dois dire que cette élection papale a dépassé mes attentes les plus folles. »

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    De kath.net/news :

    Peter Seewald : « Je dois dire que cette élection papale a dépassé mes attentes les plus folles. »

    10 mai 2025

    Ratzinger/Benoît XVI, biographe du pape Léon XIV, a déclaré à kath.net : « Les cardinaux ont manifestement été très attentifs lorsqu'ils ont écouté la voix du Saint-Esprit » – « Je pense que le pape Benoît XVI serait également très satisfait de ce choix. »

    Vatican-Munich (kath.net/pl) « J'ai été fasciné lorsque le nouveau pape a fait son entrée sur la loggia de la basilique Saint-Pierre hier, 8 mai, à la fin de la guerre. Un Léon, dans la lignée de Léon le Grand et de Léon XIII. Je dois dire que cette élection a dépassé mes attentes les plus folles. Les cardinaux étaient visiblement très attentifs, à l'écoute de la voix du Saint-Esprit. » C'est ce que Peter Seewald a déclaré à kath.net sur demande. Seewald est un expert du cardinal Joseph Ratzinger/pape Benoît XVI depuis de nombreuses années ; il a publié de nombreux volumes d'entretiens avec lui et, après sa mort, a écrit la biographie très respectée du pape théologien.

    « La première apparition de Léon XIV, dans laquelle il a présenté, pour ainsi dire, sa carte de visite, a montré qu'il est un pasteur pieux, sage, humble, expérimenté et mature qui ne veut pas se mettre au premier plan, qui n'entend pas briller par des initiatives personnelles, mais se place plutôt dans la continuité des disciples du Christ - et ce faisant, il sait exactement ce dont l'Église et le monde ont besoin à notre époque », explique Seewald. Son discours d'ouverture est porteur d'espoir pour un réconciliateur et un prédicateur. Un Américain, un missionnaire, un homme de prière, un ami de la Mère de Dieu, un prédicateur de la paix du Christ et du message de la vie éternelle ! Il est également merveilleux qu'il soit issu de l'Ordre de Saint-Augustin, témoignant ainsi de son lien étroit avec le grand Docteur de l'Église, que Joseph Ratzinger appelait son « maître ». Je pense que le pape Benoît XVI serait également très satisfait de ce choix.

  • Des milliers de personnes manifestent pour la vie à Mexico

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    De Diego López Colín sur CNA :

    Des milliers de personnes manifestent pour la vie à Mexicosharethis sharing button

    Marche pour la vie 2025 à MexicoDes milliers de personnes ont participé à la Marche pour la vie, le 3 mai 2025, à Mexico.

    Puebla, Mexique, 6 mai 2025

    Des milliers de personnes ont participé à la Marche pour la vie le 3 mai à Mexico pour marquer les 18 ans de la dépénalisation de l'avortement dans la capitale mexicaine.

    La marche, organisée par l'association Pasos por la Vida (Pas pour la Vie) avec d'autres groupes, est partie du Monument à la Révolution et a suivi un itinéraire de plus de 1,2 miles pour arriver au Congrès de la Ville, le pouvoir législatif de la ville de Mexico, un quasi-État dans le système fédéral mexicain. 

    Des jeunes, des seniors et des familles entières ont défilé au milieu de banderoles et de pancartes arborant des messages pro-vie, déplorant l'absence de politiques globales d'aide aux femmes enceintes. Ils ont également dénoncé le terrible bilan de près de deux décennies d'avortement légalisé.

    Depuis avril 2007, l'avortement est légal à Mexico jusqu'à la douzième semaine de grossesse, ce qui en fait la première entité fédérale du pays à adopter cette mesure. Depuis, 22 autres États ont dépénalisé l'avortement, avec une impulsion notable durant le mandat de six ans du président Andrés Manuel López Obrador (2018-2024), du parti politique MORENA (Mouvement de régénération nationale).

    Actuellement, la présidente Claudia Sheinbaum, également de MORENA, continue de promouvoir cette même politique.

    Selon les données de l’organisation Steps for Life, l’effet cumulatif de ces nouvelles lois a eu pour conséquence que « plus de 292 000 vies mexicaines n’ont jamais vu la lumière du jour ». 

    « L’avortement n’a rien résolu »

    Lors du rassemblement organisé devant le Congrès de la ville, un manifeste a été lu soulignant que « l’avortement n’a rien résolu ».

    Pilar Rebollo, dirigeante sortante de Pas pour la vie, a averti que la dépénalisation, loin de résoudre les problèmes, a infligé « de nombreuses blessures, revictimisé les femmes enceintes et privé le Mexique d’une génération entière ». 

    Dans son discours, elle a également dénoncé la « manipulation des chiffres qui rend invisibles aussi bien les enfants avortés que les mères blessées », en plus de critiquer « le manque de politiques globales qui soutiennent réellement les femmes » et « l’imposition d’un agenda qui transforme la mort en droit et marginalise l’enfant [dans l’utérus] parce qu’il ne produit rien, profitant des plus vulnérables ».

    « Et pendant ce temps, le Mexique saigne », a-t-elle déploré.

    « Aujourd'hui, nous nous souvenons de la génération disparue et nous embrassons chaque mère qui a souffert en silence. Mais nous proclamons aussi avec espoir que chaque cœur qui bat est une promesse et que chaque pas accompli aujourd'hui peut changer l'histoire », a déclaré Rebollo.

    Six revendications pour promouvoir la vie

    Luisa Argueta, coordinatrice nationale de la marche, a également pris la parole lors de l'événement et a présenté une série de revendications portant sur différents domaines.

    Elle a exigé que les politiciens adoptent « une réforme constitutionnelle qui reconnaisse le droit à la vie de la conception à la mort naturelle » ainsi que des politiques publiques qui allouent des fonds « à la maternité, à l’adoption et aux soins palliatifs, et non à des solutions mortifères ».

    Le leader pro-vie a également appelé au rétablissement des rapports publics sur l’avortement à Mexico et a souligné la nécessité pour chaque État de publier « des chiffres réels et vérifiables sur les avortements, les homicides et les personnes disparues [portées disparues et probablement décédées] ».

    Elle a également appelé au « respect et à la protection de l’objection de conscience du personnel médical, qui sauve des vies ».

    Argueta s'est également adressée à la société, l'exhortant à abandonner « l'idée archaïque » selon laquelle la maternité est uniquement la responsabilité des femmes, et a souligné que « les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres pour prendre des décisions et assumer leurs responsabilités ».

    Enfin, elle a appelé à une « participation citoyenne active », ce qui signifie que « nous devrions soutenir, donner, adopter, surveiller et voter pour la vie ».

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Diego López Colín est diplômé de l'École de journalisme Carlos Septién García (Mexique). Il est correspondant d'ACI Prensa au Mexique depuis 2023.

  • Abbé Jean Pateau OSB (Fontgombault) : « Oeuvrer pour l'unité ne signifie pas oeuvrer pour l’uniformité »

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    De kath.net/news :

    Abbé Jean Pateau OSB : « Oeuvrer pour l'unité ne signifie pas oeuvrer pour l’uniformité »

    5 mai 2025

    Abbé de Fontgombault : « Je dirais même que l’imposition de l’uniformité nuit à l’unité… Telle était, me semble-t-il, la perspective de Benoît XVI. » Entretien sur la liturgie dans le rite extraordinaire. Par Lothar C. Rilinger

    L'abbaye de Fontgombault a été fondée en 1091. Après une histoire mouvementée, le complexe monastique roman, qui présente également une valeur exceptionnelle du point de vue de l'histoire de l'art, appartient à nouveau à l'Ordre bénédictin, plus précisément à la Congrégation de Solesmes. La communauté religieuse de Fontgombault maintient la liturgie sous la forme extraordinaire ; L'abbé Jean Pateau OSB explique le contexte de cette affaire dans une interview avec l'avocat Lothar C. Rilinger.

    Lothar Rilinger : Vous célébrez la messe dans votre monastère selon l'ancien rite. Pensez-vous que ce genre de célébration pourrait mettre en danger l’unité des fidèles ?

    Abbé Jean Pateau OSB : Tout d’abord, je vous dois quelques éclaircissements. La messe monastique dans l'abbaye n'est pas célébrée selon le Missel de 1962, appelé Vetus Ordo ou rite ancien, mais selon le Missel de 1965. Bien que ce Missel soit le résultat de la mise en œuvre de la réforme demandée par le Concile le 4 décembre 1963, il reste étroitement lié au Missel de 1962 et conserve l'offertoire et la plupart des gestes. De plus, nous avons décidé d'utiliser le calendrier actuel pour le sanctuaire. Nous avons conservé l'ancien ordre temporel, qui comprend le temps de la Septuagésime, l'Octave de la Pentecôte et le Quatembre, mais nous célébrons le Christ-Roi avec l'Église universelle le dernier dimanche de l'année. Tout cela contribue à une approximation du Missel actuel de 1969.

    Pour répondre plus directement à votre question sur l’unité ecclésiale, je voudrais rappeler que Benoît XVI. Dans sa lettre aux évêques à l’occasion de la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, il a examiné deux craintes qui ont fait obstacle à la publication de ce texte :

    - de diminuer l’autorité du Concile Vatican II et de mettre en doute la réforme liturgique.
    - conduire à des troubles et même à des divisions dans les paroisses.

    Quant à la remise en cause de l'autorité du Concile Vatican II, il faut rappeler que l'archiabbé de Beuron a remis à saint Paul VI une lettre de remerciements. a envoyé un exemplaire de l'édition postconciliaire du Missel Schott quelques mois après la publication de l'Ordo Missae de 1965. Le 28 mai 1966, le cardinal secrétaire d'État Cicognani adressa une lettre de remerciements à l'abbé au nom du pape, dans laquelle il déclarait : « Le trait caractéristique et essentiel de cette nouvelle édition révisée est qu'elle représente l'aboutissement parfait de la Constitution liturgique du Concile. »

    En ce qui concerne le deuxième point, je pense qu’il faut se méfier des caricatures simplistes. Il y a des endroits où il y a eu et où il y a des pauses. Il y a aussi des endroits où tout est paisible. Beaucoup seraient surpris d’apprendre que la majorité des jeunes qui choisissent d’intégrer les communautés dites traditionnelles ne sont pas des jeunes issus à l’origine du contexte des communautés traditionnelles. Je suis moi-même un exemple de cela.

    Quant aux jeunes qui s'approchent des communautés traditionnelles, ils sont très libres dans leur pratique liturgique et ont depuis longtemps quitté leur paroisse d'origine.

    L’unité dans l’Église n’est pas l’uniformité. L’Église d’Orient en est un exemple.

    Travailler vers l’unité ne signifie pas travailler vers l’uniformité. Je dirais même que l’imposition de l’uniformité nuit à l’unité. La question est de savoir comment œuvrer pour l’unité. Telle était, me semble-t-il, la perspective de Benoît XVI.

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  • « Une réforme qui sape les éléments essentiels de l’Église fondée par Jésus, une, sainte, catholique et apostolique, n’est pas une vraie réforme. » (cardinal Zen)

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    De "Tribune chrétienne" :

    « Une réforme est toujours nécessaire parce que nous sommes pécheurs » : l’alerte du cardinal Zen sur l’avenir de l’Église

    « Je suis également venu participer aux Congrégations générales car l’Église est à un moment crucial de confusion et de division. »

    À 93 ans, le cardinal Joseph Zen, ancien évêque de Hong Kong, a une nouvelle fois fait entendre une voix lucide et critique lors de la Congrégation générale des cardinaux, tenue à Rome le 30 avril dernier. Devant ses confrères réunis en vue du futur conclave, il a livré une intervention marquée par une profonde inquiétude quant à l’orientation prise par l’Église sous le pontificat du pape François, et plus encore, par le processus du Synode sur la synodalité.

    Malgré son âge avancé, ses problèmes de santé et une arrestation en 2022 pour soupçon de violation de la loi sur la sécurité nationale chinoise, le cardinal a estimé de son devoir de venir à Rome : « Grâce soient rendues au Seigneur », a-t-il déclaré en remerciant pour les dix jours de séjour qui lui ont été accordés.Dans un discours à la fois respectueux et direct, le cardinal Zen a d’abord rappelé ses bons souvenirs avec le pape François. Il a salué « son grand zèle pastoral » et son style de proximité, évoquant aussi des échanges chaleureux et teintés d’humour. Mais après ces souvenirs personnels, le ton change : « Je suis également venu participer aux Congrégations générales car l’Église est à un moment crucial de confusion et de division. »

    Selon lui, « une réforme est toujours nécessaire parce que nous sommes pécheurs », mais encore faut-il qu’elle ne détruise pas les fondements mêmes de l’Église : « Une réforme qui sape les éléments essentiels de l’Église fondée par Jésus, une, sainte, catholique et apostolique, n’est pas une vraie réforme. »

    Le cardinal Zen s’en prend ensuite à la dérive postconciliaire qu’il attribue à une mauvaise interprétation du Concile Vatican II, évoquant « le soi-disant ‘esprit du Concile’ » et citant Paul VI : « la fumée de Satan est entrée par les fissures de l’Église. » Il déplore une « tentative mal orientée de s’adapter à l’esprit du monde plutôt que de s’y opposer avec fermeté ».

    Il fustige notamment le Synode sur la synodalité, dont les dernières étapes, selon lui, dépassent largement le cadre fixé par la Constitution Episcopalis Communio. Il s’interroge ironiquement : « N’y avait-il pas suffisamment d’évêques pour présider un Synode des évêques ? » en référence au choix de confier la présidence à des prêtres et une religieuse. Il décrit les 61 facilitateurs nommés pour organiser les discussions comme « des enseignants de maternelle » et accuse certains membres influents du Synode d’être « identifiés comme réformateurs de la morale sexuelle ».

    Pour le cardinal Zen, les objectifs du Synode se sont déplacés : au lieu de « sauvegarder et promouvoir la foi, les mœurs et la discipline ecclésiastique », comme le demande le canon 342 du Code de droit canonique, il ne s’agirait plus que d’« évangéliser le monde d’aujourd’hui » — au risque, selon lui, d’oublier que « l’on ne peut être missionnaire sans rester l’Église authentique ».

    Enfin, il souligne que les procédures synodales elles-mêmes ont été altérées, réduisant les débats à des discussions de groupes linguistiques avec des votes sur des synthèses non publiées, remises ensuite au pape pour rédaction libre. Avec une fermeté paisible, le cardinal Zen a lancé un appel à ses frères cardinaux en vue du prochain conclave : « Une grave responsabilité repose désormais sur leurs épaules – pour nous donner un pape qui, avec l’aide de l’Esprit Saint, puisse nous ramener à l’harmonie et à la paix. »

    Le Pillar publie le texte de l'

    « Intervention à la Congrégation générale », Cardinal Joseph Zen (traduction "automatique")

    Notre doyen, dans sa lettre d'invitation, nous a rappelé que nous, cardinaux âgés, qui ne sommes pas électeurs, ne sommes pas obligés d'assister à ces sessions. Je suis un homme de 93 ans, en convalescence après une longue maladie bénigne qui m'a coûté dix kilos. J'ai été arrêté il y a trois ans pour suspicion de violation de la loi sur la sécurité nationale, mais j'ai rapidement été libéré sous caution. J'estimais qu'il était de mon devoir de venir. À l'époque, on m'avait délivré un passeport pour assister aux funérailles du pape Benoît XVI – seulement deux jours à Rome ; cette fois, on m'a accordé dix jours. Grâce au Seigneur.

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  • Un prêtre catholique raconte les massacres au Nigeria pendant le Carême et la Semaine Sainte

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    D'Abah Anthony John sur CNA :

    Un prêtre catholique raconte les massacres au Nigeria pendant le Carême et la Semaine Sainte

    3 mai 2025

    Au lendemain des massacres de la Semaine Sainte de cette année dans les États du Plateau et de Benue au Nigeria, qui auraient fait plus de 170 morts, le pasteur de la paroisse Saint-Joseph Aboki dans le diocèse de Katsina-Ala a partagé un témoignage de première main sur les attaques meurtrières, qui, selon lui, ont été menées par des éleveurs peuls.

    Plus de 170 chrétiens auraient été tués pendant le Carême et la Semaine Sainte dans la ceinture centrale du Nigéria, avec au moins 72 décès signalés dans le seul État de Benue pendant le Triduum pascal, entre le 18 et le 20 avril.

    Les attaques, prétendument menées par des militants peuls, ont ciblé les communautés agricoles chrétiennes des comtés d'Ukum et de Logo, suscitant des inquiétudes quant à la persécution religieuse et à l'inaction du gouvernement dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

    Dans une interview accordée à ACI Africa, le partenaire d'information de CNA en Afrique, le 29 avril, le père Moses Aondoanenge Igba a partagé son récit de première main de l'horreur qui s'est déroulée entre le Jeudi Saint et le Vendredi Saint.

    « Ce fut une tuerie massive. Je dirais que plus de 70 personnes ont été tuées à ce moment-là. Après l'attaque, les gens ont continué à compter leurs pertes. Ne trouvant pas leurs frères, sœurs ou proches disparus, ils ont fouillé les buissons et découvert leurs corps en décomposition, guidés par l'odeur », a déclaré Igba à ACI Afrique.

    Il a décrit les attaques meurtrières comme bien organisées et systématiques. Il a déclaré : « Ce qui s'est passé ce Jeudi Saint, que j'appelle le Jeudi Noir, et le lendemain, le Vendredi Noir, a été une attaque massive et le massacre de personnes innocentes dans nos communautés. »

    Faisant allusion aux précédentes attaques meurtrières au Nigeria lors de fêtes chrétiennes, le prêtre a attribué les meurtres répétés au programme d'islamisation de la part des auteurs et de leurs complices.

    « N'oublions pas leur programme d'islamisation. Je me demande pourquoi ces meurtres ont toujours lieu pendant les fêtes chrétiennes. Que ce soit à Noël ou à Pâques, ils viennent perturber nos célébrations. Cela témoigne d'une idéologie de conquête. Il ne s'agit pas seulement de terrorisme ; il s'agit d'occupation de terres et d'islamisation », a-t-il déclaré.

    Igba a expliqué qu’au-delà des motivations religieuses, il semble y avoir une intention économique visant à paralyser les activités agricoles.

    « En termes de sécurité alimentaire, c’est comme s’ils voulaient détruire ce que nous avons pour que nous puissions mourir de faim et abandonner nos terres », a-t-il déclaré, faisant allusion à l’utilisation de la stratégie de la « terre brûlée ».

    Restant parmi les siens malgré les dangers, il se souvient du sort tragique de certains de ses paroissiens, qui ont cherché refuge à la maison paroissiale mais ont quand même rencontré une mort brutale.

    « L'un de mes paroissiens, M. Augustine Uzu, était avec moi le mardi de la messe chrismale lorsque son village a été attaqué. Il s'est réfugié à la maison paroissiale pour se mettre en sécurité », se souvient Igba.

    Plus tard dans la nuit, raconte-t-il, Uzu « décida de retourner au village récupérer quelques affaires, pensant que le danger était passé. Malheureusement, les assaillants peuls étaient toujours là. Ils l'ont attrapé et, alors qu'il tentait de s'enfuir vers la paroisse, ils l'ont tué à coups de machette, abandonnant sa dépouille sur le bord de la route. »

    Igba se souvient avoir demandé à un groupe de personnes de récupérer les restes d'Uzu. « Nous avons attendu une journée, puis nous avons mobilisé des jeunes hommes pour récupérer les parties de son corps. Nous l'avons enterré la nuit, vers 2 heures du matin, à la faveur de l'obscurité, et sommes retournés en toute hâte à la paroisse. »

    Le prêtre a également parlé d’un autre paroissien qui a survécu de justesse à une attaque à la machette.

    « Un jeune homme de ma paroisse a été capturé par les Peuls. Ils lui ont ordonné de s'allonger sur le dos, puis ont utilisé des machettes sur lui, lui tranchant l'estomac et lui arrachant les intestins. Par la grâce de Dieu, il a survécu après avoir été transporté d'urgence à l'hôpital Saint-Antoine de Zaki Biam. Il se rétablit maintenant et peut parler et manger », a raconté Igba.

    Alors que la violence s'est intensifiée, les locaux de la paroisse sont rapidement devenus un lieu de refuge pour les paroissiens et les autres membres de la communauté fuyant les assaillants, a déclaré Igba à ACI Africa, ajoutant qu'il avait choisi de rester sur place et d'offrir de l'espoir plutôt que de fuir.

    « Je n'arrêtais pas de dire à mon peuple d'avoir du courage. J'ai refusé de fuir. Je suis resté au milieu de mon peuple, un signe d'espoir pour eux. Alors que les balles sifflaient au-dessus de l'église, je me tenais sous un arbre, indiquant à ceux qui accouraient dans la paroisse de se diriger vers l'arrière du presbytère », a-t-il raconté.

    Il se souvient que beaucoup l’avaient mis en garde contre les dangers, mais il est resté résolu.

    « Les gens avaient peur, me disant que je prenais un risque, mais je leur ai dit : "Je suis une lueur d'espoir pour vous." Sans moi, les gens auraient fui plus loin et personne ne serait resté au presbytère », a-t-il déclaré.

    Invité à donner son avis sur le plaidoyer en faveur de la « légitime défense », le prêtre nigérian de 61 ans a évoqué les défis auxquels sont confrontés les habitants des communautés rurales, notamment en raison du déséquilibre de la puissance de feu.

    « Aujourd'hui, parler d'autodéfense dans les zones rurales est presque impossible. La guerre ne se fait plus avec des arcs et des flèches. Ces gens utilisent des AK-47, des AK-49 et même des lance-roquettes. Les communautés rurales ne peuvent pas rivaliser avec leur puissance de feu », a-t-il déclaré.

    Igba a reproché au gouvernement nigérian ce qu'il a qualifié de « deux poids, deux mesures » dans la gestion des tentatives de défense des communautés. « Les communautés qui tentent de s'armer sont souvent taxées de criminels », a-t-il déclaré. « Pendant ce temps, le gouvernement ferme les yeux sur les éleveurs peuls qui portent des armes illégales et s'infiltrent dans les villages. »

    Dans l'interview du 29 avril, Igba a mis en garde les fidèles contre le désespoir face aux attaques et aux tragédies qui en découlent.

    « Mon message aux fidèles est le suivant : que nous ayons ou non des défenseurs humains, Dieu est notre ultime défenseur. Surtout en cette Année de l’Espérance, nous ne devons pas croire que tout est perdu. L’espérance doit nous guider », a-t-il déclaré, faisant référence au thème du Jubilé de l’Église en 2025 .

    Il a encouragé ceux qui pleurent leurs proches à rester fermes. « Le Vendredi saint, lors de la vénération de la croix, j'ai dit aux fidèles que la souffrance du Christ, autrefois une réalité lointaine, est désormais devenue notre expérience vécue. »

    « Nos frères et sœurs ont gravi la croix de manière difficile et douloureuse. Ceux qui restent portent la croix du chagrin et de la trahison de ceux qui étaient censés les protéger », a-t-il déclaré.

    Igba a ensuite encouragé le peuple de Dieu pris dans la vague d’attaques à regarder au-delà de la douleur vers l’espoir qui se réalise dans la résurrection.

    « Après la croix vient la résurrection. Nous devons croire que leur mort ne sera pas vaine », a-t-il déclaré à ACI Afrique lors de l'interview du 29 avril.

    Cette histoire a été publiée pour la première fois par ACI Africa, le partenaire d'information de CNA en Afrique, et a été adaptée par CNA.

    Abah Anthony John est un journaliste nigérian passionné par la communication de l'Église catholique et l'apostolat médiatique. Il est titulaire d'une licence en communication de masse de l'Université d'État de Benue, à Makurdi, au Nigéria. Il possède une vaste expérience en production imprimée, électronique et multimédia.

  • Une « profonde résonance » avec les principes de la franc-maçonnerie – Le Grand Maître salue le travail du pape François

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    De kath.net/news :

    Une « Profonde résonance » avec les principes de la franc-maçonnerie – Le Grand Maître salue le travail du pape François

    29 avril 2025

    L'encyclique « Fratelli tutti » est un manifeste dans lequel s'exprime le triple système de valeurs de la Franc-Maçonnerie : liberté, égalité et fraternité, écrit Luciano Romoli, Grand Maître de la Grande Loge d'Italie.

    La Grande Loge d'Italie des Maçons Anciens, Libres et Acceptés (AFAM) a salué le travail du Pape François comme étant « en résonance avec les principes de la Franc-Maçonnerie ».

    « La Grande Loge d'Italie de l'AFAM se joint aux condoléances mondiales à l'occasion du décès du Pape François, un Pasteur qui, par son enseignement et sa vie, a incarné les valeurs de fraternité, d'humilité et de recherche d'un humanisme planétaire », a écrit Luciano Romoli, le Grand Maître de la Grande Loge, dans un communiqué publié le 22 avril, au lendemain du décès du Pape François.

    Jorge Mario Bergoglio, venu « des extrémités de la terre », a changé l’Église et a ramené dans l’histoire les « enseignements révolutionnaires de saint François d’Assise », a poursuivi Romoli.

    L'œuvre du pape François est marquée par une « profonde résonance avec les principes de la franc-maçonnerie : la centralité de la personne, le respect de la dignité de chaque individu, la construction d'une communauté solidaire et la recherche du bien commun ». L’encyclique « Fratelli tutti » est un « manifeste » dans lequel s’exprime le triple système de valeurs de la Franc-Maçonnerie : liberté, égalité et fraternité. Surmonter les divisions, les idéologies et la pensée unidimensionnelle pour reconnaître la richesse des différences et construire une « humanité unie dans la diversité » était l’objectif de François, que poursuit également la Grande Loge d’Italie, a poursuivi Romoli.

    François a lié la foi et la raison comme des dimensions complémentaires de l’expérience humaine. Sa foi est capable de poser des questions, d’accueillir le doute et le dialogue, comme on le retrouve également dans la méthode d’initiation de la Franc-Maçonnerie, qui se fonde sur un chemin « libre de dogmes » et dont le fondement est la recherche constante de la vérité.

    Le pape François a placé cette dernière au centre de son pontificat, avec le souci de la planète et une éthique du développement fondée sur la dignité humaine. Cela se reflète dans la construction maçonnique du « Temple intérieur », qui est basée sur « la tolérance, la solidarité et la résistance à la haine et à l’ignorance ». C’est à cela que correspondait le ministère pastoral de François, écrit Romoli.

    La franc-maçonnerie soutient l’engagement de François en faveur d’un « avenir durable, juste et solidaire », tel qu’exprimé dans « l’économie de François » et la vision de la « maison commune ».

    La Grande Loge se retrouve également dans l’appel du Pape François à une « conscience planétaire » qui reconnaît l’humanité comme une communauté de destin partagé. Elle honore la mémoire de François en œuvrant « pour une éthique des limites, pour le respect des autres et pour la construction d’un temple fondé sur la solidarité, la liberté de pensée et la fraternité universelle », écrit Romoli en conclusion.

  • Saint Joseph-Benoît Cottolengo (30 avril)

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    Présenté par Benoît XVI le 28 avril 2010 : 

    Joseph Benoît Cottolengo naquit à Bra, une petite ville de la province de Cuneo, le 3 mai 1786. Aîné d'une famille de douze enfants, dont six moururent en bas âge, il fit preuve dès l'enfance d'une grande sensibilité envers les pauvres. Il suivit la voie du sacerdoce, imité également par deux de ses frères. Les années de sa jeunesse furent celles de l'aventure napoléonienne et des difficultés qui s'ensuivirent dans les domaines religieux et social. Cottolengo devint un bon prêtre, recherché par de nombreux pénitents et, dans la ville de Turin de l'époque, le prédicateur d'exercices spirituels et de conférences pour les étudiants universitaires, auprès desquels il remportait toujours un grand succès. A l'âge de 32 ans, il fut nommé chanoine de la Très Sainte Trinité, une congrégation de prêtres qui avait pour tâche d'officier dans l'Eglise du Corpus Domini et de conférer leur dignité aux cérémonies religieuses de la ville, mais cette situation ne le satisfaisait pas. Dieu le préparait à une mission particulière, et, précisément à la suite d'une rencontre inattendue et décisive, il lui fit comprendre quel aurait été son destin futur dans l'exercice de son ministère.

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  • Sainte Jeanne Beretta Molla : une mère de famille et un médecin exemplaires (28 avril)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Sainte Jeanne Beretta Molla
    Mère de famille, médecin exemplaire

    Gianna Beretta naît à Magenta (Milan) le 4 octobre 1922. Dès son enfance, elle accueille avec une adhésion totale le don de la foi et une éducation fortement chrétienne qu'elle reçoit de ses parents extraordinaires. Ceci la porte à considérer la vie comme un don merveilleux de Dieu, à avoir confiance en la Providence, à être certaine de la nécessité et de l'efficacité de la prière.

    Durant les années de lycée et d'université, alors qu'elle s'adonne avec sérieux aux études, elle traduit sa foi en s'engageant dans un apostolat généreux pour les jeunes de l'Action Catholique Italienne et charitable pour les personnes âgées et les pauvres avec la Conférence St-Vincent-de-Paul.

    Docteur en médecine et en chirurgie en 1949 à l'Université de Pavie, elle ouvre en 1950 un dispensaire à Mesero, près de Magenta. Elle se spécialise en pédiatrie à l'Université de Milan en 1952 et préfère parmi ses assistés les mamans, les enfants, les personnes âgées et les pauvres.

    Alors qu'elle remplit sa charge de médecin, qu'elle ressent et pratique comme une « mission », elle accroît encore son engagement dans l'Action Catholique, en se donnant sans compter pour les « plus jeunes ». En même temps, elle exprime en faisant du ski et de l'alpinisme sa grande joie de vivre et son bonheur de jouir de l'œuvre de Dieu dans la nature. Elle s'interroge, prie et fait prier pour sa vocation qu'elle considère aussi comme un don de Dieu. En choisissant l'appel au mariage, elle y répond avec tout son enthousiasme et elle s'y donne totalement : « pour former une famille vraiment chrétienne ».

    Elle se fiance avec l'Ingénieur Pietro Molla et, durant les fiançailles, elle est radieuse par son comportement et par son sourire. Elle en remercie sans cesse le Seigneur. Elle se marie le 24 septembre 1955 dans la basilique St-Martin à Magenta. Elle est une femme heureuse. En novembre 1956, elle devient maman pour la première fois : Pierluigi naît ; puis en décembre 1957, c'est Mariolina ; en juillet 1959, c'est Laura la troisième. Elle sait harmoniser avec simplicité et équilibre ses devoirs de mère, d'épouse, de médecin et sa grande joie de vivre.

    En septembre 1961, vers le 2ème mois d'une nouvelle grossesse, elle connaît la souffrance et le mystère de la douleur : un fibrome à l'utérus apparaît. Il faut l'opérer. Tout en sachant les risques que cela comporte de continuer la grossesse, elle supplie le chirurgien de ne pas recourir à l'avortement, mais de sauver la vie qu'elle porte en elle et elle se confie à la prière et à la Providence.

    La vie est sauve. Elle remercie le Seigneur et passe les 7 mois qui la séparent de la naissance avec une force d'âme incomparable et avec une ardeur de chaque instant comme mère et médecin. Anxieuse, elle craint que son bébé puisse naître souffrant et demande à Dieu que cela lui soit épargné.

    Quelques jours avant l'accouchement, tout en se confiant pleinement à la Providence, elle est prête à donner sa vie pour sauver celle de son enfant : « Si vous devez décider entre moi et l'enfant, n'hésitez pas : choisissez, et je l'exige, l'enfant. Sauvez-le ». Le matin du 21 avril 1962, Gianna Emanuela est née, saine et sauve.

    Le matin du 28 avril, malgré tous les efforts et les soins pour sauver aussi la mère, au milieu de douleurs indicibles, après avoir répété: « Jésus, je t'aime. Jésus, je t'aime », elle meurt saintement.

    Elle avait 39 ans. Son enterrement est une grande manifestation unanime de profonde émotion, de foi et de prière. Elle repose aujourd'hui au cimetière de Mesero, à 4 km de Magenta.

    « Immolation préméditée », c'est ainsi que saint Paul VI a défini le geste de Jeanne Beretta à l'Angélus du 23 décembre 1973 en évoquant « Une jeune mère du diocèse de Milan qui, pour donner la vie à sa fille, a sacrifié la sienne dans une immolation préméditée ». La référence christologique au Calvaire et à l'Eucharistie du Saint Père est évidente.

    Gianna Beretta Molla a été béatifiée le 24 avril 1994, lors de l'Année Internationale de la Famille, et canonisée, le 16 mai 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

    L'Ingénieur Pietro Molla, avec les enfants Pierluigi, Laura et la dernière fille Gianna Emanuela, étaient présents lors de la cérémonie : c’était la première fois, dans l’histoire millénaire de l’Église, qu’il se vérifiait un cas pareil.

     Pour un approfondissement biographique :
    >>> Sainte Gianna Beretta Molla, Mère de famille

    Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

    et aussi : Sainte Gianna Beretta Molla donne la vie, au prix de la sienne

  • Saint Louis-Marie Grignion de Monfort (28 avril)

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    http://www.youtube.com/watch?v=9NKIP2dtKyk

    "Saint Louis-Marie Grignion de Montfort avait un caractère difficile qui irrita certains de ses contemporains, lesquels conçurent à son encontre une profonde inimitié et l'accablèrent d'opprobres sa vie durant. Bien au-delà de cette rigueur qui lui interdisait toute compromission, il ne respirait que dans les églises et croyait de toute son âme à l'amour de Dieu pour l'homme, ne pouvant pas de ce fait ne pas croire en l'homme. Ce programme nous conduit à marcher sur les pas d'un saint non conformiste qui choisit le chemin de la confiance en la Providence. Aussi inclassable après sa mort qu'il le fût de son vivant. Un intrépide missionnaire pour qui l'amour de Marie tenait lieu de passion dominante. L'apôtre infatigable de Jésus crucifié. Un film réalisé par Armand Isnard. Une coproduction CAT Productions et KTO - 2011. / Émission du 27/04/2011."