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BELGICATHO - Page 11

  • Edifiant : un jeune évêque américain parle des vocations, de la messe latine, de Mgr Vigano et d'une vie de prière

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    De sur le CWR :

    Mgr Fernandes parle des vocations, de la messe latine, de Mgr Vigano et du développement d'une vie de prière.

    « Il n'y avait rien d'idéologique dans [la messe traditionnelle en latin] », explique l'évêque de Columbus, dans l'Ohio, lors d'une interview à large portée. « Nous voulions offrir cette messe pour répondre aux besoins pastoraux des fidèles. C'est un bel élément de la tradition de l'Église. »

    Mgr Earl K. Fernandes, 52 ans, dirige le diocèse de Columbus, dans l'Ohio, depuis 2022 ; à droite : la cathédrale Saint-Joseph de Columbus. (Image : Diocèse de Columbus et Wikipédia)
    L'évêque Earl K. Fernandes, 52 ans, dirige le diocèse de Columbus dans l'Ohio depuis 2022. Il est le premier évêque d'origine indienne nommé évêque aux États-Unis.

    Ses parents sont originaires de Mumbai, en Inde. Son père, médecin, a immigré aux États-Unis en 1970 pour exercer la médecine à l'hôpital St. Charles de Toledo, dans l'Ohio. Lui et sa femme Thelma ont eu cinq fils ; Earl était le cadet. La famille était pieuse ; Earl a fréquenté des écoles catholiques et se destinait initialement à la médecine, comme son père. Après deux ans de médecine, il a opté pour le séminaire.

    Il a été ordonné prêtre pour l'archidiocèse de Cincinnati en 2002. Depuis, il a occupé divers postes, notamment celui de professeur de séminaire et de secrétaire du nonce apostolique aux États-Unis, d'abord auprès de l'archevêque Carlo Vigano, puis du cardinal Christophe Pierre. Il était curé de la paroisse Saint-Ignace de Loyola à Cincinnati lorsqu'il a été nommé évêque de Columbus.

    Il est impliqué auprès de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, notamment en tant que président du sous-comité des affaires asiatiques et insulaires du Pacifique. Auteur prolifique, il donne régulièrement des conférences et anime des retraites dans tout le pays.

    CWR : Bien qu’une grande partie de l’Inde soit hindoue, vos parents étaient de fervents catholiques et vous ont élevé dans un foyer catholique pratiquant.

    Mgr Earl Fernandes : Oui. Bien que l’Inde compte 1,4 milliard d’habitants, seulement 2 % environ sont catholiques. Mes parents étaient catholiques de rite latin.

    Mgr Fernandes : Nous allions à la messe et récitions le rosaire, les litanies de Lorette et la neuvaine perpétuelle à la Petite Fleur. Nous fréquentions une paroisse pauvre de Tolède, Saint-Thomas d’Aquin. Nous allions régulièrement en pèlerinage à la basilique et au sanctuaire national de Notre-Dame de la Consolation à Cary, dans l’Ohio. Tout au long de mon enfance, mon imagination était imprégnée d’une belle culture catholique.

    CWR : A-t-il été difficile pour la famille de s’adapter à la vie en Amérique ?

    Mgr Fernandes : Il y a eu une période d'adaptation. Ma mère a compris très tôt que nous n'avions pas de famille élargie en Amérique ; nous n'avions que la famille proche et l'Église. Elle nous a dit de travailler dur, de prier et d'étudier dur. Elle était institutrice en Inde et mettait l'accent sur l'éducation. Trois de ses fils sont devenus médecins, un magistrat et le cinquième évêque catholique.

    Grandir dans l'Église catholique dans les années 70 a été une période étrange, tant sur le plan liturgique que catéchétique. Mon père nous enseignait la religion à partir du Catéchisme de Baltimore. Mes parents étaient toujours attentifs à ce que nous apprenions et faisions. J'ai fréquenté l'école paroissiale et le lycée Saint-François-de-Sales.

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  • « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

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    D'Edgar Beltran sur le Pillar :

    « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

    Le secrétaire à l'évangélisation du Vatican sur la formation des prêtres pour les diocèses occidentaux et l'héritage des premiers missionnaires

    Archevêque Fortunatus Nwachukwu. Crédit : Association chrétienne du Nigéria.

    Dans un discours prononcé plus tôt ce mois-ci, Nwachukwu a proposé de créer des « centres d’accueil missionnaires » pour les prêtres étrangers arrivant dans les pays occidentaux, dans lesquels « le clergé entrant d’Afrique et d’autres Églises plus jeunes pourrait apprendre la langue, la culture, les sensibilités et les attentes pastorales de leurs diocèses d’accueil ».

    Le Pillar s'est entretenu avec l'archevêque Nwachukwu, nommé à son poste au Vatican en 2023, au sujet de sa proposition, de l'héritage des missionnaires occidentaux, des défis plus larges des missionnaires non occidentaux dans un Occident sécularisé et des priorités du Dicastère pour l'évangélisation au début du pontificat du pape Léon.

    Né à Ntigha, au Nigéria, et ordonné prêtre en 1984, Nwachukwu est entré dans le corps diplomatique du Vatican en 1994, servant dans des nonciatures à travers le monde et dans la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État, jusqu'à ce qu'il devienne chef du protocole de la Secrétairerie d'État en 2007.

    En 2012, il a été nommé nonce apostolique au Nicaragua, poste qu'il a occupé jusqu'en 2017, date à laquelle il a été nommé nonce apostolique aux Caraïbes anglophones, au Suriname et aux Antilles néerlandaises. En 2021, il est devenu observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse, et occupe ce poste depuis 2023.

    L'interview a été éditée pour plus de clarté et de longueur.

    Vous avez récemment fait une proposition visant à créer des centres d’accueil missionnaires pour les prêtres africains en Occident.

    D'où vient cette idée ?

    Tout vient de l’idée du pape François d’une Église synodale.

    Une Église synodale comporte trois éléments principaux : la communion, la participation et la mission. Mais j’ai décidé de les envisager dans un ordre différent : mission, communion et participation, car l’Église elle-même commence par une mission, puisque Jésus envoie ses disciples.

    Mais avant de les envoyer, il appelle ses disciples à être ensemble, à être avec lui. Ils sont donc ensemble (« syn » en grec) en chemin (« hodos » en grec). D'où le mot « synode ».

    Mais on ne peut penser à une syn-hodos, à une Église synodale, sans penser à un « ex » (sortie), un « hodos » (chemin, route, sentier), une Église de l'« Exode ». Une Église qui marche ensemble est une Église envoyée en chemin.

    Et cela, bien sûr, nous ramène aux Israélites pendant l'Exode. Ils ne se contentaient pas de marcher quelque part, ils étaient en chemin ensemble. Leur voyage impliquait d'être ensemble, d'agir ensemble, de travailler ensemble, voire de courir ensemble, lorsqu'ils traversèrent la mer Rouge.

    Donc, toutes ces choses sur le fait d’être ensemble sur le chemin, de voyager ensemble, m’ont fait penser à l’Église comme à une communauté d’exode.

    On retrouve également cette « unité » de l'Église dans le Nouveau Testament. Les disciples sont réunis avant la Résurrection avec Jésus lui-même, ils sont ensemble à la Pentecôte. Ils étaient ensemble sur le chemin.

    Voilà donc tous les éléments qui aident à comprendre ce que signifie « être ensemble ». Et le pape François nous a donné le mot clé : communion. Il doit s'agir d'une communion avec la participation de tous les membres de la communauté.

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  • Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon XIV

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon

    Le meeting que Communion et Libération organise fin août à Rimini, cette année sous le thème « Dans les lieux déserts nous construirons avec des briques neuves », se distingue cette année par une exposition consacrée aux martyrs d’Algérie, par ailleurs évoqués dans un livre qui sortira prochainement à la Libraire éditrice du Vatican.

    Très peu savent que le 8 mai, jour de l’élection du pape Léon, était le jour de la mémoire liturgique propre de ces martyrs et que c’est en Numidie, l’Algérie actuelle, qu’Augustin est né et a vécu, lui dont Léon se définit comme étant son « fils ».

    Et en effet, dans le message qu’il a adressé aux organisateurs de ce meeting, signée par le cardinal-secrétaire d’État Pietro Parolin, il a tenu à mettre cette proximité en lumière :

    « Le Saint-Père a apprécié que l’une des expositions qui caractérisent le meeting de cette année soit consacrée au témoignage des martyrs de l’Algérie. En eux resplendit la vocation de l’Église à habiter le désert en profonde communion avec toute l’humanité, en surmontant les murs de la méfiance qui opposent les religions et les cultures, dans l’imitation intégrale du mouvement d’incardination et de don de soi du Fils de Dieu. C’est ce chemin de présence et de simplicité, de connaissance et de ‘dialogue de la vie’ qui est la véritable voie de la mission. Non pas une exhibition de soi, dans l’opposition des identités, mais le don de soi jusqu’au martyre de ceux qui adorent, jour et nuit, dans la joie et dans les tribulations, Jésus comme seul Seigneur ».

    Les martyrs d’Algérie dont on célèbre la mémoire sont les dix-neuf personnes représentées sur l’icône reproduite ci-dessus, peinte par sœur Odile, une religieuse des Petites Sœurs de Nazareth, tous massacrés entre 1994 et 1996, au plus fort de la « décennie noire » de la guerre civile qui fit 150 000 morts en Algérie.

    Il y avait parmi eux un évêque, Pierre-Lucien Claverie, un Dominicain pied-noir, c’est-à-dire un Français né en Algérie, du diocèse d’Oran, abattu le 1er août 1996 en compagnie de son ami et chauffeur musulman Mohamed Bouchikhi, représenté lui aussi sur l’icône, le seul sans auréole.

    Parmi ces dix-neuf martyrs, il y les plus connus : les sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, sur les contreforts de l’Atlas, enlevés avec leur prieur Christian de Chergé la nuit du 26 au 26 mars 1996 et déclarés morts le 21 mai suivant quand leurs corps décapités furent retrouvés près de Médéa. Leur histoire a été retracée dans le film « Des hommes et des dieux » réalisé par Xavier Beauvois, primé au festival de Cannes en 2010 et à présent projeté au meeting de Rimini.

    Mais la mémoire et la vénération s’adresse également aux quatre « pères blancs » — ces missionnaires d’Afrique fondés aux XIXe siècle par l’évêque et cardinal d’Alger Charles Lavigerie – tués à Tizi Ouzou ; aux deux sœurs vêtues de blanc missionnaires de Notre-Dame des Apôtres ; aux deux sœurs missionnaires augustiniennes tuées en compagnie d’une Petite Sœur de Charles de Foucauld ; et enfin au frère mariste gardien d’une bibliothèque et à la religieuse des Petites Sœurs de l’Assomption abattue avec lui, représentée à genoux sur l’icône.

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  • CNA vous explique qui est Jimmy Lai

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    De Tessa Gervasini sur CNA :

    CNA explique : Qui est Jimmy Lai ?sharethis sharing button

    Jimmy LaiJimmy Lai, lauréat du prix Bradley 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Bradley.

    Jimmy Lai, entrepreneur catholique autodidacte et magnat des médias, a bâti un empire sur la liberté d'expression et le journalisme véridique. Mais aujourd'hui, il est derrière les barreaux, l'un des prisonniers politiques les plus en vue de Chine.

    Jimmy Lai Chee-ying, connu sous le nom de Jimmy Lai, est né à Guangzhou, en Chine, en 1947, pendant la guerre civile chinoise. Après la prise du pouvoir par le Parti communiste chinois (PCC), la mère de Lai a été envoyée dans un camp de travail, le laissant seul, lui et ses frères et sœurs, durant sa jeunesse.

    À 12 ans, Lai s'est embarqué clandestinement sur un bateau à destination de Hong Kong, fuyant la Chine continentale dans l'espoir d'une vie meilleure. Arrivé sans le sou, il a trouvé du travail dans une usine de confection, où il a finalement accédé à un poste de direction.

    À Hong Kong, Lai a constaté un besoin de vêtements de qualité et abordables. Il a créé une chaîne de magasins de vêtements, Giordano, très rentable, qui lui a apporté une richesse qui a financé le lancement de son conglomérat médiatique, Next Digital. L'entreprise est devenue la plus grande société de médias cotée en bourse de Hong Kong, et a publié un hebdomadaire populaire, Next Magazine.

    Suite au succès du magazine, Lai a fondé Apple Daily en 1995. Le tabloïd était connu pour sa position pro-démocratie et ses reportages critiques sur la Chine et le gouvernement de Hong Kong.

    Entre son succès dans l'industrie de la mode et la popularité de son entreprise médiatique, l'histoire de Lai est celle d'une vie de misère à la richesse. En 2008, il a été qualifié de « milliardaire Forbes », sa fortune étant estimée à 1,2 milliard de dollars. Malgré sa fortune, ce mari et père de famille accordait la priorité à la famille, à la foi et aux principes de la démocratie et d'une société libre.

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  • L'Union européenne et sa faiblesse démographique

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Union européenne de Bruxelles et sa faiblesse démographique

     

    En 2024, l’Union européenne comptait environ 450 millions d’habitants, tandis que les États-Unis en totalisaient 340 millions, soit un écart d’environ 110 millions.

    Le graphique reconstitué montre clairement la divergence des trajectoires démographiques : dans les années 1960, l’UE enregistrait nettement plus de naissances que les États-Unis (autour de 6,6 millions contre 4,3 millions). Mais cette dynamique s’est inversée : les naissances dans l’UE ont connu un déclin continu, descendant à environ 3,56 millions en 2024, tandis que les États-Unis ont maintenu un rythme plus stable autour de 3,7 millions.

  • Quand le djihad étend la domination de l'islam : la charia impose ses préceptes dans les territoires islamisés

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    L'islam n'offre aucune échappatoire. La loi coranique est une forme de djihad.

    La Malaisie durcit les peines liées à la charia, la loi coranique en vigueur dans les États à majorité musulmane. Et les musulmans réclament une répression encore plus sévère dans tout le pays. Le djihad étend la domination de l'islam, et la charia impose ses préceptes dans les territoires islamisés.

    26_08_2025

    En Malaisie, l'islam est la religion d'État, bien que les musulmans ne représentent qu'environ 63 % de la population. La charia, la loi islamique, s'applique à eux, avec une intransigeance croissante. De fait, une grande partie des musulmans malaisiens souhaitent qu'elle soit appliquée de la manière la plus rigoureuse et restrictive possible. Ils souhaiteraient également que la charia devienne la loi officielle de l'État. Selon une enquête réalisée en 2022 par le Pew Research Center, 86 % des musulmans partagent ce point de vue.

    Cela exigerait même des non-croyants qu'ils se conforment aux prescriptions de l'islam. Tous les musulmans, certes, mais beaucoup, et pas seulement en Malaisie, ne le croient. En effet, suivant l'exemple du prophète Mahomet, l'infaillible, et par la volonté d'Allah exprimée dans le Coran, parole incréée de Dieu qui ne peut être mise en doute, certains musulmans estiment que le devoir de tout croyant est de contribuer à soumettre le reste de l'humanité à l'islam, si nécessaire par la force, par le djihad, la guerre sainte. Ils appellent les territoires où la charia n'a pas encore été adoptée dar al-Harb, la maison de la guerre.

    Dar al-Islam, la maison de l'Islam, ce sont ceux qui sont déjà soumis, et il est donc de notre devoir de veiller à ce que tous pratiquent leur foi avec une dévotion absolue. Ceux qui commettent des erreurs, que ce soit par erreur ou par omission, par négligence ou par rébellion ouverte, doivent être réprimandés, contraints et, s'ils persistent, punis. Lorsque les autorités religieuses et étatiques n'agissent pas, ou ne le font pas avec la diligence et l'efficacité requises, chaque croyant a le droit et le devoir d'intervenir. Le djihad, la guerre sainte, est aussi cela. Des millions de musulmans ont souffert et continuent de souffrir, coupables aux yeux de leurs frères militants d'être faibles dans leur foi, de ne pas la pratiquer avec une soumission absolue et totale.

    Les Algériens comptent parmi les musulmans qui ont payé le plus lourd tribut : 150 000 morts dans les années 1990, lorsque le FIS (Front islamique du salut) et le GIA (Groupe islamique armé) ont tenté de s'emparer du pouvoir. Des familles entières ont été massacrées simplement parce qu'elles n'avaient pas prié « correctement ». À mobylette, des djihadistes ont poursuivi et tué des filles sortant de l'école, vêtues de manière « inappropriée ». Depuis plus de 20 ans, un sort similaire frappe les musulmans nigérians des 12 États du nord du pays, à majorité musulmane, qui, en violation de la constitution, ont adopté la charia en 1999. Naturellement, l'attention est portée, et pas suffisamment, sur les chrétiens persécutés au Nigeria par le groupe djihadiste Boko Haram, affilié à Al-Qaïda et formé en 2002, et par l'ISWAP, affilié à Daech et issu de la sécession en 2016. Pour ces deux groupes, le djihad consiste à débarrasser le nord du pays de la minorité chrétienne et à imposer aux musulmans le strict respect de la charia. Ils tuent des chrétiens et incendient des églises, mais ils font de même avec les musulmans et les mosquées. De fait, lorsqu'ils font exploser des bombes dans une gare routière ou un marché bondé, ils font presque toujours, inévitablement, davantage de victimes musulmanes.

    « Le djihad est une avalanche qui s'est abattue sur le Sahel et notre pays avec l'intention d'islamiser toute l'Afrique. C'est une menace pour tous », a commenté Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, président de la Conférence épiscopale mixte du Burkina Faso et du Niger, en 2024. Il a expliqué que les djihadistes ciblent non seulement les chrétiens et leurs églises, mais aussi les musulmans qui ne professent pas le même islam et leurs mosquées. En février 2024, à quelques heures d'intervalle, ils ont attaqué une église et une mosquée, tuant des dizaines de fidèles à chaque fois.

    Le fait qu'en Malaisie, comme dans d'autres États islamiques, le gouvernement applique la charia satisfait les djihadistes. Mais cela coûte aux fidèles leur liberté, leur dignité, voire leur vie. Des peines allant jusqu'à trois ans de prison, des amendes allant jusqu'à 5 000 ringgits (un peu plus de mille euros) et jusqu'à six coups de bâton sont punies par la loi pour quiconque, par exemple, manque à l'observance de la salat (l'obligation de prier cinq fois par jour à heures fixes), ne jeûne pas pendant le mois de Ramadan, adopte un comportement jugé indécent et commet un khalwat , c'est-à-dire passer du temps dans un espace privé avec une personne du sexe opposé qui n'est pas un proche parent ou un membre de la famille.

    L'un des 13 États de Malaisie, le Terengganu , dont plus de 90 % de la population est musulmane, a décidé de durcir encore les sanctions. Les amendements approuvés en 2016 à la loi de 2001 concernant les infractions pénales liées à la charia sont entrés en vigueur le 18 août. Jusqu'à présent, un homme qui, par exemple, manquait à la prière du vendredi à la mosquée trois fois de suite était passible d'une peine maximale de six mois de prison ou d'une amende de 1 000 ringgits. Désormais, manquer ne serait-ce qu'une seule prière sans excuse valable est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et d'une amende de 3 000 ringgits. « La prière du vendredi est non seulement une obligation religieuse, mais aussi un symbole d'obéissance », déclare le conseiller exécutif de l'État Muhammad Khalil Abdul Hadi, chargé des affaires islamiques. Des banderoles seront déployées dans toutes les mosquées pour rappeler aux fidèles leurs devoirs.

    Comme par le passé, la surveillance du comportement des croyants afin de garantir le respect de la charia se fera par le biais de rapports publics, de patrouilles ordonnées par les autorités et d'opérations menées par des fonctionnaires du Département des Affaires islamiques. En rapportant l'information, AsiaNews a apporté une clarification utile. Les nouvelles sanctions concernent les violations de la charia, appelées takzir , pour lesquelles des peines discrétionnaires peuvent être établies, car il s'agit de crimes pour lesquels ni le Coran ni les Hadiths (les récits des actions et des paroles de Mahomet) ne prévoient de peines spécifiques. Il appartient donc aux tribunaux de la charia et aux autorités gouvernementales de déterminer la sanction appropriée. Les crimes hudud , tels que le vol ou l'adultère, sont une autre affaire. Les peines pour ces crimes sont détaillées dans le Coran ou les Hadiths : coupure des mains et lapidation.

  • Au Soudan du Sud : des conflits persistants et une situation humanitaire désastreuse

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Soudan du Sud : conflits persistants et situation humanitaire désastreuse

    La fin de la guerre civile en 2018 n'a pas apporté la paix à ce pays, indépendant depuis 2011, extrêmement pauvre et confronté à une situation sanitaire désastreuse, aggravée par les récentes inondations du Nil. À cette situation s'ajoutent la menace du fondamentalisme islamique et les rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'expulser des Palestiniens de Gaza. L'évêque de Bentiu s'exprime.

    26_08_2025

    Conflits incessants, famines, épidémies, inondations : le Soudan du Sud traverse une situation humanitaire désastreuse, aggravée par l’instabilité politique. De plus, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement israélien ciblerait ce pays dévasté pour expulser les Palestiniens de Gaza.

    Les espoirs suscités par la décision d’indépendance, décidée lors du référendum du 9 juillet 2011, après deux guerres civiles entre le nord à majorité musulmane et le sud à majorité chrétienne, étaient bien différents. Après seulement deux ans d’indépendance, une guerre civile à caractère ethnique a éclaté, qui s’est officiellement conclue par un accord de paix en 2018, après des centaines de milliers de victimes et environ 4 millions de déplacés.

    Le pays souffre actuellement d’instabilité politique, d’une grave crise humanitaire – due à la présence massive de réfugiés soudanais – et d’une crise écologique, provoquée par les récentes crues du Nil.   La Nuova Bussola Quotidiana en parle avec Monseigneur Christian Carlassare, prêtre combonien et évêque du nouveau diocèse de Bentiu depuis juillet 2024, qui s'est exprimé lors du Meeting de Rimini.

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  • "Le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur !" (Léon XIV aux servants d'autel)

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    PÈLERINAGE NATIONAL DES SERVANTS D’AUTEL

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Salle Clémentine
    Lundi 25 août 2025

    Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. La paix soit avec vous !

    Chers Servants d’Autel, venus de toute la France, Bonjour !

    Je vous souhaite la bienvenue à Rome, et je suis très heureux de vous rencontrer, avec tous vos accompagnateurs : laïcs, prêtres, évêques que je salue chaleureusement.

    Vous savez que cette année est particulière : c’est une “Année sainte” – qui n’a lieu que tous les 25 ans – au cours de laquelle le Seigneur Jésus nous offre une occasion exceptionnelle. En venant à Rome et en franchissant la Porte Sainte, Il nous aide à nous “convertir”, c’est à dire à nous tourner vers Lui, à grandir dans la foi et dans son amour, pour devenir de meilleurs disciples afin que notre vie soit belle et bonne sous son regard, en vue de la vie éternelle. C’est donc un grand cadeau du Ciel que vous soyez ici cette année ! Je vous invite à le saisir en vivant intensément les activités qui vous sont proposées, mais surtout en prenant le temps de parler à Jésus dans le secret du cœur et de l’aimer de plus en plus. Il n’a pour seul désir que de faire partie de votre vie pour l’illuminer de l’intérieur, devenir votre meilleur ami, le plus fidèle. La vie devient belle et heureuse avec Jésus. Mais Il attend votre réponse. Il frappe à la porte et Il attend pour entrer : « Je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Être “près” de Jésus, Lui le Fils de Dieu, entrer dans son amitié ! : quel destin inespéré ! Quel bonheur ! Quelle consolation ! Quelle espérance pour l’avenir !

    L’espérance est justement le thème de cette Année Sainte. Peut-être percevez-vous à quel point nous avons besoin d’espérer. Vous entendez certainement que le monde va mal, confronté à des défis de plus en plus graves et inquiétants. Il se peut que vous soyez touchés, vous-mêmes ou dans votre entourage, par la souffrance, la maladie ou le handicap, l’échec, la perte d’un être cher ; et, face à l’épreuve, votre cœur est dans la tristesse et dans l’angoisse. Qui viendra à notre secours ? Qui aura pitié de nous ? Qui viendra nous sauver ?... Non seulement de nos peines, de nos limites et de nos fautes, mais aussi de la mort elle-même ?

    La réponse est parfaitement claire et retentit dans l’Histoire depuis 2000 ans : Jésus seul vient nous sauver, et personne d’autre : parce que seul Il en a le pouvoir – Il est Dieu-tout-puissant en personne –, et parce qu’Il nous aime. Saint Pierre l’a dit avec force : « Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4, 12). N’oubliez jamais cette parole, chers amis, gravez-la dans votre cœur ; et mettez Jésus au centre de votre vie. Je vous souhaite de repartir de Rome plus proches de Lui, plus que jamais décidés à L’aimer et à Le suivre, et ainsi mieux armés d’espérance pour parcourir la vie qui s’ouvre devant vous. Cette espérance sera toujours dans les moments difficiles de doute, de découragement et de tempête, comme une ancre solide, jetée vers le ciel (cf. He 6, 19), qui vous permettra de continuer la route.

    Il y a une preuve certaine que Jésus nous aime et nous sauve : Il a donné sa vie pour nous en l’offrant sur la croix. En effet, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (cf. Jn 15, 13). Et voilà la chose la plus merveilleuse de notre foi catholique, une chose que personne n’aurait pu imaginer ni espérer : Dieu, le créateur du ciel et de la terre, a voulu souffrir et mourir pour les créatures que nous sommes. Dieu nous a aimés à en mourir ! Pour le réaliser, Il est descendu du ciel, Il s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant homme, et Il s’est offert sur la croix en sacrifice, l’évènement le plus important de l’histoire du monde. Qu’avons-nous à craindre d’un tel Dieu qui nous a aimés à ce point ? Que pouvions-nous espérer de plus ? Qu’attendons-nous pour l’aimer en retour comme il le mérite ? Glorieusement ressuscité, Jésus est vivant auprès du Père, il prend désormais soin de nous et nous communique sa vie impérissable.

    Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, “ceci est mon Corps, ceci est mon Sang”, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument !; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour !

    Chers amis, je vous remercie de votre engagement : il est un très grand et généreux service que vous rendez à votre paroisse, et je vous encourage à persévérer fidèlement. Lorsque vous approchez de l’Autel, ayez toujours à l’esprit la grandeur et la sainteté de ce qui est célébré. La Messe est un moment de fête et de joie. Comment, en effet, ne pas avoir le cœur dans la joie en présence de Jésus ? Mais la Messe est, en même temps, un moment sérieux, solennel, empreint de gravité. Puissent votre attitude, votre silence, la dignité de votre service, la beauté liturgique, l’ordre et la majesté des gestes, faire entrer les fidèles dans la grandeur sacrée du Mystère.

    Je forme aussi le vœu que vous soyez attentifs à l’appel que Jésus pourrait vous adresser à le suivre de plus près dans le sacerdoce. Je m’adresse à vos consciences de jeunes, enthousiastes et généreux, et je vais vous dire une chose que vous devez entendre, même si elle doit vous inquiéter un peu : le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur ! Un malheur pour l’Église. Puissiez-vous, peu à peu, de dimanche en dimanche, découvrir la beauté, le bonheur et la nécessité d’une telle vocation. Quelle vie merveilleuse que celle du prêtre qui, au cœur de chacune de ses journées, rencontre Jésus d’une manière tellement exceptionnelle et le donne au monde !

    Chers Servants d’Autel, je vous remercie encore de votre visite. Votre nombre et la foi qui vous habite sont un grand réconfort, un signe d’espérance. Persévérez courageusement, et témoignez autour de vous de la fierté et de la joie que vous donne de servir la Messe.

    Je vous donne de grand cœur, ainsi qu’à vos accompagnateurs, vos prêtres et vos familles, la Bénédiction Apostolique.

    Merci!

  • Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

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    De sur le CWR :

    Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

    La recherche d’une réponse à la question « À quoi ressemblerait un féminisme catholique ? » se poursuit encore aujourd’hui.

    Le pape Jean-Paul II embrasse une jeune femme lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse à Denver en 1993. (Photo CNS/Joe Rimkus Jr.)

    En transformant la culture pour qu'elle soutienne la vie, les femmes occupent une place, dans la pensée et l'action, unique et décisive. Il leur appartient de promouvoir un « nouveau féminisme » qui rejette la tentation d'imiter les modèles de « domination masculine », afin de reconnaître et d'affirmer le véritable génie des femmes dans tous les aspects de la vie en société, et de surmonter toute discrimination, violence et exploitation. — Saint Jean-Paul II,  Evangelium Vitae,  99

    La célèbre déclaration du pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium Vitae de 1995,  selon laquelle il incombait aux femmes de « promouvoir un “nouveau féminisme” », a été accueillie avec surprise dans certains cercles, et avec enthousiasme dans d’autres. 1  Nombre d’entre nous connaissions déjà son enseignement sur les femmes, ayant lu sa lettre apostolique de 1988,  Mulieris Dignitatem. 2  Le « génie féminin » était devenu un mot presque familier. Et ce message aux femmes n’aurait pas pu arriver à un moment plus opportun dans l’histoire du mouvement féministe.

    Au moment de la promulgation de l'encyclique, la deuxième vague du féminisme était en pleine progression, réalisant de réelles avancées dans la culture, l'économie et le système juridique. 3 S'appuyant sur les avancées des années 1980, les femmes ont largement choisi des identités hors du foyer, poursuivant des études supérieures et entrant sur le marché du travail en nombre sans précédent. Le plus révélateur est peut-être que ce phénomène particulier a trouvé un appui juridique. La Cour suprême avait refusé d'annuler l'arrêt Roe v. Wade dans son arrêt historique de 1992, Planned Parenthood v. Casey, en partie parce que, comme l'indiquait clairement cet arrêt, « la capacité des femmes à participer sur un pied d'égalité à la vie économique et sociale de la nation » dépendait de l'accès à l'avortement. 4 Bien qu'au début du deuxième millénaire, les femmes se soient rendu compte que les efforts des féministes se retournaient contre elles, les années 1990 ont incontestablement été la décennie du « girl power ». 5

    Le féminisme et la définition des conditions appropriées

    Dans ce contexte, la référence singulière de Jean-Paul II à la nécessité d'un « nouveau féminisme » a sonné l'urgence pour celles qui l'écoutaient. Et elle semblait limpide, un signal d'alarme sans équivoque pour les femmes catholiques. Personne ne viendrait nous sauver. Ce sont les femmes elles-mêmes qui devraient mener la contre-offensive. On sentait qu'une nouvelle ère allait commencer. Et de nombreuses femmes se sont lancées dans cette initiative avec vigueur et détermination, animées par un désir sincère de répondre à une question qui semblait évidente : de quel « féminisme » parlait-il ? À quoi ressemblerait un  féminisme catholique  ?

    La quête d'une réponse à cette question se poursuit encore aujourd'hui. La voie à suivre pour le féminisme demeure un sujet de vive controverse, tant dans la culture laïque que dans les cercles catholiques, 6  même si de nombreux jeunes s'en distancient totalement.7 De fait, un débat houleux a éclaté parmi les érudits catholiques convaincus quant à l'existence – ou à la nécessité – d'une telle notion. D'autres soutiennent qu'il existe des raisons stratégiques légitimes d'examiner la place de la femme dans le monde sous la bannière du « féminisme ». Ceux qui s'y consacrent affirment qu'il est nécessaire de persuader les jeunes femmes que seule la conception catholique du « féminisme » est la véritable voie vers la liberté. Mais tous poursuivent une quête sincère pour trouver la réponse appropriée à l'appel du pape Jean-Paul II, en s'engageant à « suivre le pape ». Nous pouvons certainement présumer que leur cause est juste, même si nous proposons de la recadrer. Certes, en tant que catholiques, nous restons ouverts à la possibilité de l'option « à la fois/et ». Mais ce débat n'est pas notre sujet ici. La proposition proposée dans cet essai a un point de départ entièrement différent.

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  • Ce que nous ont appris les cent premiers jours de Léon XIV à la tête de l’Église

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV, les premiers traits visibles

    Lorsqu'un pape est élu, chacun attend les premières décisions de gouvernement. On dit généralement que les cent premiers jours sont ceux qui définiront l'ensemble du pontificat, comme on le dit souvent des dirigeants élus. Les cent premiers jours de Léon XIV, cependant, n'ont pas été marqués par des décisions de gouvernement majeures. Le calme a régné et caractérisé les cent premiers jours de Léon, contrastant fortement avec les premiers jours du pontificat de François. Le règne de Léon, cependant, ne sera pas un règne en concurrence avec celui du pape François, ni directement ni explicitement.

    Cela est déjà évident. D'autres caractéristiques sont également visibles.

    La première caractéristique est la collégialité. Léon XIV est un frère, au sens le plus pur du terme. Il était prieur général de sa congrégation, les Augustins. Il se sentait également frère lorsqu'il était évêque missionnaire, cardinal et préfet du Dicastère des évêques. On raconte qu'il allait manger à la Curie généralice des Augustins dès qu'il le pouvait et qu'il rendait régulièrement visite à ses frères augustins.

    Cette collégialité sera intégrée à l'exercice de la papauté. La nouvelle est que Léon XIV ne vivra pas seul au Palais apostolique, mais aura des « colocataires ». Ce n'est pas une nouveauté absolue. Benoît XVI avait également sa propre « famille pontificale », composée des Memores Domini, quatre laïques consacrées de Communion et Libération qui vécurent plus tard avec lui au monastère Mater Ecclesiae, après son abdication.

    Jean-Paul II n'avait jamais de maison vide non plus. Il organisait des petits-déjeuners, des déjeuners et des dîners, et s'entourait toujours de gens, sollicitant leur avis.

    Bref, on n'entre pas seul au Palais Apostolique .

    Et ce n'est pas un hasard si le pape François – jésuite, mais ayant passé la majeure partie de sa vie hors de la communauté jésuite – a décidé de ne pas résider au Palais apostolique pour des « raisons psychiatriques », comme il l'a lui-même déclaré. Il n'avait tout simplement pas de « famille », il a même changé plusieurs fois de secrétaires, et il se serait retrouvé seul au Palais apostolique, avec peu de contacts avec le monde extérieur et sans amis de confiance pour lui servir de caisse de résonance (ou de filtre). Le pape François était sa propre caisse de résonance, son propre filtre.

    Ainsi, le pape Léon XIV formera une mini-communauté de frères au Palais apostolique, un groupe de personnes de confiance. Certains craignent que le pape ne soit influencé de cette manière . En réalité, chacun est influencé par les personnes en qui il a confiance. Mais bâtir une communauté, un sentiment de stabilité et un dialogue constant est aussi un bon moyen de garder la maîtrise de soi. La communauté aide le pape à se protéger de l'impulsivité du moment. La collégialité l'aide à peser ses décisions. Léon XIV semble déterminé à choisir cette voie.

    La deuxième caractéristique est de tout centrer sur l'Évangile et l'annonce de la Parole . Léon XIV connaissait bien le monde latino-américain, y ayant séjourné d'abord comme missionnaire, puis comme évêque. Mais, en même temps, il se montrait également conscient des périls du monde latino-américain. Là où le pape François lançait des expériences, Léon XIV les définissait, cherchant à éviter des conséquences contraires à la foi catholique .

    Deux exemples illustrent ce point. Le plus récent est le télégramme, signé par le cardinal Parolin au nom du pape, envoyé à la réunion des évêques d'Amazonie, tenue à Bogotá du 17 au 20 août . Ce télégramme contient un détail qui n'est pas passé inaperçu. Le pape appelle à placer Jésus-Christ au centre, car ainsi les injustices sont inversées, et définit ensuite comme « non moins évident » le droit et le devoir de prendre soin de notre maison commune, « afin que personne ne détruise de manière irresponsable les biens naturels qui témoignent de la bonté et de la beauté du Créateur ».

    Mais, ajoute le Pape – citant, avec une touche particulière de classe, saint Ignace de Loyola – l’homme ne doit pas se soumettre aux biens naturels comme un « esclave ou un adorateur de la nature, puisque ces choses nous sont données pour atteindre notre but de louer Dieu et d’obtenir ainsi le salut des âmes ».

    Au début du Synode spécial pour la région panamazonienne, le 4 octobre 2019, le pape François a assisté à une cérémonie de plantation d'arbres autochtones dans les jardins du Vatican . Cette cérémonie est allée trop loin, à tel point que le pape François lui-même a manifesté son malaise et est parti aussi vite que possible. C'est le risque lorsqu'on lance des processus : on est alors incapable de les contrôler. De là est née la controverse autour de la Pachamama, alimentée par le fait que le pape François souhaitait sincèrement mettre en avant et valoriser les cultures autochtones.

    Léon XIV a opté pour une approche différente, qui consistait à définir les problèmes dès le départ, mais il s'agissait d'un acte de discontinuité avec les méthodes du pape François, et non avec les thèmes.

    On peut dire que cela le rend plus significatif qu’une répudiation directe ou explicite des thèmes franciscains.

    La deuxième indication se trouve dans le message du Pape à la 40e Assemblée ordinaire du Conseil des Conférences épiscopales latino-américaines, qui s'est tenue du 26 au 30 mai . « Dans la situation historique actuelle, écrit le Pape, où un grand nombre d'hommes et de femmes souffrent des tribulations et de la pauvreté causées par les crises persistantes à l'échelle continentale et mondiale, nous devons de toute urgence nous rappeler que c'est le Ressuscité, présent parmi nous, qui protège et guide l'Église, la ravivant dans l'espérance. »

    Léon XIV n'a ni renié la vision sociale du pape François ni sa théologie du peuple. Il a cependant souligné la centralité de Jésus-Christ , thème central des débats sur la théologie de la libération ou les mouvements sociaux catholiques en Amérique latine. Le risque est toujours que les problèmes sociaux deviennent prépondérants et que Dieu soit alors oublié.

    Léon XIV se révèle ainsi un pape de la discontinuité dans la continuité. Il recherche une harmonisation qui ne rompt pas avec le pontificat précédent, mais qui apporte en même temps clarté et orientation .

    C’est là qu’intervient la troisième caractéristique : l’institutionnalité.

    En tant qu'ancien prieur d'une congrégation religieuse, Léon XIV sait que la gouvernance ne peut se faire par la perturbation. Jusqu'à présent, il n'a pas créé de divisions majeures au sein de la Curie – il a même salué son travail – et il est peu probable qu'il provoque des bouleversements comparables à ceux observés sous le règne de son prédécesseur. Pour Léon XIV, l'institution prime toujours.
    C'est pourquoi le pape a commencé à aborder les exceptions – par exemple, en incluant le Comité pour la Journée mondiale de l'enfance au sein du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie – sans toutefois provoquer de perturbations ni de perturbations.

    Il ne faut pas s'attendre à ce que le pape révolutionne la Curie, modifie la constitution apostolique souhaitée par le pape François ou renverse brutalement certaines décisions . Il absorbera certaines décisions et en prendra d'autres, toujours en quête d'équilibre.

    La quatrième caractéristique est celle qu'il partage non seulement avec François, mais avec tous les papes. Léon XIV veut aller là où Dieu est nécessaire. Une série d'étapes est prévue autour du voyage à Nicée pour le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, ce qui en dit long sur le message que le pape souhaite transmettre. L'étape précédente pourrait être en Algérie, sur les traces de saint Augustin, car c'est de là que Léon XIV souhaite symboliquement partir, soulignant son inspiration.

    Après Nicée, la prochaine étape pourrait être le Liban – le cardinal Bechara Rai s'est dit ouvert à cette possibilité –, lors d'un voyage que le pape François souhaitait effectuer il y a trois ans. Mais le Liban est un symbole du Moyen-Orient divisé, un signe que des hommes de religions différentes peuvent aussi œuvrer ensemble pour le bien commun.

    En bref, le pontificat de Léon XIV est un pontificat missionnaire et institutionnel , tourné vers les périphéries, sans pour autant quitter le centre, qui est le Christ. Léon prendra son temps pour prendre ses décisions. Son pontificat sera traditionnel, par certains aspects.

    C’est ce que nous ont appris les cent premiers jours de Léon XIV à la tête de l’Église.

  • La critique du « modernisme » par saint Pie X reste d'actualité, selon un spécialiste

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    La critique du « modernisme » par saint Pie X reste d'actualité, selon un spécialiste

    Le modernisme, explique Pie X, est essentiellement une forme d’agnosticisme au sein de l’Église.

    Saint Pie X
    Saint Pie X (photo : domaine public, via Wikimedia Commons)

    L'Église catholique a célébré la fête de saint Pie X le 21 août, un pape influent du tournant du XXe siècle dont les avertissements sur l'hérésie du « modernisme » contribuent à mettre en lumière la détérioration de la foi en Occident aujourd'hui et le mépris de l'enseignement de l'Église, selon un érudit catholique.

    Pie X, qui régna comme pape de 1903 à 1914 après la mort du pape Léon XIII , prit la tête de l'Église au lendemain de l'époque des Lumières, qui avait stimulé les mouvements rationalistes et libéraux dans toute l'Europe et les Amériques.

    Plusieurs prédécesseurs de Pie X ont combattu certaines philosophies des Lumières, qui apparaissaient comme une menace essentiellement extérieure pour l'Église. Parmi eux, le pape Grégoire XVI, qui réprimandait le libéralisme dans les années 1830 – qu'il considérait comme une promotion de l'indifférentisme religieux et de la laïcité – et le bienheureux Pie IX, qui condamnait les tendances au naturalisme et au rationalisme absolu , qui cherchaient des réponses aux questions philosophiques en l'absence de révélation divine.

    Pie X suivit leurs traces en combattant l'hérésie du « modernisme » dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis de 1907. Cette hérésie, enseignait-il, était la pénétration de la « fausse philosophie » au sein des laïcs et du clergé catholiques, y compris au sein du système universitaire catholique et des séminaires, menaçant les fondements mêmes de la foi.

    « Le danger est présent presque jusque dans les veines et le cœur même de l'Église, dont le préjudice est d'autant plus certain qu'ils la connaissent mieux », écrivait Pie X. « De plus, ils ne portent pas la hache sur les branches et les rejetons, mais sur la racine même, c'est-à-dire sur la foi et ses feux les plus profonds. »

    Le modernisme, expliquait Pie X, est essentiellement une forme d'agnosticisme au sein de l'Église, qui considère le raisonnement humain comme limité aux « choses perceptibles par les sens ». Fondés sur l'agnosticisme, les modernistes considèrent la raison humaine comme « incapable de s'élever jusqu'à Dieu et de reconnaître son existence, même au moyen des choses visibles ».

    « On en déduit que Dieu ne peut jamais être l’objet direct de la science et que, en ce qui concerne l’histoire, il ne doit pas être considéré comme un sujet historique », a écrit le Saint-Père.

    Parce que les modernistes soutiennent que Dieu ne peut être compris par la raison, explique Pie X, l'hérésie réduit la relation avec Dieu à une « expérience individuelle ». La croyance en Dieu, croient-ils, est enracinée dans « une sorte d'intuition du cœur, qui met l'homme en contact immédiat avec la réalité même de Dieu ».

    Pie X a poursuivi en affirmant que cette position pouvait servir à justifier n'importe quelle religion. Il a écrit : « Les modernistes ne nient pas, mais admettent, certains confusément, d'autres de la manière la plus ouverte, que toutes les religions sont vraies. »

    Pie X appelait le modernisme « la synthèse de toutes les hérésies » car lorsque l’on applique ce fondement à toutes les facettes de la foi — comme la divinité du Christ, les miracles, la tradition et l’Écriture elle-même — les modernistes promeuvent une compréhension en constante évolution du dogme « qui ruine et détruit toute religion ».

    « [Les modernistes croient] que le dogme est non seulement capable, mais doit évoluer et être modifié », a expliqué le Saint-Père. « Cela est affirmé avec force par les modernistes et découle clairement de leurs principes. »

    Ron Bolster, doyen de la faculté de philosophie et de théologie de l’Université franciscaine, a déclaré à CNA que l’inquiétude suscitée par le modernisme est principalement liée à sa croyance selon laquelle « on ne peut pas connaître les choses de Dieu » et que « tout ce que nous pouvons faire est de nous tourner vers notre expérience religieuse intérieure ».

    « Si vous avez une personne religieuse convaincue par un moderniste qu'elle ne peut pas vraiment connaître ces choses, cela conduit à une sorte de désespoir », a-t-il déclaré.

    « Quand les gens sont convaincus par cela ou trop paresseux pour y réfléchir, ils abandonnent la pratique de la foi et n’ont plus accès aux moyens de salut que Dieu a mis à leur disposition », a averti Bolster.

    L'impact du modernisme sur la société moderne

    Bolster a déclaré qu'il croyait qu'il y avait « un lien très clair » entre les avertissements de Pie X contre le modernisme dans l'Église et le déclin ultérieur de la religiosité dans le monde occidental, ainsi que le grand nombre de catholiques ouvertement en désaccord avec l'enseignement de l'Église.

    Une enquête du Pew Research Center de janvier 2024 a révélé que la catégorie religieuse la plus importante aux États-Unis est celle des « sans religion », c'est-à-dire sans religion particulière. Ces personnes représentent environ 28 % de la population américaine, mais seulement 17 % d'entre elles se déclarent athées. La majorité (63 %) se déclare « sans religion particulière », les 20 % restants étant agnostiques.

    L'impact du modernisme sur le catholicisme lui-même est également évident. Une enquête Pew réalisée en 2025 a révélé que seulement deux tiers environ des catholiques sont convaincus de l'existence de Dieu. Environ 86 % croient au paradis, mais seulement 69 % croient à l'enfer. Une majorité de catholiques soutient l'avortement légal et le mariage civil homosexuel.

    Un sondage EWTN/RealClear de 2024 a révélé qu'environ 52 % des catholiques croient en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, tandis que 32 % n'y croient pas et 16 % sont indécis. Parmi les catholiques, la question de la contraception semble être la plus contestée : un sondage de 2024 a montré que 90 % ont utilisé des préservatifs et 60 % des contraceptifs hormonaux.

    Bolster a déclaré que la dissidence catholique sur la contraception, survenue environ 60 ans après la publication de l'encyclique par Pie X, « était la première fois qu'il y avait une sorte de dissidence publique créant un précédent contre l'enseignement de l'Église ».

    « C’est là que s’est produit le véritable tournant, où l’on voit pour la première fois [un grand nombre de catholiques] s’opposer publiquement à… l’enseignement de l’Église », a-t-il déclaré.

    Bolster a noté que « remettre en question l’enseignement de l’Église parce que nous croyons que nous ne pouvons pas connaître la vérité » est un symptôme majeur des tendances modernistes.

    Suivre l'enseignement de l'Église

    En parlant des avertissements de Pie X sur le modernisme, Bolster a déclaré que « le langage de ce document est étonnamment fort » et que le pape « ne mâche pas ses mots, que la menace est réelle et que les solutions sont lourdes ».

    À l'époque de l'encyclique, Pie X a appelé à l'éviction des ecclésiastiques qui promeuvent le modernisme et à la censure de la promotion de ces croyances, ainsi qu'à la création de comités de surveillance diocésains pour trouver les promoteurs de l'hérésie.

    Pie X a également appelé à une résurgence de l'enseignement de la philosophie scolastique, pour laquelle, selon lui, les modernistes ne peuvent que « ridiculiser et mépriser ». De nombreux scolastiques, comme saint Thomas d'Aquin , enseignaient que l'on peut apprendre à connaître et à comprendre Dieu par la raison.

    L’encyclique note également que le Concile Vatican I anathématise quiconque affirme que Dieu « ne peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine au moyen des choses qui sont faites ».

    Bolster a noté que Thomas d’Aquin et d’autres scolastiques soulignent que les païens grecs comme Aristote et Platon « ont raisonné sur l’existence de Dieu » et ont compris certaines vérités limitées sur Dieu qu’ils pouvaient recueillir sans révélation spécifique.

    « Nous pouvons savoir par la raison naturelle que Dieu existe, qu’il contient toutes les perfections, qu’il est tout-puissant et qu’il est illimité », a déclaré Bolster.

    Malgré l'impact du modernisme sur la société, Bolster a déclaré que les catholiques devaient « rester positifs ». Il a ajouté que la disponibilité du Catéchisme de l'Église catholique et des « supports pédagogiques disponibles aujourd'hui pour enseigner la foi… sont des raisons d'espérer et de rendre hommage aux évêques ».

    « Nous devons revenir en arrière et redoubler d’efforts pour respecter les enseignements de l’Église. »

  • Saint Louis, roi de France (25 août)

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    De KTO TV (archive 2014) :

    Le 25 avril 1214 : la naissance de saint Louis - BELGICATHO
     
    belgicatho.hautetfort.com/.../le-25-avril-1214-la-naissance-de-saint-louis....
     
    25 avr. 2014 - Le « siècle de Saint Louis » , c'était il y a 800 ans sur Herodote.net : ...

    Saint Louis IX, roi de France (25 août) - BELGICATHO 

    belgicatho.hautetfort.com/.../saint-louis-ix-roi-de-france-25-aout-5433643....
    25 août 2014 - Les enseignements de saint Louis (1214-1270) à son fils ( source ) Cher fils, je t'enseigne premièrement que tu aimes Dieu de tout ton...
     
     
    belgicatho.hautetfort.com/archive/2011/.../saint-louis-roi-de-france.html
     

    25 août 2011 - Il y a une quinzaine d'années, Jacques Le Goff a publié une biographie magistrale de saint Louis qui a été saluée par les spécialistes comme ...