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BELGICATHO - Page 7

  • Quand la culture euthanasique progresse dans les milieux chrétiens flamands

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    Dans une interview accordée à La Libre en 2023, l'évêque d'Anvers, Mgr Bonny, déclarait qu'il rejetait l'enseignement traditionnel de l'Église catholique selon lequel l'euthanasie était un mal moral intrinsèque.

    "C'est une réponse trop simple qui ne laisse aucune place au discernement", a-t-il déclaré. "La philosophie m'a appris à ne jamais me contenter de réponses génériques en noir et blanc. Toutes les questions méritent des réponses adaptées à une situation : un jugement moral doit toujours être prononcé en fonction de la situation concrète, de la culture, des circonstances, du contexte".

    Il a ajouté : "Nous nous opposerons toujours au souhait de certains de mettre fin à une vie trop prématurément, mais nous devons reconnaître qu'une demande d'euthanasie émanant d'un jeune homme de 40 ans n'est pas équivalente à celle d'une personne de 90 ans confrontée à une maladie incurable."

    Aujourd'hui, c'est le Président des Mutualités chrétiennes qui prend position en faceur de "solutions radicales" pour lutter contre le vieillissement comme on peut le lire dans Het Laatste Nieuws du 8 avril :

    Les personnes fatiguées de la vie devraient pouvoir sortir de la vie, préconise le président de la CM

    Luc Van Gorp, président des Mutualités chrétiennes (CM), préconise des solutions radicales pour lutter contre le vieillissement. Ceux qui sont fatigués de la vie devraient donc pouvoir sortir de la vie, déclare Van Gorp dans Het Nieuwsblad et la Gazet van Antwerpen.

    D'ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans doublera, passant d'environ 640 000 aujourd'hui à 1,2 million. Cela augmentera également la pression financière sur les soins de santé, les médicaments et les centres de soins résidentiels. M. Van Gorp estime qu'il ne suffit pas d'injecter davantage d'argent pour lutter contre ce vieillissement et préconise "une approche radicalement différente". "Les médecins et autres professionnels de la santé s'efforcent aujourd'hui de faire en sorte que tout le monde vive plus longtemps, mais dans quel but ? Vivre plus longtemps n'est pas une fin en soi, n'est-ce pas ? Il faudrait avant tout se poser la question de savoir combien de temps je peux vivre une vie de qualité", ajoute-t-il.

    Il souligne qu'il existe déjà une réglementation très stricte et juridiquement définie pour l'euthanasie. "Cela fonctionne bien pour les personnes qui souffrent de manière insupportable. Mais il devrait aussi y avoir une forme plus douce, pour les personnes qui estiment que leur vie est terminée. Le suicide est, selon lui, un terme trop négatif. Je préférerais l'appeler "redonner la vie". Je sais que c'est un sujet sensible, mais nous devrions vraiment oser avoir ce débat".

    M. Van Gorp estime qu'il faut consacrer autant de ressources que possible à la santé et aux soins de santé, dans la mesure où ils offrent une meilleure qualité de vie. "Mais quel que soit le montant de l'investissement, il ne sera pas suffisant. Il n'y a tout simplement pas assez de personnel de santé pour faire le travail.

    Mais qu'en pense le monde politique ? En voici l'aperçu publié par Het Laatste Nieuws :

    Sammy Mahdi dénonce la "société jetable 2.0" après que le président du CM a plaidé pour des solutions radicales contre le vieillissement de la population

    Le plaidoyer de Luc Van Gorp, président du CM, suscite des réactions mitigées dans les milieux politiques. Dans une interview accordée à Het Nieuwsblad, il plaide pour des solutions plus radicales contre le vieillissement : "Les gens qui sont fatigués de la vie devraient pouvoir en sortir". Van Gorp reçoit le soutien des milieux libéraux, bien qu'on y entende aussi des nuances, mais en aucun cas celui de CD&V.

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  • Le Vatican rappelle la position de l’Eglise catholique sur quatorze thèmes éthiques, dont le changement de sexe, la théorie du genre, l’euthanasie, le suicide assisté, la gestation par autrui (GPA), et le respect des personnes handicapées

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    GPA, euthanasie, genre : « dénoncer ces violations de la dignité humaine est un devoir »

    8 avril 2024

    Dans un nouveau texte publié le 8 avril, et consacré à la « dignité humaine », le Vatican rappelle la position de l’Eglise catholique sur quatorze thèmes éthiques, dont le changement de sexe, la théorie du genre, l’euthanasie, le suicide assisté, la gestation par autrui (GPA), et le respect des personnes handicapées (cf. Handicap : le pape appelle à un changement de mentalité).

    Ce document d’une centaine de pages intitulé « Dignitas Infinita » a été approuvé par le pape François, et signé par le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi[1]. « Dénoncer ces violations graves et actuelles de la dignité humaine est un devoir car l’Église est convaincue que l’on ne peut séparer la foi de la défense de la dignité humaine » explique le cardinal.

    « La vie est un droit, non la mort »

    Parmi les thèmes abordés, six d’entre eux portent sur des sujets d’actualité, et notamment celui de l’euthanasie et du suicide assisté (cf. Fin de vie : la mise en garde du Pape contre une « euthanasie humaniste » ; Le Pape François nie un possible fondement juridique au « droit à mourir »). « Il est certain que la dignité de la personne malade dans un état critique ou terminal exige de chacun les efforts appropriés et nécessaires pour soulager ses souffrances par des soins palliatifs appropriés et en évitant tout acharnement thérapeutique ou toute intervention disproportionnée (…) » expliquent les auteurs du document (cf. Pape François : “Nous devons rejeter la tentation (…) d’utiliser la médecine pour soutenir une éventuelle volonté de mourir du patient”).

    « Un tel effort est tout à fait différent, distinct, et même contraire à la décision d’éliminer sa propre vie ou la vie d’autrui sous le poids de la souffrance » poursuivent-ils. En effet, « la vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d’une dignité qui doit toujours être respectée, qui ne peut être perdue et dont le respect reste inconditionnel ». « La vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée » concluent-ils sur le sujet de la fin de vie (cf. Pape François : « La vie est un droit, non la mort »).

    Avortement : la ferme opposition de l’Eglise

    Au sujet de l’avortement, le document publié par le Vatican rappelle la ferme opposition de l’Eglise catholique (cf. Avortement, euthanasie : pour le Pape « nous ne pouvons pas emprunter : la voie du rebut »). Les auteurs dénoncent un « phénomène linguistique » consistant à « cacher la véritable nature » de l’acte et « à en atténuer la gravité dans l’opinion publique ». Ils évoquent notamment « le développement d’une terminologie ambiguë, comme celle de l’”interruption de grossesse” ». Or, « aucune parole ne réussit à changer la réalité des choses » expliquent-ils.

    « L’avortement provoqué est le meurtre délibéré et direct, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance » énoncent les auteurs du document. « Cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement » concluent-ils sur le sujet (cf. Pape François : “Aucun être humain ne peut jamais être incompatible avec la vie”).

    GPA : une pratique qui « lèse gravement la dignité de la femme et de l’enfant »

    Dans « Dignitas Infinita », l’Eglise « prend également position contre la pratique des mères porteuses, par laquelle l’enfant, immensément digne, devient un simple objet ». Pour le pape François, « la voie de la paix exige le respect de la vie, de toute vie humaine, à partir de celle de l’enfant à naître dans le sein de la mère, qui ne peut être supprimée, ni devenir objet de marchandage » (cf. Le Pape appelle à « interdire universellement » la GPA). « À cet égard, je trouve regrettable la pratique de ce que l’on appelle “mère porteuse”, qui lèse gravement la dignité de la femme et de l’enfant. Elle est fondée sur l’exploitation d’une situation de nécessité matérielle de la mère. Un enfant est toujours un cadeau et jamais l’objet d’un contrat. Je souhaite donc un engagement de la Communauté internationale pour interdire cette pratique au niveau universel » poursuit le Souverain Pontife. La GPA porte à la fois atteinte à la dignité de l’enfant, mais aussi à celle de la femme qui « devient un simple moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui » (cf. Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA).

    « Nous sommes appelés à sauvegarder notre humanité »

    Enfin, le document publié par le Vatican évoque la théorie du genre et le changement de sexe. Il dénonce l’« idéologie » de la théorie du genre qui « laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille » (cf. Education : le Vatican publie un document sur la question du genre). « Toutes les tentatives visant à masquer la référence à la différence sexuelle impossible à éliminer entre l’homme et la femme doivent être rejetées : nous ne pouvons pas séparer le masculin du féminin dans l’œuvre créée par Dieu, qui précède toutes nos décisions et nos expériences, où il y a des éléments biologiques évidents » expliquent les auteurs (cf. La « théorie du genre », un exemple de « colonisation idéologique »). Au sujet du changement de sexe, ils rappellent que « le corps humain participe à la dignité de la personne, dans la mesure où il est doté de significations personnelles, en particulier dans sa condition sexuée ». Selon les mots du pape François, « nous sommes appelés à sauvegarder notre humanité, et cela signifie avant tout l’accepter et la respecter comme elle a été créée ».

    A l’heure du 75ème anniversaire de La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies, « Dignitas Infinita » apparaît comme une contribution de l’Eglise à cet évènement.

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    [1] Il s’agit du ministère du Vatican chargé de définir ce qu’est la foi catholique au fur et à mesure des évolutions des sociétés.

    Source : Le Figaro, Jean-Marie Guénois (08/04/2024)

     

    ... mais, de son côté, Jeanne Smits dénonce "une vision naturaliste de l'homme" .

  • Déclaration Dignitas Infinita sur la dignité humaine

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    Déclaration Dignitas Infinita sur la dignité humaine (source)

    Présentation

    Durant le Congrès du 15 mars 2019, la Congrégation pour la  Doctrine de la Foi avait décidé d’initier « la rédaction d’un texte soulignant le caractère incontournable du concept de dignité de la personne humaine au sein de l’anthropologie chrétienne et en illustrant la portée ainsi que les implications positives au plan social, politique et économique, en tenant compte des derniers développements du thème dans la sphère académique et de ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d’aujourd’hui ». Dans cette ligne, un premier projet élaboré courant 2019 avec l’aide de quelques Experts fut jugé insatisfaisant par une Consulta ristretta de la Congrégation, qui s’est tenue le 8 octobre de la même année.

    Ce texte fut réélaborée ex novo par la Section Doctrinale, sur la base des contributions de divers Experts. Cette mouture fut présentée et discutée au sein de la Consulta ristretta du 4 octobre 2021. En janvier 2022, le nouveau projet soumis à la Session Plénière de la Congrégation, fut raccourci et simplifié par les Membres.

    Le nouveau texte amendé a été examiné, le 6 février 2023, par une Consulta ristretta qui y a apporté d’autres modifications. Cette nouvelle version fut soumise à l’examen de la Session Ordinaire du Dicastère (Feria IV) du 3 mai 2023. Les membres ont convenu que le document, avec quelques modifications, pouvait être publié. Lors de l’Audience qui m’a été accordée, le 13 novembre 2023, le Saint-Père François a approuvé les Deliberata de cette Feria IV. À cette occasion, il m’a également demandé de mettre plus en évidence dans le texte les questions étroitement liées au thème de la dignité, telles que le drame de la pauvreté, la situation des migrants, la violence contre les femmes, la traite des êtres humains, la guerre et d’autres sujets du genre. Dans la mise en exécution de cette indication du Saint-Père, la Section Doctrinale du Dicastère a consacré un Congrès à l’étude approfondie de la lettre encyclique Fratelli tutti, laquelle propose une analyse originale et une étude approfondie de la question de la dignité humaine « en toutes circonstances ».

    En vue de la Feria IV du 28 février 2024, un nouveau projet de texte amplement modifié a été envoyé, par lettre du 2 février 2024, aux Membres du Dicastère, avec la précision suivante : « cette nouvelle mouture a été jugée nécessaire pour répondre à une demande spécifique du Saint-Père. Il a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque, dans la ligne de l’encyclique Fratelli tutti. La Section Doctrinale a donc procédé à la réduction de la partie initiale du texte […] et développé plus en détail ce que le Saint-Père avait indiqué ». Suite à une longue élaboration, la Session Ordinaire du Dicastère a finalement approuvé, le 28 février 2024, le texte de la présente Déclaration. Lors de l’audience du 25 mars 2024, accordée à moi et à Mgr Armando Matteo – Secrétaire de la Section Doctrinale -, le Saint-Père a donc approuvé la présente Déclaration et en a ordonné la publication.

    L’élaboration du texte, qui a duré cinq ans, nous permet de comprendre qu’il s’agit d’un document qui, en raison du sérieux et de la centralité de la question de la dignité dans la pensée chrétienne, a requis un long processus de maturation pour parvenir à la version finale que nous publions aujourd’hui.

    Dans les trois premières parties, la Déclaration rappelle les principes fondamentaux et les présupposés théoriques afin d’offrir des clarifications importantes aidant à éviter les fréquentes confusions qui se produisent dans l’utilisation du concept « dignité ». La quatrième partie analyse quelques situations problématiques actuelles dans lesquelles l’infinie et inaliénable dignité due à tout être humain n’est pas reconnue de manière adéquate. Dénoncer ces violations graves et actuelles de la dignité humaine est un devoir, car l’Église est profondément convaincue que l’on ne peut séparer la foi de la défense de la dignité humaine, l’évangélisation de la promotion d’une vie digne et la spiritualité de l’engagement pour la dignité de tous les êtres humains.

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  • On assisterait à "l’enterrement de première classe d’une Eglise belge en très grand déclin, voire en quasi-extinction"

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    De Riposte catholique (qui relaie Paix liturgique) :

    Mgr Terlinden, syndic de faillite de l’Eglise en Belgique ?

    Paix Liturgique continue sa série de portraits d’évêques hétérodoxes ou plus encore, en Belgique et ailleurs, avec Mgr Terlinden, archevêque de Bruxelles-Malines depuis peu, primat de Belgique et préposé à l’enterrement de première classe d’une Eglise belge en très grand déclin, voire en quasi-extinction.

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  • Pourquoi il faudra reconsidérer le type de célébrations qu'on nous impose

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    De David Engels sur le Tagespost :

    Quand les miracles de Pâques font défaut

    Il ne faut plus attendre de l'Eglise, dans sa configuration actuelle, des miracles comme ceux du temps de Jésus. Un récit d'expérience et de souffrance en Belgique.

    Rien de nouveau : cette année encore, il n'y a pas eu de miracle pascal, du moins dans l'ensemble de la société. Comme à chaque fois, les médias de qualité ont été dominés par les thèmes habituels - "S'ouvre-t-on suffisamment au ramadan?", "L'interdiction de danser le Vendredi saint est-elle toujours d'actualité ?", "Jésus a-t-il jamais vécu ?", "Pâques est-elle une coutume païenne ?", "Les feux de Pâques sont-ils mauvais pour le climat ?" - et cette fois encore, les médias sociaux ont été inondés des habituels messages christianophobes de nos concitoyens libertaires.

    Malheureusement, la visite d'une messe de Pâques belge (Novus Ordo) cette année n'a pas apporté de véritable contre-programme - au contraire : Le Samedi saint, un concert haut en couleurs d'un ensemble sud-américain dans une église joyeusement décorée, sans aucune croix voilée et avec des fleurs partout ; puis, le dimanche de Pâques, une messe quasiment quintessenciée climato-socio-pastorale avec de la harpe en boîte, une profession de foi inventée par les participants eux-mêmes et un sermon comparant la résurrection du Seigneur aux difficultés matinales des enfants endormis pour se lever et culminant avec des réflexions sur Gaza et l'Ukraine, le tout abondamment entrecoupé de chants de Taizé et d'une présentation Powerpoint avec des images de fleurs et de galets ronds tombées dans le domaine public. Le public : presque exclusivement des têtes grisonnantes.

    Trahison de la transcendance

    Une chose semble en tout cas claire : Cette forme de christianisme est condamnée à disparaître, tant sur le plan démographique que sur celui du contenu. La trahison de la transcendance au profit de l'immanence, la soumission à l'opinion publique, l'incompréhension totale du fait que le "jeunisme" recherché, surtout lorsqu'il est décalé de deux générations, n'est qu'embarrassant, voire repoussant, la haine de toute forme rituelle, car elle oblige autant à une attention extrême qu'à un retrait ascétique de soi-même - tout cela pouvait paraître il y a quelques années comme le destin ultime de l'Eglise (ou des Eglises), mais est désormais (presque) révolu : Il n'est donc pas étonnant que les messes charismatiques et tridentines dans les catacombes débordent déjà de jeunes.

    Et c'est là que réside la clé de la question de la rechristianisation de ces "nouveaux païens" dont la compréhension naïve et falsifiée du christianisme révèle non seulement le succès de l'éviction de notre foi de l'espace public, mais aussi l'échec fondamental de générations de professeurs de religion et de prêtres. L'Eglise post-vaticane a tenté (maladroitement) de se mettre au goût du jour stylistique, mais a confondu les véritables questions spirituelles de l'époque avec l'opinion journalistique majoritaire. Celle qui succédera devra faire exactement l'inverse : Exiger avec rigueur le respect de son propre langage formel, tout en développant une écoute sans préjugés pour les préoccupations identitaires et ontologiques de la jeunesse et, pour ce faire, se détacher enfin du paradigme aussi anachronique que confortable des années 1970 - même et surtout si cela signifie risquer héroïquement le conflit avec "l'opinion publique" et les élites politiques.

  • Selon la Revue médicale "Lancet", la population mondiale va diminuer

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    De kath.net/news :

    Selon la Revue médicale "Lancet", la population mondiale va diminuer

    8 avril 2024

    Les craintes de surpopulation ne se sont pas concrétisées - La population mondiale commencera à diminuer dans les prochaines décennies pour la première fois depuis l'épidémie de peste du 14e siècle

    Londres (kath.net/pl) Les craintes de surpopulation, répandues depuis des décennies, ne se réalisent pas. Au contraire : une nouvelle étude publiée dans la revue spécialisée Lancet prévoit que la population mondiale va diminuer pour la première fois depuis six siècles. Les craintes d'une surpopulation de notre planète sont dénuées de tout fondement. Contrairement aux affirmations idéologiques de divers penseurs et scientifiques qui, pendant trente ans, ont prétendu que le plus grand problème de la Terre était la surpopulation, le dépeuplement est désormais considéré comme une menace bien plus importante. Le résultat pourrait être une crise économique massive dans le monde entier. C'est ce que rapporte la célèbre revue scientifique "Lancet", comme l'indique le portail "Opoka". "Opoka" est un portail financé et géré par une fondation de la Conférence épiscopale polonaise.

    Selon l'article du Lancet, d'ici 2050, les trois quarts des pays du monde seront en dessous du niveau de conservation, ce qui signifie qu'ils ne seront pas en mesure de maintenir leur population stable. On estime que cette proportion atteindra 97 % d'ici 2100. Cela signifie que la population mondiale commencera à diminuer au cours des prochaines décennies pour la première fois depuis la mort noire - l'épidémie de peste du 14e siècle.

    Le taux de fécondité est calculé selon le nombre d'enfants que chaque femme met au monde en moyenne. Pour atteindre le niveau de maintien, il doit être d'au moins 2,1 (tous les enfants n'atteignent pas l'âge adulte et tous n'auront pas d'enfants). En 1950, le taux de natalité mondial était de 4,84 ; en 2021, ce chiffre était tombé à seulement 2,23, soit à peine plus que ce qui est nécessaire pour maintenir le niveau actuel de la population, rapporte encore "Opoka" sur la base de "Lancet". Dans de nombreux pays comme les États-Unis (1,7), le Royaume-Uni (1,6), l'Espagne (1,16) et la Pologne (1,3), les taux de natalité sont déjà nettement inférieurs au niveau de reproduction. Les seuls pays où l'on peut s'attendre à ce que la population continue de croître seront les pays d'Afrique subsaharienne. Les taux les plus élevés seront enregistrés au Niger (6,7), au Tchad (6,1) et dans d'autres pays de la région.

    "Nous sommes confrontés à d'énormes changements sociaux au 21e siècle", a déclaré l'un des auteurs de l'article, le professeur Stein Emil Vollset. "Le monde devra faire face simultanément à un 'baby boom' dans certains pays et à une 'pénurie de bébés' dans d'autres. Alors qu'une grande partie du monde est confrontée à des défis majeurs en matière de croissance économique, liés à la diminution de la population active et à la question de savoir comment prendre en charge le vieillissement de la population et en supporter les coûts, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, dont les ressources sont les plus limitées, auront du mal à soutenir la population la plus jeune et celle qui croît le plus rapidement au monde, dans certains des endroits les plus instables politiquement et économiquement, les plus exposés à la chaleur et les plus touchés par la pauvreté des soins de santé sur la planète".

    "L'impact est énorme", convient le co-auteur de l'étude, le Dr Natalia V. Bhattacharjee, abonde dans ce sens. "Ces futures tendances en matière de taux de fécondité et de naissances vivantes vont complètement remodeler l'économie mondiale et l'équilibre du pouvoir international et nécessiteront une réorganisation des sociétés. La reconnaissance mondiale des défis de la migration et les réseaux d'aide mondiaux seront d'autant plus importants qu'il existe une concurrence féroce pour attirer les migrants en vue d'une croissance économique durable et que le baby-boom en Afrique subsaharienne se poursuit".

    Une grande partie de la peur de la surpopulation, désormais discréditée, peut être attribuée au livre de Paul Ehrlich intitulé "La bombe démographique". Bien que la surpopulation soit un mythe, Ehrlich continue d'agir en tant qu'expert sur le sujet et affirme, contre tous les faits, que la surpopulation constitue une menace, même si les taux de natalité diminuent dans le monde entier. Nombre de ces craintes proviennent d'un racisme de fait ou d'un colonialisme culturel visant à empêcher les pays pauvres et non blancs de "surproduire". Ces pays continuent de se voir imposer un contrôle démographique par des Occidentaux blancs et prospères qui veulent limiter la croissance démographique des pays noirs, latino-américains et asiatiques.

  • L'avortement, un droit fondamental dans l'Union Européenne ? La question sera soumise au vote jeudi prochain

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    De Maria Bigazzi sur le site de la NBQ :

    L'avortement, un droit fondamental dans l'UE ? La question sera soumise au vote

    Et si après la France, qui a fait de l'avortement un de ses droits constitutionnels, c'était au tour de l'ensemble de l'UE ? Le danger est réel : une résolution visant à l'introduire dans les principes fondamentaux sera votée jeudi au Parlement européen.

    08_04_2024

    Faire du droit à l'avortement un droit fondamental dans l'UE. C'est le titre du point 12 que l'on trouve dans l'aperçu de la session plénière des 10 et 11 avril 2024, publié hier matin (5 avril 2024) et qui se déroulera à Bruxelles(Faire du droit à l'avortement un droit fondamental de l'UE | 10-04-2024 | Actualités | Parlement européen (europa.eu)).

    Dans une résolution qui sera votée jeudi prochain, les députés européens souhaitent affirmer leur volonté d'inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. La question, déjà abordée lors du débat du jeudi 14 mars, a vu les députés demander aux Etats membres de garantir aux femmes l'accès à un avortement sûr et légal(Séance du 14-03-2024 | Plénière | Parlement européen (europa.eu)).

    Après le triste exploit de la France qui, le 4 mars dernier, a inscrit l'avortement dans la Constitution comme un droit protégé par la loi, d'autres États sont également invités à garantir aux femmes l'accès à un avortement sûr et légal. En effet, les soins de santé, y compris la santé sexuelle et génésique, devraient relever de la compétence nationale. D'où le "devoir" de chaque État membre de garantir le droit à l'avortement en tant que droit fondamental.

    Dès juillet 2022, le Parlement européen avait condamné la détérioration de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes aux États-Unis et dans certains pays de l'UE, et œuvré pour assurer leur protection et donc les droits des femmes elles-mêmes. Dans une résolution sur la décision de la Cour suprême des États-Unis d'abroger le droit à l'avortement aux États-Unis et sur la nécessité de protéger le droit à l'avortement et la santé des femmes dans l'UE à l'été 2022, lorsque le projet de la Cour suprême des États-Unis sera proposé pour annuler les arrêts Roe contre Wade et Casey contre Planned Parenthood, les députés ont demandé que le droit à l'avortement soit inclus dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

    Une telle modification de la Charte des droits fondamentaux de l'UE requiert l'accord unanime de tous les États membres. Ainsi, dans le silence complice de beaucoup, le jeudi 11 avril 2024, la proposition de faire du meurtre un droit fondamental de l'Union européenne sera soumise au vote lors d'un débat avec la Commission par résolution.

    Une telle proposition et son approbation, si une majorité est atteinte, signifieraient un pas de plus pour le monde pro-choix et la culture de la mort, et un pas vers l'abîme dans lequel la société est en train de tomber. Le danger aujourd'hui est d'accepter sans arrière-pensée et sans scandale une loi qui va protéger un acte contre la dignité humaine et contre le droit même à la Vie, c. II, c. 1, de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. En outre, le poids d'un choix parlementaire au niveau européen a une valeur et une gravité qui retombent sur chaque État, et contribue à créer un concept de dévalorisation et de privation de la dignité humaine de plus en plus fort.

    Il serait bon de prendre conscience de ce qui se passe et d'agir, chacun pour le rôle et les responsabilités qui lui incombent, en particulier de prier quotidiennement, surtout ces jours à venir, pour que cette proposition ne soit pas approuvée.

  • Solennité de l'Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie (cette année le 8 avril)

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    180033.jpgHomélie du pape Benoît XVI pour l'Annonciation (à Cuba, le 26 mars 2012) :

    (...) l’Église universelle célèbre aujourd’hui l’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie. En effet, l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne, et en lui, Marie occupe un rôle de premier ordre. Mais, que veut dire ce mystère ? et quelle importance a-t-il pour nos vies concrètes ?

    Voyons avant tout ce que signifie l’Incarnation. Dans l’évangile de saint Luc, nous avons écouté les paroles de l’ange à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre. C'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, qui signifie ‘Dieu-avec-nous’ » (Is 7, 14). Oui, Jésus, le Verbe fait chair, est le Dieu-avec-nous, qui est venu habiter parmi nous et partager notre condition humaine elle-même. L’apôtre saint Jean l’exprime de la manière suivante : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). L’expression « s’est fait chair » souligne la réalité humaine la plus concrète et la plus tangible. Dans le Christ, Dieu est venu réellement au monde, il est entré dans notre histoire, il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme. En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la création d’être un espace pour l’alliance, pour le « oui » de l’amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son « oui » sans réserve au Seigneur.

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  • Solennité de l'Annonciation du Seigneur

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    angelico_l.annonciation.jpg

    L'annonciation par Fra Angelico

    Quand le Verbe se fait chair dans le sein virginal de Marie commence cet extraordinaire évènement d'un Dieu qui vient se dire aux hommes et leur proposer cet admirable échange par lequel Dieu se fait homme pour que l'homme participe à sa divinité.

    Le Verbe s'est abaissé à n'être qu'un tout petit d'homme blotti dans le sein d'une femme mais la grandeur de Dieu l'habitait déjà...

    Aujourd'hui,

    nous fêtons le Père qui "renouvelle la Création de façon bien plus admirable encore",

    nous fêtons le Fils qui prend part à notre humanité,

    nous fêtons l'Esprit par lequel ce dessein mystérieux se réalise,

    nous fêtons Marie dont le oui permet à la Lumière de visiter nos ténèbres...

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  • Quand l'Esprit Saint descend sur la Vierge Marie pour qu'elle devienne la Mère de Dieu

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    image.jpgHomélie du Père Simon Noël pour la fête de l'Annonciation

    Cette homélie est censée être prononcée dans une église byzantine. Cela explique les remarques faites au début, face à un public qui a sous les yeux les fresques traditionnelles de ce type d'église. 

    Cette fête que nous célébrons aujourd’hui ne constitue pas le commencement de l'année liturgique, comme le fait la fête de la nativité de la Mère de Dieu, le 8 septembre. Du moins est-ce quand même la première des fêtes qui a son origine dans l’Évangile. C'est le commencement de l’Évangile. Juste au-dessus de l'iconostase, sur le mur de l’abside centrale, nous avons à gauche l'archange Gabriel et à droite la Vierge de Nazareth. Puis en tournant le long des murs de la nef dans le sens des aiguilles d'une montre, nous avons le déploiement de toute l'année liturgique : l'enfance du Christ, son baptême, sa transfiguration, sa passion et sa résurrection. Et dans le sanctuaire, l'ascension et finalement la pentecôte. Tout commence et finit dans le Saint-Esprit. A l'annonciation, il descend sur Marie pour qu'elle devienne la Mère de Dieu. A la Pentecôte il descend sur les apôtres et sur le cosmos tout entier.

    Le récit évangélique de l'annonciation nous rapporte avec une simplicité admirable le fait le plus étonnant des relations de Dieu avec l'humanité. L'ange de l'incarnation, Gabriel, vient dans la maison de Marie, fiancée à Joseph, mais ne vivant pas encore avec lui, et la salue : Réjouis-toi. C'est ce que dit le texte grec. Probablement il dut lui dire en araméen : paix à toi. Le fameux shalom des juifs. Les grecs disaient eux : réjouis-toi, chaïré. Les Romains préféraient dire : salve, porte-toi bien, ou tout simplement avé, salut. La paix, la joie ou la santé : trois nuances d'un même salut, liées aux différentes cultures. Ensuite l'archange dit à Marie qu'elle est celle qui a reçu la grâce de Dieu avec une particulière abondance. Puis il dit : le Seigneur est avec toi. C'est une constatation, non un souhait. Le Seigneur était donc avec Marie d'une façon exceptionnelle, même avant la conception du Verbe. Tout cet éloge provoqua dans l'âme de Marie un grand trouble. Car Marie est la plus humble des créatures.

    Dans un premier temps, elle se demanda quel était le sens des paroles angéliques. Selon certains interprètes, elle se posa peut-être la question d'une ruse du démon. Eve avait en effet elle aussi entendu une parole angélique, mais dans ce cas il s'agissait de l'ange déchu. Gabriel ce mit alors à rassurer doucement Marie, en lui certifiant qu'elle était, de la part de Dieu, l'objet d'une prédilection spéciale. Le prophète Isaïe avait prédit depuis longtemps que le messie naîtrait d'une vierge. Gabriel annonce à Marie qu'elle est celle en qui cette prophétie va se réaliser. Elle est celle qui a été choisie pour être cette mère virginale du messie. Ensuite l'archange lui révèle le nom du messie : Jésus, ce qui signifie qu'il est Dieu et Sauveur. Il donne ensuite quelques détails sur le grand rôle destiné au Fils de Marie. Il sera Fils de Dieu, héritier de David, roi perpétuel du monde entier. Toutes les prophéties de l'ancien testament vont se réaliser. Les juifs devaient être les premiers sujets de ce roi, mais son royaume devait devenir peu à peu universel. Et son royaume devait même devenir éternel. Tout ce langage devait être très clair pour Marie, puisqu'il ne faisait que résumer les principaux oracles de l'ancien testament relatifs au messie.

    Alors Marie interroge Gabriel : comment cela se fera-t-il ? Cette question ne contient pas l'expression d'un doute, mais celle de l'étonnement, de l'admiration. Certaine du fait, Marie désire être instruite du mode. L'archange lui répond alors : c'est d'une manière toute divine qu'elle enfantera. C'est l'Esprit-Saint, la force du Très-Haut, qui opérera ce miracle inouï dans l'histoire du monde. L'ombre de Dieu va couvrir la Vierge, comme autrefois la nuée mystérieuse reposait sur le tabernacle, la tente où Moïse rencontrait Dieu, symbolisant la présence de Dieu parmi son peuple. L'incarnation du Verbe, seconde personne de la Trinité, est une œuvre d'amour par excellence, de la part de Dieu, et l'Esprit-Saint est précisément l'amour substantiel et personnel du Père et du Fils. C'est pourquoi le Fils de Marie sera parfaitement saint et il sera reconnu par les croyants comme Fils de Dieu. Il s'ensuit que Marie va devenir Mère de Dieu au sens strict. Enfin l'archange donne un signe à Marie. Sa vieille cousine Élisabeth a conçu un fils. Le Seigneur, de même qu'il a pu faire enfanter une femme stérile, peut aussi donner un fils à une vierge. Rien n'est impossible à Dieu.

    L'évangile nous rapporte alors l'humble et docile acceptation de la Vierge : un délicieux mélange de profonde humilité et de parfaite obéissance. C'est sans doute au moment où Marie prononça son fiat que le Fils de Dieu s'incarna dans son sein.

    De nombreux dogmes de notre foi sont au cœur de cette fête : la sainte Trinité, la divinité de Jésus-Christ, son incarnation pour le salut de l'humanité, la maternité de Marie et sa virginité perpétuelle. Rendons grâce à Dieu d'avoir la foi et de connaître ces mystères. N'oublions pas non plus le mystère de l'eucharistie que nous sommes en train de célébrer. De même que Jésus a été réellement présent dans le sein de Marie, par le mystère de l'incarnation, il sera réellement présent dans notre cœur, par la communion, pour nous donner la vie et la sainteté. Puissions-nous, comme la Vierge de Nazareth, lui dire nous aussi notre fiat, nous mettre au service de sa divine volonté, pour le salut du monde entier.

  • Introit grégorien pour la fête de l'Annonciation

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    Ant. ad Introitum. Ps. 44,13,15 et 16. Introït
    Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius adducéntur tibi in lætítia et exsultatióne. (T.P. Allelúia, allelúia.) Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. Des Vierges seront amenées au roi après vous, vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. (T.P. Alléluia, alléluia.)
    Ps. Ibid., 2.  
    Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi.
    V/.Glória Patri.
  • Homélie pour la fête de l'Annonciation du Seigneur (25 mars)

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    Fra_Filippo_Lippi_-_Annunciation_-_WGA13231.jpgEvangile selon saint Luc, chapitre 1, vv. 26-38 :

    Au sixième mois d’Élisabeth, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. 
    L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 
    Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
    Alors l’ange la quitta.

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr - Archive 2004)

    Le narrateur de ce récit hors du commun prend soin de commencer par présenter les acteurs. A tout Seigneur tout honneur : l’attention se porte d’abord sur l’ « Ange Gabriel », être de lumière qui contemple Dieu face à face dans une adoration incessante. La désignation « Ange » précise son ministère : messager du Très-Haut. C’est probablement pour accréditer cette mission tout à fait extraordinaire que l’évangéliste introduit une redondance en précisant que « l’Ange fut envoyé par Dieu ».
    On s’attend à découvrir immédiatement l’identité de l’interlocuteur de l’Ange, le bénéficiaire de sa visite ; mais il n’en est rien : le narrateur indique d’abord la région dans laquelle il se rend puis, opérant un zoom supplémentaire, la localité où il a rendez-vous. Cette insistance ne saurait être fortuite : il n’est pas indifférent que le choix de Dieu se soit porté sur cette province à la limite de la Terre Sainte, ouverte sur le monde païen, et jouxtant avec la Samarie. L’accumulation de détails géographiques nous fait comprendre que malgré son aspect insolite, le récit qui nous est proposé n’a rien de mythique. De plus, la rencontre bien réelle entre ciel et terre se tient au carrefour des nations, annonçant déjà le caractère universel de l’événement .

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