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BELGICATHO - Page 9

  • "Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien." (Léon XIV)

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    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV
    À UNE DÉLÉGATION D’ÉLUS
    ET DE PERSONNALITÉS CIVILES DU VAL DE MARNE
    (DIOCÈSE DE CRÉTEIL)

    Salle du Consistoire
    Jeudi 28 août 2025

    source

    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous !

    I’m sure many of you speak English, no ? I am going to attempt to speak French counting on your benevolence !

    Je salue bien cordialement Son Excellence Monseigneur Dominique Blanchet, et je souhaite la bienvenue à vous tous, élus et personnalités civiles du Diocèse de Créteil, en pèlerinage à Rome.

    Je suis heureux de vous accueillir dans votre démarche de foi : vous retournerez à vos engagements quotidiens fortifiés dans l’espérance, mieux affermis pour œuvrer à la construction d’un monde plus juste, plus humain, plus fraternel, qui ne peut être rien d’autre qu’un monde davantage imprégné de l’Évangile. Devant les dérives de toutes sortes que connaissent nos sociétés occidentales, nous ne pouvons pas mieux faire, en tant que chrétiens, que de nous tourner vers le Christ et demander son secours dans l’exercice de nos responsabilités.

    C’est pourquoi votre démarche, plus qu’un simple enrichissement personnel, est d’une grande importance et d’une grande utilité pour les hommes et les femmes que vous servez. Et elle est d’autant plus méritoire qu’il n’est pas facile en France, pour un élu, en raison d’une laïcité parfois mal comprise, d’agir et de décider en cohérence avec sa foi dans l’exercice de responsabilités publiques.

    Le salut que Jésus a obtenu par sa mort et sa résurrection englobe toutes les dimensions de la vie humaine telles que la culture, l’économie et le travail, la famille et le mariage, le respect de la dignité humaine et de la vie, la santé, en passant par la communication, l’éducation et la politique. Le christianisme ne peut se réduire à une simple dévotion privée, car il implique une manière de vivre en société empreinte d’amour de Dieu et du prochain qui, dans le Christ, n’est plus un ennemi mais un frère.

    Votre région, lieu de vos engagements, est affrontée à de grandes questions de société comme la violence dans certains quartiers, l’insécurité, la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la convivialité… Pour y faire face, le responsable chrétien est fort de la vertu de Charité qui l’habite depuis son baptême. Celle-ci est un don de Dieu, une « force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd'hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les normes juridiques. Dans cette perspective, la charité devient charité sociale et politique : elle nous fait aimer le bien commun et conduit à chercher efficacement le bien de tous » (Compendium de la Doctrine sociale de l’Églisen. 207). Voilà pourquoi le responsable chrétien est mieux préparé pour affronter les défis du monde présent, dans la mesure, bien sûr, où il vit et témoigne de sa foi agissante en lui, de sa relation personnelle au Christ qui l’éclaire et lui donne cette force. Jésus l’a affirmé avec vigueur : « En dehors de moi vous ne pourrez rien faire ! » (Jn 15, 5) ; il ne faut donc pas s’étonner que la promotion de “valeurs”, pour évangéliques qu’elles soient, mais “vidées” du Christ qui en est l’auteur, soient impuissantes à changer le monde.

    Alors, Monseigneur Blanchet me demandait des conseils à vous adresser. Le premier – et le seul – que je vous donnerai est celui de vous unir de plus en plus à Jésus, d’en vivre et d’en témoigner. Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa conscience, vit chrétiennement ses engagements et ses responsabilités !

    Vous êtes donc appelés à vous fortifier dans la foi, à approfondir la doctrine – en particulier la doctrine sociale – que Jésus a enseignée au monde, et à la mettre en œuvre dans l’exercice de vos charges et dans la rédaction des lois. Ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non chrétiens, même les non croyants. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec conviction : elle est une doctrine de salut qui vise le bien de tout être humain, l’édification de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et réconciliées.

    J’ai bien conscience que l’engagement ouvertement chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans certaines sociétés occidentales où le Christ et son Église sont marginalisés, souvent ignorés, parfois ridiculisés. Je n’ignore pas non plus les pressions, les consignes de parti, les “colonisations idéologiques” – pour reprendre une heureuse expression du Pape François –, auxquelles les hommes politiques sont soumis. Il leur faut du courage : le courage de dire parfois “non, je ne peux pas !”, lorsque la vérité est en jeu. Là encore, seule l’union avec Jésus – Jésus crucifié ! – vous donnera ce courage de souffrir pour son nom. Il l’a dit à ses disciples :« Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).

    Chers amis, je vous remercie de votre visite et je vous assure de mes plus sincères encouragements pour la poursuite de vos activités au service de vos compatriotes. Gardez l’espérance d’un monde meilleur ; gardez la certitude qu’unis au Christ, vos efforts porteront du fruit et obtiendront leur récompense. Je vous confie, ainsi que votre pays, à la protection de Notre-Dame de l’Assomption, et je vous donne de grand cœur la Bénédiction Apostolique.

  • Souffrir à cause de sa religion : une réalité pour des centaines de millions de personnes partout dans le monde

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    De Filipe d’Avillez sur le site de l'AED (France) :

    Liberté religieuse : un droit menacé pour tous, alerte l’AED

    À l’occasion de la journée de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, la rédactrice en chef du Rapport sur la liberté religieuse de l’AED évoque la prochaine édition du Rapport et l’importance de défendre tous ceux qui souffrent à cause de leur foi.

    Attaque meurtrière contre l’église Saint-Élie de Damas le 22 juin 2025. ©Patriarcat grec orthodoxe d’Antioche

    Le 22 août marquait la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions.

    Marta Petrosillo est rédactrice en chef du Rapport sur la liberté religieuse dans le monde de l’AED, dont la prochaine édition sera lancée le 21 octobre. Dans cet entretien, elle explique pourquoi il est important de commémorer cette journée, et met en lumière les conclusions à attendre de cette prochaine édition.

    Pour certains, l’idée de souffrir à cause de sa religion paraît très éloignée. Ce phénomène touche-t-il encore de nombreuses personnes aujourd’hui ?

    En effet, je dirais que c’est une réalité pour des centaines de millions de personnes partout dans le monde. Il est important que cette journée soit dédiée aux victimes de ce type de violence, afin de faire prendre conscience, car les violations de la liberté religieuse causent des souffrances à de nombreuses personnes.

    L’AED publie cette année son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Pourriez-vous nous en expliquer le contexte ?

    C’est en 1999 qu’il a été publié pour la première fois, dans le but de rendre compte des violations de la liberté religieuse et de sensibiliser à cette question. Il est actuellement publié tous les deux ans.

    C’est le seul rapport d’une ONG qui examine la situation de tous les pays et de tous les groupes religieux. Pour l’AED, si la liberté religieuse est refusée à un groupe, elle finira par être refusée aux autres. Il est donc essentiel qu’elle soit garantie de manière égale pour tous.

    Le rapport sera publié en octobre. Est-il déjà possible d’évaluer si la situation mondiale s’est améliorée ou détériorée depuis la dernière édition ?

    Depuis la première édition du rapport, la situation s’est globalement détériorée, et malheureusement, cette nouvelle édition devrait confirmer cette tendance, en particulier dans certaines régions du monde.

    Que recouvre exactement le terme de persécution religieuse ?

    Il existe trois différents types de persécution religieuse. En premier lieu, la persécution perpétrée par l’État. Il y a ensuite les persécutions causées par l’extrémisme religieux, comme celui des groupes djihadistes, et un autre type de persécution religieuse est causé par le nationalisme ethnoreligieux.

    Et quels sont les pays les plus préoccupants à l’heure actuelle ?

    L’un des continents où la situation s’est vraiment aggravée, surtout au cours des dernières décennies, est l’Afrique, où l’on constate une véritable croissance de l’extrémisme religieux. Nous voyons de nombreux groupes djihadistes perpétrer davantage d’attaques, y compris dans des pays où les relations interconfessionnelles ne posent pas de problème. Prenons par exemple le cas de la République démocratique du Congo. Historiquement, il n’y avait pas de problèmes entre les communautés religieuses, qui sont majoritairement chrétiennes, mais nous venons d’assister à une attaque majeure contre les fidèles chrétiens. C’est certainement un phénomène qui se propage dans de nombreuses régions d’Afrique, et qui tend à se répandre d’un pays à l’autre. Il y a aussi le cas du Burkina Faso qui, il y a 10 ans, ne faisait pas partie des pays les plus préoccupants, mais qui est aujourd’hui malheureusement l’un des endroits au monde où se produit le plus grand nombre d’attaques jihadistes.

    Nous avons aussi constaté une intensification du nationalisme ethnoreligieux en Asie, tandis que le Proche-Orient demeure une zone d’instabilité majeure qui pèse fortement sur la liberté religieuse. Par ailleurs, les atteintes à la liberté religieuse se multiplient également en Amérique latine.

    Ce n’est pas un tableau réjouissant… Peut-on tout de même entrevoir des raisons d’espérer ?

    Je constate des améliorations dans la sensibilisation croissante de la société civile et de certains gouvernements à ce qui se passe. Cela peut changer la donne, de façon à agir contre la violation de la liberté religieuse. Nous pouvons voir des exemples de gouvernements nommant des envoyés spéciaux pour la liberté religieuse, et de nombreuses organisations de la société civile.

    Y a-t-il également des raisons de s’inquiéter des violations de la liberté religieuse en Occident ?

    Il y en a certainement. Dans les années précédentes, nous avons assisté à une augmentation des attaques contre certains groupes religieux, à du vandalisme contre des églises, et à une augmentation des épisodes antisémites et anti-islamiques en raison de la guerre à Gaza. Il y a aussi un effort pour exclure la religion de l’espace public, y compris ce que le Pape François appelait une persécution polie. Nous sommes également préoccupés par le manque de respect pour l’objection de conscience envers les personnes travaillant dans le secteur de la santé.

    La couverture du rapport pourrait provoquer la colère de certains pays et entraîner des représailles envers des groupes religieux. Est-ce un risque réel ?

    Le rapport est un miroir, toujours factuel et objectif dans l’évaluation de la situation, et c’est très important. Nous faisons clairement référence aux sources pour chaque incident signalé. Bien sûr, il y a un risque de représailles, mais nous ne pouvons pas rester silencieux et je crois fermement que c’est ainsi que nous pourrons changer les choses.

    Nous avons eu des cas tels que celui d’Asia Bibi, où la communauté internationale est vraiment intervenue et a permis sa libération. Sans cet engagement, elle serait probablement encore en prison. C’est évidemment une question délicate, mais nous devons rendre compte de ce qui se passe, s’il est ainsi possible d’améliorer la situation.

    Le rapport suscitera sans doute de l’inquiétude chez ses lecteurs, qui voudront agir d’une manière ou d’une autre. Que peuvent-ils faire concrètement ?

    Au cours de ma carrière, j’ai rencontré de nombreuses personnes victimes de violences en raison de leur foi. Elles insistent pour ne pas être oubliées, ce qui rend le soutien indispensable. La première façon d’aider consiste à relayer leur histoire et à sensibiliser son entourage, ses collègues et ses amis. C’est un pas essentiel pour améliorer la situation. À cela s’ajoutent, bien sûr, la prière et le soutien matériel.

    Enfin, saisissez toutes les occasions de les défendre, localement comme nationalement, par tous les moyens à votre disposition. La liberté religieuse n’est pas seulement un droit humain, c’est aussi une responsabilité collective. Il nous revient de veiller à ce que ce droit fondamental soit respecté partout et pour tous.

  • 29 août : mémoire du martyre de saint Jean Baptiste

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    De_collation_De_Saint_Jean_Baptiste.jpgLe 29 août 2012, le pape Benoît XVI consacrait sa catéchèse au Précurseur :

    Chers frères et sœurs,

    En ce dernier mercredi du mois d’août, nous fêtons la mémoire liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Dans le calendrier romain, il est l’unique saint dont on célèbre et la naissance, le 24 juin, et la mort venue par le martyre. La fête de ce jour est une mémoire qui remonte à la dédicace d’une crypte de Sébaste, en Samarie, où l’on vénère la tête du saint depuis la moitié du IVème siècle. Ce culte s’est ensuite étendu jusqu’à Jérusalem, dans les Eglises d’orient et à Rome, sous le titre de « Décollation de saint Jean-Baptiste ». Dans le martyrologe romain, on fait allusion à une seconde découverte de la précieuse relique transportée, pour l’occasion, dans l’église de Saint-Silvestre à Campo Marzio, à Rome.

    Ces quelques repères historiques nous aident à comprendre à quel point la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique dans l’Evangile d’aujourd’hui. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

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  • Décollation de saint Jean-Baptiste (29 août)

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    Décollation de saint Jean-Baptiste par le Caravage (Malte - La Valette - Musée de Saint-Jean)

    "Saint Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur. Déjà le Sauveur Lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages.

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  • Quelles destinations pour les prochains voyages pontificaux ?

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    D'Éd. Condon sur le Pillar :

    L'élaboration du plan des vols diplomatiques de Léon XIV

    Comment le nouveau pape utilisera-t-il le pouvoir des voyages papaux ?

    Crédit : Vatican Media

    La fin du calendrier d'été étant désormais proche, le Vatican se prépare à reprendre un rythme de travail normal.

    Dans le même temps, le pape Léon XIV entre dans une nouvelle phase de son règne, bien au-delà des 100 premiers jours et s’approche du point de reprise du « business as usual » — quelle que soit la façon dont il choisira de le façonner.

    On s'attend à ce qu'il fasse bientôt ses premiers pas dans le processus progressif de remaniement du cabinet papal, avec au moins quelques nominations de hauts responsables de la curie prévues début septembre.

    D'autres questions administratives urgentes devront mobiliser au moins une partie de l'attention du pape au Vatican. Et autour de Rome, Léon XIV devra superviser les derniers mois de l'année jubilaire, avec une affluence de pèlerins probable pour les canonisations de Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis en octobre.

    Mais au-delà du Vatican, Léon XIV approuvera probablement bientôt l’annonce de sa première série de voyages internationaux en tant que pape.

    L’endroit où il va et quand il le fera pourrait bien nous en dire long sur la façon dont il se voit occuper la fonction d’évêque de Rome.

    Même si cela n'a pas été formellement confirmé, l'attente universelle est que le premier voyage de marque de Léon XIV aura lieu en Turquie en novembre.

    Le pape François avait, avant sa maladie et son décès plus tôt cette année, fixé la date du 1700e anniversaire du concile de Nicée et avait prévu d'assister à un événement œcuménique majeur à cet endroit, avec lui-même et le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier comme co-têtes d'affiche.

    Le rapprochement œcuménique avec l’Église orthodoxe était une priorité clé du pontificat de François, et les échanges mutuels de cadeaux, de salutations et de visites entre les dirigeants des Églises orientales et occidentales ont été un succès notable du pape précédent — à tel point que les discussions sur une sorte de réconciliation formelle sont devenues une partie du bruit de fond des conversations interecclésiales.

    Bien qu’aucune proposition ferme de guérison du Grand Schisme ne se soit jamais matérialisée, des gestes discrètement codés sont apparus dans ce sens, par exemple la réadoption discrète par François du titre papal de Patriarche d’Occident.

    Pour Léon, maintenir la date en Turquie en novembre — initialement prévue pour que le pape se rende à Istanbul pour rendre visite à Bartholomée dans son siège patriarcal, puis tous deux se rendant ensemble à Nicée — semble être un choix facile et évident.

    Les arrangements diplomatiques et sécuritaires locaux auront déjà été mis en place avant l'élection de Léon XIV et une décision du pape de ne pas y assister serait — quelles qu'en soient les raisons réelles — interprétée comme un affront œcuménique sismique à Constantinople.

    En supposant que Léon se rende à Nicée, l’intérêt se porte alors sur sa capacité à poursuivre la relation personnelle cordiale que François semble entretenir avec le patriarche.

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  • Le tireur de l'église catholique de Minneapolis manifeste ses motivations antichrétiennes dans une vidéo précédant l'attaque

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Le tireur de l'église catholique de Minneapolis s'est moqué du Christ dans une vidéo avant l'attaque

    27 août 2025

    L'homme qui a tué deux enfants et blessé 17 autres personnes lors de la fusillade dans l'église catholique de Minneapolis a publié une vidéo sur YouTube avant l'attaque, qui montrait une motivation antichrétienne pour les meurtres et une affinité pour les tireurs de masse, le satanisme, l'antisémitisme et le racisme.

    Robin Westman, née « Robert » et identifiée comme une femme transgenre, s'est suicidée mercredi 27 août après avoir tiré à travers les fenêtres de l'église catholique de l'Annonciation pendant une messe en semaine. La plupart des fidèles étaient des enfants qui fréquentaient l'école primaire paroissiale voisine de l'église.

    Se moquer du Christ et faire un clin d'œil au satanisme

    Dans une vidéo publiée avant l'attaque, que YouTube a depuis supprimée de son site Web, le tireur a montré des excuses écrites à ses amis et à sa famille, mais a précisé que « ce sont les seules personnes à qui je présente mes excuses » et a ensuite dénigré les enfants qu'il prévoyait de tirer.

    Westman a écrit qu'il « avait souhaité cela depuis si longtemps » et a reconnu : « Je ne vais pas bien. Je ne vais pas bien. Je suis triste, hanté par ces pensées persistantes. Je sais que c'est mal, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. »

    Dans la vidéo, Westman zoome sur une image de Jésus-Christ portant la couronne d'épines qu'il a fixée à la tête d'une cible de tir en forme d'homme. La photo du Christ affichait le texte suivant : « Il est venu payer une dette qu'il n'avait pas, car nous avons une dette que nous ne pouvons pas rembourser ».

    Westman a ri en pointant la caméra vers la cible de tir, puis a déplacé la caméra pour montrer des messages et des dessins anti-chrétiens sur ses armes et ses chargeurs chargés.

    Un message disait : « Où est ton Dieu ? » et un autre : « Où est ton [insulte] Dieu maintenant ? » Un troisième disait : « Crois-tu en Dieu ? » tandis qu'un autre disait « [insulte] tout ce que tu représentes. »

    Un autre message sur un fusil disait : « Prenez tout cela et mangez-en », ce qui se moque des paroles prononcées par Jésus-Christ lors de la Dernière Cène et des paroles prononcées dans la prière eucharistique pendant chaque messe.

    Westman a dessiné un pentagramme inversé sur l'un des chargeurs, symbole souvent utilisé pour promouvoir le satanisme, mais parfois utilisé dans d'autres pratiques occultes. Le nombre « 666 » y était également inscrit. Il a également dessiné une croix inversée sur le canon d'un des fusils, symbole chrétien traditionnel depuis récupéré par les satanistes.

    Affinité avec les tueurs de masse, l'antisémitisme et le racisme

    Westman a inscrit les noms d'une douzaine de meurtriers de masse sur ses armes. La plupart des noms étaient inscrits sur des chargeurs, tandis que d'autres étaient inscrits sur les fusils.

    Un meurtrier de masse auquel Westman fait référence à plusieurs reprises sur des magazines et des fusils est le néo-nazi norvégien Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes et en a blessé 319 autres lors de deux attaques de masse.

    Il a également fait référence au tireur de la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, Brenton Harrison Tarrant, à la tireuse de l'école chrétienne Abundant Life, Natalie Rupnow, au tireur de Sandy Hook, Adam Lanza, et au tireur de la boîte de nuit Aurora, James Holmes.

    Plusieurs messages écrits étaient antisémites, comme « 6 millions, ce n'était pas assez », en référence au nombre de Juifs tués pendant l'Holocauste. Une grenade fumigène qu'il a montrée portait l'inscription « Gaz juif », autre référence à l'Holocauste. Il y avait également plusieurs messages anti-israéliens.

    D'autres messages ciblaient plusieurs groupes ethniques et raciaux. L'un d'eux utilisait une insulte envers les Hispaniques, tandis qu'un autre affirmait « Nuke India ». Un autre message disait « Retirez le kebab », en référence à un mème dénigrant les Arabes et les musulmans. Un autre message écrit faisait référence à un mème moquant les Noirs.

    Plusieurs messages ont également dénigré et menacé de mort le président Donald Trump.

    Sur un magazine chargé, on pouvait lire « Pour les enfants » et sur un autre « Mashallah », qui signifie en arabe « Dieu l'a voulu ». D'autres faisaient référence à divers mèmes, dont deux au film « Joker ».

    Concernant l'association satanique et raciste dans d'autres fusillades

    Dans sa vidéo, Westman a brandi le symbole de la main « OK » en montrant ses armes. Il s'agissait apparemment d'une référence à la tireuse de l'école chrétienne Abundant Life, Rupnow, qui avait publié une photo d'elle-même arborant le même symbole avant son agression.

    Bien que l’utilisation du symbole de la main « OK » soit généralement bénigne, elle a également été utilisée par certains suprémacistes blancs comme signe de leur idéologie.

    Les chercheurs qui ont suivi l'activité de Rupnow sur les réseaux sociaux ont découvert que le tireur de 15 ans était profondément impliqué dans des réseaux en ligne prônant des croyances néonazies, racistes et sataniques, selon un rapport conjoint de Wisconsin Watch et ProPublica . Ces communautés encouragent également la violence et certaines ont fait l'éloge des fusillades de masse.

    Bien que Westman ait fait référence à Rupnow et utilisé une rhétorique promouvant à la fois le satanisme et l'idéologie néonazie, il n'existe jusqu'à présent aucune preuve directe reliant Westman à ces communautés.

  • Pologne : Czestochowa célèbre la « Vierge noire » avec un appel à la paix

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    De kath.net/news :

    Pologne : Czestochowa célèbre la « Vierge noire » avec un appel à la paix

    28 août 2025

    L'archevêque Polak nous invite au : « Respect de la vie humaine depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, respect de la dignité humaine, éducation des jeunes dans l'esprit de l'Évangile »

    Czestochowa (kath.net/KAP/red) Des milliers de pèlerins et de nombreux dignitaires de l'Église se sont rassemblés mardi au sanctuaire marial polonais de Jasna Góra pour célébrer la fête de la Bienheureuse Vierge Marie de Czestochowa. Selon un article de Vatican News, les célébrations de la « Vierge Noire » ont été axées sur un appel à l'unité, à la paix et au respect mutuel en cette période difficile. Dans son homélie, le primat de Pologne, l'archevêque Wojciech Polak, a appelé à la « purification du cœur » et au respect de la dignité humaine, de la conception à la mort naturelle. Il a appelé les fidèles à vivre dans l'esprit du message chrétien, à rechercher la paix et à œuvrer pour l'unité sociale, le pardon et la solidarité avec les réfugiés.

    L'archevêque Polak a déclaré : « Nous entendons l'appel à l'honnêteté et à l'intégrité dans la conduite de notre vie personnelle, familiale et communautaire. Que l'appel au respect de la vie humaine de la conception à la mort naturelle, au respect de la dignité humaine, et à la prise en charge et à l'éducation des jeunes conformément à l'esprit de l'Évangile du Christ, à une vie d'amour et de justice, dans l'abnégation et le respect mutuel, à une vie d'harmonie et de paix sans haine, violence et exploitation, atteigne à nouveau nos cœurs. »

    Arnold Chrapkowski, Supérieur général de l'Ordre paulinien, responsable de la pastorale du monastère de Czestochowa depuis le XIVe siècle, a souligné dans son discours d'ouverture que la foi n'est pas seulement une affaire privée, mais une responsabilité partagée qui doit se manifester en paroles et en actes. Il a déclaré : « La foi n'est pas seulement une affaire privée, mais une affaire publique. Puisse-t-elle devenir source de vie pour les individus, les familles et les nations. Nous avons le droit de confesser notre foi publiquement, de parler publiquement de Dieu et de l'enseigner dans les écoles. Prions pour que nous puissions vivre notre foi et l'exprimer en paroles, en actes et en gestes. Que dans la diversité nous apprenions l'unité et le dialogue, le respect et le soutien mutuels. »

    Cette fête est une célébration d'action de grâce pour le rôle particulier de Marie dans l'histoire polonaise. Elle est considérée comme la protectrice des valeurs les plus nobles telles que la foi, la culture et la langue. Traditionnellement, les fidèles ont également renouvelé les vœux du peuple polonais à Jasna Góra, rédigés par le cardinal Stefan Wyszyski (1901-1981). Mardi a également marqué le début de la troisième étape du pèlerinage national, avec la remise d'une copie de l'image de Marie au diocèse de Sosnowiec.

    L'icône mariale de la Vierge Noire de Częstochowa est vénérée comme la « Reine de Pologne » depuis des siècles. L'histoire de cette image, attribuée à l'évangéliste Luc, est profondément liée au destin national de la Pologne, d'autant plus qu'elle a toujours été considérée comme un bouclier spirituel du peuple en temps de guerre, de partition et de domination étrangère. Les cicatrices visibles sur sa joue, datant d'une attaque contre le monastère de Jasna Góra en 1430, sont considérées comme un symbole de vulnérabilité, de quête de liberté et de résilience de la foi.

    Entre l'Assomption de Marie (15 août) et le 26 août, des pèlerinages à pied vers le sanctuaire ont lieu de toute la Pologne, avec près de 30 000 pèlerins cette année, selon les chiffres officiels. Cependant, l'importance de la Vierge Noire dépasse largement les frontières du pays. Rien qu'en 2024, plus de quatre millions de croyants du monde entier se sont rendus à Jasna Góra, dont beaucoup étaient issus de la diaspora polonaise. Le pape polonais Jean-Paul II est venu à Czestochowa six fois au cours de son mandat, et ses successeurs Benoît XIV et François y sont venus chacun une fois.

  • « La présence chrétienne au Moyen-Orient risque de disparaître. »

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    « La présence chrétienne au Moyen-Orient risque de disparaître. »

    « Les chrétiens quittent la Cisjordanie », a déclaré le prêtre franciscain à La Bussola, parlant « de l'intérieur d'une blessure ouverte » et décrivant une génération d'enfants qui n'ont connu que la guerre, la fuite et la faim.

    28_08_2025

    Dans une récente déclaration commune, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa, et le patriarche grec-orthodoxe Théophile III, ont déclaré que les prêtres et les religieuses des deux Églises resteraient à Gaza aux côtés de la population dévastée par la faim et la guerre, même face à une probable opération israélienne de « déplacement forcé » ou d'« évacuation ». Les déclarations des deux prélats font suite aux menaces du ministre israélien de la Défense, Mgr Katz, de « raser Gaza » si le Hamas n'acceptait pas les conditions israéliennes et ne libérait pas tous les otages.

    Lors du Meeting de Rimini, La  Nuova Bussola Quotidiana a évoqué la grave situation à Gaza et en Cisjordanie avec le père franciscain Ibrahim Faltas, ancien curé de Jérusalem et vicaire de la Custodie de Terre Sainte, et actuellement directeur des écoles Terra Santa et de la Casa Nova à Jérusalem. Lors de la réunion, le père Faltas a participé à la présentation du documentaire « Osama – Journey Home », produit par l' association Pro Terra Sancta.

    Père Faltas, que fait la communauté internationale pour soulager les souffrances de la population de Gaza ?

    Rien. Pire encore : les parachutages d’aide humanitaire effectués par divers pays à Gaza tuent des gens et détruisent leurs tentes. Mais savez-vous combien de personnes meurent chaque jour en faisant la queue pour de la nourriture ? Tuées par les parachutages, je veux dire, ainsi que par les attaques israéliennes. Non, la communauté internationale doit intervenir autrement. Jusqu’à présent, il n’y a eu que le silence, et personne n’est intervenu.

    Nous savons que l’Italie a accueilli plusieurs enfants palestiniens gravement blessés ou malades…

    L’Italie est le premier pays européen à avoir accueilli trois cents personnes depuis le début du conflit, dont des enfants nécessitant des soins urgents et leurs accompagnateurs, et je tiens à en remercier le ministre Tajani. Je suis allé rencontrer les derniers arrivants à Ciampino il y a quelques semaines : un bébé de six mois amputé d’une jambe, une fillette de 35 kilos, décédée deux jours plus tard… Avez-vous lu les nouvelles ?

    Oui. Certains disent qu’elle est morte d’une maladie préexistante, et non de faim.

    Ils peuvent dire ce qu'ils veulent ! Si une personne pèse 35 kilos, quelle est la cause du décès ? Ils peuvent vraiment dire ce qu'ils veulent, c'est la réalité. À Gaza, les religieuses de Mère Teresa gèrent un foyer pour personnes handicapées. Avant le conflit, elles étaient quatre-vingts ; il n'en reste plus que trente. Pourquoi, à votre avis ? Trois cents personnes sont mortes de faim à Gaza rien que le mois dernier.

    Quel est le sort des chrétiens palestiniens ?

    Ils partent. Les chrétiens quittent la Cisjordanie. Sept cents personnes ont quitté Bethléem seules : si les choses continuent ainsi, la présence chrétienne au Moyen-Orient prendra fin.

    Dans son discours lors de la présentation du documentaire, le père Faltas a fermement réaffirmé sa position : « Je vis en Terre Sainte, à Jérusalem », a-t-il déclaré. Et je vous parle non pas en tant qu'observateur, mais en tant que témoin direct de ce qui se passe chaque jour depuis trop longtemps. C'est une terre que j'aime profondément, mais depuis le 7 octobre, elle est à nouveau le théâtre d'une tragédie qui semble sans fin. Tout a changé, le rythme de nos journées a changé. Les perspectives des gens ont changé. L'espoir a changé. Je vous parle du fond d'une plaie ouverte. Une plaie qui palpite à Jérusalem, à Gaza, à Bethléem, en Cisjordanie…

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  • L'inquiétude de l'amour

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    (source) Le pape François célébrait la messe d’ouverture du 184e Chapitre général de l'Ordre de Saint-Augustin, le 28 août 2013, pour la fête de saint Augustin, en la basilique de Rome dédiée au saint évêque d’Hippone.

    Au cours de son homélie, il a exhorté à ne pas être des chrétiens « endormis » mais à garder « l’inquiétude spirituelle de la recherche de la vérité, de la recherche de Dieu » et « l’inquiétude de l’amour » qui recherche « toujours, sans répit, le bien de l’autre, de la personne aimée ».

    "Tu nous as fait pour Toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi" (Les Confessions, I,1,1). Dans ces paroles, devenues célèbres, avec lesquelles saint Augustin d’adresse à Dieu dans les Confessions, est exprimée la synthèse de toute sa vie.

    "Sans repos / Inquiétude". Cette parole me touche et me fait réfléchir. Je voudrais partir d’une question : quelle inquiétude fondamentale Augustin vit-il dans sa vie ? Ou peut-être devrait-je dire: quelles inquiétudes est-ce que ce grand homme et saint nous invite à susciter et à maintenir vives dans notre vie ? J’en propose trois : l’inquiétude de la recherche spirituelle, l’inquiétude de la rencontre avec Dieu, l’inquiétude de l’amour.

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  • Le combat chrétien selon saint Augustin, père de l'Eglise (28 août)

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    003.jpgA consulter : http://peresdeleglise.free.fr/Augustin/augustin.htm

    Le combat chrétien

    La couronne de la victoire n'est promise qu'à ceux qui combattent. Dans les divines écritures, nous trouvons continuellement que la couronne nous est promise si nous sommes vainqueurs. Mais pour ne pas abuser des citations, on lit en toutes lettres dans l'apôtre Paul : « J'ai parfait mon oeuvre, j'ai achevé ma course, j'ai conservé la foi, je n'ai plus à attendre que la couronne de justice. »

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  • Saint Augustin d'Hippone (28 août) : "Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle..."

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    Du site Pères de l'Eglise.free.fr :

    On connaît bien la vie d'Augustin d'Hippone : très nombreuses sont les biographies qui ont été écrites de lui, facilitées - il faut bien le dire - par ce que lui-même nous a dit de lui à travers Les Confessions, rédigées vraisemblablement entre 397 et 400, oeuvre universellement connue :

    Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t'ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c'est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais !
    Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi ;
    elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,
    si elles n'existaient pas en toi, n'existeraient pas ! Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ;
    tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ;
    tu as embaumé, j'ai respiré et haletant j'aspire à toi ;
    j'ai goûté, et j'ai faim et j'ai soif ;
    tu m'as touché et je me suis enflammé pour ta paix.[...]
    (Conf. X, xxvii, 38)

    Effectivement, Augustin connaît d'abord une jeunesse dissipée, dispersée entre toutes sortes de plaisirs (Augustin rappellera à maintes reprises son attrait pour les femmes, les honneurs...). Toutefois, il est animé par une grande inquiétude intellectuelle et psychologique, a de nombreuses curiosités philosophiques et linguistiques (il a embrassé la profession de "rhéteur"). Augustin verra dans toute cette période de sa vie en germe déjà une recherche de Dieu qui va d'ailleurs se préciser à travers la lecture des philosophes et son grand intérêt pour les philosophies (Augustin est un grand lecteur de Cicéron, puis il découvre Plotin et les néo-platoniciens...), son souci et son attrait pour la religion et les croyances (comme par exemple le manichéisme qui le tenta un certain temps). Finalement, après avoir rejoint l'Italie, Rome en 383 puis surtout Milan où il va s'installer plus durablement pour des raisons professionnelles (découragement face aux étudiants de Carthage qu'il juge peu intéressants), Augustin découvre la prédication de l'évêque du lieu, Ambroise, qui accepte de répondre à toutes les interrogations d'Augustin au cours de longs entretiens. Bien des événements personnels sont relatés également par Augustin dans les Confessions qui ont certainement contribué à son "retournement". Augustin, catéchumène depuis son enfance (1) va finalement se convertir radicalement et demander le baptême en 387(2).

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  • Saint Augustin, un homme pleinement accompli (28 août)

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    0828 (1).jpgZenit.org a publié (en 2012) un entretien avec le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan (Traduction d'Hélène Ginabat)

    (ZENIT.org) – Pour le cardinal Angelo Scola, saint Augustin est « un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli ». Il fut aussi, comme saint Ambroise, un courageux avocat « de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité ». Le cardinal Scola, archevêque de Milan, célèbrera l’eucharistie dans la basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d’Or (San Pietro in Ciel d’Oro) à Pavie, en Italie, sur la tombe de saint Augustin, le 28 août 2012, en la mémoire liturgique du saint (cf. Zenit du 24 août 2012).

    A cette occasion, le cardinal Angelo Scola livre une réflexion sur la figure du grand docteur de l’Eglise, dans un entretien avec l’Ordre de saint Augustin.

    Eminence, qui est saint Augustin pour vous ?

    Un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli. J’ai été impressionné, à ce sujet, par une affirmation de Jacques Maritain que je cite régulièrement aux jeunes, qui sont si souvent obsédés par le problème du succès et de la réalisation de soi : « Il n’existe de personnalité vraiment parfaite que chez les saints. Mais comment cela ? Les saints se sont-ils préoccupés de développer leur personnalité ? Non. Ils l’ont trouvée sans la chercher, parce qu’ils ne la cherchaient pas, mais Dieu seulement » (J. Maritain).

    L’archevêque de Milan se rend sur la tombe de saint Augustin pour y célébrer l’Eucharistie : cette démarche renouvelle le lien particulier entre Ambroise et Augustin. Que peuvent-ils nous dire encore aujourd’hui ?

    Card. Angelo Scola – Ambroise et Augustin ont traversé des décennies troublées entre « l’antique », représenté par l’empire romain désormais exténué et en marche vers un déclin inexorable, et le « nouveau » qui s’annonçait à l’horizon, mais dont on ne voyait pas encore nettement les contours. Ils furent immergés dans une société à bien des égards semblable à la nôtre, secouée par des changements continuels et radicaux, sous la pression de peuples étrangers et serrée dans l’étau de la dépression économique due aux guerres et aux famines.Dans de telles conditions, malgré la diversité profonde de leur histoire et de leur tempérament, Ambroise et Augustin furent des annonciateurs indomptables de l’avènement du Christ pour tout homme, dans l’humble certitude que la proposition chrétienne, lorsqu’elle est librement assumée, est une ressource précieuse pour la construction du bien commun.Ils furent de vaillants défenseurs de la vérité, sans se préoccuper des risques et des difficultés que cela comporte, en ayant conscience que la foi ne mortifie pas la raison, mais l’achève ; et que la morale chrétienne perfectionne la morale naturelle, sans la contredire, en en favorisant la pratique. Si nous empruntons des expressions du débat contemporain, nous pourrions les définir comme deux paladins de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité.

    Quel enseignement peut-on tirer de l’expérience humaine et spirituelle de saint Augustin pour l’Année de la foi ?

    Dans une de ses audiences générales consacrées à saint Augustin, Benoît XVI le cite : « Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D'où l'invitation: "Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit : Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l'aigle" (Serm. 81, 8) » (Benoît XVI, audience générale du 16 janvier 2008). Augustin est un témoin formidable du Christ qui est contemporain à tout homme, et d’un profond accord entre la foi et la vie.

    En quoi la pensée et l’aventure humaine de saint Augustin sont-elles d’une actualité toujours nouvelle ?

    C’est l’inquietum cor dont il nous parle au début des Confessions. Sa recherche inlassable, qui a fasciné les hommes de tous les temps, est particulièrement précieuse aujourd’hui pour nous qui sommes immergés – et souvent submergés – dans les tourments de ce début de troisième millénaire. Une recherche qui ne s’arrête pas à la dimension horizontale, même si celle-ci est infinie ; mais qui pénètre dans la dimension verticale. C’est le même Augustin qui en décrit la portée quand il affirme, dans un passage des Soliloques : « Je viens de prier Dieu. — Que veux-tu donc savoir? — Tout ce que j'ai demandé.  Résume-le en peu de mots. — Je désire connaître Dieu et l'âme. — Ne désires-tu rien de plus ? — Rien absolument. » (Augustin, Soliloques I, 2, 7).