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Actualité - Page 678

  • Exhortation post-synodale : 6 points écrits d'avance

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Des paroles aux faits.  Les six points sur lesquels l’exhortation post-synodale est déjà écrite

    Le synode sur l’Amazonie étant à présent derrière nous, il ne reste qu’à attendre ce que le Pape François va décider, sur base des votes qui lui ont été remis dans le document final.

    À en juger par le discours improvisé que Jorge Mario Bergoglio a prononcé en espagnol dans la salle du synode au terme des travaux l’après-midi du samedi 26 octobre, ses décisions ne tarderont pas.  Et elles sont déjà écrites en bonne partie.

    Pour les trouver, il suffit d’analyser morceau par morceau le discours du Pape, dans sa transcription littérale.

    *

    Avant tout, le Pape François a fait comprendre que pour le prochain synode, son thème de prédilection sera la synodalité :

    « L’un des thèmes qui a été voté, qui a eu la majorité – trois thèmes on eut la majorité pour le prochain synode -, c’est celui de la synodalité.  Je ne sais pas encore si c’est ce thème qui sera retenu ou pas, je n’ai pas encore décidé, j’y réfléchis et j’y pense mais je peux déjà vous dire que nous avons fait beaucoup de chemin et que nous devrons cheminer encore davantage sur ce chemin de la synodalité. »

    *

    Deuxièmement, le Pape a dit que le document dans lequel il établira comment mettre en pratique les votes du synode sur l’Amazonie ne tardera pas à arriver, probablement déjà en décembre :

    « L’exhortation post-synodale qui – ce n’est pas obligatoire que le Pape la fasse – la chose la plus probable, non excusez-moi, la chose la plus simple serait : ‘Bien, voici le document, débrouillez-vous’, quoi qu’il en soit, un mot du Pape sur ce que le synode a vécu pourrait être le bienvenu.  Je voudrais la rédiger avant la fin de l’année, de sorte à ne pas laisser passer trop de temps, tout dépend du temps que j’aurai pour penser. »

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  • Et si Ecolo se montrait cohérent ?

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    Une carte blanche publiée sur le site du Vif (opinion) :

    Lettre ouverte au parti Ecolo : pour une écologie cohérente

    30/10/19

    Chers députés, chers mandataires, chère présidente et cher président de parti, dans tous les combats que vous menez, ou peu s'en faut, vous visez juste, nous vous le concédons. Vous parlez avec le coeur, mais aussi avec la voix de la raison.

    Vous cherchez à préserver le monde au sein duquel nous vivons, la vie qui nous entoure, la beauté de notre planète. En toutes choses, vous cherchez à concilier l'écologie avec une nécessaire exigence sociale, en vous préoccupant du sort des plus vulnérables.

    Nous sommes jeunes, nous croyons dans votre combat. Comme vous, nous avons marché pour le climat. De la sphère privée à l'action collective, l'écologie politique est pour nous une lutte quotidienne. Nous adhérons à vos valeurs et nous vous avons soutenu jusqu'ici.

    Mais vous vous engagez aujourd'hui sur une voie où nous ne pouvons vous suivre. Dans le contexte actuel des affaires courantes, loin des médias, en l'absence de tout débat public, vous cherchez en effet à faire passer en grande hâte un projet de loi visant à élargir le délai d'avortement à 18 semaines en vous appuyant sur une majorité de circonstance.

    Outre le fait que le contexte mentionné n'est guère propice à la transparence et au débat démocratique que nous chérissons tant, et dont Ecolo s'est toujours targué d'être l'un des plus fervents défenseurs, nous avons l'intime conviction que ce projet de loi va dans une direction qui ne devrait pas être la vôtre. A l'heure où nous devons rebâtir notre lien avec la communauté, vous participez à la fuite en avant vers une glorification de la liberté individuelle aux dépens des vies vulnérables. Vies vulnérables qui ne sont pas uniquement celles des foetus, mais aussi celles des femmes qui les portent. Cette vulnérabilité ne devrait ni être niée ni être perçue comme une honte et encore moins comme un obstacle à la vie décente. Nous n'avons pas besoin qu'on fasse encore une fois retomber notre échec commun sur les épaules de quelques-unes. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un monde auquel les femmes n'ont pas peur d'exposer leurs enfants. C'est d'une société où nous disons à ces femmes pour qui une grossesse apparaît comme impossible à assumer : "Tu vas pouvoir continuer tes études, tu vas pouvoir travailler dans des conditions humaines, car nous sommes là." Ce dont nous avons besoin, c'est de réenchanter la solidarité, et non de se déresponsabiliser du sort d'autrui.

    C'est en tant que jeunes écologistes que nous nous adressons à vous, car nous sommes persuadés de lutter pour la même cause. Nous nous disons écologistes parce que nous luttons contre le mépris dont la nature fait l'objet. Aujourd'hui, l'être humain ne peut plus espérer nier son insertion dans une réalité plus fragile et mystérieuse que la masse de ressources qu'il a espéré avoir à sa disposition. Il nous semble y avoir une grave contradiction entre d'une part militer pour préserver le climat, les écosystèmes et la biodiversité, et d'autre part faire comme si le corps humain et sa propre fécondité pouvaient constituer un monde à part, un empire dans un empire, pour paraphraser Spinoza. Comment peut-on militer pour le respect de la vie, la protection et le bien-être des animaux, en ce compris leurs petits, et dans le même temps permettre d'avorter jusqu'à 18 semaines de grossesse ? Sauf à considérer que la vie d'un foetus de 18 semaines vaut moins qu'une vie animale, n'y a-t-il pas là une incohérence à dénoncer ? La révolution écologique que nous voulons suppose d'accepter que tout est lié, et que le mépris de l'enfant à naître, la violence à l'égard de la femme qui le porte et la destruction de notre maison commune sont les avatars d'un même égoïsme.

    Chaque femme qui fait le choix de l'avortement doit être traitée avec le plus grand respect ; chaque situation est toujours particulière et comporte son lot de difficultés et de peines. Mais nous devons impérativement garder à l'esprit qu'une personne qui avorte est le plus souvent une personne seule face à l'immensité de la tâche qu'est celle d'accueillir un enfant dans ce monde en ébullition. L'extension du délai d'avortement à 18 semaines, c'est par bien des aspects le choix de l'indifférence.

    Nous brisons tous les jours un peu plus la vie qui nous nourrit. N'allons pas jusqu'à nous dissocier de celle que nous engendrons.

    Jean-Baptiste Ghins

    Marie Hargot

    Grégoire Cuchet

    Alix Le Jemtelle

    Fiona Degrave

    Margaux Villebrun

    Marie-Sophie van Kerckhoven

    Priscilla de Hemptinne

  • Le quoc ngu (écriture vietnamienne romanisée) : un don inestimable offert par l’Église catholique au peuple vietnamien

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    L’Église saluée pour son rôle dans la romanisation de l’écriture vietnamienne

    31/10/2019

    La Commission épiscopale sur la culture de la Conférence des évêques du Vietnam (CBCV) a organisé, du 25 au 26 octobre, une conférence au centre pastoral d’Hô-Chi-Min-Ville afin de marquer les quatre cents ans de la création du système d’écriture romanisé de la langue vietnamienne (1618-2018). L’événement a rassemblé de nombreux catholiques et intellectuels vietnamiens, qui ont salué le rôle de leurs ancêtres catholiques et des missionnaires étrangers. Ceux-ci ont permis de créer et développer le « chu quoc ngu » (transcription latine de la langue nationale, accompagnée de nombreux signes diacritiques), qui a contribué à répandre le catholicisme dans le pays.

    Près de deux cents personnes ont participé à une conférence, les 25 et 26 octobre à Hô-Chi-Min-Ville, organisée par la conférence épiscopale vietnamienne à l’occasion des 400 ans de la création du quoc ngu, la transcription latine de la langue vietnamienne (créée en 1618). Parmi les participants se trouvaient de nombreux experts linguistes et historiens, ainsi que des spécialistes de la culture vietnamienne et de l’histoire de l’évangélisation dans le pays. Mgr Joseph Nguyen Chhi Linh, archevêque de Hué, dans le centre du Vietnam, et président de la CBCV, était présent avec cinq autres évêques vietnamiens et des représentants d’autres confessions religieuses. La conférence marquait aussi le centième anniversaire de l’enseignement du chu quoc ngu dans les écoles – le système d’écriture a été autorisé officiellement en 1919. Mgr Joseph Dang Duc Ngan, responsable de la Commission épiscopale sur la culture, rappelle qu’au début du XVIIe siècle, les missionnaires occidentaux se sont associés à leurs collègues vietnamiens et asiatiques afin de créer la première forme d’un système de transcription de la langue vietnamienne, basé sur la grammaire et l’alphabet latins.

    À l’époque, les Vietnamiens utilisaient le chu han (caractères chinois classiques) et le chu nom (un système de caractères basé sur les caractères chinois et inventé par les Vietnamiens). Mgr Ngan explique qu’au début, le système d’écriture romanisé était utilisé afin d’étudier la langue vietnamienne, tandis que les Vietnamiens l’utilisaient pour apprendre les langues étrangères. L’évêque ajoute que les missionnaires étrangers qui avaient des connaissances linguistiques ont beaucoup travaillé pour l’amélioration du système d’écriture, afin de pouvoir prêcher et répandre le catholicisme plus efficacement auprès de la population locale. Le père Alexandre de Rhodes, un jésuite français en mission au Vietnam de 1625 à 1645, a travaillé à la mise au point du quoc ngu. Il est l’auteur de trois ouvrages sur l’alphabet romanisé, dont un dictionnaire trilingue vietnamien-portugais-latin publié à Rome en 1651, ainsi qu’un livre de grammaire vietnamienne et un livre de catéchisme. Le père Dominique Nguyen Duc Thong, rédemptoriste, explique que les missionnaires étrangers et les catholiques vietnamiens ont utilisé le quoc ngu pendant des siècles afin d’intégrer les valeurs catholiques aux traditions nationales, à la culture et à la société vietnamiennes, en développant la littérature nationale (poésie, théâtre, chansons, dictionnaires…).

    Un don inestimable

    Selon le père Tran Quoc Anh, jésuite, le quoc ngu est devenu un permis un moyen efficace de développer la nation vietnamienne et de communiquer avec le reste du monde. Auparavant, la plupart des gens ne savaient ni lire ni écrire, que ce soit en employant les caractères chu han ou chu nom, plus longs à assimiler. Le père Anh ajoute que les œuvres catholiques écrites en quoc ngu ont pu être apprises par cœur facilement par les catholiques vietnamiens illettrés, ce qui a permis de renforcer leur foi et de soutenir l’influence catholique dans la société vietnamienne. Le prêtre affirme ainsi qu’au cours des cinquante années qui ont suivi l’introduction de la foi, en 1615, par les premiers missionnaires étrangers, plus de 320 000 personnes ont embrassé le catholicisme. Il estime que 130 000 catholiques ont sacrifié leur vie au nom de leur foi durant les persécutions religieuses lancées par les autorités locales aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

    Parmi eux, 117 martyrs ont été canonisés en 1988, et un jeune catéchiste laïc, André de Phú Yên, a été béatifié en 2000. Le professeur Quyen Si Bui Van Chuc, spécialiste des langues et cultures asiatiques, explique que la clé de la popularité du quoc ngu vient du fait que le système d’écriture était facile à apprendre, à lire et à écrire. Il ajoute que les intellectuels catholiques se sont efforcés de répandre le nouvel alphabet en dehors des églises et dans toute la société. « Le quoc ngu est un don inestimable qui a été offert par l’Église catholique au peuple vietnamien », assure-t-il. « Les catholiques au Vietnam ont le devoir de le maintenir. » Le père Joseph Trinh Tin Y, secrétaire de la Commission épiscopale sur la culture, invite les Vietnamiens d’aujourd’hui à se montrer reconnaissants envers les missionnaires et leurs ancêtres catholiques pour avoir introduit le quoc ngu au Vietnam. Le prêtre souligne qu’ils ont dette de reconnaissance envers tous ceux qui ont contribué au développement du système d’écriture romanisé.

    (Avec Ucanews, Hô-Chi-Minh-Ville)

  • Bruxelles, 2 novembre : « Le Père Miséricordieux » à Notre-Dame de Stockel : venez nombreux !

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    « Le Père Miséricordieux » à Notre-Dame de Stockel : venez nombreux !

    Des jeunes qui chantent leur Foi dans le Père de Miséricorde, cela ne court pas les rues.  Pourtant vous en rencontrerez des dizaines à Notre-Dame de Stockel, ce samedi 2 novembre à 19h.

    Ils y présenteront une comédie musicale bilingue [avec prompteur] où ils revisiteront de manière interpellante la lumineuse Parabole du Père Miséricordieux (Lc 15, 11-32).  Ce spectacle vous fera pressentir que la Miséricorde du Père dont Jésus nous parle dans cette parabole est toujours d’actualité pour tous, jeunes et moins jeunes.  C’est aussi cette Miséricorde à laquelle sont confrontés les défunts dont l’Église nous propose de nous souvenir chaque 2 novembre.

    Entre 6 et 17 ans, les jeunes de KISI (God’s Singing Kids ; www.kisi.be) vous offriront une comédie musicale de très grande qualité.  Cette joyeuse et talentueuse troupe sera accueillie par les pastorales néerlandophone et francophone de Stockel.  Le Père Benno Haeseldonckx et l’abbé Édouard Marot ont imaginé autour de ce spectacle les « 30 heures de la Miséricorde ».  Depuis le vendredi 1er novembre à midi, à l’issue de la messe solennelle et bilingue de la Toussaint jusqu’au samedi 2 novembre à 16h, le Saint-Sacrement sera exposé.  Venez Le rejoindre et prenez, pourquoi pas ?, une heure d’adoration en vous inscrivant via le Doodle suivant : https://doodle.com/poll/xztg4fkzn39pktwi.

    L’unique représentation de ce magnifique spectacle pour lequel l’entrée est libre, sera jouée dans l’église supérieure de Notre-Dame de Stockel.  Elle se terminera à 21h et sera suivie d’un verre de l’amitié.

    Pendant ce temps comme chaque samedi, dès 18h et jusqu’au lendemain avant la messe de 11h30, des fidèles se seront relayés devant le Saint-Sacrement, à l’initiative de l’infatigable abbé Édouard Marot, afin de prier pour les jeunes, particulièrement en danger chaque week-end en cette nuit du samedi au dimanche... (voir www.ndstockel.be) !

    Venez faire une cure de Miséricorde ce samedi 2 novembre à Stockel et invitez vos amis à faire de même !

    Où : église Notre-Dame de Stockel, rue de l’église à 1150 Bruxelles

    Quand : le 2 novembre 2019 à 19h.

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  • "Pro Europa Christiana" mobilise contre la représentation de "Jeanne d'Arc au bûcher" à la Monnaie

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    "Jeanne d'Arc au bûcher" est au programme de La Monnaie qui nous a habitués à des spectacles provocateurs qui font les délices des spectateurs bobos, tout particulièrement lorsqu'ils sont l'oeuvre de metteurs en scène réputés pour leur goût du scandale comme Romeo Castellucci. "Pro Europa Christiana" a lancé une pétition pour que ce spectacle soit déprogrammé; l'entreprise est sans doute louable mais a fort peu de chances  d'aboutir.

    Jeanne d’Arc dans une pièce obscène et transgenre : STOP !

    Le personnage-symbole de sainte Jeanne d’Arc est à nouveau la cible d’une représentation pornographique, cette fois à Bruxelles ! Une actrice intégralement dénudée prétend la représenter et pousse l’obscénité jusqu’à changer de sexe au cours de la représentation !

    Ça suffit ! Souiller publiquement la figure de sainte Jeanne d’Arc est inacceptable !

    A travers la Pucelle, c’est l’union de la France avec Dieu qui est prise pour cible.

    Réagissez en signant le message ci-dessous adressé au directeur du Théâtre de la Monnaie et au ministre belge des Institutions culturelles fédérales :

    10 352 Signatures

    Depuis le 30/08/19

    Mon message indigné à M. Peter de Caluwe, directeur du Théâtre royal de la Monnaie, et à M. Didier Reynders, ministre belge des Institutions culturelles fédérales

    Insulter sainte Jeanne d’Arc, c’est insulter Dieu et la France !

    Monsieur le Directeur, Monsieur le Ministre,

    Une version dénaturée de l’oratorio dramatique « Jeanne au bûcher » de Claudel et Honegger est programmée au Théâtre royal de la Monnaie du 5 au 11 novembre prochains.

    Au début de la pièce, un homme incarne la sainte, avant de se transformer en une femme hystérique entièrement nue. Pour le metteur en scène, Romeo Castellucci, il s’agit de « s’insurger contre les symboles, contre l’hagiographie, contre la commémoration nostalgique de l’histoire et contre la célébration de l’héroïne céleste ».

    Monsieur le Directeur, Monsieur le Ministre, souiller publiquement la figure de sainte Jeanne d’Arc est inacceptable ! Je vous demande l’annulation immédiate de ce spectacle obscène et offensant pour les chrétiens. 

    Veuillez croire, Monsieur le Directeur, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma vigilante considération

    (Pour signer, remplissez le formulaire ICI)

    La Féderation Pro Europa Christiana s'est associée à plusieurs associations pour promouvoir cette pétition.

  • "Soif" d'Amélie Nothomb : quand le roman est médiocre...

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    D'Henri Quantin sur aleteia.org :

    À propos du dernier Nothomb : pitié pour le roman !

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    29 octobre 2019

    Le dernier roman d’Amélie Nothomb, consacré à la passion de Jésus, a suscité beaucoup d’intérêt. Mais un roman se juge d’abord à sa qualité littéraire. Les grands écrivains chrétiens — Bloy, Maritain, Bernanos — l’ont toujours dit : l’art du roman est d’abord l’art du roman. Quand un écrivain parle de Jésus, il y a tout lieu de se réjouir, mais quand le roman est médiocre, c’est médiocre.

    Ce n’est pas un Évangile, mais cela aurait pu être une bonne nouvelle : Jésus au cœur de la rentrée littéraire. Le nouveau roman d’Amélie Nothomb, Soiffait parler le Christ à la première personne, au cours de son chemin de croix. Le livre a emporté quelques suffrages chez les catholiques. On pourrait s’en réjouir si cela signifiait la fin des critères exclusivement moraux ou théologiques pour juger une œuvre d’art. Cent ans après les belles pages de Léon Bloy contre le best-seller de l’abbé Bethléem, Romans à lire et romans à proscrire (1904), le temps des bons points de vertu attribués à un auteur peut sembler révolu.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • "ô Pachamama, bonne mère, sois propice..." (prière proposée par la Conférence des évêques d'Italie)

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    La prière à Pachamama de la Fondation des missions des évêques italiens

    Une prière à Pachamama, la « Terre Mère » vénérée par des tribus indigènes telles que les Aymaras et les Quechua dans les Andes mais aussi dans les plaines du nord de l'Argentine et au Brésil, près de la Bolivie et du Pérou, se trouve en bonne place dans un livret officiel de la Fondazione Missio de la Conférence des évêques d'Italie.

    Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits

  • Selon Messori, tant d'évêques en désaccord avec François auraient peur de le dire

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    De LifeSiteNews.com, en traduction rapide :

    L'intervieweur papal: Il y a tant d'évêques qui ne sont pas d’accord avec François mais qui ont "peur" de le dire

    28 octobre 2019

    Vittorio Messori, célèbre converti italien, journaliste et intervieweur de deux papes, a accusé le pape François d'avoir «touché à la doctrine», d'avoir «mis la main sur ce que le pape devrait plutôt défendre». "Cela a été dit dans une interview plus large, lundi, dans le média italien 'La Verità' à l'occasion de la réédition du livre qu'il a écrit après sa conversion 'Jesus Hypotheses'. En septembre dernier, dans un entretien similaire sur 'La Fede Quotidiana', il a déclaré: «L'Église n'est pas de Bergoglio ou des évêques, mais seulement du Christ.»

    Une interview avait été accordée avant le Synode Amazonien, soulignant les préoccupations déjà exprimées concernant l’agenda du Synode. L’autre est parue après trois semaines de terribles nouvelles en provenance de Rome, mais n’a enregistré aucune réaction de Messori face aux événements plus spectaculaires entourant le synode, tels que le culte de la «Pachamama» dans les jardins du Vatican.

    Il a évoqué l'incapacité du pape François à "défendre la doctrine" en le désignant comme "le premier pape qui semble souvent donner une lecture de l'Évangile qui ne respecte pas la Tradition".

    Vittorio Messori a toutefois rappelé que «l'Église ne faillira pas».

    Messori est bien connu en Italie et dans le monde pour son entretien avec le pape Jean-Paul II (Crossing the Treshold of Hope). Avec le futur pape Benoît XVI, il a publié un autre entretien complet, le 'rapport Ratzinger'.

    Né dans une famille rationaliste et agnostique, il a connu une conversion stupéfiante en lisant le Nouveau Testament lorsqu'il était un jeune homme de 23 ans. Il est devenu un journaliste respecté qui écrit fréquemment sur des questions religieuses. Il a déclaré à 'La Fede Quotidiana' qu'il n'était pas permis de critiquer le pape François dans «l'Église de la miséricorde», après avoir personnellement fait l'objet de pressions auprès du Corriere della Sera pour qu'il cesse sa collaboration après un tel article.

    Voici la partie de l'interview de Messori accordée à 'La Verità' du 28 octobre où il parle du pape François:

    «Aujourd'hui, avec Bergoglio, nous avons l'impression qu'ils veulent mettre la main sur la doctrine d'une manière ou d'une autre. Le pape est le gardien du depositum fidei. Après le Concile, les trois grands papes, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, ont considérablement modernisé l'esprit avec lequel lire et vivre l'Évangile, mais ils ne se sont jamais permis de toucher à la doctrine », a-t-il déclaré.

    Interrogé sur le pape François, il a répondu:

    «On a l'impression que Bergoglio met la main sur ce que le pape devrait plutôt défendre. La doctrine, telle qu'elle s'est développée en 2 000 ans d'études, a été confiée au pape qui doit la défendre et non la changer. Aujourd'hui, nous avons l'impression que c'est précisément ce qui se passe et que cela inquiète particulièrement les croyants. Le même Bergoglio a récemment reconnu que certaines personnes méditaient un schisme. Il déclare également qu'il n'a pas peur de cela. "

    Interrogé sur son "sentiment personnel" à ce sujet, il a déclaré:

    "Certes, il n'y aura pas de schisme, mais l'inquiétude est forte car nous sommes confrontés au premier pape qui semble souvent donner une lecture de l'Évangile qui ne suit pas la Tradition."

    Le 17 septembre, Vittorio Messori a confié à La Fede Quotidiana:

    «Je vois que beaucoup de catholiques sont concernés; certains sont même désespérés. En tant que croyant, cependant, je me souviens que l'Église n'est pas une entreprise, une multinationale ou un État. En bref, elle ne peut pas échouer. Bien sûr, il y a des raisons d’alarme: je pense, par exemple, au prochain Synode Amazonien et aux erreurs qui y sont liées. Je ne sais pas ce qu'ils veulent réaliser, probablement le mariage de prêtres. Cependant, je suis inquiet, mais pas désespéré, car l’Église n’est ni de Bergoglio ni des évêques, mais seulement du Christ et il la gouverne avec sagesse. Les forces du mal ne l'emporteront pas. "

    «Pensez-vous qu'il existe une certaine confusion fondamentale?» A demandé le journaliste Bruno Volpe.

    «Oui, c'est présent, et cela attriste et déroute. Mais je pense qu'à la fin, le Père interviendra. Dieu dépasse notre capacité limitée de voir les choses. "

    A la question: "Pensez-vous qu'il existe une sorte de conformisme, même dans les médias, à propos du pape François?", Messori répond :

    «Le conformisme auquel vous faites référence existe bel et bien. Mais c'est palpable même au sein de l'Eglise. Il est déconcertant que seuls deux ou trois cardinaux nonagénaires s’expriment et protestent. Il y a tellement d'évêques et même de cardinaux avec qui je parle en privé qui lèvent la main pour montrer leur désaccord, mais ils ont peur, ils ne disent rien, ils se taisent. Nuire au pape est découragé depuis 2000 ans, mais cette tendance s’accentue aujourd’hui et l’on peut clairement en faire l’expérience directe. Ils disent que c'est l'Eglise de la miséricorde, mais l'est-ce vraiment? Ceux qui commandent ne tolèrent aucune voix critique. Dans le Corriere, j’ai écrit un article poli dans lequel je posais des questions, formulais des réflexions, et j’ai été couvert d’insultes, notamment de la part de certains médias catholiques. Un comité a été formé pour demander au Corriere de mettre fin à ma collaboration. Ce comité ressemble - pour utiliser une expression à la mode - au "lys magique" [équipe de proches supporters de l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi] du pape. Où est la cohérence avec l'affirmation selon laquelle il s'agit de l'Eglise de la miséricorde, du dialogue ouvert et loyal, de la parresia? Je suis inquiet, comme je l'ai dit, mais pas désespéré. Le Christ n'abandonne pas son Eglise.

  • La longue marche des catholiques de Chine

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    Du blog de la Lettre d'Information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" :

    Catholiques de Chine : la longue marche

    Yves Chiron, La longue marche des catholiques de Chine, Artège, 334 p., 17,90 €

    Spécialiste de l'histoire de l’Église, Yves Chiron est l'un des connaisseurs les plus avertis des catholiques chinois. Ils sont aujourd'hui dix millions. Le christianisme n'est pas une réalité neuve dans ce grand pays qui a été évangélisé dès le VIIe siècle, suite à des vagues successives de missionnaires – franciscains, jésuites, lazaristes etc. Le premier évêque chinois fut sacré en 1685. Mais les persécutions ne manquèrent pas... et n'appartiennent hélas pas au passé. Le régime communiste utilise tous les moyens pour effacer toute trace de foi : élimination physique, emprisonnement dans des camps de travail ou de « rééducation », destruction d'églises, création d'une Église nationale séparée de Rome (l'Association patriotique catholique chinoise) tandis que l’Église catholique tentait de survivre dans la clandestinité. Des démarches ont été entreprises entre Rome et Pékin pour rapprocher les deux Églises. Un « accord provisoire » a été signé en 2018, critiqué par le cardinal Zen (ancien évêque de Hong Kong), avec qui Yves Chiron a pu s'entretenir. Le chemin de croix des chrétiens chinois n'est pas terminé...

  • La fin de l'Eglise tridentine ou la fin du catholicisme tout court ?

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur Metablog :

    Réponse à Isabelle de Gaulmyn sur l'Amazonie

    C'est la fin des saints prêtres... Le responsable de Tradinews a repris sur son site un article de La Croix, signé Isabelle de Gaulmyn, envoyée permanente de ce journal dans la bonne ville de Rome, sur la signification du synode pour l'Amazonie, dont la clôture en grande pompe a eu lieu dimanche. On sait que cette nouvelle institution du synode consiste avant tout à être une courroie de transmission entre le pape et l'épiscopat mondial. Même s'il porte sur l'Amazonie, il a lieu à Rome, avec 250 évêques triés sur le volet et c'est le pape qui en a supervisé les projets (instrumentum laboris) et qui va en écrire la conclusion. Il est donc peut-être un peu tôt pour en parler.

    Mais on sait depuis le Concile Vatican II que, dans le gouvernement de l'Eglise, les impressions, le vécu, les recensions journalistiques sont plus importantes que les écrits. En ce sens l'article d'Isabelle de Gaulmyn indique d'ores et déjà la direction herméneutique que j'appellerais volontiers "conciliaire" pour ce synode. Elle reprend d'ailleurs, sans en donner les référence, une expression qui a déjà servi pour le concile Vatican II : "C'est la fin du tridentinisme". Giuseppe Alberigo, instigateur d'une massive Histoire de Vatican II en plusieurs volumes, définissait ainsi son approche de Vatican II ; le Père Congar a souvent repris cette formule. Isabelle de Gaulmyn réutilise, à son tour, l'expression en la présentant comme toute nouvelle, en tout cas sans nous en offrir la traçabilité. La réémergence de ce tridentinisme, qui, si l'on comprend bien Isabelle de Gaulmyn, ne serait pas mort à Vatican II, comme le voulait Alberigo et Congar, mais bien au récent synode sur l'Amazonie, indique quelque chose comme une révolution à l'oeuvre.

    Quelle révolution ? "la révolution silencieuse". Laissons Isabelle de Gaulmyn nous en parler. Mais surtout laissons lui dire ce qu'a été le concile de Trente (1545-1575) pour elle...

    "Nous sommes encore, consciemment ou pas, largement tributaires de ce Concile, qui date pourtant du XVIe siècle. Visant à conforter une religion mise à mal par les pouvoirs des princes et la Réforme de Luther, le concile de Trente a en effet structuré le catholicisme autour de la figure du prêtre. Le clerc, célibataire, devient alors le pivot central. Il concentre sur sa personne toutes les fonctions sacrées, à partir de l’Eucharistie et de la confession. Cet imaginaire du prêtre idéal, le «  saint prêtre  » identifié au Christ, placé au-dessus des fidèles, condamnés eux à n’être qu’un simple troupeau de brebis bien dociles, a profondément marqué les mentalités de tous les catholiques, et largement favorisé le «  cléricalisme  » ambiant, y compris chez les laïcs."

    Si l'on comprend bien notre journaliste, grâce au synode nous touchons enfin à "la fin des saints prêtres", ces personnes enveloppées de leur saint étui, vêtues de noir et qui ont engendré le cléricalisme partiout où elles passent. Décidément "la cléricalisme, voilà l'ennemi". Le prêtre "célibataire, pivot central de la communauté" a enfin dit son dernier mot : merci l'Amazonie. Quant aux laïcs, ils ne sont plus condamnés à être les moutons du bon pasteur (cf. Jean 10). Ils vont pouvoir commander à leur tour. Commander quoi ? Pour aller où ? Ce n'est pas dit. Mais ce qui apparaît dans le discours d'Isabelle de Gaulmyn, c'est une Eglise dans laquelle enfin le peuple commande. Avec un peu de retard à l'allumage l'Eglise fait sa Révolution de 89. Le "tiers-état des fidèles" va pouvoir prendre sa revanche. Le cardinal Suenens, en ce temps là, souhaitait que Vatican II fut 89. En réalité, il aura fallu attendre les Amazoniens, nouveaux sans culotte, pour que le déclic se produise partout dans l'Eglise et qu'on enterre en grande pompe le tridentinisme.

    Le tridentinisme ? Et si ce terme qui sent bon l'universitaire en mal d'inspiration ne signifiait pas tout simplement le catholicisme ? Isabelle de Gaulmyn nous donne envie de conclure ainsi. Jugez-en :

    "En demandant la possibilité pour l’Amazonie d’ordonner prêtres des hommes mariés, en envisageant la création de nouveaux «  ministères  » (c’est-à-dire de responsabilités au sein des paroisses ou diocèses), avec même la reconnaissance d’un ministère pour «  les femmes qui dirigent les communautés  », en exigeant enfin de rouvrir le débat si explosif sur le diaconat féminin, les évêques du Synode ont clairement signé la fin d’un modèle, celui qui est issu du concile de Trente et de près de cinq siècles de catholicisme".

    Couper avec "cinq siècles de catholicisme", en créant une nouvelle structure, de nouveaux ministères, en mettant des femmes aux commandes et en limitant le rôle du prêtre autant que le rôle des sacrements dont il ne serait que le distributeur : la vision est audacieuse. Elle consiste à doubler ce que le pseudo-Denys appelait la hiérarchie ecclésiastique, en inventant toutes sortes de chaînes de commande humaines, fondées sur tous les charismes imaginables. Au fond, le projet est celui d'une Eglise plurielle, dans laquelle chacun et chacune pourront se vanter d'être les chefs, en revendiquant "un ministère". On confondra ainsi la chaîne ministérielle instituée par le Christ et les chaînes charismatiques, souvent humaines, trop humaines. L'Eglise née d'un tel bazar aura coupé non seulement avec cinq siècles de catholicisme mais avec le Christ lui-même, en perdant sa légitimité.

    Je crois qu'il faut bien distinguer cette "Eglise bazar", dans laquelle l'autorité n'est plus quelque chose de sacré, de hiérarchique, mais une invention du peuple en quête de représentants d'avec l'Eglise catholique, la nôtre, qui, maronite, uniate ou convertie de l'anglicanisme, ordonne déjà prêtres des viri probati et s'apprête à en ordonner d'avantage, tant le manque de prêtres a été une conséquence assurément non souhaitée mais tragique du concile Vatican II. Autant la vision d'avenir d'Isabelle de Gaulmyn n'a aucune légitimité chrétienne, autant l'ordination sacerdotale des viri probati a eu lieu à un moment dans l'Eglise latine. Souvenez vous ces hommes d'âge mûr qui avaient élevé leurs enfants et qui, hauts fonctionnaires à la retraite, devenaient prêtres, puis évêques, ils ont sauvé la chrétienté romaine face aux barbares ariens.

    Qui dit que l'Eglise, essorée par la terrible crise post-conciliaire, n'aura pas besoin un jour, en Amazonie ou en Europe, de semblables acolytes, rendus plus nombreux par l'allongement de la durée de vie ? Mais encore faut-il que cette ouverture, que cette possibilité à la fois ancienne et nouvelle ne signifie pas la disparition du célibat ecclésiastique, la désacralisation du sacerdoce, la naissance d'une nouvelle hiérarchie non sacrée (non christique) dans l'Eglise, bref le grand bazar décrit avec lyrisme par Isabelle de Gaulmyn et qui représenterait, pour l'Eglise du Christ, non seulement une nouveauté mais une chimère, au sens génétique du terme : un être né du croisement impossible entre l'Eglise et le monde, qui serait vraisemblablement un mort-né. Précisons-en l'image : quelque chose comme un évangélisme catholique...

  • L'Association Médicale Mondiale (AMM) réaffirme son opposition à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté

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    LES MÉDECINS DU MONDE CONFIRMENT LEUR OPPOSITION À L'EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    28 octobre 2019

    Samedi 26 octobre, l'Association Médicale Mondiale (AMM) a réaffirmé son opposition constante à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté (cf. L’association médicale mondiale toujours fermement opposée à l’euthanasie et au suicide assisté). Elle a indiqué dans un communiqué qu’elle réitérait « son ferme attachement aux principes de l'éthique médicale », mais aussi « que le plus grand respect doit être maintenu pour la vie humaine ». Par conséquent, l'AMM « est fermement opposée à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté ». Cette déclaration, adoptée lors de son Assemblée annuelle à Tbilissi en Géorgie, est le fruit d’une enquête menée auprès de médecins et de non-médecins du monde entier.

    « Aucun médecin, souligne la nouvelle Déclaration, ne devrait être contraint de participer à l'euthanasie ou au suicide assisté, et aucun médecin ne devrait être obligé de prendre des décisions liées à cette fin ». Elle indique aussi, à propos du refus de l’acharnement thérapeutique, que « le médecin qui respecte le droit fondamental du patient de refuser un traitement médical n'agit pas de manière contraire à l'éthique en renonçant ou en refusant des soins non désirés, même si le respect d'un tel souhait entraîne la mort du patient ».

    La Déclaration révisée définit l'euthanasie comme étant l’acte d’« un médecin qui administre délibérément une substance mortelle ou qui intervient pour causer la mort d'un patient ayant la capacité de prendre des décisions » le concernant.

    Le suicide médicalement assisté correspond aux cas où, « à la demande volontaire d'un patient ayant une capacité de décision, un médecin permet délibérément à un patient de mettre fin à sa vie en lui prescrivant ou en lui fournissant des substances médicales dans l'intention d'entraîner la mort ».

    Pour le Dr Frank Ulrich Montgomery, Président de l'AMM : « Ayant tenu des conférences consultatives impliquant tous les continents du monde, nous pensons que cette formulation révisée est en accord avec les points de vue de la plupart des médecins du monde ».

  • Le mariage des prêtres : la réforme inutile

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    D'Ivan Rioufol sur son blog (le Figaro) :

    Mariage des prêtres : la réforme inutile

    L’Eglise a-t-elle pour vocation d’épouser l’air du temps ? Sûrement pas ! L’esprit moderne, qui suit le vent, applaudit la perspective ouverte par le pape François d’ordonner prêtres des hommes mariés. Le synode sur l’Amazonie, achevé ce week-end au Vatican, a donné son feu vert à cette possibilité, réduite pour l’instant à la seule évangélisation de ce territoire d’Amérique du sud. Mais François n’exclut pas la possibilité, après consultation des épiscopats catholiques, d’étendre la réforme à tous les pays. Pour ma part, je trouve cette perspective critiquable et dangereuse. En effet, elle remet en cause un des fondements du sacerdoce chrétien, construit sur le célibat du prêtre, à l’image de ce que fut la vie de Jésus. Une fois de plus, hélas, je ne me reconnais pas dans ce pape trop souvent superficiel dans ses analyses et démagogique dans ses solutions. Observer l’Eglise malade flatter les réformistes, vus comme des sauveurs, vient contredire l’anticonformisme qui reste le message chrétien quand il incite à se maintenir à contre-courant des modes passagères. Comme le rappelle le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation pour les Evêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, ce lundi dans Le Figaro, renoncer au célibat serait ignorer la tradition de l’Eglise latine, "qui remonte aux temps apostoliques". Mrg Ouellet rappelle que le célibat "est l’état même de la vie de Jésus Christ pour signifier sa qualité d’époux de l’humanité".

    Il est faux de dire ou de laisser croire que la crise des vocations catholiques serait due à l’obligation de célibat des prêtres. Une semblable pénurie touche les pasteurs protestants, en dépit du fait qu’ils peuvent se marier. Le pape propose un remède qui ne correspond pas aux symptômes de la déchristianisation. Il prend même le risque d’accélérer ce phénomène en cédant aux idéologues du bougisme, qui brouillent les symboles et les vident de leur substance. Comme le remarque le cardinal Robert Sarah, papabile originaire de Guinée, dans son dernier livre (1) : "Il serait méprisant vis-à-vis des habitants de l’Amazonie de leur proposer des prêtres de "deuxième classe"". Le cardinal écrit : "Dans un élan missionnaire, si chaque diocèse de l’Amérique latine offrait généreusement un prêtre pour l’Amazonie, cette région ne serait pas traitée avec autant de mépris et d’humiliation à travers la fabrication de prêtres mariés, comme si Dieu était incapable de susciter dans cette partie du monde des jeunes généreux et désireux de donner totalement leurs corps et leurs cœurs, toute leur capacité d’aimer et tout leur être dans le célibat consacré". C’est un vrai débat de fond que pose la perspective d’un renoncement de l’Eglise au célibat. Il serait utile que les opposants à ce projet osent davantage faire entendre leurs réserves. Oui, ce pape mérite bien des critiques.

    (1) Le soir approche et déjà le jour baisse, avec Nicolas Diat (livre déjà cité) Fayard