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Débats - Page 23

  • La Lettre du pape François sur la littérature et l'éducation; un commentaire

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    De Miguel Cuartero sur son blog via korazym.org :

    Lettre du pape François sur la littérature et l'éducation; un commentaire

    Mais immédiatement, dans le premier paragraphe, il explique que cela s'applique non seulement aux séminaristes mais également à tous les chrétiens. Voici donc la Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation (17 juillet 2024) ICI ] adressée aux séminaristes mais aussi aux formateurs et à tous les chrétiens, publiée en huit langues sur le site du Vatican.

    Le Pape affirme que pour entrer en dialogue avec la culture contemporaine, il faut se consacrer à la littérature. En effet, il ne suffit pas d'apprendre un christianisme « loin » des gens, mais il faut toucher la chair des hommes et des femmes. En ce sens, explique le Souverain Pontife, la littérature rapproche les chrétiens de la vérité sur l'homme, du « cœur de la culture » et du « cœur de l'être humain », en les épargnant de lectures abstraites à des années-lumière du monde.

    On voit clairement une référence à la théologie qui, pendant de nombreuses années, au cours de ce pontificat, a été désignée à plusieurs reprises comme une science abstraite et - à leur tour - les théologiens comme des rats de bibliothèque, enfermés dans leur raisonnement froid et raréfié.

    Donc plus de romans (anciens ou nouveaux, c'est égal) et moins de théories ; plus de littérature et moins de théologie ; plus de récits et moins de dogmatique. Le Pape se souvient de l'époque où plutôt que d'imposer à ses étudiants le Cid (poème épique classique de la littérature espagnole), il leur laissait lire Garcia Lorca [1], ce que les étudiants préféraient et qui leur convenait davantage. Parfois, un roman est aussi un bon substitut à la prière, affirme le Pontife, lorsque la prière est difficile à cause d'une crise ou d'une lourdeur d'esprit.

    Rien à dire sur l'invitation à redécouvrir et relire les classiques de la littérature. Il s’agit d’une richesse incontournable que peu de gens parviennent malheureusement à exploiter. Ce qui me laisse perplexe, c'est que dans le contexte actuel, dans l'environnement culturel dans lequel nous baignons, le Souverain Pontife prend la peine de demander, presque en suppliant, aux séminaristes de se tourner vers le roman pour devenir plus humains, plus créatifs, acquérir un vocabulaire plus large et lutter contre la corrosion cérébrale.

    À mon avis, le contexte culturel actuel est en fait configuré comme une guerre, une guerre culturelle, dans laquelle le christianisme (non pas les « religions », mais le christianisme) est constamment attaqué et tourné en dérision par une idéologie de plus en plus omniprésente. Les Jeux Olympiques de Paris en ont été un exemple clair [2] , au point de provoquer des protestations d'une partie du monde politique, mais surtout de la part des citoyens ordinaires, du monde laïc et des représentants et dirigeants d'autres religions pour invoquer le respect du christianisme et des valeurs chrétiennes (Susanna Tamaro a défini le rite d'ouverture des jeux comme « les funérailles de l'éthique » ICI ] ). Il faut dire que François n'a fait aucun commentaire à ce sujet, alors que le Saint-Siège s'est exprimé très tardivement dans une courte note [3] .

    Bref, le contexte dans lequel nous vivons est désormais clairement hostile aux chrétiens. L’avenir ne s’annonce pas rose. Sommes-nous préparés à cela ? Nos bergers le sont-ils ? Les futurs bergers le seront-ils ? Il y a beaucoup d'inquiétude et aussi la fatigue de devoir tout supporter ou de se sentir continuellement étiqueté comme rétrograde ou théoricien du complot (comme l'auteur semblera évidemment l'être). L'invitation à tout confier à la littérature pour mieux comprendre et dialoguer avec le monde - de la part du Souverain Pontife, chef de l'Église et pasteur des catholiques dispersés dans le monde - semble pour le moins surprenante.

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  • Le pape et les immigrés, de bonnes intentions mais des jugements erronés

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ : 

    Le pape et les immigrés, de bonnes intentions mais des jugements erronés

    La vibrante catéchèse de mercredi sur le drame des migrants a fait du bruit. Mais l'appel touchant à prendre ses responsabilités face à la souffrance de tant de personnes a malheureusement été contrebalancé par une série d'« excommunications » et de jugements politiques fondés sur des visions idéologiques et de mauvaises informations.

    30 août 2024

    Il est impossible de ne pas être impressionné par la catéchèse imprévue du pape François lors de l'audience de mercredi dernier. « Mer et déserts »  était le titre de la communication du Vatican et le thème était évidemment les migrants, leurs souffrances, leurs aspirations, leurs vies brisées : “Et quand je dis ”mer', dans le contexte des migrations », a déclaré le pape François, « je veux dire aussi océan, lac, fleuve, toutes les masses d'eau traîtresses que tant de frères et de sœurs de toutes les parties du monde sont contraints de traverser pour atteindre leur destination. Et le désert n'est pas seulement celui du sable et des dunes, ou celui des rochers, mais aussi tous ces territoires inaccessibles et dangereux, comme les forêts, les jungles, les steppes où les migrants marchent seuls, abandonnés à eux-mêmes ». 

    C'est un discours qui sera probablement l'un des plus importants de son pontificat, la synthèse de ses arguments autour de son thème principal. On saisit la participation sincère au drame qui concerne au moins 400 millions de personnes dans le monde ; un appel profond et sincère à notre humanité trop souvent engagée dans des jugements idéologiques qui masquent une réelle indifférence à la douleur d'autrui. Mais les commentaires dans les grands journaux avec lesquels ce discours a été accueilli montrent à quel point même ceux qui ont la bouche pleine d'accueil sont idéologiques, soucieux de lire le discours du Pape comme une simple attaque contre le gouvernement Meloni. (...)

    Pour en revenir au discours du pape, il est certainement important que les histoires personnelles de souffrance, de violence et de mort évoquées percent l'armure des réponses toutes faites sur cette urgence mondiale. Cependant, certains aspects de ce discours, les conclusions que le pape tire, ne sont pas en phase et réduisent tout à un horizon politique et moralisateur qui ne peut en aucun cas être partagé.

    Tout d'abord, le phénomène migratoire lui-même, qui est complexe et que l'on réduit plutôt aux migrants illégaux qui, on l'aura compris, devraient tous être accueillis sans états d'âme, indépendamment de toute autre considération. Pourtant, les données nous indiquent que l'idée selon laquelle ces personnes fuient « les guerres, la violence, les persécutions et de nombreuses calamités » est trompeuse. Si tel était le cas, elles auraient toutes droit au statut de réfugié ou en tout cas à une protection internationale, et elles n'auraient même pas besoin de s'engager dans des voyages très longs et incertains, au péril de leur vie, pour atteindre l'Europe. En réalité, si nous examinons les données, nous constatons que la plupart d'entre eux migrent depuis des pays qui ne sont ni en guerre ni victimes de persécutions ou de violences. Les données de notre ministère de l'intérieur, mises à jour hier et concernant les débarquements d'immigrants irréguliers, nous indiquent que du 1er janvier 2024 à aujourd'hui, sur les 41 181 personnes qui ont débarqué en Italie, seuls 20 % environ proviennent de pays en guerre ou de pays où règne une dictature impitoyable. Parmi les six premiers pays en termes de nationalité des immigrants, pas moins de cinq (Bangladesh, Tunisie, Égypte, Guinée et Pakistan), qui représentent 50 % du total des arrivées, n'ont pas de situation justifiant la demande du statut de réfugié.

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  • Débats synodaux : « L'Afrique ne défend pas une position culturelle. L'Afrique défend l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans » (l'archevêque Andrew Nkea Fuanya)

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    D'Agnes Aineah sur aciafrica :

    Le « non véhément » de l'Afrique sur les sujets brûlants que sont les femmes diacres et les LGBTQ est guidé par les Écritures et les enseignements de l'Église

    26 août 2024

    L'archevêque de l'archidiocèse catholique camerounais de Bamenda a réfuté les affirmations selon lesquelles l'Église en Afrique n'est influencée que par la culture lorsqu'elle prend position sur des sujets controversés, en particulier ceux soulevés dans le Synode pluriannuel sur la synodalité en cours, que le pape François a prolongé jusqu'en 2024, la première phase, du 4 au 29 octobre 2023, s'étant achevée par un rapport de synthèse de 42 pages.

    Selon l'archevêque Andrew Nkea Fuanya, le « non véhément » de l'Afrique sur des sujets brûlants tels que la sensibilisation des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres et des queers (LGBTQ) et l'ordination de femmes diacres a été guidé par l'Écriture et les enseignements de l'Église catholique, et « pas purement » la culture du continent, qui, selon lui, a été décrite comme « inférieure ».

    Dans sa présentation lors de la session du 23 août des palabres synodales hebdomadaires en cours, Mgr Nkea a rappelé les réunions que les délégués africains au Synode sur la synodalité ont tenues avant la première phase du Synode, au cours desquelles, selon lui, les participants ont parlé d'une seule voix sur les sujets qu'ils ont repris de l'Instrumentum Laboris, le document de travail du Synode.

    « Lorsque nous nous sommes rendus au synode, il était clair que l'Afrique devait prendre en charge son propre destin. Nous savions que nous devions faire entendre notre voix dans la première phase du Synode », a déclaré Mgr Nkea, ajoutant qu'en faisant entendre la voix de l'Afrique, les délégués ont clairement indiqué que le continent “ne parlait pas uniquement d'un point de vue culturel”.

    « L'Afrique a parlé à partir des traditions de nos pères et des enseignements de l'Église », a-t-il déclaré lors de l'événement organisé par le Réseau panafricain de théologie et de pastorale catholiques (PACTPAN) en collaboration avec la Conférence des Supérieurs Majeurs d'Afrique et de Madagascar (COMSAM).

    L'archevêque catholique camerounais a ajouté : « En présentant nos points au Synode, nous ne voulions donc pas être perçus comme présentant des points de l'Afrique en raison de la culture dont nous sommes issus. Notre position n'avait rien à voir avec la culture ; il s'agissait de fidélité à la vérité, de fidélité à ce que le Christ a enseigné. Il s'agit de la fidélité à ce que les apôtres ont transmis aux générations suivantes ».

    Alors que les délégués africains se préparent pour la session du 2 au 29 octobre 2024 à Rome, ils chercheront toujours à être guidés à la fois par la doctrine de l'Église et par l'Écriture. 

    « L'Afrique va parler d'une seule voix au nom du peuple africain à partir de deux perspectives », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »Nous ne croyons donc pas à l'idée que les gens nous disent que nous argumentons à partir de la culture. Et que nous venons d'une culture qui est encore en développement, et que c'est pour cela que nous ne comprenons pas certaines choses ».

    S'adressant aux organisateurs des palabres qui visent à approfondir la compréhension du rapport de synthèse, l'archevêque catholique a déclaré : « Théologiens, vous devez nous dire si le cerveau africain est inférieur lorsqu'il s'agit de réfléchir à la culture et à la civilisation africaines ».

    L'Ordinaire local de Bamenda, qui est également président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (NECC), a souligné que « la théologie est la théologie » et que « l'argumentation est l'argumentation », indépendamment de la supériorité culturelle. 

    Il a défendu la position des délégués africains au Synode sur la synodalité sur la question du « mariage des homosexuels », qui, selon lui, a été soulevée dans les conversations synodales à Rome, en ajoutant : « L'Afrique ne défendait pas une idée culturelle. L'Afrique défendait l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans ».

    « Lorsque nous avons commencé à discuter de l'idée de bénir les unions homosexuelles, la position de l'Afrique lors des discussions a été un non véhément », a souligné Mgr Nkea. Il a ajouté que les arguments des évêques catholiques africains étaient fondés sur ce que la Bible dit des relations sexuelles entre personnes du même sexe.

    En ce qui concerne les mariages entre personnes du même sexe, il a déclaré que l'Afrique avait également « rejeté avec véhémence » Fiducia Supplicans, le document publié quelques mois après la première session de la réunion synodale à Rome.

    « Nous retournons à la deuxième session avec le même rejet véhément de ce document », a-t-il déclaré à propos de la déclaration publiée par le Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi, qui autorise la bénédiction des “couples de même sexe” et des couples dans d'autres “situations irrégulières”. 

    Sur la question de l'ordination des femmes, qui est également l'un des sujets brûlants des conversations du Synode sur la synodalité, l'archevêque catholique, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Mamfe au Cameroun en tant qu'évêque coadjuteur en août 2013, a déclaré : « Notre Église a une tradition ».

    Il a indiqué que l'une des questions auxquelles l'Afrique a répondu par un non véhément lors du synode en cours sur la synodalité est l'utilisation de la « tente », ajoutant qu'en Afrique, l'Église est considérée comme une famille de Dieu. 

    « Nous venons d'un continent brisé, d'un continent où tout le monde vient pêcher, mais où les habitants n'ont pas de poisson à manger. C'est un continent brisé, meurtri. C'est un continent qui a été harcelé et découragé, et pourtant, ce continent ne voit des tentes qu'à l'arrière-plan, lorsque nous courons partout en portant des boîtes sur nos têtes en tant que réfugiés », a déclaré l'archevêque Nkea.

    Et de poursuivre : « Nous ne courons pas en tant que réfugiés dans l'Église catholique et, par conséquent, les tentes ont pour nous une signification très péjorative. Pour nous, les tentes signifient des réfugiés qui courent, poursuivis par des prédateurs et par ceux qui veulent voler nos richesses. Nous avons rejeté la tente ».

    « L'Afrique est une famille. L'Église reste une famille de Dieu, et nous continuons à promouvoir cette idée de l'Église comme famille de Dieu », a-t-il ajouté. 

    L'archevêque de Bamenda depuis février 2020 a souligné que la position de l'Afrique sur les questions controversées dans le Synode sur la synodalité en cours n'a rien à voir avec la politique.

    « Nous, les évêques et les membres qui ont participé au synode, n'envisageons rien dans l'optique de créer une Église africaine », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »L'Église est l'Église du Christ. Et je pense que nous devons nous opposer aux politiciens qui nous disent qu'il est temps de créer une Église africaine ».

    La palabre africaine du 23 août, 12e conférence virtuelle hebdomadaire réunissant des théologiens africains, des membres du clergé, des religieux et religieuses et des laïcs, était organisée sous le thème « Critères théologiques et méthodologies synodales comme base pour un discernement partagé des questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées ».

    L'archevêque Nkea a prononcé l'allocution sur le thème, en se concentrant sur les raisons pour lesquelles l'Afrique devrait s'exprimer d'une voix claire sur les sujets brûlants et les questions controversées, non seulement lors du Synode sur la synodalité en cours, mais aussi au-delà. 

    Dans une note conceptuelle communiquée à ACI Afrique avant la palabre du 23 août, les organisateurs de l'événement ont déclaré que les participants « aborderaient courageusement certaines des questions morales contestées qui ont été soulevées au cours des deux dernières années, depuis que la conversation synodale a commencé en Afrique ».


    Agnes Aineah est une journaliste kenyane ayant une expérience dans le domaine du numérique et de la presse écrite. Elle est titulaire d'un Master of Arts en journalisme numérique de l'Aga Khan University, Graduate School of Media and Communications, et d'une licence en linguistique, médias et communication de l'Université Moi du Kenya. Agnes est actuellement journaliste pour ACI Afrique.

  • Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

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    C'est à lire sur le site de l'Homme Nouveau :

    Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

    1 – Un roman qui ne laisse pas indifférent
    2 – Une volonté farouche de changer de paradigme
    3 – La démarche synodale comme processus du changement
  • "Le processus est le produit" : la méthode synodale est le message synodal

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    De sur le Catholic World Report :

    La méthode synodale est le message synodal

    Je n’ai pas encore vu beaucoup de preuves qu’un nombre vraiment important de personnes se joignent au mouvement synodal.

    Infographie de la phase continentale du Synode. (Image : https://www.synod.va/content/dam/synod/common/infographic_continental/EN-Infographic-Continental-Stage-Synod-2023.png)
    Marshall McLuhan était un gourou canadien de la communication du siècle dernier, probablement surtout connu pour avoir déclaré : « Le média est le message. »

    Alors que la deuxième et dernière session du Synode sur la synodalité approche, il me vient à l’esprit que c’est quelque chose dans ce sens que le pape François a apparemment en tête pour le synode, mais sous une forme différente : « Le processus est le produit. »

    Bien qu’il existe déjà un corpus toujours plus important de rapports, de résumés et de synthèses synodaux, la session de clôture, du 2 au 27 octobre, en ajoutera beaucoup d’autres. Quelques mois plus tard, le pape présentera son propre résumé, nous disant ce qu’il pense que le synode sur la synodalité a accompli. Je m’attends à ce qu’il s’agisse d’une version de l’idée de McLuhan que je viens de suggérer : la synodalité elle-même est le résultat du synode.

    En attendant, voici quelques réflexions sur le chemin parcouru depuis trois ans, depuis que le pape François a lancé ce processus.

    Malgré les nombreux discours enthousiastes des organisateurs et des promoteurs du Synode sur la façon dont les choses se sont déroulées pour obtenir le soutien des masses catholiques en faveur d'une Église synodale, je n'ai pas encore vu beaucoup de preuves qu'un nombre vraiment important de personnes montent à bord du train synodal.

    Exemple : le rapport de la phase diocésaine du projet de synode aux États-Unis, qui vient de se terminer, déclare fièrement que 700 000 personnes y ont participé. Certes, 700 000 personnes, c'est beaucoup, mais ce n'est qu'une poignée de personnes par rapport aux 66,8 millions de personnes qui constituent l'ensemble de l'Église en Amérique.

    Nous saurons en temps voulu quelles mesures le pape François entend prendre. Bien que certains rapports nationaux d’Europe occidentale mentionnent l’ordination de femmes diacres, le pape a déjà exclu cette possibilité car cela impliquerait de leur conférer le sacrement de l’Ordre. Quant à l’ordination de « viri probati » – des hommes âgés de bonne réputation, la plupart mariés, pour servir comme prêtres dans des endroits (pensez encore à l’Europe occidentale) où la pénurie de prêtres est aiguë – nous verrons.

    Et seul le temps nous dira si, comme le répètent sans cesse les organisateurs du synode, le synode sur la synodalité a suscité un véritable élan de soutien parmi les laïcs pour faire du processus appelé synodalité un élément permanent de la vie de l’Église. Il est certain, cependant, qu’il laissera derrière lui une nouvelle bureaucratie substantielle déterminée à attiser la flamme synodale.

    Dans cette perspective, il n'est peut-être pas très important que l' instrumentum laboris — le document de travail censé guider les délibérations du synode en octobre — se soit révélé être essentiellement constitué de 22 pages imprimées au millimètre près sur les structures et les procédures de l'assemblée elle-même.

    Cherchant cependant à conclure sur une note inspirante, le document s'efforce d'adopter un ton élevé :

    Tout dans ce monde est lié et marqué par un désir incessant de l’autre. Tout est appel à une relation… qui se réalisera finalement dans la convivialité sociale des différences, pleinement réalisée dans le banquet eschatologique préparé par Dieu sur sa sainte montagne… Quand les membres de l’Église se laissent conduire par l’Esprit du Seigneur vers des horizons qu’ils n’avaient pas encore entrevus, ils éprouvent une joie incommensurable. Dans sa beauté, son humilité et sa simplicité, c’est la conversion permanente de la manière d’être l’Église que le processus synodal nous invite à entreprendre.

    Mon Dieu ! Celui qui a écrit cela est sans aucun doute une bonne âme qui souhaite le bien de l’Église. Mais cela me laisse avec une crainte à la McLuhan : et si le processus qui a produit ces phrases s’avérait être le produit ?

     

    À propos de Russell Shaw  298 articles 
    Russell Shaw a été secrétaire aux affaires publiques de la Conférence nationale des évêques catholiques/Conférence catholique des États-Unis de 1969 à 1987. Il est l'auteur de 20 livres, dont Nothing to Hide , American Church: The Remarkable Rise, Meteoric Fall, and Uncertain Future of Catholicism in America , Eight Popes and the Crisis of Modernity et, plus récemment, The Life of Jesus Christ (Our Sunday Visitor, 2021).
  • Le débat sur l'avortement est motivé par le désir de profanation, de destruction de ce qui est sacré

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    De sur First Things (traduction automatique) :

    Le caractère exultant du plaidoyer en faveur de l’avortement aujourd’hui

    22 août 2024

    La clinique mobile de Planned Parenthood propose des avortements gratuits à quelques pâtés de maisons de la Convention nationale démocrate de 2024 à Chicago, qui se termine aujourd’hui. Le DNC n’est pas officiellement impliqué, mais c’est un détail mineur, étant donné que l’avortement a le statut d’un credo non négociable dans les échelons supérieurs du Parti démocrate. La clinique ne fait que concrétiser le point central de la campagne électorale des démocrates. Sa proximité avec la convention est tout à fait appropriée – tout comme la présence d’un stérilet gonflable de cinq mètres de haut, appelé « Freeda Womb », érigé par le groupe Americans for Contraception. C’est un rappel brutal, avec les performances de Kid Rock et Hulk Hogan à la Convention nationale républicaine le mois dernier, du manque de sérieux de la politique américaine d’aujourd’hui. Où sont passés, pourrait-on se demander, tous les adultes ?

    Mais il y a un problème plus profond dans la mise en scène de l’avortement, qui va bien au-delà du problème de la mise en avant d’artistes idiots lors d’une convention politique. Le passage de l’avortement vendu au public comme « sûr, légal et rare » à sa célébration comme un bien social nécessaire est révélateur. Il s’agit en partie d’une réaction à l’annulation de l’arrêt Roe . Mais c’est plus qu’une simple réaction : la célébration de l’avortement comme quelque chose dont on peut être fier a commencé bien avant 2022. Quelque chose de plus profond a dû se produire au sein de notre culture. Et cela m’amène une fois de plus à l’inadéquation de la caractérisation de notre monde moderne comme « désenchanté ».

    La joie avec laquelle l’avortement est prôné et la colère que toute restriction à son égard provoque indiquent que nous avons besoin d’une catégorie différente pour saisir notre éthique culturelle actuelle. Dans un monde désenchanté, on pourrait imaginer que l’avortement soit considéré comme un mal nécessaire. Les exigences du monde du travail, de l’économie et de la société en général pourraient faire qu’il en soit ainsi. Dans un monde où le viol et l’inceste existent, les options pour lutter contre ce fléau peuvent parfois elles-mêmes impliquer un certain degré de mal. Je ne suis pas d’accord avec cette logique, mais elle me semble cohérente avec la résignation morale regrettable que le désenchantement peut impliquer. 

    Nous savons tous, cependant, que les partisans de l’avortement invoquent des cas exceptionnels de viol et d’inceste comme un moyen rhétorique de convaincre le public par l’émotion, et non par l’argumentation. Sinon, ils soutiendraient que l’avortement devrait être limité à de tels cas, ou que, dans un monde sans viol ni inceste, l’avortement ne serait plus nécessaire. Mais ce n’est pas le cas.

    Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose de plus profond que le désenchantement qui est en cause ici, un point confirmé par la nature exultante du plaidoyer actuel en faveur de l’avortement. Le débat sur l’avortement n’est pas motivé par un simple désenchantement, l’idée que le bébé dans l’utérus n’est qu’un amas de cellules et rien de plus. Il est motivé par le désir de profanation, de destruction de ce qui est sacré. Nous vivons dans un monde où l’on nous apprend à valoriser notre autonomie individuelle et à rejeter tout ce qui pourrait la restreindre ou l’empiéter. Cela nous donne l’impression d’être des dieux.

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  • Nouvelles du jour...

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  • " Fiducia supplicans est enterrée, on n’en parlera plus " (cardinal Ambongo)

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    De Matthieu Lasserre (envoyé spécial à Kinshasa (RD-Congo) sur le site du journal La Croix (extraits) :

    Le cardinal Fridolin Ambongo, homme fort de l’Église catholique africaine

    16/08/2024

    Kinshasa, dernière étape de mes escapades africaines. Cette ville tentaculaire de 17 millions d’habitants, grande comme six fois Paris, est le siège d’une Église catholique bien plus installée et influente qu’elle ne l’était lors de mes précédents voyages au Tchad ou au Nigeria. En République démocratique du Congo, elle peut s’appuyer sur 40 à 50 % de catholiques parmi la population. Depuis 2018, cette assise est symbolisée par son homme fort, le cardinal Fridolin Ambongo, 64 ans, qui a connu depuis sa nomination à « Kin » une ascension fulgurante. Créé cardinal en 2019, il intègre un an plus tard le C9, le Conseil des cardinaux qui entourent le pape François. Puis, en 2023, il est élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), l’organe unifiant les évêques africains.

    Avec ces multiples casquettes, l’archevêque assume un leadership naturel sur le continent. « Ambitieux »« rassembleur »« autoritaire »« populaire » : souvent présenté comme un papabile conservateur, l’ancien capucin ne laisse personne indifférent, sur ses terres comme à Rome, où sa voix porte jusqu’aux oreilles de François. Et où il pèse de tout son poids sur les orientations de l’Église. (...)

    « Fiducia supplicans » et le « non » à Rome

    (...) le cardinal a pris la tête de la fronde contre la déclaration doctrinale Fiducia supplicans, qui avait accordé la possibilité de bénir les couples « en situation irrégulière », dont les couples homosexuels. Immédiatement et face au tollé sur son continent, le cardinal Ambongo lançait une consultation de l’Église africaine pour convenir d’une position commune. Trois semaines plus tard, le couperet tombait, d’un « non » ferme et presque unanime. Et l’archevêque de Kinshasa de signer : ces bénédictions « ne pourront pas se faire en Afrique sans s’exposer à des scandales ». Il obtenait même une dérogation accordée par le pape, sorte d’exception africaine à la déclaration du dicastère pour la doctrine de la foi, au sein duquel on l’observe désormais avec méfiance.

    Sa démarche a néanmoins été saluée, tant par les fidèles de Kinshasa – qui le surnomment affectueusement « Tata Cardinal » (« père cardinal », en lingala) – que dans l’épiscopat africain. « Il a su rassembler, loue son homologue centrafricain, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui. Il aurait pu, du haut de son poste, agir seul. Mais il a recherché l’intérêt de l’Église, pris le temps d’analyser la situation. »

    « L’Afrique a joué son rôle prophétique qui était d’alerter le pape François du danger, assure pour sa part l’intéressé. L’enjeu n’était pas seulement culturel mais se situait d’abord sur les plans biblique, doctrinal, magistériel et moral, car il y avait un danger de rupture avec l’enseignement de l’Église. Je suis heureux de le dire aujourd’hui parce que je crois que Fiducia supplicans est enterrée, on n’en parlera plus », juge-t-il.

    Après ce tour de force, l’Afrique peut-elle tirer son épingle du jeu dans une Église qui bascule progressivement vers le Sud ? « Le catholicisme décline en Occident, alors qu’elle est vivante et dynamique ailleurs, poursuit le cardinal Ambongo. Nous ne pouvons pas nous en contenter. Nous devons aider l’Europe à redécouvrir Jésus-Christ, dans une solidarité du personnel. Nous avons des prêtres, que nous envoyons dans les diocèses européens. Nous pouvons encore améliorer cette collaboration. »

    Tout en se projetant vers le monde, l’archevêque demeure lucide sur les problématiques ecclésiales de son propre continent. En premier lieu, l’invisibilisation du catholicisme, à rebours de l’islam qui construit des mosquées « même là où il n’est pas implanté ». Mais en tête de ses préoccupations figurent les « Églises de Réveil, les Églises évangéliques ou les sectes », qui font du « militantisme » et « sèment la confusion parmi les fidèles » en donnant « l’impression que toutes les Églises se valent ». Et tout cela, dans une société congolaise en plein bouleversement. « Comment continuer à enseigner la foi catholique dans un environnement qui perd ses références ?, s’interroge-t-il. L’évangélisation doit être notre mission première. » (...)

  • Fin de vie : arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles ?

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    Par Jonah McKeown sur CNA :

    Les bioéthiciens examinent de près les nouvelles directives de l'Académie pontificale pour la vie sur le retrait de la nourriture et de l'eau

    16 août 2024

    Après que l'Académie pontificale pour la vie (PAFL) a publié le mois dernier un livret résumant l'enseignement de l'Église sur un certain nombre de questions bioéthiques, la section sur la « nutrition et l'hydratation artificielles » (ANH) inquiète certains observateurs qui considèrent qu'elle s'écarte de l'enseignement antérieur de l'Église. 

    L'Académie pontificale pour la vie a été fondée en 1994 par saint Jean-Paul II afin d'étudier les questions bioéthiques et d'offrir une formation à la promotion et à la défense de la vie. Publiée uniquement en italien le 2 juillet, la nouvelle brochure de l'Académie pontificale pour la vie a pour but de « dissiper la confusion » concernant l'enseignement de l'Église sur un certain nombre de questions bioéthiques. 

    Dans le monde anglophone, cependant, le livret a fait l'objet d'un examen minutieux pour avoir semblé assouplir la position de l'Église sur l'importance de fournir de la nourriture et de l'eau aux patients dans un état végétatif. 

    L'enseignement de l'Église sur cette question a récemment fait la une de l'actualité aux États-Unis en raison de l'affaire Margo Naranjo, une femme handicapée du Texas dont les parents, catholiques, ont annoncé le mois dernier qu'ils avaient décidé de laisser Margo mourir de faim dans un hospice. Ils en ont été empêchés par l'intervention d'un juge. 

    Quel est l'enseignement de l'Église sur le retrait de la nourriture et de l'eau ?
    Au fil des ans, les responsables de l'Église, au Vatican et aux États-Unis, ont abordé de manière spécifique la question du refus de nourriture et d'eau à un patient en état végétatif. 

    Dans un discours prononcé en 2004, saint Jean-Paul II a précisé l'enseignement de l'Église selon lequel « l'administration d'eau et de nourriture, même lorsqu'elle est assurée par des moyens artificiels, représente toujours un moyen naturel de préserver la vie, et non un acte médical ».

    « Même nos frères et sœurs qui se trouvent dans l'état clinique d'un « état végétatif » conservent leur dignité humaine dans toute sa plénitude. Le regard aimant de Dieu le Père continue de se poser sur eux, les reconnaissant comme ses fils et ses filles qui ont particulièrement besoin d'aide », a noté le saint. 

    Le pape a expliqué que les « espoirs décroissants » de guérison d'une personne en état végétatif « ne peuvent pas justifier, d'un point de vue éthique, la cessation ou l'interruption des soins minimaux au patient, y compris l'alimentation et l'hydratation ».

    « La mort par inanition ou déshydratation est, en effet, la seule issue possible à leur retrait. En ce sens, elle finit par devenir, si elle est pratiquée sciemment et volontairement, une véritable euthanasie par omission », a déclaré Jean-Paul II.

    En 2007, la Congrégation (aujourd'hui Dicastère) pour la doctrine de la foi du Vatican a répondu à deux questions posées par les évêques américains sur le fait de savoir si un patient en « état végétatif » peut être privé de nourriture et d'eau. 

    La congrégation, sous le pape Benoît XVI, a clairement affirmé qu'une personne en état végétatif doit être nourrie et abreuvée même si elle ne semble avoir aucune chance de guérison. Le dicastère a laissé ouverte la possibilité que les seules exceptions soient les cas où la nourriture et l'eau « ne peuvent être assimilées par le corps du patient ou ne peuvent lui être administrées sans causer un inconfort physique significatif ».

    Ces réponses ont aidé les évêques américains à réviser en 2009 leurs « Directives éthiques et religieuses pour les services de santé catholiques », qui stipulent dans la directive 58 qu'« il existe une obligation de fournir de la nourriture et de l'eau aux patients » dans les hôpitaux catholiques, une obligation qui « s'étend aux patients souffrant d'affections chroniques et vraisemblablement irréversibles ».

    Les directives laissent toutefois au patient la possibilité de choisir de rejeter les moyens extraordinaires.

    « L'alimentation et l'hydratation médicalement assistées deviennent moralement facultatives lorsqu'on ne peut raisonnablement s'attendre à ce qu'elles prolongent la vie ou lorsqu'elles seraient « excessivement lourdes pour le patient ou [provoqueraient] un inconfort physique important, résultant par exemple de complications dans l'utilisation des moyens mis en œuvre », poursuit la directive 58.

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  • Namur : qui succédera à Mgr Warin ? Un choix qui paraît bien délicat...

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    Lu sur L’Avenir du 17/08/2024 :

    Monseigneur Warin, évêque de Namur, a rendu sa démission au pape il y a plus d’un an. La désignation de son successeur se fait attendre. Pourquoi? Les avis divergent.

    Septante-cinq ans. C’est un déjà un âge honorable pour penser à lever le pied. C’est l’âge aussi auquel les prêtres des différentes paroisses peuvent transmettre cette volonté à leur évêque. Et pour ce dernier, c’est au pape qu’il doit directement s’adresser pour formuler une requête
    identique.

    Monseigneur Pierre Warin a entrepris cette démarche début 2023, l’année de ses 75 ans. Des petits soucis de santé pouvaient expliquer et justifier cette demande. Mais à Rome, il a été demandé à l’évêque de Namur de continuer sa mission, le temps de désigner un successeur. Une situation qui perdure depuis plus d’un an. Pour quelles raisons.

    La procédure en elle-même est déjà chronophage. Dans un premier temps, un courrier est envoyé à quelques personnes importantes et influentes, au sein du diocèse. "Le but est de dresser une sorte d’état des lieux", décrit Christine Bolinne, chargée de communication pour l’évêché de Namur.

    Chacun fait part de ses attentes, relate les défis du quotidien, dessine par petites touches le profil du bon candidat. Cette opération a déjà été menée.

    Dans un deuxième temps, c’est le nonce apostolique, qui est monté au jeu. Franco Coppola, c’est lui, peut être considéré comme l’actuel ambassadeur du Vatican en Belgique mais aussi au Grand-Duché du Luxembourg.

    "Durant un bon mois, il a rencontré beaucoup de monde à travers le diocèse", témoigne ce prêtre namurois. "Il a vraiment pris le temps pour écouter ce que chacun avait à dire."

    Sur base de cette vaste consultation, le nonce a dressé une short-list de trois noms. Un courrier envoyé à Rome, il y a quelque temps déjà. Depuis lors, rien ne bouge. Normal? "On peut interpréter ce délai de plusieurs manières", estime Christine Bolinne. "L’évêque de Namur mais aussi celui de Tournai ont tous les deux fait connaître leur volonté de passer la main. Les deux procédures sont peut-être liées." Ce qui pourrait alourdir et complexifier le processus. "Par ailleurs, beaucoup d’énergies sont déjà focalisées sur la future visite du pape François en Belgique, en octobre prochain. La décision pourrait même tomber après cet événement." Ces débuts d’explications ne convainquent pas tous les prêtres du diocèse.

    "Cette lenteur est peut-être aussi révélatrice de certaines crispations", analyse cet ecclésiastique. "Durant cette consultation par le nonce, certaines voix se sont aussi élevées pour désigner ceux qu’on ne voudrait surtout pas voir arriver à la tête de l’évêché. Plus que d’un chef, on a surtout besoin de quelqu’un qui vienne vivre aussi les réalités à nos côtés, quelqu’un qui nous soutiendrait aussi dans les tâches du quotidien." Et il n’y a visiblement pas consensus sur le nom de cette personne.

    Parmi les personnalités citées, on cite régulièrement le chanoine Joël Rochette. La piste la plus sûre? Le successeur de Pierre Warin aura la mission de ramener un peu plus de cohésion, à tous les étages.

    Au sein du diocèse de Namur, on fait en effet état d’un manque d’unité. Entre prêtres belges, devenus minoritaires, et ceux venus d’Afrique et d’Europe de l’Est, il y a des manières radicalement différentes de voir comment exercer la fonction. Plus ouverte sur les communautés locales avec des responsabilités à partager pour certains. Plus autoritaire, centralisée et conservatrice, pour d’autres.

    On ne connaît pas encore le nom du prochain évêque mais on sait d’ores et déjà qu’il devra jouer les grands rassembleurs.

  • "La promotion du modèle du « Peuple de Dieu » au sein du Synode est essentielle pour un changement radical", déclare le conseiller principal

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    De Jonathan Liedl sur le NCR :

    La promotion du modèle du « Peuple de Dieu » au sein du Synode est essentielle pour un changement radical, déclare le conseiller principal

    Rafael Luciani soutient que la décentralisation et la déhiérarchisation des décisions, comme le préconise la Voie synodale allemande, sont essentielles à la mise en œuvre complète de Vatican II. D’autres théologiens ne sont cependant pas d’accord.

    Un contributeur influent au Synode en cours sur la synodalité est convaincu que le processus peut conduire à de grands changements dans l’enseignement et la pratique catholiques si les participants approuvent un modèle contesté de gouvernance de l’Église dans son document final.

    La clé, affirme le théologien laïc vénézuélien Rafael Luciani, est que le résultat du synode confirme une interprétation contestée de l'enseignement de Vatican II sur le « Peuple de Dieu » qui a déjà été adoptée dans des pays comme l'Allemagne, ouvrant la voie à une approche plus décentralisée et moins hiérarchique de l'autorité de l'Église.

    Luciani, conseiller théologique clé du bureau du Vatican qui organise le synode et principal défenseur de la « synodalité » au sens large, a déclaré dans une interview du 23 juillet au Katholisch, le service d'information des évêques allemands, que même si des sujets controversés comme les femmes diacres n'étaient plus à l'ordre du jour de l'assemblée d'octobre après que le pape François les ait transférées dans des groupes d'étude séparés, le synode pourrait encore ouvrir la porte à de grands changements. 

     

    « Si, à la fin du synode, nous avons un document qui fait ce saut ecclésiologique et établit la compréhension de l’Église comme Peuple de Dieu, il y aura d’autres développements dans les domaines des ministères et de la doctrine », a-t-il déclaré. 

    Luciani, qui a été nommé à la commission préparatoire du synode en 2021, a salué l'Église en Allemagne, avec son processus controversé de la Voie synodale, pour avoir déjà appliqué ce modèle de vie de l'Église. Cependant, il a déclaré que la plupart des autres pays de l'Église universelle n'ont pas adopté cette approche, y compris les États-Unis.

    « Aux États-Unis, l’Église est fondamentalement dysfonctionnelle et malheureusement, il ne semble pas y avoir de véritable communauté parmi les évêques là-bas », a déclaré Luciani pour expliquer pourquoi l’Église américaine n’a pas adopté l’interprétation controversée de Vatican II.

    Ces commentaires révèlent le point de vue d’une des forces intellectuelles les plus importantes qui tentent de définir la « synodalité » pour l’Église universelle. Depuis que le pape François a popularisé le terme dans le lexique de l’Église lors d’un discours en 2015, Luciani a écrit ou édité au moins neuf livres sur la synodalité et de nombreux autres articles.

    En outre, le Vénézuélien a été conseiller académique et directeur de thèse de sœur Nathalie Becquart , l'une des principales responsables du Vatican chargées de la mise en œuvre du synode, pendant ses études 2019-2020 au Boston College. 

    La religieuse française, qui est sous-secrétaire du Synode des évêques du Vatican, a déclaré en 2020 que les conseils de Luciani l'ont aidée « à découvrir davantage la théologie latino-américaine qui a façonné la vision de la synodalité du pape François et à se lancer dans différents projets pour promouvoir la synodalité ».

    L'Église comme « peuple de Dieu »

    Le terme « Peuple de Dieu » renvoie à une image clé de l'Église enseignée par le Concile Vatican II dans sa constitution dogmatique sur l'Église, Lumen Gentium . Ce concept met l'accent sur la communion de tous les membres de l'Église de différents temps, lieux et états de vie et souligne que « tous les disciples du Christ » sont appelés à participer à la mission de l'Église « selon la manière qui convient » à chacun.

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  • ONU : le nouveau traité sur la cybercriminalité pourrait favoriser les « droits sexuels » des enfants

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    De sur C-Fam.org :

    Le nouveau traité de l’ONU sur la cybercriminalité pourrait favoriser les « droits sexuels » des enfants

    7 août 2024

    NEW YORK, 9 août (C-Fam) Les pays occidentaux veulent dépénaliser certaines formes de pornographie infantile dans un nouveau traité sur la cybercriminalité, notamment le matériel pornographique partagé par des enfants via le sexting et le matériel pornographique représentant des enfants générés par l'IA ou fictifs.

    Les pays occidentaux ont fait valoir que les enfants qui partagent de manière consensuelle des images sexualisées d’eux-mêmes avec d’autres enfants ou même des adultes ne devraient pas être pénalisés car ils ont le « droit de développer des relations sexuelles » lors des négociations de cette semaine.

    Un délégué de l’UE a déclaré qu’il était « absolument impossible » qu’un État membre de l’UE rejoigne une convention sans prévoir ces exceptions.

    Le traité négocié depuis plus d’un an vise ostensiblement à lutter contre la cybercriminalité, notamment en criminalisant la production, la diffusion et la possession de matériels en ligne « d’abus sexuel sur mineur », mais les États-Unis et l’Union européenne souhaitent des « exceptions » pour certaines formes de pornographie infantile.

    Il s’agit notamment des cas où les images d’abus sexuels ne représentent pas « un vrai enfant » et où les images sont générées par l’auteur lui-même ou créées dans le cadre d’une relation consensuelle et conservées pour un usage privé. Les États occidentaux ont fait valoir que dans de tels cas, les poursuites pénales devraient être facultatives.

    Ces formes de pornographie infantile étaient jusqu'à présent interdites partout dans le monde en vertu d'un protocole de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant promu par les États-Unis. Les exceptions préconisées par les pays occidentaux remplaceraient l'interdiction universelle par une interdiction variable selon les pays.

    Le président du Comité sur la cybercriminalité a déclaré que les sections sur les abus sexuels sur enfants correspondaient aux dispositions les plus controversées de la convention, ce qui rendait difficile pour les pays de parvenir à un consensus.

    Une déléguée autrichienne a défendu le point de vue occidental avec franchise.

    « Les enfants de plus de 14 ans ont le droit d'avoir des relations sexuelles. Les enfants de cet âge peuvent choisir d'avoir des relations sexuelles avec une personne de 19 ans, donc un adulte », a-t-elle déclaré en faisant référence à la législation nationale autrichienne.

    Elle a souligné que « les enfants peuvent produire des images dans le cadre d’une relation sexuelle et les partager entre eux. Nous sommes convaincus que les images produites dans le cadre d’une relation légale et volontaire ne doivent pas être criminalisées ».

    L’Allemagne a déclaré que ces exceptions « reflètent le strict minimum auquel nous pouvons souscrire ».

    Un délégué syrien a fait une déclaration au nom de 22 pays opposés aux exceptions, affirmant que de telles exceptions « iraient à l’encontre de l’objectif même de la convention », à savoir la protection des enfants.

    Ils ont fait valoir que les États conservaient le pouvoir discrétionnaire d’élaborer des « mesures correctives ou de réadaptation » pour protéger les enfants et qu’il n’était pas nécessaire de réviser le cadre juridique international contre la pornographie infantile pour faire preuve de clémence envers les adolescents qui se font prendre dans le sexting.

    Le délégué a prononcé cette déclaration au nom de Bahreïn, du Bangladesh, de la Biélorussie, de l’Égypte, de l’Indonésie, de l’Iran, de l’Irak, de la Jordanie, du Koweït, de la Libye, du Mali, de Maurice, du Maroc, du Nicaragua, d’Oman, du Pakistan, du Qatar, de la Russie, de l’Arabie saoudite, du Soudan, des Émirats arabes unis et du Yémen.

    La Chine a accepté et déclaré que la convention devrait rester cohérente avec les normes actuelles en matière de poursuites contre la pornographie infantile en vertu du protocole de la Convention relative aux droits de l’enfant.

    Le Rwanda a déclaré que le texte actuel crée « l’immunité et l’impunité » pour les agresseurs sexuels.

    Un délégué du Congo a déclaré que dépénaliser complètement le sexting équivalait à laisser les enfants jouer avec des fils électriques.

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a plaidé en faveur de ces exceptions en faisant valoir que, sans elles, il y aurait un risque de criminaliser « les expressions légitimes de l’art et de la littérature représentant des individus fictifs ».

    Human Rights Watch, une organisation financée par les gouvernements occidentaux, a également soutenu que les exceptions sont nécessaires pour protéger les œuvres de « valeur artistique » et pour protéger les droits des enfants.

    La convention devrait être adoptée demain.