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Débats - Page 56

  • Une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle"

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    Du Centre Européen pour le Droit et la Justice :

    Voici une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle."

    Cette enquête historique offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.

    Voici notre présentation de cette nouvelle enquête, rédigée par Grégor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice, regardez la vidéo en cliquant sur ce lien ou sur l'image :

    L’euthanasie, ou les diverses formes « d’aide médicale à mourir », est devenue une pratique courante dans plusieurs pays occidentaux depuis le début du XXIe siècle, à tel point qu’elle y est en voie de normalisation. Cette situation est l’aboutissement d’une histoire qui trouve sa source principale au tournant du XIXe et du XXe siècle.

    Matérialisme, malthusianisme, eugénisme, progressisme, etc., les mouvements de pensée qui ont promu l'euthanasie ont changé de discours ces dernières années, mais l'idéologie mortifère est toujours bien là, cachée sous le voile de la bienveillance et de la compassion.

    Nous vous invitons à lire et partager ce nouveau rapport pour comprendre les enjeux du débat actuel français et faire connaître le travail du Centre européen pour le droit et la justice :

    Nouveau Rapport

    Signer notre pétition : 
    l'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

  • L'enfer? c'est être seul, absolument et pour toujours

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    Un article de Regis Martin sur le site web du « National Catholic Register » :

    « Mourir dans un péché mortel… signifie rester séparé de Dieu pour toujours par notre libre choix. Cet état d'auto-exclusion définitive… s'appelle l'enfer. (CCC 1033).

    De toutes les religions inventées par les hommes – leur permettant d'aller au-delà des étoiles et ainsi de regarder le visage de Dieu – seul le christianisme a la capacité d'y parvenir, réalisant cette même transcendance de soi que les hommes ont toujours recherchée mais n'ont jamais pu atteindre par eux-mêmes.

    Et c'est parce que le christianisme n'est pas une invention de l'homme. Ce n'est même pas non plus, à proprement parler, une religion, du fait qu'elle est un don gratuit de Dieu. L’initiative vient toujours d’en haut, voyez-vous, même si l’horizon vers lequel nous nous dirigeons restera également une finalité hors de notre portée. 

    Il ne s’agit donc pas ici d’une entreprise d’auto-assistance, que chacun peut choisir de lancer. Mais un événement salvateur offert par Dieu seul, dont l'origine est un autre monde, infiniment et nécessairement au-delà de celui-ci. En d’autres termes, l’abîme qui nous sépare de Dieu n’est pas accessible aux machines humaines, aussi adroites soient-elles. Et c’est de cet autre monde, où Dieu vit et se déplace au milieu de la plus pure félicité, que tout dépend dans ce monde.

    Parce que le christianisme est avant tout l'œuvre de Dieu, qu'il accomplit en notre faveur, deux choses restent toujours en jeu : la grâce divine et la liberté humaine. Et dans le mouvement entre les deux – la pure tension générée entre la volonté finie de l’un et la volonté infinie de l’autre – la vie devient vraiment très intéressante. Complètement et merveilleusement dramatique même. Bref, une belle histoire.

    Et pourquoi est-ce dramatique ? Car c’est dans le drame seul que l’élément humain résonne le mieux, l’exaltant par-dessus tout. Surtout dans la relation que nous entretenons avec le Christ, qui amène Dieu, l’Autre Infini, jusque dans les détails les plus compliqués de notre vie finie. Quoi de plus dramatique que cela ? Il n’y a donc pas de place pour l’ennui ou la futilité. Comment la vie peut-elle être considérée comme dénuée de sens alors que la Parole elle-même, qui n’est qu’un autre nom pour le Sens, entre si profondément dans la condition humaine qu’elle devient entièrement l’un des nôtres ? 

    Mais en même temps, parce que l'homme reste toujours et partout libre, ce qui est sa caractéristique la plus fondamentale et la plus déterminante, il est toujours libre de refuser l'offre de grâce de Dieu. Pour le dire de la manière la plus directe possible, il peut choisir de cracher dans les yeux de Dieu, décidant de manière perverse de brûler tous les ponts possibles vers la béatitude. Appelez cela l' option infernale, si vous voulez, dont l'exercice entraînera un homme directement en enfer, où il dira sans cesse à Dieu : « Je ne veux pas aimer. Je ne veux pas être aimé. Je veux juste qu’on me laisse tranquille.

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  • Un nouveau film décrit les ravages de l’euthanasie en Belgique

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    Du site de Famille Chrétienne

    Fin de vie : un nouveau film sur les ravages de l’euthanasie en Belgique

    Quel est le bilan de vingt années de dépénalisation de l’euthanasie en Belgique ? C’est la question à laquelle un documentaire sur « les souffrances cachées de l’euthanasie », diffusé à compter du 1er février, tente de répondre, alors que certains hommes politiques français parlent de la législation de ce pays comme d’un « modèle ». Réalisé par la Confédération des associations familiales catholiques (CNAFC), ce documentaire pointe au contraire les conséquences délétères de cette pratique qui consiste, pour un médecin, comme le dit la loi belge, à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ».

    Un geste violent

    « L’euthanasie est souvent présentée comme un acte qui supprime la souffrance, explique l’un des interlocuteurs interrogés dans ce documentaire. Mais cette présentation est quelque peu erronée. Car l’euthanasie ne supprime pas d’abord la souffrance de la personne, mais sa vie. » A la suite d’autres études, ce documentaire pointe donc la première souffrance causée par l’euthanasie : celle des patients qui la subissent, et voient leur vie supprimée par une injection létale. « Le geste en lui-même est violent », complète un infirmier en soins palliatifs. Avec l’euthanasie, la manière de répondre à la personne qui souffre, c’est de la faire disparaître. Elle part donc avec son “sac à dos” de souffrances. C’est l’inverse des soins palliatifs où, lorsqu’une personne nous dit que son “sac à dos” est trop lourd à porter, nous l’aidons au maximum à le vider pour qu’elle puisse se diriger naturellement vers sa mort, sans qu’on arrête brutalement sa vie ».

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  • Mgr Ambongo sera-t-il le prochain pape ?

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    De John L Allen Jr sur Crux (Catholic Herald) :

    Cardinal Ambongo : un candidat papabile qui émerge grâce à Fiducia Supplicans 
    / Crux

    31 janvier 2024

    ROME - On raconte qu'à l'époque de la domination britannique de l'Inde, les fonctionnaires coloniaux se sont inquiétés de la présence de cobras venimeux dans la ville de Delhi et ont décidé d'offrir une prime pour chaque serpent mort. Des habitants entreprenants se mirent alors à élever des cobras afin de toucher la prime. Lorsque les Britanniques ont découvert la ruse et retiré leur offre, les éleveurs ont libéré leurs cobras devenus inutiles, ce qui a considérablement aggravé le problème.

    Ce que l'on appelle "l'effet Cobra" est une illustration classique de ce que l'on appelle la "loi des conséquences involontaires". Très souvent, les actions conçues pour obtenir un résultat génèrent en fait une cascade d'autres effets, dont la plupart n'ont jamais été envisagés ou souhaités.

    À l'heure actuelle, le pape François se sent peut-être pris au piège de sa propre version de "l'effet Cobra" en ce qui concerne le document du Vatican Fiducia Supplicans sur la bénédiction des personnes vivant dans des unions de même sexe.

    L'une des principales conséquences de la controverse autour de ce document, assez ironiquement, semble avoir donné aux détracteurs conservateurs du pape l'occasion de s'intéresser à d'éventuels candidats lors d'un futur conclave, c'est-à-dire à des candidats susceptibles d'orienter l'Église dans une direction différente.

    À l'heure actuelle, la cote du papabile, ou candidat à la papauté, n'a peut-être pas augmenté autant que celle du cardinal Fridolin Ambongo Besungu de Kinshasa, en République démocratique du Congo, qui est également le chef élu des évêques africains en tant que président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM).

    Un titre récent du journal italien Il Messaggero, en tête d'un article du correspondant vétéran du Vatican Franca Giansoldati, dit tout : "Le profil du cardinal Ambongo progresse parmi les futurs papabili : il a dirigé le blocus africain à la bénédiction des couples homosexuels."

    La référence est due au fait que le cardinal Ambongo, âgé de 64 ans, a été le principal instigateur d'une déclaration du SCEAM du 11 janvier qui a déclaré que Fiducia Supplicans était restée lettre morte sur le continent. Les prélats africains, selon cette déclaration, "ne considèrent pas qu'il soit approprié pour l'Afrique de bénir des unions homosexuelles ou des couples de même sexe parce que, dans notre contexte, cela causerait de la confusion et serait en contradiction directe avec l'éthique culturelle des communautés africaines".

    Bien entendu, la déclaration du SCEAM n'est pas la seule réaction négative suscitée par Fiducia, mais elle est particulièrement remarquable pour deux raisons.

    Tout d'abord, c'est la première fois que les évêques d'un continent entier déclarent qu'un édit du Vatican ne sera pas appliqué sur leur territoire. Étant donné qu'il est généralement difficile de mettre d'accord un corps d'évêques peu maniable, la manière compacte et rapide dont le SCEAM a réagi est un témoignage du leadership d'Ambongo.

    En outre, la déclaration du SCEAM est également frappante par la manière dont elle a été élaborée de concert avec le Pape et ses principaux conseillers.

    Après avoir sollicité les réponses des conférences épiscopales africaines à la Fiducia, Ambongo s'est envolé pour Rome afin de les partager avec le Pape. François lui a demandé de travailler avec le cardinal argentin Victor Manuel Fernández du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, ce qu'Ambongo a fait, en consultant le pontife en cours de route, de sorte que lorsque la déclaration du SCEAM a été publiée, elle portait de facto le sceau de l'approbation papale.

    En d'autres termes, Ambongo a trouvé un moyen pour les évêques africains de s'opposer au Pape, au moins indirectement, mais sans paraître déloyal. C'est l'une des aiguilles les plus difficiles à enfiler dans la vie catholique, et l'art avec lequel Ambongo y est parvenu a fait tourner les têtes.

    Voici comment Soldati résume les choses dans son article pour Messaggero :

    "Dans cette conjoncture très délicate, Ambongo s'est taillé un rôle de premier plan, en démontrant au Collège des cardinaux une capacité de médiation indubitable et un grand courage, au point que certains le considèrent désormais comme un candidat possible au prochain conclave, dans un futur hypothétique, quel qu'il soit : Un cardinal électeur d'un continent en croissance, ancré dans la tradition, fidèle au principe de la synodalité, connaissant bien les mécanismes curiaux et doté d'une perspective capable d'affronter un avenir compliqué".

    "En somme, écrit Soldati, toutes les qualités pour un futur pape noir.

    Membre des Franciscains capucins, Mgr Ambongo a obtenu un diplôme de théologie morale à la prestigieuse Académie Alphonsienne dirigée par les Rédemptoristes à la fin des années 1980. Dans les années qui ont suivi, il a travaillé dans une paroisse, enseigné dans des séminaires et occupé divers postes de direction au sein des Capucins jusqu'à ce qu'il soit nommé évêque en 2004, à l'âge de 44 ans.

    En 2016, Mgr Ambongo est devenu archevêque de Mbandaka-Bikoro et, comme son mentor, le défunt cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, il s'est rapidement retrouvé plongé dans le maelström de la politique congolaise. Lorsque le président de l'époque, Joseph Kabila, a retardé les élections en 2016 pour rester au pouvoir, Ambongo est devenu un tribun de l'opposition pro-démocratique et a aidé à négocier l'accord-cadre de Saint-Sylvestre qui a ouvert la voie à de nouvelles élections en 2018.

    Ambongo ne manque certainement pas d'audace. Son franc-parler en faveur de l'environnement, notamment ses critiques à l'égard des géants mondiaux du pétrole et de l'exploitation minière ainsi que des politiciens locaux qui leur obéissent, a suscité des menaces de mort au fil des ans ; à un moment donné, il s'est qualifié lui-même de "personne en danger au Congo".

    Il jouit manifestement des faveurs du pape François, puisqu'il a été nommé membre du Conseil des cardinaux du souverain pontife en 2020, à la place de Monsengwo, puis confirmé à ce poste en 2023. Il a également organisé un voyage papal réussi au Congo en février dernier. Cependant, comme l'a montré l'affaire Fiducia, il est également capable de rompre les rangs lorsqu'il estime qu'une question de principe est en jeu.

    Mgr Ambongo pourrait séduire les cardinaux conservateurs à la recherche d'un changement, mais il a également gagné le respect des fidèles de François pour la manière dialoguée dont il s'est comporté. Son curriculum vitae témoigne d'une certaine gravité : il a su résoudre des problèmes et s'imposer comme homme d'État dans la politique nationale, il est le chef continental d'un corps épiscopal et un conseiller papal qui connaît de l'intérieur les efforts de réforme du Vatican.

    Qu'il s'agisse ou non de la recette d'un futur pape - ce qui, bien sûr, est une supposition à ce stade - ce qui semble plus sûr, c'est qu'il s'agit du profil d'un prélat qui compte, aujourd'hui et pour un certain temps à venir.

  • La liberté religieuse, une épine dans la chair

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae (février 2024) :

    La liberté religieuse, épine dans la chair

    Comment est-on passé dans l’Église du rejet de la liberté religieuse à son acceptation ? C’est le sujet de l’ouvrage de François Huguenin, La grande conversion. L’Église et la liberté de la Révolution à nos jours[1]Brillante explicitation sur cinq cents pages d’un changement de cap. Peut-être que sa focalisation sur la liberté, sauf les pages consacrées à l’évolution de la question du salut, donne-t-elle l’impression que le retournement de Vatican II se réduit à ce point. En fait, l’adoption de la liberté religieuse s’intègre à un infléchissement de l’ecclésiologie consistant à voir hors de l’Église catholique des communautés surnaturelles secondes en quelque sorte. D’où l’œcuménisme, qui accorde une « communion imparfaite » aux séparés, le dialogue interreligieux fondé sur un « respect sincère » des autres religions, et la liberté religieuse qui rend obsolète l’idée d’un État défenseur de l’unique Église. Cet anti-exclusivisme est clairement d’inspiration libérale, via le protestantisme où chaque Église se considère comme la plus parfaite sans cependant prétendre s’identifier totalement à l’unique Église du Christ.

    Vatican II et l’État catholique

    Disons tout de suite que la virulence des débats sur la liberté religieuse lors de Vatican II s’explique par le fait que la doctrine subvertie était alors connue de tous et qu’elle animait encore, tant bien que mal, un certain nombre d’entités politiques, étatiques ou militantes. Réactiver ces débats aujourd’hui paraît en revanche lunaire, car il paraît désormais évident, dans le catholicisme postconciliaire, que les rapports du politique et du religieux ne peuvent avoir lieu qu’au sein de la laïcité des instances nationales et internationales.

    Pour traiter donc de cette question de la liberté religieuse, qui relève du droit public de l’Église, il convient d’avoir à l’esprit ce qu’elle disait de la « constitution chrétienne des États » (Immortale Dei de Léon XIII du 1er novembre 1885). Son discours traditionnel sur les Cités politiques selon le droit naturel était à deux niveaux : il portait sur ces États qui, avant même la connaissance de la Révélation, avaient ou ont une pleine légitimité dans la mesure où ils tendent au « vivre bien » des citoyens, mais auxquels l’adhésion à l’Évangile confère un « baptême » qui souligne le caractère sacré du pouvoir de leurs magistrats (doctrine du Christ-Roi), et les oblige en retour à des obligations envers la vérité de la Révélation.

    Certes, les Cités antiques ont rarement ressemblé à celle de Salente, dans Les aventures de Télémaque, et les princes ou chefs d’États chrétiens ont trop peu pratiqué une imitation de saint Louis, les chefs de guerre, de sainte Jeanne d’Arc, et les ministres des finances, de saint Éloi. Pour autant, en ce monde marqué par le péché, les principes élaborés par la tradition d’Aristote, et plus largement de la philosophie grecque, reprise par saint Thomas et toute la théologie subséquente, notamment des XVIIe et XVIIIe siècles, ne relèvent pas plus de l’utopie que l’énoncé des béatitudes. Gouverner sagement est l’idéal auquel devraient se conformer tous chefs de peuples, ce qui, dans le monde qui a reçu la Révélation, veut dire gouverner selon l’inspiration chrétienne, en tentant plus largement d’organiser une paix de Dieu entre les nations « baptisées ».

    Cet idéal, aujourd’hui évacué, de chrétienté et dont le vide est comblé par un mondialisme humaniste, peut se comparer à la surélévation de cette institution naturelle qu’est le mariage à la dignité de sacrement. L’analogie étant imparfaite, car les Cités chrétiennes ne naissent pas, comme la société des époux, d’un acte sacramentel. Mais comme une famille devient chrétienne, ont été « baptisées » ces sociétés qui sont ontologiquement premières pour l’homme, animal politique, par la profession de foi de leurs peuples et de leurs magistrats. Chacune, sans être marquée par un caractère, est comme refondée par cette profession de foi, sans laquelle désormais elle n’est plus elle-même. Chrétienne reste la France, notre mère charnelle et spirituelle, terre de saints, couverte d’un manteau d’églises et de cathédrales, toujours fille aînée de l’Église, aussi défigurée qu’elle soit par le masque laïque dont on l’a affublée.

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  • « Le Congo se jette dans le Tibre » : l'influence de l'Église catholique en Afrique s'accroît – mais les dirigeants du Vatican sont-ils prêts pour cela ?

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    Une analyse de la controverse sur la bénédiction pour les personnes de même sexe envoie des signaux mitigés sur l'importance de l'Afrique par Jonathan Liedl  (Monde 1 février 2024 sur le site web du National Catholic Register) :

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    « L’avenir de l’Église catholique, dit-on souvent, se trouve en Afrique – où les vocations sont florissantes, la vie paroissiale est dynamique et le nombre total de catholiques est sur le point de dépasser bientôt l’Europe.

    Mais l’Église catholique, et les dirigeants du Vatican en particulier, sont-ils prêts à ce que l’Afrique joue un rôle de premier plan dans l’Église universelle ?

    À en juger par la façon dont le Vatican a traité ses récentes directives controversées sur les bénédictions pour les personnes de même sexe, les signaux sont décidément mitigés.

    D'une part, la réaction énergique et unie des évêques africains à la possibilité de bénir les couples de même sexe évoquée dans la déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi du 18 décembre, Fiducia Supplicans (Confiance suppliante), a obtenu des résultats immédiats et spectaculaires : Le dicastère a rapidement publié une rare clarification, après quoi un haut prélat africain s'est entretenu avec le cardinal préfet du DDF Víctor Manuel Fernández au Vatican pour rédiger une déclaration soigneusement formulée de l'épiscopat africain, avec la contribution du pape François lui-même, expliquant leurs réserves persistantes.

    D’un autre côté, il y a la Fiducia Supplicans elle-même, qui a été préparée en secret alors que le Synode sur la synodalité était encore en cours en octobre dernier, sans aucune consultation formelle avec les évêques africains, ni aucune considération apparente sur la manière dont le document serait reçu en Afrique.

    L’épisode met en lumière les défis auxquels est confrontée une Église encore majoritairement influencée par les perspectives et les priorités occidentales, même si son centre de gravité se déplace vers le sud.

    « Pour l'Église en Afrique, l'avenir est maintenant », a déclaré le père dominicain Anthony Akinwale, un éminent théologien nigérian qui enseigne actuellement à l'Université Augustine, près de Lagos. « Mais comment l’Église universelle va-t-elle gérer cela ?

    « L’importance croissante » de l’Afrique

    L'Afrique est depuis longtemps reconnue comme un élément central de l'avenir du catholicisme, en grande partie grâce à la croissance rapide et au dynamisme de la foi sur le continent.

    Abritant moins d'un million de catholiques en 1910, la population catholique de l'Afrique s'élève aujourd'hui à 265 millions. L'Afrique représentait 19 % de tous les catholiques en 2021, légèrement derrière les 21 % de l'Europe, selon le Vatican . 

    Mais les deux continents vont dans des directions opposées : la population catholique de l'Europe a diminué de 244 000 personnes cette année-là, tandis que celle de l'Afrique a augmenté de plus de 8 millions. Et d’ici 2050, la part de l’Afrique dans la population catholique mondiale devrait atteindre 32 %, selon la World Christian Database.

    La fréquentation des messes – un indicateur clé de l’engagement religieux – est également considérablement plus élevée dans les pays africains que la moyenne mondiale. Par exemple, 94 % des 30 millions de catholiques du Nigeria assistent à la messe tous les dimanches. En revanche, seulement 5 % des catholiques assistent régulièrement à la messe dans les pays européens comme l’Allemagne et la France.

    Ces indicateurs démographiques font partie de l'histoire de l'importance du catholicisme africain, a déclaré Mgr Emmanuel Badejo du diocèse d'Oyo, au Nigeria. 

    Mais l’évêque nigérian a déclaré que la réponse africaine à Fiducia Supplicans montre également « l’importance croissante » de l’Église catholique en Afrique en tant que voix principale de l’Église universelle, en particulier lorsqu’il s’agit de « maintenir le dépôt de foi que nous avons reçu ». »

    "L'Afrique est plus consciente de son rôle, s'implique davantage dans la vie de l'Église et compte désormais des dirigeants de l'Église qui sont également prêts à aborder les questions qui concernent la foi partout dans le monde, vis-à-vis de notre culture", a déclaré l'évêque. Badejo a déclaré au Register.

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  • Instaurer un droit à l'avortement supérieur à d'autres droits fondamentaux tels que la liberté de conscience des médecins ?

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    De Franziska Harter sur le Tagespost

    L'avortement viole les droits fondamentaux

    La France montre la voie : quiconque brandira à l’avenir l’atout de « l’avortement » pourrait bientôt l’utiliser au détriment des droits fondamentaux de ses concitoyens.

    31 janvier 2024

    Sous le nouveau Premier ministre Donald Tusk, la Pologne pourrait bientôt devenir l'avant-dernier pays de l'UE à autoriser l'avortement jusqu'à la douzième semaine de grossesse. Mais les partisans de l'avortement en Europe ne sont plus satisfaits de l'établissement d'une exception non punissable à l'interdiction de l'homicide. Le prochain objectif est de faire de l'avortement un droit fondamental qui, en cas de doute, peut être revendiqué au détriment des droits fondamentaux d'autrui.

    Les développements actuels en France et en Allemagne permettent d'observer comment cela fonctionne. Mardi, l'Assemblée nationale française a voté à une large majorité en faveur d'une modification de la Constitution qui, à la demande du président de la République Emmanuel Macron, ajoute l'avortement à la liste des droits constitutionnels. Les partisans de la loi invoquent une menace aiguë sur l'accès libre et égal à l'avortement. 

    234 000 avortements en France en 2022

    Les chiffres, en revanche, parlent un autre langage : la France a enregistré en 2022 un record historique de plus de 234.000 avortements enregistrés. Le texte pourrait pour l'instant échouer au Sénat en raison de la formulation choisie, sa majorité craignant que la formulation choisie de "liberté garantie" ne fasse naître un droit opposable. Or, c'est précisément l'objectif de la proposition de loi : instaurer un droit à l'avortement supérieur à d'autres droits fondamentaux, comme la liberté de conscience des médecins. Actuellement, en France, 10 % des médecins refusent de pratiquer des avortements pour des raisons de conscience, en Italie, ils sont 60 %.

    Les organisations de protection de la vie mettent en garde contre le fait que la clause de conscience des médecins pourrait être mise à mal en raison de l'existence d'un droit constitutionnel à l'avortement. Les organisations féministes affûtent déjà leurs couteaux pour poursuivre en justice les premières cliniques qui ne proposent pas d'avortement en raison de la modification de la Constitution. Le régime des délais pourrait également être à nouveau visé, car un "droit" à l'avortement rompt avec le principe en vigueur jusqu'à présent de la mise en balance du droit à l'autodétermination de la femme et du droit à la vie de l'enfant à naître. 

    En Allemagne, la coalition tricolore souhaite à l'avenir faire jouer le droit à l'autodétermination des femmes contre la liberté de religion, d'opinion et de réunion de tiers. C'est exactement à cela que se résume le projet sur le soi-disant "harcèlement de trottoir". Alors que les tribunaux allemands ont constaté à plusieurs reprises qu'il n'existe pas de droit à la protection contre la confrontation avec d'autres opinions, la ministre fédérale de la Famille Lisa Paus estime qu'il n'est "pas raisonnable" que les femmes souhaitant avorter rencontrent des vigiles de rappel et de prière devant les cabinets d'avortement et les consultations en cas de grossesse conflictuelle. Son prochain objectif est l'abolition du 218 et donc une dépénalisation générale de l'avortement au nom du droit à l'autodétermination des femmes.

    En janvier, le Parlement européen a également demandé l'inscription d'un "droit à l'avortement" dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. "Consciente de son héritage spirituel, religieux et moral", l'Union se fonde sur la dignité humaine, la liberté, l'égalité et la solidarité, peut-on lire dans cette même charte. Les exemples de la France et de l'Allemagne montrent sur quelle pente glissante on s'engage lorsqu'une société commence à toucher à ce qui est encore connu comme les droits de l'homme universels. Ces derniers reposent précisément sur l'héritage spirituel, religieux et moral qui est en train de s'effondrer.

    La réinterprétation des droits de l'homme est un jeu dangereux. Si le meurtre d'un être humain à naître devient un droit fondamental auquel tous doivent se plier, qu'est-ce qui suit ? Un "droit" à tuer d'autres groupes humains ? Un droit à ne pas être confronté à d'autres opinions ? Une interdiction de se réunir dans d'autres lieux publics ? Et quand cela touchera-t-il ceux qui laissent maintenant encore s'effondrer par négligence la notion de droits de l'homme ?

    Lire également : IVG : « la disparition de la clause de conscience conduirait des soignants à démissionner »

  • (France) L'IVG dans la Constitution : un quasi plébiscite des députés en première lecture

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    De Gènéthique magazine :

    IVG dans la Constitution : un quasi plébiscite des députés en première lecture

    31 janvier 2024

    Mardi 30 janvier, lors d’un vote solennel faisant suite à la déclaration de politique générale de Gabriel Attal (cf. Fin de vie : « un projet de loi sur l’aide active à mourir » « avant l’été »), l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi visant à inscrire dans la Constitution « la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à une interruption volontaire de grossesse (IVG).

    Ecrire, coûte que coûte, « un nouveau chapitre »

    Le député Erwan Balanant (Démocrates) salue la rédaction du texte, « la plus aboutie » et le « fruit d’un équilibre entre l’Assemblée nationale et le Sénat » selon lui. Sarah Tanzilli (Renaissance) insiste elle aussi. Il s’agit d’une formulation qui fait « un pas vers l’autre pour la défense d’intérêts qui nous dépassent », « un compromis entre la gauche, la majorité et la droite républicaine ».

    « Le texte, même s’il est imparfait, ouvre la voie » souligne à son tour Marie-Noëlle Battistel (Socialistes), tout en ajoutant : « il aurait pu être plus amitieux, mais il est celui de la “vigilance” ». Après avoir égrainé lors de son discours les paroles de la chanson d’Anne Sylvestre, « non tu n’as pas de nom », sur le choix ou non d’avoir un enfant, Sandrine Rousseau (Ecologistes Nupes) regrette, elle aussi, que le texte n’aille pas assez loin. Elle explique préférer une formulation plus « protectrice » intégrant la notion de « droit » (cf. IVG : « le Gouvernement ne sait pas ce qu’est une liberté, et ce qui la distingue d’un droit »), évoquant la contraception, et incluant mieux les « personnes trans », mais « c’est une première étape » insiste-t-elle en appelant à voter le texte.

    Qu’importent les divergences et la réalité de l’avortement. Le sujet serait-il si essentiel ? Tous les groupes, à l’exception des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN) pour qui la liberté de conscience et de vote sont de mise sur les sujets sociétaux, appellent unanimement à l’« unité républicaine » et au vote du texte proposé. « Nous avons rendez-vous avec l’histoire », « le temps n’est plus à la casuistique, prenons nos responsabilités » exhorte Erwan Balanant. « Ecrivons un nouveau chapitre ».

    Peu de voix dissonantes

    Sans grande surprise (cf. Les députés approuvent le projet de loi visant à constitutionnaliser l’IVG) et sous les applaudissements, le projet de loi a été voté à une très large majorité. Avec 546 votants et 523 voix exprimées, la formulation du Gouvernement a été acceptée par les députés avec 493 voix pour et 30 contre.

    Lors du scrutin, l’ensemble des élus de gauche et la quasi-totalité de la majorité comme du groupe indépendant Liot ont voté pour, seul un député Liot a voté contre. A droite, le groupe LR a, lui, été divisé, avec 40 députés pour le projet de loi constitutionnelle, 15 contre, et 4 qui se sont abstenus. De même au RN, où 46 étaient pour, 12 contre et 14 ne se sont pas prononcés. Enfin, parmi les 5 députés non inscrits, il est à noter que 2 ont voté pour, 2 contre et un s’est abstenu.

    Au cours de la discussion générale, une seule voix véritablement dissonante se sera fait entendre au perchoir ce mardi soir, celle de la députée Pascale Bordes (RN). Avec insistance, elle dénonce à nouveau une réforme « inappropriée et inutile », « très éloignée des préoccupations des Français » (cf. Avortement, fin de vie : des projets de lois « hors sujet et hors sol »). « Comment consacrer autant de temps à un tel texte alors que le débat sur l’IVG a eu lieu il y a 50 ans, et que 234 300 IVG ont été pratiquées en 2022 ? » s’offusque-t-elle (cf. France : 234 300 avortements en 2022). « Ce texte est une diversion », une « opération de communication », « un artifice » déplore la députée qui ne prendra toutefois pas part au vote.

    Du côté des LR, tout en se disant favorable au projet de loi à titre personnel, Emilie Bonnivard s’est à nouveau inquiétée d’un déséquilibre entre « la possibilité pour la femme d’avoir recours à l’IVG et le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie » (cf. IVG dans la Constitution : « l’enjeu est celui de la liberté des citoyens, et pas seulement de la femme »).

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  • Jésus : imposteur ou vrai messie d'Israël ?

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    De Radio Notre-Dame :

    Père Jérémy Rigaux, bibliste, curé de la paroisse Notre-Dame des Foyers (XIXe), conférencier de l’Heure du soir au Collège des Bernardins à 19h30 : Jésus : imposteur ou vrai messie d’Israël ?

  • Semaine Sainte à Séville : une affiche qui fait polémique

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    De Religion Confidencial :

    Así es el cartel de Salustiano para la Semana Santa de Sevilla 2024

    Polémique : plus de 8000 signatures pour le retrait de l'affiche de la Semaine Sainte à Séville

    La confrérie de Séville est stupéfaite et indignée par le Christ hyperréaliste du peintre Salustiano García, dont le fils Horacio a été le modèle de référence.

    29/01/24

    La revue Vida Nueva définit le point de départ de l'affiche que le Conseil des confréries de Séville a demandé à l'artiste de renommée internationale Salustiano García de créer pour la Semaine sainte 2024 : un Christ ressuscité avec le linceul du Christ de l'Expiration de la confrérie El Cachorro et les pouvoirs du Christ de l'Amour. Le résultat final est une image hyperréaliste d'un Jésus humanisé, avec un effet tridimensionnel et une inspiration Renaissance.

    Les confréries de Séville, scandalisées

    Mais l'image est devenue virale sur les réseaux sociaux et la confrérie de Séville est stupéfaite et indignée par le Christ hyperréaliste de Salustiano García, dont le fils Horacio a été le modèle de référence. 

    L'indignation est telle qu'en deux jours, plus de 8 000 signatures ont été recueillies sur la plateforme Change.org pour demander le retrait immédiat de l'affiche de la Semaine Sainte de Séville 2024. 

    "Nous demandons le retrait immédiat de l'affiche de la Semaine Sainte de Séville 2024 car elle ne représente en rien la Foi, les valeurs chrétiennes, la tradition et la ferveur religieuse de cette ville", déclare l'initiateur de cette campagne, Manuel Cano-Romero. 

    "En tant que membre de la Confrérie et surtout en tant que catholique, j'exige la démission de ce honteux Conseil des Confréries de Séville pour la désignation de l'infâme artiste et pour sa misérable et infâme affiche pour la Semaine Sainte 2024, qui insulte tous les catholiques et toutes les bonnes personnes, non seulement de Séville, mais aussi d'Espagne et du monde entier. J'exige également que l'évêque de Séville prenne des mesures et procède à la révocation de l'ensemble du conseil des confréries et des fraternités de Séville", déclare Rafael Morillo Salvador sur la même plateforme.

    Il y a deux jours, Pasión en Sevilla a lancé un sondage sur X pour savoir si vous aimiez l'œuvre de Salustiano en tant qu'affiche de la Semaine sainte de Séville. Une écrasante majorité de 86,4 % a répondu par la négative. 

    Dans une interview publiée dans Pasión en Sevilla, l'auteur de l'œuvre s'étonne de l'énorme controverse créée autour de son Christ ressuscité (dont le visage est celui de son fils Horacio, âgé de 27 ans) et du fait qu'il soit devenu un sujet de débat sur les radios et télévisions nationales.

    "Pour voir de la sexualité dans mon Christ, il faut être malade, El Cachorro est provocateur", déclare Salustiano García.

    Le peintre s'attendait à des réactions favorables car son œuvre "est gentille, élégante et belle". Et, en général, il est apprécié. J'ai été très surpris par certaines critiques négatives parce que, quel que soit votre manque de culture artistique, tout le monde a visité des églises et des musées, et il n'y a rien dans ma peinture qui ne soit pas déjà représenté dans des œuvres d'art datant de plusieurs siècles. Je pense que les personnes qui ont dit du mal de mon œuvre ou qui y ont vu de la sexualité ont besoin d'un peu de culture artistique. L'oeuvre du Greco représentant le Christ ressuscité le montre complètement nu, pénis et tout. Si cela a pu être fait au XVIe siècle, il me semble qu'on ne peut pas montrer un Christ comme le mien, avec le torse nu, au XXIe siècle", explique-t-il à Pasión en Sevilla. 

    Plus approprié pour la Gay Pride

    Quant à ceux qui ont dit que son œuvre était plus appropriée pour annoncer la journée de la Gay Pride, le peintre explique : "La société est tellement politisée que l'homosexualité est utilisée comme une arme de guerre entre un parti et un autre. Il me semble qu'aucun de ces arguments n'est très fondé, mais je pense que beaucoup d'entre eux sont très fondamentalistes. La posture et la nudité de mon Christ figurent dans de très nombreuses œuvres d'art datant de plusieurs siècles et le vêtement est suffisamment chaste, en fait il s'appelle le vêtement de pureté et il est une copie exacte du vêtement de pureté de Cachorro. C'est un hommage au Cachorro. Et mon Christ, en fait, ne montre pas plus de peau que le Cachorro". 

    Basilique Mineure du Santo Cristo de la Expiración (Hermandad del Cachorro)  - Site officiel de tourisme d'Andalousie

    Cependant, la confrérie de Séville ne partage pas la même opinion que le célèbre artiste. La plupart d'entre elles ne considèrent pas l'affiche comme représentative de la Semaine Sainte, qui, en raison de son contenu et de ce qu'elle commémore, doit s'inscrire dans un cadre de respect et de tradition.

    Respect de la fraternité de la résurrection

    "Il y a d'autres raisons pour lesquelles je ne considère pas qu'il s'agisse d'une bonne ou d'une belle "œuvre". D'une part, dans la Semaine Sainte sévillane, il existe une confrérie de la Résurrection, qui jouit d'une grande popularité, d'une dévotion, d'une acceptation à la fin de la Semana Grande et pour ce qu'elle représente, ainsi que pour la belle image de Jésus ressuscité, l'œuvre de Francisco Buiza, qui est portée en procession. En ce sens, si l'auteur de l'affiche veut évoquer la Résurrection du Christ parmi les Sévillans, il serait logique de représenter cette image (en laissant évidemment l'empreinte artistique du peintre, comme il l'aurait envisagé), mais toujours à partir de la sculpture de Buiza, qui est la seule à Séville à représenter ce miracle divin", a expliqué à Religión Confidencial un frère d'une confrérie sévillane bien connue. 

    Par conséquent, pour de nombreuses autres confréries, faire allusion à la Résurrection en peignant le visage et le corps d'un homme terrestre normal (qui est aussi leur fils) ne semble pas être une bonne idée (à moins de vouloir créer une controverse ou de faire parler de soi), ce qui constitue pour beaucoup un manque de respect, une méconnaissance et presque un mépris à l'égard de la Confrérie de la Résurrection.

    Beaucoup d'autres Sévillans et Espagnols considèrent, comme cela a été exprimé dans les commentaires sur les réseaux sociaux, que le peintre qui a l'intention de représenter Jésus-Christ sur l'affiche a au moins des connotations douteuses en termes de genre, et s'il est vrai qu'à l'époque où nous vivons cela n'est pas surprenant, et que l'on essaie d'introduire la "diversité" dans tous les domaines de la vie, de la société et de la culture, il n'en est pas moins vrai que la Semaine Sainte a un concept plus traditionnel à cet égard. 

    Beaucoup pensent qu'une affiche de ce type serait plus appropriée pour d'autres fêtes, par exemple la fête du printemps (foire) ou d'autres événements culturels dans la ville, mais un événement religieux devrait être dépourvu de ces connotations et être respectueux. 

    Enfin, certains sur les réseaux suggèrent une autre affiche plus appropriée.

  • Le numéro de La Nef de février vous attend

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    Découvrir le sommaire du numéro­

    Troubles et divisions dans l'Église

    Édito de Christophe Geffroy

    La Déclaration portant sur la bénédiction des "couples en situation irrégulière" a fait couler beaucoup d'encre. Pire, elle a semé troubles et divisions dans l'Église, créant une situation sans beaucoup de précédents. Ce qui ne laisse pas de nous étonner – et nous attriste –, c'est, face à ces réactions honnêtes venues d'une large partie du troupeau, la désinvolture qui semble régner en maître à la tête de l'Église. Découvrir l'édito

    Quelle obéissance est due à Fiducia Supplicans ?

    par le père Max Huot de Longchamp

    Quelle obéissance les fidèles doivent-ils à un tel texte, quand ils sont soucieux de rester dans un esprit filial vis-à-vis du Saint-Père, mais critiques de ce document ? De quel ordre est cette obéissance ? Qu'est-ce qui fonde l'autorité magistérielle d'un tel texte, et quels degrés d'obéissance en découle ? Le père Huot de Longchamp, théologien, nous donne ici toutes les clés pour comprendre quelle attitude pratique adopter face à un texte aussi délicat. Découvrir l'article

    Pourquoi aimons-nous moins la liberté ?

    par Élisabeth Geffroy

    Comment ? Poser aujourd'hui la question de nos libertés ? Pire, de nos libertés menacées ? Dans une société "ouverte" comme la nôtre ? Ridicule, semble-t-il. Et pourtant.... ce questionnement est légitime, nécessaire même. Car il doit avoir lieu en amont de toute advenue tyrannique, avant qu'il ne soit déjà un peu trop tard. La sécurité, devenue valeur maîtresse de nos sociétés, la mentalité du risque-zéro, la perte du sens d'une éducation à la liberté, une vision faussée de la liberté, tout cela nous mène dans une ornière, et nous fait aimer de moins en moins notre liberté. Or, si nous ne la chérissons plus assez, saurons-nous la défendre quand il le faudra ? Découvrir l'article

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  • Inscrire l'IVG dans la Constitution c'est restreindre la liberté de penser

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    De Chantal Delsol sur le site du Journal du Dimanche :

    IVG dans la Constitution : une restriction de plus dans la liberté de penser

    L’idée d’introduire la liberté de l’IVG dans la Constitution n’est pas nouvelle, mais elle connaît un regain de faveur après la décision de certains États américains de limiter parfois drastiquement, voire d’interdire, la pratique de l’IVG.

    Il est probable que beaucoup de Français, très attachés à ce qu’ils considèrent comme un droit majeur des femmes, se soient affolés à la pensée que ce qui arrivait aux États-Unis pouvait aussi nous arriver. Signe d’ignorance, car les institutions des États-Unis permettent aux États, de par le statut fédéral, de se donner des lois séparées, tandis que rien de tel ne serait possible en France, pays centralisé dans lequel on ne saurait même pas imaginer de telles différences légales entre les régions. Chez nous, une réduction du droit à l’IVG ne pourrait venir que de l’État central et serait valable sur tout le territoire.​

    Mais au-delà de ces raisons institutionnelles, une terreur sourde règne dans les rangs des défenseurs inconditionnels de l’IVG : par le jeu démocratique des changements de majorité, un courant pourrait arriver au pouvoir qui limiterait ou abolirait le droit à l’IVG. Or cette probabilité est aussi mince que la première. C’est arrivé par exemple en Pologne (avec des conséquences désastreuses), mais on ne voit pas un parti français être d’accord et/ou en mesure de mettre en place une pareille loi qu’aucun d’entre eux ne revendique. Il existe en France des groupes (je dirais plutôt des groupuscules) qui voudraient, s’ils arrivaient au pouvoir, supprimer l’IVG et même le divorce. Mais ils sont si insignifiants qu’en avoir peur relève de la franche paranoïa.​

    Dans un pays libre comme le nôtre, on doit pouvoir discuter pour savoir si l’IVG tue une personne ou élimine un bout de chair

    Non, constitutionnaliser l’IVG relève plutôt du symbole : il faut montrer au monde que nous autres Français, héritiers des Lumières, considérons qu’il s’agit là d’un droit inaliénable, comme celui de penser ou de parler librement. Ce faisant, c’est le contraire que l’on prépare : nul n’aura plus le droit d’être en désaccord avec l’IVG, qui ne constituera plus une option de la tolérance, mais une obligation de la bien-pensance. Dans un pays libre comme le nôtre, on doit pouvoir discuter pour savoir si l’embryon est ou non une personne humaine, et donc si l’IVG tue une personne ou élimine un bout de chair – on doit pouvoir penser que l’IMG (interruption médicale de grossesse, qui peut intervenir quelques heures avant la naissance) est clairement un infanticide. La plupart de nos concitoyens, ayant abandonné le christianisme, ne sont pas gênés par l’infanticide dans ces cas extrêmes. 

    Mais il existe aussi dans nos sociétés des judéo-chrétiens convaincus qui ne sont pas d’accord, et qui devraient avoir le droit de s’exprimer. La constitutionnalisation de l’IVG en fera des factieux et des coupables. Il est déjà très mal vu non seulement de développer des arguments opposés à l’IVG, mais même de proposer des restrictions ou des conditions – cela deviendra carrément impossible. Cela dépendra aussi, cependant, des termes qui seront utilisés dans le texte de la Constitution : s’agira-t-il d’un droit ou d’une liberté ? La nuance est importante, puisqu’un droit suppose de pouvoir exiger la possibilité d’exercice, et limitera la clause de conscience des praticiens.

    Last but not least : c’est bien commode, pour un président qui ne parvient à rien de concret, qui vit sur un océan de dettes, sur une école et un hôpital sinistrés, de faire passer des réformes « sociétales » qui vont faire plaisir aux citoyens sans coûter un centime… Nul doute que des tirades autosatisfaites vont accompagner cette décision qui ne sera rien d’autre qu’une restriction de plus dans la liberté de penser.