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Débats - Page 57

  • Dans six semaines : le Congrès Mission

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    Le Congrès Mission c'est un week-end de prière, de découvertes, de rencontres, d'échanges, de réflexions pour retrouver le feu de la mission et la joie de partager l'Évangile.

    Les 15, 16 et 17 mars à la basilique de Koekelberg, des dizaines de paroisses, de communautés et de croyants présenteront leurs initiatives très concrètes d'évangélisation.

    La Fondation Jean-Paul II y aura sa place dans le village des stands, venez nous soutenir, nous rendre visite….

    Et venez nombreux participer à cet évènement extraordinaire.

    Congrès Mission - Missiecongres

    Chers amis,

    Le Congrès Mission est dans 6 semaines et nous continuons de peaufiner le programme pour vous proposer un week-end ultra qualitatif.

    Découvrez dès maintenant les thèmes de nos tables rondes et les intervenants  qui ont déjà confirmé leur présence!

    Et parce que le Congrès Mission ne saurait exister sans le soutien de nombreux bénévoles, nous avons besoin de vous!

    Vous pouvez nous aider concrètement de trois manières:

    Les thèmes et intervenants des tables rondes 

    • Être missionnaire? Oui, mais comment?

    Monseigneur Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles

    Patrick Gillard, Frère dominicain

    • Après le scandale des abus, comment parler au monde avec délicatesse?

    Aymeric Christensen, Rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Vie

    Tommy Scholtes, prêtre jésuite, porte-parole des évêques de Belgique

    • Se laisser évangéliser par la fragilité 

    Yves de Lespinay, chrétien attentif aux signes du Seigneur

    Thierry des Lauriers, directeur de l’association Aux captifs, la libération, association qui rencontre et accompagne les personnes de la rue et les personnes prostituées

    Adjoua de Liniers, aumônière dans des établissements de santé

    • Quel catéchèse pour la génération 2024?

    Olivier Bonnewijn, prêtre de la communauté de l'Emmanuel. Auteur de très nombreux ouvrages pour la jeunesse

    Agnès Charlemagne, auteure et animatrice d’ateliers de catéchèse, inspirée de la pédagogie Montessori

    • Transmettre la foi aux ados. Mission impossible?

    Victor, auteur de la chaîne « le catho de service » sur Instagram, Youtube, TikTok.

    Soeur Valentine, salésienne, éducatrice auprès des jeunes

    • Développement personnel, yoga, méditation... A-t-on encore vraiment besoin de Dieu?

    François Mathijsen, Docteur en psychologie, spécialisé dans les croyances et les expériences paranormales chez les jeunes

    • Nous sommes (quasi) seuls dans notre paroisse. Que pouvons-nous faire?

    Didier Kabutuka, Docteur en théologie, curé de la Paroisse de Perbais et doyen de Walhain dans le Brabant wallon

    Arnaud-Join Lambert, Professeur de théologie à l'UCLouvain, fondateur du laboratoire d'innovation ecclésiale Ecclesialab

    • Pourquoi nous aimons tant l'Église!

    Martin Van Breusegem, jeune séminariste à Namur. Membre de la communauté de l'Emmanuel

    Les places pour assister aux tables rondes étant limitées, inscrivez-vous rapidement! Vous pourrez, à l'issue du processus d'inscription, choisir les tables rondes auxquelles vous souhaitez assister.

    Je m'inscris pour assister aux tables rondes

    Annoncer le Congrès Mission

    Pour nous permettre de toucher un large public, vous pouvez nous aider en:

    • commandant ci-dessous des flyers et des affiches
    • les affichant dans vos églises, vos communautés, vos groupes de prière...
    • faisant une annonce à la fin de la messe
    • distribuant des flyers à la sortie

    Je commande des affiches et des flyers

    Vous pouvez télécharger ci-dessous des propositions d'annonces:

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    Devenir volontaire

    Vous êtes disposés à nous aider ? Devenez volontaire pour le Congrès Mission ! En tant que volontaire :

    - Vous vous engagez à vous mettre au service du Congrès Mission pendant une demi-journée ou plus
    - Vous pouvez profiter du Congrès Mission le reste du temps
    - Vous bénéficiez d’un tarif préférentiel

    Les différents services : accueil, buvette, vestiaire, logistique, intendance, garderie… Il y en a pour tous les goûts !

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    Chanter dans la chorale

    Missiecongres Brussel 2022

    Aidez-nous à prier en chantant  dans le chœur de la basilique de Koekelberg lors des deux messes auxquelles assisteront plus de 1500 congressistes!

    Les musiciens sont également les bienvenus !

    La méga chorale c'est:

    • un nombre de chanteurs et de musiciens illimité: amateurs, confirmés, toutes les voix et les instruments sont accueillies
    • un magnifique répertoire
    • l'occasion de pratiquer son bilinguisme

    Quand et où?

    • 3 répétitions à Bruxelles
    • les dimanches 25 février, 3 mars et 10 mars
    • de 20h à 22h
    • Boulevard Saint-Michel 24, Etterbeek

    Comment?

    En vous inscrivant ici pour les répétitions:

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    Et en rejoignant le groupe WhatsApp de la méga chorale ci-dessous!

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    Dans la joie de vous retrouver au mois de mars!

    Annonciade Leménager et l'équipe du Congrès Mission­

    Congrès Mission 2024
    congresmissionbruxelles@gmail.com

  • Rome : la 'Suprema' est de retour

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    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Le pape François et le retour de la 'Suprema'

    ANALYSE : Une seule présence visible est restée proche du pape François tout au long du pontificat : le cardinal Victor Manuel Fernández.

    29 janvier 2024

    La Congrégation pour la doctrine de la foi s'appelait autrefois La Suprema - "La [Congrégation] suprême" - et le pape lui-même en était le préfet. Au fil du temps, la Secrétairerie d'État a dépassé et éclipsé la CDF. Paul VI a fait de la Secrétairerie d'État le centre de coordination de toute la Curie romaine.

    Le cardinal Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, a ensuite choisi le cardinal Tarcisio Bertone comme secrétaire d'État. Le cardinal Bertone avait été le second du cardinal Ratzinger à la CDF et n'était pas un diplomate. Certains ont décrit ce choix comme un retour à la centralité de la doctrine de la foi dans la vie de l'Église, et ont même vu dans cette nomination un acte politique certifiant une résurgence de la CDF en tant que La Suprema.

    Le pontificat de Benoît XVI a toutefois montré qu'une telle lecture était au mieux inexacte. Même au cours de l'année 2006, très chargée et enivrante, au cours de laquelle Benoît XVI a procédé à de nombreux changements de personnel parmi les plus significatifs et a tracé la voie de son pontificat, il ne s'est jamais comporté de manière antagoniste.

    Benoît a essayé d'unir plutôt que de diviser. Il a appelé à ses côtés des diplomates de longue date tels que les cardinaux Ivan Dias et Giovanni Lajolo et, en même temps, des membres et des anciens membres de la CDF. Sous le pontificat de Benoît XVI, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a poursuivi son travail et on n'a jamais eu l'impression qu'elle avait un poids différent ou un impact plus important. Pas de revanche pour La Suprema, donc.

    Pour cette ironie des ironies, il faudra attendre le pape François.

    On dit que lors des réunions pré-conclaves - "congrégations générales" dans le jargon ecclésiastique - le cardinal Jorge Mario Bergoglio s'est arrêté pour faire l'éloge du travail des diplomates. On dit aussi que Bergoglio avait fait l'éloge du travail des nonces apostoliques dans une de ses interventions spontanées aux congrégations, qui n'a pas été aussi largement diffusée que celle dans laquelle il parlait de l'Église sortante.

    Ensuite, au début de son pontificat, il a souligné qu'il recherchait les hommes de l'ancienne Curie, c'est-à-dire ceux qui connaissaient l'institution et qui la servaient. Cela aussi semblait être un rameau d'olivier tendu à ceux qui avaient été déçus pendant le pontificat de Benoît XVI.

    En outre, dans chaque consistoire, le pape François a presque toujours créé des "cardinaux de remédiation", des hommes âgés de plus de 80 ans et inéligibles au conclave, soi-disant parce qu'ils manifestaient le désaccord de François avec la manière dont les choses avaient été gérées dans le passé. En y regardant de plus près, on constate que nombre d'entre eux sont issus du monde diplomatique. Plus précisément, le pape François a fait cardinal pas moins de trois nonces en activité.

    Tout cela n'a cependant pas signifié une nouvelle centralité pour la Secrétairerie d'État et le monde diplomatique du Vatican. En effet, la Secrétairerie d'État a progressivement perdu sa centralité. Par exemple, le secrétaire d'État a toujours été président du Conseil de surveillance de l'Institut des œuvres de religion (Banque du Vatican). François a mis fin à cette situation. Le secrétaire d'État ne siège même plus au conseil d'administration.

    La Secrétairerie d'État a perdu son autonomie administrative en matière de contrôle financier au profit de l'Administration du patrimoine du Siège apostolique à la suite des enquêtes qui ont conduit au procès sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État.

    Le pape François, quant à lui, centralise de plus en plus les décisions. On parle parfois d'un "cercle magique" autour du pape François, qui filtre les informations et oriente les décisions. Il s'agit là aussi d'une description inexacte. Il semblerait plutôt que le pape François ait eu plusieurs cercles et qu'il soit passé par plusieurs séries de personnes qui, à un moment donné, ont eu son oreille.

    Même l'infirmière qui lui a sauvé la vie n'a pas été vue aux côtés du pape depuis un certain temps.

    Une seule présence visible est restée proche du pape François tout au long de son pontificat : Le cardinal Victor Manuel Fernández.

    Le pape François l'a nommé préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi. Avec le cardinal Fernández, le DDF mérite à nouveau son surnom de "La Suprema". Et ce, bien que le pape François ait annoncé sa nomination par une lettre dénonçant certaines pratiques immorales du passé avec lesquelles "au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on poursuivait des erreurs doctrinales".

    La Suprema est donc de retour sous une nouvelle forme. Elle n'est pas là pour discipliner les théologiens indociles ou pour corriger les opinions qui risquent d'être hérétiques, mais plutôt pour "promouvoir la connaissance théologique". Cela signifie de nouveaux statuts pour la Commission théologique internationale, une plus grande ouverture aux autres disciplines et une grande autonomie dans les choix du cardinal Fernández.

    Le cardinal, pour sa part, n'a pas hésité à rendre publics des documents de réponse chaque fois qu'il estimait nécessaire de marquer un changement, même lorsque ce changement avait déjà eu lieu et qu'il était déjà pratiqué. La déclaration Fiducia Supplicans - que le pape a soutenue dans le discours prononcé devant l'assemblée plénière du dicastère le 26 janvier - en est un exemple clair.

    Personne n'a jamais refusé une bénédiction lorsqu'elle consiste en un signe de croix sur le front. Pourtant, créer et publier une déclaration, c'est donner le feu vert à une procédure qui n'éloigne certainement pas l'Église catholique de la légitimation de toutes sortes d'unions "irrégulières", même si elle laisse la doctrine en place et formellement inchangée. En fait, certains prêtres activistes se sont immédiatement précipités pour donner des bénédictions avec des photographes à leurs côtés.

    Fiducia Supplicans a également suscité une consternation particulière dans le monde orthodoxe oriental, comme l'a expliqué le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, qui a déclaré avoir reçu des commentaires critiques de la part des Églises sœurs. Quelques jours plus tard, le pape François a nommé le cardinal Fernández membre du dicastère du cardinal Koch et Mgr Armando Matteo, secrétaire du DDF, consultant pour l'unité des chrétiens.

    La nomination du cardinal Fernández comme membre d'Unité Chrétienne s'explique de manière tout à fait raisonnable et courante. Le cardinal Fernández a remplacé son prédécesseur, le cardinal Luis Ladaria, qui a eu 80 ans il y a quelque temps et qui avait déjà servi cinq ans en tant que membre, il était donc temps pour lui de se retirer. La nomination de Mgr Matteo est donc celle qui suscite le plus d'interrogations.

    Les membres des dicastères sont périodiquement convoqués en assemblées plénières qui, sur la base des expériences, des besoins et des attentes des laïcs du monde entier, étudient les grandes lignes de l'orientation et des programmes du dicastère. Il est généralement fait appel à des consultants pour donner des avis qualifiés sur des questions théologiques, canoniques, pastorales et autres.

    Quoi qu'il en soit, il est frappant de constater que l'Unité des chrétiens est le neuvième dicastère auquel le pape François a nommé le cardinal Fernández en tant que membre. Le Pape l'avait initialement nommé membre de sept dicastères (pour l'Évangélisation, à la fois dans sa section pour les questions fondamentales de l'évangélisation dans le monde et dans sa section pour l'établissement et le soutien de nouvelles Églises particulières ; pour les Églises orientales ; pour les Évêques ; pour les Laïcs, la Famille et les Personnes âgées ; pour l'Unité des Chrétiens ; pour l'Église catholique ; pour les laïcs, la famille et la vie ; pour la culture et l'éducation), et l'a ensuite nommé membre du Dicastère pour les textes législatifs, bien que le cardinal Fernández n'ait aucune compétence juridique et qu'il ait refusé d'assumer la responsabilité de la gestion de la section canonique et disciplinaire du DDF.

    En revanche, le cardinal Ladaria n'était membre que de cinq dicastères.

    Le cardinal Fernández est donc appelé à être présent dans diverses réunions, à apporter son point de vue et à faire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi une extension du secrétariat personnel du pape François, un département auquel le pape François peut faire appel chaque fois qu'il veut changer quelque chose.

    La Suprema est donc de retour, mais elle est désormais investie d'une suprématie différente, qui n'est pas liée aux institutions curiales mais à la personnalité qui est à la tête de l'ensemble de l'appareil. Toutefois, le pontificat de François est un pontificat très différent, caractérisé avant tout par la personnalité du pape régnant.

    La Suprema est de retour, mais elle n'a pas pris sa revanche. En effet, La Suprema est revenue quelque peu méconnaissable, personnalisée et différente de la façon dont nous nous souvenions d'elle.

    Le risque est que la nouvelle Congrégation suprême sème la désunion. Il est vrai, comme le dit le cardinal Fernández, qu'il n'a pas tant créé de conflits qu'il n'en a provoqué l'émergence. Il lui appartiendra peut-être de décider de les laisser refaire surface ou de les laisser s'envenimer.

  • Pape François : de petits groupes idéologiques s'opposent aux bénédictions pour les personnes de même sexe ; L'Afrique ? un « cas particulier » :

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    Le pape François a "informé" les membres du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) du Vatican le vendredi 26 janvier 2024 en ces termes que communique le « national catholic register » :

    "Dans l'Église, il y a toujours eu de petits groupes qui manifestent des réflexions de nature schismatique", a déclaré le Pape. "Il faut les laisser continuer et disparaître... et regarder vers l'avenir."

    Le pape François a suggéré que l'opposition à l'approbation par le Vatican des bénédictions non liturgiques pour les couples de même sexe provenait principalement de « petits groupes idéologiques », à l'exception de l'Afrique, qui, selon lui, constitue « un cas particulier ».

    "Ceux qui protestent avec véhémence appartiennent à de petits groupes idéologiques", a déclaré François lundi dans une interview accordée au journal italien La Stampa , selon une traduction anglaise du journal Vatican News, géré par l'Église . 

    Concernant les évêques d'Afrique, qui ont exprimé certaines des plus vives critiques à l'égard de telles bénédictions, le pontife a déclaré qu'ils constituent « un cas particulier » car « pour eux, l'homosexualité est quelque chose de 'laid' du point de vue culturel ; ils ne le tolèrent pas.

    Le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF), dirigé par le cardinal Víctor Manuel Fernández , a publié le 18 décembre 2023 une déclaration intitulée Fiducia Supplicans , qui a provoqué une réaction violente. La déclaration autorise les bénédictions pastorales « spontanées » pour les « couples de même sexe » et d’autres couples en « situation irrégulière », mais n’autorise pas les bénédictions liturgiques, la reconnaissance des unions civiles ou toute action qui ferait ressembler les bénédictions à un mariage.

    Les évêques du monde entier sont divisés sur la manière de mettre en œuvre le document ou sur l’opportunité de le mettre en œuvre.

    Le Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, qui représente l'ensemble des conférences épiscopales africaines, refuse de bénir les couples de même sexe. Dans un communiqué, il a déclaré que de telles bénédictions ne pourraient pas être réalisées sur le continent « sans s’exposer à des scandales ». 

    Les conférences épiscopales de Hongrie et de Pologne ont également rejeté toute bénédiction pour les couples de même sexe, tout comme plusieurs autres évêques à travers le monde.

    Alternativement, les présidents des conférences épiscopales d'autres pays, comme l'Autriche, l'Allemagne et l'Argentine, ont adopté la déclaration et l'opportunité de bénir les couples de même sexe. Certaines autres conférences épiscopales, comme celle des États-Unis , ont accepté la déclaration mais ont mis l'accent sur la nécessité de garantir que de telles bénédictions ne soient pas confondues avec un changement dans l'enseignement de l'Église.

    François, dans son interview, a rejeté l'idée que cette division pourrait déclencher un schisme au sein de l'Église catholique. 

    "Dans l'Église, il y a toujours eu de petits groupes qui manifestent des réflexions de nature schismatique", a déclaré le Pape. "Il faut les laisser continuer et disparaître... et regarder vers l'avenir."

    François a déclaré qu'il espérait que « progressivement, tout le monde sera rassuré sur l'esprit de la déclaration », qui, selon lui, « vise à inclure ; pas diviser. Il a ajouté que la déclaration « nous invite à accueillir puis à confier les personnes, et à faire confiance à Dieu ».

    "L'Évangile doit sanctifier tout le monde", a déclaré le pontife. « Bien sûr, il faut de la bonne volonté. Et il faut donner des instructions précises sur la vie chrétienne (j'insiste sur le fait que ce n'est pas l'union qui est bénie, mais les personnes). Mais nous sommes tous pécheurs : pourquoi devrions-nous faire une liste des pécheurs qui peuvent entrer dans l’Église et une liste des pécheurs qui ne peuvent pas être dans l’Église ? Ce n’est pas l’Évangile.

    Plus tôt ce mois-ci, le DDF a publié un communiqué de presse de cinq pages en réponse aux réactions négatives de certains évêques. Le communiqué de presse, rédigé par Fernández, indique que l'opposition « ne peut être interprétée comme une opposition doctrinale car le document est clair et définitif sur le mariage et la sexualité ».

    "Il n'y a aucune place pour nous distancier doctrinalement de cette déclaration ou pour la considérer comme hérétique, contraire à la tradition de l'Église, ou blasphématoire", a déclaré le cardinal ».

    Bref, circulez, il n’y a rien à voir…

  • " Fiducia Supplicans " n'appartient pas au magistère authentique

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    Du blogue d'Edward Pentin :

    " Fiducia Supplicans " n'appartient pas au magistère authentique; le Père Bux appelle le cardinal Fernández à démissionner.

    25 janvier 2024

    Un ancien consulteur du Dicastère pour la Doctrine de la Foi a déclaré qu'il croyait que parce que Fiducia Supplicans "n'appartient pas au Magistère authentique", elle n'est pas contraignante et donc "on ne peut même pas y adhérer avec l'assentiment religieux de la volonté et de l'intellect".

    Il a également demandé la démission ou le renvoi de son auteur principal, le cardinal Víctor Manuel Fernández, car "le soupçon d'ignorance et de mauvaise foi pèsera sur [lui] dans tout document qu'il signera par la suite".

    Dans une interview accordée à ce site le 18 janvier, le père Nicola Bux, théologien respecté et ami du défunt pape Benoît XVI, a évoqué les retombées de la publication de la déclaration qui autorise les bénédictions entre personnes de même sexe sous certaines conditions.

    Fiducia Supplicans, approuvée par le pape François, a été signée par le cardinal Fernández, préfet du dicastère de la doctrine de la foi, et le secrétaire du dicastère, Mgr Armando Matteo, et publiée le 18 décembre.

    Le père Bux explique comment le document a été reçu en Italie, ce qu'il a pensé du communiqué de presse du 4 janvier visant à clarifier la déclaration, et ce que tout cela pourrait signifier pour l'avenir de l'Église et le prochain conclave.

    "Le drame de l'Église aujourd'hui est la séparation de la pastorale et de la doctrine, c'est-à-dire de l'amour et de la vérité", déclare le père Bux. "Et nous le payons cher, comme l'avait prédit Jean-Paul II.

    Le pape François devrait annuler Fiducia Supplicans et remplacer le préfet par un homme à la "doctrine sûre, solide et pure", pour reprendre les mots de l'apôtre à Tite.

    Père Bux, quelle a été la réaction générale à la Fiducia Supplicans en Italie - plutôt contraire, à votre avis, favorable ou ambivalente ?

    En raison de leur proximité avec le Siège apostolique, les évêques italiens semblent être comme des chiens muets : ils approuvent ou ils s'opposent, ou ils craignent les "représailles". Parmi les fidèles et les non-pratiquants, il y a ceux qui considèrent Fiducia Supplicans, et les tentatives de la justifier, comme une insulte à leur intelligence. Et puis il y a ceux qui connaissent la doctrine de la foi et de la morale, en particulier les normes de la Révélation, et qui posent le premier dubium [doute ou question] aux cinq cardinaux envoyés l'été dernier : L'Église peut-elle aujourd'hui enseigner des doctrines contraires à celles qu'elle a déjà enseignées en matière de foi et de morale, que ce soit par le pape ex cathedra, par les définitions d'un concile œcuménique ou par le magistère ordinaire universel des évêques dispersés dans le monde entier (cf. Lumen Gentium 25) ?

    Il est certain que Fiducia Supplicans n'appartient pas au "Magistère authentique" et n'est donc pas contraignant parce que ce qui y est affirmé n'est pas contenu dans la parole écrite ou transmise de Dieu et que l'Église, le Pontife romain ou le Collège des évêques, soit définitivement, c'est-à-dire par un jugement solennel, soit avec le Magistère ordinaire et universel, propose de croire comme divinement révélée. On ne peut même pas y adhérer par un assentiment religieux de la volonté et de l'intelligence.

    Que pensez-vous du communiqué de presse du 4 janvier visant à clarifier la déclaration ? A-t-il résolu quoi que ce soit ?

    L'ignorance prédomine dans la majorité des baptisés, du fait que pendant des décennies, les questions sociales ont été préférées à la catéchèse ; pour les couples hétérosexuels et homosexuels en situation irrégulière, ce qui s'applique aujourd'hui est : l'amour est l'amour. Ceux qui utilisent la logique s'y opposent et c'est alors que surgit le deuxième dubium des cardinaux : Est-il possible que, dans certaines circonstances, un pasteur puisse bénir des unions entre personnes homosexuelles, suggérant ainsi que le comportement homosexuel en tant que tel ne serait pas contraire à la loi de Dieu et au chemin de la personne vers Dieu ? À ce dubium s'en ajoute un autre : L'enseignement soutenu par le magistère ordinaire universel reste-t-il valable, à savoir que tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constitue un péché objectivement grave contre la loi de Dieu, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il a lieu et l'intention avec laquelle il est accompli ? La déclaration du 4 janvier est donc une tentative classique de masquer les fissures.

    Êtes-vous d'accord avec le fait que la déclaration a mis en évidence des divisions qui étaient déjà présentes mais qui sont maintenant étalées au grand jour ?

    Benoît XVI, dans ses Notes du 11 avril 2019, a décrit l'origine de la débâcle de la morale catholique, et donc aussi des divisions entre catholiques, du fait de considérer que la cohabitation d'un couple hétérosexuel et d'un couple homosexuel n'est pas un péché. La division ou le schisme, auparavant submergé, a maintenant émergé. Nous verrons si elle sera officiellement déclarée lors d'un prochain événement ecclésial, tel qu'un synode ou un conclave. Il est certain que le prochain pape devra faire les comptes et décider s'il faut approfondir la division ou la réparer en convoquant un concile. Quel que soit le candidat au poste de pape, il devra être invité, lors des congrégations pré-conclaves, à répondre aux dubia accumulés depuis 2015, faute de quoi la division de l'Église s'aggravera.

    Pourquoi pensez-vous qu'il y a eu une opposition principalement en Afrique, en Europe centrale et orientale et pas tellement aux États-Unis et dans d'autres pays principalement occidentaux ?

    Car dans ces régions, c'est-à-dire dans l'hémisphère nord et occidental, après Vatican II, l'Église a été confrontée à l'idéologie relativiste qui avait pénétré la morale et démoli la loi naturelle, la formation à la doctrine et la vie dans le Christ - c'est-à-dire la morale catholique, en lutte contre la pensée néo-païenne. Demandez ensuite à un juif s'il s'agit d'une bénédiction (berakah) lorsqu'elle n'a pas de caractère sacré (disons qu'elle n'est pas liturgique) et si l'on peut bénir quelque chose que Dieu maudit et abhorre, comme un péché contre la nature. Un ami juif qui a entendu parler de Fiducia Supplicans m'a dit : "Le pape ne connaît-il pas la Bible ? Sans parler de la ridiculisation des musulmans et de l'éloignement des orthodoxes qui déclarent désormais impossible l'unité avec les catholiques. Fiducia Supplicans et les communiqués qui ont suivi sont le résultat de l'ignorance du préfet Fernandez.

    Quelle est la meilleure façon de résoudre la confusion et la division résultant de Fiducia Supplicans ?

    Expliquez qu'il n'y a rien de pastoral sans "pasto" (repas) car "la doctrine est en fait comme la nourriture, dont le possesseur est celui qui la distribue" (St. Grégoire Nazianze). La doctrine est donc pastorale, mais si le berger ne l'a pas, il ne peut pas faire de pastorale. Le drame de l'Église aujourd'hui est la séparation de la pastorale et de la doctrine, c'est-à-dire de l'amour et de la vérité. Et nous le payons cher, comme l'avait prédit Jean-Paul II. Le pape François devrait annuler Fiducia Supplicans et remplacer le préfet par un homme à la "doctrine sûre, solide et pure", pour reprendre les mots de l'apôtre à Tite.

    Comment pensez-vous que cette affaire affectera le prochain Conclave ?

    Il est certain que le prochain pape, s'il ne veut pas l'être seulement pour une partie de l'Eglise, devra se poser la question : quelle est la mission de l'Eglise ? Se conformer au monde ou le sauver ? L'unité de l'Église catholique est compromise par Fiducia Supplicans parce que, sur une vérité morale aussi essentielle, elle accepte, dans la pratique, des points de vue opposés entre les Églises dispersées dans le monde. Un exemple : Le nouvel évêque de Foggia a déclaré que son église serait "l'église de François qui bénit tout le monde". Mais l'Église n'est-elle pas celle de Jésus-Christ ?

    Fernandez s'est discrédité en publiant un document à l'opposé de celui de son prédécesseur, [le cardinal Luis] Ladaria, en 2021. S'agirait-il d'un "développement" ou plutôt d'une hétérogénéité de la doctrine ? Le dicastère et le Saint-Siège se sont humiliés. Quelqu'un a déjà rebaptisé le Dicastère "pour la destruction de la foi". Le soupçon d'ignorance et de mauvaise foi pèsera sur Fernandez dans tout document qu'il signera ultérieurement. Il devrait démissionner.

  • L'arbre à ses fruits : l'Eglise d'Allemagne en mal de prêtres

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Bätzing sans nouveaux prêtres : le Chemin Synodal présente l'addition

    Personne ne sera ordonné dans le diocèse dirigé par l'ultra chef synodal des évêques allemands. Et le reste de l'Allemagne n'est pas mieux loti.

    29_01_2024

    Le déclin des vocations n'est pas nouveau, mais cette année, dans le diocèse allemand de Limburg, il n'y aura même pas d'ordination de nouveaux prêtres. C'est la première fois en deux siècles, dans toute l'histoire du diocèse, fondé en 1821. Et ce n'est pas parce qu'il a été temporairement suspendu par le Saint-Siège, comme cela s'est produit l'année dernière en France, à Fréjus-Toulon, alors dirigé par Mgr Dominique Rey. A Limburg, il n'y a tout simplement personne à ordonner.

    À la tête du diocèse se trouve l'évêque Georg Bätzing, qui, pour les lecteurs de la Bussola, n'a plus besoin d'être présenté. Ajoutons seulement qu'en tant que président de la Conférence épiscopale allemande et champion du "Synodaler Weg", le flop revêt une importance qui dépasse le seul diocèse de Limburg. Thomas Colsy, dans le Catholic Herald, rapporte également l'inquiétude du prélat, citant une interview parue en septembre dernier dans Die Zeit : "Ce qui me préoccupe, c'est que presque personne ne veut devenir prêtre, parce qu'il n'y a pas d'Église catholique sans prêtres. Il est étrange que personne ne veuille aller dans un diocèse "en phase avec son temps" (du moins selon la mentalité dominante), avec un évêque comme Bätzing, tellement inclusif qu'il a mis en œuvre des directives obligatoires très appréciées par la communauté LGBT, et même prêt à renverser le catéchisme.

    Si le remède est la synodalité qui sévit dans toute l'Allemagne, on peut dire qu'il ne porte pas non plus ses fruits ailleurs, à en juger par le déclin historique général des ordinations teutonnes : "En 2021, 62 hommes ont été ordonnés prêtres ; 48 comme prêtres diocésains et 14 dans des ordres religieux. En 2022, il y a eu 45 ordinations ; 33 comme prêtres diocésains et 12 dans des ordres religieux". Outre les chiffres eux-mêmes, la tendance est également à la baisse d'une année à l'autre : de 62 à 45 (et beaucoup moins dans les ordres religieux) dans l'ensemble du pays.

    Si l'on considère une autre réalité allemande significative sur le front du synode, le cardinal Reinhard Marx (prédécesseur de Bätzing à la tête des évêques allemands et lui-même porte-drapeau des instances progressistes) a ordonné 3 prêtres pour l'archidiocèse de Munich et Freising en 2023, aucun l'année précédente, 5 en 2021 et 2 en 2020. En comparaison, l'hiver démographique du clergé milanais ressemble presque à un printemps, avec 15 prêtres ordonnés en 2023 et 22 l'année précédente (dans toute la péninsule, le total est d'environ trois cents).

    Pour faire un parallèle entre l'Allemagne et un pays voisin qui, de toute façon, ne se porte pas très bien, en France voisine, nous avons eu 88 ordinations en 2023 et 122 l'année précédente : des chiffres bien supérieurs à ceux de l'Allemagne, bien qu'il y ait aussi une forte baisse au delà des Alpes au niveau diocésain, alors que "dans les communautés, congrégations et sociétés de vie apostolique, ils restent stables". Mais les évêques français semblent au moins conscients du lien entre la crise des vocations et la crise de la foi, invitant les familles, les paroisses et les mouvements "à redécouvrir et à transmettre la beauté et la joie de ces vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, au service de la vocation baptismale de chacun" (source : Catt.ch).

    En Allemagne, outre le nombre de prêtres, le nombre de fidèles est également en baisse, comme en témoignent ceux qui ont décidé de ne pas payer le kirchensteuer, l'impôt avec lequel chaque Allemand soutient son Église ou sa communauté religieuse : en 2022, il y a eu 522 822 défections, selon les données de la Conférence épiscopale allemande. Des chiffres qui "ne laissent pas d'échappatoire", écrivait Luisella Scrosati ici dans La Bussola, rapportant ensuite le "remède pire que le mal" proposé par l'intelligentzia synodale allemande, du Dr Irme Stetter-Karp, présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK), à Mgr Georg Bätzing lui-même, qui déclarait : "Nous nous sommes posé des questions importantes et des développements dans la Voie synodale sont survenus. Nous avons pour la plupart trouvé des réponses et voulons promouvoir le changement. Je m'y engage et j'assume volontiers cette responsabilité pour le diocèse de Limburg". En bref, il n'y a pas de retour en arrière possible.

    Et pourtant, cela ne produit pas d'effets, tant cet empressement à se montrer ouvert, moderne et inclusif ne freine pas l'effondrement des vocations et la fuite des fidèles. Mais comment, dira-t-on en se mettant à la place de Bätzing, tant de travail pour rien ? Des années et des années de synode permanent pour parvenir à une religion accommodante, des courses effrénées pour chasser les drapeaux les plus en vogue... et ce n'est toujours pas suffisant ? Pas assez, et cela ne sert à rien. Et les résultats sont là.

  • Un enfer vide... Vraiment ?

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    De Ralph Martin sur le National Catholic Register :

    Qu'enseigne l'Église catholique sur l'occupation de l'enfer ?

    COMMENTAIRE : Les récentes remarques spontanées du Pape ont fourni un moment d'enseignement sur l'universalisme et la réalité.

    26 janvier 2024

    Le pape François a suscité la controverse avec une remarque informelle sur l'enfer qu'il a faite le 14 janvier lors d'une interview en direct d'une heure avec une émission de télévision italienne populaire. 

    Tout en reconnaissant qu'il ne s'agit que de son point de vue personnel et non d'un "dogme de foi", le Saint-Père a émis l'hypothèse que l'enfer pourrait être vide et a exprimé l'espoir que ce soit le cas : "Ce que je vais dire n'est pas un dogme de foi, mais mon opinion personnelle : J'aime penser que l'enfer est vide ; j'espère qu'il l'est".

    Tout d'abord, qu'est-ce qu'un "dogme" ? 

    En bref, un dogme est une déclaration de l'Église concernant une vérité révélée par Dieu et nécessaire à notre salut. Bien que le pape ne fasse que spéculer sur la possibilité que l'enfer soit vide, ce qu'il espère, et qu'il précise qu'il ne s'agit pas d'un enseignement officiel de l'Église, il n'en demeure pas moins que cette déclaration est extrêmement préjudiciable. 

    Il joue sur une sympathie largement répandue pour une hérésie appelée "universalisme", qui enseigne que peut-être - ou certainement - tout le monde finira par se retrouver au paradis. Dans certaines variantes, même le diable et les démons seront sauvés. Mais nous y reviendrons plus tard. 

    Dans ce contexte, il est donc extrêmement important que nous sachions ce que Dieu nous a révélé sur la réalité de l'enfer et sur la possibilité d'y finir. Malheureusement, ces vérités très importantes sont rarement prêchées ou enseignées. Mais la bonne nouvelle, c'est que les remarques du pape offrent un moment d'enseignement, où l'on peut prêter attention à ces vérités. 

    Heureusement, nous disposons aujourd'hui du Catéchisme de l'Église catholique, qui transmet de manière fiable l'enseignement constant de l'Église sur les quatre dernières choses (la mort, le jugement, le ciel et l'enfer). Nous devons savoir ce que l'Église enseigne au sujet de l'enfer si nous voulons garder la tête claire et les pieds sur le bon chemin dans ce climat de confusion, de vœux pieux et de déni. 

    Qu'enseigne le catéchisme ?

    S'appuyant sur les Saintes Écritures et la Sainte Tradition, le Catéchisme enseigne clairement que toute personne qui meurt sans s'être repentie de son péché mortel ira directement en enfer : 

    "L'enfer est l'état d'auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et les bienheureux, réservé à ceux qui refusent par leur propre choix de croire et de se convertir du péché, même jusqu'à la fin de leur vie" (1033).

    "L'enseignement de l'Église affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Immédiatement après la mort, les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent en enfer, où elles subissent les châtiments de l'enfer, le "feu éternel". Le principal châtiment de l'enfer est la séparation éternelle d'avec Dieu, en qui seul l'homme peut posséder la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire" (1035 ; voir aussi 393).

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  • Existe-t-il des actes intrinsèquement immoraux ? Débat de théologie morale (A. Dumouch / M. Lavagna)

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    Existe-t-il des actes intrinsèquement immoraux ? Débat de théologie morale, A. Dumouch / M. Lavagna/ (77 mn)

    Un passionnant débat qui permet de comprendre la tension dans l’Eglise actuelle à propos d’une soit-disant opposition entre les positions du pape Benoît XVI et celles du pape François et de se réconcilier avec l’Eglise :

    Il y a les tenants de Benoît XVI que Mathieu Lavagna défend ici en exaltant cette phrase du jeune saint Paul : 1 Co 10, 13 « Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais avec la tentation, il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter ». Matthieu en conclut : On peut toujours appliquer à la lettre la morale universelle.

    Il y a les tenants du pape François, pasteur de terrain, qui citent plutôt cette autre phrase du vieux saint Paul : « 2 Co 1, 8 Car nous ne voulons pas que vous l'ignoriez, frères : la tribulation qui nous est survenue en Asie nous a accablés à l'excès, au delà de nos forces, à tel point que nous désespérions même de conserver la vie ». Souvent, ces théologiens en deviennent « circonstantialistes » et en arrivent à tout justifier à cause des circonstances tragiques de certaines situations.

    Arnaud Dumouch pense qu’il faut unir les deux phrases de saint Paul (morale universelle et constatation de ce qu’est la réalité de la vie) et qu’alors seulement, la théologie morale est complète. Même la pastorale que Dieu utilise est surprenante et les scolastiques ne comprennent pas ce genre de verset : « 2 Samuel 22, 26 Tu es fidèle, Ô Dieu, avec le fidèle, sans reproche avec l'irréprochable, pur avec qui est pur mais rusant avec le fourbe ». Il insiste donc sur la complémentarité entre Benoît XVI (théologien) et François (Pasteur) car « Vérité et amour doivent marcher ensemble comme deux affectionnées ».

  • "Chrétiens, repositionnez-vous" : c'est ainsi que le cardinal Ouellet cède au monde

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    De Roberto Marchesini sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    NOUVEAUX PARADIGMES

    " Chrétiens, repositionnez-vous " : c'est ainsi que Ouellet cède au monde

    Pour le cardinal Ouellet, l'ère du christianisme est terminée, il faut se repositionner sous la bannière du pluralisme et sans exclusivité. Une capitulation devant le monde anti-évangélique.

    25 janvier 2024

    Nous vivons une époque très intéressante, où il nous arrive de lire des choses extraordinaires. C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant un article du cardinal Ouellet dans la prestigieuse revue théologique Communio.

    L'article, bien que complexe, est digne d'intérêt et de réflexion. Après un paragraphe d'introduction, il commence par un coup d'éclat : "L'ère du christianisme est terminée". Une affirmation qui fait frémir ou rire aux éclats, selon le point de vue. Comment l'ère du christianisme peut-elle prendre fin ? Toute l'histoire est chrétienne, puisque le Christ est l'alpha et l'oméga. Certes, le cardinal a attiré notre attention.

    Une nouvelle ère s'est ouverte, explique-t-il, dans laquelle les chrétiens doivent se repositionner par rapport à leur environnement s'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme. Le christianisme est étranger à cet environnement, il est accueilli avec indifférence, voire hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques". Relisons calmement. "Le christianisme est étranger à cet environnement ; il est accueilli avec indifférence ou même hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques. De quel "environnement" s'agit-il ? Peut-être le monde ? Dans ce cas, il n'y aurait rien d'étrange : "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais comme vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis dans le monde, c'est pour cela que le monde vous hait" (Jn 15, 18-19). Donc, si le monde déteste le christianisme (ce qui est tout à fait naturel), "les chrétiens doivent se repositionner" ? Et que signifie "se repositionner" ?

    Il l'explique un peu plus loin : "Nous devons réfléchir à l'avenir du christianisme dans un contexte qui attend des chrétiens qu'ils adoptent un nouveau paradigme pour témoigner de leur identité. C'est pourquoi nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une disponibilité au dialogue et offrir la vision chrétienne en toute liberté et avec le souci de la fraternité humaine".

    Ainsi, le monde (en supposant que c'est ce que signifie le "contexte") demande au christianisme d'"adopter un nouveau paradigme". L'expression fait froid dans le dos et est "expliquée" comme suit : "Pour cela, nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une volonté de dialogue et offrir la vision chrétienne librement et avec le souci de la fraternité humaine". Pourquoi "devons-nous" ? Depuis quand l'Église doit-elle répondre aux attentes du monde ? Et puis : l'apostolat a toujours été ouvert au dialogue (bien que presque toujours unilatéral), libre (et payé cher) et attentif à la fraternité humaine. Ce n'est pas un " nouveau paradigme " : c'est ce que les chrétiens ont toujours fait.

    C'est peut-être dans la suite que l'on perçoit ce que le cardinal Oullet entend par " nouveau paradigme " lorsqu'il affirme que " les repères rationnels traditionnels ne peuvent plus prétendre à l'exclusivité ". Le changement d'époque, en bref, envisage le pluralisme comme un élément constitutif de toute société dans le monde globalisé". Là encore, nous sommes confrontés à un non sequitur. Le fait que "le changement d'époque envisage le pluralisme comme un élément constitutif" est important jusqu'à un certain point. Et on ne voit pas pourquoi la revendication de l'exclusivité des "points de référence rationnels traditionnels" ne serait plus recevable. Il suffit de jeter un coup d'œil à la déclaration Dominus Jesus pour se rendre compte qu'elle est non seulement possible, mais nécessaire.

    En bref, Son Éminence utilise des tonalités et des phrases importantes - "l'ère du christianisme est terminée", "les chrétiens doivent se repositionner", "nouveau paradigme"... -, mais on ne sait pas très bien où il veut aller. Il n'est pas bon d'utiliser le terme "supercazzola" (bistouriquette) lorsque l'auteur est un cardinal ; cependant, il semble que ce soit le cas. Et tonitruant. Au milieu de tous ces slogans, qui ne sont pas faciles à déchiffrer, une image claire et précise me vient à l'esprit : une enseigne accrochée à un magasin. Sur ce panneau, une inscription : "Fermé pour faillite". Je l'ai compris ainsi : "S'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme", les chrétiens doivent cesser de transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme ; s'ils veulent "témoigner de leur identité", ils doivent cesser de témoigner de leur identité. Le sel de la terre doit perdre sa saveur pour être jeté et foulé par les hommes (Mt 5,13).

    En conclusion, l'article prend un ton normatif : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". Il est difficile de savoir à quelle situation le cardinal fait référence : à la haine du monde pour le christianisme ? À un obscur "nouveau paradigme" ? Au fait qu'un prince de l'Église s'exprime comme le comte Mascetti ? Une chose est claire : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". C'est ainsi que les choses sont, c'est ainsi qu'elles doivent être.

    Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'article a l'intention de lancer une conférence qui se tiendra au Vatican les 1er et 2 mars, avec la participation du pape François (et du cardinal Fernández), intitulée "Image de Dieu de l'homme et de la femme. Vers une anthropologie des vocations". Si les prémisses sont celles indiquées par Ouellet, il n'y a pas de quoi être serein.

    Quelqu'un, à ce stade, citera Lénine et demandera : "que faire ?" Pour ma part, je n'ai aucun doute : "Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé" (Mt 24, 13).

  • Fiducia Supplicans : le colonialisme culturel en action ?

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    Du Catholic World Report (Anne Hendershott) :

    Les évêques africains, Fiducia Supplicans et la colonisation culturelle

    La tentative d'imposer des notions occidentales sur les relations entre personnes de même sexe dure depuis un certain temps, et le Vatican fait maintenant partie du problème.

    23 janvier 2024  The Dispatch 0Imprimer

    Considérant la déclaration du Vatican Fiducia Supplicans "en contradiction directe avec l'éthique culturelle des communautés africaines", les évêques africains ont formellement publié le 11 janvier une déclaration de protestation intitulée "Pas de bénédiction pour les couples homosexuels dans les églises africaines".

    Signée par le cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu, président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), la déclaration reconnaît l'"onde de choc" provoquée par la Fiducia Supplicans, déclarant qu'"elle a semé des idées fausses et des troubles dans l'esprit de nombreux fidèles laïcs, de personnes consacrées et même de pasteurs et qu'elle a suscité de vives réactions".

    Bien que la déclaration du SCEAM ait explicitement nié que le pape François tentait d'imposer " toute forme de colonisation culturelle en Afrique ", il est difficile de soutenir une telle déclaration alors que Fiducia Supplicans porte elle-même les marques de la colonisation culturelle - une tentative d'imposer le pouvoir d'État colonial du Vatican par la subordination culturelle d'un cadre conceptuel ou d'une identité culturelle par rapport à un autre en Afrique.

    Alors que le SCEAM reconnaît que la déclaration du Vatican sur les bénédictions homosexuelles "ne change pas l'enseignement de l'Église sur la sexualité humaine et le mariage", la déclaration des évêques africains se plaint que "le langage qu'elle utilise reste trop subtil pour être compris par les gens simples".

    On peut affirmer que l'ambiguïté sophistiquée de Fiducia Supplicans est en soi une marque de colonialisme culturel, car la déclaration peut être définie différemment par ceux qui ont le pouvoir d'imposer leurs propres interprétations de la valeur des relations homosexuelles à d'autres qui ont des interprétations très différentes. Voilà ce qu'est le colonialisme culturel. Le concept de colonialisme culturel reconnaît l'importance de la culture en tant que support du pouvoir politique et économique. Nous avons vu dans notre propre pays qu'il n'est pas nécessaire de recourir à des actions militaires pour modifier radicalement les lois sur des questions telles que les droits génésiques - y compris l'avortement - et la transition de genre.  Changer la culture peut avoir des conséquences tout aussi puissantes que la guerre.

    L'Église a depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de l'imposition d'un changement culturel radical sur les mœurs, y compris sur l'éthique sexuelle et les questions relatives à la vie. Elle a toujours conseillé aux catholiques d'être "contre-culturels" sur les questions de vie et de mariage en rejetant l'adoption par la culture occidentale des droits reproductifs, en respectant toute vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle et en protégeant le mariage comme une union entre un homme et une femme. Mais aujourd'hui, d'une certaine manière, le Vatican tente apparemment de nous demander à tous de valider certaines des valeurs culturelles les plus décadentes de la culture dominante.

    Le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), en expliquant le rejet africain de la bénédiction des couples homosexuels, a fait remarquer que l'Occident avait perdu le sens du mariage et de la culture, qui, selon lui, "est en déclin...". "Peu à peu, a-t-il déclaré, ils vont disparaître. Ils vont disparaître. Nous leur souhaitons une bonne disparition..." En substance, il s'agissait d'une réprimande claire du colonialisme culturel.

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  • Fiducia supplicans face au sens de la foi

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    D'Emmanuel Perier sur le site de la Revue Thomiste :

    Fiducia supplicans face au sens de la foi

     
    La déclaration “Fiducia supplicans” du 18 décembre 2023 a suscité un grand émoi. Dans ce premier article, nous en donnons les raisons principales.

    Fils de l’Église fondée sur les apôtres, nous ne pouvons qu’être alarmés du trouble dans le peuple chrétien suscité par un texte venant de l’entourage du Saint-Père[1]. Il est insupportable de voir des fidèles du Christ perdre confiance dans la parole du pasteur universel, de voir des prêtres déchirés entre leur attachement filial et les conséquences pratiques auxquelles ce texte leur imposera de faire face, de voir des évêques se diviser. Ce phénomène de grande ampleur auquel nous assistons indique une réaction du sensus fidei. On appelle « sens de la foi (sensus fidei) » l’attachement du peuple chrétien aux vérités touchant la foi et les mœurs[2]. Cet attachement commun, « universel » et « indéfectible », vient de ce que chaque croyant est mû par l’unique Esprit de Dieu à embrasser les mêmes vérités. C’est pourquoi, lorsque des affirmations touchant à la foi et aux mœurs viennent heurter le sensus fidei se produit à leur égard un mouvement instinctif de défiance qui se manifeste collectivement. Il est cependant nécessaire d’en sonder la légitimité et les motifs. Nous nous en tenons ici aux six raisons qui nous semblent les plus saillantes.

    Lire la suite sur le site de la Revue Thomiste

  • Débaptisations : l'Eglise de Belgique fait de la résistance

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    L'Église belge lutte contre l'ordre d'effacer l'inscription du baptême

    22 janvier 2024

    L'Église catholique de Belgique a déclaré qu'elle se battrait contre une ordonnance visant à effacer une inscription dans un registre de baptême, dans le contexte d'une hausse signalée des demandes de "débaptisation".

    Un porte-parole a déclaré que l'Église avait fait appel d'une décision prise le 19 décembre par l'autorité belge de protection des données, qui exigeait du diocèse de Gand qu'il accède à la demande d'une personne anonyme de voir l'enregistrement de son baptême supprimé.

    Lorsqu'un catholique demande à être "débaptisé" en Belgique, sa demande est notée dans la marge du registre des baptêmes de la paroisse où il a été baptisé, mais l'inscription du baptême n'est pas supprimée.

    L'Église catholique enseigne que "le baptême scelle le chrétien de la marque spirituelle indélébile de son appartenance au Christ". Alors qu'une personne peut perdre la foi ou même y renoncer, il est impossible d'annuler les effets du baptême.

    L'autorité belge de protection des données a donné à l'Église un délai de 30 jours pour faire appel de sa décision, qui pourrait servir de précédent non seulement en Belgique, mais aussi dans les 26 autres États membres de l'Union européenne.

    L'Église catholique de Belgique a déclaré que cette décision soulevait "de nombreuses questions juridiques" et "devrait être examinée au niveau européen". 

    Elle a ajouté qu'elle continuerait à utiliser la procédure actuelle d'ajout d'une note sur les registres de baptême, alors que le litige est porté devant la Cour du Marché, une section de la Cour d'appel de Bruxelles ayant une compétence exclusive sur la loi relative à l'Autorité de protection des données.

    L'Église belge a cité une décision de février 2023 de la Commission de protection des données d'Irlande, un pays qui appartient également à l'UE. 

    La commission irlandaise a déclaré que les personnes qui "ne se considèrent plus comme membres de l'Église catholique n'ont pas le droit d'obtenir l'effacement de leurs données personnelles" dans les registres des baptêmes.

    L'autorité irlandaise a examiné les demandes d'effacement des registres de baptême de l'archidiocèse de Dublin, sur la base de l'article 17 du règlement général sur la protection des données (RGPD), qui s'applique dans toute l'UE depuis 2018.

    La commission a déclaré ce qui suit : "Dans les circonstances où une personne concernée ne souhaite plus être membre de l'Église catholique, une déclaration supplémentaire pourrait être ajoutée par l'archevêque à l'entrée du registre des baptêmes, indiquant "Ne souhaite plus être identifié comme catholique romain"."

    Le cas belge est apparu après qu'une personne a demandé au diocèse de Gand de supprimer ses données de tous les fichiers, y compris du registre des baptêmes. Lorsque les autorités ecclésiastiques lui ont expliqué qu'une note serait inscrite à côté de son acte de baptême, mais qu'elle ne serait pas effacée, la personne s'est plainte auprès de l'autorité de protection des données.

    L'autorité de contrôle des données a déclaré que l'Église soutenait qu'il était nécessaire de conserver les registres de baptême afin de prévenir une éventuelle fraude d'identité, par exemple si une personne déjà baptisée cherchait à recevoir le sacrement pour la deuxième fois, en contravention avec l'enseignement de l'Église.

    L'autorité chargée du traitement des données a reconnu les préoccupations de l'Église, mais a fait valoir que les intérêts du plaignant l'emportaient sur ceux de l'Église.

    "En conséquence, le traitement des données en question est considéré comme illégal, ce qui signifie que le plaignant peut exercer son droit à l'effacement des données", a déclaré l'autorité.

    Geert De Kerpel, porte-parole de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles, qui comprend le diocèse de Gand dans sa province ecclésiastique, a déclaré : "Nous avons été très surpris par la décision de la Cour européenne des droits de l'homme : "Nous avons été très surpris par cette décision, car l'autorité de protection des données en Irlande avait pris la décision inverse il y a seulement quelques mois dans une plainte contre l'archidiocèse de Dublin. 

    "Nous pensons donc qu'il y a suffisamment d'arguments pour défendre notre position devant les tribunaux.

    Il a ajouté : "Notre personnel et nos bénévoles dans les diocèses et les paroisses traitent toutes les demandes avec soin. Nous reconnaissons ainsi la demande de ceux qui veulent prendre explicitement leurs distances avec l'Église, même s'il faut du temps et des recherches pour tout mettre en œuvre."

    L'Église de Belgique a adopté la politique consistant à ajouter une note aux registres de baptême dans les années 1990, lorsqu'elle a commencé à recevoir des demandes de "débaptisation".

    En 2021, l'Église de Belgique a signalé une forte augmentation du nombre de personnes demandant à être enregistrées comme "débaptisées".

    Le rapport annuel de l'Église indique qu'il y a eu 5 237 demandes de ce type en 2021, contre 1 261 en 2020 et 1 800 en 2019.

    Le rapport suggère que la déclaration du bureau de doctrine du Vatican de mars 2021, selon laquelle l'Église catholique n'a pas le pouvoir de bénir les unions entre personnes de même sexe, pourrait "expliquer en partie" le pic des demandes.

    Le nombre de demandes de "débaptême" a chuté de manière significative en 2022, pour atteindre 1 270. Mais les responsables craignent que ce chiffre ne soit reparti à la hausse en 2023, à la suite de la diffusion de la série documentaire "Godforsaken", qui a suscité l'indignation de tout le pays lorsqu'elle a été diffusée en Belgique en septembre de l'année dernière. 

    Cette série, qui mettait en lumière les abus commis par des clercs et les dissimulations dont ils ont fait l'objet, a donné lieu à une enquête parlementaire et aurait incité un grand nombre de catholiques à quitter l'Église. 

    Dans une tribune publiée le 18 septembre dans le journal belge De Standaard, l'écrivain et responsable politique Jan De Zutter estime que le GDPR a permis de maîtriser le géant de l'internet Google et qu'il devrait en être de même pour l'Église.

    "Face au GDPR, l'Église le craint comme le diable craint l'eau bénite", affirme-t-il. "Elle utilise toutes sortes d'arguments théologiques et ecclésiastiques pour cela et invoque la liberté religieuse. 

    Kathleen Van Brempt, collègue de M. De Zutter et membre du Parlement européen, a soumis une question parlementaire à la Commission européenne le 20 septembre, lui demandant quelles mesures elle avait l'intention de prendre pour faire respecter le GDPR par les organisations religieuses et pour garantir la protection des données des citoyens européens.

    Dans d'autres pays de l'UE, la pratique de l'Église consistant à refuser de supprimer les registres de baptême a été contestée sans succès.

    En 2014, la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, a rejeté la demande d'un homme qui souhaitait que soit supprimée l'inscription de son baptême dans une paroisse du nord de la France.   

    En 2021, le tribunal administratif slovène a confirmé qu'il n'existait pas de droit à la suppression des données à caractère personnel des registres de baptême en vertu de l'article 17 du GDPR.  

    Contrairement à la Belgique, l'Allemagne voisine dispose d'un mécanisme permettant aux catholiques baptisés de renoncer à leur appartenance à l'Église, qui est liée à l'obligation de payer un impôt ecclésiastique. 

    Si un catholique baptisé souhaite quitter l'Église en Allemagne, il doit prendre rendez-vous auprès d'un bureau d'état civil ou d'un tribunal local, fournir des documents officiels et s'acquitter d'une taxe d'environ 35 dollars. En retour, il reçoit un certificat confirmant qu'il n'est plus enregistré et qu'il n'est donc plus redevable de l'impôt ecclésiastique.

    Cette étape déclenche l'envoi d'une lettre par les responsables locaux de l'Église, décrivant les conséquences de ce changement, notamment l'interdiction de recevoir les sacrements, d'exercer des fonctions au sein de l'Église et d'agir en tant que parrain de baptême ou de confirmation.

    En 2022, un nombre record de 522 821 personnes ont officiellement quitté l'Église catholique en Allemagne, soit plus de 400 fois plus que le nombre de "débaptisations" demandées cette année-là en Belgique, dont la population est d'environ 12 millions d'habitants, contre 83 millions en Allemagne.

  • L'Académie Jean-Paul II demande la révocation du cardinal Fernández en tant que chef doctrinal du Vatican

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    D'Edward Pentin sur son site :

    L'Académie Jean-Paul II demande la révocation du cardinal Fernández en tant que chef doctrinal du Vatican

    23 janvier 2024

    Une académie créée par d'anciens membres de l'Académie pontificale pour la vie a appelé à la destitution du cardinal Víctor Manuel Fernández, affirmant qu'il "ne possède pas les qualités minimales requises pour remplir le rôle de défenseur de la foi".

    Les membres de l'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille ont déclaré dans un communiqué du 17 janvier qu'ils considéraient la nomination du cardinal Fernández au poste de préfet du dicastère pour la doctrine de la foi avec "étonnement et perplexité", compte tenu des "livres scandaleux" qu'il a écrits.

    Les livres "Guéris-moi avec ta bouche : L'art du baiser", publié en 1995, et "Passion mystique - Spiritualité et sensualité", publié en 1998 mais réapparu au début du mois sur un blog argentin, ont suscité de nombreuses critiques.

    L'Académie a déclaré que ces livres "frôlent la pornographie" et "heurtent l'enseignement traditionnel de l'Église". Elle a également noté que "loin de rétracter les passages honteux" de ces livres, le cardinal a simplement déclaré "qu'il ne les aurait pas publiés aujourd'hui et qu'il a interdit leur réimpression".

    De telles œuvres littéraires, ont-ils ajouté, servent à "justifier les pires excès de la révolution sexuelle qui corrompt profondément notre société et conduit notre jeunesse à l'abîme".

    Ils ont également noté que, sous le pontificat de Pie XI, le dicastère que dirige aujourd'hui le cardinal Fernández a publié une instruction condamnant explicitement ce type de littérature mystico-sensuelle.

    Le pape François devrait renvoyer le cardinal Fernández, selon l'Académie, et le remplacer par "un théologien compétent et fidèle aux enseignements moraux de l'Église".

    L'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a été fondée en 2017 après que plusieurs anciens membres de l'Académie pontificale pour la vie ont décidé qu'elle s'était éloignée de son objectif initial établi pendant le pontificat du pape saint Jean-Paul II. 

    La déclaration complète :

    ***

    L'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille demande officiellement au pape François de révoquer le cardinal Victor Manuel Fernández.

    L'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF) se voit dans l'obligation d'exprimer son étonnement et sa perplexité devant le fait que le cardinal Víctor Manuel Fernández ait accepté le rôle de préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, alors qu'il a écrit, au cours des dernières décennies, des livres scandaleux à caractère érotique, qui frôlent la pornographie et contiennent des passages contraires à l'enseignement traditionnel de l'Église, en particulier ses ouvrages Sáname con tu boca - El arte de besar (Guéris-moi avec ta bouche. L'art du baiser) et La Pasión mística - espiritualidad y sensualidad (La passion mystique - spiritualité et sensualité), qui ont été publiés en anglais : L'art du baiser") et La Pasión mística - espiritualidad y sensualidad ("Passion mystique - spiritualité et sensualité"). Loin de se rétracter sur les passages honteux que contiennent ces ouvrages, le cardinal Fernandez s'est contenté de déclarer qu'il ne les aurait pas publiés aujourd'hui et qu'il en a interdit la réimpression.

    La littérature sensuelle et mystique pour laquelle le cardinal a une propension particulière est l'un des pires maux de notre époque dans la mesure où, sous couvert de spiritualité, elle ne fait en réalité que justifier les pires excès de la révolution sexuelle qui corrompt profondément notre société et conduit notre jeunesse à l'abîme.

    Bien que tous les actes honnêtes accomplis avec de bonnes intentions soient méritoires devant Dieu, les relations sexuelles, dans notre ordre actuel de nature déchue, sont tellement liées à une concupiscence indisciplinée qu'elles ne peuvent généralement pas constituer un objet qui éveille ou élève la piété. Dès le pontificat de Pie XI, la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office a publié une Instruction intitulée De sensuali et de sensuali-mystico litterarum genere condamnant explicitement la littérature mystico-sensuelle, en particulier les œuvres des auteurs qui "ne craignent pas d'embellir le pâturage d'une sensualité maladive avec des choses sacrées, mêlant des amours impudiques à une certaine piété envers Dieu et à un mysticisme religieux tout à fait faux". L'Instruction précise explicitement qu'aucune intention de l'auteur ne peut empêcher "que les lecteurs dont la fragilité est généralement grande, comme est grande aussi leur propension à la luxure par suite de la corruption de leur nature, pris peu à peu dans les filets par l'appât de ces pages impures, ne soient pervertis dans leur esprit et dépravés dans leur cœur".

    Il est déplorable que près d'un siècle après cette Instruction, les laïcs catholiques doivent rappeler au Préfet l'avertissement de son propre prédécesseur :

    "Que ces lettrés apprennent une fois pour toutes qu'ils ne peuvent pas servir deux maîtres, Dieu et la sensualité, la religion et l'impureté. Celui qui n'est pas avec moi, dit le Seigneur Jésus, est contre moi" (Matthieu, 12, 30). Ils ne sont certainement pas avec Jésus-Christ, les écrivains qui, à travers des descriptions sordides, dépravent les bonnes mœurs, qui sont les fondements les plus authentiques de la société civile et familiale".

    Ces épisodes scandaleux montrent que le cardinal Víctor Manuel Fernández ne possède pas les qualités minimales nécessaires pour remplir le rôle de défenseur de la foi. C'est pourquoi cette Académie demande formellement au Saint-Père de le démettre de ses fonctions et de nommer à sa place un théologien compétent et fidèle aux enseignements moraux de l'Église.

    Dr Thomas Ward Président (Royaume-Uni)

    Mme Christine Vollmer Vice-présidente (Venezuela)

    M. Steven Mosher (USA)

    Roberto de Mattei (Italie)

    M. José Antonio Ureta (Chili)

    Dr Adrian Treloar' (Royaume-Uni)

    John Henry Westen (Canada)