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Société - Page 18

  • RDC après les élections : des cent mille truquages aux cent mille défis de Félix Tshisekedi

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    Le titre de l’article est de Belgicatho, et celui-ci une excellente synthèse proposée par Christophe Rigaud, journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale:

    Biden IMG-20211030-WA0038.jpg"Félix Tshisekedi a dû savourer sa cérémonie d’investiture, samedi, dans un stade des Martyrs plein à craquer et devant une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Cette reconnaissance internationale était une première pour un président congolais dont les prestations de serment étaient le plus souvent boudées pour ses pairs africains et ses partenaires internationaux. Malgré la contestation de l’opposition qui dénonce toujours un « simulacre d’élection » et un « coup d’Etat électoral », Félix Tshisekedi a pu compter sur la présence de principaux chefs d’Etat de la région, à l’exception du président rwandais, et tenter de redonner ainsi une touche de légitimité à son second mandat.

    Ramener la paix à l’Est

    Une fois passée l’euphorie de sa victoire écrasante à la présidentielle, avec 73,4% des voix, et sa mainmise sur plus de 90% de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi aura du pain sur la planche. Le président-candidat s’était présenté aux élections avec un bilan des plus maigres, et un seul satisfecit, répété à l’envie : la mise en place de la gratuité de l’enseignement primaire et de l’accès à la maternité. Félix Tshisekedi devra tout d’abord s’attaquer au plus gros échec de son premier mandat : ramener la paix à l’Est. On se souvient qu’en 2019, le tout nouveau président avait fait de sa lutte contre l’insécurité, sa principale promesse de mandat. Il avait même promis « de sacrifier [s]a vie pour que la paix revienne ». Au bout de 5 ans, le conflit à l’Est du Congo a redoublé de violence, la rébellion du M23 a resurgi au Nord-Kivu, les ADF se sont ralliés à l’Etat islamique et le nombre des réfugiés internes a atteint le chiffre record de 7 millions.

    Cinq années d’échec sécuritaire

    Pour juguler une situation sécuritaire en dérapage permanent, Félix Tshisekedi avait lancé plusieurs initiatives, toutes couronnées par un échec cuisant. Le chef de l’Etat s’était d’abord tourné vers l’Ouganda et le Burundi, puis avait tenté de négocier à Nairobi, avant de faire appel à la force régionale de l’Afrique de l’Est, ou de mobiliser des groupes armés anti-M23, baptisés « Wazalendo », pour combattre la rébellion soutenue par la Rwanda. Ces stratégies avaient toute échoué. Félix Tshisekedi, qui a promis pour son second mandat de mettre fin au M23, se trouve donc dans l’obligation de réussir. Pour cela, le président mise sur l’arrivée de nouvelles troupes régionales : celles de l’Afrique australe (SADC), que Kinshasa espère plus offensives que la force est-africaine. Le hic, c’est que le mandat de la mission de la SADC reste des plus flous, et donc sans garanties de combattre réellement sur le terrain le M23.

    Tshisekedi compte sur ses drones et la SADC

    Les premiers soldats de la SADC se sont positionnés autour de Goma et de Sake, la porte d’entrée vers la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le but semble être principalement d’empêcher les rebelles d’entrer dans Goma. Pour lutter contre le M23, Félix Tshisekedi dispose depuis peu d’une nouvelle arme : des drones d’attaque chinois. Le 17 janvier, un drone de combat de l’armée congolaise a tué deux commandants du M23, derrière la ligne de front, dans la zone de Kitshanga, dans le Masisi. Cette attaque signe un premier tournant dans le conflit entre l’armée congolaise et la rébellion. Félix Tshisekedi espère pouvoir affaiblir le M23 et avancer sur le terrain grâce à son armée et à ses supplétifs, mais aussi avec les deux sociétés militaires privés engagées par Kinshasa.

    Le cas Nangaa

    Sur le front sécuritaire, Félix Tshisekedi devra également gérer les autres conflits communautaires, dans le Maï-Ndombe, la Tshopo, ou l’ex-Katanga. Autre épine dans le pied de Kinshasa : la nouvelle alliance politico-militaire nouée par le M23 avec Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale (CENI), sous le nom d’Alliance Fleuve Congo (AFC). Cette plateforme est censée servir de vitrine politique au M23 en cas de négociations avec le gouvernement congolais. Car en cas d’échec de sa stratégie offensive, le président Tshisekedi sera dans l’obligation d’ouvrir des discussions avec les rebelles, ce que le président refuse pour l’instant. Mais cela n’exonérera pas Kinshasa de devoir, à court ou moyen de terme, de renouer avec le vrai donneur d’ordre du M23, le Rwanda.

    Le défi du développement

    Le second chantier, et non des moindres, de Félix Tshisekedi, sera celui de l’économie et du social. On se souvient qu’en 2019, Félix Tshisekedi s’était engagé à faire de son pays « l’Allemagne de l’Afrique », à développer l’économie et à créer des emplois. Mais l’inflation grimpe (21%), la croissance plafonne (7%) et le franc congolais continue de se déprécier. Stabiliser la monnaie et relancer l’économie seront donc une priorité, avec notamment la construction d’infrastructures, conditions sine qua non au développement. L’économie est encore largement dominée par le secteur informel et l’argent manque cruellement dans les caisses de l’Etat. Certes, le budget a été porté à 16 milliards de dollars, mais c’est une goutte d’eau pour ce pays de 100 millions d’habitants, grand comme l’Europe occidentale. Les Congolais vivent encore largement en dessous du seuil de pauvreté et le train de vie de l’Etat accapare encore la majorité du budget.

    Combattre « les voleurs »

    Pour lutter contre la pauvreté et mieux redistribuer les recettes de l’Etat, il faudra combattre « le mal congolais » qu’est la corruption. Des initiatives ont été prises avec l’Agence de lutte contre la corruption (APLC) ou la remise en ordre de bataille de l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Cour des comptes. Mais, si des procès retentissants pour détournements de fonds publics ont bien eu lieu, les inculpés ont tous retrouvé la liberté ou ont été blanchis. Il faudra donc « dépolitiser » une lutte contre la corruption trop « sélective » pour qu’elle soit efficace. Pendant la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi ce week-end, le pasteur Roland Dalo a fustigé au micro devant les caciques du pouvoir et le président lui-même « les voleurs et ceux qui s’enrichissent » en ne voyant que « leurs intérêts ». Le message est bien passé, mais, pour l’instant, la lutte contre la corruption reste un voeux pieux et continue de gangrener la société congolaise à tous les étages.

    Un hyper président aux pieds d’argile

    Le dernier chantier de Félix Tshisekedi est politique et se déroulera surtout en coulisse. Le chef de l’Etat devra clarifier sa coalition, qui sera certes ultra-dominatrice dans les deux chambres, mais qui reste un agrégat composite de petits partis qu’il faudra tous récompenser. Félix Tshisekedi devra également trouver la juste place pour ses alliés de poids que restent Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba, même si le MLC de ce dernier est en net recul aux législatives. D’autant que le patron de l’UNC et celui du MLC n’ont sans doute pas renoncé à briguer le fauteuil présidentiel. Tshisekedi devra canaliser les ambitions de ces deux poids lourds s’il veut mener son second mandat à bon port. La composition du futur gouvernement devra être un subtil dosage entre une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques que va vouloir pousser Félix Tshisekedi et l’ancienne génération toujours en embuscade. Le président a beaucoup de monde à remercier et il y aura également beaucoup de déçus qui seront autant d’épines dans le pied du président.

    Une seconde chance de mieux faire?

    Le second mandat ne sera donc pas un long fleuve tranquille. Le problème de la légitimité de Félix Tshisekedi reste posé. Au tour de passe-passe avec Joseph Kabila pour se partager le pouvoir en 2018, vient s’ajouter le score stratosphérique et quasi-soviétique du dernier scrutin qui interroge tout autant. Il planera toujours un parfum de fraude sur le vote du 20 décembre. Les machines à voter retrouvées chez des particuliers, l’absence de chiffres sur les bureaux de vote réellement ouverts, la prolongation du scrutin pendant six jours… font dire à l’Eglise catholique que « ces élections ont été caractérisées, en général, par la fraude, et la corruption à grande échelle ». Et contrairement à ce que clame le camp présidentiel, les Congolais ne se sont pas vraiment rués aux urnes le 20 décembre : seuls 43% des électeurs ont pu déposer un bulletin dans l’urne, signant ainsi le plus faible taux de participation depuis 2006. Avec ce second mandat, Félix Tshisekedi s’est donc offert une seconde chance de mieux faire à la tête du Congo. Sera-t-il à la hauteur ? Au vu du scrutin chaotique du 20 décembre, on peut dire que c’est plutôt mal parti."

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

  • Marche pour la Vie à Paris : l'émergence d'une nouvelle génération pro-vie

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    IVG : à la marche pour la vie, l’émergence d’une nouvelle « génération pro-vie »

    Reportage

    Plusieurs milliers de manifestants, dont de nombreux jeunes, se sont retrouvés dimanche 21 janvier à Paris pour « défendre la vie ». Au cœur des revendications, les débats sur la fin de vie et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui devrait être discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier.

    21/01/2024

    C’est la première fois qu’Anne-Sophie vient à Paris pour la marche pour la vie. Originaire de Lille, cette membre des Associations familiales catholiques (AFC) n’avait jamais eu l’occasion de rejoindre cette manifestation qui se réunit tous les ans en janvier depuis 2005 pour défendre la vie, « de sa conception à la mort naturelle ». Cette année, c’est sa fille de 17 ans qui l’a convaincue d’y aller.

    Au cœur des préoccupations de cette 19e édition : la loi sur la fin de vie, et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier. « Ma fille, qui veut faire médecine, craint de voir son objection de conscience remise en question. Elle a aussi récemment accompagné sa meilleure amie dans le deuil de sa mère, et a vu à quel point les derniers moments d’une vie sont précieux et doivent être accompagnés. »

    Départ du Saint-Sulpice et drapeaux du Sacré-Coeur

    Autour d’Anne-Sophie, plusieurs centaines de personnes sont réunies sur la place Saint-Sulpice à Paris, au départ du parcours qui les mène jusqu’à Denfert-Rochereau. Difficile de s’entendre au milieu du brouhaha des enceintes, qui diffusent « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Les pancartes distribuées aux manifestants évoquent les inquiétudes partagées par ces militants : « Accompagner la mort, pas la donner »« Soigner n’est pas tuer », ou encore « Arrêtez d’emmerder les embryons ». Certains brandissent aussi le drapeau français frappé du Sacré-Cœur. Dans les rangs de la marche pour la vie, les manifestants sont de tous les âges, mais les jeunes sont particulièrement nombreux. Tous répondent au même cri de ralliement scandé au micro : « Génération pro-vie ! »

    Benoît, 29 ans, est venu seul de Grenoble en train. « Je viens renflouer les rangs, je fais ma part. » Proche d’Alliance Vita, le jeune ingénieur se dit inquiet de la direction que prend le gouvernement vis-à-vis des questions de bioéthique. « L’euthanasie est une ligne rouge à ne pas franchir, explique-t-il sous sa casquette “Osez la vie”Quant à l’IVG, la Constitution a un côté sacré. Le fait de sacraliser la mort m’inquiète. »

    « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie »

    « Quand on croit en Dieu, c’est important de protéger la vie qu’Il nous a donnée », insiste Timothée, 18 ans, étudiant en théologie à Strasbourg et catholique pratiquant, comme la grande majorité des manifestants. Comme beaucoup d’entre eux, aussi, le jeune homme était enfant au moment de La Manif pour tous. De l’autre côté de la place, Fleur et Capucine, étudiantes à Angers, ainsi que leur ami vigneron Arnaud, sont venus à la fois pour manifester et se retrouver. « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie, avoue Capucine. C’était important de montrer qu’on est toujours là, mais aussi pour nous de voir qu’on n’est pas tout seuls. »

    Outre le rejet de la constitutionnalisation de l’IVG, de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, les organisateurs réclament une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d’« entendre battre le cœur du fœtus », ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG. Selon les derniers chiffres officiels, 234 300 IVG ont été enregistrées en France en 2022, soit 17 000 de plus qu’en 2021. « Il faut aussi encourager l’accouchement sous X en accompagnant les mères, rappelle Hedwige, 20 ans, venue du Mans. Emmanuel Macron veut enclencher une dynamique de natalité : il s’agirait de commencer par protéger la vie qui est déjà là ! »

  • Le déclin démographique manifeste le déclin de notre civilisation

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    De Paul Melun sur le Journal du Dimanche via le site Memorabilia :

    Derrière le déclin démographique, celui de notre civilisation.

    En nous privant jusqu’au débat sur la spectaculaire baisse de la natalité pendant des années, le camp progressiste a commis une lourde erreur dont les conséquences pourraient être funestes, analyse notre chroniqueur, l’essayiste Paul Melun.

    18/01/2024

    La démographie est le sujet tabou depuis des décennies. Sa seule évocation peut exposer aux pires procès d’intentions de la part du camp de la bien-pensance et du politiquement correct. Il s’agit pourtant de l’élément central permettant de mesurer de façon anthropologique, l’état profond d’une civilisation. En nous privant jusqu’au débat sur ce sujet pendant des années, le camp progressiste a commis une lourde erreur dont les conséquences pourraient être funestes.

    À LIRE AUSSI : 69 % des Français opposés au recours à l’immigration pour relancer la natalité

    Lors de sa conférence de presse de mardi, Emmanuel Macron a pourtant semblé vouloir braver l’interdit, appelant au « réarmement démographique » du pays. Le président l’a qualifié de « tabou du siècle »et a annoncé un « grand plan de lutte » contre l’infertilité, « ce fléau ». Toute la question est de savoir si aux mots, le chef de l’État joindra les actes, et surtout quelles seront les mesures de son plan.

    Aujourd’hui, les faits statistiques sont particulièrement alarmants. En 2023, 678 000 bébés ont vu le jour en France. Cela représente une baisse de 6,6% par rapport au dernier bilan. Le nombre moyen d’enfants par femme est de 1,68 aujourd’hui, tandis qu’il était de plus de 5 enfants par femme dans les années 1950.

    L’hiver démographique concerne l’ensemble de l’Europe

    La plupart des pays développés connaissent des tendances similaires. L’hiver démographique concerne l’ensemble de l’Europe, mais aussi la Corée du Sud ou le Japon. L’Allemagne, qui subit une importante baisse de sa natalité, atteint un taux particulièrement faible en 2022 à 1,46 enfant par femme. Sans le recours à l’immigration massive, la population allemande aurait baissé dès 1972. De l’autre côté de la Méditerranée, sur le continent africain, les chiffres de la démographie sont vertigineux. De 800 millions en 2000, le nombre d’Africains devrait passer à 4,5 milliards en 2100, selon les Nations unies.  

    Cet immense déséquilibre entre le Sud et la plupart des pays occidentaux représente le défi majeur du XXIème siècle et entraînera de fortes perturbations migratoires, économiques et géopolitiques. Si l’on veut agir pour « réarmer » la France, comme le dit le président, il faut donc interroger les causes profondes de l’infertilité.

    Les facteurs environnementaux représentent une importante menace pour la fertilité. De nombreuses études pointent la responsabilité des perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans les emballages, les conservateurs, les insecticides, etc. À en croire les analyses scientifiques, les hommes des pays développés auraient subi de plein fouet les conséquences de l’évolution des modes de vie et de consommation depuis les années 1970.  

    Le chef de l’Etat a fait le choix d’adopter l’idéologie mondialiste et ses avatars

    Si les facteurs environnementaux sont probablement responsables d’une part du déclin démographique, d’autres facteurs sociaux, généralement occultés, méritent pourtant d’être posés, à commencer par le virage individualiste. Il engendre de nouveaux modes de vies et une transformation sans précédent du rapport au collectif, à la famille. L’homme moderne croit en sa liberté, en ses choix. Contrairement à ses ancêtres, il vit bien davantage pour lui que pour ses enfants, sa patrie, ses pairs. Il s’agit là d’un changement de paradigme qu’il ne faut pas négliger, car il provoque le retardement, voir le renoncement, à donner la vie.

    Si le président de la République veut agir sur les causes profondes de la baisse de la natalité, il ne pourra faire l’économie de questionner les valeurs de l’Occident, son rapport à l’individualisme. Cela semble être une impossible gageure. Le chef de l’État a fait le choix d’adopter l’idéologie mondialiste et ses avatars : la société de consommation et l’idéologie woke. Ce logiciel est le principal carburant de l’individualisme, et donc de la baisse de la natalité.  

    Emmanuel Macron et les autres dirigeants occidentaux pourraient donc aller chercher ailleurs les remèdes à la baisse la natalité. Deux leviers semblent actionnables. Le premier consiste à lutter contre les facteurs environnementaux. Limiter l’usage des perturbateurs endocriniens de façon massive signifierait limiter, au moins à court terme, la productivité et la croissance des entreprises. Ce levier semble donc peu probable à ce stade.

    L’immigration pour relancer la natalité ?

    Reste un second levier, l’immigration. Vieille recommandation du FMI et de la plupart des institutions internationales et européennes, instrument privilégié de l’Allemagne ou de la France, c’est bien ce levier qui sera privilégié dans les prochaines décennies.  

    Si une majorité des peuples occidentaux est farouchement hostile à l’immigration massive (69% des Français sont opposés au recours à l’immigration pour relancer la natalité, selon un sondage), le chef de l’État et ses homologues préféreront certainement bafouer la volonté populaire sur ce plan. Le refus systématique d’un référendum sur l’immigration illustre bien ce mutisme des élites face aux peuples.  

    Le « réarmement démographique » que le président appelle de ses vœux sera surtout un grand réarmement pour l’immigration massive. Une fois de plus, le destin du peuple pourrait être scellé dans son dos et contre ses intérêts.

    Malheurs aux civilisations qui, comme Rome jadis, vont chercher ailleurs ce qu’elles ne savent plus faire ici.

  • France : la Marche pour la Vie 2024 répond aux urgences de l'actualité

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Marche pour la vie 2024 : une mobilisation d’actualité

    19 JAN, 2024

    La Marche pour la vie aura lieu dimanche 21 janvier à Paris. « En 2024, notre combat sera encore et toujours d’actualité. Inscription de l’avortement dans la Constitution et légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté sont les deux menaces qui pèsent sur la vie humaine en France » explique Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la vie. « La pression des deux lois en préparation » pousse à la mobilisation.

    « L’inscription dans la Constitution est dangereuse »

    Le projet de loi visant à constitutionnaliser l’avortement a été examiné le 16 janvier en commission à l’Assemblée nationale (cf. IVG dans la Constitution : le projet de loi adopté en Commission à l’Assemblée nationale). Il sera discuté en séance publique le 24 janvier (cf. IVG dans la Constitution : le projet de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 24 janvier). Le texte est ensuite attendu le 26 février au Sénat. Le Gouvernement espère réunir les parlementaires en Congrès le 5 mars pour adopter le texte quelques jours avant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars (cf. Inscrire l’avortement dans la Constitution : une priorité en 2024 ?).

    ll y a eu 234 200 avortements en 2022  rappelle Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la vie (cf. France : 234 300 avortements en 2022). « Cette liberté fondamentale viendra nécessairement s’opposer à la liberté fondamentale de certains médecins à ne pas pratiquer l’IVG. C’est en cela que l’inscription dans la Constitution est dangereuse » alerte-elle (cf. « L’inscription de l’IVG dans la Constitution menace la liberté de conscience du personnel médical »).

    Opposée au texte, la Marche pour la vie propose de réaliser « une étude sur l’IVG (..) pour mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement ». Elle demande également la mise en place d’une politique familiale pour « combattre la précarité et accompagner tous les parents pour que l’IVG ne soit jamais un choix réalisé pour des raisons économiques » (cf. « L’avortement est largement le résultat d’un ensemble de circonstances dont la société est en partie responsable »).

    Mobilisation pour le développement des soins palliatifs

    Autre réforme, celle de la fin de vie (cf. Fin de vie : « la volonté exprimée par le président de la République sera tenue »). Plusieurs fois reportée, la présentation du projet de loi devrait avoir lieu au mois de février, un an après la Convention citoyenne (cf. Fin de vie : La Convention citoyenne rend sa copie). Les contours principaux du texte laissent plus que « songeurs » (cf. Projet de loi sur la fin de vie : « le mépris affiché à l’égard de soignants désormais qualifiés de secouristes à l’envers »). Aliette Espieux s’indigne : « aujourd’hui, la première réponse du Gouvernement face aux souffrances d’un patient consisterait en une piqûre létale ».

    La Marche pour la vie appelle à la mobilisation pour le développement des soins palliatifs. « Aujourd’hui, 26 départements manquent encore de structures de soins palliatifs » dénonce la porte-parole du mouvement (cf. Fin de vie : Les soins palliatifs, « parent pauvre de la médecine »). « Des milliers de demandes de prises en charge sont refusées, faute de places. Il n’est pas normal également que nos personnes âgées soient seules. Le Gouvernement fait des lois à côté de la plaque » (cf. Fin de vie : « à vouloir légiférer de façon (pseudo) compassionnelle », on permet une « épouvantable aberration »).

  • Des milliers de militants anti-avortement se sont retrouvés vendredi sur le National Mall à Washington pour la 51e édition de la Marche pour la vie

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    De Jaclyn Diaz sur npr :

    Il fait froid et il neige à Washington, mais la Marche pour la vie continue - après la fin de l'arrêt Roe.

    19 janvier 2024

    Des milliers de militants anti-avortement se sont retrouvés vendredi sur le National Mall à Washington pour la 51e édition de la Marche pour la vie, le deuxième rassemblement de ce type depuis la fin de l'arrêt Roe v. Wade aux États-Unis.

    Les marcheurs, jeunes et moins jeunes, venus de tout le pays, ont bravé les températures négatives - environ 30 degrés Fahrenheit en début d'après-midi - et parfois de fortes chutes de neige pour porter des pancartes et des affiches faites à la main avec des slogans contre l'avortement sur un parcours qui les a conduits devant le Capitole et la Cour suprême des États-Unis.

    C'est là qu'en 2022, les juges ont annulé l'arrêt Roe v. Wade, mettant ainsi fin à la protection fédérale de l'accès à l'avortement. Alors que la Marche pour la vie de l'année dernière était plutôt un tour de victoire après cette décision, les organisateurs et les marcheurs se sont rendus à Washington cette année avec une attention renouvelée pour la suite de leur cause. Ceci alors que le pays est à quelques mois d'une élection présidentielle où les questions liées à l'avortement pèseront probablement lourd pour les électeurs.

    "Nous n'avons pas fini. Nous continuerons à marcher chaque mois de janvier au niveau national, ainsi que dans nos États, jusqu'à ce que les lois de notre pays reflètent la vérité fondamentale selon laquelle toute vie humaine est créée égale et mérite d'être protégée", a déclaré la présidente de la Marche pour la vie, Jeanne Mancini, lors d'un rassemblement avant que les marcheurs ne défilent dans le centre-ville de Washington.

    "Nous marcherons jusqu'à ce que l'avortement soit impensable", a déclaré Mme Mancini. Cette phrase a été souvent répétée par d'autres orateurs et manifestants.

    Les organisateurs de la manifestation et d'autres orateurs ont indiqué que cela signifiait qu'il fallait s'attacher à modifier les lois des États pour restreindre davantage l'accès à l'avortement.

    Lorsque l'arrêt Roe a été annulé, la décision concernant l'accès à l'avortement a été prise par les États respectifs. Depuis lors, plus d'une douzaine d'États ont adopté des interdictions totales ou quasi-totales de l'avortement. D'autres voient leurs politiques restrictives contestées devant les tribunaux.

    Des manifestants comme Kathy Johnston, qui s'est rendue à Washington depuis l'Ohio, pensent que la décision Dobbs n'est pas allée assez loin. "Mais je pense que nous étions tous conscients que cette décision allait simplement faire passer le problème du niveau national au niveau de l'État et que le combat n'était pas terminé", a-t-elle déclaré, ajoutant que la question de l'accès à l'avortement est désormais placée, à juste titre, au niveau de l'État.

    À la suite de l'annulation par la Cour suprême du droit constitutionnel à l'avortement, les défenseurs du droit à l'avortement ont déployé des efforts concertés pour soumettre la question directement aux électeurs par le biais d'initiatives électorales et d'autres mesures visant à inscrire des protections dans la législation des États.

    Des États comme l'Ohio ont soumis le droit à l'avortement à la décision des électeurs. Dans les cas où cela s'est produit, les partisans de l'avortement ont perdu. En novembre dernier, les électeurs de l'Ohio ont approuvé un amendement à la constitution de leur État visant à garantir le droit à l'avortement et d'autres droits génésiques.

    C'est pourquoi les militants anti-avortement se préparent encore à une "longue, très longue lutte" pour mettre fin à l'avortement, a déclaré Leszek Syski, un marcheur du Maryland qui participait à son 50e rassemblement de la Marche pour la vie. "En fin de compte, nous ne voulons pas seulement rendre l'avortement illégal", a-t-il déclaré. "Nous voulons rendre l'avortement impensable.

    D'autres participants à la Marche pour la vie, comme Julie Womer, originaire de l'Iowa, continuent de penser qu'une action du gouvernement fédéral visant à restreindre l'avortement de manière générale est l'avenir idéal pour les partisans de la lutte contre l'avortement comme elle. "Il serait formidable que la vie soit protégée au niveau national et que chaque État n'ait pas à se débrouiller seul", a déclaré M. Womer. "Mais je pense que dans l'immédiat, si les États sont en mesure de protéger la vie sur leur territoire, c'est aussi un grand pas en avant.

  • Allemagne : des dizaines d'églises fermées

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    De zenit.org :

    Allemagne : Environ 130 églises en moins au cours des cinq dernières années

    De multiples causes

    L’enquête sur les diocèses catholiques de Bavière, réalisée par une agence de presse allemande, indique qu’à la fin de l’année 2023, plusieurs églises de l’archidiocèse de Munich, du diocèse de Freising et du diocèse de Würzburg ont fermé leurs portes. Il s’agit également d’une indication importante de la situation des catholiques en Allemagne.

    En 2022 déjà, Christoph Strack, spécialiste de l’état de l’Église chez DW News, soulignait qu’« un habitant sur deux en Allemagne n’appartenait plus à aucune des deux grandes Églises, évangélique et catholique : il y a aujourd’hui 41 millions de fidèles, soit nettement moins de la moitié de la population. Même longtemps après la réunification de l’Allemagne, la République fédérale se considérait encore comme un pays chrétien ».

    Le 30 décembre 2023, l’église Saint-Benoît d’Ebenhausen, à Schäftlarn, a été fermée en raison du coût élevé des réparations de la toiture, bien que la décision soit exceptionnelle car l’archidiocèse de Munich est assez riche. Il est vrai que les coûts très élevés et la baisse des revenus de ces dernières années ont entraîné la fermeture de dizaines d’églises catholiques en Allemagne. Mais ce n’est pas la seule cause.

    Il y a aussi une baisse du nombre de fidèles, avec 1,3 million de catholiques qui ont abandonné la pratique de la messe dominicale, des baptêmes et des enterrements religieux entre 2019 et 2022. Les efforts de l’Église allemande pour défendre des mesures telles que la bénédiction des couples homosexuels ou l’ordination des femmes à la prêtrise et les changements proposés par le synode national apparaissent comme des leviers pour attirer davantage de personnes dans la vie ecclésiale. Mais ce sont plutôt d’autres résultats qui sont visibles.

    Les fermetures d’églises dans les petites villes de Rüdenhausen et Sommerhausen s’ajoutent aux autres lieux de culte abandonnés, avec un total de 131 églises catholiques fermées, dont 126 ont disparu au cours des cinq dernières années. Certains diocèses minimisent la situation, comme à Eichstätt, où l’église Sainte-Monique d’Ingolstadt a été fermée pour éviter qu’elle ne soit profanée. Le porte-parole de l’archidiocèse de Bamberg a souligné que « même pas une douzaine d’églises ont été vendues ou données au cours des 10 à 15 dernières années. Ce chiffre est extrêmement bas et montre que les églises consacrées n’ont été désaffectées que dans des cas tout à fait exceptionnels ».

    Christoph Strack a également souligné que, selon le Religion Monitor de la Fondation Bertelsmann, publié en décembre 2022, un membre de l’Église sur quatre en Allemagne envisageait de la quitter. Et 81 % de ceux qui envisagent de franchir le pas ont perdu confiance dans les institutions religieuses à cause des scandales. Selon les données de la Conférence épiscopale, le nombre d’apostats n’a jamais été aussi élevé.

    Il est bon de considérer que, tandis que quelques courants catholiques cherchent à promouvoir la vie de l’Église avec une certaine ouverture d’esprit, la dimension kérygmatique de l’évangélisation est oubliée pour affronter le sécularisme, ainsi que le renforcement de la tradition dans la pratique religieuse familiale, puisque la fidélité à l’Évangile et la vie de la foi au sein des foyers sont les véritables piliers de la vie chrétienne.

    Le retour des fidèles à une vie de foi, demandé par le pape François, par le document d’Aparecida et par de nombreuses conférences épiscopales, dépend moins de l’adaptation du message évangélique à la nouvelle vision de la société, au « monde » en tant qu’ennemi de la Bonne Nouvelle, que de l’engagement des chrétiens dans l’expérience de la proximité de Jésus-Christ et du témoignage exemplaire dans la vie des valeurs évangéliques.

  • Philo à Bruxelles, 23 janvier : la République de Platon, métaphore ou modèle politique ?

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    Logo 'Philo à Bruxelles'.

    INVITATION CONFÉRENCE

    Mardi 23 janvier, à 19h30, venez philosopher sur le thème

    « République de Platon : métaphore ou modèle politique ? »

    Adresse sur place : Salle - FCE - Rue du Cornet, 51 1040 Bruxelles

    Depuis chez vous : Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    P.A.F. libre :

    Participez à l’enseignement de la bonne philosophie !

    Affiche de la conférence intitulée 'République de Platon : métaphore ou modèle politique ?' présentée par Stéphane Mercier. L'événement est organisé par 'Philo à Bruxelles' et se tiendra à 19h30 le mardi 23 janvier 2024. L'image montre le Mont des Arts de Bruxelles avec ses jardins au coucher du soleil.

    Un autre aspect saillant et classique de la pensée platonicienne est exposé dans sa République, qui ne se résume pas à la Caverne et aux Idées. S’agit-il, dans le chef du philosophe athénien, d’une cité idéale, ou « seulement » d’une métaphore politique pour parler, en réalité, de l’âme humaine ? Les deux lectures, politique et psychologique, s’excluent-elles ou doivent-elles être tenues pour complémentaires ? Et que penser d’une politique inspirée de Platon ? Le dogme politique du marxisme n’a-t-il pas l’ambition de réaliser, à sa façon, le projet de la république du philosophe athénien ? Et le Platon des Lois n’est-il pas le premier à rompre avec les ambitions politiciennes de la République ?

    Aristote et saint Thomas, une fois encore, nous fourniront un contrepoint pour l’évaluation des régimes politiques, à l’aune des débats initiés en Grèce antique. Plus généralement, la vie agitée du monde grec, à l’époque classique, demeure à ce jour une source d’inspiration, qu’il s’agisse de réfléchir à la signification de la démocratie ou de ce que la géopolitique contemporaine désigne volontiers comme le « piège de Thucydide ». Les penseurs du politique, en Grèce, ont décidément rang de classiques de l’histoire de l’organisation étatique en Occident.

    Inscription en un clic

    Programme 2023-2024

    Le thème de cette année est consacré aux « Classiques » de la Philosophie.

    C’est un cycle de conférences…
     • pour les esprits curieux, venant à la rencontre de la philosophie pour la première fois.
     • ou pour ceux qui ont déjà eu la joie de philosopher avec Stéphane Mercier lors des précédentes sessions.

    • L’accès aux conférences est ouverte à tout le monde :
       - Sur place à Bruxelles : Rue du Cornet 51.
       - ou également ici, en ligne : en diffusion vidéo sur YouTube.
      P.A.F. libre : participez à l'enseignement de la bonne philosophie !
       
    • À l'issue de la conférence, nous aurons le plaisir de partager un moment de convivialité autour d'un verre, favorisant les échanges enrichissants avec le conférencier et tous ceux qui se joindront à nous sur place.
       
    • Toutes les conférences sont disponibles ensuite sur le site www.philo.brussels. Il suffit de souscrire à un accès illimité, pour un prix très modique. Grâce à votre participation, nous avons la joie de poursuivre nos soirées de philosophie pendant de longues années…

  • France : les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale

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    De Nicolas Pouvreau-Monti sur Figaro Vox :

    TRIBUNE - Si la crise de la natalité s’observe partout en Europe, la France se caractérise par des taux de fécondité très différents selon l’origine migratoire des populations, explique le cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.

    La publication par l’Insee des derniers chiffres de la natalité en France, portant sur les onze premiers mois de l’année 2023, a été l’occasion d’une prise de conscience chez certains observateurs. En effet, ceux-ci attestent de manière incontestable de la poursuite et de l’approfondissement de l'« hiver démographique » dans lequel notre pays se trouve désormais plongé.

    Le nombre de naissances a marqué un recul de 6,8% par rapport à la même période en 2022 : seuls 621.691 bébés sont nés sur le territoire, soit 45.000 de moins que l’année précédente. Cette comparaison prend d’autant plus de sens que 2022 avait déjà marqué un plus bas historique en la matière : le solde naturel (constitué de la différence entre les naissances vivantes et les décès survenus sur le sol national) s’y était établi à + 56.000 personnes à peine, soit un résultat quasiment nul.

    Les données provisoires pour 2023 tendent à indiquer que ce solde basculera prochainement en négatif. (suite réservée aux abonnés)

     

    Et de Joséphine Boone sur Les Echos :

    Les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale en France

    Les chiffres des onze premiers mois de 2023 montrent une chute marquée du nombre de nouveau-nés. La baisse la natalité s'ancre encore un peu plus chez les Français.

    5 janvier 2024

    Les mois passent, la tendance se confirme. Les Français ont moins de bébés, et l'année 2023 devrait être la plus basse pour la natalité tricolore depuis la Seconde Guerre mondiale. Quelque 621.691 enfants ont vu le jour entre janvier et novembre 2023, selon les chiffres provisoires publiés tous les mois par l'Insee. Une baisse de 7 % par rapport à l'année précédente.

    Même si un rebond venait à se produire pour les chiffres de décembre, le total resterait a priori inférieur aux chiffres de 2022. 726.000 bébés étaient nés, en baisse de 2,2 % par rapport à 2021.

    Tendance longue

    La baisse de la natalité s'ancre dans le temps long. Cela fait 17 mois sans interruption que les naissances reculent dans l'Hexagone, et cette tendance s'observe dans toutes les régions du pays.

     

     

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  • Aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe plus lucidement que Michel Houellebecq

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    De Rod Dreher sur The European Conservative :

    Houellebecq, prophète de l'Europe post-chrétienne

    Houellebecq est peut-être décadent dans sa vie personnelle, mais aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe avec des yeux plus clairs.

    14 janvier 2024

    Un clip vidéo accompagné de l'affirmation alarmante "Conquis : Les chrétiens français se rendent" a fait le tour de la toile ces derniers temps. On y voit un Arabe musulman chanter l'adhaan, l'appel islamique à la prière, à l'intérieur d'une église parisienne,

    Enfin, pas vraiment. Dans ce cas, l'appel à la prière faisait partie d'une représentation de "L'homme armé : A Mass For Peace", une œuvre de musique classique de 1999 du compositeur gallois Karl Jenkins, qui l'a composée à la suite de la guerre du Kosovo. Elle combine des éléments de la messe catholique avec l'appel à la prière de l'islam, un poème profane et un texte hindou.

    On peut débattre de la question de savoir s'il est juste ou non d'autoriser les prières de religions non chrétiennes dans une église chrétienne, quel que soit le contexte ; personnellement, je suis un puriste en la matière et je serais tout à fait favorable à ce qu'une mosquée ou une synagogue interdise l'exécution de prières chrétiennes à l'intérieur de ses murs, quelles que soient les circonstances. Mais pour être juste, il faut reconnaître que dans le cas célèbre de Paris, l'adhaan n'apparaît pas comme un culte, mais comme une partie d'une performance artistique.

    Voici la traduction anglaise de l'adhaan :

    Dieu est grand (4x)

    Je témoigne qu'il n'y a pas d'autre digne d'adoration que Dieu (Allah). (2x)

    Je témoigne que Muhammad est le messager d'Allah (2x)

    Venez à la prière (2x)

    Il est facile de comprendre pourquoi certains chrétiens, en particulier en France, trouvent cela si alarmant. Il faudrait être idiot pour ignorer ou minimiser les vives tensions entre la population islamique de France et les non-musulmans, sans parler des "chrétiens", car la France est le pays le plus athée d'Europe. Il semble que ces Français non croyants préfèrent qu'il n'y ait pas de religion du tout, et se sont laissés aller à croire au mythe du progrès conduisant inévitablement à une place publique désacralisée.

    On ne combat pas quelque chose avec rien. Si les Français n'aiment pas l'islamisation de la vie publique française, ce n'est pas en redoublant de laïcisme qu'ils vont l'arrêter. Dans le roman controversé de Michel Houellebecq, Soumission, paru en 2015, le public français démoralisé et déchristianisé se tourne volontairement vers un gouvernement islamiste, dans ce qui équivaut à une vaste confession publique de l'inadéquation du matérialisme impie pour fournir une base solide à un mode de vie.

    Houellebecq est peut-être décadent dans sa vie personnelle - ses frasques sont parfois sordides et il a l'air de vivre sous un pont - mais aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe avec des yeux plus clairs.

    Louis Betty, universitaire américain spécialiste de la littérature française dont on a parlé récemment dans ces pages pour son travail de traduction et d'édition des essais de Rénaud Camus, a publié en 2016 une analyse pénétrante de la vision religieuse de Houellebecq, intitulée Without God : Michel Houellebecq et l'horreur matérialiste. Bien que Houellebecq ne soit pas personnellement religieux, Betty affirme qu'il est "un écrivain profondément et inévitablement religieux".

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  • Si Louis Tobback était pape...

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    ... La déclaration doctrinale Fiducia supplicans n'aurait sans doute pas vu le jour. Il suffit pour s'en convaincre de relire les déclarations faites au Morgen, en 1995, par celui qui était alors président du Parti socialiste néerlandophone (SP). 

        L'homme politique, par ailleurs bourgmestre de Louvain, y prenait la défense de la famille comme base de notre société et de notre civilisation, faisait l'éloge du mariage dont il n'admettait pas qu'on se moque, et justifiait son refus d'ouvrir son hôtel de ville, comme on le faisait déjà à Anvers ou à Gand, à "l'exhibitionnisme" de cérémonies semi-officielles prétendant sceller des unions entre homosexuels. Il osa aussi affirmer que les gens n'ont pas que des droits mais aussi des devoirs et déplorer que notre pays ait perdu toute dimension morale...

      Cela lui valut, on s'en doute, quelques inimitiés à gauche, mais Tobback persista et signa, déplorant "qu'on ait réduit le socialisme à une philosophie de mai 68. Je ne suis pas objecteur de conscience, j'ai fait mon service militaire, je suis marié, j'ai des enfants, je ne fume pas de joints. Ne serais-je dès lors plus un socialiste ? C'est à se taper la tête contre le mur" (Propos cités dans Père Ubu, Bruxelles, 2 & 16 nov. 1995).

       Sans doute était-ce une exception dans le monde socialiste. Elle n'en montre pas moins la large prégnance, à l'époque, de ce conservatisme du sens commun qui fait cruellement défaut aujourd'hui, même au plus haut niveau de la hiérarchie de l'Eglise.

    P.V.

  • Le bureau doctrinal du Vatican prépare un "document très important sur la dignité humaine", selon le cardinal Fernández

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le bureau doctrinal du Vatican prépare un "document très important sur la dignité humaine", selon le cardinal Fernández

    Le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi a déclaré dans une nouvelle interview que le document aborderait "des questions morales telles que la chirurgie de changement de sexe, la maternité de substitution et l'idéologie du genre".

    13 janvier 2024

    Le chef doctrinal du Vatican a révélé que son dicastère est en train de rédiger "un document très important sur la dignité humaine" qui contient "une forte critique" des tendances immorales de la société contemporaine.

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Vatican au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF), a déclaré vendredi à l'agence de presse espagnole EFE que le nouveau document comprendrait "non seulement des questions sociales, mais aussi une forte critique des questions morales telles que la chirurgie de changement de sexe, la maternité de substitution et l'idéologie du genre".

    Cette nouvelle intervient quelques jours après que le pape François s'est prononcé contre la gestation pour autrui, qu'il a qualifiée de "déplorable" et dont il a préconisé l'interdiction à l'échelle mondiale. Le pape François a également souvent critiqué la théorie du genre, la qualifiant de "dangereuse" et de "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses" qui estompe les différences et la valeur des hommes et des femmes.

    En novembre 2022, le cardinal néerlandais Willem Eijk, ancien médecin, a demandé une encyclique papale pour combattre la fausse anthropologie au cœur de l'idéologie du genre. "La théorie du genre est mise en avant dans toutes sortes d'organisations et nous, en tant qu'Église, n'avons pas dit grand-chose à ce sujet", a-t-il déclaré dans une interview.  

    Le cardinal Fernández, qui a été critiqué pour une série de documents controversés depuis qu'il a pris ses fonctions de préfet du dicastère pour la doctrine de la foi en septembre, a déclaré que le texte à venir permettra à "la plupart des personnes qui sont préoccupées" par son travail "d'être rassurées".

    Depuis qu'il a succédé au cardinal Luis Ladaria en tant que préfet du DDF il y a tout juste quatre mois, le cardinal Fernandez a connu un début de mandat tumultueux, doublé d'une production relativement prodigieuse.

    Il a publié des réponses à deux séries de dubia, dont l'une émanait de cinq cardinaux et comportait cinq questions demandant des éclaircissements sur le synode d'octobre sur la synodalité. Les cardinaux ont jugé la réponse insuffisante et ont donc soumis de nouveaux dubia, qui n'ont pas encore reçu de réponse. 

    Le second dubia, du cardinal Dominik Duka, concernait l'administration de l'Eucharistie aux personnes divorcées vivant dans une nouvelle union. Son prédécesseur au poste de préfet de la DDF, le cardinal Gerhard Müller, a vivement critiqué la réponse du cardinal Fernández, s'étonnant que ce dernier ait indiqué que ces couples devaient décider eux-mêmes s'ils devaient ou non recevoir la communion.

    Le cardinal Fernández a également publié quatre réponses à des questions doctrinales, qui ont toutes suscité la controverse, à l'exception d'une seule. 

    La première concernait la participation aux sacrements du baptême et du mariage des personnes transgenres et des personnes homosexuelles ; la deuxième réaffirmait l'interdiction de la franc-maçonnerie par l'Église et son inconciliabilité avec la foi catholique ; la troisième portait sur la conservation des cendres après la crémation ; et la quatrième concernait l'accès à l'eucharistie pour les mères célibataires. 

    Enfin, le 18 décembre, le cardinal Fernández a publié la déclaration Fiducia Supplicans sur la bénédiction des couples de même sexe et des unions irrégulières. Cette déclaration ayant été rejetée ou évaluée négativement par un grand nombre de cardinaux, d'évêques et de conférences épiscopales, le cardinal Fernández a publié un document de suivi visant à clarifier la déclaration.

    Dans l'entretien qu'il a accordé à EFE, le cardinal Fernández a déclaré qu'il ne prévoyait pas, à l'heure actuelle, d'autres documents controversés de ce type : "Je dois dire que je ne pense pas faire parler de moi dans un avenir proche parce que dans le dicastère, nous ne prévoyons pas de sujets qui pourraient être très controversés, comme les derniers. 

    Edward Pentin est le collaborateur principal du Register et l'analyste du Vatican d'EWTN News. Il a commencé à faire des reportages sur le pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome du National Catholic Register d'EWTN. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, notamment Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • Le cardinal Fernandez annonce la publication d'un nouveau document qui parlera de la GPA et du gender

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    D'I.MEdia :

    La Doctrine de la foi prépare un document qui parlera de GPA et du gender, annonce le cardinal Fernández

    Le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) travaille à un document sur la dignité humaine qui fera « une critique sévère » de questions morales comme « le changement de sexe, la gestation pour autrui, les idéologies du genre ». C’est ce qu’annonce le préfet du dicastère, le cardinal Víctor Manuel Fernández, dans un entretien à l’agence espagnole EFE publié le 12 janvier 2024.  Le cardinal argentin multiplie ces jours-ci les interviews alors qu’il est sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines. En ligne de mire de ses détracteurs : la publication du document Fiducia supplicans autorisant la bénédiction des couples…