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Patrimoine religieux - Page 55

  • L'Ancien Rite ne doit jamais être méprisé ni dévalorisé (Enzo Bianchi)

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    Du blog "Messa in latino" (MIL) :

    15 novembre 2022

    Enzo Bianchi sur Vita Pastorale défend l'Ancien Rite : "il ne doit jamais être méprisé ni dévalorisé" #traditioniscustodes

    Ces dernières années, il y a eu de nombreuses attaques (bien que préjugés, injustes et gratuits) contre l'Ancien Rite sur Vita Pastorale (...); cette fois, nous avons été vraiment agréablement surpris de voir une défense explicite du Vetus Ordo publiée dans le numéro 10 (Nov. 2022). Et notre étonnement incrédule a été encore plus grand en voyant que l'auteur est Enzo Bianchi, ancien prieur de Bose, sur la communion ecclésiale et la liturgie.

    MiL n'a jamais, dans le passé, ignoré les vues et opinions doctrinales et théologiques d'Enzo Bianchi les remettant en question. Mais cette fois, il faut l'admettre, il a écrit des mots étonnamment favorables aux fidèles traditionalistes et a critiqué la guerre contre eux et les accusations portées contre eux.  A LIRE !

    Il reprend quelque peu sa pensée bienveillante, en faveur de la communion liturgique et de la paix ecclésiale, déjà exprimée en décembre 2017 également dans les pages de Vita Pastorale. L'article que nous publions aujourd'hui n'est pas totalement agréable, mais il centre le propos sur la crise actuelle de la liturgie, sur la persécution immotivée et incohérente qui est faite au détriment des traditionalistes, et il y a, en outre, quelques ouvertures sur la liturgie traditionnelle qui nous ont, agréablement, étonnés. 

    "[...] les traditionalistes constituent une minorité bien établie, non négligeable et très efficace en termes de communication et de visibilité. Dans une diaspora catholique, parmi des catholiques toujours moins nombreux, leur présence apparaît significative et capable de s'exprimer avec un militantisme persévérant. [Pratiquer l'œcuménisme avec tant de communautés chrétiennes, parfois gravement appauvries du noyau de la foi dans le Christ, et ne pas savoir dialoguer et marcher aussi avec les traditionalistes n'est certainement pas un signe d'authentique charité fraternelle, ni de conscience d'être unis par l'unum baptisma, l'unique baptême, qui fait de nous des frères et des disciples de Jésus-Christ. [...] J'ai donc envoyé mes frères moines à l'abbaye française du Barroux, une communauté florissante, pour apprendre à faire du pain, et lors de mes séjours dans ce monastère et dans d'autres monastères traditionalistes, j'ai pu vérifier que même avec eux "il est beau et doux de vivre ensemble". J'ai senti qu'ils étaient simplement des frères, et j'avoue que je me sentais mieux parmi eux que dans certains monastères qui prétendent être fidèles à Vatican II mais vivent une vie de résidence religieuse non monastique. [...] A mon avis, la situation est dramatique et je comprends que les amoureux de la tradition ne parviennent jamais à accéder au nouvel Ordo mais restent ancrés au rite ancien qui ne doit jamais être méprisé et dévalorisé."

    Merci !

    La communion ecclésiale

    La messe ne peut être un lieu de contestation et de division fraternelle.
    Et la liturgie, si elle n'est pas une célébration de l'Évangile, ne peut attirer personne.
    Publié dans : Dossier Vita Pastorale - n 10 novembre 2022
    par Enzo Bianchi

    Le pape François écrit dans sa lettre apostolique Desiderio desideravi que les tensions, malheureusement présentes autour de la célébration, ne peuvent pas être jugées comme une simple divergence de sensibilité envers une forme rituelle, mais qu'elles doivent être comprises comme des divergences ecclésiologiques. C'est pourquoi il a senti le devoir d'affirmer que "les livres liturgiques promulgués par les saints pontifes Paul VI et Jean-Paul II, en comparaison avec les décrets du Concile Vatican II, sont l'unique expression de la lex orandi du Rite romain" (TC, art. 1).
    L'expression est forte et péremptoire, mais ne nie certainement pas que le Vetus Ordo en vigueur jusqu'à la Réforme Liturgique était dans ces siècles une expression de la lex orandi du Rite Romain.

    Certes, la liturgie catholique actuelle, qui a de toute façon toujours et continuellement besoin d'être réformée, car l'Eglise est semper reformanda, exprime la prière du rite romain, mais elle exprime surtout la foi de l'Eglise d'aujourd'hui, une foi dans la tradition, mais approfondie, enrichie, car la liturgie grandit avec sa célébration toujours renouvelée. Ce qui se passe pour la liturgie se passe pour la Parole de Dieu : Divina Scriptura cum legente crescit !

    D'autre part, il faut rappeler à tous que la tradition est ce qui transmet le fondement de la foi. Le danger est de s'accrocher à la tradition et non à ce qu'elle transmet. Une tradition ne vit pas si elle n'est pas renouvelée.

    C'est pourquoi le pape François, dans Desiderio desideravi, réaffirme que le mandat qu'il a reçu en tant que successeur de l'apôtre Pierre lui impose de sauvegarder et de confirmer la communion ecclésiale catholique dans une recherche incessante de l'unité. Mais il n'échappe à personne que cette unité à laquelle toute l'Eglise doit tendre, et qui ne sera pleine qu'à l'éschaton, est contredite par des portions de fidèles qui se veulent et se disent fidèles à la tradition, et enfin brisée par la réalité née du schisme de Mgr Marcel Lefebvre. Il est vrai qu'en Italie cette présence des traditionalistes est très limitée et circonscrite, et pour cette raison l'Eglise italienne n'y prête pas beaucoup d'attention, mais nous savons bien que dans d'autres pays - surtout en France, en Allemagne et aux Etats-Unis - les traditionalistes constituent une minorité bien établie, pas petite et très efficace en termes de communication et de visibilité. Dans une diaspora catholique, parmi des catholiques toujours moins nombreux, leur présence apparaît significative et capable de s'exprimer avec un militantisme persévérant.

    Il faut préciser d'emblée qu'il s'agit d'une présence bigarrée, présentant différents visages, différents styles, différentes manières d'être dans la communion ecclésiale, avec des manières très différentes de lutter pour continuer à exister : d'une critique pondérée et légère, à une contestation presque continue, à une délégitimation de l'Église catholique, du pape François et des évêques. Parfois, nous assistons à la transformation d'une critique consciencieuse et filiale en une accusation dure et convaincue de trahison de la foi, et donc en une accusation d'hérésie.

    La situation est grave, et il est temps de cesser de sourire de cette partie de l'église, voire de la railler et de la mépriser. Pratiquer l'œcuménisme avec tant de communautés chrétiennes, parfois gravement appauvries du noyau de la foi en Christ, et ne pas savoir dialoguer et marcher aussi avec les traditionalistes n'est certainement pas un signe d'authentique charité fraternelle, ni de conscience d'être unis par l'unum baptisma, l'unique baptême, qui fait de nous des frères et des disciples de Jésus-Christ.

    Pouvons-nous arriver à un discernement serein et doux de cette réalité ? Dans mon existence de moine et de chrétien catholique, toujours attentif à la vie très différente des églises, de même que j'ai toujours fréquenté des églises et des monastères de communautés chrétiennes non pas catholiques mais orthodoxes ou réformées, de même j'ai toujours fréquenté des communautés ou des monastères qui, désireux de rester fidèles à la tradition antérieure à la réforme liturgique, ont pu continuer à vivre la liturgie en la célébrant avec le Vetus Ordo. Il ne m'a certainement pas suffi de contempler, de participer et d'apprécier la beauté des rites et du chant grégorien, mais j'ai regardé de près la vie humaine et spirituelle de ces communautés, et j'ai toujours observé un amour sincère pour la liturgie, une fidélité sérieuse et profonde à la tradition monastique, vécue avec une intention évangélique, riche d'initiatives et de travail pour vivre la condition de tous les hommes, une vie commune capable d'une grande charité. J'ai donc envoyé mes frères moines à l'abbaye française du Barroux, une communauté florissante, pour apprendre à faire du pain, et lors de mes séjours dans ce monastère et dans d'autres monastères traditionalistes, j'ai pu vérifier que même avec eux "il est beau et doux de vivre ensemble". J'ai senti qu'ils étaient simplement des frères, et j'avoue que je me sentais mieux parmi eux que dans certains monastères qui prétendent être fidèles à Vatican II, mais vivent une vie de résidence religieuse non monastique.

    L'interview que le nouvel abbé de Solesmes a donnée après l'audience avec le pape François le 5 septembre 2022 reste significative. Dom Geoffroy Kemlin est à la tête d'une congrégation de monastères dans laquelle certains célèbrent avec le Vetus Ordo préconciliaire tandis que d'autres suivent la réforme de Paul VI, en vigueur dans toute l'Eglise catholique latine. Il lui incombait donc de faire connaître au pape les réactions à Traditionis custodes en France et de lui demander comment il devait agir dans l'application du Motu proprio dans ses monastères. Le pape François lui aurait dit à ce propos que c'est à lui, l'abbé de Solesmes, de faire le discernement, et non à lui, même s'il est le pape, parce qu'il vit à deux mille kilomètres. Littéralement : "Tu es un moine, et le discernement est propre aux moines. Je ne vous dis ni oui ni non, mais je vous laisse discerner et prendre une décision". Un conseil, celui-là, que le Pape a également donné à certains évêques français, et cela nous dit que ce que le Pape veut vraiment, c'est l'unité, ce qui n'empêche pas une diversité de rite tant que la foi catholique du mystère eucharistique est honorée.

    Lors d'une audience avec le pape François en 2014, le pape m'a demandé ce que je pensais des traditionalistes, et je lui ai dit : " Votre Sainteté, s'ils acceptent le concile Vatican II, s'ils acceptent vraiment votre ministère en tant que successeur de Pierre, s'ils déclarent valides la réforme liturgique et l'eucharistie réglementée par Paul VI, laissez-les vivre... L'église doit accepter une communion plurielle, elle ne peut plus être monolithique dans ses formes.

    Je reste du même avis après toutes ces années où l'Eucharistie, de lien d'unité, est devenue une cause de division. Et pour cela il est nécessaire que non seulement ceux qui rechutent dans la nostalgie du passé - les "indietristes", comme les appelle le Pape - prennent leur responsabilité, mais aussi ceux qui n'ont pas été clairs avec les traditionalistes, ils ont été duplicites et ambigus, les poussant sans en avoir l'air sur des positions de contestation et de rupture avec l'Église.

    L'Ecclesia Dei a-t-elle toujours agi avec véracité, loyauté, transparence en tissant un dialogue avec ces parties de l'Eglise ?

    Et de quel côté se trouvaient certains cardinaux et évêques après le Concile : en adhérant à Vatican II et à la réforme qui s'en est suivie ou en la critiquant au point d'en diminuer l'autorité ?

    Nous connaissons déjà tellement de tensions et d'oppositions dans l'Eglise aujourd'hui que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ne serait-ce que la paix eucharistique. La messe ne peut être un lieu de contestation et de division fraternelle, et pour que s'ouvre un chemin de vraie communion, il est plus que jamais nécessaire que la célébration du Novus Ordo soit pratiquée en évitant le laisser-aller, la banalité, la laideur. Actuellement, la situation fait qu'il est vraiment difficile pour de nombreux catholiques d'assister à la liturgie pour en tirer des fruits spirituels. Trop de mise en avant de la part de l'officiant, trop de verbiage, des chants mal édités et indignes, des homélies qui se nourrissent désormais presque exclusivement de sciences humaines, de psychologie, d'histoire de l'art : tout cela enchante tout le monde mais ne convertit personne.

    A mon avis, la situation est dramatique, et je comprends que les amoureux de la tradition soient toujours incapables d'accéder au nouvel Ordo mais restent ancrés au rite ancien, qui ne doit jamais être méprisé ou dévalorisé. La liturgie, si elle n'est pas un mystère ordonné, si elle n'est pas belle même dans sa simplicité, si elle n'est pas une célébration de l'Évangile, ne peut attirer personne, pas même par la grâce. L'unité catholique ne peut et ne doit donc pas être une uniformité, mais une harmonie multiforme, une communion plurielle, dans laquelle chacun et tous trouvent la possibilité d'une participation vivante. Traditionis custodes et Desiderio desideravi doivent être une invitation pour tous à renouveler la foi eucharistique à travers une belle célébration de l'Eucharistie vécue comme une communion et non comme une occasion de division ecclésiale.

  • Belgique, le 15 novembre, fête du Roi: Domine salvum fac Regem

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    Ci-dessous la Prière pour le Roi telle qu’on peut encore l’entendre chanter (chaque dimanche après la grand’messe) dans l’une ou l’autre église du royaume de Belgique…

    Domine salvum fac regem nostrum [Philippum] /et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

    Domine exaudi orationem meam/ Et clamor meus ad te veniat  

    Seigneur, protège notre Roi [Philippe] / et exauce-nous le jour où nous t’aurons invoqué

    Seigneur écoute ma prière/ Et que mon cri parvienne jusqu’à toi.

    En plain-chant tel qu’on l’interprétait avant la réforme de Solesmes :

    ou sous la forme d’un motet de Marc-Antoine Charpentier:

     JPSC

  • Relèvement de la Confrérie du Saint Sacrement à Liège

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    On nous communique :

    FeteDieu.jpg

    Relèvement de la Confrérie du Saint Sacrement de Liège

    Liège, Saint-Martin, Vendredi 11 novembre 2022. En marge de la messe d’ouverture liégeoise du Festival Venite Adoremus qui regroupe plus de 200 temps d’adoration dans le diocèse de Liège et bien plus partout en Belgique, une quinzaine de membres fondateurs ont signé ce jeudi soir 10 novembre les statuts renouvelés de la confrérie du saint Sacrement de Liège.

    Fondée en 1575 à la basilique Saint-Martin, la Confrérie a compté jusqu’à environ 600 membres au XVIIe siècle. La Confrérie est de nature spirituelle. Elle est encouragée et placée sous le haut patronage de l’évêque de Liège. Elle a pour objet de glorifier Jésus-Christ présent dans le Saint-Sacrement de l’Eucharistie et de conférer ampleur et ferveur aux différentes solennités organisées à Liège durant la semaine de la Fête-Dieu, aussi appelée fête du Corps et du Sang du Christ ou encore Corpus Domini. Celle-ci fut révélée à sainte Julienne du Mont Cornillon au début du XIIIe siècle. Elle fut célébrée pour la première fois aux confins de la principauté de Liège à Fosses-la-Ville en 1246 puis pour la seconde fois et ensuite fidèlement chaque année à Saint-Martin depuis 1251. Le pape Urbain IV, qui fut un archidiacre de la principauté, a étendu cette solennité à l’Eglise universelle en 1264. C’est devenu une des plus grandes fêtes dans le monde catholique, offrant d’ailleurs un jeudi férié 60 jours après Pâques à des centaines de millions de personnes.

    Mgr Jean-Pierre Delville a dit dans son homélie : « Nous voici rassemblés pour ouvrir le Festival Venite Adoremus dans le diocèse de Liège et relever la confraternité du Saint Sacrement fondée en 1575. En devenir membre, c’est prier en étant concentré sur la figure du Christ, lui qui est à l’origine de notre fraternité. Il y a une grande valeur à nous unir pour L’adorer, comme nous le faisons lors du Festival Venite Adoremus. Le dernier repas de Jésus est son testament. Au lieu de désespérer, il prend le pain, le fractionne et le partage. Quel signe d’espérance ! En célébrant et adorant l’Eucharistie, nous reproduisons le geste de Jésus. Un bout de pain peut sembler minable mais ce bout de pain est le corps du Christ donné et partagé, pour le grand bonheur de notre fraternité partagée. Remercions le Seigneur pour cette mission d’adoration. Il nous donne la joie, l’espérance et la ferveur pour tout notre diocèse. » 

    Roger Dumont, président de la Confrérie du Saint Sacrement, a fait un petit discours dont voici un extrait: « En 1575, dans le contexte tumultueux de l’après-réforme, des catholiques liégeois ont décidé de se regrouper à Saint-Martin pour prier silencieusement face à Jésus réellement présent dans le Saint Sacrement. Le contexte actuel présente des similitudes et nous semble propice au relèvement de cette confrérie du Saint Sacrement à Liège. Bienvenue à chacune et à chacun dans la Confrérie pour nous unir silencieusement à Jésus présent dans l’hostie consacrée ainsi que pour participer et soutenir les festivités de la Fête-Dieu. » 

    La messe s’est poursuivie par un temps d’adoration en lien avec le Festival Venite Adoremus et une séance de signature des statuts renouvelés de la Confrérie.

    Alors qu’il développait l’histoire de sainte Julienne place Saint-Pierre à Rome le 17 novembre 2010, le pape Benoit XVI affirmait « avec joie qu'il y a aujourd'hui dans l'Eglise un «printemps eucharistique»: combien de personnes demeurent en silence devant le Tabernacle, pour s'entretenir en une conversation d'amour avec Jésus! ». Le pape François a dit lors de la fête du Corpus Domini en 2015 : « Aujourd’hui, en cette fête, nous avons la joie non seulement de célébrer ce mystère, mais aussi de le louer et de le chanter dans les rues de notre ville. Puisse la procession que nous ferons à l’issue de la Messe exprimer notre reconnaissance pour tout le chemin que Dieu nous a fait faire à travers le désert de nos pauvretés, pour nous faire sortir de notre condition de servitude, en nous nourrissant de son amour par le sacrement de son Corps et de son Sang. » Enfin, Saint Jean-Paul II, dans l'encyclique Ecclesia de Eucharistia, constatait que « dans beaucoup d'endroits, l'adoration du Saint-Sacrement a une large place chaque jour et devient source inépuisable de sainteté. » (n° 10). Le relèvement de la Confrérie s’inscrit dans cette dynamique.

    Les membres de la Confrérie s’efforcent de répandre le culte eucharistique dans leurs paroisses et communautés respectives. Ils donnent l’exemple de l’assiduité aux cérémonies célébrées en l’honneur du Saint-Sacrement. Outre la participation attendue de tout baptisé à la messe dominicale, les membres s’engagent d’abord à prononcer chaque jour une oraison brève pour s’unir à Jésus-Christ présent dans le Saint-Sacrement. Chaque mois, ils participent à un temps d’adoration du Saint-Sacrement organisé dans le diocèse de Liège ou ailleurs. Enfin, chaque année, ils participent de façon significative aux solennités organisées dans le diocèse de Liège durant la semaine de la Fête-Dieu. L’adhésion à la Confrérie est gratuite.

    Les grandes orientations des activités de la Confrérie sont définies par l’assemblée qui se réunit environ un mois avant la Fête-Dieu. Un Bureau est constitué au sein de la Confrérie. Nommé par l’évêque de Liège, il est composé d’un directeur, qui est d’office le curé de la paroisse Saint-Martin à Liège, actuellement l’abbé Marek Adamczuk, d’un président, Roger Dumont, d’une vice-présidente, Annette Colson, d’un secrétaire Jean-François Lahaye, d’un trésorier : Nicolas Dumont ainsi que de plusieurs experts en leurs domaines, Stephan Junker, liturgie & chant, Jacques Galloy, communication et l’abbé Marc-Antoine Dor, théologie. Les mandats ont une durée de trois ans.

    Comment devenir membre ?

    Les personnes désireuses de rejoindre la Confrérie peuvent se manifester auprès du secrétaire de la Confrérie, gestionnaire du registre des membres : Jean-François Lahaye secretaire.confrerie@liegefetedieu.be 
    Téléphone du secrétariat de la paroisse saint Martin, siège de la Confrérie : +32 476 96 06 14

    Le plus simple est de remplir ce formulaire en ligne : https://bit.ly/ConfrerieStSacrementLiege
    Vous pouvez aussi télécharger ce 
    Formulaire d’adhésion, le compléter, le signer et le renvoyer au secrétaire.

    En partenariat avec https://veniteadoremus.be - www.liegefetedieu.be

    Vidéo du relèvement :

    Vidéo sur Youtube : https://youtu.be/_JSj49PEhd8
    Vidéo sur Facebook : https://fb.watch/gK0xUpHfnd/

    Pour en savoir plus :

    Qu’est-ce que la Confrérie du Saint Sacrement de Liège ?
    Pourquoi le relèvement de la Confrérie du Saint Sacrement de Liège ?
    Que disent les statuts renouvelés de de la Confrérie du Saint Sacrement de Liège ?
    Comment devenir membre de la Confrérie du Saint Sacrement de Liège ?
    Quelle est l’histoire de cette Confrérie du Saint Sacrement de Liège depuis 1575 ?
    Qu’en disent les papes ?

    Voyez l’album photos complet en cliquant ici

  • Liturgie : la crise en préparation dans les années qui précèdent Vatican II (1945-1965) (Denis Crouan) 

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    Liturgie 25 : La crise en préparation dans les années qui précèdent Vatican II (1945-1965) (46 mn) 

    https://youtu.be/FLQlEfjpI4w 

    On se demande souvent si la crise est venue de Vatican II. Le Docteur Crouan rappelle que Raïssa et Jacques Maritain écrivaient pendant le Concile, en 1964, alors que des théologiens dits de la « mort de Dieu » étaient entrés en scène tant en Amérique qu’en Europe depuis 1950  « Il me paraît bien significatif que dans le même temps où au Concile, le Saint Esprit fait proclamer des changements d’attitude qui représentent un progrès immense (et qui ont beaucoup trop tardé), dans le même temps un ouragan de bêtise et d’abjection d’une puissance extraordinaire et apparemment irrésistible souffle tout autour sur la vaste étendue du monde catholique et spécialement ecclésiastique. Cette crise me paraît une des plus graves que l’Église ait connue. Elle a à mes yeux un caractère eschatologique et semble annoncer de larges apostasies.  ».  

    Pourtant, en préparation à la convocation du Concile, le pape Jean XXIII était clair : « il existe entre la liturgie et le dogme (les vérités de la foi) un lien tellement indéfectible que celui qui touche à la liturgie sans avoir reçu un mandat de l’Église touche également au dogme et, par ricochet, à la morale ».  

     

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Le processus synodal comme instrument de changement de l’Église ? Dieu n’est pas présent dans ce processus synodal accablant

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    paus_straalt_hoop_uit.jpgLu sur le web de « Riposte catholique » : sur son blogue, Mgr Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc (Pays-Bas), dénonce le processus synodal :

    « Le jeudi 27 octobre, le Secrétariat du Synode des évêques à Rome a présenté le document de travail pour la phase continentale du synode “Pour une Église synodale : communio, participatio, missio”. Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse présidée par le cardinal Grech et tenue au centre de presse du Saint-Siège à Rome. Le document était intitulé “Augmente l’espace de ta tente” (Esaïe 54:2). Sur la base de tous les documents finaux des réunions dans les différents Continents, le Secrétariat du Synode des Évêques compile ensuite l’Instrumentum Laboris, le document de travail pour les réunions synodales de 2023 et 2024.

    Le mantra du processus est : écouter. Qui ? Tout le monde. Le document de travail contient un bon nombre de citations.

    “Ces citations ont été choisies parce qu’elles expriment de manière particulièrement puissante, belle ou précise des sentiments qui sont exprimés plus généralement dans de nombreux rapports. L’expérience synodale peut être lue comme une voie de reconnaissance pour ceux qui ne se sentent pas suffisamment reconnus dans l’Église.”

    Les contours du processus synodal sont de plus en plus clairs. Il fournit un mégaphone pour les opinions non religieuses. Le document indique où le chemin synodal devrait finalement mener :

    “Cela signifie une Église qui apprend en écoutant comment renouveler sa mission évangélisatrice à la lumière des signes des temps, afin de continuer à offrir à l’humanité une manière d’être et de vivre dans laquelle tous peuvent se sentir inclus comme protagonistes”.

    Qui sont ceux qui se sentent exclus. Par. 39 :

    ” Parmi ceux qui appellent à un dialogue plus significatif et à un espace plus accueillant, nous trouvons aussi ceux qui, pour diverses raisons, ressentent une tension entre l’appartenance à l’Église et leurs propres relations d’amour, comme : les divorcés remariés, les parents isolés, les personnes vivant dans des mariages polygames, les personnes LGBTQ, etc. “.

    En bref, ceux qui ne sont pas d’accord avec les enseignements de l’Église catholique. Ce que le document de travail semble suggérer, c’est que nous établissions une liste de plaintes et que nous en débattions ensuite. La mission de l’Église est différente. Ce qui n’est pas : examiner toutes les opinions et ensuite arriver à un accord. Jésus nous a commandé autre chose : annoncer la vérité ; c’est la vérité qui vous rendra libres. Le commentaire selon lequel l’Église ne prête aucune attention à la polygamie est particulièrement curieux. D’ailleurs, le document n’accorde aucune attention aux traditionalistes. Ceux-ci se sentent également exclus. En effet, le pape François les considère littéralement comme tels (Traditionis Custodes). Apparemment, il n’y a aucune empathie pour ce groupe.

    Jusqu’à présent, le processus synodal ressemble davantage à une expérience sociologique et n’a pas grand-chose à voir avec l’Esprit Saint censé résonner à travers tous les bruits. On peut presque dire que c’est un blasphème. Ce qui apparaît de plus en plus clairement, c’est que le processus synodal va être utilisé pour modifier un certain nombre de positions de l’Église, le Saint-Esprit étant alors également jeté dans la mêlée en tant que défenseur, même si le Saint-Esprit a réellement insufflé quelque chose de contre-intuitif au cours des siècles. Ce que l’on peut surtout retenir des séances d’écoute, c’est une foi évaporée, qui n’est plus pratiquée et qui n’accepte pas les positions de l’Eglise. Les gens se plaignent que l’Église n’accepte pas leurs points de vue. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait vrai. Les évêques flamands et allemands vont loin avec eux, ce qui est en fait beaucoup plus tragique. Ils ne veulent plus appeler le péché péché. Ainsi, la conversion et la repentance ne sont plus discutées.

    Comme on pouvait s’y attendre, les appels à l’admission des femmes à la prêtrise comprennent

    “le rôle actif des femmes dans les structures de direction des organismes ecclésiastiques, la possibilité pour les femmes ayant une formation adéquate de prêcher dans les paroisses, ainsi qu’un diaconat et un sacerdoce féminins”.

    Un exercice inutile étant donné que les trois derniers pontificats ont explicitement déclaré que c’était une impossibilité. En politique, tout est ouvert à la discussion et au débat. Ce n’est pas le cas dans l’Église. Il existe une chose telle que la doctrine de l’Église qui n’est pas soumise au temps et au lieu. Mais le document de travail semble vraiment tout remettre en question. Ainsi, nous lisons au paragraphe 60 :

    ” L’appel à la conversion de la culture ecclésiale, pour le salut du monde, est concrètement lié à la possibilité d’établir une nouvelle culture, avec de nouvelles pratiques et structures. “

    Et puis ça.

    “Il est demandé aux évêques de trouver les moyens appropriés pour mener à bien leur tâche de validation et d’approbation du document final et de veiller à ce qu’il soit le fruit d’un authentique parcours synodal, respectueux du processus qui s’est déroulé et fidèle aux différentes voix du peuple de Dieu dans chaque continent.”

    Apparemment, la fonction d’évêque est réduite à la simple mise en œuvre de ce qui est finalement le plus grand dénominateur commun comme résultat d’un tirage au sort d’opinions. L’éventuelle phase finale du processus synodal ne peut que ressembler à une journée champêtre. Comme on pouvait s’y attendre, tous ceux qui n’obtiennent pas ce qu’ils veulent diront qu’ils sont exclus. À l’avance, c’est une recette pour le désastre. Si tout le monde obtient ce qu’il veut – ce qui n’est pas vraiment possible – le désastre est complet. L’Église se sera alors reniée et aura dilapidé son identité.

    Lors de la présentation du document de travail, le cardinal Grech a beaucoup insisté sur le fait que la tâche de l’Église est d’agir comme un amplificateur de tout son venant de l’intérieur de l’Église, même s’il est contraire à ce que l’Église a toujours proclamé. C’était différent autrefois. À l’époque de la Contre-Réforme, l’Église ne laissait rien à désirer en termes de clarté de ses opinions. Vous convainquez les gens en défendant la foi catholique de manière argumentée et avec une pleine conviction. Vous ne convainquez personne en vous contentant d’écouter et d’en rester là. Ce qui est ennuyeux, c’est que les évêques ont reçu l’instruction d’écouter et de documenter ce qui a été dit. Ces rapports étaient ensuite collectés au niveau des églises-provinces, puis transmis à Rome. Rapports contenant les hérésies nécessaires avec la signature de la conférence des évêques. Nous ne pouvions pas faire autrement, mais je n’en suis absolument pas heureux. De nombreux cardinaux, d’ailleurs, ont également ventilé ce son à Rome, demandant encore une fois ce qu’est réellement la synodalité. Il n’y a pas eu de réponse claire.

    Jésus a adopté une approche différente. Il a écouté les deux disciples déçus sur le chemin d’Emmaüs. Mais à un moment donné, il a pris la parole et leur a fait comprendre qu’ils s’égaraient. Cela les a amenés à faire demi-tour et à retourner à Jérusalem. Si nous ne faisons pas demi-tour, nous nous retrouverons à Emmaüs et serons encore plus loin de chez nous que nous ne le sommes déjà.

    Une chose est claire pour moi. Dieu n’est pas présent dans ce processus synodal accablant. Le Saint-Esprit n’a absolument rien à voir avec cela. Parmi les protagonistes de ce processus, on trouve à mon sens un peu trop de défenseurs du mariage homosexuel, des gens qui ne pensent pas vraiment que l’avortement est un problème et ne se montrent jamais vraiment défenseurs du riche credo de l’église, voulant avant tout être aimés par leur entourage laïc. Quel manque de pastorale, quel manque d’amour. Les gens veulent des réponses sincères. Ils ne veulent pas rentrer chez eux avec plus de questions. Vous éloignez les gens du salut. J’ai depuis abandonné le processus synodal. »

  • Pour la paix liturgique : comment noyer le poisson Traditionis Custodes ?

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    Voici la méthode de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, diffusée par le site de la revue « L’Homme nouveau » :

  • Que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens (graduel du 32e dimanche du T.O.)

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    Graduale Graduel
    Ps. 140, 2  
    R/. Dirigátur orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo, Dómine. V/. Elevátio mánuum meárum sacrifícium vespertínum. R/. Que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens; V/. Que l'élévation de mes mains Te soit comme le sacrifice du soir.
  • Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (Denis Crouan)

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    Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (49 mn) 

    https://youtu.be/Ri4oGItyTfU   

    Le Docteur Crouan rappelle que le « mouvement liturgique » amorcé au XIXe siècle ne se limite pas aux travaux de Dom Guéranger osb ou aux déclarations des papes. Ce serait insuffisant. Pour porter des fruits, il faut que les principes énoncés par ces grandes figures puissent trouver des applications concrètes dans les paroisses, chez les fidèles. Plusieurs personnages de grande importance méritent d’être cités en raison du rôle qu’ils vont jouer dont Dom Odon Casel osb (1886-1948), le chanoine régulier autrichien Pius Parsch (1884-1954), Dom Lambert Beauduin osb (1873-1960) et le Père Romano Guardini (1885-1968) qui décrit plusieurs déviations possibles de la liturgie. 

    A la veille de Vatican II, la recherche historique a fait de grands progrès et a permis de découvrir et d’étudier de nombreux documents qui étaient ignorés jusqu’ici. Mais, bien avant le Concile, on voit apparaître les premiers signes d’une volonté de se couper liturgiquement de ce que veut l’Eglise. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Il n'est pas vrai que la liturgie réformée soit la seule forme valide du rite romain

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Burke et l'évêque Schneider réitèrent leurs inquiétudes quant aux restrictions imposées à la liturgie traditionnelle

    Cardinal Raymond Burke (l) and Bishop Athanasius Schneider

    Le cardinal et l'évêque ont offert leurs commentaires pour une conférence que l'auteur a donnée récemment à Londres.

    4 novembre 2022

    Le cardinal Raymond Burke a remis en question le fondement des efforts menés par le pape pour restreindre et finalement éliminer la messe traditionnelle en latin, tandis que l'évêque Athanasius Schneider a déclaré que le " trésor millénaire " ne peut pas être détruit, car il est l'œuvre du Saint-Esprit.

    Le cardinal et l'évêque ont aimablement partagé leurs commentaires dans le cadre d'une conférence que j'ai donnée à la Latin Mass Society à Londres le 21 octobre.

    Alors que les nouvelles restrictions du pontificat concernant la liturgie traditionnelle suscitent de plus en plus d'inquiétudes, le cardinal Burke a déclaré que "dans la mesure où la raison et la saine théologie prévaudront, la sauvegarde et la promotion de l'Usus Antiquior [l'ancienne liturgie en usage avant les réformes de 1970] se poursuivront". 

    Le préfet émérite de la signature apostolique a déclaré que cela se passait "malgré les difficultés et même la persécution" inspirées par Traditionis Custodes, la lettre apostolique du pape François de 2021 publiée motu proprio (décret) restreignant l'ancienne liturgie, et les Responsa ad Dubia, les directives sur la mise en œuvre du décret publiées cinq mois plus tard.

    Mais le cardinal Burke a souligné qu'en tant que "motu proprio", Traditionis Custodes n'a pas une force suffisante car il n'a d'autorité que dans la mesure où il est fondé sur des motifs justes. Il a ajouté que les motifs du décret, et la lettre du pape François aux évêques qui l'accompagnait, "ne sont pas vrais et justes" lorsqu'ils sont pris ensemble, et il a donné ses raisons.

    La première, a-t-il dit, est qu'il n'est "tout simplement pas vrai" que la liturgie réformée est la seule forme valide du rite romain. Il a souligné que, comme l'ont reconnu les papes Saint-Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, l'Usus Antiquior n'a "jamais été supprimé" et, en fait, a continué à être célébré depuis l'époque de la promulgation du Missel du pape Saint-Paul VI.

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  • Il y a 350 ans : la mort d'Heinrich Schütz, un champion de la musique sacrée

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    De Massimo Scapin sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Schütz, un champion de la musique sacrée

    5-11-2022

    Le 6 novembre, il y a 350 ans, mourait Heinrich Schütz, le plus important compositeur allemand avant Bach. Parmi ses œuvres, imprégnées du goût italien, figurent celles de musique sacrée, dont l'un des Requiems les plus émouvants de tous les temps.

    Il y a trois cent cinquante ans, le 6 novembre 1672, mourait à Dresde, en Allemagne de l'Est, le plus important compositeur allemand avant Jean-Sébastien Bach († 1750) : Heinrich Schütz. Par les exemples offerts par ses compositions et son enseignement, Schütz a joué un rôle fondamental dans l'établissement de la tradition d'une haute qualité artisanale combinée à une solide profondeur intellectuelle qui devait être la marque de la musique allemande pendant deux siècles et demi après sa mort" (J. Rifkin, Heinrich Schütz in The New Grove Dictionary of Music and Musicians, vol. 17, Londres 1980, p. 6).

    Le père de la musique allemande, et pas seulement de la musique protestante, est né 87 ans plus tôt, le 8 octobre 1585, à Köstritz, dans le centre-est de l'Allemagne. Après sa formation initiale dans son pays, il étudie à Venise entre 1609 et 1612 avec Giovanni Gabrieli († 1612). " Devenu presque citoyen de Venise, où on l'appelait Sagittaire, il a laissé par écrit les mots suivants, qui montrent, dix-sept cents ans plutôt que non, quelle était et combien était la valeur artistique de G. Gabrieli : " J'ai passé les premières années de mon apprentissage musical avec le grand Giovanni Gabrieli. O dieux immortels ! Quel homme était Gabrieli ! Si l'antiquité, si riche en expressions, l'avait connu, elle l'aurait placé au-dessus des Amphioni, et si les muses ont eu envie d'imeneo, Melpomène n'aurait certainement pas voulu d'autre époux que lui, tant il est grand dans l'art du chant !" (G. Roberti, La musica italiana a Lipsia, Firenze 1877, p. 36).

    Grâce à son expérience vénitienne, les compositions de Schütz sont imprégnées du goût italien. Il se consacre aux Passions, les récits évangéliques sur le martyre et la mort de Jésus mis en musique qui, à partir du XVIIe siècle, se sont développés en Allemagne en réponse à l'oratorio. De 1617 à sa mort, Schütz est Kapellmeister (c'est-à-dire responsable des services musicaux, tant religieux que civils) à la cour de Dresde. C'est un compositeur rigoureux, qui ne dédaigne pourtant pas les expérimentations éclectiques (reprise de la pratique luthérienne, polyphonie flamande extrême et enseignement italien), toujours faites avec élégance et profondeur. Sa vaste production comprend aussi bien de la musique sacrée chantée qu'instrumentale ; il convient de noter les Sept Paroles du Christ sur la Croix, les trois livres de Simphoniæ Sacræ, de nombreux Psaumes et Concerts spirituels.

    La partition la plus inhabituelle est celle intitulée Musicalische Exequien... mit 6, 8 und mehr Stimmen zu gebrauchen, Exsequies musicales pour six, huit ou plus de voix mixtes accompagnées de la basse continue (une forme d'accompagnement improvisé typique des XVIIe et XVIIIe siècles). Il s'agit du premier Requiem allemand. Il a été écrit par Sagittaire en 1636 pour les funérailles de son noble ami, le comte Hans Heinrich von Reuss. À la mort du comte, ses proches ont demandé à Schütz de mettre en musique les 13 versets bibliques et les 8 chants sacrés gravés autour du sarcophage funéraire que le comte s'était fait construire. Il n'a pas été facile pour le compositeur de combiner des éléments aussi différents en termes de style et de contenu, mais le résultat est une partition complexe, divisée en trois parties, à interpréter à trois moments différents du service funèbre.

    Dans la première partie, la plus grande, sous la forme d'un grand Concert Spirituel, pour solistes et chœur, nous trouvons également le Kyrie, typique de la Messe courte luthérienne. Plus simples sont les deuxième et troisième parties, qui comprennent un beau motet pour double chœur, avec alternance de voix solistes, sur deux versets (25-26) du Psaume 73 et le Cantique de Siméon (Lc 2,29-32), pour chœur à 5 voix, auxquels s'ajoutent quelques versets de l'Apocalypse et de la Sagesse : "Qui d'autre aurais-je pour moi dans le ciel ? / En dehors de toi, je n'aspire à rien sur la terre, ma chair et mon cœur s'effondrent, mais le rocher de mon cœur, c'est Dieu, c'est Dieu mon destin pour toujours". "Laisse maintenant ton serviteur, Seigneur, / aller en paix selon ta parole ; / car mes yeux ont vu ton salut, / préparé par toi devant tous les peuples, / lumière pour éclairer les nations / et gloire de ton peuple Israël".

    Que cette composition, sans doute l'une des plus émouvantes du XVIIe siècle, ou peut-être de tous les temps, dans l'expression de la douleur pour la perte d'êtres chers, renforce le climat spirituel du mois de novembre, que la piété chrétienne dédie à la mémoire des fidèles disparus.

  • Quand le plus ancien diocèse d'Allemagne veut fermer une église sur trois

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    De Peter Hahne sur kath.net/news :

    "Auto-dissolution auto-infligée : le diocèse de Trèves veut fermer une église sur trois"

    "Des ventes à prix cassés". Contribution d'invité de Peter Hahne

    Trèves (kath.net) Un estimé collègue de Tichys Einblick m'a demandé si je ne voulais pas commenter cette triste nouvelle. Mais comment se fait-il que je ne sois pas triste du tout ? Mieux : je ne suis pas surpris parce que ce qui est arrivé devait arriver. C'est quasiment le bilan logique d'une autodissolution que l'on s'est infligée : A Trèves, le plus ancien diocèse d'Allemagne, une église sur trois doit être fermée. Tabula rasa ! La raison : les départs massifs ont fait fondre les recettes. Les bâtiments, mais aussi le personnel et la diversité bigarrée des institutions ecclésiastiques ne peuvent plus être payés.

    Pourquoi cela ne m'ébranle-t-il pas ? Prenons la grande ville badoise de Mannheim. Là-bas, dès le début de l'année, les grands journaux titraient : "Mannheim - bientôt la ville sans églises ?" L'un après l'autre, les lieux de culte, catholiques comme protestants, sont fermés. Les mosquées poussent cependant comme des champignons. Il y a 32 églises protestantes dans la ville, seules 12 peuvent encore être conservées.

    Un avertissement avait déjà été lancé il y a deux ans par un organisme compétent : environ un tiers de tous les bâtiments religieux en Allemagne ne seront plus utilisés en 2060. C'est ce que prévoyait le professeur Thomas Erne, directeur de l'Institut pour la construction d'églises à l'université de Marburg. Chacune des deux grandes confessions allemandes entretient environ 25.000 bâtiments religieux. Celui qui se rend par surprise à un service religieux découvre la plupart du temps un vide effrayant et béant. En revanche, des projets d'églises indépendantes, souvent à vocation œcuménique, fleurissent surtout dans les villes. Elles parviennent à peine à gérer l'affluence, organisent leur culte dans des salles de cinéma ou de théâtre ou construisent de grands centres communautaires. Tandis que les églises établies sont dans la même situation que les vieux partis en politique : les membres comme les électeurs s'en vont, déçus.

    Tout cela était prévisible. Ce n'est pas (seulement) le scandale des abus qui saigne les catholiques. Non, les protestants perdent autant de membres, souvent même plus. Et ce sont tout sauf des raisons financières qui accélèrent l'exode, lequel mène désormais littéralement à l'exitus.

    Chez les catholiques, nous assistons à quelque chose qui, en termes de marketing et de stratégie d'entreprise, est d'une rareté mondiale. C'est tellement absurde qu'il n'y a pas de mots pour le dire : Pour se renouveler, pour regagner des membres perdus ou pour les garder, le clergé catholique prend la mesure de l'Eglise protestante, qui pratique tout ce que l'on aimerait qu'elle pratique, et qui a perdu des millions de membres.

    Ce serait comme si le drugstore Rossmann s'orientait stratégiquement vers les magasins Schlecker qui ont fait faillite. C'est fou ! Ceux qui espèrent réussir en appliquant les méthodes d'une entreprise en faillite ne doivent pas s'étonner. Trèves nous fait signe. La protestantisation de l'Eglise catholique conduit à se diviser par deux.

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  • Sénégal : Vêpres d’hier, 30 octobre 2022, à Keur Moussa

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    KTO propose un nouveau rendez-vous de prière. Le dernier dimanche de chaque mois à 21h30, les vêpres de l’abbaye bénédictine de Keur Moussa au Sénégal seront retransmises. Voici le rendez-vous de ce dimanche 30 octobre 2022, capté hier pour la première diffusion sur cette chaîne :

    Mgr Ndiaye, archevêque de Dakar : « Keur Moussa fait partie de l'histoire du patrimoine de l'Église du Sénégal » :