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Actualité - Page 208

  • D'après Bruno Colmant, « nous avançons comme des somnambules vers la guerre »

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    D'Olivier Mouton sur Trends Tendances (Le Vif) :

    Bruno Colmant : « Nous avançons comme des somnambules vers la guerre »

    31-05-2023

    « Charles de Gaulle avait dit en son temps que le pire scénario serait une guerre russo-américaine sur le territoire européen, craint l’économiste, alors que l’escalade en Ukraine se poursuit. Nous y sommes. »

    L’économiste Bruno Colmant exprime régulièrement sa préoccupation au sujet de l’évolution de la guerre en Ukraine. Cette semaine, il l’a réitérée dans un post sur LinkedIn : « Sans tomber dans les affres d’un pessimisme stérile, je crois que la guerre ukrainienne va se terminer de plus en plus mal. Certes, les actualités ont surmonté l’effet de sidération de l’attaque russe de 2022. Mais nous assistons, silencieusement, à une escalade…”

    Le post a toutefois été supprimé par le réseau parce qu’il était illustré par une photo sur laquelle apparaissait le nazi Joachim von Ribbentrop, ministre allemand des Affaires étrangères sous Hitler, avant la Seconde guerre mondiale.

    Bruno Colmant, qui est également officier de réserve, explique sa crainte singulière à Trends Tendances.

    Quelle est votre préoccupation actuelle ?

    J’ai le sentiment que nous avançons comme des somnambules vers la guerre. Nous sommes désormais entrés dans une phase où l’on fournit de l’armement offensif à l’Ukraine. L’Allemagne est réhabilitée en tant que puissance militaire comme elle ne l’avait plus été depuis 1945. Vraiment, je ne suis pas rassuré par l’évolution de cette guerre. On ne parle plus de paix, on ne parle que d’armement.

    L’incursion au-delà de la frontière ou les drones à Moscou, cela vous inquiète ?

    Oui, parce que l’on dépasse l’approche défensive pour passer à l’offensive. L’Union européenne se laisse entraîner par un courant inquiétant qui m’inquiète beaucoup. Charles de Gaulle avait dit en son temps que le pire scénario serait une guerre russo-américaine sur le territoire européen. Nous y sommes. C’est d’ailleurs pour cela que de Gaulle avait décidé des sous-marins nucléaires, afin de pouvoir tirer tous azimuts.

    Bien sûr, nous pourrions aussi aller en Ukraine vers un conflit gelé comme une forme de Verdun des temps modernes. Mais au vu de la sophistication des armements, on pourrait assister à ses choses bizarres.

    On vous reprochera de ne pas soutenir l’Ukraine et, ce faisant, de ne pas arrêter Poutine qui serait tenté d’agir de la même manière avec d’autre…

    Mais est-ce vraiment cohérent de dire cela ? Poutine s’en prendrait-il vraiment à d’autres pays alors qu’il peine à gérer ses propres frontières ? Je n’arrive pas vraiment à le croire. On reste un peu trop dans la logique de 40-45 en pensant qu’un pays peut agir de la sorte. Il s’en prendrait, en outre, à des pays de l’Otan et ce serait cataclysmique.

    Donc, un embrasement généralisé n’est pas possible ?

    Le risque, c’est d’avoir une guerre dont le degré va encore augmenter, avec une sophistication et une implications plus grandes. On a déjà donné des armements défensifs, des missiles de courte puis de longue portée, des tanks, bientôt des F16… tout !

    Il faut sortir de cette logique. Je ne comprends pas pourquoi les Nations unies n’initient pas par ailleurs un processus de paix.

    Peut-être que j’exprime cela parce que je suis d’une génération à qui l’on a beaucoup parlé des deux guerres mondiales. Mais ce n’est pas en humiliant l’Allemagne après la Première guerre mondiale que l’on a empêché le désastre de la Seconde, bien au contraire.

    Lire également : Le colonel Lawrence Wilkerson : « Les États-Unis utilisent l’Ukraine pour rétablir leur hégémonie sur l’Europe »

  • 777èmes Festivités populaires de la Fête-Dieu à Liège autour du jeudi 8 juin 2023

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    777èmes Festivités populaires de la Fête-Dieu à Liège autour du jeudi 8 juin 2023

    A l'invitation de Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, le diocèse de Liège célébrera la 777ème Fête-Dieu, du 3 au 11 juin 2023. Pendant cete semaine, plus de 25 événements et célébrations seront proposés : expositions, concerts, eucharisties, balade contée aux flambeaux, théâtre de marionnetes, prières. En particulier la traditionnelle et 777ème célébration annuelle de la Fête-Dieu le jeudi 8 juin en la basilique Saint-Martin à 19h. L’eucharistie solennelle sera suivie de la procession des peuples du monde vers la Cathédrale au son des trompes de chasses : « Louez le Seigneur, tous les peuples : fêtez-le, tous les pays ! Ps 166 ». Elle marquera des pauses à la collégiale Sainte-Croix, Place Saint-Lambert, l’Opéra, la Vierge de Del’Cour en Vinâve d’ile. A l’arrivée à la Cathédrale Saint-Paul aura lieu une grande soirée NightFever avec 1.000 bougies pour la paix. Le week-end des samedi 10 juin et dimanche 11 juin: célébrations de la Fête-Dieu, aux messes dominicales, dans toutes les églises du diocèse, avec procession à différents endroits.

    Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège dit : « Je me réjouis de célébrer la Fête-Dieu, ce trésor patrimonial immatériel et spirituel de notre cité, qui est maintenant célébrée partout dans le monde catholique. C’est la fête de l’Eucharistie, qui est en quelque sorte le big bang de l’Amour. Sous l’impulsion de femmes mystiques et engagées socialement, en particulier sainte Julienne du Mont-Cornillon et la bienheureuse Ève de Saint-Martin, la Fête-Dieu a été instaurée en 1246 à Liège par un de mes prédécesseurs, évêque de Liège. Il s’agit d’une des plus anciennes fêtes liégeoises. Etendue mondialement dès 1264, elle est fériée dans de très nombreux pays. Elle est célébrée dans tous les diocèses du monde sous le nom de Fête du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ ou Corpus Domini. Elle donne lieu à de magnifiques processions. Le pape François lui-même mène la procession à Rome. »

    Roger Dumont, président de la confrérie du Saint-Sacrement dit : « La Confrérie du Saint-Sacrement est heureuse de cette mobilisation autour de la Fête-Dieu, et en particulier autour de l’Eucharistie solennelle et de la procession des peuples du monde du jeudi 8 juin. C’est également l’occasion de prendre le temps de s’arrêter pour prier pour la paix dont le monde a actuellement tant besoin. De nombreux lieux seront ouverts et des temps de prière, libres ou animés, sont proposés. Le jeudi 8 juin, après la procession de la Fête-Dieu, nous invitons les liégeoises et les liégeois à venir déposer une bougie pour la paix à la cathédrale entre 21h et minuit lors de la NighFever ».

    Une semaine de festivités est organisée, sur les deux rives de la ville et dans la région dont Banneux et Tancrémont. Avant le confinement, en 2019, plus de 2.000 personnes ont participé, tous âges confondus. Cete année, il y a de multiples propositions culturelles, principalement à l’église du Saint-Sacrement, boulevard d’Avroy sur la rive gauche et au Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon sur la rive droite. Un concert évoquera l’anniversaire du passage de l’enfant prodige Mozart à Liège. Des expositions sont organisées autour d’icônes byzantines et du mémorable 700ème anniversaire de la Fête-Dieu en 1946, juste après la guerre, avec entre autres une grande procession nautique. Il y aura aussi une balade contée aux flambeaux à Cornillon et dans le parc de la Chartreuse sur les traces du premier hôpital liégeois. Le frère Philippe de l’abbaye de Leffe dévoilera une nouvelle pièce de théâtre de marionnetes sur l’histoire de « Julienne et le pain de vie.

    Quatre journées de prière et d’adoration sont organisées dans quelques hauts-lieux spirituels de Liège : avec les sœurs de Notre-Dame des Anges à Glain le mercredi, à la basilique Saint-Martin le jeudi, à la cathédrale Saint-Paul le samedi, au Sanctuaire de sainte Julienne le dimanche avec les sœurs clarisses ou encore régulièrement à l’église du Saint-Sacrement.

    Programme complet de la Fête-Dieu à Liège

    Samedi 3 juin

    18h30 : Vernissage de l’exposition d’icônes « incarnation », de l’artiste Sophie Gilman au sanctuaire de Cornillon, rue de Robermont 2, Liège. Visites jusqu’au 25 juin, les w-e de 10 à 18h et en semaine de 17h à 19h. sauf le jeudi de la Fête-Dieu.

    Dimanche 4 juin

    15h : Concert d’ouverture : Mozart à l’église Saint-Sacrement 260e anniversaire du passage de Mozart à Liège.

    16h30 : Vernissage de l’exposition « Echos du 7e centenaire de l’institution de la Fête-Dieu à Liège en 1946 » à  l’Eglise du Saint SacrementBvd d’Avroy 132, Liège
    L’exposition, ouverte en libre accès tous les jours de la semaine de 10h à 12h et de 14h à 16h sauf jeudi; et dimanche 11 juin de 14h à 16h, propose:

    •Projection du film officiel du 7e centenaire (juin 1946), sonorisé.
    •Découverte de la pièce de théâtre wallon de 1946 («Li fièsse dè Saint-Sacramint å catwåzinme siéke»)

    Lundi 5 juin

    19h Fête de la bienheureuse Eve de Saint-Martin :  Eucharistie suivie d’une conférence à 20h sur « Qui est le bienheureuse Eve de Saint-Martin ? » par Mgr J-P. Delville à la basilique Saint-Martin.

    Mardi 6 juin

    17h00-19h00 Vêpres chantées selon l’office romain de la Fête-Dieu compose par Saint-Thomas d’Aquin (+1274). L’office est suivi par l’adoration, le chapelet et la bénédiction eucharistique à l’église du Saint-Sacrement.

    Mercredi 7 juin

    9h00-17h00 : Journée d’adoration chez les soeurs de Notre-Dame des Anges, Rue E. Vandervelde 67.

    14h : Théâtre de marionnettes apostoliques « Sainte-Julienne et le pain de vie » suivi d’un goûter, d’une fête des familles avec château gonflable et un petit temps d’adoration au sanctuaire de Cornillon.

    Jeudi 8 juin

    9h30  Laudes animées par les bénédictines à la basilique Saint-Martin.

    10h00-18h00  Journée d’adoration à Saint-Martin, de 10h à 12h puis de 14h à 17h à l’église du Saint-Sacrement et de 9h30 à 17h00 à la cathédrale pour les vocations et le diocèse car c’est le 2e jeudi.

    19h00  777ème Eucharistie solennelle de la Fête-Dieu, Basilique Saint-Martin, présidée par Mgr Jean-Pierre Delville.

    20h15 Procession solennelle des peuples du monde « Louez le Seigneur, tous les peuples : fêtez-le, tous les pays ! Ps 116 » de Saint-Martin à la cathédrale Saint-Paul, arrêts à Sainte-Croix, Place Saint-Lambert, Opéra, Vinâve d’ile, Cathédrale.

    21h30-24h00 NightFever & 1.000 bougies pour la paix, Cathédrale Conversion de Saint Paul.

    Vendredi 9 juin

    9h00 Eucharistie à la cathédrale Saint-Paul, et introduction à la journée d’adoration

    10h00-17h00 Journée d’adoration, Cathédrale Saint-Paul, animée par le Mouvement Eucharistique Liégeois (MEL)

    12-14h : Adoration du Saint-Sacrement à l’Eglise du Saint-Sacrement.

    Samedi 10 juin

    9-17h : Journée d’adoration en divers endroits du diocèse.

    10-12h : Visite commentée de l’exposition d’icônes « Incarnation » de et par l’artiste Sophie Gilman au sanctuaire de Sainte-Julienne de Cornillon.

    11h-13h : Service au restaurant « Kamiano » d’un repas complet pour les sans-abri. Les personnes intéressées à venir servir le repas peuvent s’annoncer par mail: liege@santegidio.be – Maison Kamiano, rue Jonruelle 8 à Liège

    15h : Théâtre de marionnettes apostoliques « Sainte Julienne et le pain de vie » suivi d’un goûter, d’une fête des familles avec château gonflable et un petit temps d’adoration au sanctuaire de Cornillon.

    15h00  Sainte Messe en latin à Tancrémont suivie de la Procession de la Fête-Dieu au sanctuaire de Tancrémont.
    Route de Tancrémont 718, 4860 Theux  (messe traditionnelle en latin – forme extraordinaire)

    16h30 – 17h15 : « Audition concertante » : florilège de chants médiévaux interprétés par la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski de Varsovie, dirigé par Michal Slawecki. Entrée libre au Saint-Sacrement.

    18h : Messe grégorienne solennelle de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville, évêque de Liège au Saint-Sacrement, avec le concours de la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski (Michal Slawecki) et l’Ensemble polyphonique « Praeludium » (orgue et direction : Patrick Wilwerth).

    19h30 : Bénédiction du Saint-Sacrement et vénération de la relique de Sainte Julienne de Cornillon l’église du Saint-Sacrement.

    19h30 : Marche contée au flambeau sur les traces du premier hôpital de Liège anno 1130 au Moyen-Âge dans le parc de la Chartreuse, au départ du Sanctuaire de Cornillon.

    Dimanche 11 juin

    8h : Journée de la Fête du Corps et du Sang du Christ partout en Belgique, trouvez vos horaires de messes sur www.egliseinfo.be, le GPS des clochers

    9-17h : Messe de la Fête-Dieu et journée d’adoration au Sanctuaire de Sainte-Julienne du Mont-Cornillon avec les soeurs clarisses.

    10h : Eucharistie à la cathédrale de Liège, présidée par Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège.

    11-12h A la fin des messes dans les UP : Bénédiction Urbi sur les parvis des UP, prière spéciale pour confier la ville ou la commune.

    Sanctuaire Notre-Dame de Banneux
    10h30 Messe internationale 
    14h00 Procession du Saint Sacrement dans le Sanctuaire suivie du Salut et la Bénédiction des malades,
    16h00 Messe en français

  • Mois de juin, mois du Sacré-Coeur

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    Le Sacré-Coeur par Georges Rouault

    L'encyclopédie en ligne Wikipedia consacre une page détaillée au culte du Coeur sacré de Jésus que nous vous suggérons de consulter : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sacr%C3%A9-C%C5%93ur.

    "Le mois de juin lui est consacré, mois pendant lequel a lieu la Fête du Sacré-Cœur qui est célébrée dans toute l'Église catholique romaine depuis 1856. Cette solennité est célébrée 19 jours après le dimanche de Pentecôte, soit un vendredi."

    La Belgique fut consacrée au Sacré-Coeur en 1868.

    Léon XIII introduisit cet Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Coeur, qu'il était de coutume de réciter chaque premier vendredi du mois avant que le vent de l'aggiornamento post-conciliaire ne vienne balayer toutes ces dévotions "traditionnelles" :

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  • Au Soudan : le massacre des innocents; des enfants meurent tous les jours faute de soins

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    D'Anna Bono sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Soudan, le massacre des innocents. Des enfants meurent faute de soins

    01-06-2023

    "Que Dieu nous pardonne si nous n'avons pas fait de notre mieux" : c'est ainsi que s'exprime l'un des médecins qui tentent de soigner les enfants de l'orphelinat de Mygoma, à Khartoum, au milieu de la guerre civile qui a éclaté au Soudan. Cinquante enfants, dont près de la moitié sont des nourrissons, sont morts de faim, de maladie, de manque de soins. Depuis le début de la guerre, l'orphelinat manque de tout : médicaments, nourriture, personnel, électricité. Toutes les guerres apportent leur lot de souffrances. Mais on n'était pas préparé à l'horreur de ce qui se passe au Soudan.

    On sait que les guerres n'épargnent pas les civils. Les pertes humaines et matérielles sont considérées comme des "effets secondaires" des combats, et certaines guerres sont déclenchées précisément pour cibler les civils : les dépouiller de tout, les maltraiter, les tuer, les forcer à fuir. Les guerres n'épargnent même pas les enfants. Nous les connaissons réfugiés par millions, avec les adultes, et avec eux tués et blessés ; nous les connaissons victimes de la violence, de l'exploitation sexuelle, obligés d'assister aux tortures infligées à leurs familles, obligés de devenir eux-mêmes porteurs de souffrance et de mort lorsqu'ils sont enrôlés ou kidnappés par les combattants.

    Mais on n'est pas préparé à l'horreur de ce qui se passe au Soudan depuis que l'affrontement politique du 15 avril entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'armée et de la junte militaire qui a pris le pouvoir par un coup d'État en 2021, et le général Mohamed "Hemeti" Dagalo, son adjoint et chef des Forces de soutien rapide (FSR), un corps paramilitaire de 100 000 hommes, a pris la forme d'un conflit armé. Selon l'Unicef, après les 10 premiers jours de guerre, on comptait déjà 190 enfants tués, 1 700 blessés, 368 000 personnes déplacées et 82 000 réfugiés dans les pays voisins. Depuis, le bilan s'est encore alourdi, malgré les jours de trêve convenus par la suite et qui n'ont été que partiellement respectés.   

    Ce qui se dessinait était un scénario de guerre effrayant, malheureusement habituel. Mais le 29 mai, l'agence de presse Reuters a publié une nouvelle terrifiante. À Khartoum, la capitale du pays, principal théâtre des affrontements armés, dévastée par les bombardements et les raids, se trouve un orphelinat public, Mygoma, une grande structure de trois étages au cœur de la ville qui accueille des centaines d'enfants de moins de cinq ans, dont de nombreux nourrissons, soit orphelins de leurs parents, soit abandonnés parce que nés en dehors du mariage.

    Au début du conflit, ils étaient environ 400, auxquels se sont ajoutés dans les jours qui ont suivi d'autres employés provenant d'hôpitaux et d'autres centres d'aide touchés par les bombardements. Mais la quasi-totalité du personnel ne se présentait plus au travail, l'approvisionnement régulier en nourriture, médicaments et autres produits de première nécessité était interrompu. Les enfants ont donc été presque totalement abandonnés à leur sort. Ne pouvant compter que sur une poignée de personnes, le Dr Abeer Abdullah, restée à son poste, a tenté de s'occuper d'eux. Dès les premiers jours, elle a pu compter sur un autre médecin, Abdullah Adam, qui s'est porté volontaire et a également lancé un appel à l'aide en ligne. Mais seules quelques personnes ont répondu à l'appel et aucune n'était pédiatre.

    "Ils avaient besoin d'être nourris toutes les trois heures, mais il n'y avait personne", a expliqué désespérément le Dr Abdullah à Reuters, au téléphone depuis l'orphelinat, alors que l'on entendait les cris et les gémissements des enfants en arrière-plan. Pour les protéger, les quelques employés et bénévoles font dormir les enfants sur le sol, loin des fenêtres et des balles. Mais ils ont beau faire, ils ne parviennent pas à les aider comme ils le devraient. Les plus jeunes, en particulier, ont commencé à tomber malades et à mourir : de faim, de déshydratation, de l'aggravation d'un état de santé déjà critique qui ne pouvait plus être traité, et de maladies apparues en raison de soins insuffisants. La situation est aggravée par les coupures de courant incessantes. En l'absence de ventilateurs de plafond et de climatiseurs en état de marche, les chambres deviennent chaudes et étouffantes. Le manque d'électricité rend également impossible l'exécution de tâches ordinaires telles que la stérilisation du matériel.

    "Nous continuons à perdre deux, trois, quatre et même plus chaque jour", a écrit Hadhreen, une ONG qui aide à collecter des fonds pour payer les fournitures et les personnes qui travaillent encore à Mygoma, sur Facebook le 16 mai, "presque tous sont âgés de six à 18 mois. Cela continuera ainsi, sans personnel et avec un manque de fournitures, tant que les combats se poursuivront". Le 26 mai, on dénombrait au moins 50 enfants morts, dont près de la moitié étaient des nourrissons. Les petits corps sont transférés dans une pièce située près de la porte d'entrée de l'orphelinat. Ils y sont lavés et enveloppés dans des morceaux de tissu blanc, conformément à la tradition de la religion islamique. Même dans la mort, écrit Maggie Michael, auteur du rapport spécial publié par Reuters, la guerre les hante. Les orphelins étaient auparavant enterrés dans un certain cimetière à l'ouest de Mygoma, mais il est désormais trop dangereux de les y emmener. Les volontaires ont alors commencé à les enterrer dans un autre cimetière, situé au nord-est, mais l'itinéraire pour s'y rendre est également devenu dangereux. Le 24 mai, faute de pouvoir s'y rendre, deux enfants ont été enterrés dans un carré près de l'orphelinat, a déclaré le Dr Abdullah, consterné, au téléphone.

    Doaa Ibrahim est l'une des médecins qui ont tenté d'aider les enfants de Mygoma. "J'ai nourri un enfant, donné des antibiotiques à d'autres, changé des couches à d'autres encore. Lorsque je m'arrêtais pour me reposer, je ne savais pas combien d'entre eux j'allais trouver morts à mon réveil". Bientôt, elle s'est effondrée, submergée par l'angoisse, est tombée malade et a dû quitter Mygoma. "Que Dieu nous pardonne, dit-elle, si nous n'avons pas fait de notre mieux.

  • Rwanda : Michela Wrong, journaliste et spécialiste de l'Afrique, dénonce les "assassins sans frontières"

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    D'IRIS-France.org :

    Rwanda : assassins sans frontières. Avec Michela Wrong

    31 mai 2023

    Pascal Boniface reçoit Michela Wrong, journaliste et spécialiste de l'Afrique.

  • La dictature nicaraguayenne s'en prend à l'Eglise de toutes les façons

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    De Vatican News (Marie Duhamel) :

    Nicaragua: «Ils peuvent profaner nos églises, notre foi demeure»

    Deux ONG nicaraguayennes de défense des droits de l’homme en exil condamnent les attaques contre l’Église, accusée de blanchiment d’argent par la police le week-end dernier. Dimanche 28 mai, lors de la messe de la Pentecôte, les fidèles ont été invités à ne pas avoir peur par l’archevêque de Managua.

    À Managua, le cardinal Leopoldo Brenes invite à garder l’espérance. «Dieu nous surprend», il faut s’en remettre à Lui et à l’Esprit Saint. Lors de la messe de la Pentecôte, l’archevêque a évoqué la catéchèse prononcée quelques heures plus tôt par le Pape François, en réaffirmant que «la peur est encouragée par le diable, mais que l'Esprit Saint vient pour briser ces peurs». Après la mort de Jésus, les apôtres se sont enfermés dans une maison, avec un sentiment de peur; un sentiment qui fut balayé par le souffle de l’Esprit, le jour de la Pentecôte, assure-t-il.

    Le cardinal a demandé aux prêtres de continuer à célébrer l’Eucharistie avec «joie et bonheur» malgré les accusations formulées à l’encontre de l’Église par les autorités. Aux fidèles, il a suggéré de rester le plus calme possible «face à la situation que traversent nos paroisses» et de ne pas trop s’informer sur les accusations récentes formulées contre l’Église, des sources fiables n’étant que rarement indiquées par les médias se faisant écho de l’affaire.

    Accusation de blanchiment d'argent

    Samedi, la police a accusé l'Église de «blanchiment d'argent», affirmant avoir trouvé «des centaines de milliers de dollars cachés dans des sacs situés dans des locaux appartenant aux diocèses» du Nicaragua. La police a par ailleurs confirmé le «retrait illégal de fonds de comptes bancaires dont le gel avait été ordonné par la loi».

    En outre, la Surintendance des banques a demandé à la Conférence épiscopale du Nicaragua et au cardinal Brenes «de présenter les documents montrant les mouvements des comptes bancaires des diocèses, afin que les lois du pays soient respectées à tout moment, évitant ainsi les actes illicites qui ont été commis», rapportent les agences Reuters et EFE.

    Avant ces déclarations officielles, plusieurs rapports indiquaient que les autorités avaient bloqué des comptes bancaires d'organismes ecclésiastiques de l'archidiocèse de Matagalpa et des diocèses d'Estelí, de Siuna et de Bluefields, afin d'enquêter sur l'origine de leurs fonds. Sur le site internet despachos505, le cardinal Brenes affirme avoir appris par voie de presse le blocage de comptes paroissiaux, et annoncait une rencontre des évêques «pour analyser la situation» et se tenir prêts à répondre des accusations portées à l’encontre de l’Église.

    La situation au Nicaragua est «un phénomène sans précédent en ce qui concerne l'Église». Le secrétaire de l’Episcopat d’Amérique latine dénonce dans la presse «les outrages » dont elle est victime «parce qu'elle s'oppose à leurs projets totalitaires, leurs projets d'humiliation d'un peuple entier, d'un pays entier». Mgr Jose Antonio Canales, évêque de Danli au Hoduras, poursuit ses accusations contre les autorités: «Ils ont annulé des milliers d'ONG, plus récemment la Croix-Rouge, des universités, et avec l'Église ils ne trouvent rien à faire, et c'est pourquoi ils font ce genre d'actions hostiles, qui ne sont pas nouvelles».

    Trois prêtres arrêtés

    La semaine dernière, l’arrestation de trois nouveaux prêtres a été signalée. Le prêtre Jaime Montesinos, curé du diocèse de Matagalpa – dont a la charge Mgr Alvarez condamné à 26 ans de prison -, fait l'objet d'une enquête «pour avoir commis des actes portant atteinte à l'indépendance, à la souveraineté et à l'autodétermination de la nation».

    Le diocèse d'Estelí – qu’administre Mgr Alvarez -, a également confirmé dans un communiqué que les prêtres Pastor Rodríguez et Leonardo Gutiérrez sont assignés à résidence dans une maison de formation de l'Église à Managua, le temps de l’«enquête sur les questions administratives de la défunte Cáritas Diocesana de Estelí».

    Trois autres attaques visant l’Église ont été signalées. Selon la chercheuse nicaraguayenne en exil, Martha Patricia Molina, le gouvernement aurait saisi la semaine passée une école appartenant aux Filles de Sainte Louise de Marcillac dans la municipalité de San Sebastian de Yali, dans le département de Jinotega, et ordonné l’expulsion de trois religieuses qui l’administraient. Le journal numérique Confidential rapporte pour sa part l’intervention des autorités dans l'école Susana López Carazo des dominicaines de l'Annonciation, dans le département de Rivas, au sud du Nicaragua. Trois religieuses de la congrégation auraient été expulsées.

    Expulsion et profanation

    Enfin le 24 mai dernier, la chapelle de Notre-Dame de Fatima, dans la paroisse de Santa Ana, dans la ville de Nindirí a été profanée. «L'action sacrilège a consisté à forcer la sécurité de la porte et à enlever le tabernacle de la chapelle, en outrageant les osties consacrées, qui ont été laissées abandonnées dans un champ près de la chapelle» peut-on lire dans un communiqué«Ils peuvent profaner nos temples, briser nos images, mais notre foi demeure toujours en Jésus-Christ qui a fait le ciel et la terre. Longue vie à Jésus dans le Saint-Sacrement», a posté la paroisse sur les médias sociaux.

    Depuis le Costa Rica, l’ONG Colectivo de Derechos humanos Nunca Mas condamne la «persécution sans limite» subie par l’Église et appelle à la fin de «la répression et à la liberté pour les religieux comme pour les prisonniers politiques». Lundi, la Commission permanente des droits de l’homme, basée aux États Unis, affirmait que les autorités voulaient maintenant «voler l’argent que les gens donnent à l’Église», prévenant les coupables qu’ils auront à répondre de ces illégalités.

  • Quand un historien démonte la "légende noire" espagnole

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    Du site de La Nef (Arnaud Imatz) :

    L’historien Marcelo Gullo face à la cathophobie et la légende noire espagnole 

    L’historien argentin Marcelo Gullo Omedeo a récemment battu des records de vente en Espagne avec ses livres, Madre Patria [« La mère patrie », sous-titré : Démonter la légende noire depuis Bartolomé de las Casas jusqu’au séparatisme catalan (2021)] et Nada por lo que pedir perdón (« Pas de raison de s’excuser », sous-titré : L’importance de l’héritage espagnol face aux atrocités commises par les ennemis de l’Espagne(2022)]. Ces deux ouvrages remarquables ont été significativement préfacés par deux personnalités du monde politique et universitaire hispanique, l’ancien vice-président du gouvernement et vice-président du PSOE, Alfonso Guerra et la directrice de l’Académie royale d’histoire, Carmen Iglesias. L’historienne María Elvira Roca Barea avait déjà entrepris, il y a quelques années, de remettre les pendules à l’heure en publiant deux ouvrages non-conformistes majeurs Imperiofobia y leyenda negra / « Phobie de l’empire et légende noire » (2016) et Fracasología / « Échecologie » (2019). Depuis, les initiatives résistantes semblent se multiplier dans la Péninsule. Le réalisateur, scénariste et producteur José Luis López Linares a dirigé un excellent film documentaire historique Espagne. La première globalisation (2021). L’Académie royale d’histoire a créé un portail d’internet où l’on trouve la plus grande information jamais rassemblée à ce jour sur les personnages et événements de l’histoire hispaniqueLes livres et articles en rupture avec la doxa et l’idéologie du « politiquement correct » se succèdent à bon rythmeL’argentin Marcelo Gullo est sans doute l’une des figures les plus en pointe dans cette résistance et ce combat culturel. Fin connaisseur de la biographie du souverain pontife, il n’a pas hésité à rappeler dans le titre évocateur de son dernier livre que « lorsque le pape François était le père Jorge, il considérait qu’il n’y avait pas de raison de s’excuser ». Dans un pays comme l’Espagne, qui depuis des décennies est en voie de déchristianisation et de soumission politique à l’étranger et où, comme dans le reste de l’Europe, les élites politico-culturelles sont fortement influencées par le wokisme, Gullo ne pouvait éviter de provoquer d’importants remous. Gardien de la mémoire collective hispanique, c’est sans faux-fuyants qu’il  rappelle que depuis deux siècles les interventions et agressions nord-américaines dans les pays luso-hispaniques se comptent par centaines pour les majeures et par milliers pour les mineures [La bibliographie sur le sujet est d’ailleurs considérable et on se contentera de citer ici le travail encyclopédique de l’historien argentin Gregorio Selser, Chronologie des interventions étrangères en Amérique Latine / Cronología de las intervenciones extranjeras en América Latina, 4 tomes, México, CAMENA, 2010]. Mais pour vraiment comprendre les raisons de Gullo encore faut-il lui donner la parole. Ses propos francs, directs et décapants, ne manqueront pas d’étonner voire de heurter nombre de lecteurs francophones. L’entretien ci-dessous est le premier de l’auteur à paraître dans l’Hexagone.

    Lire l'interview sur le site de La Nef

  • Le pape François : un monarque de droit divin ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    31 mai 2023

    Le Pape François, monarque de droit divin. Ce qu’aucun pape n’avait osé dire avant lui

    La nouvelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican a été publiée le 13 mai dernier, le jour même où le monde entier avait les yeux fixés sur la rencontre entre le Pape François et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce qui a eu pour effet qu’on en a peu parlé, et mal. Alors que pourtant, dès ses toutes premières lignes, cette loi constitue un revirement spectaculaire et sans précédent dans l’histoire et dans la conception de la papauté.

    Attention. Ce revirement ne se trouve pas dans l’article 1 de la nouvelle loi fondamentale, dans laquelle il est écrit que « le Pontife suprême, Souverain de l’État de la Cité du Vatican, possède la plénitude de l’autorité de gouvernement, qui comprend le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire ».

    Jusque-là, rien n’a changé, même si on ne pourra s’empêcher d’être frappé par le contraste entre l’évolution « synodale » du gouvernement de l’Église sous des atours plus démocratiques que François prétend chaque jour vouloir promouvoir, et l’absolutisme monarchique sans limite dont il fait preuve pour commander aussi bien l’Église que le petit État dont il est le « pape roi », en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains et en les exerçant selon son bon plaisir.

    Le véritable revirement se trouve dans le préambule, lui aussi signé par le Pape François, qui commence ainsi : « Appelé à exercer en vertu du ‘munus pétrinien’ les pouvoirs souverains également sur l’État de la Cité du Vatican… ».

    C’est ce « en vertu du ‘munus pétrinien’ » qui constitue la nouveauté sans précédent. C’est-à-dire le fait de faire découler les pouvoirs temporels du Pape de son service religieux rendu à l’Église en tant que successeur de l’apôtre Pierre. Ou pour le dire autrement : de considérer comme étant de droit divin non seulement le gouvernement spirituel de l’Église mais également le gouvernement temporel de l’État de la Cité du Vatican.

    En réalité, dans la doctrine de l’Église catholique, le « munus pétrinien » conféré par Jésus au premier des apôtres n’a rien à voir avec quelque pouvoir temporel que ce soit. Et l’histoire l’a bien confirmé. Depuis ses origines et pendant plusieurs siècles, la papauté n’a pas eu d’État propre. Et après avoir perdu en 1870 ce qui lui restait des États pontificaux, elle a d’ailleurs été privée de tout territoire pendant soixante ans.

    Le minuscule État de la Cité du Vatican est né en 1929 après la signature d’un traité entre le Saint-Siège et l’Italie. Et aussi bien avant qu’après, c’est bien le Saint-Siège, et non pas l’État, qui est sujet titulaire de la souveraineté internationale. Entre 1870 et 1929, quand les États pontificaux n’existaient plus et que l’État de la Cité du Vatican n’existait pas encore, le Saint-Siège a conservé son droit de légation actif et passif, en ouvrant de nouvelles nonciatures et en accréditant auprès de lui les représentants diplomatiques des nouveaux pays, tout comme il a continué à ratifier des concordats, qui appartiennent par leur nature au droit international, et il a été impliqué dans des missions et des arbitrages internationaux. Sous le seul pontificat de Benoît XV, être 1914 et 1922, le Saint-Siège a ouvert des relations diplomatiques avec pas moins de dix nouveaux États.

    En cela évitant toujours avec le plus grand soin de céder à des doctrines théocratiques de fusion entre le trône et l’État. On n’a jamais rien vu de pareil, ni dans le traité de 1929, ni dans aucun autre document précédent ou ultérieur, en l’espace de plusieurs siècles, jusqu’à la date fatidique du 3 juin de cette année, le jour où la nouvelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican entrera en vigueur.

    Certes, dans l’histoire de l’Église catholique, des tentations de revêtir de droit divin les pouvoirs du « pape roi » sont bien apparues çà et là. Mais elles ont toujours été rejetées. Et surtout par des membres de l’Église de tendance ultra-conservatrice, qu’on imaginerait justement comme étant plus disposés à céder.

    Dans un article du quotidien « Domani » du 21 mai, Giovanni Maria Vian, professeur de littérature chrétienne antique et ancien directeur de « L’Osservatore Romano », citait à juste titre le grand juriste et canoniste Nicola Picardi, qui définissait la conception théocratique comme étant « substantiellement étrangère à la doctrine catholique », « s’appuyant sur ce que formulait en 1960 le cardinal conservateur Alfredo Ottaviani : ‘Ecclesia non competit potestas directa in res temporales’, c’est-à-dire qu’il n’appartient pas à l’Église d’exercer une autorité directe dans les affaires temporelles ».

    Avant cela, on pourrait également citer Pie IX, le pape qui a été dépossédé des États pontificaux et qui, un an après leur perte, dans l’encyclique « Ubi nos » de 1871, protestait en revendiquant la nécessité d’un État susceptible de protéger « la liberté maximale » du pape d’ « exercer sur toute l’Église le pouvoir suprême et l’autorité », mais il écrivait que « la principauté civile du Saint-Siège a été donnée au Pontife romain par volonté singulière de la Providence ». Rien de plus qu’une « volonté singulière » ; rien à voir avec « en vertu du ‘munus pétrinien’ », comme dans l’actuelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican !

    Mais on trouvera plus à propos encore ce qu’écrivait en 2011 l’historien de l’Église et professeur à la Grégorienne Roberto Regoli, dans la revue « Barnabiti Studi », dans un essai érudit sur le cardinal Luigi Lambruschini, secrétaire d’État sous le Pape Grégoire XVI (1831-1846), l’un et l’autre avec la réputation – pas toujours historiquement fondée d’ailleurs – d’être des « réactionnaires acharnés ».

    Appelé à juger un texte en cours de publication en « défense de la souveraineté temporelle » du Saint-Siège, Lambruschini a immédiatement commencé par objecter que « le primat a été donné à la personne de Pierre et non pas au Siège ».

    Quant au fond de la question, c’est-à-dire à l’origine du pouvoir temporel de l’Église romaine, Lambruschini admettait que oui, il était opportun « pour le bien même de la Religion que le chef suprême de cette dernière ait un État indépendant, pour pouvoir gouverner avec la liberté et l’impartialité nécessaire l’Église et les Fidèles répandus dans le monde catholique ». Mais pour mieux rejeter ensuite le présupposé de l’auteur du texte, pour qui « l’origine des domaines temporels du Saint-Siège est divine, tout comme l’est l’origine de la Cathèdre de saint Pierre, fixée à Rome ».

    Pour Lambruschini, lier le pouvoir temporel des papes à la « divine origine de la Cathèdre de saint Pierre » – c’est-à-dire comme aujourd’hui au « munus pétrinien » – « est insoutenable et dangereux », parce que « si les domaines temporels étaient absolument nécessaires au chef suprême de l’Église de la manière dont l’auteur l’exprime, cela aurait pour conséquence que Jésus Christ aurait abandonné son Église « in necessariis », dès le début de l’époque qui l’a vu naître, étant donné que pendant des siècles, les pontifes suprêmes n’étaient clairement pas des souverains temporels ».

    Lambruschini a été écouté et le texte fut retiré. Jusqu’à aujourd’hui, où cette thèse « insoutenable et dangereuse » est devenue officielle, avec la signature du pape régnant.

  • Pratique de l'euthanasie en Belgique : une surveillance en trompe-l'oeil

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    Du "Collectif Hippocrate" (collectif de soignants) sur Mediapart :

    25 mai 2023

    Euthanasie – La CFCEE belge : une surveillance en trompe-l’œil

    De nombreux partisans de la mort administrée affirment que l'euthanasie serait "une liberté très strictement encadrée en Europe". L'exemple de la CFCEE est très souvent cité. Ce serait la preuve que les dérives en Belgique seraient fantasmées. Cet article a pour objectif de remettre les points sur les i.

    A l’heure de nouveaux débats concernant la fin de vie, de nombreux journalistes, politiques ou simples citoyens ont décidé de se tourner vers nos voisins belges et suisses. Il est vrai que ces pays ayant légalisé soit l’euthanasie, soit le suicide assisté, sont à même de nous fournir des données empiriques sur les conséquences d’une évolution de notre législation.

    Pour défendre la légalisation de la mort administrée, l’argument de la mise en place de garde-fous est souvent avancé. Ceux-ci seraient en mesure de concilier respect de la volonté des patients et prévention des dérives. A ce titre, il est souvent fait référence à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) belge. Les partisans de la mort administrée la présentent souvent comme une instance de contrôle efficace. La preuve ? Seul un cas d’euthanasie aurait été envoyé devant la justice, ce qui signifierait que la commission effectue son travail, et que le cadre légal est respecté. Mais voilà… tout n’est pas aussi idyllique, et cette institution présente un niveau de dysfonctionnement élevé. Nous allons les relever dans cet article. Pour cela, nous nous fonderons sur des études et des enquêtes menées entre 2007 et 2020. A l’heure où de nombreux politiques disent vouloir faire évoluer la législation sur le modèle belge, il semble nécessaire d’en montrer les dangers.

    Rappelons d’abord le droit belge en la matière : le site de la CFCEE rappelle qu’un médecin ayant pratiqué une euthanasie doit compléter un document d’enregistrement et le transmettre à la commission dans les 4 jours ouvrables suivant l’acte. Ainsi, le contrôle pratiqué par la CFCEE se fait a posteriori uniquement. Nous pourrions y voir là un premier élément problématique : si erreur il y a, il est de toute façon trop tard pour le patient euthanasié.

    Une commission juge et partie

    Le 4 octobre 2022, la CEDH a décidé de condamner la CFCEE pour son manque d’indépendance. Et pour cause : le médecin accusé par un individu d’avoir euthanasié sa mère à son insu était lui-même le président de la CFCEE. Ayant été amené à juger sa propre pratique euthanasique, il était fort improbable qu’il la considère comme illégale et s’accuse lui-même devant la justice. Par ailleurs, la patiente euthanasiée avait, peu avant son décès, fait un don à l’association pro-mort administrée LEIF, dont le président n’était autre que… ce même médecin.

    La loi belge oblige le médecin traitant à consulter un à deux autres confrères pour confirmer le caractère constant, insupportable et inapaisable de la souffrance physique ou psychique du patient. Ces confrères doivent évidemment être indépendants, tant vis-à-vis du patient que du médecin traitant. Or, dans le cas présenté ci-dessus, les deux médecins consultés collaboraient étroitement avec l’association LEIF, présidée par le médecin en charge de l’euthanasie de la patiente. Indépendance disions-nous. De manière plus générale, la présence dans la commission de médecins appartenant à des associations ouvertement pro-euthanasie pose question. Le peu de dossiers remis à la justice ne prouve pas un respect profond de la loi, comme sont tentés de le faire croire certains militants, mais montre au contraire le fonctionnement opaque et, disons-le, corporatiste, de cette commission. Celle-ci agit en effet plus comme un bouclier protégeant les confrères que comme une véritable instance de contrôle. C’est d’ailleurs ce que sous-entend Wim Distelmans, ancien président de la CFCEE : « les informations fournies par les médecins sont toujours réputées exactes par la commission. » [1]

    Globalement, les procédures instaurées ne peuvent être qu’opaques. Le caractère anonyme des formulaires à remplir rend impossible la vérification de l’indépendance de la commission, et leur caractère concis permet aux médecins de n’avoir à se justifier de rien.

    En 2018, tous ces éléments ont poussé un membre de la CFCEE à démissionner. Pour cause : ses pairs avaient refusé de transmettre à la justice le cas d’un médecin ayant euthanasié un patient sans son consentement.

    Une défaillance de contrôle

    Autre point tout aussi grave, sinon plus : les euthanasies déclarées ne représenteraient qu’une partie des euthanasies pratiquées. Wim Distelmans, toujours le même, a ainsi confirmé que « certains médecins [pratiquaient], parfois ouvertement, des euthanasies sans les déclarer à la commission de contrôle. » [2] Et d’ajouter : « les cas douteux, évidemment les médecins ne les déclarent pas, alors on ne les contrôle pas. »

    On ne parle pas ici de quelques brebis galeuses qui, malgré la légalisation de l’euthanasie, s’amuseraient à la pratiquer clandestinement. Nous parlons ici d’un pourcentage considérable de pratiques euthanasiques qui échapperaient à tout contrôle. En 2010, une enquête publiée dans le journal Palliative Medicine [3] portant sur le report des cas d’euthanasie en Flandres affirmait que seuls 52,8% des cas d’euthanasie étaient reportés. S’il faut prendre cette donnée avec des pincettes du fait de la difficulté évidente à recueillir des informations non déclarées, ce chiffre ne peut que nous alerter. En 2014, on peut lire dans une nouvelle étude parue dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) [4] que les « actes mettant fin à la vie sans demande explicite du patient », bien qu’existant dans des pays non-permissifs, sont plus nombreux en Belgique qu’ailleurs. Au même moment, dans un article intitulé « Euthanasie : faut-il s’inspirer du modèle belge ? » [5], Radio France affirme qu’« 1,8% des décès en Belgique restent consécutifs à des injections létales non-déclarées. »

    On peut lire dans une étude de 2015 publiée dans le New England Journal of Medicine [6] que 25 à 35% des euthanasies en Belgique ne seraient pas déclarées. Ces chiffres ont par ailleurs été corroborés par une autre étude datée de 2018 et parue dans le Journal of Pain and Symptom Management [7]. La même année, un rapport intitulé « How accurately is euthanasia reported on death certificates in a country with legal euthanasia” et publié dans le European Journal of Epidemiology [8] confirme qu’il existe une absence substantielle de report des cas d’euthanasie en Belgique, et que les certificats de décès ne suffisent pas pour évaluer la pratique euthanasique, y compris dans les juridictions où cela est légal.

    Plus de 20 ans après la légalisation de la mort administrée, le problème n’est toujours pas réglé. Ainsi, comme le rapporte l’Institut Thomas More dans un article daté du 14 février 2023 : « la commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux. » [9]

     Collectif Hippocrate

    [1] Propos du Dr Wim Distelmans rapporté au journal néerlandais Standaard

    [2] Ibid

    [3] Smets, T., Bilsen, J., Cohen, J., Mette L Rurup, D., Mortier, F., & Deliens, L. (2010). “Medical Decisions at the End of Life in Flanders, Belgium - A Nationwide Post-mortem Survey of Euthanasia Cases Reported and Unreported to the Federal Review Committee.” Palliative Medicine

    [4] Chambaere K, Bernheim JL, Downar J, Deliens L. “Characteristics of Belgian "life-ending acts without explicit patient request": a large-scale death certificate survey revisited.” CMAJ Open. 2014 Oct

    [5] Says F. « Euthanasie : faut-il s’inspirer du modèle belge ? », Radio France, novembre 2014

    [6] Chambaere K., Stichele R. V., Mortier F., Cohen J., Deliens L., « Récents Trends in Euthanasia and Other End-of-Life Practices in Belgium”, The New England Journal of Medicine, 2015

    [7] Sigrid Dierickx,Joachim Cohen,Robert Vander Stichele,Luc Deliens,Kenneth Chambaere “Drugs Used for Euthanasia : A Repeated Population Based Mortality Follow-back Study in Flanders, Belgium, 1993-2013” Journal of Pain and Symptoms Management, 2018

    [8] Cohen, J., Dierickx, S., Penders, Y. W. H., Deliens, L., & Chambaere, K. (2018). How accurately is euthanasia reported on death certificates in a country with legal euthanasia: a population-based study. European Journal of Epidemiology

    [9] De Lamotte A. « La pratique de l’euthanasie en Belgique est sur la voie de dérives inquiétantes », Institut Thomas More, 14 février 2023

  • Un jeune chrétien pakistanais condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un jeune chrétien condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

    30 mai 2023

    Bahawalpur (Agenzia Fides) - Nouman Asghar, un chrétien de 24 ans de la ville de Bahawalpur, au Pendjab, a été condamné à mort pour blasphème aujourd'hui, 30 mai, par un tribunal de première instance de Bahawalpur. Le jeune homme avait été arrêté en 2019 pour avoir enfreint l'article 295-c du code pénal, qui punit la diffamation du prophète Mahomet, en raison d'un prétendu blasphème consommé via WhatsApp. Sur le téléphone portable du jeune homme et de son ami Sunny Mushtaq - qui a également été arrêté - des messages contenant des dessins blasphématoires du prophète Mahomet ont été trouvés sur le chat WhatsApp. Le procès contre le jeune homme s'est achevé en janvier dernier, mais le juge de district du tribunal de première instance de Bahawalpur a mis cinq mois avant de rendre son verdict, publié aujourd'hui, 30 mai.

    Selon l'avocate Aneeqa Maria Anthony, de l'ONG "The Voice", qui assure la défense juridique d'Asghar et de Mushtaq, "le magistrat a ignoré toutes les procédures et toutes les preuves en faveur de l'accusé. Il voulait seulement accomplir son "devoir sacré" de punir un blasphémateur présumé. Nous nous attendons à ce que Sunny Mushtaq subisse le même sort. Ils ont été arrêtés pour un jeu d'adolescents. Leurs familles souffrent énormément. Notre équipe juridique à The Voice met tout en œuvre pour que justice leur soit rendue, en aidant leurs familles et en se tenant à leurs côtés dans ces moments sombres et difficiles".

    La famille du jeune homme nie l'accusation. Selon les avocats, Mushtaq et Asghar ont reçu une caricature blasphématoire sur leurs smartphones. Or, ce dessin leur a été envoyé par Bilal Ahmad, un jeune musulman, mais la police n'a pris aucune mesure à l'encontre d'Ahmad, qui était l'expéditeur de l'image blasphématoire. "Il s'agit là d'un nouvel exemple d'utilisation abusive des lois sur le blasphème", déclare l'avocat Anthony, qui demande aux autorités de mener une enquête équitable sur cette affaire et annonce un recours en appel.

    (PA) (Agenzia Fides 30/5/2023)

  • Le moment de la Pologne

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    De Filip Mazurczak sur First Things :

    LE MOMENT DE LA POLOGNE

    30 mai 2023

    En 2019, feu le cardinal George Pell a été condamné à une peine de prison pour des allégations d'abus sexuels - allégations qui ont ensuite été annulées à l'unanimité par la Haute Cour d'Australie. Si les quatorze mois que Pell a passés en prison ont été une via crucis pour lui et pour les catholiques australiens, ils ont également inspiré et revitalisé l'Église locale. Une situation similaire s'est récemment produite en Pologne. Les médias ont tenté de noircir les noms de deux Polonais, géants du catholicisme du XXe siècle, le cardinal Adam Sapieha et le pape saint Jean-Paul II. Ces calomnies ont eu un effet inattendu : elles ont entraîné une mobilisation sans précédent des catholiques polonais pour défendre la vérité.

    Début mars, la chaîne de télévision libérale américaine TVN 24 a diffusé un documentaire intitulé Franciszkańska 3. Ce film, réalisé par le journaliste Marcin Gutowski, affirme que le cardinal Adam Sapieha était un prédateur sexuel (Sapieha, archevêque de Cracovie de 1911 à 1951, est devenu un héros national pour avoir organisé l'aide humanitaire pendant les deux guerres mondiales et pour avoir courageusement défendu la souveraineté polonaise sous l'occupation allemande et sous le régime stalinien). Le documentaire affirme également que l'élève vedette de Sapieha au séminaire de Cracovie, Karol Wojtyła, a couvert trois cas d'abus sexuels commis par des prêtres durant son mandat d'archevêque de Cracovie, de 1964 à 1978 : Bolesław Saduś, Eugeniusz Surgent et Józef Loranc. 

    À peu près au moment de la diffusion du documentaire, le journaliste néerlandais Ekke Overbeek a publié le livre Maxima Culpa : What the Church Is Covering Up About John Paul II (Ce que l'Église dissimule à propos de Jean-Paul II). Ce livre a été publié par Agora Publishing, affilié au quotidien anticlérical de gauche Gazeta Wyborcza. Il est frustrant de constater que certaines publications catholiques libérales (telles que Tygodnik Powszechny, fondée par Sapieha et qui comptait parmi ses collaborateurs le jeune Karol Wojtyła) ont également pris le train en marche contre le pape. 

    Dans les jours précédant et suivant immédiatement la sortie du livre et du film, Gazeta Wyborcza et des médias libéraux comme Newsweek Polska et Onet.pl ont publié de nombreux articles à caractère sensationnel, traitant les affirmations de Gustowski et Overbeek comme des vérités indiscutables. 

    J'ai publié ici une analyse complète des accusations elles-mêmes, et elles sont loin d'être indiscutables. Selon une étude détaillée des archives secrètes de la police de sécurité communiste publiée dans le quotidien Rzeczpospolita par les journalistes Tomasz Krzyżak et Piotr Litka, il n'est pas certain que Bolesław Saduś ait été un agresseur d'enfants. Quant aux deux autres dissimulations présumées : lorsqu'il a appris les délits sexuels de Loranc, le cardinal Wojtyła l'a suspendu et l'a fait vivre en isolement dans un monastère (ses sanctions ont précédé l'arrestation de Loranc par les autorités communistes) ; et il a expulsé le troisième délinquant, Eugeniusz Surgent, incardiné dans le diocèse de Lubaczów, de son diocèse. 

    Récemment, Krzyżak et Litka ont publié une autre analyse de documents que Gutowski et Overbeek n'avaient pas consultés. Ces documents suggèrent fortement que les allégations contre le cardinal Sapieha ont été fabriquées par la police secrète communiste. En outre, l'affirmation selon laquelle le cardinal Sapieha était un prédateur sexuel a déjà été contestée par de nombreux historiens ; ils soulignent qu'il est invraisemblable que Sapieha ait abusé de séminaristes alors qu'il était âgé de 83 ans, mourant et alité, et que ses accusateurs n'étaient pas des témoins fiables. Ils notent également que le fait que le régime communiste n'ait pas utilisé ces allégations dans sa campagne anticatholique du début des années 1950 implique qu'il les considérait comme improbables.

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  • Le vandalisme contre les églises catholiques est en hausse en Bavière

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    De Pier Luigi Zoccatelli sur Bitter Winter :

    Le vandalisme contre les églises catholiques est en hausse en Bavière

    30 mai 2023

    Le nombre de cas est passé de 271 en 2021 à 294 en 2022. Ils ne doivent pas être rejetés à la légère.

    Anti-Christian slogans painted on the walls of the Augsburg Cathedral. Source: Observatory of Intolerance and Discrimination Against Christians in Europe.
    Slogans anti-chrétiens peints sur les murs de la cathédrale d'Augsbourg. Source : Observatoire de l'intolérance et de la discrimination contre les chrétiens en Europe : Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe.

    L'Office de la police criminelle de l'État de Bavière (LKA) a publié un rapport sur les actes de vandalisme commis contre des églises, des chapelles et des monastères en Bavière en 2022. Le nombre d'attaques enregistrées s'élève à 294. Une comparaison avec les années précédentes montre une croissance constante du nombre d'incidents. Ils étaient 219 en 2019, 242 en 2020 et 271 en 2021. Il semble que même les quarantaines COVID-19 n'aient pas ralenti la progression de cette série.

    Comme le rapporte l'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe, basé à Vienne, qui suit régulièrement ce type d'incidents, "un porte-parole du diocèse catholique de Ratisbonne [a déclaré que les cas comprenaient] : "Par exemple, des figures de saints ont été détruites ou endommagées, des gens ont fumé et uriné dans les salles d'église, les murs de l'église ont été barbouillés ou des incendies ont été allumés à l'intérieur de l'église."" L'une des attaques les plus graves a eu lieu lorsque l'église historique de Saint-Nicolas à Spalt a été la cible d'un incendiaire.

    La tendance se poursuit en 2023. Selon le même observatoire, le 10 janvier, quelqu'un a peint "un graffiti rouge sur la cathédrale d'Augsbourg qui disait 'F*ck Jesus ! Il aurait voulu que les choses se passent ainsi", tandis que "d'autres cas ont été signalés à Munich, où la figure de Jésus a été volée". Dans une église catholique d'Augsbourg, les auteurs ont jeté des œufs et laissé des graffitis insultants sur le mur contre la Parole de Dieu".

    Ces cas sont souvent pris à la légère par les médias et attribués à des "adolescents ivres" ou à des "farceurs". Leur nombre montre cependant qu'ils s'inscrivent dans un phénomène plus large d'anticatholicisme et d'incitation à la haine contre les chrétiens. Les crimes de haine ont tendance à devenir de plus en plus violents. Les autorités et les médias devraient les considérer comme un phénomène grave et alarmant.