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Doctrine - Page 77

  • Avec le feu vert à la fécondation in vitro, l'Académie Pontificale pour la Vie rompt avec le Magistère

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avec le feu vert à la FIV, l'Académie Pontificale pour la Vie rompt avec le Magistère

    12-07-2022

    Après la contraception, dans le texte de base Éthique théologique de la vie, l'Académie pontificale pour la vie entame également le processus d'autorisation de l'insémination artificielle homologue. Le seul problème moralement pertinent est celui des embryons surnuméraires, mais le texte de base "simplifie" le tout, en établissant a priori que lorsqu'il y a un problème de stérilité, toute forme de PMA est licite puisque les rapports sexuels et la génération ont déjà été séparés de la condition de stérilité. Une chose déjà condamnée par le Magistère que Mgr Paglia ne veut pas voir ou fait semblant de ne pas voir. 

    Comme prévu mardi dernier (voir ici), outre la contraception (voir ici), l'Académie pontificale pour la vie a également "entamé le processus" d'autorisation de la fécondation artificielle homologue.

    Ainsi le § 173 (p. 305 du volume) du texte de base Éthique théologique de la vie publié par Libreria Editrice Vaticana : " Dans la procréation assistée homologue sous ses diverses formes, en évitant évidemment d'obtenir des "embryons surnuméraires", la génération n'est pas artificiellement séparée du rapport sexuel, car ce dernier est "en soi" infertile. Au contraire, la technique agit comme une forme de thérapie qui permet de remédier à la stérilité, non pas en se substituant au rapport sexuel, mais en permettant la génération".

    Donc, feu vert à toutes les formes de PMA homologue. Le seul problème moralement pertinent semble être celui des embryons surnuméraires, tandis que disparaît l'idée que certaines formes de PMA posent des problèmes moraux à différents niveaux : le mode de prélèvement du sperme, la proximité de l'acte conjugal, le type de technique utilisée pour la fécondation. Le texte de base "simplifie" le tout, en établissant a priori qu'en cas de problème de stérilité, toute forme de PMA est licite puisque le rapport sexuel et la génération sont déjà séparés de la condition de stérilité ; pour cette raison précise, il ne serait plus nécessaire de vérifier que l'intervention technique préserve l'inséparabilité des significations unitive et procréative.

    Il est maintenant clair que le "Nouveau Cours" de l'Académie Pontificale pour la Vie, en organisant ce séminaire et en se cachant derrière l'importance de l'écoute et de la discussion, veut en fait renverser ce que le Magistère de l'Eglise a déjà établi. En effet, le texte de l'Instruction Donum Vitae était déjà très clair sur le cas des conjoints qui désirent légitimement des enfants, mais ne peuvent pas en avoir ; tout comme il était également clair que le problème des embryons surnuméraires est bien réel, mais toujours distinct de celui de la technique de fécondation artificielle utilisée. Car, pour une évaluation morale, le procédé technique utilisé " doit être jugé en lui-même, et ne peut emprunter sa qualification morale définitive ni à l'ensemble de la vie conjugale dans laquelle il s'inscrit, ni aux actes conjugaux qui peuvent le précéder ou le suivre " (II, 5).

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  • Ils se sont dit oui à l'église...

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    Lu sur le site de la Dernière Heure () :

    Liège : Luca et Jordan se sont dits "oui" à l'église !

    Germain Dufour a accepté de marier religieusement les amoureux

    7 juillet 2022

    En franchissant le cap du mariage, Luca et Jordan posaient d'abord un acte d'amour et de foi. "Nous avons décidé de nous marier, d'unir nos deux familles et notre amour. Et il était important de sceller cet amour par un engagement et d'avoir une cérémonie religieuse pour donner une dimension spirituelle à notre union."

    Changer les mentalités

    Mais derrière cette cérémonie qui s'est tenue à l'Eglise Saint-Servais à Liège, il y avait aussi une dimension militante. "Les mariages homosexuels sont rares dans nos églises et nous le déplorons. En Wallonie il n'y a que cinq prêtres qui acceptent d'unir les couples de même sexe. Pour se marier dans une église, il faut être hétéro, pas divorcé et tiré à quatre épingles… Les réactions que provoque notre mariage ne viennent pas de la population mais surtout de l'Eglise catholique de Belgique, réputée conservatrice (?!). C'est en préparant ce genre de cérémonie que nous avons le plus souvent été confrontés à l'homophobie de nos institutions !", explique le couple.

    "Nous ne voulons pas nous faire les ambassadeurs d’une communauté, mais nous avons envie de souligner l’importance pour notre société de célébrer l’amour avec un grand A. Que nos instances religieuses prennent conscience que nous existons, nous les couples homosexuels !"

    Le frère Germain Dufour peut-il continuer, pour la énième fois, à officier de cette façon, en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise, sans blâmes ni sanctions ? Les personnes qui ont assisté à cette cérémonie n'ont-elles pas le droit d'être détrompées étant donné qu'il n'y a pas eu, dans ces circonstances, de célébration sacramentelle valide ? On peut espérer que les autorités diocésaines compétentes interviendront de façon adéquate.

    Lire également :

    Les prêtres de l’Église catholique ne peuvent pas bénir les unions entre personnes de même sexe

  • Le décès de "l'homme qui murmurait à l'oreille du pape"

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    Lu sur le site "Benoît et moi" :

    Mort de « l’homme qui murmurait à l’oreille du Pape »

    Le cardinal brésilien (d’origine allemande) Hummes, adversaire inlassable de Benoît XVI (qui l’avait pourtant nommé préfet pour le clergé), « saint-gallien » de fer, faiseur de Pape et grand ami de François, grand maître d’œuvre du Synode amazonien, est mort à l’âge de 87 ans [nombreux articles sur ce site]. Le flash back très documenté de Giuseppe Nardi apporte un éclairage passionnant sur les vraies amitiés de François. Qui ne sont pas vraiment celles de Benoît XVI!

    Mort d’un Papstflüsterers

    https://katholisches.info/2022/07/05/tod-eines-papstfluesterers

    5 juillet 2022

    L’archevêché de São Paulo a annoncé le décès du cardinal Cláudio Hummes à l’âge de 87 ans. Le cardinal Hummes était le lieutenant du pape François au Brésil et l’un des grands promoteurs du Synode sur l’Amazonie qui, avec le Synode sur la famille, était jusqu’à présent le plus grand projet de l’actuel pontificat. Dans l’ensemble, Hummes a été l’une des voix les plus influentes pour le changement de paradigme progressiste sous François. Le pape l’a qualifié de « très, très bon ami ».

    Le cardinal Odilo Scherer, archevêque par intérim de São Paulo, a publié hier (4 juillet, donc) un « communiqué de tristesse et d’espoir » et a annoncé que les funérailles auraient lieu dans la cathédrale de São Paulo :

    « C’est avec une grande tristesse que je vous annonce le décès du cardinal Cláudio Hummes, (…) aujourd’hui, après une longue maladie qu’il a supportée avec patience et confiance en Dieu ».

    C’est Hummes qui a dit à François, comme celui-ci l’a raconté lui-même, juste après son élection en 2013 : « N’oublie pas les pauvres ». C’est également lui qui a recommandé au nouvel élu de s’appeler François. Nous ne ferons qu’esquisser brièvement la longue histoire qui l’a précédé.

    Lire la suite sur le site "Benoît et moi"

  • A propos de la synthèse nationale du processus synodal en Belgique

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    De FSSPX.NEWS :

    La synthèse nationale du processus synodal en Belgique

    8 juillet 2022

    L’Eglise de Belgique a publié la « Synthèse du processus synodal dans l’Eglise de Belgique », en date du 6 juillet 2022, qui réunit les éléments apparus dans les divers groupes concernés, au cours des réunions organisées en préparation du Synode mondial sur la synodalité.

    Selon ce rapport, « le nombre de participants au processus synodal diocésain oscille dans chaque diocèse entre 2.000 et 4.000 ». Ce qui signifie que le nombre de participants ne doit pas dépasser30.000. Sachant que plus d’un million de personnes se déclarent catholiques pratiquantes.

    Seul un petit nombre de catholiques a donc répondu à la mobilisation du synode mondial. Mais cela n’est pas étonnant, car le phénomène touche tous les pays.

    Des cahiers de doléance rédigés de la même encre

    Il est encore moins étonnant de constater que le contenu ressemble fortement aux résultats enregistrés dans divers pays d’Europe et d’ailleurs. A croire que les rédacteurs se sont copiés les uns les autres. En fait, le résultat vient de deux modèles, identiques pour tous : le Chemin synodal allemand, et la sécularisation qui fait concevoir l’Eglise sur le moule des sociétés contemporaines.

    Ainsi, « l’Eglise est perçue par de nombreux croyants comme dotée de structures cléricales et trop hiérarchisées. Elle est ressentie comme moralisante, formaliste, éloignée de la vie des gens et intrusive » est-il noté sous le paragraphe « Défis ».

    Ce qui ajoute du sel à cette remarque c’est que « des pratiquants réguliers témoignent d’une relative méconnaissance de ce qu’est l’Eglise et la jugent sévèrement ». Ainsi, des fidèles qui ignorent leur catéchisme, sont consultés sur la structure de l’Eglise, fixée par Dieu lui-même !

    Plus loin, il est remarqué que « beaucoup soulignent l’ambivalence d’une Eglise qui parle d’un Dieu amour, proclame l’Evangile et d’autre part exclut des personnes sur base de leur orientation, en raison de certains choix de vie ». Et le complément vient plus loin : « beaucoup ressentent que le message de l’Eglise ne correspond pas à la vie des gens dans notre société actuelle ».

    Quel résultat ! Au lieu de s’efforcer d’enseigner la vérité, qui n’est autre que le Christ lui-même, il faudrait l’adapter à la vie moderne, plongée dans l’incohérence et le péché.

    Le gouvernement de l’Eglise doit être réformé

    Tout comme dans le Chemin synodal, le texte voudrait faire du gouvernement ecclésiastique un décalque de la démocratie moderne. Qu’on en juge.

    Une plainte revient souvent : « beaucoup se plaignent des abus de pouvoir. Cette maladie du cléricalisme est dangereuse car infantilisante ». C’est le triomphe du « cléricalisme », lancé et popularisé par le Pape, qui sert à stigmatiser toute autorité, quelle qu’elle soit.

    « La position de l’Eglise sur le célibat obligatoire des prêtres est souvent contestée. Le questionnement sur la place des femmes dans l’Eglise catholique revient de manière récurrente. La discipline actuelle de l’Eglise n’est pas comprise. » La faute à qui ?

    Enfin, « les structures formelles de l’Eglise sont encore jugées trop cléricales, de même que la formation des prêtres. L’Eglise a deux générations de retard. »

    Les solutions proposées

    Rendre les églises accueillantes pour toutes et tous. Mais aussi, « pour certains, l’écologie intégrale est une piste missionnaire pour l’avenir et devrait prendre plus de place ». Amazoniser l’Eglise, en somme.

    Autre proposition : « Le besoin urgent d’utiliser un langage renouvelé et contemporain – en abandonnant les expressions culpabilisantes et moralisatrices – est évoqué massivement ». Discuter, dialoguer, oui ; mais recevoir l’enseignement de Jésus-Christ, non.

    La preuve arrive plus loin : « durant le processus synodal, une grande attention a été accordée au lien entre l’Eglise et l’enseignement. (…) Il ressort que ce lien ne va plus de soi. » CQFD.

    Et tout naturellement revient la question du mariage des prêtres et du sacerdoce féminin : « Tout comme dans les Eglises catholiques orientales, le mariage devrait être possible pour les prêtres dans l’Eglise catholique romaine. » Le fait que cet état soit le fruit de la falsification d’un concile et qu’il soit très tardif, n’a sans doute pas effleuré les impétrants.

    « Nous souhaitons qu’une réflexion plus approfondie soit entreprise, afin que l’Eglise catholique puisse reconnaître dans le futur la vocation des femmes au sacerdoce. Exclure certains sujets de l’agenda théologique va à l’encontre d’une culture synodale dans notre Église. »

    Il faudrait suggérer d’étudier la possibilité de deux personnes en Jésus-Christ, de quatre personnes en Dieu, de la négation de l’Immaculée conception, de la possibilité de voler voire de tuer son prochain… Car nous sommes dans le même domaine : le dogme. Mais les pasteurs belges n’ont pas été capables – ou bien ont eu peur – d’enseigner leurs brebis.

    Enfin, dernière proposition : « Pour les couples qui cohabitent, pour les couples homosexuels et pour les personnes divorcées et remariées, il est demandé que l’Eglise réponde à leur demande de reconnaissance (rituelle et sociale) à partir d’une interprétation des relations et de la sexualité plus conforme au commandement de l’amour. »

    Conclusion

    Ce qui préoccupe les participants, ainsi que les pasteurs qui ont validé cette synthèse, est exprimé dans la conclusion : « Le sentiment que le message de l’Eglise ne correspond pas à la vie des gens dans notre société actuelle est aussi largement partagé. Nous ne parvenons pas à donner aux personnes qui ne partagent pas la foi chrétienne, un témoignage inspirant de ce qui nous anime. »

    Ce qui inspire une double réflexion :

    – il serait étonnant que l’Eglise postconciliaire, restée à une vision très datée de la société, et sclérosée par une réforme qui a tué de nombreux germes de vie surnaturelle, en particulier le catéchisme traditionnel, et enfin marquée par une réforme liturgique désastreuse, soit en mesure de proposer un véritable témoignage de la vie chrétienne ;

    – secondement, il est tout à fait normal que le message de l’Eglise ne corresponde pas à la société actuelle, enfoncée dans le matérialisme, l’athéisme, les perversions de tout genre, et le rejet de tout ce qui a le nom de chrétien. Mais ce n’est pas à l’Eglise de s’adapter : elle doit convertir les âmes pour leur procurer le salut éternel. C’est bien cela qui manque tragiquement dans ces pages.

  • L'Eglise synodale ou la chimère du pape François

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    Du site "Riposte catholique" () :

    L’Église synodale : chimère du pape François

    4 juillet 2022

    Nous publions volontiers cet article de l’historienne des religions Marion Duvauchel. Nous ne partageons pas tout ce qu’elle écrit (notamment sur le caractère accidentel du charisme pétrinien qui nous semble inscrit dans les Evangiles eux-mêmes), mais il nous semble utile que le débat soit ouvert sur les méthodes de gouvernement du Pape François :

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  • Desiderio desideravi : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

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    De Dom Philippe Piron sur le site de Famille Chrétienne :

    Liturgie : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

    Dom Philippe Piron est actuellement prieur du monastère bénédictin Sainte Thérèse, dédié à l’accueil de personnes fragiles ou en situation de handicap pour leur offrir une expérience de la vie contemplative, près de Rennes. Il mesure particulièrement les enjeux liturgiques liés au Motu proprio Traditionis Custodes en tant que père abbé émérite de Kergonan, au sein de la congrégation de Solesmes dans laquelle certains moines célèbrent la messe en forme extraordinaire (dont l’abbaye de Fontgombault ou celle de Randol). A l’abbaye de Kergonan, la messe est célébrée en latin et en chant grégorien, mais selon la forme ordinaire du rite romain.

    Avec cette nouvelle Lettre apostolique, le Pape François nous adresse, à tous les fidèles, un magnifique message qui nous invite à nous émerveiller de la puissante beauté de la liturgie.

    Ce texte très fort est d’une grande profondeur spirituelle. Il s’inscrit dans la ligne de la grande réflexion théologique du Concile Vatican II qui privilégie toujours et met en valeur la primauté de l’initiative divine. Si la liturgie est bien la célébration de l’Alliance entre Dieu et les hommes, c’est toujours Dieu qui en a l’initiative.

    La liturgie nous conduit ainsi à l’émerveillement devant l’amour de Dieu pour sa créature qui se réalise aujourd’hui encore dans la concrétude du mystère pascal. Notre participation consciente et active à la liturgie est ainsi notre manière de répondre en nous laissant attirer par ce désir de Dieu pour nous.

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  • Synode romain : quo vadis ?

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    Éditorial de Mgr Marc Aillet paru dans la revue diocésaine "Notre Église" n° 138 (juillet-août 2022) du diocèse de Bayonne :

    Aillet images (6).jpg« La démarche synodale en diocèse s’est achevée et la Conférence des évêques de France a rassemblé les synthèses diocésaines dans une Collecte nationale, envoyée telle quelle à Rome. Il s’agissait de rendre compte de cette vaste consultation du Peuple de Dieu voulue pas le Saint-Père pour préparer le document de travail du Synode des Evêques qui se réunira autour du Pape en octobre 2023 sur le thème : « Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission ». Cette consultation, prévenait le Pape François, n’est pas un sondage d’opinions ni un Parlement. Comme l’écrivait saint Antoine de Padoue : « Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit et non selon son propre sentiment ».

    Suivant l’articulation constitutive de la synodalité entre le Peuple de Dieu, la collégialité et la Primauté, c’est aux évêques et au Successeur de Pierre qu’il revient maintenant de discerner dans cette Collecte ce qui ressort du sensus fidei, c’est-à-dire du sens surnaturel de la foi du peuple de Dieu tout entierou de l’opinion des hommes, pour saisir ce que l’Esprit dit à l’Eglise d’aujourd’hui.

    Lors de leur Assemblée plénière extraordinaire, qui s’est tenue à Lyon les 14 et 15 juin, les évêques de France se sont livrés à un premier acte de discernement, avec l’aide d’invités, prêtres, consacrés, laïcs, engagés dans leurs diocèses respectifs pour accompagner cette démarche synodale.

    Le document destiné à accompagner l’envoi de la Collecte à Rome, amendé et voté par les évêques, relève premièrement que cette synthèse ne saurait constituer un reflet exact du Peuple de Dieu, tant les jeunes générations et d’autres catégories de fidèles ne se sont pas sentis concernés par cette démarche. Tous s’accordent pour reconnaître que ce sont plutôt les fidèles engagés dans nos communautés depuis des décennies, pour beaucoup marqués par les années postconciliaires, qui se sont le plus largement exprimés.

    A côté de belles perspectives qui s’ouvrent, en particulier autour de la Parole de Dieu et de la fraternité, avec le souhait que les différences de générations et de sensibilités se rencontrent et apprennent à se connaître sans a priori et jugements réducteurs, les évêques ont listé des points d’attention et des manques : la place centrale de l’Eucharistie comme sacrifice du Christ, l’importance de la famille, les défis anthropologiques qui traversent la société et qui pèsent comme une menace sur l’avenir de l’humanité, la vie et le ministère des prêtres. On note aussi que l’on s’est beaucoup focalisé sur des questions de fonctionnement, quand le souci de la mission semble quelque peu oublié : or « l’Eglise existe pour évangéliser » (saint Paul VI).

    Un certain nombre de contributions retenues dans la Collecte nationale manifestent une sorte de malentendu sur le Mystère de l’Eglise, qui ne sera jamais comparable à une société démocratique, et sur l’identité du prêtre configuré au Christ Tête et Pasteur de l’Eglise. Nombre de prêtres, en lisant la Collecte, ont ressenti un certain malaise, jusqu’à se demander s’ils ont encore une place dans l’Eglise ainsi rêvée. Or ce n’est pas en abordant la distinction entre le sacerdoce ministériel des prêtres et le sacerdoce commun des fidèles sous l’angle de la concurrence des pouvoirs, en quête d’un équilibre toujours fragile, que l’on éradiquera le « cléricalisme ». Il faut revenir à l’Ecclésiologie de Communion du Concile Vatican II qui montre combien les deux manières de participer à l’unique Sacerdoce du Christ, « bien qu’il y ait entre elles une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnées l’une à l’autre » (LG n. 10). Il ne s’agit pas tant de trouver un équilibre, qui se dit de deux forces physiques en tension, que de retrouver une harmonie centrée sur le Christ et qui souligne l’essentielle complémentarité et coresponsabilité entre les prêtres et les laïcs au service de la mission d’annoncer l’Evangile.

    Dans l’histoire de l’Eglise, le renouveau vient presque toujours des jeunes, lesquels sont demeurés souvent absents de nos démarches synodales. Il convient de leur donner toute leur place : ils constituent des forces vives dans l’Eglise, moins nombreuses qu’auparavant mais très créatives. Ils n’ont généralement pas de comptes à régler avec l’Institution, ils désirent mettre le Christ au cœur de leur vie, ils aiment l’Eglise et s’engagent volontiers au service de la mission : il est toujours possible, faute d’y reconnaître une postérité, de les adopter pour aller de l’Avant, sans s’enliser dans des « discussions stériles » (cf. prière du Pape François pour le Synode) ! »

    Ref. À propos du Synode

    JPSC

  • Le programme d’un nouveau pontificat à discuter lors du prochain conclave

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    4 juillet 2022

    Vers le conclave. Le manifeste du cardinal Sarah

    Les objectifs révolutionnaires du synode d’Allemagne dépassent ses frontières, comme on a pu le voir dans un précédent article de Settimo Cielo. Et ils n’ont rien de très original. Ils sont nés hors de l’Église et lui été imposé par la culture dominante en Occident.

    C’est d’ailleurs ce que confirment clairement deux analyses très critiques de l’état actuel de l’Église, sorties ces derniers jours sous la plume d’observateurs externes très représentatifs : Danièle Hervieux-Léger, la doyenne des sociologues français dans « Le Monde », et James Carroll, dans « Politico Magazine ».

    L’un et l’autre s’accordent pour pointer du doigt le « système clérical » comme état la source la plus profonde du désastre. Et pour démolir ce système, ils réclament des prêtres mariés, des femmes prêtres, une nouvelle morale sexuelle, un gouvernement démocratique de l’Église, c’est-à-dire les mêmes objectifs que le synode allemand a recopiés, en bon petit élève.

    Ces deux analystes se disent déçus du Pape François. À leurs yeux, il a ouvert des brèches, mais il n’a pas eu le courage de faire ce que la modernité attendait de lui. Il a préféré « se replier sur une stratégie des petits pas ».

    Et c’est vrai. François lui-même a déclaré à plusieurs reprises que l’important pour lui, c’est de lancer des processus, pas de les conclure, parce que « le temps est supérieur à l’espace ». Ce qui explique pourquoi il laisse aller les choses, parfois en ralentissant ou en faisant une pause, mais toujours en faisant miroiter un horizon de réforme parfois radicales, vers lequel on avance de toute manière. Quitte à brûler quelques ponts derrière lui.

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  • Au Vatican : "un changement radical de paradigme dans la réflexion théologique"

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Vatican, la course à la contraception et à la fécondation assistée commence

    05-07-2022

    La publication d'un volume rassemblant les actes d'un colloque organisé par l'Académie pontificale pour la vie, est l'occasion d'ouvrir un nouveau "processus" visant à modifier la morale catholique : dans le collimateur, la légitimation de la contraception et de l'assistance médicale à la procréation (AMP) homologue. Monseigneur Paglia : "C'est ainsi que nous faisons progresser la bioéthique théologique".

    Au Vatican, les processus continuent d'être ouverts dans le sillage de la ligne inaugurée par Amoris Laetitia. Le volume 'Éthique théologique de la vie. Écriture, Tradition, Défis pratiques', publié par Libreria Editrice Vaticana, qui vient de paraître, rassemble les fruits d'un Séminaire interdisciplinaire de trois jours, promu par l'Académie Pontificale pour la Vie ; un Séminaire qui, selon son Président, Mgr Vincenzo Paglia, serait unique (voir ici), car il visait à "mettre en dialogue [...] des opinions différentes sur des sujets même controversés, en proposant de nombreux points de discussion. La perspective est donc celle de rendre un service au Magistère, d'ouvrir un espace de parole qui rende la recherche possible et l'encourage. C'est ainsi que nous interprétons le rôle de l'Académie". Tout cela, évidemment, dans un climat de liberté d'expression et, selon Paglia, "avec une procédure analogue aux quaestiones disputatae : proposer une thèse et l'ouvrir au débat". Et le débat peut permettre d'entrevoir de nouvelles voies, de faire progresser la "bioéthique théologique".

    Et en effet, la bioéthique théologique progresse, mais il semblerait qu'elle se dirige vers le précipice. En effet, le 1er juillet, une première indiscrétion a fait surface (voir ici), qui allait révéler l'un des " objectifs " de la nouvelle édition des quaestiones disputatae médiévales : réviser la très détestée " interdiction " de la contraception. Le volume, que nous nous réservons de lire dès qu'il sera disponible, soutiendrait la thèse selon laquelle, dans " des conditions et des circonstances pratiques qui rendraient irresponsable le choix d'engendrer ", on pourrait recourir " avec un choix judicieux " à des techniques contraceptives, " excluant évidemment les techniques abortives ".

    La nouvelle, qui n'a pas encore reçu de démenti, est en nette opposition avec l'enseignement de Humanae Vitae, rapporté dans le Catéchisme de l'Église catholique (§ 2370), qui définit comme "intrinsèquement mauvaise 'toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son accomplissement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se propose, comme but ou comme moyen, d'empêcher la procréation'". En effet, la contraception, sous toutes ses formes, contredit objectivement les deux significations intrinsèques de l'acte conjugal, à savoir l'ouverture à la vie et le don personnel dans sa totalité. Ce " progrès de la bioéthique théologique " va tout droit vers la relativisation des préceptes négatifs de la loi morale, exactement comme Amoris Laetitia l'avait déjà fait : l'absolu des préceptes négatifs est confiné à la théorie, afin de les relativiser - et donc de les nier comme absolus - dans le cas concret.

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  • Le célibat est bien davantage qu’une obligation

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    Du site du diocèse de Namur (Olivier Collard) :

    Homélie de Mgr Warin à l’ordination de Boris Houengnissou : « Le célibat est bien davantage qu’une obligation »

    Dans l’Évangile, à celui qui dira : « je te suivrai Seigneur mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison », Jésus répondra : « quiconque met la main à la charrue puis regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu ».  À l’exemple de son maître, le disciple ne s’appartient plus. Il accepte de se donner, et de se donner sans compter.  Il fait sien le chemin du maître. Il prend avec lui le visage déterminé, la route de Jérusalem, conscient que le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête.

    Ce dimanche 26 juin, en cette église cathédrale, j’ordonne un prêtre. Un seul. Certains disent : « n’y aurait-il pas davantage de candidats si l’on renonçait au célibat. Ne faudrait-il pas un autre type de prêtre ? »  Permettez-moi de souligner que le célibat est bien davantage qu’une obligation.  Se consacrer pour toujours, et exclusivement, à la cause divine, n’est-ce pas la réponse qui convient plutôt quand le Seigneur vous appelle ainsi : « Viens, laisse tout et suis-moi » ?  Dans l’Évangile de Marc, au chapitre 10 verset 28, Pierre prend ainsi la parole : « Eh bien nous, nous avons tout laissé pour te suivre ! ». La radicalité est une caractéristique de la vocation des Douze. Il s’agit de s’en remettre en tout à Jésus. C’est ici que le célibat trouve ses racines évangéliques profondes.

    J’ai devant moi aujourd’hui Patrick et Justin qui viennent de recevoir un petit ministère ainsi que Boris qui, dans un instant, sera ordonné prêtre.  Je voudrais leur dire que le célibat consacré n’est pas un chemin facile.  Dans Pastores dabo vobis, l’exhortation apostolique du saint pape Jean-Paul II sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles, il note que le charisme du célibat, même authentique et éprouvé, laisse intacte les inclinations de l’affectivité et les pulsions de l’instinct.

    Cher amis futurs prêtres, ne vous effrayez pas si, à certaines heures, vous êtes tourmentés et si, à l’occasion, votre cœur saigne. Notre société, en même temps qu’elle la banalise, absolutise la relation amoureuse et sexuelle. Elle nous murmure : « impossible de vivre sans elle ! ». Nous vivons dans un monde très érotisé. Le célibat consacré, et il en va de même pour le mariage, implique une ascèse. On ne lit pas et on ne regarde pas n’importe quoi. Le prêtre doit éviter les apartés au clair de lune avec une jeune animatrice ou une maman catéchiste. Il doit s’arranger pour ne pas être là quand les enfants au camp se lavent, ou se changent. Il doit maintenir une saine distance, la distance d’une table, disait-on volontiers naguère. Des jeunes – ou des moins jeunes – vous balanceront peut-être un jour : « que vous soyez célibataire ou mariés, pour moi, cela ne change rien ». Il faut alors savoir s’accrocher mais ne croyez pas trop vite que le célibat n’est plus du tout un signe. Le célibat ne se comprend bien que dans la foi. Or, on assiste aujourd’hui à un crépuscule de la foi et de Dieu.

    Le chemin sur lequel s’engagent les mariés n’est pas non plus un chemin facile. Il m’est arrivé en célébrant un mariage, de dire : « vous réaliserez que, dans le mariage, il n’est pas possible de tout marier et vous aurez à en souffrir. Maintes fois, vous expérimenterez que le mariage est une concession à perpétuité ». Puis, tout de même, j’ai ajouté : « mais vous vérifierez surtout que, quand l’épreuve du temps fortifie l’union entre époux, le métal devient toujours plus précieux. Après les noces d’étain, ce sont les noces d’argent, ensuite les noces d’or, puis les noces de platine, après 70 ans de vie main dans la main ».

    Chers futurs prêtres, le célibat consacré n’est pas un chemin facile, mais il n’est en soi un chemin triste. Prêtre depuis bientôt 50 ans, je voudrais vous dire que le célibat est possible et que le chemin du célibat en lui-même n’est pas un chemin qui rend amer. Le célibat du prêtre est une forme d’amour qui engage toutes les énergies dans une relation personnelle avec le Christ et dans la charité pastorale à l’égard de tous. Or, l’amitié intense avec le Christ ainsi que l’amour oblatif, sont sources d’épanouissement profond. C’est cet épanouissement profond que je vous souhaite de tout cœur aujourd’hui.

  • Quand le Vatican veut sortir de la morale de la « ligne rouge »

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    De Michel Janva sur le Salon beige :

    Remise en cause de la loi naturelle : après l’euthanasie, la bioéthique

    En ce 1er juillet, l’Académie pontificale pour la vie publie un imposant volume intitulé « Éthique théologique de la vie », qui contient les actes d’un séminaire organisé l’automne dernier, que certains n’hésitent pas à présenter comme la « mise à jour d’Evangelium vitae », le grand texte de Jean-Paul II sur la famille et la vie.

    Au fil des 500 pages, qui passent en revue tout le champ de la bioéthique, de la procréation à l’intelligence artificielle, la conscience apparaît comme le « lieu de la responsabilité morale », et non comme une simple instance ayant pour tâche d’appliquer les règles du mieux possible. On retrouve le jésuite Carlo Casalone, qui estime que

    « La norme est un point de référence, mais elle ne suffit pas à porter un jugement moral ».

    Ce théologien, également médecin, réfute toute fragilisation de l’édifice moral de l’Église catholique.

    « Cela peut paraître rassurant de penser que tout est écrit et qu’il suffit d’appliquer des normes toutes prêtes, mais c’est une fausse sécurité. La réalité n’est jamais celle-ci ».

    Ces théologiens n’ont visiblement pas assimilé la grande encyclique de Jean-Paul II, Veritatis Splendor, selon laquelle (n°32) :

    Une fois perdue l’idée d’une vérité universelle quant au Bien connaissable par la raison humaine, la conception de la conscience est, elle aussi, inévitablement modifiée : la conscience n’est plus considérée dans sa réalité originelle, c’est-à-dire comme un acte de l’intelligence de la personne, qui a pour rôle d’appliquer la connaissance universelle du bien dans une situation déterminée et d’exprimer ainsi un jugement sur la juste conduite à choisir ici et maintenant ; on a tendance à attribuer à la conscience individuelle le privilège de déterminer les critères du bien et du mal, de manière autonome, et d’agir en conséquence. Cette vision ne fait qu’un avec une éthique individualiste, pour laquelle chacun se trouve confronté à sa vérité, différente de la vérité des autres. Poussé dans ses conséquences extrêmes, l’individualisme débouche sur la négation de l’idée même de nature humaine. Ces différentes conceptions sont à l’origine des mouvements de pensée qui soutiennent l’antagonisme entre loi morale et conscience, entre nature et liberté.

    Et dans Evangelium vitae, Jean-Paul II dénonçait :

    Quand la conscience, cet œil lumineux de l’âme (cf. Mt 6, 22-23), appelle « bien le mal et mal le bien » (Is 5, 20), elle prend le chemin de la dégénérescence la plus inquiétante et de la cécité morale la plus ténébreuse.

    A ce sujet, on pourra lire également :

  • Liturgie : “Abandonnons nos polémiques”

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    Lu sur le site web « Riposte Catholique »

    francois_la_nacion.jpg« Le pape François vient de publier une lettre apostolique sur la formation liturgique, intitulée Desiderio Desideravi. Le pape commence par rappeler les restrictions concernant la messe traditionnelle :

    « Très chers frères et sœurs, par cette lettre, je désire vous rejoindre tous – après avoir déjà écrit uniquement aux évêques après la publication du Motu Proprio Traditionis custodes – et je vous écris pour partager avec vous quelques réflexions sur la liturgie, dimension fondamentale pour la vie de l’Église. Le sujet est vaste et mérite d’être examiné attentivement sous tous ses aspects : toutefois, dans cette lettre, je n’ai pas l’intention de traiter la question de manière exhaustive. Je souhaite plutôt offrir quelques pistes de réflexion qui puissent aider à la contemplation de la beauté et de la vérité de la célébration chrétienne. »

    Puis il termine sa longue lettre ainsi :

    « Abandonnons nos polémiques pour écouter ensemble ce que l’Esprit dit à l’Eglise. Sauvegardons notre communion. Continuons à nous émerveiller de la beauté de la liturgie. La Pâque nous a été donnée. Laissons-nous protéger par le désir que le Seigneur continue d’avoir de manger sa Pâque avec nous. Sous le regard de Marie, Mère de l’Eglise. »

    Après avoir lancé les persécutions romaines que l’on voit contre les traditionnalistes, c’est un peu facile d’appeler maintenant à abandonner les polémiques…

    Ref. “Abandonnons nos polémiques”

    Vous avez dit incohérences et excès sans avenir ?

     

    Lire également : Le pape François met au ban la «messe en latin»