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liturgie - Page 4

  • Exultet ! Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges !

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    (Source) L'Exultet est un chant liturgique par lequel l'Eglise, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres (symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé) et annonce la Résurrection du Christ.

    Ce chant très ancien, dont le texte a été fixé par le pape Innocent III, comprend deux parties : un prologue, toujours identique, et une préface, qui a parfois varié (version romaine, milanaise ou bénéventaine).

    Ce chant en latin est appelé "Exultet" d'après son premier mot (Exultet iam angelica turba caelorum ! "Qu'exulte maintenant la troupe des anges célestes !") ; aujourd'hui, il est chanté soit en latin, soit dans une traduction ou adaptation dans les langues vernaculaires.

    Un passage du chant est particulièrement célèbre, le "Felix culpa" : "O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur !" (O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem !)

    Ce chant évoque la traversée de la mer Rouge lors de l'Exode et célèbre la Pâque du Christ. Ce chant célèbre et explique la signification du cierge pascal. Il évoque le travail de l'abeille, productrice de la cire, et va jusqu'à la comparer à la Vierge Marie.

    Le chant de l'Exultet était traditionnellement écrit non dans un livre mais sur un rouleau, qui était lu dans sa longueur (à la différence de la manière antique). Le diacre laissait pendre devant l'ambon le texte déjà lu, et des illustrations, faites "à l'envers", permettaient aux fidèles des premiers rangs de suivre par l'image ce qui était chanté ! (cependant, il faisait sombre, l'église n'étant alors éclairée que par le cierge pascal : il s'agissait donc en partie d'un élément symbolique...). Plusieurs collections de manuscrits et musées possèdent des "rouleaux d'Exultet", qui sont un des fleurons de l'art de l'enluminure et de la calligraphie dans le domaine occidental.

    Exultet iam angélica turba cælórum:
    exultent divína mystéria:
    et pro tanti Regis victória tuba ínsonet salutáris.

    Gáudeat et tellus, tantis irradiáta fulgóribus:
    et ætérni Regis splendóre illustráta,
    tótius orbis se séntiat amisísse calíginem.

    Lætétur et mater Ecclésia,
    tanti lúminis adornáta fulgóribus:
    et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet.

    Vere dignum et iustum est,
    invisíbilem Deum Patrem omnipoténtem
    Filiúmque eius unigénitum,
    Dóminum nostrum Iesum Christum,
    toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre.

    Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit,
    et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit.

    Hæc sunt enim festa paschália,
    in quibus verus ille Agnus occíditur,
    cuius sánguine postes fidélium consecrántur.

    Hæc nox est,
    in qua primum patres nostros, fílios Israel
    edúctos de Ægypto,
    Mare Rubrum sicco vestígio transíre fecísti.

    Hæc ígitur nox est,
    quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit.

    Hæc nox est,
    quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes,
    a vítiis sæculi et calígine peccatórum segregátos,
    reddit grátiæ, sóciat sanctitáti.

    Hæc nox est,
    in qua, destrúctis vínculis mortis,
    Christus ab ínferis victor ascéndit.

    Nihil enim nobis nasci prófuit,
    nisi rédimi profuísset.
    O mira circa nos tuæ pietátis dignátio!
    O inæstimábilis diléctio caritátis:
    ut servum redímeres, Fílium tradidísti!

    O certe necessárium Adæ peccátum,
    quod Christi morte delétum est!
    O felix culpa,
    quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem!

    O vere beáta nox,
    quæ sola méruit scire tempus et horam,
    in qua Christus ab ínferis resurréxit!

    Hæc nox est, de qua scriptum est:
    Et nox sicut dies illuminábitur:
    et nox illuminátio mea in delíciis meis.

    Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat:
    et reddit innocéntiam lapsis
    et mæstis lætítiam.
    Fugat ódia, concórdiam parat
    et curvat impéria.

    In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater,
    laudis huius sacrifícium vespertínum,
    quod tibi in hac cérei oblatióne solémni,
    per ministrórum manus
    de opéribus apum, sacrosáncta reddit Ecclésia.

    Sed iam colúmnæ huius præcónia nóvimus,
    quam in honórem Dei rútilans ignis accéndit.
    Qui, lícet sit divísus in partes,
    mutuáti tamen lúminis detrimenta non novit.

    Alitur enim liquántibus ceris,
    quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis
    apis mater edúxit.²

    O vere beáta nox,
    in qua terrénis cæléstia, humánis divína iungúntur!¹

    Orámus ergo te, Dómine,
    ut céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus,
    ad noctis huius calíginem destruéndam,
    indefíciens persevéret.
    Et in odórem suavitátis accéptus,
    supérnis lumináribus misceátur.

    Flammas eius lúcifer matutínus invéniat:
    ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum.
    Christus Fílius tuus,
    qui, regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit,
    et vivit et regnat in sæcula sæculórum.

    Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d'une lumière éclatante, car il t'a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l'acclamation du peuple des fils de Dieu !…

          Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C'est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l'ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l'Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l'Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…

          Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.

          Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l'Eglise t'offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu'il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand ce lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen!

  • La Résurrection est nôtre

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    Introït de la Messe du saint Jour de Pâques 

    Resurrexi et adhuc tecum sum, alleluia : posuisti super me manum tuam, alleluia : mirabilia facta est scientia tua, alleluia, alleluia.

    Je suis ressuscité et me voici encore avec vous, alleluia : tu as pour jamais posé ta main sur moi, alleluia : merveilleuse est apparue ta sagesse, alleluia, alleluia.

    Ps. Domine, probasti me et cognovisti me. Tu cognovisti sessionem meam et resurrectionem meam

    Tu m’as éprouvé, Seigneur et tu m’as connu. Tu as connu mon coucher et ma résurrection (Ps. 138)

    LA RESURRECTION EST NÔTRE 

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    Le chrétien fidèle à son incorporation au Christ par le baptême ressuscitera pour le rejoindre au lumineux bonheur du Ciel.

    La perception de notre mortalité, qui s’impose à chacun de nous au quotidien, et parfois bien lourdement, peut certes venir se dresser comme un écran bien sombre faisant obstacle à notre foi en cette vérité : ainsi s’en trouve-t-il, malheureusement en trop grand nombre, de ces disciples rachetés par le Christ, qui vivent dans l’affliction, comme ceux qui n’ont pas d’espérance (cf. 1 Th 4, 12). Et quant à ceux qui professent au moins en théorie une vraie espérance, ils ne l’ont pas toujours bien chevillée au cœur, de sorte qu’elle ne produit plus chez eux les heureux fruits de souriante paix dont elle regorge en fait.

    Or, pour peu que l’on examine le fondement de ce point qui sert en quelque sorte de charpente à notre vie d’ici-bas, il se révèle on ne peut plus assuré. Osons cette image, dont nous pensons que l’argumentation proposée un peu plus bas montrera la pertinence : il ne s’agit pas d’un simple vernis laqué, mais de ce que les gens de métier appellent une coloration dans la masse, une couleur indissociable du matériau auquel elle donne éclat. Expliquons-nous.

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  • Le grand silence du Samedi Saint

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    Profanations : le Saint-Sacrement retiré des tabernacles -  Riposte-catholique

    De Vatican News :

    Samedi Saint: le mystère du silence de Dieu

    Pas de messe en ce samedi, pas d’ornements ni de fleurs sur les autels; le tabernacle, vidé de la présence réelle, est ouvert. L’Église est entrée dans le «grand silence» qui précède l’exultation de Pâques. Ce «terrible mystère» d’un Dieu qui se tait interpelle plus que jamais les croyants.

    Entretien réalisé par Manuella Affejee - Cité du Vatican

    «Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude; un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé puis s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair, et il a réveillé ceux qui dormaient depuis des siècles». Cette homélie du IVe siècle attribuée à Saint Épiphane de Salamine explore admirablement le mystère du Samedi Saint, ce moment où le Christ repose sans vie dans son tombeau, où l’espérance semble avoir déserté la terre, «où la foi semble être définitivement démasquée comme une illusion» (Benoît XVI).

    Durant cette période relativement brève, ce «temps au-delà du temps», le Christ «descend aux Enfers»; c’est-à-dire qu’Il plonge dans la solitude la plus extrême et la plus absolue de l’homme, la mort, pour la partager, l’illuminer et l’en délivrer. «Voici précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint, dans le royaume de la mort, la voix de Dieu a retenti», assurait Benoît XVI dans une longue et éclairante méditation partagée lors de l’ostension solennelle du Saint-Suaire de Turin (2010). «L’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain (…) comme un vide dans le cœur qui s’élargit toujours plus», reconnaissait-il encore, dans une référence tacite au silence de Dieu ressenti avec douleur, et parfois révolte, à certains moments de l’Histoire ou de nos vies personnelles.

  • Canon orthodoxe du Samedi Saint

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    Canon Du Samedi Saint

  • L’office des ténèbres : voyage au bout de la nuit

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    Publié le 06 Avr 2023 Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Si les trois cérémonies majeures du Triduum sacré – Messe vespérale du Jeudi Saint, Office de la Croix le Vendredi Saint et Vigile Pascale – sont familières à nombre de fidèles, les offices des Ténèbres sont plus méconnus. Est-ce dû à l’horaire auquel ils sont chantés, peu familial, ou à l’absence d’action liturgique qui les rend peu perméables au néophyte ?  Coup de projecteur sur un office éminemment singulier.

    Communauté Saint-Martin, Office des Ténèbres du Samedi-Saint

    Héritage très ancien des temps où les Matines étaient chantées au cœur de la nuit, ce qui se pratique encore en certains monastères, les Ténèbres rassemblent les deux offices de Matines et Laudes pour chacun des trois jours saints. Cet office nous plonge dans la contemplation de l’abaissement inouï du Fils de Dieu, « qui se fit pour nous obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

    Alors que d’ordinaire l’office des Laudes s’achève au lever du soleil, symbole triomphant de la gloire de Dieu chantée par l’Église, le principe même des Ténèbres consiste à terminer l’office dans une obscurité profonde. Les rideaux d’un vaste drame en trois actes s’ouvrent sous les yeux de notre âme : les funérailles du Fils de Dieu.

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » : laisser la liturgie nous plonger dans l’obscurité

    Afin de baigner les cœurs dans la compassion aux souffrances du Sauveur, la liturgie se dépouille entièrement de ce qui pouvait rappeler la joie du Ciel ou même la Gloire de Dieu. Les traditionnelles formules telles que « Domine, labia mea aperies / Seigneur ouvrez mes lèvres », « Deus in adjutorium meum intende / Dieu venez à mon aide », « Tu autem Domine, miserere nobis / Vous aussi Seigneur ayez pitié de nous », et même le Gloria Patri ont disparu. Les hymnes de même.

    Ne restent que les psaumes encadrés de sobres antiennes, les leçons des nocturnes et les répons qui donnent à eux seuls l’atmosphère spirituelle de ces Offices. Ils ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées.

    Au maître autel, les six cierges sont de cire jaune, comme les quinze cierges du chandelier mystérieux qui trône dans le chœur. C’est l’extinction progressive de ce chandelier qui marque la seule action liturgique de ces offices. Ces flammes soufflées au rythme des psaumes qui s’achèvent nous représentent ce mystère de la Gloire de Dieu qui peu à peu abandonne Notre-Seigneur…

    Un seul, celui qui est placé à l’extrémité supérieure du chandelier à quinze branches, reste allumé. Pendant le Cantique du Benedictus, en conclusion de l’office de Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l’autel sont pareillement éteints. Alors le cierge restant, solitaire, est posé quelques instants sur l’autel, luttant seul contre les ombres qui remplissent l’église : le Christ, abandonné de tous, est cloué à la Croix, mourant pour les hommes, alors que les ténèbres s’amoncellent dans le ciel. Puis le cierge est caché, figure de la sépulture du Christ.

    Alors les clercs présents au chœur, ainsi que les fidèles à genoux dans les travées de la nef, sont invités « taper sur leur banc ». Ce bruit, volontairement confus, se fait entendre tandis que le dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce tumulte joint aux ténèbres, explique dom Guéranger, exprime les convulsions de la nature, au moment de la mort du Rédempteur. Mais tout à coup le cierge reparaît ; le bruit cesse. Pourquoi donc ? Car le Rédempteur a triomphé de la mort.

    Les trois jours, ce sont exactement les mêmes cérémonies qui se répètent ; le seul changement est à l’autel : mercredi soir, les nappes sont encore présentes : Jésus n’est pas encore aux mains de ses bourreaux, nous assistons à son agonie au Mont des Oliviers (comme le chante le premier répons) ; jeudi soir, l’autel a été dépouillé : Jésus est entré pleinement dans sa passion, et nous assistons aux profondeurs de ses souffrances ; vendredi soir, la croix est dévoilée, montrant à tous le corps sans vie du Rédempteur : les Ténèbres sont alors le chant de deuil de l’Église qui pleure son Epoux.

    Jérémie, prophète de la déréliction

    La structure des Ténèbres est parfaitement symétrique sur les trois jours. Aux premiers nocturnes, les lamentations du prophète Jérémie, témoin impuissant du malheur et de la ruine de Jérusalem infidèle, font retentir chaque soir leurs accents déchirants sur une mélodie que l’on ne retrouve en aucune autre circonstance, culminant avec la déchirante Oraison de Jérémie du Samedi Saint ; à chaque fois, revient ce lancinant appel à la conversion, seule moyen de sauver la Cité Sainte, qui s’adresse à chacun de nos cœurs : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu. »

    Les répons, reconstitution de la Passion

    Les répons séparant les leçons sont les seules pièces grégoriennes véritablement développées de ces offices. Ils fondent, par les textes qui les composent, la progression des trois jours en reconstituant les trois étapes du drame de la Passion : trahison, crucifixion, sépulture. Les âmes n’ont qu’à se laisser porter par les différents sentiments que provoquent en elles ces mélodies tour à tour plaintives, graves, tristes ou violentes.

    Le Jeudi Saint met en scène la trahison : nous assistons d’abord à l’agonie du Christ, nous invitant à regretter nos fautes qui font de lui l’Homme de douleur prophétisé par Isaïe. Puis advient la trahison de Judas : nous sommes alors confrontés à nos propres trahisons.

    Les trois derniers répons représentent les douloureux reproches de Jésus : d’abord à tous ceux qui fomentent des complots contre Lui, figures des âmes tièdes qui ne se détournent pas assez du péché ; ensuite aux apôtres (et à nous à travers eux) qui n’ont pas pu veiller une heure avec Lui, malgré l’infinie abondance des grâces reçues ; enfin aux anciens du Peuple, tous ces hommes à l’âme flétrie, qui se sont détournés, de cet esprit d’enfance sans lequel nul n’entrera au Royaume des cieux…

    Le Vendredi Saint nous fait assister à la Crucifixion : commençant par nous dévoiler les sentiments d’abandon et de trahison qui remplissent l’âme de Jésus, ils nous montrent le voile du Temple qui se déchire en même temps que Jésus promet le Paradis au bon larron.

    Au deuxième nocturne, c’est le cœur de la détresse du Christ qui est illustré, avec les ténèbres qui couvrent la terre lorsqu’Il s’écrie vers son Père : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? », rejoignant ainsi toutes les âmes qui font l’expérience de la nuit spirituelle, cet état où l’on se sent abandonné de Dieu. Le dernier nocturne n’est qu’une longue suite de plaintes exprimant toute la douleur de l’Homme-Dieu : douleur physique bien sûr, mais surtout douleur de nous voir si infidèles à l’amour qu’Il nous porte…

    Le Samedi Saint est en quelque sorte une veillée funèbre autour du Tombeau du Christ. Les répons du premier nocturne se contentent de rappeler les évènements de la veille, suscitant dans les âmes le deuil et l’angoisse bien sûr, mais également une grande tendresse envers Jésus : c’est toute la fécondité surnaturelle de la componction, par laquelle le pécheur revient au Père, sauvé par les mérites que lui a acquis la mort du Fils. Les répons des deux derniers nocturnes invitent l’âme à contempler les effets de la Passion. On entre plus profondément dans le mystère de la Rédemption, source de grande paix.

    Obéissant jusqu’à la mort…

    À la fin de l’Office, du chœur plongé dans l’obscurité la plus complète monte une dernière mélodie qui chaque jour se prolonge un peu : « Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort / la mort de la Croix / et c’est pourquoi Dieu l’a exalté en lui donnant un Nom au-dessus de tout nom. » Très grave Jeudi et Vendredi, le verset du Samedi, dernier chant de ces Offices, revêt une grande légèreté, comme une clarté céleste : à l’image d’une Église voulant sécher les larmes de ses enfants en leur donnant enfin l’explications de toutes ces souffrances endurées par son Époux.

    En définitive, c’est en se laissant porter par les impressions conjuguées de l’obscurité grandissante et de la profondeur des chants que nous pourrons réellement entrer dans l’esprit de ces Ténèbres. Ils nous porteront par une longue méditation de la Passion aux portes du Sépulcre, où nous pourrons attendre avec toute l’Eglise la lumière de la Résurrection. »

    Chanoine Baudouin Chaptal +

  • Chants grégoriens pour le Vendredi Saint

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    Graduale Graduel
    Phil. 2, 8-9 Phil. 2, 8-9
    ℟. Christus factus est pro nobis obédiens usque ad mortem, mortem autem crucis. ℣. Propter quod et Deus exaltávit illum: et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.

    ℟. Le Christ S'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. . C'est pourquoi Dieu L'a élevé, et Lui a donné le nom qui est au dessus de tout nom.

    Passio Domini nostri J.C. sec. Johannes (Evangelium Passionis et Mortis Domini)

    Impropères

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  • Vendredi Saint : les impropères

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    1 – O mon peuple que t’ai-je fait ?
    En quoi t’ai-je contristé ?
    Réponds-moi !

    2 – T’ai-je fait sortir du pays d’Egypte,
    T’ai-je fait entrer en Terre Promise,
    Pour qu’à ton Sauveur,
    Tu fasses une Croix ?

    3 – T’ai-je guidé quarante ans dans le désert
    Et nourri de la manne,
    Pour qu’à ton Sauveur,
    Tu fasses une Croix ?

    4 – Moi, je t’ai planté, ma plus belle vigne,
    Et tu n’as eu pour Moi que ton amertume
    Et du vinaigre pour ma soif !

    5 – Moi, j’ai pour toi frappé l’Egypte,
    J’ai englouti dans la mer Pharaon et son armée !
    Toi tu M’as livré aux grands-prêtres et les soldats M’ont flagellé !

    6 – J’ai ouvert devant toi les eaux de la mer ;
    Toi, de ta lance, tu M’as ouvert le cœur !
    Je t’ai arraché à l’abîme des eaux
    Et tu M’as plongé dans l’abîme de la mort !

    7 – Moi, aux eaux vives du Rocher, je t’ai fait boire le salut ;
    Toi, tu Me fis boire le fiel, et tu M’abreuvas de vinaigre!

    8 – Devant toi, j’ai fait resplendir ma Gloire,
    Dans le buisson ardent et la colonne de nuée ;
    Et tu M’as tourné en dérision et vêtu d’un manteau de pourpre !

    9 – Pour toi, j’ai frappé l’Egypte et sa puissance,
    J’ai fait de toi mon peuple, un peuple de rois ;
    Et tu M’as couronné la tête d’une couronne d’épines !

    10 – Moi, Je t’ai exalté par ma toute  puissance ;
    Toi, tu M’as pendu au gibet de la Croix !
    Je t’ai choisi parmi toutes les nations ;
    Toi, tu M’as rejeté hors des murs de Jérusalem !

  • Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi (Palestrina)

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    Introit de la messe du soir du Jeudi Saint

    Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi: in quo est salus, vita et resurrectio nostra: per quem salvati et liberati sumus.

    Deus misereatur nostri, et benedicat nobis:

    illuminet vultum suum super nos, et misereatur nostri.

    Pour nous il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, et par qui nous avons été sauvés et délivrés.

    Que Dieu aie pitié de nous et nous bénisse:

    que rayonne son visage sur nous, et qu'Il aie pitié de nous.

  • Les évêques belges ne peuvent pas légitimer la bénédiction des couples arc-en-ciel en se référant à de prétendues déclarations du pape

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : "Même le Pape ne peut pas décider de bénir les couples homosexuels".

    03-04-2023

    "La bénédiction des couples arc-en-ciel est une hérésie. Les évêques belges ne peuvent pas la légitimer en se référant à de prétendues déclarations du pape. Même s'il l'avait dit, il n'est pas de sa compétence de changer la Révélation". "Le but de la voie synodale allemande est de devenir la locomotive de l'Eglise universelle". "Frapper l'ancien rite est absurde". "La Curie romaine n'est pas l'État du Vatican, sa sécularisation est une erreur théologique. Le cardinal Müller s'exprime à l'occasion de la sortie de son livre "Le Pape. Ministère et mission."

    Il est difficile d'imaginer que l'appartement de Borgo Pio où Joseph Ratzinger a vécu jusqu'à son élection en 2005 puisse se retrouver entre de meilleures mains. Aujourd'hui, en effet, le locataire est l'un de ces rares prélats qui pourraient s'adresser à Benoît XVI en disant "vous" et que le pape allemand lui-même a voulu en 2012 comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller. La maison apparaît en effet aux invités telle qu'elle a dû être pendant les vingt-trois années de résidence de celui que les ennemis appelaient de manière désobligeante le panzerkardinal : submergée par les livres. Il y a quelques jours, le cardinal Müller a pu déposer son dernier ouvrage "Le pape. Ministère et mission' (Edizioni Cantagalli), qui offre sa réflexion théologique sur la mission du successeur de Pierre. La Nuova Bussola Quotidiana a rencontré le cardinal allemand pour parler de son livre, mais la conversation s'est inévitablement terminée sur la situation actuelle de l'Église.

    Éminence, pourquoi avez-vous qualifié les paroles de Pie XI condamnant le développement des Églises nationales de "paroles vraiment prophétiques, qui gardent leur sens même dans la confrontation actuelle avec les revendications totalitaires médiatisées" ?

    L'Église nationale est une contradiction parfaite avec la volonté de Dieu de sauver toute l'humanité et d'unifier tous les hommes dans l'Esprit Saint. On ne peut pas réduire la foi à une seule nation comme le font les orthodoxes avec l'autocéphalie. Il s'agit d'un principe non catholique. Nous sommes l'Église catholique, c'est-à-dire universelle, pour tous les peuples.

    On pense inévitablement à ce qui se passe dans "son" Allemagne. Craignez-vous que les résultats de la voie synodale allemande n'influencent le prochain synode sur la synodalité ?

    C'est clair. Les promoteurs et les partisans de la Voie synodale allemande ne veulent pas se séparer de l'Église catholique, mais au contraire en devenir la locomotive. Leur programme est connu depuis plus d'un demi-siècle et reste celui du ZDK (Comité central des catholiques allemands, ndlr). Ils ne sont pas la véritable représentation des laïcs allemands, mais des fonctionnaires qui luttent depuis des décennies contre le célibat des prêtres, contre l'indissolubilité du mariage et en faveur de l'ordination des femmes.  

    Ces propositions ont été présentées au cours du processus synodal comme la solution au problème des abus commis par des ecclésiastiques sur des enfants. L'aveu de culpabilité et la démission pour mauvaise gestion des cas des évêques allemands à la tête de la Voie n'ont-ils pas sapé la crédibilité de ce récit ?

    La vérité est qu'en Allemagne, il y a eu une grande instrumentalisation de ces tristes événements commis par certains prêtres afin d'introduire un agenda qui existait auparavant et qui n'a rien à voir avec cette tragédie. Mais d'un autre côté, les grands médias allemands ne font que vanter les changements de doctrine promus par la Voie synodale. Pour eux, seule l'assemblée de Francfort est bonne dans l'Église, alors que tout le reste est vilipendé et que les étiquettes de conservateur ou même de fasciste sont utilisées ! La majorité de la presse allemande est en faveur de la Voie synodale non pas pour améliorer l'Église, mais pour la détruire. Ce n'est pas un hasard si l'on parle des cas de pédophilie commis par des prêtres tout en gardant le silence sur ceux commis dans le sport, les universités ou la politique où le pourcentage de crimes est encore plus élevé. Ceux qui ont toujours été contre le célibat des prêtres et contre la morale sexuelle de l'Église ont maintenant trouvé dans la tragédie des abus d'enfants commis par des prêtres un instrument pour détruire ce qu'ils ont toujours voulu détruire.

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  • Une prière de la liturgie gallicane pour ce lundi saint

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    Une antique et belle prière de la liturgie gallicane, de circonstance en ce début de "peineuse semaine" (source abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/):

    "O Christ! ô Dieu, souverain Seigneur, crucifiez-nous comme vous même à ce monde; que votre vie soit en nous. Mettez sur vous nos péchés, afin qu'ils soient, eux aussi, par vous attachés à la Croix. Vous qui avez été élevé de terre afin de nous soustraire au joug de l'impur tyran, attirez-nous à vous. Nous sommes, il est vrai, exposés aux insultes du diable; à cause de notre chair et de ses convoitises; mais ce n'est pas lui, c'est vous que nous voulons servir. Nous voulons vivre sous vos lois; nous vous prions de nous gouverner, vous qui, par la mort de la Croix, avez daigné nous délivrer, nous mortels et envahis par la mort. Aujourd'hui donc, pour cet immense bienfait, nous vous présentons notre très humble service ; nous vous adorons, nous vous implorons, nous vous supplions de venir promptement vers nous, ô Dieu éternellement puissant ! Que votre Croix, par sa vertu souveraine, triomphe en nous des attraits du monde; que votre bonté rétablisse nos âmes dans leur état primitif de vertu et de grâce. Vous accomplit ce qui jusqu'alors n'était que possible ; vous devant qui le passé et le présent sont unis, faites que votre Passion nous soit salutaire en ce moment, comme si elle avait lieu aujourd'hui; qu'une goutte de votre sang divin épanché un jour sur la terre soit aujourd'hui notre salut; qu'elle lave tous les péchés et notre nature terrestre; qu'elle se mêle à la terre de notre corps; et qu'elle nous rende tout vôtres, étant redevenus votre corps par notre réconciliation avec vous, notre Chef, qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit. Maintenant donc commencez à régner sur nous, Homme-Dieu, Christ Jésus, Roi dans les siècles des siècles!"

  • Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor

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    L'hymne Gloria, laus ou « Gloria, laus et honor tibi » (en français : À toi gloire, louange et honneur) était traditionnellement attribuée, avec le titre d'un chant de procession, à l'évêque Théodulfe d'Orléans (mort vers 820), lorsqu'il était détenu à l'abbaye Saint-Aubin d'Angers vers 810-815. Ce chant est toujours en vigueur aujourd'hui pour la procession du dimanche des Rameaux dans l'Église catholique.

    R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
    Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
    Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
    Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

    1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
    Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
    Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
    roi béni qui viens au nom du Seigneur.

    2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
    et mortalis homo, et cuncta creata simul.
    Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
    à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

    3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
    Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
    Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
    avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

    4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
    nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
    Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
    Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

    5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
    rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
    Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
    bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gloria,_laus_et_honor

  • Un "commissariat" romain institué pour gérer la problématique allemande ?

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    De kath.net/news :

    Rome envisage un "commissariat" du synode allemand

    30 mars 2023

    Le préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements recadre Bätzing & Co. - Pas de prédication laïque possible ET les traductions des textes liturgiques doivent être "fidèles et appropriées" - Pas de nouveaux rites possibles !

    Le préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements s'est exprimé par le biais d'une lettre et fait référence à des thèmes qui ont également été discutés lors de la visite ad limina apostolorum en novembre 2022. En effet, à cette occasion également, Bätzing a tenté de convaincre le dicastère de la nécessité de faire administrer les sacrements par des laïcs en raison du manque de prêtres.

    Avec cette lettre, c'est un non sec qui vient de Rome aux errements auxquels ces prélats se livrent depuis des années, et à la Secrétairerie d'Etat, certains ont commencé à perdre patience. "On réfléchit à une sorte de commissariat, dont les modalités et les personnes ne sont pas encore définies. Une commission qui serait dirigée par un ecclésiastique et qui s'occuperait de cette question. Il est clair qu'un instrument comme le synode est instrumentalisé pour faire avancer d'autres intérêts qui sapent l'unité avec le Siège de Pierre", rapporte un prélat.

    Dans la lettre, le cardinal préfet rappelle à l'évêque Bätzing les règles en vigueur et indique que la prédication des laïcs ne peut pas devenir une pratique.

    Le canon 764 du Code de droit canonique stipule en effet que "les prêtres et les diacres ont le pouvoir de prêcher en tout lieu, avec le consentement au moins présumé du recteur de l'église, à moins que ce pouvoir n'ait été limité ou entièrement supprimé par l'ordinaire compétent ou qu'une autorisation expresse ne soit requise par une loi spéciale", et le canon 766 prévoit une exception : "Des laïcs peuvent être autorisés à prêcher dans une église ou un oratoire si, dans certaines circonstances, la nécessité l'exige ou si, dans des cas particuliers, l'utilité le conseille, selon les dispositions de la Conférence épiscopale et sous réserve du can. 767, §1".

    Mgr Roche précise : "Il ne s'agit pas d'une exclusion des laïcs, ni bien sûr d'une négation du droit et du devoir de tout baptisé, homme ou femme, d'annoncer l'Évangile, mais plutôt d'une confirmation de la spécificité de cette forme de prédication qu'est l'homélie".

    La prédication des laïcs pourrait "susciter des malentendus dans la conscience de la communauté chrétienne sur la forme et l'identité du prêtre".

    Il est nécessaire, écrit Roche, d'expliquer "qu'il y a des distinctions faites par l'Esprit qui produit des charismes différents qui se distinguent et se complètent", et d'ajouter : "Parole et sacrement sont des réalités inséparables et, dans la mesure où ils ne sont pas seulement des expressions formelles de l'exercice de la 'sacra potestas', ils ne sont ni séparables ni délégables".

    De même, en ce qui concerne la volonté d'obtenir un rite pour l'administration du saint baptême par des laïcs, le cardinal Roche souligne que ce sacrement ne peut être administré par des laïcs qu'en l'absence ou en cas d'empêchement d'un clerc. Cette condition est considérée comme remplie lorsqu'un ministre ordinaire du baptême ne peut être joint dans un délai d'un mois. Or, de telles circonstances ne semblent exister "dans aucun diocèse du ressort de la Conférence épiscopale allemande, si l'on se base sur les données de l'Annuaire pontifical sur le clergé disponible", explique le préfet.

    Le cardinal explique que dans l'édition allemande de la liturgie baptismale adoptée en 2006, le paragraphe sur le baptême des enfants en l'absence d'un prêtre ou d'un diacre, présent dans l'original latin, n'a pas été inclus "parce que la Conférence épiscopale allemande n'a pas tenu compte des situations de détresse les plus fréquentes dans les pays de mission ou de nouvelle évangélisation". Pour cette raison, il n'existe en effet aucun rite reconnu en langue allemande pour la célébration du baptême par un ministre extraordinaire. De même, le rite œcuménique de baptême publié en 2021 par certains diocèses allemands et certaines églises protestantes régionales pour les enfants de familles liées par des liens confessionnels n'a pas reçu d'approbation et ne devrait donc pas être utilisé.

    Mgr Roche a également abordé un autre sujet : la traduction des textes liturgiques en allemand. Les traductions doivent être "fidèles et appropriées", a expliqué le préfet. "Il ne s'agit pas de créer des rites nouveaux et différents pour des nations particulières, mais d'offrir la possibilité de vivre l'unique rite romain dans la spécificité de chaque Eglise".

    Toutes les demandes d'"adaptation" de textes liturgiques doivent être envoyées au dicastère avec une demande de reconnaissance par les évêques. Dans le cas contraire, il y aura des abus.

    La lettre par laquelle le pape François s'est adressé à ces évêques, prêtres, hommes et femmes qui constituent le peuple de Dieu en Allemagne n'a donc eu aucun effet. Le pape avait écrit en 2019 : "A la racine de cette tentation, il y a l'idée que, face à tant de problèmes et d'insuffisances, la meilleure réponse serait de réorganiser les choses, d'apporter des changements et surtout des "retouches" qui mettent de l'ordre et de l'harmonie dans la vie de l'Eglise et l'adaptent à la logique actuelle ou à celle d'un groupe particulier. Sur ce chemin, il pourrait sembler que tout soit résolu et que les choses soient remises en ordre si la vie ecclésiale entre dans un "certain" ordre nouveau et ancien qui met fin aux tensions inhérentes à notre humanité et que l'Évangile veut susciter.

    Une fois de plus, la voie synodale allemande prouve qu'elle ne veut pas rester liée à Pierre, et certains évêques allemands instrumentalisent les laïcs eux-mêmes pour réaliser un projet idéologique personnel. Le risque est très grand, d'autant plus que, peut-être quelqu'un l'a-t-il oublié, les pasteurs sont responsables des âmes de leurs fidèles et "extra Ecclesiam nulla salus".