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Société - Page 11

  • Retour sur la victoire du catholique pro-vie Karol Nawrocki dans un thriller électoral polonais

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    De kath.net/news :

    Victoire du catholique pro-vie Karol Nawrocki dans un thriller électoral polonais

    2 juin 2025

    « C'est une excellente nouvelle pour l'ensemble du mouvement pro-vie, car Nawrocki s'est exprimée à plusieurs reprises en faveur de la vie, de sa naissance à sa mort naturelle. »

    Varsovie (kath.net/Blog Holizont/vs) C'était probablement le plus beau cadeau pour la Journée des enfants : en Pologne, l'opposant à l'avortement Karol Nawrocki a remporté dimanche une élection présidentielle extrêmement serrée. Le candidat libéral de la Coalition civique (KO), parti au pouvoir, qui avait annoncé la légalisation de l'avortement dans son discours suivant la publication des résultats du premier tour il y a deux semaines, a été battu : « Dès le lendemain de ma victoire, je me mettrai au travail et je vous garantis une loi qui abolira cette loi anti-avortement médiévale ! »

    Ce furent des minutes et des heures dramatiques pour les Polonais. Les premières projections après la fermeture des bureaux de vote à 21 heures donnaient un résultat de 50,7 % contre 49,3 % en faveur du candidat libéral à la présidence Trzsaskowski. Un résultat très serré avait déjà été prédit avant le scrutin. Au premier tour, Trzsaskowski a remporté 31,36 %, devançant de peu Karol Nawrocki (29,54 %). Aucun des 13 candidats n'ayant obtenu la majorité des voix au premier tour, un second tour était nécessaire dimanche pour départager les deux candidats arrivés en tête. L'euphorie initiale dans le camp gouvernemental s'est dissipée au bout d'environ deux heures, avec la publication des premiers résultats officiels, en faveur de Nawrocki. Le résultat final a finalement été annoncé lundi matin : le candidat conservateur de droite Karol Nawrocki, soutenu par le principal parti d'opposition, Droit et Justice (PiS), a obtenu de justesse la majorité des voix avec 50,89 % des voix contre 49,11 %, devenant ainsi le nouveau chef de l'État polonais. Le taux de participation de 71,63 % a établi un nouveau record pour une élection présidentielle. 

    Toute la campagne électorale a été marquée par la controverse. Tout d'abord, le principal parti d'opposition, le PiS, s'est vu refuser tout financement de campagne. Il a qualifié cette décision de honte et de tentative d'éliminer le parti d'opposition le plus puissant. La victoire du candidat, qui n'a bénéficié d'aucun financement public pour sa campagne et a dû compter uniquement sur des dons, est donc particulièrement sensationnelle et témoigne de l'immense mobilisation de l'électorat. De nouvelles informations sur le nouveau candidat à la présidence, jusqu'alors inconnu en politique, concernant son passé et ses liens présumés avec le monde des gangsters et des néonazis, ont été révélées sans cesse, mais elles ne reposaient que sur des accusations et aucune preuve. Le parti d'opposition, quant à lui, a accusé le parti au pouvoir d'avoir utilisé illégalement des fonds pendant la campagne électorale. Une campagne financée par des fonds publics, destinée uniquement et objectivement à promouvoir la participation aux élections, a diffusé des publicités ridiculisant les électeurs de droite. 

    Malgré toutes ces difficultés, Nawrocki a réussi à fédérer l'électorat de droite. C'est une excellente nouvelle pour l'ensemble du mouvement pro-vie, car Nawrocki a plaidé à plusieurs reprises pour la vie, de sa naissance à sa mort naturelle, tandis que son adversaire, durant la campagne électorale, a promis d'assouplir les lois sur l'avortement, fortement axées sur la sauvegarde de l'enfant. Par ailleurs, Nawrocki s'est également présenté comme un opposant à l'idéologie LGBT et a annoncé une politique axée sur la famille. Durant sa campagne, il a principalement parlé de politique de sécurité. Il a également signé une déclaration selon laquelle il agirait en accord avec les valeurs catholiques en tant que président. Nawrocki s'oppose au Pacte vert pour l'Europe, à l'introduction de l'euro et au Pacte migratoire.

    Karol Tadeusz Nawrocki a grandi dans une famille modeste d'un quartier de Gdańsk. Passionné d'histoire depuis toujours, il a suivi une formation de boxeur. Après une licence et un doctorat en histoire, il est passé du statut de simple fonctionnaire à celui de président de l'Institut de la Mémoire nationale. Marié et père de trois enfants, il a adopté son fils aîné, Daniel, que sa femme Marta a adopté. Catholique pratiquant, il devrait accéder à la présidence le 6 août prochain.

    Photo : Karol Nawrocki (2025) (c) Wikipédia/La Maison Blanche/domaine public

  • Provocation : quand l'affiche d'un colloque assimile l'Incarnation à une GPA

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    De Baudoin Moucadel sur le Journal du Dimanche :

    La GPA illustrée… par la Vierge Marie ? L’affiche polémique d’un événement organisé à l'université Paris-Panthéon-Assas

    Un tableau de Fra Angelico, représentant la Vierge Marie et l’ange Gabriel, a été utilisé pour illustrer l’affiche d’un colloque sur la GPA organisé au sein de l’université parisienne. Face à la polémique, la direction de la fac assure ne pas avoir été consultée.

    Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui | CNRS Sciences  humaines & sociales

    La Vierge Marie a eu recours à une gestation pour autrui (GPA). C’est en tout cas ce que suggère sans ambiguïté l’affiche du colloque « Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui ». Cet évènement, qui se tiendra au sein de l’université Paris-Panthéon-Assas mardi 10 juin prochain, est organisé entre autres par le CNRS. Afin de faire la promotion du colloque, un célèbre tableau de Fra Angelico a été choisi. Il représente la scène de l’Annonciation, où l’Ange Gabriel vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle attend un enfant : Jésus Christ.

    Sous-entendu explicite : Jésus est le fruit d’une GPA, Marie ayant porté un enfant sans qu’il n’y ait de fécondation naturelle. De quoi heurter de nombreuses personnes et susciter la polémique, aussi bien au sein qu’en dehors de l’université. « J’ai été blessé de voir être comparé l’annonciation à la GPA, qui est une pratique menant à la marchandisation du corps humain. Je l’ai vu comme une provocation lancée aux chrétiens », dénonce par exemple Louis, étudiant en licence de droit à Assas.

    Une affiche « provocatrice »

    Plusieurs personnalités ont également réagi sur les réseaux sociaux à ce détournement. « « C’est une provocation blessante et une erreur : Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA », cingle ainsi l’abbé Amar, auteur de nombreux livres sur la foi chrétienne, sur X.

    Cet évènement a pour objectif de réfléchir à la lutte contre la GPA, en France et dans le monde. Au programme de la journée : différentes prises de paroles, effectuées par des personnalités du milieu juridique. On retrouve ainsi parmi les intervenants Benjamin Moron-Puech, secrétaire général de l’association Alter Corpus, qui « promeut les droits des minorités corporelles ». Mais aussi l’avocate Caroline Mecary, candidate de la Nupes aux législatives en 2022.

    Réponse ferme de l’université

    Ce mercredi matin, le président de l’université Paris-Assas, Stéphane Braconnier, a annoncé sur LinkedIn avoir demandé la suppression de l’affiche polémique. « La manière dont a été faite, ces derniers jours, la promotion d’une rencontre universitaire consacrée à la GPA […] a pu légitimement heurter ou choquer, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université », affirme-t-il.

    « Un choix inutilement provocateur »

    Le président de l’université parisienne déplore le « choix inutilement provocateur du support de communication utilisé pour cette rencontre, conçu hors de l’université et qui n’a pas été soumis, en amont, à la direction de la communication, ni formellement autorisé en aval ». En conséquence, l’affiche a été supprimée des sites internets dépendants de la fac. Le président a également demandé que le logo et « toute mention de l’établissement » soient retirés du visuel.

    Une décision qui satisfait certains élèves de l’université. « La réponse du président est à la hauteur selon moi. La conférence en elle-même ne me pose pas de problème, il faut bien que tous puissent s’exprimer sur des sujets », se réjouit Victor, étudiant en deuxième année de sciences politiques.

     

    Belgicatho relaie cette proposition de protestation :

    OBJET : Un blasphème public contre la Vierge Marie. Ne restons pas silencieux.

    Le 10 juin, un colloque sur la GPA se tiendra à l’université Paris-Panthéon-Assas. Le scandale vient surtout de l’affiche choisie pour l’annoncer : une reproduction du tableau de l’Annonciation de Fra Angelico, comme si Marie était une mère porteuse.

    Marie s’est consacrée à Dieu, non à un dessein humain. Assimiler sa maternité à une GPA est un détournement sacrilège de l’un des plus grands mystères catholiques : l’Incarnation du Fils de Dieu.

    Signez ici pour protester : https://action.st-padre-pio.fr/je-ne-tolere-pas-linjure-faite-a-la-sainte-vierge

    Merci de transférer ce message à vos proches pour que la voix des chrétiens se fasse entendre.

  • GPA : qu’en est-il des enfants nés grâce à cette technique ? Quelles traces en gardent-ils ? Et les femmes enceintes ?

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    De

    Où es-tu, Maman?

    2 juin 2025

    Dans les nouvelles sur les naissances par GPA (Gestation Pour Autrui), le discours se centre souvent sur le désir d’enfant, surtout s’il s’agit de célébrités (…). Mais qu’en est-il des enfants nés grâce à cette technique ? Quelles traces en gardent-ils ? Et les femmes enceintes ?

    La militante et avocate française Olivia Maurel vient de publier « Où es-tu, Maman ? » (Editions du Rocher), un livre dans lequel elle raconte son histoire à la première personne (…). Il y a trois ans, grâce à un test génétique, Olivia a découvert ce qu’elle soupçonnait depuis longtemps : sa mère n’était pas sa mère biologique, car elle était née par GPA traditionnelle. Cette révélation lui a permis de connaître son identité et de se réconcilier avec son passé. Aujourd’hui, elle n’hésite pas à parler du syndrome d’abandon et d’autres troubles qui l’ont toujours accompagnée.

    Olivia est désormais porte-parole de la Déclaration de Casablanca, une initiative internationale qui rassemble un groupe d’experts plaidant pour l’abolition universelle de la GPA. Le 8 avril, elle a rencontré le Bureau permanent de la Conférence de La Haye. Son message est clair : tant que la GPA existera, des milliers d’enfants se retrouveront dans une situation de vulnérabilité.

    – La publication de votre livre a fait la une en France. Qu’est-ce que l’écriture de ce livre a représenté pour vous : rouvrir des blessures ou les guérir ?

    Écrire ce livre a été un processus intense, mélange de catharsis et de confrontation. D’une part, cela a signifié rouvrir certaines blessures, revisiter des souvenirs parfois douloureux. Mais en même temps, mettre des mots sur ces expériences m’a permis de leur donner un sens, de les apprivoiser et, d’une certaine manière, de les surmonter. Ce fut à la fois un acte de vulnérabilité et de résilience.

    – Je ne sais pas si vous vous doutiez que votre histoire personnelle allait devenir une cause mondiale : pourquoi avoir décidé de la rendre publique ?

    Honnêtement, je ne pensais pas que mon histoire prendrait une telle ampleur. Au départ, mon approche était avant tout personnelle : j’avais besoin de mettre des mots sur ce que j’avais vécu, de donner un sens à mon parcours. Mais très vite, j’ai réalisé que mon histoire trouvait un écho bien au-delà de ma propre expérience. J’ai reçu des témoignages de personnes qui se reconnaissaient en moi, qui trouvaient du courage dans mon histoire. Cela m’a convaincue que la rendre publique n’était pas seulement un acte personnel, mais aussi un moyen de changer les mentalités et d’ouvrir un dialogue nécessaire.

    – Depuis lors, vous êtes devenue la porte-parole de la Déclaration de Casablanca, vous avez écrit un livre, vous avez rencontré une partie de votre famille biologique, vous avez voyagé dans de nombreux pays ; mais vous avez également rompu toute relation avec vos parents et vous avez été critiquée pour vos déclarations contre ce marché qui brasse des milliards chaque année. Cela valait-il la peine de vous engager dans la voie du militantisme ?

    C’est une question que je me suis souvent posée. Le militantisme est un chemin exigeant et souvent douloureux, et les conséquences personnelles ne sont pas négligeables. Perdre ses liens familiaux et s’exposer aux critiques et aux attaques est un prix très élevé à payer. Mais quand je vois l’impact de mon engagement, les débats qu’il a suscités, les personnes qui se sentent enfin écoutées et soutenues, je sais que cela en vaut la peine. Si je devais recommencer, oui, je prendrais la même décision. Car le silence ne protège personne, et dénoncer une injustice, aussi puissante soit-elle, est une nécessité. Ce combat va au-delà de ma propre histoire. Il s’agit de donner la parole à ceux qui n’en ont pas.

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  • Le pape Léon XIV a interpellé la France sur sa récente adoption du projet de loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale

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    D'I.Media via aleteia.org :

    Aide à mourir : Léon XIV interpelle la France

    04/06/25

    Lors de son audience générale ce mercredi 4 juin place Saint-Pierre, le pape Léon XIV a interpellé la France sur sa récente adoption du projet de loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale, et appelle à respecter "la dignité intrinsèque de chaque personne humaine".

    "Notre monde peine à trouver une valeur à la vie humaine, même en sa dernière heure". Depuis la place Saint-Pierre, Léon XIV a réagi au débat politique français en cours autour de la loi sur la fin de vie, lors de l'audience générale de ce 4 juin 2025. Le chef de l'Église catholique a appelé à défendre "la dignité intrinsèque de toute personne humaine", en s'adressant aux francophones, lors des salutations après la catéchèse.

    Des paroles qui font d'autant plus écho suite à la récente adoption en première lecture de la loi en première lecture à l'Assemblée nationale le 27 mai dernier. Léon XIV a souhaité "que l’Esprit du Seigneur éclaire nos intelligences, pour que nous sachions défendre la dignité intrinsèque de toute personne humaine".

    Un peu plus tôt dans sa catéchèse, le pontife avait assuré que "même lorsqu'il nous semble de ne pouvoir faire que peu de choses dans la vie, cela en vaut toujours la peine". "Il y a toujours la possibilité de trouver un sens, parce que Dieu aime notre vie", a-t-il martelé.

  • 10 leviers utilisés par les médias pour fabriquer l'opinion

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    De Martin Dousse sur La Sélection du Jour :

    Les 10 leviers utilisés par les médias pour fabriquer l'opinion

    Synthèse n°2491, publiée le 31/05/2025

    Inspiré par les écrits de l'intellectuel américain Noam Chomsky, spécialiste de la manipulation des masses, l'écrivain français Sylvain Timsit a dressé une liste de 10 ressorts sur lesquels s'exerce le pouvoir médiatique afin d'influencer l'opinion (consulter notre sélection en bas de page). En voilà une version inspirée de l'actualité récente.

    Il vous est peut-être à vous aussi arrivé d'entendre au journal de 20h un micro-trottoir qui trouve formidable la grève de la SNCF qui vous a fait perdre des heures, alors que toutes les personnes que vous avez croisées ce jour-là étaient aussi furieuses que vous. Rassurez-vous, ce n'est qu'un des nombreux leviers qui sont utilisés par certains journalistes pour biaiser l'information dans le sens de leur vision du monde. Sylvain Timsit, ulcéré par ces pratiques, a mis le doigt sur 10 techniques qu'il décortique :

    1. Le mensonge. C'est la technique de manipulation la plus simple, mais elle est toujours d'actualité. En témoigne, par exemple, le laborieux désamorçage de l'exécutif à propos de l'embarassante « chamaillerie » entre Brigitte et Emmanuel Macron lors d'une visite diplomatique au Vietnam. Des agences de presse internationales diffuse l'image de la Première dame repoussant de façon brusque le visage de son époux. L'Élysée dénonce d'abord un montage fallacieux, puisque la vidéo avait été relayée par Russia Today, avant de faire marche arrière quand elle est publiée par Associated Press, une agence américaine. L'entourage du président évoque alors un « moment de détente et de complicité ». Lui-même se justifie : il s'est « chamaillé » ou a plutôt « plaisanté » avec sa femme. En admettant que cette dernière version soit exacte, il reste que la première réaction de l'Élysée fut de nier ce qui était vrai.

    2. Les demi-vérités. Elles sont en général habilement utilisées pour orienter l'information vers l'idéologie. Une certaine presse tend ainsi à présenter la France comme un « vieux pays d'immigration » et donc défendre une ouverture insouçiante des frontières. Pourtant, si des mouvements migratoires conséquents ont en effet eu lieu jusqu'aux invasions vikings, il reste qu'entre cette période et le XVIIIe siècle, la population de la France est restée plutôt homogène. Même l'immigration (majoritairement européenne) du XIXe et du début du XXe n'a que peu à voir avec celle que l'Hexagone connaît aujourd'hui.

    3. L'angle biaisé. Ce modus operandi est fréquent en ce qui concerne ces fameux micro-trottoirs, déjà évoqués, où l'on sélectionne les gens en fonction de leur profil ou de ce qu'on sait qu'elles vont dire. Quand on souhaite décrédibiliser une manifestation, on interroge les personnes les plus caricaturales. Pour tourner un discours en ridicule, on en accumule des extraits sortis de leur contexte (les méthodes des journalistes de Quotidien sont un modèle en la matière). Cette tactique s'applique aussi aux images, où l'angle de vue peut complètement changer ce qu'on en perçoit...

    4. L'émotion. Comment ne pas penser à la photo du petit Aylan, l'enfant syrien gisant au bord de la Méditerranée, dont la mort tragique a été utilisée pour justifier l'immigration de masse en 2015. Tout comme l'est aujourd'hui le cas de Charles Biétry, le journaliste victime de la maladie de Charcot qui milite pour justifier l'euthanasie. Les défenseurs de ces causes insistent sur la puissance de leur charge émotionnelle en faisant fi d'une réflexion froide. Certes, ces drames humains doivent être pris en compte. Mais des cas particuliers justifient-ils d'adopter sans vrai discernement des mesures qui concerneront toute la société ?

    5. La stratégie de la gradualité. On peut la comparer au pied placé dans la porte entrouverte, comme dans ce discours du Dr. Jean Louis Touraine en faveur de la légalisation de l'euthanasie. Il le dit lui-même : le plus important est de faire accepter la mesure, même si elle est restreinte, dans un premier temps, à des cas très particuliers. À ce moment là, la partie est déjà gagnée, car tout le monde trouvera ensuite une bonne raison d'en réclamer le droit et l'extension de l'euthanasie se fera donc de façon progressive et naturelle.

    6. Renforcer un problème pour y apporter sa solution. La crise du Covid a montré qu'un discours alarmiste sur un problème grave permet d'imposer sans discussion les solutions les plus radicales. Quand le chef de l'État français déclare dans une allocution télévisée qu'on est « en guerre » contre le virus, il peut ensuite décréter le confinement dans la foulée sans réactions. Même si des études prouveront peu après l'inefficacité de l'assignation à domicile (voir LSDJ n° 2420).

    7. La distraction. À l'aube des élections 2022, la France sort de plusieurs crises. Il y a eu les gilets jaunes, la gestion mitigée du Covid, l'explosion de la dette, sans compter la réforme des retraites qui divise le pays. Mais l'invasion de l'Ukraine, devient d jour au lendemain le sujet médiatique numéro 1. La politique internationale détourne l'attention des problèmes intérieurs. On parle de menace existentielle, venant de la Russie. Cela stimule un effet drapeau autour du président Macron, qui n'a pas vraiment besoin de faire campagne pour être réélu. Une autre variante de cette stratégie est de multiplier les contenus audiovisuels abêtissants, qui divertissent le public sans l'informer.

    8. La stratégie du différé. On vante à court terme des mesures tel le « quoi qu'il en coûte », sans cacher que les effets futurs seront problématiques (la dette). Les contraintes à venir sont moins tangibles et donc plus faciles à faire accepter. L'inverse fonctionne également. De nombreux militants écologistes cherchent ainsi à imposer les énergies renouvelables au détriment de l'énergie nucléaire, justifiant qu'elles représentent la solution d'avenir alors qu'elles sont intermittentes et plus coûteuses.

    9. Imposer son vocabulaire. « Faites leur manger le mot, ils avaleront la chose », disait Lénine, imité par la France Insoumise qui travaille à faire adopter son lexique militant dans la sphère publique. Celui-ci est ensuite repris par les médias qui emploient l'expression « violences policières », distillant l'idée que les forces de l'ordre sont arbitrairement violentes, ou qui parlent de « quartiers populaires », sans en décrire l'islamisation croissante. Ils mentionneront aussi des « jeunes », délinquants ou criminels, ou des « émeutiers », en évitant plus de précisions.

    10. Traiter les thèses dissidentes de théories du complot. Il est utile de dénoncer les théories délirantes qui de nos jours circulent sur la toile. Mais on constate que les médias ont tendance à taxer de complotiste toute idée qui s'écartera du consensus dominant à un instant. Un moyen efficace de la discréditer. Il fut complotiste de dire que le virus du Covid s'est échappé d'un laboratoire, étant pourtant la théorie la plus probable aujourd'huiComplotiste de parler de grand remplacement, quand les chiffres montrent bien une transformation radicale de la population française. Complotiste de douter du fait que Joe Biden soit entièrement maître de ses moyens au moment de son élection en 2020, avant que la vérité sur ses problèmes cognitifs n'éclate au grand jour (voir LSDJ n° 2486).

    Voilà, Sylvain Timsit pense nous avoir prévenu ... et sans doute pourrons-nous être dorénavant un peu moins vulnérables ou moins naïfs, puisqu'un homme averti en vaut deux..

    La sélection
    Mediapart
  • Le "secret" longtemps caché de l'Église catholique

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    D'Emmanuel Tourpe en contribution externe sur le site de La Libre :

    On a découvert le "secret" longtemps caché de l'Église catholique !

    Face à l'idolâtrie dont bénéficie le nouveau Pape, il est temps de laisser apparaître la vérité de l'Église : ce qu'elle accomplit dans la discrétion absolue.

    31 mai 2025

    Mon beau-père, avant sa conversion in articulo mortis, me faisait souvent sourire en chantant, en bon belge, des chants contre les "calotins". Il se serait sans doute déchaîné devant le débordement d'émotions qui a suivi l'élection de Léon XIV. Celui-ci n'a encore rien dit, ni rien fait, on l'adore déjà. Un média catholique loue son sens de l'humour, un autre se demande s'il va abandonner la papamobile blanche, un troisième fait la une de sa rencontre avec un joueur de tennis, ou s'ébaubit qu'il fasse du footing. On pousse des petits cris admiratifs devant sa montre à bas prix. On le trouve si beau, si intelligent. On lui invente des décisions qu'il n'a pas prises. L'élection d'un Pape, dans notre société de l'émotion reine et des ressentis souverains, est devenue la somme parfois risible de toutes les idéalisations et projections. Les progressistes le trouvent très à leur goût, les traditionalistes ont décidé qu'il était des leurs : chacun fantasme en l'adulant d'autant plus qu'il a moins parlé.

    J'ai autrefois traduit La mort du pape d'Antonio Mastino, et je dois bien dire qu'à la longue vue de l'histoire, les papes médiocres ont été plus nombreux que les saints. J'aurais même tendance à penser qu'il y aurait plus de foi à recevoir un successeur de Pierre pétri de défauts évidents, plus d'espérance à en attendre la réalisation de Dieu, que dans cette affectivité débordante qui va surtout dans le sens d'un culte de la personnalité tout à fait contraire au souhait de Léon XIV lui-même.

    Cette manière de se surconcentrer sur des personnes types est un problème chez les catholiques – mais aussi chez ceux qui ne le sont pas. À force de jouer à ce petit jeu de la personnalisation ou de la symbolisation à outrance, on en arrive à oblitérer, par quelques arbres majestueux, ou pourris, la vaste végétation de ceux qui sont l'Église au quotidien.

    Ainsi donc, l'œuvre incontestable de charité prodiguée par l'Église dans toute l'histoire et dans le monde entier serait à occulter à cause de figures sombres (l'abbé Pierre, le Père Maciel, Jean Vanier…) ou d'institutions perverses (Betharam, Magdalene Sisters) ? Ainsi donc le christianisme ce seraient ces mauvaises herbes au milieu des blés, et non la moisson elle-même ?

    Le risque papôlatre a effectivement son exact pendant dans la suspicion ordinaire, qui focalise systématiquement sur les failles de certaines figures minoritaires, et n'est plus capable de voir l'ensemble du catholicum.

    L'ensemble, c'est ce prêtre rencontré à Papeete, qui rassemble autour de la cathédrale une cour des miracles hallucinante : nue ou en haillons, transgenres et obèses, qu'il nourrit du matin au soir. L'ensemble, ce sont les milliers de sœurs de la Charité de toutes nations qui soignent, lavent, consolent, guérissent partout dans le monde. L'ensemble ce sont les jeunes chrétiens qui se battent contre la pauvreté dans les bidonvilles. C'est la communauté Sant'Egidio, les cafés Dorothy, la fondation Lazare. C'est Agnès, qui va humblement chaque jour fleurir l'autel et Gérard qui passe ses soirées à faire les comptes de la Fabrique. C'est Pierre qui est au service de sa communauté depuis dix ans et mange seul sa boîte de sardine le soir avant d'aller donner la communion aux malades.

    Ne pas oublier les magnifiques

    Tous ces gens admirables se taisent, n'osent pas clamer ce qu'ils font ; l'on finit alors par se focaliser sur quelques scandaleux et par oublier les magnifiques. Un secret toujours plus lourd voile l'intensité du bien qui est à l'œuvre partout, et devient imperceptible.

    Le voilà ce fameux "secret" de l'Église, tant recherché par des ésotéristes de tout poil. Il est bien dans l'action mutique et souterraine des baptisés innombrables qui, partout, se donnent sans réserve. C'est le service taiseux et obscur des pauvres, trésor des chrétiens. C'est l'amour discret, jour après jour, opérant dans l'ombre et ne cherchant pas la gloire. Cela suffit de ne voir dans l'Église que les pervers qui ont sali son image, ou d'assimiler les prêtres à des pédophiles en puissance. Cela suffit de personnaliser – que ce soit en adulant le Pape, ou en oubliant, volontairement sans doute, l'immense nappe de charité chrétienne dont on ne parle jamais.

    C'est l'heure de lever ce secret. À l'égout, les scandales ! Il est temps de faire voir le fleuve d'eau claire, immensément beau, de ce que l'Église accomplit dans la discrétion absolue.

    Toute personnalisation affective écartée – qu'elle vienne des catholiques ou des médias –, il est temps de laisser apparaître la vérité de cette Église. Et cette fois, en s'appuyant, sans tentation idéalisatrice, sur les mots forts du nouveau Pape, prononcés le 18 mai. Bien peu les ont reçus de plein fouet. Il en appelle "à une Église unie, signe d'unité et de communion, qui devienne ferment pour un monde réconcilié. Nous voulons être un petit levain d'unité, de communion, de fraternité". Un "petit levain" : voilà le secret de l'Église – caché derrière les frasques et les perversions qui ne sont pas sa réalité profonde.

  • Cardinal Eijk : « Voici les trois vérités sur l'homme qui permettent de vaincre la culture de la mort ».

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    D'Andrea Gagliarducci sur ACIStampa :

    Cardinal Eijk : « Voici les trois vérités sur l'homme qui permettent de vaincre la culture de la mort ».

    L'archevêque d'Utrecht, médecin et expert en bioéthique, explique comment le catholicisme peut venir à bout de la culture de la mort.

    2 juin 2025

    Il existe trois lignes directrices pour que la métaphysique et la philosophie chrétiennes puissent vaincre la vision séculière du monde, en particulier en termes de bioéthique. La première est une forte opposition au scientisme actuel et établit que l'homme peut être capable de définir et de penser la métaphysique même si cela n'est pas empiriquement démontrable. C'est ce qu'a souligné le cardinal Wilhelm Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, dans un discours dense prononcé lors de la conférence « The Splendour of Truth in Science and Bioethics » organisée par la Fondation Jérôme Lejeune. Il s'agit de la troisième conférence internationale de bioéthique organisée par la Chaire Lejeune.

    Lejeune est le brillant scientifique français qui a isolé la trisomie 21, ami de Jean-Paul II, qui lui a d'ailleurs rendu visite le jour de la tentative d'assassinat de 1981, et dont la fondation poursuit la recherche sur la trisomie 21. Mais la conférence a aussi voulu rappeler, dès le titre, Veritatis Splendor, l'encyclique de 1993 voulue par Jean-Paul II et qui a aussi des conséquences dans le domaine de la bioéthique, même si l'on célèbre aussi le 30e anniversaire d'Evangelium Vitae, une autre encyclique de Jean-Paul II consacrée à la bioéthique.

    Pour comprendre l'importance de la conférence, il suffit de dire que le Pape Léon XIV a envoyé un message par l'intermédiaire de la Secrétairerie d'Etat du Vatican pour exprimer sa proximité avec les participants.

    Le cardinal Eijk a pointé du doigt la culture séculière actuelle qui a émergé dans le monde occidental depuis les années 1950. Celle-ci, a-t-il dit, « non seulement ne facilite pas le travail de la science et de la bioéthique au service de la vérité », mais elle progresse rapidement dans le monde entier, et pas seulement dans l'hémisphère occidental, notamment par le biais d'Internet et des médias sociaux.

    Trente ans après la publication d'Evangelium Vitae, déclare le cardinal Eijk, la description par Jean-Paul II de la culture d'aujourd'hui comme une culture de la mort « est encore poignante ».

    Ejik déplore que « les individus, ainsi que la société entière et le monde politique, soient impliqués dans cette conspiration contre la vie des êtres humains qui sont malades, handicapés ou incapables de se défendre. Il s'agit d'une culture de la mort, car la valeur intrinsèque de la vie humaine n'est pas reconnue et respectée ».

    Selon le cardinal, « trois facteurs » ont conduit à l'émergence de cette culture de la mort : « l'idée que la connaissance vraie, fiable et utile ne peut être obtenue que par des moyens empiriques et selon une mesure technico-scientifique » ; le fait que la culture actuelle est imprégnée de ce que l'on appelle « l'individualisme expressif » ; et « la vision dualiste de l'homme ».

    Ces trois facteurs sont « étroitement liés » et s'interpénètrent dans un monde où « la valeur de la vie humaine est comparée à d'autres valeurs et peut être plus lourde en fonction des circonstances ».

    En particulier, Eijk note que « l'individu qui se referme sur lui-même est moins susceptible de faire preuve de solidarité avec d'autres êtres humains qui sont faibles ou souffrent de handicaps et d'autres conditions. L'individu met l'accent sur son autonomie et considère non seulement comme un droit, mais aussi comme un devoir, de désigner sa propre religion et sa propre philosophie de vie et de choisir ses propres valeurs éthiques afin de se distinguer des autres et de s'exprimer - c'est pourquoi on parle d'individualisme expressif ».

    Ensuite, le cardinal Eijk note que l'homme, dans la culture actuelle, est perçu de manière dualiste, mais qu'il « ne reconnaît pas l'existence d'une âme immatérielle, mais identifie l'homme à son esprit, à sa conscience humaine, c'est-à-dire à la capacité de penser, de prendre des décisions autonomes et d'établir des relations sociales ».

    En ce sens, « le corps n'a qu'une valeur instrumentale et l'homme a largement le droit d'en disposer. Cela signifie qu'elle peut adapter son corps à ses goûts par la chirurgie esthétique ou par des traitements transgenres, et faire adapter son sexe biologique à l'identité génétique qu'elle a choisie ».

    Comment y remédier ? Le cardinal Eijk propose trois antidotes : considérer qu'il est essentiel de reconnaître que la raison humaine peut connaître des vérités métaphysiques ; que les êtres humains n'ont qu'une domination participative sur la vie ; que la vie humaine est une valeur intrinsèque.

    Le cardinal Eijk explique que « le corps est une fin en soi, et jamais un simple moyen, c'est-à-dire une valeur purement instrumentale. C'est pourquoi l'homme n'a qu'un droit très limité de disposer de son propre corps : il ne peut intervenir sur le corps que dans le but nécessaire de maintenir la vie de la personne dans son intégralité, conformément au principe thérapeutique, qui est le principe fondamental de l'éthique médicale ». Par conséquent, ajoute le cardinal, « l'homme n'a certainement pas le droit radical de disposer de sa vie et de sa mort, et encore moins de celles d'autres êtres humains ».

    En bref, ces trois prémisses sont les antidotes nécessaires. Mais ce sont des antidotes qui doivent à leur tour être nourris par la raison, en dépassant l'empirisme et en allant au-delà de la pensée scientifique actuelle.

    Par ailleurs, le cardinal Eijk, qui avait déjà demandé une encyclique sur le genre dans le passé, a souligné qu'il serait important que l'Académie pontificale pour la vie établisse aujourd'hui des études spécifiques précisément sur le thème du genre et du traitement des transsexuels, un sujet qui est devenu très populaire dans les médias.

  • Un nouvel observatoire ausculte l’évolution du catholicisme en France

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    De Tribune Chrétienne :

    Naissance d’un observatoire pour ausculter l’évolution du catholicisme en France

    Lancé le lundi 2 juin à Paris avec le soutien du Fonds du bien commun de Pierre-Édouard Stérin, le tout nouvel Observatoire français du catholicisme entend mesurer les évolutions spirituelles des Français. Son premier sondage révèle que 37 % se déclarent en « quête spirituelle »

    Dans une France de plus en plus sécularisée, une initiative originale voit le jour : un observatoire entièrement dédié au catholicisme. Le 2 juin, à Paris, a été officiellement lancé l’Observatoire français du catholicisme (OFC), fruit du travail de laïcs engagés, soutenus par des mécènes privés, notamment le Fonds du bien commun fondé par Pierre-Édouard Stérin. Ce projet répond à un besoin largement exprimé par les acteurs pastoraux : mieux connaître les évolutions des croyances et des pratiques religieuses pour y répondre avec justesse. Aurélie Pirillo, directrice de l’OFC, résume l’intention : il s’agit de produire des analyses régulières et accessibles sur la vie catholique dans notre pays.

    La Croix précise que 46 % des Français se déclarent encore catholiques, avec une forte disparité selon les âges. Et pourtant, les aspirations spirituelles persistent. D’après l’étude Ifop commandée pour ce lancement, 37 % des Français se disent en « quête spirituelle », et 52 % prient ou méditent au moins de temps en temps.

    Mais cette prière prend des formes variées. Les chiffres cités par le quotidien indiquent que 46 % s’adressent à Dieu, 19 % à la Vierge Marie, 18 % à Jésus-Christ, 5 % à des saints, et 8 % au cosmos. 18 % affirment ne prier « personne en particulier ». Parmi les attentes exprimées, le besoin de silence et de ressourcement est central. 64 % des Français – et jusqu’aux deux tiers des 18-24 ans – aspirent à plus de silence, de contemplation et de méditation. Un quart aimerait vivre une retraite en silence, un autre être accompagné dans un chemin spirituel, et un troisième avoir un accès facilité à des lieux de prière.

    Pour Arnaud Bouthéon, cofondateur de l’OFC et engagé de longue date dans l’évangélisation, ces données sont essentielles : « Qui savait, par exemple, que pendant la pandémie, 55 % des paniers repas distribués aux migrants provenaient des paroisses ? » L’observatoire veut aussi documenter cette présence chrétienne discrète mais active dans la société française.

    Autour de ce projet, plusieurs visages connus dans le paysage catholique : Samuel Pruvot (Famille Chrétienne), Élisabeth Geffroy (La Nef), Damien Thomas (Fonds du bien commun). L’OFC se veut indépendant, mais la Conférence des évêques de France y voit un outil précieux. Monseigneur Bruno Valentin, évêque de Carcassonne, déclare : « Ce projet nous intéresse pour comprendre comment la société évolue dans son rapport à la spiritualité et au catholicisme. »

    Notons que l’étude s’est également penchée sur les intentions de prière : 53 % des Français prient pour la santé d’un proche, 35 % pour leur propre santé, 26 % pour la paix intérieure, et 25 % pour la paix dans le monde. En revanche, seuls 8 % prient pour le salut éternel, et 16 % pour la réussite matérielle.

    Deux nouvelles études sont prévues avant la fin de l’année : l’une sur les parcours de conversion ou de retour à la foi, l’autre sur les dynamiques internes des communautés pratiquantes. L’objectif est de bâtir, au fil des années, un véritable socle de données pour nourrir la mission de l’Église. À travers ce nouvel observatoire, c’est un peu du cœur religieux de la France que l’on tente d’écouter à nouveau les battements.

    En relation : Ces lueurs d’espoir dans le tableau très sombre de l’état du catholicisme en France

  • La révolution sexuelle est minée par son propre triomphe

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    De sur le CWR :

    La révolution sexuelle est minée par son propre triomphe

    La « pente glissante », dit Nathanael Blake, auteur de Victimes de la Révolution , « s’est avérée plus prophétique que fallacieuse, et la chute ne sera pas arrêtée en cherchant un point d’appui solide à mi-chemin. »

    De nombreux ouvrages et essais ont examiné les multiples aspects culturels, sociaux et historiques de la Révolution sexuelle. Mais rares sont ceux qui se sont penchés sur les destructions et les souffrances causées par cette révolution et ont apporté une réponse chrétienne attentive, directe et bienveillante à la douleur et à la misère qui nous entourent aujourd'hui, des décennies plus tard. Le nouvel ouvrage de Nathanael Blake  , Victims of the Revolution: How Sexual Liberation Hurts Us All  (Ignatius Press, 2025), fait précisément cela, alliant érudition, sagesse et compassion authentique centrée sur le Christ.

    Blake est membre du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, D.C., et publie régulièrement des chroniques pour The Federalist ,  WORLD Opinions, Catholic World Report et d'autres publications. Il a obtenu son doctorat à l'Université catholique d'Amérique et réside en  Virginie avec sa femme et ses enfants.

    Il a récemment correspondu avec moi au sujet de son livre, dont il m'a parlé pour la première fois lorsqu'il m'a rendu visite chez moi dans l'Oregon en décembre 2022.

    Olson : De quoi parle votre livre et pourquoi l'avez-vous écrit ?

    Nathanael Blake :  La révolution sexuelle a trahi ses promesses, infligeant misère et souffrance au lieu du plaisir et de la liberté promis. Alors que ses effets néfastes deviennent de plus en plus indéniables, les chrétiens peuvent montrer à un monde en souffrance pourquoi notre compréhension de la personne humaine et de la sexualité est le fondement d'une meilleure façon de vivre.

    Olson : Vous écrivez dès le début que votre livre est une « critique sociale ancrée dans la tradition chrétienne du droit naturel ». Pouvez-vous développer cela un peu ? Et que diriez-vous aux lecteurs potentiels qui ne sont pas chrétiens ou qui rejettent le droit naturel ?

    Blake :  Le christianisme enseigne qu’il existe un ordre moral donné par Dieu dans notre nature, et que nous pouvons donc connaître et exprimer de nombreuses vérités morales malgré notre péché, même sans révélation divine. Ces vérités de la loi naturelle nous guident vers notre bien-être et notre épanouissement, tant individuellement que collectivement.

    La tradition chrétienne du droit naturel a été inaugurée par la lettre de l'apôtre Paul à l'Église de Rome, qui débutait par sa description de la déviance sexuelle comme une défiance à la loi naturelle inhérente à la création divine. Aujourd'hui, l'Église catholique est bien connue pour son affinité avec la théorie du droit naturel, et la théologie réformée a récemment connu un renouveau de cette pensée.

    Ainsi, la tradition chrétienne du droit naturel offre un moyen de diagnostiquer les dysfonctionnements de notre culture relationnelle et sexuelle, et de les expliquer même aux non-chrétiens. Ceux qui rejettent le christianisme sont ainsi confrontés au défi de fournir une explication plus convaincante de la nature humaine et de la vérité morale, une explication plus claire des dysfonctionnements de notre culture.

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  • Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour surmonter les forces qui désagrègent les relations et les sociétés (Léon XIV)

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    JUBILÉ DES FAMILLES, DES ENFANTS, DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    VIIe dimanche de Pâques - Dimanche 1er juin 2025

    L’Évangile qui vient d’être proclamé nous montre Jésus qui, lors de la dernière Cène, prie pour nous (cf. Jn 17, 20) : le Verbe de Dieu fait homme, désormais proche de la fin de sa vie terrestre, pense à nous, ses frères, se faisant bénédiction, supplication et louange au Père, avec la force de l’Esprit Saint. Et nous aussi, alors que nous entrons, remplis d’émerveillement et de confiance, dans la prière de Jésus, nous sommes impliqués par son amour dans un grand projet qui concerne toute l’humanité.

    Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage.

    Le Seigneur ne veut pas que nous nous unissions pour former une masse indistincte, comme un bloc anonyme, mais il souhaite que nous soyons un : « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi » (v. 21). L’unité pour laquelle Jésus prie est donc une communion fondée sur l’amour même dont Dieu aime, d’où viennent la vie et le salut. En tant que telle, elle est avant tout un don que Jésus vient apporter. C’est en effet, du fond de son cœur d’homme que le Fils de Dieu s’adresse au Père en disant : « moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23).

    Écoutons avec admiration ces paroles : Jésus nous révèle que Dieu nous aime comme Il s’aime Lui-même. Le Père ne nous aime pas moins qu’Il n’aime son Fils unique, c’est-à-dire infiniment. Dieu n’aime pas moins, parce qu’Il aime d’abord, Il aime le premier ! Le Christ Lui-même en témoigne lorsqu’Il dit au Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24). Et il en est ainsi : dans sa miséricorde, Dieu veut depuis toujours rassembler tous les hommes auprès de lui, et c’est sa vie, donnée pour nous dans le Christ, qui nous rend un, qui nous unit entre nous.

    Écouter aujourd’hui cet Évangile, pendant le Jubilé des familles et des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, nous comble de joie.

    Très chers amis, nous avons reçu la vie avant même de la vouloir. Comme l’enseignait le pape François, « tous les hommes sont des enfants, mais aucun de nous n’a choisi de naître » (Angelus, 1er janvier 2025). Mais ce n’est pas tout. Dès notre naissance, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas y arriver : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire à un lien libre et libérateur d’humanité et de soin mutuel.

    Il est vrai que parfois cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que l’on invoque la liberté non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Cependant, même face au mal qui s’oppose et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation. Cette prière du Seigneur donne pleinement un sens aux moments lumineux de notre amour les uns pour les autres, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux, mais un, toujours, en toutes circonstances et à tous les âges de la vie.

    Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples.

    Au cours des dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous remplit de joie et qui nous fait réfléchir : je veux parler du fait que des couples mariés ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; et j’aime rappeler les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre. Je disais que c’est un signe qui fait réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés.

    C’est pourquoi, le cœur plein de reconnaissance et d’espérance, je vous dis, à vous les époux : le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie.

    C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent.

    Dans la famille, la foi se transmet avec la vie, de génération en génération : elle est partagée comme la nourriture sur la table et les affections du cœur. Cela en fait un lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours.

    Et j’aimerais ajouter une dernière chose. La prière du Fils de Dieu, qui nous donne l’espérance tout au long du chemin, nous rappelle aussi qu’un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. Non seulement nous, mais aussi nos pères et nos mères, nos grands-mères et nos grands-pères, nos frères, nos sœurs et nos enfants qui nous ont déjà précédés dans la lumière de sa Pâque éternelle, et que nous sentons présents ici, avec nous, en ce moment de fête.

  • Mois de juin, mois du Sacré-Coeur

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    Le Sacré-Coeur par Georges Rouault

    L'encyclopédie en ligne Wikipedia consacre une page détaillée au culte du Coeur sacré de Jésus que nous vous suggérons de consulter : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sacr%C3%A9-C%C5%93ur.

    "Le mois de juin lui est consacré, mois pendant lequel a lieu la Fête du Sacré-Cœur qui est célébrée dans toute l'Église catholique romaine depuis 1856. Cette solennité est célébrée 19 jours après le dimanche de Pentecôte, soit un vendredi."

    La Belgique fut consacrée au Sacré-Coeur en 1868.

    Léon XIII introduisit cet Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Coeur, qu'il était de coutume de réciter chaque premier vendredi du mois avant que le vent de l'aggiornamento post-conciliaire ne vienne balayer toutes ces dévotions "traditionnelles" :

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  • « Martyrs du nouveau millénaire » examine le sort des chrétiens persécutés

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    De Madalaine Elhabbal sur le CWR :

    « Martyrs du nouveau millénaire » examine le sort des chrétiens persécutés

    Robert Royal discute de son nouveau livre « Les Martyrs du Nouveau Millénaire » lors de l'édition du 29 mai 2025 de « Le Monde avec Raymond Arroyo ». / Crédit : « Le Monde avec Raymond Arroyo »/Capture d'écran

    30 mai 2025

    La nature même du martyre chrétien a changé au XXIe siècle, selon Robert Royal, auteur du nouveau livre « Les Martyrs du nouveau millénaire ».

    Interviewé dans l'émission « The World Over with Raymond Arroyo » jeudi, Royal a déclaré que depuis son dernier ouvrage sur le sujet, « Les martyrs catholiques du XXe siècle », il y a 25 ans, la plus grande menace pour les chrétiens dans le monde est passée du totalitarisme à « l'islam radical ».

    « Il s'agit d'un point de vue qui vise véritablement à créer un califat mondial. C'est le terme qu'ils emploient », a-t-il déclaré. « Ces figures de l'islam radical envisagent l'établissement d'un empire ottoman, non seulement limité à la Turquie et à quelques pays du Moyen-Orient, mais à un empire islamique global. »

    Il a poursuivi : « C'est un problème auquel l'Occident, en particulier, doit prendre conscience », a-t-il déclaré, car malgré la défaite de l'EI, « le phénomène n'a pas disparu. Il s'est propagé dans d'autres régions du monde et reviendra en force. »

    Afrique

    Royal a notamment pointé du doigt l’islamisme radical « dans toute l’Afrique centrale, dans toute l’Afrique subsaharienne ».

    En discutant du sort des chrétiens nigérians, il a noté que depuis qu'il a terminé l'écriture de son nouveau livre en novembre dernier, il estime que depuis lors, « quelque chose de l'ordre de 2 000 à 3 000 chrétiens ont probablement été tués par l'islam radical ».

    Le week-end dernier, une attaque menée par des bergers musulmans extrémistes au Nigeria a fait des dizaines de morts et entraîné l'enlèvement d'un prêtre catholique et de plusieurs religieuses. Des centaines d'éleveurs peuls djihadistes ont abattu près de 40 personnes, dont plus de la moitié étaient des chrétiens, dans plusieurs villages dimanche, selon un rapport de Truth Nigeria , une organisation humanitaire à but non lucratif qui s'efforce de documenter les luttes du Nigeria contre la corruption et la criminalité.

    l'Amérique latine

    « Étonnamment », a déclaré Royal, « les organisations qui suivent le martyre des prêtres en particulier affirment que le Mexique est aujourd'hui le pays le plus dangereux au monde pour un prêtre catholique. » Il a ajouté qu'aujourd'hui, la persécution des prêtres dans ce pays « est le résultat des cartels, des trafiquants d'êtres humains, des trafiquants de drogue, et quiconque s'oppose aux agissements de ces organisations criminelles se met en danger. »

    Au Nicaragua, a-t-il ajouté, la persécution systématique contre les chrétiens découle également de la corruption de ceux qui aspirent au pouvoir.

    « Il ne s'agit plus tant de marxisme que d'une famille qui veut contrôler un pays où l'Église est la seule opposition efficace à sa tyrannie », a observé Royal, faisant référence au gouvernement de Daniel Ortega et de son épouse, Rosario Murillo. « Ils ferment des chaînes de télévision et de radio, et ont expulsé des évêques et des prêtres. C'est une vieille stratégie, mais elle est désormais utilisée au profit d'une famille en particulier plutôt que d'une idéologie. »

    La dictature d’Ortega a kidnappé, emprisonné, assassiné et expulsé de force des évêques, des prêtres et des religieuses du pays, fermé des écoles et des organisations catholiques et restreint la pratique religieuse dans tout le pays.

    Chine

    « La situation en Chine est très décourageante, car notre propre Église a conclu un très mauvais marché avec un régime totalitaire », a-t-il déclaré, soulignant que si la persécution ouverte a diminué dans le pays, le Parti communiste chinois continue de restreindre l'Église. Dix évêques ont également été portés disparus, a-t-il ajouté.

    « Nous savons que des images du président Xi sont présentes dans les églises. On tente de réécrire des passages des Évangiles pour les orienter vers le Parti communiste. Ils sont plus prudents quant à la création de martyrs, car, bien sûr, cela exacerbe la tension internationale envers la Chine », a-t-il déclaré. « Mais ils le font. »

    « Nous avons maintenant un pape qui présidait le comité du Vatican chargé de nommer les évêques », a déclaré Royal, soulignant que le pape Léon XIV s'était lui-même rendu dans le pays. « Il sera très intéressant de voir s'il est capable de faire quelque chose. »

    Le Vatican a renouvelé son accord avec la Chine sur la nomination des évêques catholiques pour quatre années supplémentaires en octobre 2024. Signé à l'origine en septembre 2018, l'accord provisoire avait déjà été renouvelé pour une période de deux ans en 2020, puis à nouveau en octobre 2022.

    Les termes de l'accord n'ont pas été rendus publics, bien que le regretté pape François ait déclaré qu'il comprenait une commission conjointe entre le gouvernement chinois et le Vatican sur la nomination des évêques catholiques, supervisée par le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.

    L'Occident

    « Nous ne devrions pas nous considérer comme à l'abri des persécutions », a déclaré Royal à propos des chrétiens vivant dans les pays occidentaux. « Nous avons, bien sûr, des figures de l'islam radical en Europe, aux États-Unis, en Australie, dans tous les pays que nous considérons habituellement comme occidentaux. »

    Royal a cité les conclusions de l' Observatoire sur l'intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe , qui enregistre des centaines de crimes haineux antichrétiens par an.

    « La France à elle seule perd environ deux édifices religieux par mois », a-t-il déclaré. Il a également évoqué le cas de manifestants pro-vie emprisonnés au Royaume-Uni pour avoir prié devant des cliniques d'avortement.

    Royal a également appelé à la vigilance aux États-Unis, alors que certains secteurs de la société américaine cherchent également à étiqueter les croyances chrétiennes traditionnelles comme des « discours de haine ».