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Messe en latin, "vigueur" de l’islam… La surprenante conversion au sacré de Sonia Mabrouk
La journaliste star d’Europe 1 et CNews appelle à renouer avec le sacré. Une injonction inattendue, qui alimente son mystère.
14/05/2023
Qui est vraiment Sonia Mabrouk ? La "combattante de la liberté" vantée par Le Figaro Magazine, ou la "directrice de la réaction" et "égérie de la "droitosphère"" décriée par Libération ? Son dernier livre, Reconquérir le sacré (éditions de l’Observatoire), ne dissipera pas le mystère entourant la native de Tunis, petite-fille d’un ministre de Bourguiba, et dont l’ambition forcenée a présidé à l’ascension éclair dans les médias : débuts à Jeune Afrique en 2005, recrutement en 2008 à Public Sénat, où Jean-Pierre Elkabbach la prend sous son aile. Jusqu’à son entrée à Europe 1 en 2013, où elle s’impose jusqu’à décrocher l’entretien politique de la matinale, tout en rejoignant CNews en 2017.
On connaissait l’intervieweuse pugnace de 8 h 13, la lanceuse d’alerte contre les dangers de l’islamisme, dont a pu observer les ravages dans sa Tunisie natale. On l’imaginait moins se livrer à un éloge du "sacré", c’est-à-dire "tout ce qui ouvre à plus grand que soi". C’est pourtant à la reconquête de cette transcendance que la journaliste appelle dans Reconquérir le sacré. "Soyons de nouveau perméables à l’invisible, au mystère et au sublime", y enjoint-elle, sans craindre la grandiloquence. Un opuscule déroutant, entre réflexion anthropologique et injonction à la résilience, qui convoque aussi bien l’écrivain allemand Ernst Jünger que Frédéric Lenoir. Sonia Mabrouk, de confession musulmane, y plaide pour la messe en latin et de plain-chant, "expression d’un sacré formé de rituels et de pièces musicales multiséculaires", évoque son émerveillement face aux "voix d’or" des muezzins entendues à Tunis, à Istanbul ou au Caire. Dans un entretien au Figaro Live, on l’a même vue s’improviser théologienne en déplorant le "dévoiement de la proposition chrétienne", transformée, depuis le concile Vatican II, en "accueil de l’autre, du migrant, dans une humanité rassemblée"…
De quoi surprendre ceux qui voyaient d'abord en elle une combattante de la laïcité. Signe d’une évolution ou dissipation d’un malentendu ? "Peut-être que je me suis mal exprimée, répond l’intéressée dans son bureau d’Europe 1 encombré de livres. Pour moi, la laïcité n’a jamais consisté à rogner toute expression religieuse ou de sacré ; c’est d’abord l’expression chez soi, individuelle, pas une forme de prosélytisme. Et surtout, ce n’est pas le laïcisme. Par exemple, je n’ai jamais été contre le voile, mais contre la contrainte qu’on impose à certaines femmes." Un représentant de la gauche républicaine, qui l’a côtoyée sur les plateaux de télévision, s’interroge : "Je ne sais pas vraiment si elle était une combattante de la laïcité. Je la sens un peu plus réservée par rapport à ma sensibilité qu’envers des discours davantage identitaires. Ce sont de petites nuances, une insistance sur les aspects historiques et civilisationnels de l’identité française, plutôt que civiques et politiques." Le thème de la transcendance, elle l’avait déjà abordé par le passé, comme dans Insoumission française (2021), où elle appelait au rassemblement derrière le "sacré" national.
Au deuxième jour de son voyage apostolique en Hongrie, le 29 avril, le pape François a rencontré les jésuites du pays et a répondu à leurs questions (source) :
A la question : "Le concile Vatican II parle de la relation entre l'Église et le monde moderne. Comment réconcilier l'Église et la réalité qui est déjà au-delà de la modernité ? Comment trouver la voix de Dieu tout en aimant notre temps ?"
le pape a répondu :
"Je ne saurais y répondre théoriquement, mais je sais que le Concile est toujours en cours d'application. Il faut un siècle pour qu'un Concile soit assimilé, dit-on. Et je sais que la résistance à ses décrets est terrible. Il y a un incroyable restaurationnisme, que j'appelle "indietrismo" (rétrogradation), comme le dit la Lettre aux Hébreux (10, 39) : "Mais nous ne sommes pas de ceux qui reculent". Le flux de l'histoire et de la grâce va des racines vers le haut, comme la sève d'un arbre qui porte des fruits. Mais sans ce flux, on reste une momie. Le retour en arrière ne préserve pas la vie, jamais. Il faut changer, comme l'écrivait saint Vincent de Lérins dans son Commonitory en remarquant que même le dogme de la religion chrétienne progresse, se consolide au fil des années, se développe avec le temps, s'approfondit avec l'âge. Mais il s'agit d'un changement de bas en haut. Le danger aujourd'hui est l'indietrismo, la réaction contre la modernité. C'est une maladie nostalgique. C'est pourquoi j'ai décidé que l'autorisation de célébrer selon le Missel romain de 1962 est désormais obligatoire pour tous les prêtres nouvellement consacrés. Après toutes les consultations nécessaires, j'ai pris cette décision parce que j'ai constaté que les bonnes mesures pastorales mises en place par Jean-Paul II et Benoît XVI étaient utilisées de manière idéologique, pour revenir en arrière. Il fallait arrêter cet indietrismo, qui n'était pas dans la vision pastorale de mes prédécesseurs."
Le pape François s'en prend (à nouveau) aux tradis... et piétine les tombes de ses prédécesseurs.
Lors d'une rencontre avec des jésuites en Hongrie le 29 avril (dont le contenu a été publié le 9 mai), le pape François s'en est pris une fois de plus à ceux qu'il appelle les "restaurationnistes", ceux qui souffrent d'"indietrismo" (retard) - une "maladie nostalgique" - et qui résistent aux changements intervenus dans l'Église depuis Vatican II.
Peu importe ! Des bâtons et des pierres, n'est-ce pas ? Et cela fait des années que l'on entend la même chose. Mais voici la nouveauté : François a dévoilé son véritable programme derrière Traditionis Custodes :
"Le danger aujourd'hui est l'indietrismo, la réaction contre la modernité... C'est pourquoi j'ai décidé que l'autorisation de célébrer selon le Missel romain de 1962 est désormais obligatoire pour tous les prêtres nouvellement consacrés".
Parce que, dit François, "les bonnes mesures pastorales mises en place par Jean-Paul II et Benoît XVI étaient utilisées de manière idéologique, pour revenir en arrière."
Y a-t-il quelque chose de plus idéologique et, franchement, de plus rétrograde que l'actuel Synode sur la Synodalité ? Prenons 2000 ans d'apprentissage, de réflexion et de définition et jetons-les pour pouvoir tout recommencer, en commençant par les dessins de l'homme des cavernes et le vocabulaire primitif !
... Mais je m'écarte du sujet.
Le point décisif survient alors que François semble maintenant faire face à l'accusation selon laquelle son motu proprio contredit les actions de ses prédécesseurs immédiats. Le fait est que, selon François, les choses ne se sont pas passées comme ils l'avaient prévu :
"Il était nécessaire d'arrêter cet indietrismo, qui n'était pas dans la vision pastorale de mes prédécesseurs.
Heureusement que ses prédécesseurs ne sont pas là pour se défendre. Mais aux dernières nouvelles, Traditionis Custodes avait brisé le cœur du vieux pape Benoît...
Canon flamand : le mariage gay comme point de repère
12/05/2023
Le nouveau canon flamand ("60 événements, dates, personnes, traditions, livres, objets et œuvres d'art qui définissent la Flandre d'aujourd'hui") présente le mariage homosexuel comme une référence positive importante pour la Flandre : "En 2003, la Belgique était le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, où les personnes de même sexe pouvaient se marier. Pour le mouvement LGBT, il s'agissait d'une avancée importante. Il y a eu très peu d'opposition de la part des politiciens et de la presse".
Cependant, cette présentation des faits ne mentionne pas du tout l'éléphant connu dans la pièce. Et les faits sont qu'elle a totalement changé la substance de l'institution du mariage.
Le cardinal Francis George de Chicago l'a dit en 2013 : Une proposition visant à modifier la vérité concernant le mariage dans le droit civil est moins une menace pour la religion qu'un affront à la raison humaine et au bien commun d'une société. Cela signifie que nous devons tous faire semblant d'accepter quelque chose qui est physiquement impossible. Le législateur pourrait tout aussi bien abroger la loi de la gravité.
En 2016, le pape François a écrit sur la joie de l'amour Amoris Laetitia. Personne ne peut penser que l'affaiblissement de la famille, en tant que forme naturelle de vie commune fondée sur le mariage, profite à la société. C'est le contraire qui se produit : cela nuit au développement des enfants, à la culture des valeurs communes et au développement moral des villes et des villages. Il n'y a plus de conscience claire que seule l'union exclusive et indissoluble entre mari et femme remplit pleinement une fonction sociale, car c'est un engagement durable qui permet la fécondité".
Nous devons reconnaître la grande variété de situations familiales qui peuvent offrir une certaine protection, mais les unions de fait ou les partenariats entre personnes de même sexe, par exemple, ne peuvent simplement pas être comparés au mariage. Aucune union provisoire ou excluant la procréation ne peut assurer l'avenir de la société. Mais qui se préoccupe aujourd'hui de soutenir les familles, de les aider à surmonter les dangers qui les menacent, de les guider dans leur tâche éducative, de promouvoir la stabilité de l'union conjugale ?
Qui se préoccupe aujourd'hui de (...) promouvoir la stabilité de l'union conjugale, demande le pape. Dans le texte ci-dessus du nouveau canon, nous lisons la réponse : "Du côté de la politique et de la presse, il n'y avait plus guère d'opposition". L'institution du "mariage" était déjà en jeu en Flandre bien avant 2003. L'ouverture aux couples de même sexe n'est donc plus perçue depuis longtemps comme une abrogation de la loi de la gravité. L'amour est l'amour et le mariage pour tous.
Un canon flamand pourrait donc inclure le mariage homosexuel, mais pas nécessairement de la manière dont cela se fait aujourd'hui. Le professeur Herman De Dijn l'a également fait dans son livre Vloeibare waarden (valeurs fluides) : "À la fin de l'ère moderne, l'institution du mariage est également devenue fluide. Ce n'est plus un "sacrement" qui transforme notre être (en mari ou en femme) ; c'est devenu un instrument dans la construction du style de vie des individus".
Mais le fait que le canon flamand favorise la construction de la vie (ingénierie sociale) ressort clairement du reste du texte : "(...) La nouvelle législation pénalise la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle et, depuis 2013, également sur la base de l'identité de genre. Toutefois, malgré l'égalité juridique, les personnes LGBTQ+ continuent d'être confrontées à la discrimination et à l'homophobie". (Voir aussi le canon sur la pilule).
Le pape écrit également à ce sujet dans De la joie de l'amour : "Un autre défi émerge dans les diverses formes d'idéologie du genre qui nie la différence et la réciprocité naturelle de l'homme et de la femme. Elle envisage une société sans différence entre les sexes et érode la base anthropologique de la famille. (...) Comprendre la fragilité humaine ou la complexité de la vie est une chose, mais accepter des idéologies qui cherchent à séparer ces deux aspects inséparables de la réalité en est une autre".
Du canon flamand, je devrais donc conclure - sur ce point - que le Flamand a pleinement embrassé et accepté l'idée de l'ingénierie sociale de la vie et, ce faisant, s'est également détaché de l'Église catholique romaine et de toute idéologie conservatrice (que je retrouve aujourd'hui chez de grands défenseurs du mariage tels que le professeur Robert P. George, Ryan T. Anderson, Mary Eberstadt, Sherif Girgis, Patrick Lee, Elizabeth Anscombe, John Finnis, Melissa Moschella, Madeleine Kearns, Patrick J. Deneen, Ryszard Legutko). Il s'agirait en effet d'un fait qui, s'il existe, devrait être inclus dans un canon flamand, tout simplement. Mais est-ce le cas ?
Cela fait longtemps déjà qu'elle a pris du plomb dans l'aile, l'image toujours répandue du Moyen Age comme une longue nuit violente dominée par les hommes – rois, chevaliers, clercs. Régine Pernoud, dans La femme au temps des cathédrales (1980), voyait dans cette représentation une projection sur les siècles antérieurs de la condition féminine dégradée par le retour en force du droit romain aux temps modernes. A l'opposé cependant, Georges Duby défendit l'idée d'un Mâle Moyen Age (1988), avec pour principal argument que les sources ont presque toujours des hommes pour auteurs.
Le professeur au Collège de France n'en invitait pas moins à poursuivre le travail qui, dans son cas, se limitait au XIIe siècle. Car à mesure qu'on avance dans le temps s'accroît la masse des documents où s'exprime directement le sexe qu'on ne peut plus appeler faible. Le milieu citadin, en particulier, s'avère des plus riches à cet égard, les activités y impliquant le recours à l'écrit davantage qu'en milieu rural. C'est sur ce Moyen Age tardif – en gros, la période 1350-1550 –, et essentiellement dans le cadre du duché de Brabant ainsi que de la seigneurie enclavée de Malines, qu'a porté l'enquête dirigée par Jelle Haemers, Andrea Bardyn et Chanelle Delameillieure, tous trois liés à la Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven) [1]. Et leurs conclusions corroborent très largement la thèse de Régine Pernoud: les textes les ont mis en présence d'une société "modelée tout autant par les hommes que par les femmes" (p. 215).
Marguerite Stern : «Pourquoi les athlètes trans n'ont rien à faire dans les compétitions sportives des femmes»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Halba Diouf, athlète transgenre, a battu son record personnel sur 200 m ce 7 mai, lors d'une compétition départementale. Pour la militante féministe Marguerite Stern, la participation des athlètes trans aux compétitions féminines nuit grandement au sport féminin.
Marguerite Stern est une militante féministe à l'origine des collages contre les féminicides . Ancienne membre des Fémen, elle est, avec Dora Moutot, à l'origine du lancement de la plateforme «Femelliste». Ce manifeste en ligne entend«s'opposer aux législations qui effacent le sexe au profit de la notion d'identité de genre».
Régulièrement, la twittosphère française s'émeut de voir qu'à l'international, des hommes se déclarant «femmes trans», remportent des compétitions sportives féminines. Nous observons ce folklore de loin en pensant que cela n'arrivera jamais dans notre pays, que l'Amérique c'est l'Amérique. Et bien pour la première fois en France, c'est arrivé : un homme a remporté une compétition sportive féminine. Halba Diouf, qui selon France Culture cumule glorieusement les oppressions («femme trans, noire et musulmane»), a remporté une course départementale de 200 m féminin ce dimanche 7 main avec un temps de 22”67. Je précise que la Fédération française d'athlétisme (FFA), en dépit des règles émises par la Fédération internationale d'athlétisme, lui a interdit de participer aux compétitions nationales, mais l'a autorisé à concourir jusqu'au niveau départemental — mais ne prend heureusement pas en compte ses performances pour d'éventuels records. Il n'en demeure pas moins que cet homme a volé le podium de femmes ayant travaillé dur pour en arriver là. Analyse d'un scandale qui ne dit pas son nom.
Depuis trois ans, je m'oppose publiquement au transgenrisme que je définis comme une idéologie qui voudrait nous faire avaler que le sexe est un «construit social» — comme l'écrit le Planning familial dans son lexique trans — ; que changer de sexe est possible pour les mammifères que nous sommes ; que la dichotomie femelle / mâle est une invention de l'esprit ; en bref, que la sexuation est un mythe. «Et si les faits disent autre chose, les faits doivent être modifiés», disait Orwell dans 1984.
Je trouve cette idéologie fantasque ; et intellectuellement, elle me divertit. Mais le problème c'est que son effraction dans le réel cause beaucoup trop de dégâts pour la reléguer au statut de simple amusement. J'observe tous les jours sa progression en France — y compris dans les institutions étatiques (sphère législative, services publics, etc).
Aujourd'hui, il est question de sport, et plus précisément de l'incroyable performance d'Halba Diouf qui a réussi l'exploit de se hisser à la 58e place mondiale alors qu'il stagnait à la 980e place nationale. Parce que Monsieur s'administre des œstrogènes. Parce que Monsieur déclare être une femme. Parce que si Monsieur affirme être une femme, alors c'est qu'il est en une.
Il ne suffit pas de s'injecter des hormones contraires ; ni de subir une ablation des parties génitales avec reconstruction d'un simulacre du sexe contraire (ce que les transgenristes appellent « opération de réassignation sexuelle ») pour « changer de sexe ».
Marguerite Stern
Connaissez-vous la loi dite de Brandolini ? On peut la résumer comme le principe selon lequel la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des inepties est toujours supérieure à celle nécessaire pour les produire. C'est parti.
Jusqu'à présent, nous avons toujours nommé la femelle Homo Sapiens femme et le mâle Homo Sapiens homme ; de la même façon, nous nommons par exemple chattes les individus Felis catus femelles et chats les individus Felis catus mâles, etc. Il n'y a aucune raison pour que ça change. «Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde», disait Albert Camus.
La sexuation d'un être humain se manifeste dans toutes les cellules de son corps — à l'exception des cellules sanguines. Il ne suffit pas de s'injecter des hormones contraires ; ni de subir une ablation des parties génitales avec reconstruction d'un simulacre du sexe contraire (ce que les transgenristes appellent «opération de réassignation sexuelle») pour «changer de sexe». «Changer de sexe» est impossible ; cette expression est un abus de langage.
Une fois ces faits énoncés, nous pouvons en déduire que lorsqu'on naît homme, on demeure homme, et que lorsqu'on nait femme, on demeure femme. Jusqu'à preuve du contraire. Jusqu'à ce que la médecine soit en capacité de changer les informations chromosomiques de chacune de nos cellules, jusqu'à ce qu'une nouvelle technologie puisse modifier nos os, nos ligaments, notre taux d'hémoglobine, etc. ; notre sexuation demeure immuable et nous ne pouvons pas faire abstraction de notre innéité.
Chez l'être humain, le sexe est déterminé par la 23e paire de chromosomes : XX pour les femelles ; XY pour les mâles. Les chromosomes comportent des gènes qui déterminent nos caractéristiques physiques, physiologiques, ainsi que certaines caractéristiques mentales.
Les différences physiques entre les individus mâles et femelles sont nombreuses. Parmi celles qui ont un impact sur les performances sportives, on peut par exemple citer :
- la production d'hormones ;
- la fonction cardiaque — elle est généralement plus rapide chez les femmes qui atteignent plus rapidement leur pouls maximum lors d'un effort, certaines de leurs artères sont plus courtes, et leurs coeurs sont environ 30% plus petits ;
- la consommation d'oxygène — l'hémoglobine (qui sert à transporter l'oxygène) est en proportion plus élevée chez les hommes que chez les femmes ;
- la répartition des graisses ;
- la taille — les femmes sont en moyenne 10% plus petites que les hommes, tous groupes ethniques confondus ;
- l'ossature ;
- la masse musculaire — en moyenne 35% de la masse totale chez les hommes contre 28% chez les femmes ;
- la qualité des ligaments — ceux des femmes permettent plus de laxité ; ceux des hommes qui permettent plus d'explosivité.
De la même manière que toute société ne peut fonctionner sans lois, toute compétition sportive ne peut fonctionner sans règles ; il n'y a aucune raison logique pour léser l'intérêt des femmes au profit des intérêts de quelques hommes.
Marguerite Stern
Ces différences influent sur les capacités sportives. À titre d'exemple, le record du 100m féminin est de 10”49, et le masculin de 9”58. L'écart est de quasiment 1”, c’est-à-dire à peu près 10% du temps total de la course ; il reflète l'écart moyen entre les performances des femmes et des hommes à un niveau international. Serena Williams l'affirme elle-même : elle perdrait «6-0, 6-0 en cinq minutes face à Andy Murray».
Néanmoins, dans des disciplines comme la natation synchronisée, ou la gymnastique — qui sont moins valorisées—, les performances des femmes dépassent celles des hommes. On voit étonnamment moins de femmes trans voler les podiums des femmes dans ces sports-là.
Il est vrai qu'un homme sous œstrogène perd une partie de ses capacités musculaires, mais il garde globalement le reste de ses capacités inchangé.
De la même manière que toute société ne peut fonctionner sans lois, toute compétition sportive ne peut fonctionner sans règles ; il n'y a aucune raison logique pour léser l'intérêt des femmes au profit des intérêts de quelques hommes.
Les femmes ont dû batailler pour arracher la possibilité d'avoir accès à leurs propres compétitions sportives. Kathrine Switzer en est un exemple superbe. Cela est aujourd'hui remis en question. C'est un retour en arrière grave. Les hommes n'ont rien à faire dans les compétitions sportives des femmes.
La théorie du genre se répand en Europe et l'Église du pape François s'alarme : "C'est la biologie qui détermine le sexe, pas la culture"
L'idéologie du genre qui se répand rapidement et qui est véhiculée avec une certaine emphase depuis Bruxelles - comme l'a également dénoncé le pape François lors de son dernier voyage en Hongrie - est pour l'Église quelque chose d'alarmant, d'erroné et qui doit être corrigé. Le cardinal suédois Anders Arborelius a repris le fil de ce discours délicat, point de référence au niveau européen pour une Église déterminée à prendre position. Il y a peu, Mgr Arborelius a également promu un important document signé par les conférences épiscopales scandinaves. Le cardinal souligne à présent que c'est la nature, la biologie qui détermine le sexe des individus, et non pas tant la culture. Fondamentalement, l'être humain reste toujours un être humain, qu'il soit homme ou femme. C'est ainsi que Dieu nous a voulus", a-t-il déclaré dans une interview accordée à l'hebdomadaire catholique Die Tagespost. Même si l'homme et la femme choisissent un autre sexe, ils restent ce qu'ils sont", ajoutant qu'"il y a des idéologies avec lesquelles - pour l'Église - il est très difficile d'entrer en dialogue". (...)
Le cardinal d'Utrecht, Wilhelm Jacobus Eijk, est depuis quelque temps à l'avant-garde de cet engagement, insistant sur le fait que l'Église catholique doit être consciente que la théorie du genre est "non seulement un problème social, une subversion des rôles biologiques des hommes et des femmes", mais aussi une menace pour l'évangélisation, car elle remet en question les concepts mêmes de paternité et de procréation qui sont à la base de "l'annonce de Dieu en trois personnes, Dieu le Père, le Christ en tant que fils de Dieu le Père, fait homme, et Marie en tant qu'épouse de l'Esprit Saint".
Le cardinal Gerhard Müller, théologien et ancien préfet de la Congrégation de la foi, analyse également de manière négative la théorie du genre, selon laquelle le sexe n'est pas déterminé biologiquement, mais un fait culturel (au point d'imaginer l'administration de médicaments aux enfants pré-pubères pour ralentir leur croissance jusqu'à ce qu'ils aient décidé de leur sexe). "Cette idéologie est aussi dangereuse que le stalinisme et l'hitlérisme et va totalement à l'encontre de la nature humaine. "Toute l'humanité existe à partir de la relation entre un homme et une femme, dans la famille, dans le mariage, et il y a un grand potentiel dans la relation entre l'homme et la femme", a poursuivi le cardinal. En tant que chrétiens, nous sommes totalement convaincus que Dieu a créé l'homme et la femme, et c'est pourquoi nous devons inviter les jeunes à trouver chacun leur propre identité, un garçon doit devenir un homme adulte, une fille doit s'identifier à son propre genre, créé et voulu par Dieu, en tant que femme et en tant que mère possible".
La voie synodale : vers une nouvelle querelle des indulgences en Allemagne ? Lu sur le site du National Catholic Register :
« Un nombre croissant de catholiques allemands pratiquants ne veulent pas financer la trajectoire controversée de l'Église locale dans le sillage du Chemin synodal ; mais la seule façon de ne pas payer la « taxe d'église » est de se désaffilier officiellement de l'Église catholique en Allemagne – et de risquer de perdre l'accès aux sacrements.
David Rodriguez, un double citoyen germano-espagnol qui vit en Allemagne depuis 30 ans, aime sa foi catholique. Paroissien de St. Herz Jesu à Berlin, il dit au Registre que "les sacrements sont comme l'eau dont j'ai besoin pour la vie spirituelle". Mais alarmé par la voie synodale allemande officiellement soutenue – qui plus tôt cette année a accepté un éventail de résolutions qui s'écartent des enseignements établis de l'Église – et désespéré de cesser d'y contribuer financièrement, Rodriguez envisage une mesure qui, selon la pratique actuelle de l'Église en Allemagne, mettrait en péril son accès aux sacrements : se désaffilier légalement de l'Église catholique en Allemagne. C'est une étape dramatique, celle qui implique de renoncer publiquement à son appartenance à l'Église devant un fonctionnaire du gouvernement. Cette décision est largement considérée en Allemagne comme une "auto-excommunication" de facto, car ceux qui la subissent sont techniquement exclus de l'Eucharistie, de la pénitence, des autres sacrements et même d'un enterrement chrétien. La participation ecclésiale est également restreinte, car il est également interdit d'exercer une fonction ou un emploi dans l'Église, de participer à des conseils diocésains ou paroissiaux et même de servir de parrain.
Mais à part embrasser la pauvreté volontaire, la désaffiliation est actuellement le seul moyen possible pour un adulte officiellement enregistré comme catholique en Allemagne de cesser de payer le Kirchensteuer (taxe d'église) obligatoire, qui fournit la majorité du financement aux diocèses catholiques d'Allemagne et, à son tour, probablement le chemin synodal. Et avec le vote de la voie synodale pour mettre en œuvre une foule de résolutions hétérodoxes lors de son assemblée finale en mars dernier - y compris des bénédictions pour les relations homosexuelles, la pression pour la tentative d'ordination des femmes et la prise de mesures préparatoires pour établir un conseil synodal permanent qui a été interdit par le Vatican — continuer à contribuer viole la conscience de nombreux catholiques allemands qui désirent être fidèles à l'Église universelle.
Ainsi, alors que bon nombre des personnes parmi le nombre record de personnes se désaffiliant de l'Église catholique en Allemagne le font probablement par désir de ne plus financer une foi qu'elles ne croient plus ou ne pratiquent plus , les fidèles catholiques comme Rodriguez envisagent de plus en plus de renoncer à leur adhésion pour un raison différente - et posent la question, à la lumière de la trajectoire problématique continue du Chemin synodal en Allemagne, s'ils doivent "quitter l'Église pour rester catholiques" - ou du moins ne pas continuer à violer leur conscience.
'La dernière paille'
Selon Birgit Kelle, porte-parole du groupe laïc allemand New Beginning (Neuer Anfang), qui a critiqué la voie synodale, "pas un jour ne se passe" sans que l'organisation ne soit contactée par des catholiques allemands consternés par la direction du l'Église locale et demandant s'ils devaient quitter la structure de l'Église allemande pour éviter de la financer. Kelle a déclaré au Register que le Kirchensteuer est depuis longtemps une source de frustration pour les fidèles allemands, mais les actions de la Voie synodale n'ont fait qu'intensifier l'inquiétude.
Une chronique d’Eric de Beukelaer, prêtre (1), en "contribution externe", sur le site de La Libre :
Oui à la laïcité. Non au laïcisme.
Le laïcisme est la tentation de se créer une nouvelle religion d’État... laïque, où le libre-examen a valeur de dogme absolu. Je m'inscris totalement en faux par rapport à cela.
06-05-2023
Diverses voix veulent inscrire la laïcité dans notre Constitution. Je me suis toujours méfié de cela, y voyant un piège laïciste. L’actualité récente me conforte dans cette attitude. De zélés avocats du libre-examen ont récemment désapprouvé que les évêques interviennent dans un débat aussi éthiquement chargé, que l’allongement de la dépénalisation de l’avortement. Quand je m’en suis indigné, un professeur de droit constitutionnel a même invoqué la possibilité de poursuites aux termes de l’article 268 du code de droit pénal. Le laïcisme est une vision doctrinaire de la laïcité, considérant que l’absence de religion est l’unique chemin pour construire le bien commun. Il condamne, ce faisant, tous représentants d’un culte à une forme de “dhimmitude”. Étant étrangères à la construction du bien commun, les religions ne seront tolérées, que si elles ne polluent pas l’espace publique et restent confinées aux sacristies. Bref, le laïcisme est la tentation de se créer une nouvelle religion d’État… laïque, où le libre-examen a valeur de dogme absolu.
A contrario, et avec la tradition catholique, je défends la laïcité politique, soit une saine différenciation entre politique et convictions religieuses. C’est la raison critique qui fait battre le cœur de la démocratie. “L’homme est un animal politique”, enseignait Aristote, “parce qu’il est un animal qui raisonne”. (Politiques, I 2). Le seul langage capable de fonder une démocratie, est le langage de la raison. Sa grammaire logique et sa visée critique font en sorte que la raison offre à des personnes de convictions différentes d’écouter l’autre sans a priori, afin d’arriver à prendre avec lui une décision commune au bien de la Cité. C’est la raison qui donne, non pas de voir en l’autre d’abord le “juif”, le “chrétien”, le “musulman”, ou le “libre-exaministe”, mais bien le citoyen qui défend son point de vue avec des arguments accessibles à toute personne normalement intelligente, quelle que soit sa conviction religieuse ou philosophique. C’est également la raison qui donne de distinguer le domaine de la science et celui de la foi. Les religions et autres convictions philosophiques n’ont pas compétence pour trancher des questions scientifiques (le “comment cela fonctionne”), comme, par exemple, la théorie de l’évolution. Leur registre de discours concerne le sens des choses (le “pourquoi il en est ainsi”).
La laïcité politique est un rempart contre la tentation de prendre l’État de droit en otage. Cela vaut pour les religions (danger théocratique), comme pour le libre-examen (tentation laïciste). Bannir une expression religieuse ou laïque de l’espace public, constitue un déni de démocratie – le glissement vers une forme de démocrature soft. De plus, il s’agit d’une impasse sociétale. Quand elles ne sont plus irriguées par la spiritualité que charrient les religions ou convictions non religieuses, les sociétés implosent par perte de sens. Un athée me confia récemment qu’il se sentait radicalement seul face aux décisions existentielles. Je lui ai répondu que l’humanisme chrétien voyait en chacun une “personne” (un être de relation), plutôt qu’un individu (un atome séparé des autres). Avec d’autres, le christianisme apporte à la société une vision de l’homme, qui dépasse l’opposition abstraite entre individu et collectivité. L’humain concret est relationnel, d’où l’insistance du personnalisme chrétien sur la société civile. Les religions et chapelles libre-exaministes en font partie. Ne les excluons donc pas de l’espace public et de ses débats, au risque de faire le lit des dérives autocratiques. Suite aux récentes polémiques, un intellectuel en marge de la démocratie, m’écrivit : “voilà la preuve que le débat démocratique est une farce. Tout n’est que conflit et il s’agit de le gagner”. Amis laïques, ne lui donnons pas raison.
L'UE encourage le blasphème et ignore le patronage de saint Benoît
06-05-2023
Les protestations de nombreux députés européens contre l'exposition blasphématoire présentée dans le bâtiment du Parlement européen et représentant un Jésus LGBT, une provocation anti-chrétienne évidente, n'ont servi à rien. De son côté, le député Procaccini (FdI) demande en vain qu'un espace approprié soit dédié au saint patron de l'Europe, Saint Benoît.
Hier s'est achevée l'exposition des controverses dans le bâtiment du Parlement européen. Dans le bâtiment institutionnel de Bruxelles étaient exposées des photos d'Elisabeth Ohlson représentant, entre autres, un homme habillé en Jésus entouré de motards en tenue sadomasochiste et un couple d'hommes nus allongés sur un lit en forme de croix. L'exposition a été organisée par la députée suédoise du Vänsterpartiet, Malin Björk, qui a envoyé une invitation à ses collègues pour le vernissage, en y joignant l'une des deux photos susmentionnées, ce qui a provoqué les inévitables remontrances de certains d'entre eux.
Le vice-premier ministre italien et ministre des infrastructures, Matteo Salvini, a également pris position contre l'exposition, commentant la nouvelle sur les médias sociaux et parlant de "vulgarité et de manque de respect". Un autre membre de la Ligue au Parlement européen, Paolo Borchia, a pris la plume pour exprimer son indignation à la présidente Roberta Metsola. La missive a été signée par dix-sept autres députés de la Lega (sur un total de vingt-cinq). Les critiques sont également venues de la délégation du Fdi, avec Carlo Fidanza, Nicola Procaccini, Sergio Berlato et Vincenzo Sofo.
Ce dernier a annoncé qu'il avait formellement demandé - avec ses collègues français Nicolas Bay, François-Xavier Bellamy et l'Espagnol Jorge Buxadé - le retrait de ce qu'il a appelé une "exposition anti-chrétienne blasphématoire". Une lettre de protestation à la Présidente Metsola a également été envoyée par l'eurodéputée polonaise Izabela Kloc de Pis, pour qui il ne fait aucun doute que les "photographies obscènes sont une profanation délibérée et préméditée des symboles et images chrétiens", demandant des explications sur la manière dont l'exposition a été autorisée et observant que cette affaire démontre que "certaines religions peuvent être librement offensées alors que d'autres ne le peuvent pas", produisant un "acte de réelle discrimination à l'encontre des Chrétiens".
L'initiative la plus pertinente est cependant celle, officielle, du groupe Ecr, auquel appartiennent les élus de Fratelli d'Italia, qui a envoyé à la présidence du Parlement européen une lettre de désapprobation signée par ses deux présidents : l'Italien Nicola Procaccini et le Polonais Ryszard Legutko, qui est aussi un philosophe bien connu. Dans cette lettre, les deux députés soulignent que "certaines des photographies présentées visent à offenser les sentiments religieux des chrétiens" et doivent être considérées comme "désobligeantes pour notre foi", et qu'elles sont "susceptibles de créer un malaise parmi les visiteurs mineurs dans les locaux du Parlement". Procaccini et Legutko ont rappelé que "les chrétiens sont actuellement les minorités religieuses les plus persécutées dans le monde" et ont exhorté Metsola à s'exprimer "sans équivoque contre toute forme d'insulte à une religion".
De son côté, la photographe Elisabeth Ohlson s'est réjouie des réactions polémiques à ses photos et a relancé les articles avec les critiques qui pleuvent sur elle, qualifiant les détracteurs de "fascistes". L'artiste suédoise a défendu ses œuvres incriminées en affirmant qu'elle voulait communiquer l'amour de Jésus pour les personnes décédées du sida. Il n'était certainement pas nécessaire de recourir à la profanation d'images qui heurtent la sensibilité religieuse des chrétiens pour transmettre ce message. Sainte Teresa de Calcutta s'en est chargée avec des exemples bien différents : elle a ouvert la première maison pour les malades du sida en 1985, au milieu des gratte-ciel de New York, et l'a emblématiquement appelée "Gift of love" (don d'amour).
Alors qu'il y a une vingtaine d'années, l'eurodéputée Marianne Eriksson s'était vu refuser une demande d'exposition des œuvres d'Ohlson au Parlement européen, ce qui s'est passé ces derniers jours témoigne également de l'avènement d'un climat différent à Bruxelles en ce qui concerne le respect des symboles et des contenus chrétiens. Le député européen et vice-président de Vox, Jorge Buxadé, qualifiant l'exposition de "dégoûtante et misérable" et blâmant à la fois l'auteur et le promoteur, a exprimé son espoir que "lors de la prochaine législature, cela ne sera pas possible".
En attendant les prochaines élections européennes dans un an, le Bureau du Parlement européen pourrait toutefois remédier partiellement à la situation en donnant le feu vert à une proposition officiellement présentée par Nicola Procaccini, qui a demandé qu'une salle ou tout autre espace à Bruxelles porte le nom de Saint Benoît, le saint patron de l'Europe. A la Bussola, le coprésident du groupe Ecr a expliqué que l'initiative veut rendre hommage au saint "non seulement en tant que protagoniste du christianisme, mais comme une reconnaissance qui va au-delà de l'aspect religieux et qui concerne aussi la civilisation occidentale laïque puisque c'est grâce aux monastères que les trésors de l'antiquité classique ont été sauvegardés et nous ont été transmis".
C'est ce qu'a tenté d'expliquer, sans être entendu, saint Jean-Paul II qui, lors de sa visite au Palais européen de Strasbourg en 1988, a affirmé qu'il était de son devoir de "souligner avec force que si le substrat religieux et chrétien de ce continent devait être marginalisé dans son rôle d'inspirateur de l'éthique et de son efficacité sociale, ce n'est pas seulement tout l'héritage du passé qui serait nié, mais c'est encore un avenir de l'homme européen - je parle de tout homme européen, croyant ou non croyant - qui serait gravement compromis".
Médiéval", "anachronique", "dépassé", "cérémonie du chapeau magique". Ce ne sont là que quelques-uns des termes peu flatteurs choisis par certains pour décrire le couronnement, demain, du roi Charles III et de la reine Camilla. Quoi que les habitants du Royaume-Uni et d'ailleurs puissent penser d'un couronnement au XXIe siècle, il est impossible d'échapper à la profonde étrangeté de ce rite ancien, que seules deux nations sur terre pratiquent encore, l'autre étant la nation insulaire de Tonga, dans le Pacifique. Le couronnement est un rite composite intrigant qui remonte au passé profond de l'Angleterre, exprimant les aspirations de ses dirigeants ultérieurs. Il s'agit à l'origine d'un compromis chrétien avec les anciens rites païens d'investiture royale, qui deviendra par la suite un compromis protestant avec le passé catholique de l'Angleterre, tout en faisant référence au rôle croissant de l'Angleterre en tant que puissance impériale.
Le premier couronnement anglais enregistré est celui d'Edgar le pacifique à Bath en 973. Mais il ne s'agit pas du premier couronnement anglais ; les érudits considèrent qu'un rite anglais de couronnement dans certains pontificaux francs est peut-être antérieur d'un siècle à celui d'Edgar. Cela suggère que les couronnements anglais ont inspiré ceux des monarques continentaux. En effet, il est probable que le rite de couronnement anglais (plus ancien que l'Angleterre elle-même) soit l'ancêtre de pratiquement tous les rites de couronnement médiévaux, ce qui fait qu'il est peut-être historiquement approprié que seule l'Angleterre continue à couronner ses monarques. Il est même possible que les origines du rite de couronnement anglais remontent à la christianisation des Anglo-Saxons au septième siècle. Un indice de cette possibilité est l'apparition choquante d'un casque au lieu d'une couronne dans le premier Ordo anglais, la plus ancienne liturgie de couronnement qui nous soit parvenue - une relique de l'époque où un cyning (roi) était inauguré dans sa tenue de guerre en étant soulevé sur un bouclier par ses thegns (thanes), parfois même sur le champ de bataille.
Pour les successeurs de saint Augustin de Canterbury, il était essentiel de convaincre les rois d'Angleterre qu'ils tenaient leur autorité de Dieu, et non de l'assentiment de leur seigneur ou de leur prétendue descendance de Woden. L'ordre du couronnement associait donc le préchrétien, le sacré et le séculier en une seule cérémonie. Il comportait une acclamation du nouveau roi (l'actuel rite de reconnaissance), faisant entrer les anciennes traditions germaniques du champ de bataille dans les murs d'une église. Alors que les gnomes avaient reconnu le nouveau roi sur le champ de bataille, l'archevêque de Canterbury présentait désormais le souverain à la nation rassemblée, et le roi devait promettre de défendre l'Église en échange du privilège de l'onction. Dans les premiers temps de l'Église anglaise, alors que l'emprise de la chrétienté sur les royaumes était fragile, de telles promesses n'étaient que de simples formalités.
Mais c'est le rite de l'onction, le don de l'Église au roi (pour ainsi dire), qui était et reste au cœur du couronnement. L'onction assimile le monarque au Christ ainsi qu'aux anciens rois d'Israël. Du point de vue d'un roi médiéval, elle offrait un certain degré de protection personnelle ; l'interdiction de toucher l'oint du Seigneur dissuadait au moins quelques rebelles et usurpateurs (si ce n'est tous). Il offrait également aux rois du haut Moyen Âge la possibilité de devenir un roi chrétien, de participer à la chrétienté et, comme les empereurs byzantins, d'être "l'égal des apôtres" ; même les rois anglais se désignaient eux-mêmes par le titre impérial de Basileus.
Lu sur le site web du Pillar (LE PILIER) 3 mai 2023 :
« Le pape François a déclaré dimanche qu'il avait travaillé sur un plan secret de paix entre l'Ukraine et la Russie, plus de 14 mois après la nouvelle invasion à grande échelle de la Russie.
Mais alors que la perspective d'un accord de paix papal a retenu l'attention ces derniers jours, les responsables des gouvernements et de l'Église ukrainiens et russes disent qu'ils ne sont pas au courant d'un plan pontifical.
Le Vatican et le pape ont toujours soutenu que François pousse fort pour la paix en Ukraine. Mais après les commentaires du pape dimanche, il n'est pas clair si un plan papal est encore plutôt germinal, ou si des joueurs de haut niveau n'ont pas eux-mêmes été mis au courant.
Et quelques jours après les commentaires du pape selon lesquels une "mission" secrète de paix était en cours, il a rencontré un haut responsable orthodoxe russe au Vatican, et un proche conseiller papal a suggéré qu'une percée pourrait se produire.
De retour dimanche de son voyage apostolique de trois jours en Hongrie, le pape François a donné l'une de ses désormais coutumières conférences de presse en vol, au cours de laquelle il a été interrogé sur sa volonté de travailler pour le retour des milliers d'enfants ukrainiens qui ont été déportés vers Russie par les forces d'occupation.
"Je suis disponible pour faire n'importe quoi", a répondu François. « Il y a une mission qui n'est pas publique qui est en cours ; quand ce sera public, j'en parlerai. »
Ces commentaires ont suscité une vague d'intérêt médiatique et de spéculations sur la manière exacte dont le pape pourrait travailler pour le rapatriement des enfants ukrainiens kidnappés, et si ses commentaires signalaient une percée prochaine dans les négociations de paix.
Mais dans les 48 heures qui ont suivi les remarques, les responsables gouvernementaux ukrainiens et russes ont semblé verser de l'eau froide sur l'idée.
Les médias d'État russes ont rapporté mardi qu'un porte-parole du Kremlin avait nié avoir eu connaissance d'une mission dirigée par François, déclarant aux journalistes que "rien n'est connu" de Moscou au sujet d'une initiative de paix papale.
CNN a ensuite rapporté un démenti similaire depuis Kiev, citant une source proche du président ukrainien qui a déclaré : « Si des pourparlers ont lieu, ils se déroulent à notre insu ou sans notre bénédiction ».
"Le président Zelenskyy n'a pas consenti à de telles discussions au nom de l'Ukraine", a déclaré la source à CNN.
Mais le 3 mai, François a reçu publiquement l'envoyé étranger de l'Église orthodoxe russe à Rome, suscitant à nouveau des questions sur l'éventuel plan de paix de François. Le métropolite Anthony a assisté à l'audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre.
La semaine dernière, François avait rencontré le prédécesseur d'Anthony, le métropolite Hilarion, lors de son voyage en Hongrie.
Alors que Hilarion a depuis déclaré que "rien concernant les relations bilatérales entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe russe" n'avait été discuté lors de la réunion et "aucune question politique" n'était sur la table, François a déclaré dimanche aux journalistes dans l'avion papal que "Vous pouvez-vous imaginer [...] que nous n'avons pas seulement parlé du Petit Chaperon Rouge, n'est-ce pas ? »
Et, malgré les dénégations ukrainiennes et russes de tout pourparler de paix naissant, un proche conseiller papal a déclaré mercredi à un journal italien que François "travaillait continuellement pour la paix depuis plus de huit mois". Le conseiller a prédit qu'une initiative papale privée pourrait bientôt porter ses fruits.
Zamagni a rejeté les récents démentis officiels de Kiev et de Moscou, déclarant mercredi au journal qu'il n'était "pas surprenant" que les gouvernements aient nié toute implication dans des pourparlers de paix qui se voulaient informels et non officiels.
L'économiste a affirmé que l'effort de paix du Vatican est maintenant dans la "dernière ligne droite" et pourrait se concrétiser publiquement "si ce n'est dans les prochaines semaines, du moins dans les trois prochains mois", dans le cadre d'une série de négociations parallèles à celles qui sont poursuivies. par les gouvernements américain et chinois avec les présidents Zalinsky et Poutine.
Mais, a concédé Zamagni, toute conclusion à l'effort ne serait pas «parfaite» et a insisté sur le fait qu'une «paix injuste» était préférable à une «guerre juste».
Tout au long du conflit actuel, François a suscité des critiques de la part des représentants ukrainiens et russes pour ses commentaires sur le conflit et les tentatives du Vatican d'éviter de se ranger ouvertement du côté de l'un ou l'autre pays après l'invasion.
Au cours de la semaine sainte de l'année dernière, le Vatican a invité des femmes russes et ukrainiennes vivant en Italie à participer au chemin de croix du Vendredi saint célébré par le pape François - les deux femmes tenant la croix en l'air au 13e chemin de croix .
Cette invitation a suscité de nombreuses critiques parmi les Ukrainiens et les catholiques ukrainiens, qui l'ont qualifiée d'"étrange sorte d'œcumanisme" et ont déclaré qu'elle semblait donner une équivalence morale aux envahisseurs et aux envahis dans le conflit actuel.
Alors que François a été invité à plusieurs reprises à se rendre en Ukraine, à la fois juste avant le début de l'invasion russe et dans l'année qui a suivi, le pape a clairement indiqué qu'il n'entreprendrait un tel voyage que s'il pouvait visiter à la fois Kiev et Moscou en tant qu'émissaire de la paix.
Tout en adoptant un ton de plus en plus haussier sur le bien et le mal du conflit, qualifiant l'invasion russe de "insensée, répugnante et sacrilège" et parlant des "actions sauvages, des monstruosités" commises par les troupes russes, François a également déclaré que c'est une erreur de penser qu'il s'agit d'un film de cow-boy où il y a des gentils et des méchants. »
L'Académie Jean-Paul II demande le renvoi de l'archevêque Paglia
4 mai 2023
En toile de fond, une déclaration de Paglia sur un éventuel compromis juridique sur l'euthanasie.
L'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a vivement critiqué dans une lettre ouverte les remarques de l'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, sur la légalisation de l'euthanasie.
Mgr Paglia avait déclaré qu'il considérait comme défendable un compromis juridique qui pourrait dépénaliser le suicide assisté dans certaines circonstances. Il a dit textuellement : "Personnellement, je ne pratiquerais pas le suicide assisté, mais je comprends que dans les circonstances concrètes dans lesquelles nous nous trouvons, un compromis juridique pourrait être le meilleur pour le bien commun".
Légaliser un mécanisme qui permet à un médecin de fournir à un patient du poison avec lequel il peut se suicider ne pourrait jamais être le meilleur pour le bien commun. Il n'y a aucune différence morale entre cet acte et l'administration d'une surdose de morphine par un médecin. "Tu ne tueras pas s'applique dans les deux situations", peut-on lire textuellement dans la lettre de l'Académie Jean-Paul II.
Un compromis juridique sur la question du suicide assisté ne serait rien d'autre qu'un pas tactique vers la légalisation de l'euthanasie. Dans la pratique, les médecins verraient dans l'impunité du suicide assisté, qui reste interdit, une hypocrisie morale. La réglementation conduirait finalement à ce que les médecins soient guidés sur la voie de l'euthanasie, craignent les auteurs de la lettre.
Dans une prise de position, l'Académie pontificale pour la vie a réagi à la critique de la déclaration de l'archevêque Paglia et souligné que ce dernier, conformément à l'enseignement de l'Eglise, rejetait l'euthanasie. En même temps, elle aurait réitéré son soutien à "l'initiative législative" qui spécifierait les conditions dans lesquelles elle devrait être dépénalisée.
Les auteurs de la lettre demandent aux membres de l'Académie pontificale pour la vie d'exiger du pape François le remplacement de Mgr Paglia. Selon eux, Mgr Paglia n'a pas corrigé ses propos et n'a pas demandé pardon pour sa "trahison scandaleuse des patients les plus vulnérables". Le nouveau président devrait être une personnalité qui proclame clairement et avec courage l'enseignement éternel de l'Eglise et du saint pape Jean-Paul II.
La lettre est signée par le Dr Thomas Ward, président de l'Académie Jean-Paul II pour la vie et la famille, la vice-présidente Christine de Marcellus Vollmer et le trésorier Steven Mosher.
L'Académie Jean-Paul II pour la vie et la famille a été fondée en 2017 par d'anciens membres de l'Académie pontificale pour la vie (APV) qui ont été licenciés en 2016 et n'ont pas été nommés à nouveau, alors qu'ils avaient été initialement nommés membres à vie. Fidèles au magistère de l'Église catholique, ils poursuivent leur activité au sein de l'Académie Jean-Paul II, qui fonctionne indépendamment de toute organisation étatique ou religieuse.