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Enseignement - Education - Page 34

  • Les raisons de l'antagonisme entre les institutions européennes et la Hongrie (Chantal Delsol)

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Entre les institutions européennes et la Hongrie, les raisons d’un antagonisme»

    TRIBUNE – La philosophe examine la controverse suscitée, à l’échelle européenne, par l’adoption, à Budapest, d’un projet de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs.

    25 juin 2021

    Chantal Delsol est membre de l’Institut.


    Une nouvelle affaire hongroise commence à l’occasion du match de football Allemagne-Hongrie. La municipalité allemande voulait illuminer le stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel de la communauté LGBT, afin de protester contre une loi annoncée la semaine dernière par le gouvernement de Viktor Orban. L’UEFA, organisatrice de l’Euro de football, a refusé, se disant «une instance politiquement et religieusement neutre». Cette neutralité a soulevé aussitôt un tollé aussi bien chez les dirigeants de nombreux pays européens que dans les médias: les lois sociétales récentes ne sont plus considérées comme des prises de position, face auxquelles on pourrait être neutre, mais comme des évidences substantielles, une sorte de droit naturel, face auquel un opposant devient indigne. Là-dessus, quinze États membres de l’Union européenne ont demandé à la Commission d’agir face à ce texte de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs. La Hongrie s’est retrouvée une nouvelle fois sous les critiques et injures.

    Que dit le texte incriminé? Il prévoit que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans»Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est exclamée: «Le projet de loi hongrois est une honte. Ce projet de loi est clairement discriminatoire envers les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union européenne.»C’est une législation «indigne de l’Europe», a fustigé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn, «les gens ont le droit de vivre comme ils veulent, on n’est plus au Moyen Âge». Le ministre délégué allemand aux Affaires européennes, Michael Roth, a dénoncé des dispositions qui «violent clairement les valeurs de l’UE», et Emmanuel Macron a fait la même déclaration.

    Il est vrai qu’une ambiguïté existe sur la portée du projet de loi. Certains jugent que les «contenus» interdits pourraient inclure les publicités susceptibles d’être vues par des mineurs, ce qui est un autre sujet.

    Notre réflexion porte ici sur l’éducation dans la famille. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a déclaré que «cette loi ne dit rien sur l’orientation sexuelle des adultes. Elle dit seulement que, tant que les enfants ont moins de 18 ans, leur éducation sexuelle relève exclusivement de leurs parents, c’est tout».Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique ?

    Que ce simple point suscite l’hystérie: cela montre à quel degré d’idéologie imposée en est arrivée l’Union européenne. Il faut rappeler en passant que le gouvernement Orban a été élu démocratiquement. Les défenseurs de la loi ont été obligés de préciser cette évidence que le vote du Parlement hongrois est «une compétence nationale qui ne devrait pas être remise en question», ce qui en principe va de soi, mais justement ne va plus de soi, en raison d’une vision libertaire dont l’Union voudrait assurer l’obligation, sous peine de sanctions (on en parle).

    Comment démêler cela? Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique? Laquelle apparaît à ses adeptes comme la chose la plus naturelle du monde, une sorte de loi naturelle en somme, qui serait récusée seulement par «les barbares» (à l’extérieur, comme les pays musulmans) et «les criminels» (à l’intérieur, comme les gouvernements illibéraux, les conservateurs et les résidus cathos).

    Il peut être utile à cet égard de faire la distinction entre la tolérance et la légitimation. Le cas que nous avons sous les yeux montre, comme bien d’autres, à quel point la tolérance est mal aimée: tolérer, c’est supporter, au sens étymologique, sans pour autant apprécier, sans être d’accord. Mot de Voltaire: je ne vous approuve pas, mais je ferai tout pour que vous puissiez vous exprimer. Or aujourd’hui ce mot est caduc: la tolérance de Voltaire apparaît comme une condescendance et, finalement, un mépris. On ne nous demande pas de tolérer tous les comportements: mais de les légitimer. On ne vous demande pas seulement de laisser faire, mais d’approuver et de complimenter. Ce qui est bien différent ; il faudrait affirmer que tous les comportements sont également bons, valables, justifiables. Dans une société libérale, la tolérance est de mise et, pour cette raison, les comportements les plus divers (à condition de ne pas s’attaquer à autrui) sont légalisés. Mais la légitimation est bien autre chose: il s’agit de cautionner, de «juger bon». Nous savons bien que, sur nombre de sujets, nous sommes tolérants parce que libéraux, quoique sans légitimer. Je puis tolérer les caricatures de Mahomet parce que je suis libérale, tout en jugeant personnellement que ce type de caricature est moralement illégitime, parce qu’on n’insulte pas le dieu des autres, de même qu’on n’insulte pas la mère des autres ni la patrie des autres, affaire de respect.

    Or la question de la distinction entre tolérance et légitimité touche justement l’éducation dans la famille, car c’est la famille qui transmet les jugements de légitimité et d’illégitimité, au regard des croyances. Et les croyances posent les limites et les justifient. Je puis tolérer la légalisation du changement de genre, parce que je suis libérale, mais sans accepter pour autant, et cela pour des raisons d’éthique personnelle, qu’on vienne le proposer en classe (donc dans mon dos) à mon enfant.Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent

    Autant il est nécessaire, si nous sommes des sociétés libérales, comme c’est le cas dans l’Union européenne, de tolérer tous les comportements et de respecter les personnes concernées, autant il est normal que chaque courant, mouvement social, famille, nourrisse sa propre idée de la légitimité de tel ou tel comportement. C’est pourquoi le gouvernement Orban juge inopportun qu’un seul courant de pensée s’impose dans les écoles. C’est aux familles de porter des jugements, et la plupart des Français ne pensent pas autrement, car ce n’est pas à une idéologie d’État d’éduquer les enfants. Considérer que tous les comportements sont également légitimes, c’est une manière de voir libertaire, respectable comme les autres parce que nous sommes dans une société libérale, mais que tous ne sont pas tenus de légitimer, et qui a fortiori n’a pas justification à s’imposer à tous, d’autant moins à s’imposer aux enfants dans les écoles.

    Le grand naufrage des élites libérales contemporaines est de récuser toute réflexion sur les limites. Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent. Une société n’est pas obligée de tout relativiser pour être libre.

    Plus grave encore: le grand naufrage de nos élites est dans le déni de la conscience personnelle, dont la grandeur est de pouvoir décider si elle légitime ou non ce qu’elle tolère et de pouvoir transmettre cela à ses enfants. Mais la conscience personnelle, et en dépit de toutes les déclarations grandiloquentes, nul ne pourra nous l’enlever.

  • "Famille chrétienne" dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+ qui a envahi les établissements scolaires français

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    De Famille Chrétienne via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Enquête sur l’invasion LGBTQ2SAI+ à l’école

    23 juin 2021

    Famille chrétienne dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+, qui a envahi les établissements scolaires français.

    Finie la lutte contre les inégalités et les stéréotypes sexuels. Désormais, l’école entend détruire les identités sexuelles, sacrifiant avec elle une génération d’élèves où être fille ou garçon ne veut plus rien dire. Enquête sur un phénomène silencieux qui cause d’énormes souffrances.

    « En politique comme en art militaire, retraite ne signifie pas toujours défaite. En 2013, le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon retirait les ABCD de l’égalité des écoles. Huit ans plus tard, la théorie du genre, dont Najat Vallaud-Belkacem disait qu’« elle n’existe pas », s’est installée dans tous les aspects de la vie scolaire. En catimini, sans que personne ne s’en émeuve. Esther Pivet, alors présidente du collectif Vigi Gender, le souligne : « Le gouvernement a reculé pour mettre en place quelque chose de plus vaste, le plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons. »

    Des cours de récréation « genrées »

    Depuis, l’Éducation nationale s’est mise aux couleurs de l’arc-en-ciel. En 2015, elle a lancé une première campagne de sensibilisation dans les collèges et lycées aux discriminations contre les LGBT. En 2019, la campagne « Tous égaux, tous alliés » s’accompagne de tracts qui invitent les élèves à se faire les alliés des LGBT et à veiller aux propos ou attitudes « LGBTphobes ». Les associations qui interviennent pour parler de sexualité sont de plus en plus militantes : parmi elles, SOS homophobie, le Planning familial, ou encore Au-delà du genre, « qui accompagne les personnes trans ». Le souci légitime que les jeunes ne soient pas maltraités à cause de leur « orientation sexuelle » a fait place à une véritable propagande qui détruit l’existence même des identités sexuelles.

    À Lille, par exemple, au lycée Angellier, la fondation Le Refuge est intervenue le 25 mars dans le cadre d’une journée de formation LGBT. Auparavant, une exposition se tenait dans le hall, où on pouvait lire que l’hétéronormativité « structure la société en hiérarchisant la société ». Il s’agit donc bien du vocabulaire de la sociologue militante Gabrielle Richard, qui intervient à l’école, et qui, dans un livre de 2019, Hétéro, l’école ?, présente un plaidoyer pour une éducation anti-oppressive de la sexualité, critique une culture scolaire qui contribue à « reconduire les normes de genre et de sexualité à son insu ». Il ne s’agit pas d’une lubie isolée : à Rennes, deux écoles ont repensé le design de leur cour de récréation pour les rendre moins « genrées ». Dans les écoles qui se construisent désormais, fini le terrain de foot, place à la verdure et aux espaces de jeux mixtes.

    « Ils agissent comme la Gestapo »

    Les élèves sont nombreux à se plaindre que la propagande LGBT ait envahi leurs cours, comme Thomas, en terminale dans un lycée public d’une petite ville de l’ouest de la France. “En anglais, depuis la quatrième, en boucle et en boucle, on ne parle qu’inclusion, diversité, sexisme, féminicide, raconte-t-il. En géopolitique ? « La place des femmes » ; en spécialité Humanités et philosophie ? “L’émancipation féminine”, et le professeur a “réussi à associer l’item les métamorphoses du moi au transgenre”.” Le lycée comprend d’ailleurs plusieurs élèves qui s’identifient comme trans : trois filles en seconde, dont une non-binaire, et un garçon au moins « dont on ne se sait pas trop comment il s’identifie ». Au CDI [centre de documentation et d’information, la bibliothèque], « on a, en entrant, des drapeaux LGBT et, sur chaque porte du couloir, des feuilles imprimées sur l’évolution des droits LGBT et trans ».

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  • Italie : le Saint-Siège dénonce un projet de loi sur l'homotransphobie qui menace la liberté de la communauté catholique

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    C'est en Italie (voir ICI). Il s'agit d'un projet de loi ("la loi Zan") dont le texte a été approuvé à la Chambre des députés le 4 novembre dernier et qui est actuellement sur la table de la commission Justice du Sénat italien. (source) "Il prévoit la réclusion jusqu’à dix-huit mois de prison et une amende de maximum six mille euros pour tout qui incite à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ou une situation de handicap. De plus, il prévoit jusqu’à quatre ans de prison en cas de violence contre ces catégories de personnes. Mais le point qui fait réagir le Vatican, la Conférence épiscopale italienne et de nombreuses associations de défense des familles est celui qui punit gravement les "délits contre l’égalité". La nouvelle loi permettrait en effet de dénoncer toute organisation, association, mouvement ou groupe qui a pour objectif d’inciter à la discrimination pour motifs d’orientation sexuelle ou d’identité de genre ; certaines organisations catholiques de défense de la famille traditionnelle seraient en difficulté si la loi est approuvée. Autre question délicate, l’obligation d’organiser des activités d’éducation contre l’homophobie dans les écoles publiques et privées, lors de la journée nationale contre l’homophobie, la biphobie, et la transphobie. Le Vatican considère que cette obligation est contraire à la liberté de pensée de la communauté catholique en Italie." Le 17 juin dernier, Monseigneur Gallagher, le ministre des Affaires étrangères du pape François, a réagi dans une note transmise à l’ambassade italienne près du Saint-Siège, une note sans équivoque : le Vatican s’oppose à cette proposition de loi qui contredit les dispositions inscrites dans les dispositions concordataires qui régissent les rapports entre l'Eglise et l'Etat en Italie.

    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'"halte-là !" du Vatican sur la loi Zan, le "parti de l'amendement" grandit

    23-06-2021

    La protestation officielle du Saint-Siège, qui dénonce la violation du Concordat dans le projet de loi de Zan sur l'homotransphobie, a réveillé de sa léthargie l'anticléricalisme italien qui, comme d'habitude, craint la menace pour la laïcité de l'État. Mais elle a surtout produit un changement dans le Parti démocrate, désormais disposé à réviser le texte pour résoudre les "nœuds juridiques".

    Monsignor Paul Gallagher, segretario vaticano per i Rapporti con gli Stati

    Monseigneur Paul Gallagher, Secrétaire du Vatican pour les relations avec les États

    Le scoop de la Corsera, signé par Giovanni Viafora, a monopolisé l'opinion publique et le débat politique hier. Comme l'a confirmé le Bureau de presse du Saint-Siège, la Secrétairerie d'État a officiellement protesté auprès du gouvernement italien au sujet du projet de loi contre l'homotransphobie. Il l'a fait dans une note remise par le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, Monseigneur Paul Richard Gallagher, à l'ambassadeur d'Italie auprès du Saint-Siège, Pietro Sebastiani.

    Selon ce qui a été rapporté dans l'article de Viafora, dans la lettre, le Vatican se plaint que "certains contenus actuels de la proposition législative en cours d'examen au Sénat réduisent la liberté garantie à l'Église catholique par l'article 2, paragraphes 1 et 3 de l'accord pour la révision du Concordat". Pour le département de la Curie romaine qui assiste le plus étroitement le pape dans le gouvernement de l'Église, le projet de loi Zan viole donc l'accord de 1984. La violation du Concordat, dont se plaignent habituellement les âmes les plus anticléricales de la politique et de la société italienne pour une prétendue ingérence ecclésiastique dans les affaires législatives, a été dans ce cas formellement dénoncée par le Saint-Siège. 

    Une protestation officielle qui rappelle les trois notes envoyées par le Palais apostolique à l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège entre 1967 et 1970, dans lesquelles il était rappelé au gouvernement italien de l'époque que l'introduction du divorce dans le cadre des mariages concordataires devait faire l'objet de négociations entre l'État et l'Église avant d'être votée au Parlement.

    Le 11 février 1970, à l'occasion de l'audience générale du mercredi des Cendres, saint Paul VI ne cacha pas son irritation face au projet de loi Fortuna-Baslini, déclarant qu'il souhaitait que "pour le bien de la paix, pour l'honneur de l'Italie elle-même et pour le plus grand bien de tout le peuple italien, on évite tout pas qui pourrait être fait par une décision unilatérale pour saper ce qui avait été solennellement établi d'un commun accord".

    Des mots qui reviennent au présent après la nouvelle de la plainte formelle présentée par la diplomatie du Vatican. L'article 7(3) du projet de loi signé par le député PD prévoit l'organisation dans les écoles de "cérémonies, réunions, initiatives" sur le thème de l'homotransphobie en vue de la prochaine Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie. Dans la note envoyée à M. Sebastiani, la Secrétairerie d'État s'inquiète du fait que les écoles paroissiales catholiques n'en soient pas exemptées, estimant qu'il s'agit d'une menace pour la "liberté d'organisation" de l'Église reconnue par le Concordat.

    La position du Vatican a réveillé l'anticléricalisme italien de sa léthargie. (...) L'offensive diplomatique du Vatican semble toutefois avoir provoqué les premières fissures dans le mur érigé par le parti démocrate pour défendre le projet de loi Zan.

    Le secrétaire d'État Enrico Letta, en effet, qui avait déclaré il y a un mois que les conditions politiques n'étaient pas réunies pour un troisième passage parlementaire de la proposition, s'est dit hier prêt à "examiner les nœuds juridiques". Difficile de faire passer la loi telle qu'elle se présente au Palazzo Madama où les chiffres, comme on l'a vu à l'occasion du dernier vote de confiance au gouvernement Conte, sont incertains pour la coalition au pouvoir. (...)

  • L’étrange prédication du pape François aux séminaristes d'Ancône

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    Lu sur "Actualités" (Site de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X) :

    L’étrange enseignement du pape François à des séminaristes

    14 JUIN 2021

    Le pape François a reçu en audience le jeudi 10 juin 2021 la communauté du séminaire pontifical des Marches, séminaire « Pie XI », sis à Ancône. Il a encouragé les responsables à imiter saint Joseph pour former ceux qui leur sont confiés, et les séminaristes à pratiquer la docilité.

    Dans ce discours du pape, il y a des encouragements judicieux. Telle cette exhortation aux formateurs du séminaire d’imiter la figure de saint Joseph : qu’ils pratiquent eux-mêmes l’obéissance, le dévouement, la générosité et la chasteté, entendue comme le détachement de tout.

    Ou encore, aux séminaristes, l’encouragement à une vraie docilité, vertu bien oubliée dans notre monde, et qui doit être à la base de la formation sacerdotale.

    Mais il se trouve malheureusement des éléments qui sont de véritables déviations.

    Une erreur doctrinale

    Le pape donne aux séminaristes l’exemple de Jésus appliqué à obéir à saint Joseph et à la sainte Vierge dans son enfance. Il développe : « Dès son plus jeune âge, il a dû (…) se poser les grandes questions de la vie » explique-t-il. Vraiment ?

    Le pape ajoute : « Peut-être n’avons-nous pas assez réfléchi sur le jeune Jésus, engagé dans le discernement de sa propre vocation, dans l’écoute et la confidence à Marie et Joseph, dans le dialogue avec le Père pour comprendre sa mission. »

    Dans une pareille expression, le Fils de Dieu semble déconnecté de son humanité. Car, qui cherche un discernement sur sa vocation ? L’humanité du Christ ? mais elle n’a pas de personne, pas de « je ». Serait-ce le Fils de Dieu lui-même ?

    Un peu de théologie

    Dans le Christ, il y a deux natures et une seule personne : la personne incréée du Verbe, du Fils de Dieu. Cette personne divine, qui est identique à la nature divine, assume une nature humaine en Jésus-Christ, le Verbe incarné.

    Il faut affirmer que la personne divine du Verbe, le seul « moi » ou « je » que possède Jésus-Christ, sait parfaitement qu’il est Dieu. Le Verbe de Dieu incarné a de plus conscience de son incarnation.

    Le Verbe de Dieu a ainsi conscience de soi jusque dans sa nature humaine. Il est le seul sujet conscient de cette nature consciemment assumée, et cela dès le premier instant de son incarnation. Tel est l’objet de notre foi, et c’est un mystère proprement dit que nul ne peut comprendre.

    La nature humaine n’est pas une personne. Dans le Christ, il y a des sentiments humains, une intelligence et des pensées humaines, une volonté et des vouloirs humains, mais qui sont assumés par la personne divine.

    Ainsi, affirmer que le Christ devait faire un discernement humain ou comprendre sa vocation, revient à penser soit que le Christ était une personne humaine, ce qui est une hérésie.

    Soit à penser qu’il ne pouvait pas savoir, en tant que Dieu, ce qui se passait dans la nature humaine qui lui était unie par l’union hypostatique, ce qui revient à une autre hérésie : penser que Dieu peut ignorer quoi que ce soit, qu’il n’est pas la Sagesse infinie qui sait tout.

    Ainsi, il faut affirmer que le Christ savait parfaitement qu’il était Dieu, puisque sa personne divine le savait parfaitement. Sa nature humaine en avait d’ailleurs une perception nette : en effet, dès le premier instant de sa conception, l’intelligence de la nature humaine du Christ possède la vision béatifique.

    Autrement dit, elle voit Dieu immédiatement, comme les saints du Ciel, et dans un degré qu’aucun saint n’atteindra jamais. Ainsi, même à travers son intelligence humaine, la personne du Verbe incarné possède la pleine possession de Dieu.

    Comment dès lors le Christ pourrait-il avoir besoin de « discerner sa vocation » et de « dialoguer avec le Père », alors qu’il n’a, en tant que Dieu, qu’une seule intelligence, une seule volonté, une seule nature avec son Père ?

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  • Hongrie : une loi contre la pédophilie inclut des limitations strictes sur l'homosexualité et le transgenrisme

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    Source : a.t.v.hu (http://www.atv.hu/belfold/20210615-pedofiltorveny-szavazas-2021-06-15)

    15 juin 2021

    L'opposition s'est retirée, mais le projet de loi anti-pédophile draconien est passé - avec les amendements concernant l'homosexualité

    Les délinquants pédophiles risquent jusqu'à 20 ans de prison et il sera interdit aux moins de 18 ans de montrer des contenus homosexuels et transgenres ou d'en faire la publicité. Les partis au pouvoir ont voté le projet de loi anti-pédophilie tant annoncé, avec le Jobbik ("Alliance des jeunes de droite - Mouvement pour une meilleure Hongrie"). L'opposition s'est retirée.

    Mardi, le projet de loi anti-pédophile a été adopté par le Parlement par 157 voix contre 1, sans abstention. Avant cela, la majorité gouvernementale avait rejeté tous les amendements de l'opposition.

    Les pédophiles pourront être recherchés nominativement dans le registre pénal, ils pourront à l'avenir être condamnés à 20 ans de prison, il n'y aura pas de sursis de plus de 8 ans, et pas de libération - le Parlement a voté en faveur du paquet de lois anti-pédophiles, signé par Máté Kocsis, qui est une réglementation extrêmement stricte (...).

    Ils se sont concentrés sur le renforcement de la protection pénale des enfants à la lumière des événements scandaleux et parce que, bien que le nombre de crimes soit en baisse, ceux commis contre les enfants ont augmenté. L'homme politique du Fidesz a également parlé de la "saleté de l'internet" et de ses "profondeurs les plus sombres" lors du débat général, indiquant qu'"il y a un pédophile pour chaque jour ouvrable en Hongrie". Les pédophiles doivent savoir qu'ils ne peuvent se cacher ni sur l'internet ni sur le dark web, "il n'y a pas de cachette", a déclaré Máté Kocsis.

    À l'avenir, les délinquants pédophiles ne seront plus autorisés à travailler près des enfants sur les plages, dans les parcs d'attractions, les zoos ou les clubs sportifs. En outre, ils ne seront pas autorisés à occuper des fonctions gouvernementales ou politiques en vertu de la loi.

    Le Jobbik a quand même voté en faveur de ce projet.

    Le dernier jour de la session avant la pause estivale, tous les partis d'opposition, à l'exception du Jobbik, se sont retirés de la session parlementaire - DK, Párbeszéd, MSZP et LMP ont boycotté le vote de blocage, tandis que les députés indépendants Ákos Hadházy, Bernadett Szél et Szabolcs Szabó ont refusé de participer au vote sur le projet de loi anti-pédophile.

    Le débrayage visait à protester contre les amendements au projet de loi anti-pédophile, qui ont été déposés et votés par le gouvernement en commission législative jeudi dernier, et qui interdiraient la promotion et la présentation de l'homosexualité ou du changement de sexe aux moins de 18 ans, y compris la publicité contenant de tels contenus. L'opposition et les militants des droits de l'homme parlent de stigmatisation, de se faire des ennemis, de confondre les homosexuels et les personnes qui changent de sexe avec les pédophiles et le "porno" (ce sont les mots de Gergely Arató, du DK) (...).

    Le Jobbik, cependant, a non seulement voté aujourd'hui, mais a également voté avec les partis gouvernementaux pour le projet de loi - malgré les amendements sur les homosexuels et les transgenres. Et ce malgré le fait qu'András Fekete-Győr ait demandé au Jobbik, avant le vote, de ne pas être un partenaire dans l'adoption de la loi. "Je vous demande de revenir à la raison, de mettre la main sur le cœur et de ne pas voter pour la loi qui va ruiner la vie d'innombrables de vos concitoyens", a écrit le président de Momentum dans son message aux membres de la droite.

    Balázs Ander, qui était l'orateur principal du Jobbik lors du débat général, a déclaré avant la présentation des amendements du parti gouvernemental que le Jobbik soutiendrait chaque proposition anti-pédophile et chaque renforcement de la loi "du premier au dernier mot". En fait, il a même proposé la castration chimique et le traitement médicamenteux des pédophiles. Avant le vote, le Jobbik a clairement indiqué que si l'opposition est au gouvernement en 22, il supprimera de la loi les articles concernant les homosexuels et les transsexuels.

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  • Tombes d'enfants à Kamloops : connaître les faits plutôt que s'en tenir à des insinuations

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Découverte de tombes d’enfants à Kamloops demande une enquête rigoureuse et non des conclusions trop hâtives et partiales

    12 juin 2021

    Pensionnat de Kamloops

    Texte de Michael Haynes — Traduit par CQV

    Kamloops, Colombie-Britannique, 9 juin 2021 — La triste découverte de 215 tombes anonymes d’enfants au pensionnat indien de Kamloops a suscité beaucoup de chagrin et d’indignation, ainsi que des attaques virulentes contre l’Église catholique.

    Malgré cette réaction rapide, de nombreuses questions subsistent sur cette affaire. L’auteur canadien Michael O’Brien, lui-même ancien élève de l’un de ces pensionnats, a mis en garde contre le danger d’accuser l’Église de meurtre avant d’avoir obtenu des informations réelles sur les tombes récemment découvertes, y compris sur le contexte de la période des pensionnats.

    Rosanne Casimir, chef de la Première nation Tk'emlups te Secwépemc, a révélé le 28 mai que les corps de 215 écoliers, dont certains n’avaient que trois ans, avaient été découverts sous terre grâce à un radar à pénétration de sol. Casimir a mentionné que c’était un « fait connu dans notre communauté », ce qui a mené à la recherche et à la découverte des corps.

    Casimir a également noté que « ces enfants disparus sont des décès non documentés », ajoutant que de nombreuses questions restaient sans réponse, et laissant entendre qu’il était possible de trouver d’autres corps en attendant une enquête plus approfondie. Elle l’a décrit comme une « perte inconcevable, dont on parlait, mais qui n’avait jamais été documentée au pensionnat indien de Kamloops ».

    Mme Casimir a noté que l’enquête était en cours depuis le début des années 2000, précisant que les récits d’anciens élèves avaient alimenté le désir de rechercher les tombes.

    À la suite de cette découverte, des attaques virulentes ont été lancées contre l’Église catholique, qui dirigeait le pensionnat alors que l’État le finançait, et le sentiment anticatholique dans les médias grand public est à son comble.

    Le système des pensionnats

    Le pensionnat de Kamloops, situé dans le sud de la Colombie-Britannique, a été géré par l’Église catholique de 1890 à 1969, date à laquelle le gouvernement fédéral a pris en charge la gestion de l’établissement et l’a transformé en externat jusqu’à sa fermeture en 1978. À son apogée, Kamloops comptait plus de 500 enfants inscrits dans les années 1950 et était autrefois la plus grande école du réseau de pensionnats.

    L’école a été confiée à la direction des Oblats de Marie Immaculée en 1893, sur ordre du gouvernement. Cependant, en 1910, le directeur a signalé que le gouvernement ne fournissait pas suffisamment de fonds pour nourrir correctement les enfants. Un rapport similaire a été fait dans les années 1920.

    En 1924, le bâtiment a été partiellement détruit par un incendie.

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  • Tombes de Kamloops : les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La découverte de Kamloops alimente les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

    La question est aussi vieille que le colonialisme.

    11 juin 2021

    Le pape François a exprimé sa douleur et sa solidarité avec les peuples autochtones du Canada après la récente découverte de 215 tombes non marquées dans un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique. Cette découverte a bouleversé la vie publique canadienne comme peu de sujets l'ont fait ces dernières années.

    Les jours précédents, les appels à des excuses papales officielles se sont multipliés, y compris de la part du Premier ministre Justin Trudeau. Ceux qui les ont réclamées ont estimé que les commentaires du Saint-Père à l'Angélus du 6 juin étaient inadéquats.

    La question a une portée plus large que le Canada. Comment l'Église pense-t-elle aujourd'hui à l'évangélisation et à la mission soutenues par le pouvoir de l'État - l'histoire des missions presque partout, que ce soit au Canada, au Mexique, en Inde ou au Brésil ? Si le projet colonial européen était moralement mauvais, comment penser alors au fait que la grande majorité des catholiques du monde ont reçu la foi grâce à lui ? 

    Cette question n'est pas nouvelle. Le meilleur film catholique jamais réalisé, The Mission (1986), examine l'enchevêtrement de la mission, de l'évangélisation, de l'esclavage, de la politique coloniale et des relations entre l'Église et l'État dans l'Amérique du Sud du XVIIIe siècle. En 1992, à l'occasion du cinquième centenaire du départ de Christophe Colomb pour l'Amérique, la question a fait l'objet d'un discours public largement favorable à Christophe Colomb. En 2020, alors que les statues de Saint Junipero Serra étaient renversées en Californie, le débat public avait nettement évolué.

    Les pensionnats

    À la fin du XIXe siècle, le gouvernement fédéral du Canada a lancé une politique d'éducation des enfants autochtones, appelés alors "Indiens" et aujourd'hui "indigènes". Cette éducation était destinée à fournir les rudiments d'une éducation européenne et à faciliter la participation des peuples indigènes à l'économie au sens large. 

    Mais le projet avait un objectif culturel plus fondamental, qui était de favoriser l'assimilation en supprimant les langues, les vêtements, les coiffures et la culture indiennes. Selon une expression tristement célèbre, l'objectif était de "tuer l'Indien dans l'enfant". 

    Le gouvernement a construit des pensionnats pour accueillir les enfants indigènes et a rendu leur présence obligatoire. Certaines familles envoyaient leurs enfants de leur plein gré ; pour beaucoup d'autres, les enfants étaient pris par l'État et forcés de vivre dans les "pensionnats" pendant l'année scolaire.

    Bien qu'il s'agisse d'une politique gouvernementale et que les écoles aient été construites par le gouvernement, leur fonctionnement a été largement confié à diverses églises chrétiennes, qui disposaient de l'énergie missionnaire nécessaire pour envoyer des enseignants dans les régions éloignées. Les diocèses et les ordres religieux catholiques géraient environ 60 % des pensionnats.

    Cette politique bénéficiait d'un large soutien de la part de tous les éléments du gouvernement et de la société canadienne. Les pensionnats ont perduré jusque dans les années 1960. Le dernier a fermé dans les années 1990. En 1969 encore, la politique officielle du premier ministre de l'époque, Pierre Trudeau, et du futur premier ministre, Jean Chrétien, était de favoriser l'assimilation des peuples autochtones.

    Abus et excuses

    À la fin des années 1980, d'anciens élèves des pensionnats ont commencé à raconter leurs histoires d'abus physiques et sexuels généralisés. Sur les 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté ces écoles, quelque 6 000 sont morts pendant leur séjour en raison de maladies contagieuses, de soins médicaux insuffisants et de négligence.

    En plus des abus, le principe même des pensionnats a été contesté comme étant injuste. En 2015, un rapport historique de la Commission de vérité et de réconciliation (Truth and Reconciliation Commission TRC) a non seulement décrit en détail les abus, mais a également condamné toute l'entreprise en la qualifiant de "génocide culturel". 

    Le processus de la TRC a fondamentalement changé la vision consensuelle de l'histoire canadienne au sein du gouvernement, des universités et des médias, à tel point que même les statues de Sir John A. Macdonald, le premier Premier ministre, ont été retirées dans les villes du pays. "Sir John A. Macdonald, comme on l'appelle communément, est tenu en moins bonne estime dans les cercles d'élite que ne le seraient des pères fondateurs esclavagistes américains comparables, comme Thomas Jefferson.

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  • Au risque de l’histoire : l’Eglise et les Lumières

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    Une émission de Christophe Dickès sur KTO:

    Au milieu du XVIIIe siècle, le pape Clément XIII remet vigoureusement en cause la philosophie des Lumières. Par son encyclique Christianæ reipublicæ salus (Le salut du peuple chrétien), publiée en 1766, il en condamne les principes et les oeuvres. L’oeuvre de Rousseau mais aussi celle de l’Encyclopédie sont mises à l’Index (fameuse liste de livres dont la lecture était interdite par l’Eglise). Premier texte dogmatique d’un catholicisme intransigeant, Clément XIII peut biaiser ici notre lecture des rapports entre l’Eglise et Les Lumières. Comment en est-on arrivé là ? A-t-il existé des papes « éclairés » ? Rome fut-elle, tout au long du XVIIIe siècle, une capitale culturelle dans le sillage intellectuello-artistique de la Renaissance ? Les Lumières furent-elles d’ailleurs un sérieux sujet de préoccupation de l’Eglise ? Grâce à Albane Pialoux et Olivier Andurand, l’émission Au risque de l’histoire propose de considérer les événements dans leur contexte et toute leur complexité:

    JPSC

  • Le Christ comme modèle de prière

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    audience-2juin2021.pngLe Pape poursuit ses enseignements sur la prière en nous donnant le meilleur modèle possible : Jésus en tant qu’homme. Commentaire de l’allocution lors de l’Audience générale du 2 juin 2021 . Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau »:

    « Les Évangiles nous présentent souvent et de manière saisissante Jésus en prière. Quand nous songeons à la prière de Jésus, c’est comme si nous quittions un moment la terre, en nous laissant entraîner vers les hauteurs où tout est divin, tout est pur. Certes, cette prière du Dieu fait homme est pour nous un mystère, une réalité devant laquelle nous ne pouvons que balbutier, cherchant des mots pour dire l’ineffable. Mais en même temps, puisque c’était la prière du Fils de l’homme qui était absolument comme nous hormis le péché, nous pouvons essayer de la contempler, à notre modeste mesure, comme l’homme qui cherche un trésor caché dans un champ. C’est ce qu’essaie de faire le Pape dans cette allocution. Le trésor que nous espérons trouver dans ce champ, c’est la beauté de la prière de Jésus qui fera naître en nous l’amour et le goût pour notre propre prière. Si Jésus est le modèle, il est aussi le maître qui possède toute la science nécessaire pour nous guider au bon port. Il nous apprend à prier, en nous indiquant la manière de prier et en nous en donnant les mots. Regardons donc Jésus prier, de son enfance à sa mort, et même jusque dans le Ciel, où il est l’éternel priant intercédant sans cesse pour nous tous.

    D’abord, Jésus pria toute sa vie. Pour choisir ses Apôtres, il passa la nuit en prière. Il pria pour ses amis, pour tous les siens. Il pria pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas. Il pria même pour Judas qui devait le trahir. Sa prière était d’abord une relation intime avec son Père, le Père des miséricordes. Jésus qui est l’incarnation de la miséricorde priait spécialement quand il ressentait non seulement une souffrance ou une angoisse (pensons à Gethsémani), mais aussi quand il se trouvait face à la faiblesse et à la misère humaine. Retenons cette leçon. Même si nous avons grandement péché, Jésus prie pour nous et il nous attend au confessionnal qui est le tribunal de la miséricorde. Jésus miséricordieux ne cessera jamais de prier pour nous. Ses plaies restent inscrites dans son corps glorieux et ouvertes pour que nous puissions laver nos souillures dans son sang. À tout instant Jésus prie pour chacun de nous. Il faut s’en souvenir dans les temps de crises ou de tentations. C’est particulièrement saint Luc qui insiste sur la prière de Jésus qui scande toutes ses étapes décisives dans sa grande marche vers Jérusalem.

    Ensuite, Jésus ne prie pas en passant, mais toujours intensément et de façon prolongée. Cette prière en outre devient de plus en plus intense à mesure que la Passion approche. Nouvelle leçon à retenir ! Car la Croix est toujours une pierre d’achoppement. Plus le chemin vers l’éternité monte, plus nous devons prier pour trouver lumière et force. À ce titre l’épisode de la Transfiguration demeure très significatif. Le texte sacré nous dit que : « Prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier ». Et c’est lorsque Jésus prie ainsi qu’il se transfigure, son visage et tout son être s’illuminant de façon extraordinaire. Et tout de suite après il annonça sa Passion. Jésus est donc bien notre modèle dans la prière et nous devons l’écouter car cet éternel priant est le Fils adorable du Père. Mais pour aller à Jésus priant, nous devons passer par Marie. Notre prière balbutiera moins, sera moins timide, si nous nous confions à notre maman du Ciel, qui nous donnera par une prière renouvelée des ailes pour atteindre le port du salut. « Sainte Marie priez pour nous pauvres pécheurs… »

    Ref. Le Christ comme modèle de prière

    Rien ne vaut la simplicité du cœur pour purifier l’âme des pécheurs

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  • Liège : balades muséo-musicales au Grand Curtius, le samedi 12 juin 2021 de 13h00 à 18h00

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    Du plain-chant liégeois du 13e siècle jusqu'à Astor Piazzolla, en passant par Grétry et Ysaÿe, la musique classique se glisse dans un patrimoine muséal exceptionnel. Le temps d'un week-end, le samedi 12 juin au Grand Curtius (de 13h à 18h) * des artistes s'installent au cœur des collections permanentes pour offrir aux visiteurs des concerts dans un cadre remarquable.

    Réservation obligatoire

    Les concerts se déroulant au sein des collections permanentes, afin d'y assister, il vous suffit de réserver votre billet d'entrée au musée en date du samedi 12 juin. En raison des mesures liées au Covid-19, cette réservation préalable est obligatoire via le lien suivant : Le Grand Curtius : collections permanentes (COVID19) (visitezliege.be) 

    (*) Voir aussi  le dimanche 13 juin au Musée Grétry-

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  • La Voie synodale ? "En effet, de telles attitudes offensent et étonnent nos croyants" (Cardinal Puljic, archevêque de Sarajevo)

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    Face à l’Allemagne, l’autre Europe fait entendre sa voix: « Nous ne pouvons pas comprendre une Eglise dans laquelle le sacrifice devient un mot étranger et où  il y a un Jésus sans croix ». Interview de Mgr Vinko Puljic, cardinal-archevêque de Sarajevo  (capitale de la Bosnie-Herzégovine) par Clara Steinbrecher sur le site  Kath Net /Maria 1.0 :

    Puljic 05b37559e832207ab38ee3fdf1871e34.jpg« Sarajevo (kath.net/ Maria 1.0) Lorsque le pape Saint Jean-Paul II l'a accepté au Collège des cardinaux le 26 novembre 1994, Vinko Puljić, 49 ans, était le plus jeune cardinal. Aujourd'hui, le cardinal Vinko Puljić est archevêque de Vrhbosna (Sarajevo). L'archidiocèse de Sarajevo a ses origines au 7ème siècle. En 1881, il fut rétabli en tant qu'évêché. L'archevêché est situé à l'est de la Bosnie-Herzégovine et borde la Croatie au nord, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Le diocèse comprend des parties de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe. Mgr Puljić n'est pas seulement le curé de son diocèse mais, en tant que cardinal, également membre de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En décembre 2020, l'homme de 75 ans a survécu à une grave maladie COVID-19. "Marie 1. 0 » a parlé au cardinal Puljić. L'interview a été arrangée par Thommy M. Schott et traduite par Dinka Mihic. Les questions sont posées par Clara Steinbrecher, responsable de l'initiative Maria 1.0.

    Maria 1.0 : Votre Éminence, en décembre 2020, vous avez dû être soignée à l'hôpital en raison d'une infection corona. Comment allez-vous  aujourd'hui?

    Cardinal Puljić : Je remercie Dieu d'être allé à l'hôpital à temps. J'ai rencontré des médecins et du personnel médical très dévoués. J'ai bien survécu à Corona, mais j'en subis toujours les conséquences. J'admirais le personnel médical qui, malgré la lourde charge, était toujours patient avec tous les patients. Je ne suis pas le même qu'avant Corona, mais je suis reconnaissant à Dieu de pouvoir faire mes devoirs régulièrement.

    Maria 1.0: Les Croates catholiques sont le plus petit des trois groupes ethniques nationaux de votre patrie. Comment décririez-vous la situation des catholiques de Bosnie-Herzégovine un quart de siècle après la fin de la guerre ?

    Cardinal Puljić : Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre, mais ils n'ont pas créé une paix juste. Dayton divise la Bosnie-Herzégovine en deux. Dans une partie, la Republika Srpska (République serbe, ndlr), le nettoyage ethnique est légalisé et il n'y a quasiment pas de Croates catholiques là-bas. Dans l'autre partie (Fédération de Bosnie-Herzégovine, ndlr), où vivent Croates et Bosniaques, une majorité de Bosniaques est issue des Croates. Les gens sont anxieux et frustrés. Même ceux qui ont enduré la guerre quittent maintenant le pays. Malheureusement, l'égalité des trois peuples constitutifs n'a pas été établie et les mêmes droits ne s'appliquent pas dans tous les domaines.

    Maria 1.0 : Si vous visitez la Sainte Messe d'une congrégation croate en Allemagne, vous remarquerez que les églises sont pleinement représentées et que presque toutes les générations sont représentées parmi les fidèles. L'Église catholique dans votre pays est-elle plus vivante qu'elle ne l'est, par exemple, en Allemagne ?

    Cardinal Puljić : Tout au long de l'histoire, nos catholiques ont trouvé dans la foi un soutien et une source de force. Lorsqu'ils quittent désormais la terre de leurs ancêtres, ils portent en eux la foi de leurs pères, dans laquelle ils ont grandi et pour lesquels ils ont beaucoup enduré, surtout à l'époque communiste. L'ancienne génération vivra cette croyance, mais les plus jeunes s'adapteront rapidement à l'environnement dans lequel ils sont entrés car c'est là qu'ils vont à l'école et l'opinion publique influence leur vision du monde.

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  • De l’Eglise utile à l’Eglise inutile

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    Lu sur le site web « Benoît et moi » :

    « L’Eglise, en niant le péché originel, suit le monde mais se condamne elle-même à l’insignifiance. Un monde sans péché originel est capable de se débrouiller tout seul, de se donner le salut à son propre niveau, il est autonome et n’a pas besoin de Dieu ou de l’Église. Et l’Eglise, qui était indispensable, devient simplement (éventuellement) utile. Mais « être ‘utile à …’ sans préciser à quoi, c’est laisser au monde le soin de clarifier, selon ses catégories à lui, ce à quoi elle peut et doit être utile », faisant ainsi d’elle une agence mondial(ist)e de plus. Très intéressante réflexion de la rédaction de la Bussola, dans sa rubrique « doctrine sociale de l’Eglise ».(www.lanuovabq.it/it/dalla-chiesa-utile-alla-chiesa-inutile) »

    Voici la traduction française de cet article publiée par les soins de « Benoît et moi » :

    « Quand l’Église se considère uniquement utile au monde, elle finit rapidement par se considérer comme inutile. Naturellement, à ce point, même sa Doctrine sociale est parvenue au terminus

    Dans l’encyclique Caritas in veritate, on lit que le christianisme est non seulement utile mais nécessaire au développement de l’homme (n. 4), car « sans Dieu, l’homme ne sait pas où aller et ne peut même pas comprendre qui il est » (n. 78). Nécessaire signifie qu’il ne peut pas être absent, utile signifie par contre une présence accidentelle qui, si elle est là, produit un certain effet positif mais non essentiel, et si elle n’est pas là, ne cause aucun dommage. Selon Augusto Del Noce (comme il le dit dans Il problema dell’ateismo), le mode de penser de la modernité a transformé le christianisme de nécessaire à utile parce qu’il a fait du péché un simple accident que la dialectique historique ou la praxis humaine sont capables de surmonter d’elles-mêmes. La sécularisation du péché et, surtout, la négation du péché originel, ont produit un christianisme utile mais pas indispensable.

    Un monde sans péché originel est capable de se débrouiller tout seul et de se donner le salut à son propre niveau, il est autonome et n’a pas besoin de Dieu ou de l’Église. Même un monde anéanti par le péché originel – comme c’est le cas dans la vision protestante – n’a pas besoin de Dieu et même dans ce cas, la religion et l’Église n’ont pas de fonction essentielle et irremplaçable. Dans le premier cas parce que le monde pense qu’il peut tout faire par lui-même, dans le second parce que le monde pense qu’il ne peut rien faire d’aucune manière, Dans les deux cas le monde est autonome, adulte, maître de lui-même.

    Dans l’Église catholique, nous assistons depuis quelque temps à son retrait du monde et en même temps à son immersion dans le monde. Le retrait concerne sa conviction de ne plus avoir quelque chose de décisif et d’indispensable à apporter au monde; l’immersion dans le monde découle de cette même conviction selon laquelle elle ne croit plus avoir de spécificité (ou de mission) par rapport au monde. L’Église se considère seulement utile, mais il y a beaucoup de choses utiles et le monde les utilise mais n’a réellement besoin d’aucune d’elles. L’Église devient l’un des nombreux organismes utiles mais aussi, pour cette raison même, inutile. Si sa présence dans le monde vient à faire défaut, personne ne le remarque, pas même les hommes d’Église.

    De cette conviction qu’elle n’est qu’utile, nous avons eu de nombreuses preuves, surtout ces dernières années et même ces derniers jours. L’Église qui ne défend plus la loi naturelle, qui ne défend plus sa propre doctrine sur les questions morales décisives, qui ne défend plus la vie, le mariage, la gestion correcte de la sexualité, qui accepte la fermeture des églises par décret gouvernemental, qui ne veut plus rien de « catholique » dans la société… est une Église qui, après s’être considérée comme utile, en vient à se considérer comme inutile.

    Aujourd’hui, l’Église veut être utile dans la défense de l’environnement en collaborant avec les agences internationales, elle veut travailler pour défendre la démocratie contre le danger du populisme, elle se veut très « constitutionnelle » dans la défense de la Constitution républicaine, elle pense être utile non pas en condamnant les lois injustes mais en travaillant pour les améliorer, Elle veut être utile en abattant les murs et en bénissant tout ce que la société exprime ; pour pouvoir être utile à l’accueil ou à la réconciliation, elle renonce à préciser sa propre doctrine ; face à chaque problème, elle ne se montre plus intéressée par le quoi mais par le comment, proposant seulement des voies utiles de dialogue, de confrontation et d’unité.

    Mais une Église utile ainsi est déjà inutile. Être « utile à … » sans préciser à quoi, c’est laisser au monde le soin de clarifier, selon ses propres catégories, ce à quoi elle peut et doit être utile. L’Église, pour être utile, a choisi de renoncer à avoir l’exclusivité des fins ultimes, qui donnent un sens à toutes les fins intermédiaires. Ce faisant, elle est devenue inutile. Une agence parmi d’autres dédiée au dialogue, à la fraternité, à l’accueil, à l’accompagnement, à la proximité, à la solidarité, à la tolérance, au « marcher » ensemble, à l’inclusion, à la durabilité. »

    Ref. De l’Eglise utile à l’Eglise inutile

    La tentation mondaine est vieille comme l’Eglise, et la carte de la (dé-) christianisation fluctue au gré des siècles. Reste l’ultime question posée par le Christ lui-même et à laquelle il n’a pas répondu car il en a confié le soin à notre liberté : quand le Fils de l’Homme reviendra sur la terre trouvera -t-il la foi ?

    JPSC