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Culture - Page 313

  • En Europe aussi, les chrétiens sont discriminés

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    De la COMECE (en anglais, traduction  par nos soins):

    Le 2 Octobre, avec la participation de plusieurs intervenants de haut niveau provenant de différents pays, le Groupe du PPE, la Commission des Conférences épiscopales de la Communauté européenne (COMECE), et le groupe ECR ont organisé au Parlement européen un séminaire d'une demi-journée consacré à l'évaluation de la situation actuelle des chrétiens et de la liberté de religion en Europe. Les intervenants ont convenu que des efforts importants sont nécessaires pour éliminer les mesures discriminatoires à l'encontre des chrétiens et que la liberté de religion doit être assurée non seulement pour les minorités, mais aussi pour les chrétiens. L'attention du public doit être attirée sur des questions qui ne sont pas couvertes par les médias et un dialogue permanent doit être mis en place sur les grandes questions. De même, des initiatives venant de diverses  parties doivent également jouer un rôle accru dans ce processus.


    Dans son discours, Jan Olbrycht (MdPE), Vice-Président du Groupe PPE chargé des relations inter-culturelles, a déclaré: «Toute forme de discrimination et de mesures discriminatoires est inacceptable et va à l'encontre des fondements mêmes de l'Union européenne. Il existe plusieurs processus inquiétants à caractère discriminatoire contre les chrétiens en Europe, contre lesquels nous devons nous mobiliser conjointement et de manière décisive. Par ailleurs, nous devrions examiner comment ces cas pourraient nous aider, car certaines de ces violations majeures pourraient contribuer à accroître la sensibilisation du public et intensifier les efforts de lutte contre la discrimination des chrétiens qui se perçoivent de plus en plus comme une minorité en Europe. " 


    Dans son discours, Konrad Szymanski, MdPE (groupe ECR) a déclaré: «En Europe, nous sommes prompts à évoquer les droits de l'homme, l'égalité des droits, la non-discrimination au niveau des principes dans le monde entier. Il est bon que nous nous sentions appelés de cette façon à la protection de la dignité humaine. Cependant cela ne signifie pas que notre propre démocratie libérale ne peut pas évoluer vers un système discriminatoire ou vers un système qui tolère la discrimination. Les chrétiens se sentent de plus en plus discriminés. La présence de la Croix et le christianisme lui-même sont mis à mal. Dans certains pays, la protection des droits des minorités sexuelles provoque une limitation de la liberté de critique et de la liberté d'expression. La liberté de conscience, en particulier dans les professions médicales, est également mise à mal." 


    Lors de la première session, on a entendu l'intervention de John Deighan qui a souligné la situation particulière du Royaume-Uni, principalement en ce qui concerne la discrimination contre les agences d'adoption catholiques, le port de symboles religieux chrétiens en public (par exemple sur le lieu de travail), ainsi qu'une tentative visant à redéfinir le mariage. Daniel Lipsic a évoqué la nécessité d'une approche plus équilibrée et cohérente par la Cour européenne des Droits de l'Homme concernant l'incitation à la propagande haineuse. 


    Lors de la deuxième séance, Francisco Javier Borrego a souligné que, dans certains cas, l'interprétation idéologique de la Convention européenne des droits de l'homme par la Cour de Strasbourg. Le professeur Rocco Buttiglione a mis en évidence l'écart entre les minorités agissantes qui influencent le processus décisionnel et la majorité silencieuse des chrétiens qui ont peur de prendre une place centrale dans l'effervescence de l'ordre du jour politique. D'autres experts ont rappelé la résolution de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, qui identifie des zones très particulières dans lesquelles les droits fondamentaux et les droits civils des chrétiens doivent être protégés. "Une question clé est la protection des décisions prises en conscience pour des motifs religieux", a expliqué Mgr. Kolfhaus (Secrétariat d'État du Saint-Siège). "Inutile de dire que l'Eglise est contre la discrimination. Mais toute forme de discrimination n'est pas discriminante: il ya aussi le droit d'être différent ". 


    Dans son allocution, Mgr Piotr Mazurkiewicz, Secrétaire général de la COMECE, a évoqué les résultats positifs récents protégeant l'égalité et la liberté religieuse au sein du Conseil de l'Europe et de la Cour de Luxembourg. Tout au long du séminaire, il y avait un consensus partagé que le Parlement européen et les autres institutions européennes devraient tenir compte des questions susmentionnées et de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour trouver des solutions pratiques à cet égard.

    Les textes des interventions sont accessibles sur le site de la COMECE

  • La livraison d'octobre 2012 de La Nef

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    SOMMAIRE DU N°241 D’OCTOBRE 2012

    NB : de nombreux articles sont en ligne; il suffit de cliquer sur les liens pour y avoir accès


    ÉDITORIAUX
    L’économie à la dérive, par Christophe Geffroy
    Contre-Culture : Chassez le sacré, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Hildegarde de Bingen Docteur, par Aliénor Rousseau
    La Syrie, zone à risques, entretien avec Frédéric Pichon
    Islam en France : Paris sous influence étrangère
    par Karim Ouchikh
    Vie de l’Église : Qui a « pété les plombs » ?, par Loïc Mérian
    Série Vatican II (9) : Dei Verbum (2) : les débats, 
    par l’abbé Christian Gouyaud
    Benoît XVI au Liban : le pèlerin de la paix, 
    par Annie Laurent
    L’exhortation Ecclesia in Medio Oriente, par Annie Laurent
    Géopolitique d’abord : L’Orient simplifié
    par Paul-Marie Coûteaux
    Échos d’Orient : Un regard faussé, par Annie Laurent
    Chronique Vie : Eugénisme high-tech
    par Pierre-Olivier Arduin

    ENTRETIEN
    Au service des jeunes
    entretien avec l’abbé Jean-Pierre Gac 

    DOSSIER : LA CRISE DE LA CATECHÈSE
    Catéchèse : histoire d’une crise
    par l’abbé Christian Gouyaud
    Propositions pratiques, par l’abbé Laurent Spriet
    Une catéchèse éclatée, par Denis Sureau
    Transmettre, par Pierre Louis
    Le Catéchisme : vingt ans après, 
    par le P. Thierry-Dominique Humbrecht, op
    Témoignage : A l’école de Marie, par l’abbé Laurent Guimon
    Témoignage : Un témoin heureux, par l’abbé Cyril Gordien
    Témoignage : L’exemple des Chartreux, par l’abbé Matteo Lo Gioco
    Le devoir de transmettre
    entretien avec Mgr Raymond Centène

    VIE CHRÉTIENNE
    À l’école du Poverello d’Assise (2/2), par Falk van Gaver
    Question de foi : Notre-Dame des sans-abris, 
    par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Une gnose chrétienne ?, par Falk van Gaver
    Au fil des livres : Si je t’oubliais Irlande…, 
    par Philippe Maxence 
    Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, sortir,
    Internet, livres jeunes 
    Un livre, un auteur : Cécile Reboul

    BRÈVES
    Toutes nos annonces du mois en ligne

  • Quand l'abbé de Beukelaer "recadre" le Professeur De Duve

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    A lire, sur le site de Eric de Beukelaer, et cela va bien plus loin qu'un simple "recadrage" du prix Nobel.

    Extrait : 

    "Je cite ce savant de réputation mondiale:

    "Les gens n’ont pas appris à raisonner avec la rigueur et l’honnêteté intellectuelle qu’essaient d’observer les scientifiques, à pratiquer le doute méthodique dont parlait Descartes. Ils manquent d’objectivité et sont obnubilés par des croyances et des certitudes qui ne se fondent sur aucune réalité démontrable. C’est vrai du Pape qui parle de “vérités révélées” et donc, non contestables et qui est pourtant suivi par 1,5 milliard de gens."

    Comment un homme aussi intelligent et respectable, qui a baigné bien plus que moi dans un catéchisme à l’ancienne, peut-il sortir une phrase aussi énorme du point de vue épistémologique? Comment peut-il tomber à pieds joints dans le piège du « rationalisme concordiste », qui consiste à prétendre que la méthode scientifique est la seule qui fasse sens? Comment peut-il à ce point confondre une affirmation scientifique visant la réalité finie et quantifiable avec une adhésion de foi, touchant à l’infini et donc à l’indémontrable?  Et quid de la poésie et de la danse? Leur vérité sont-elles démontrables? Je pense que le professeur de Duve a longtemps été un pratiquant non croyant, avant de se reconnaître agnostique. Il a adhéré durant sa jeunesse à des « preuves de l’existence de Dieu » et des « raisons de croire », avant de les laisser tomber comme peu crédibles. Mais jamais, sans doute, ne fit-il l’expérience intime du Ressuscité."

  • Europe : et si la crise économique et financière était le révélateur d'une crise bien plus profonde ?

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    ZENIT.ORG (ANITA BOURDIN)

    Les racines de la crise économique et financière de l’Europe sont plus profondes qu’on ne croit, estiment les évêques d’Europe : elles sont d’ordre philosophique et spirituel. « Si l’Europe est en crise au plan financier, monétaire, économique, c’est peut-être parce qu’elle n’a pas suffisamment enraciné son projet spirituellement », a résumé Mgr Léonard.


    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, a en effet résumé pour la presse, en fin de matinée, vendredi 28 septembre, les trois interventions qui ont nourri la réflexion des 11 cardinaux et 33 évêques présents à l’assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, en Suisse, à Saint-Gall (27-30 septembre).


    Voici notre transcription de sa synthèse.


    ***Pour affronter cette question des défis à la fois culturels, sociaux et spirituels de l’Europe, nous avons entendu ce matin trois interventions : une de M. Kuno Schedler, professeur d’économie d’entreprise à l’université de Saint-Gall, sur les enjeux surtout de l’ordre de économique ; ensuite une intervention de Mme Marta Cartabia, qui est professeur de droit et juge à la Cour constitutionnelle en Italie ; et ma propre intervention sur le point de vue philosophique et théologique.

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  • Mgr Léonard invite les baptisés à une attitude prophétique, provocatrice et audacieuse

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    ZENIT.org : A l'occasion de la 2e journée de l'assemblée du Conseil des Conférences Episcopales Européennes, rencontre avec Mgr Léonard (Propos recueillis par A. Bourdin)

    SAINT-GALL, samedi 29 septembre 2012 (ZENIT.org) – Pour répondre à l’indifférence religieuse, Mgr Léonard recommande aux baptisés une « attitude prophétique, provocatrice, audacieuse ».

    Quant à l’hostilité, il fait observer que c’est « une merveilleuse occasion pour les chrétiens de redécouvrir leur identité » et « d’oser le dialogue ».

    Face au manque d’intérêt suscité par l’édification européenne aujourd’hui, il diagnostique : « on ne perçoit plus assez dans la construction de l’Europe un enjeu humain ».

    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique), a en effet répondu aux questions des journalistes, vendredi matin, 28 septembre 2012, après avoir résumé les trois interventions qui ont nourri la réflexion des 10 cardinaux et 33 évêques présents à l’assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, à Saint-Gall (27-30 septembre). Zenit a recueilli ses propos.

    Excellence, si vous deviez vous adresser à l’homme d’aujourd’hui par rapport aux discussions de ce vendredi matin, que lui diriez vous ?

    Je commencerais par poser une question pour faire réfléchir : qu’est-ce que qui fait que beaucoup d’Européens aujourd’hui, hélas, trois fois hélas, perdent leur intérêt pour la politique, pour la politique européenne ? Je crois que l’une des raisons c’est que l’on ne perçoit plus assez dans la construction de l’Europe un enjeu humain. On voit très bien qu’il y a un enjeu économique - avec des aspects positifs et des aspects contestables -, qu’il y a un enjeu politique, - on le voit aussi, avec un aspect positif et un aspect négatif -, mais peut-être manque-t-on de percevoir dans le projet européen un projet humain, culturel, qui ouvre, qui donne un idéal, qui donne une perspective, pour l’avenir. Et finalement l’homme a besoin de cela.

    L’un des intervenants ce matin a dit cela très clairement : on ne peut pas rassasier le cœur humain uniquement avec la prospérité économique ou avec toutes sortes de libertés qu’on lui accorde : le cœur humain a besoin d’un idéal. Et ce qui est tragique à certains égards, c’est que l’Europe a un trésor au plan spirituel : l’Europe, c’est Thérèse d’Avila, c’est Jean de la Croix, c’est Edith Stein, tant de grandes figures, avec une grande richesse spirituelle et culturelle. Nous avons un patrimoine culturel énorme en Europe, et nous risquons de l’oublier : alors que la source coule pour donner un sens à la vie, nous risquons de ne pas nous abreuver à cette source.

    Et donc je crois que l’Europe a besoin de témoins, de prophètes qui lui fassent prendre conscience de son héritage, de son passé, mais qui s’ouvrent aussi à un idéal, une perspective orientée vers l’avenir.

    L’Année de la foi va s’ouvrir: comment la foi devrait-elle être annoncée, aux jeunes en particulier ?

    Pour annoncer la foi, il faut bien sûr des témoignages et des paroles, mais je pense que dans la culture d’aujourd’hui – cela n’a pas toujours été comme cela, et cela ne sera peut-être pas toujours comme cela – on a besoin d’événements qui rendent sensible la dimension spirituelle de la vie.

    Très concrètement, pastoralement, un de mes soucis, ce n’est pas seulement d’enseigner – bien sûr, un évêque doit enseigner, l’Eglise doit enseigner – mais c’est d’organiser des lieux, des moments, des événements – j’ai employé tout à l’heure le mot de « happening » - en utilisant les moyens disponibles, que ce soit sur Internet, que ce soit à travers des concerts rock, que ce soit à travers des grandes vedettes chrétiennes qui ont une capacité de communication, que ce soit en utilisant aussi – et en la respectant – la dévotion populaire : créer des événements où, à travers un véhicule, à travers un témoignage, les gens puissent percevoir la beauté de la foi et pressentir qu’il y a en eux un appel pour s’ouvrir à la foi.

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  • Profanation et abandon des lieux chrétiens orthodoxes à Chypre

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    La profanation des églises dans la partie nord de Chypre (orthodoxie.com)

    Le site Sobor.by poursuit la publication de photographies récentes sur la profanation et l'abandon des lieux orthodoxes (églises, cimetières) dans la partie nord de Chypre, occupée par l'armée turque depuis 1974. A voir ici (dont photographie ci-dessus).
  • Un signe d’ouverture de la Fondation Ratzinger

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    811195.jpgL’Agence Apic annonce que Benoît XVI remettra le 20 octobre 2012 le Prix Ratzinger au Père jésuite américain Brian Daley et au philosophe français Rémi Brague. En portant son choix sur ce dernier, le comité scientifique de la ‘Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI’ fait un pas en vue d’une plus grande ouverture du panel des lauréats. Ce prix est considéré comme le "Nobel de théologie"

    Issu en 1967 de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris, Rémi Brague devint agrégé de philosophie en 1971, puis soutient sa thèse de doctorat en 1976, sous la direction de Pierre Aubenque. Professeur à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne où il dirige le centre de recherche « Tradition de la pensée classique », Rémi Brague enseigne aussi à la Ludwig-Maximilian-Universität de Munich (Allemagne), où il occupe la chaire Romano Guardini ; il y enseigne l'histoire du christianisme européen. Il a été aussi John Findlay Visiting Professor à l'Université de Boston (États-Unis). Son domaine d'étude est considérable : bien qu'officiellement spécialiste des philosophies médiévalesjuive et arabe, il a d'abord travaillé sur la philosophie grecque ; d'abord sur Platon, puis sur Aristote. Sa thèse de 3e cycle portait sur le Ménon de Platon (publiée sous le titre Le Restant). Sa thèse de doctorat d'État est une étude sur la notion de monde chez Aristote. C'est ensuite que sa recherche s'est tournée sur le Moyen Âge arabe, juif et latin. Il a publié sur saint Bernard, Razi et Maïmonide. Rémi Brague est aussi un commentateur de l'œuvre de Heidegger et un fin lecteur de Leo Strauss.

    L'ouvrage qui l'a fait sortir du cadre de l'expertise philosophique érudite est Europe, la voie romaine, traduit en plusieurs langues. Son travail actuel se développe en un triptyque qui concerne d'abord la représentation de la notion de monde (La sagesse du monde), ensuite la manière dont la pensée s'est représentée historiquement la loi de Dieu (la Loi de Dieu).

    En 2009, Rémi Brague devient membre de l'Académie catholique de France, institution qui fait suite à l'ancien Cercle des Intellectuels Catholiqueset de l'Académie des sciences morales et politiques.

    Remy Brague est polyglotte : il parle le français, l'allemand, l'anglais et l'espagnol et son domaine de compétence comprend le grec ancien, le latin, l'arabe médiéval et l'hébreu.

    Parmi ses oeuvres citons, pour un large public cultivé, son essai « Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres » ( Flammarion, 2009) : Quel est le Dieu des chrétiens ? Quelles en sont les caractéristiques ? Quelle en est la singularité ? À ce sujet vaste et quelque peu intimidant, le philosophe Rémi Brague répond en sept chapitres concis, informés, stimulants...loin des accommodements syncrétistes à la mode du "dialogue" interreligieux.

  • Namur, 2 octobre : "La science a-t-elle tué Dieu" par Dominique Lambert

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  • Brésil: Les catholiques sont désormais moins des deux tiers de la population

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    De Jean-Claude Gerez, correspondant en Amérique latine pour l’Apic (extraits) :

    Brasilia, 28 septembre 2012 (Apic) Les catholiques au Brésil sont désormais moins des deux tiers de la population, même s’ils demeurent néanmoins largement majoritaires dans le pays, avec plus de 123 millions de fidèles. Les évangéliques sont par contre en forte croissance. Les évêques brésiliens formant le Conseil épiscopal pastoral (CONSEP) se sont réunis le 25 septembre au siège de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) pour réfléchir aux moyens pour en finir avec l’hémorragie de leurs fidèles.

    Les évêques ont analysé la cartographie des religions du pays, présentée dans le cadre du recensement 2010 effectué par l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE). La réflexion a notamment porté sur les initiatives pastorales qui doivent être prises ou renforcées pour faire face à la baisse confirmée du nombre de fidèles.

       Selon l’IBGE, les résultats du recensement démographique 2010 ont démontré la montée de la diversité des groupes religieux au Brésil. Le nombre de catholiques a continué à baisser, passant de 70,2% à 64,6% de la population entre 2000 et 2010. Ces données confirment ainsi une tendance observée ces deux dernières décennies. Les catholiques demeurent néanmoins largement majoritaires dans le pays, avec plus de 123 millions de fidèles. Parallèlement, la croissance de la population évangélique s’est consolidée, passant de 15,4% de la population en 2000 à 22,2% en 2010. L’étude révèle également que le nombre de "sans religion" représente aujourd’hui 8% de la population.

    Dépasser le clivage entre catholiques et évangéliques

    Le Père Thierry de Linard de Guertechin, président de l’Institut brésilien de développement, (IBRADES), un organisme lié à la CNBB, a présenté un résumé de la situation mise en lumière par cette nouvelle cartographie religieuse. Selon lui, il faut dépasser l’observation du clivage existant entre catholiques et évangéliques. "Il y a en effet de nouvelles communautés chrétiennes qui ont connu un essor important, a-t-il souligné. Sans oublier le nombre croissant de personnes déclarant être sans religion" (…).

    "Si nous ne prenons pas en compte la profondeur de la réalité sociale, nous courons le risque de faire de bonnes analyses sans pour autant que cela ait une incidence sur notre travail pastoral", a enfin mis en garde Mgr Sergio da Rocha, archevêque de Brasilia, la capitale, et président de la Commission épiscopale pastorale pour la doctrine et la foi. "Former de vrais chrétiens, c’est cela le grand objectif de l’évangélisation et cela se concrétisera, sans nul doute, dans les statistiques." En espérant freiner l’hémorragie, car il y a urgence: en dix ans, l’Eglise catholique brésilienne a perdu plus de 15 millions de fidèles.

    Les évangéliques constituent le segment religieux qui a le plus augmenté au Brésil, passant de 26,2 à 42,3 millions de personnes, d’après l’IBGE. Parallèlement, le nombre de catholiques n’a cessé de chuter, en particulier dans les grandes villes et dans les régions les plus pauvres, au bénéfice des évangéliques. Autre point notable dans cette cartographie religieuse du Brésil, la montée des spirites (adeptes du spiritisme). S’ils ne représentent que 3,8 millions de personnes, soit 2% (sur une population totale de 195 millions), leur essor est notable puisqu’ils n’étaient que 2,3 millions en 2000 (1,3%). Enfin, si le nombre de personnes se déclarant adeptes de l’umbanda et du candomblé (religion afro-brésiliennes) se sont maintenus à un taux de 0,3% de la population, le nombre de "sans religion", lui, est passé, en 10 ans, de 12,5 à 15 millions de personnes. (apic/jcg/be)

    Ici : La Conférence épiscopale réfléchit aux moyens pour en finir avec l’hémorragie de ses fidèles   

    Dépasser les clivages ? Ben voyons. Après l’engouement pour la théologie de la libération, le catholicisme post-conciliaire sud-américain s’est lancé dans la pastorale « pentecôtiste » Il en récolte les fruits : pourquoi en effet acheter la copie alors qu’on peut disposer de l’original ?  Et si l’on commençait par être soi-même. A cet égard, le catholicisme africain pourrait donner de bonnes leçons aux « maîtres à penser » (souvent européens) de l’Eglise d’Amérique latine.  Un dossier pour le synode sur la « nouvelle » évangélisation. Espérons-le.

  • Marcel Gauchet : "Il faut un Vatican III !"

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    Le philosophe Marcel Gauchet réclame un “Vatican III” pour parachever le Vatican II de ses rêves. Intellectuel français, auteur du "Désenchantement du monde" (Gallimard, 1985), ce philosophe, élevé dans la religion catholique mais qui se dit aujourd'hui agnostique, ouvre des pistes de réflexions pour commémorer le cinquantenaire du concile que Paul VI qualifiait de “plus grand que celui de Nicée” (en quoi non veut espérer qu’il se trompait).

    Interview de Marie-Lucile Kubacki sur le site de “La Vie”:

    Cinquante ans après Vatican II, quel bilan faites-vous de l'après-Concile, alors que le christianisme n'est plus majoritaire en Europe. Le Concile est il encore pertinent dans le monde actuel?

    Il est dépassé ! Le Concile a été une entreprise de rattrapage tardive par rapport à une énorme évolution qui s'était jouée sur plus d'un siècle et au terme de laquelle l'Eglise se retrouvait en position délicate par rapport au monde moderne, soit après 1945 et la conversion globale des mentalités croyantes, chrétiennes, à l'univers démocratique. L'épreuve des totalitarismes était passée par là et ce n'était plus tenable. Mais le monde a continué de bouger et tout ce qui s'est passé depuis lors a mis le Concile en porte-à-faux. Je pense que ce n'est plus du tout une référence. Vatican II avait défait Vatican I. Il faut un Vatican III qui refasse un aggiornamento de même ampleur....

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  • Chrétiens et Musulmans contre le blasphème

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    28891h480w640.jpgLu sur le site “La Vie”:

    Difficile, vu d'Occident, de comprendre les raisons pour lesquelles le patriarche maronite libanais Béchara Raï a joint sa voix à celle des dirigeants chiites et sunnites de son pays pour demander à ce que l'ONU intervienne pour condamner le blasphème. Selon l'agence officielle libanaise ANI, citée par l'AFP, il a déclaré à l'ouverture du sommet islamo-chrétien de Bkerké hier que le film "L'Innocence des musulmans" "porte atteinte non seulement aux musulmans et au prophète, mais également aux chrétiens. Nous n'allons pas nous contenter de condamner. Nous allons appeler la communauté internationale à émettre une loi onusienne interdisant de dénigrer les religions". Mentalité moyen-orientale pour laquelle le blasphème est une chose à prendre très au sérieux? Tactique pour protéger les chrétiens de la région en épousant l'indignation des musulmans, ultra-majoritaires? Sans doute. Mais cela renforce la pression des organisations et pays musulmans qui font pression depuis longtemps déjà pour imposer le concept à l'ONU, comme le rappelle cet article du Monde racontant les coulisses de la bataille.

    D'autres musulmans, et non des moindres, ont pris le parti de la pédagogie, aussi bien envers les pays musulmans qu'envers les occidentaux. Dans les colonnes du Monde.fr, le grand mufti d'Egypte lui-même s'y essaie. Intitulée "Mahomet lui-même ignorait la provocation", la tribune de Ali Gomaa essaie de montrer que le prophète de l'islam n'aurait probablement pas réagi au film L'Innocence des musulmans, ni aux caricatures de Charlie Hebdo: "Une anecdote le concernant est connue des musulmans du monde entier. Un de ses ennemis était une femme qui vivait dans une rue qu'il empruntait chaque jour et dans laquelle elle jetait des ordures avant son passage. Un matin, passant devant chez elle, il remarqua qu'elle s'était abstenue de le provoquer. Inquiet qu'elle ait renoncé à sa routine quotidienne, la seule réaction du Prophète, aussi difficile que cela puisse être pour lui, fut de s'enquérir de la santé de la femme". Et de conclure: "Les récents documents qui visent manifestement à offenser les sentiments les plus profonds de plus d'un milliard d'êtres humains dans le monde ne font que contribuer à l'aggravation des tensions, et ne profitent à personne. Les musulmans doivent soit ignorer de telles provocations, soit y réagir de manière non violente, dans les limites instaurées par leur religion. Ces limites ont de toute évidence été franchies au cours des derniers jours, c'est pourquoi les instances religieuses musulmanes ainsi que l'Eglise copte d'Egypte ont joint leurs voix pour appeler au calme et ne pas permettre que la situation s'aggrave".

    Ici: Au Moyen-Orient, chrétiens et musulmans veulent une loi anti-blasphème

    Difficile à comprendre ? La société au Proche-Orient Chrétien n’est pas une société apostate, laïque et séculariste: les dix commandements y ont plus de poids moral que les déclarations nationales, régionales ou “universelles”  des droits de l’homme issues d’un contrat social sans assises pérennes. 

  • Embrasement islamiste : une réflexion pertinente sur Hérodote.net

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    Nous lisons, sous la plume de Joseph Savès, ces opportunes considérations intitulées : "1917-2011, d'un totalitarisme à l'autre" :

    L’ouverture du département des Arts de l’Islam au Louvre coïncide avec de nouvelles bouffées de violence dans le «dar-es-islam» (la communauté musulmane), du Maroc à l’Indonésie en passant par certaines banlieues françaises... D’un côté la bourgeoisie française est invitée à découvrir le raffinement des anciennes civilisations islamiques, de l’autre, les masses populaires musulmanes, travaillées en sous-main par des militants  déterminés, prennent prétexte d’une vidéo provocatrice diffusée sur internet pour défier l’Occident.

    Avec un film projeté en avant-première à l’Institut du Monde Arabe (Paris) ce 21 septembre, le cinéaste franco-marocain Nabil Ayouch fait litière des explications convenues sur la violence terroriste. «Non, ce n’est pas la misère qui entraîne des jeunes au suicide,» dit-il avec force, mais leur embrigadement par des groupes de type sectaire. Son film Les chevaux de Dieu - sur les écrans en 2013 - suit une une poignée de garçons, dans un bidonville de Casablanca.  Il montre comment ils sont pris en main par une section islamiste et conduits à commettre un attentat-suicide après qu’ils aient été éprouvés et fragilisés par un accident de la vie (prison pour trafic de drogue, meurtre en légitime défense, violences sexuelles).

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