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Société - Page 240

  • Les effets pervers de la pandémie sur la démographie

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    De la revue de presse de l'Homme Nouveau "Au quotidien", n°164 :

    L’urgence démographique

    Parmi les conséquences démographiques du Covid-19, l’intérêt s’est focalisé jusqu’à présent sur la mortalité. Mais l’épidémie a aussi un impact majeur sur la fertilité. En France, les naissances ont chuté de 13 % en janvier par rapport au même mois de 2020, selon l’Insee. Le phénomène est mondial. Une étude publiée dans la revue Demographic Research indique qu’au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en Espagne, tout comme en France, l’anxiété face au virus conduit nombre de femmes à reporter des projets de grossesse.

    Dans un éditorial du Point (4 mars), Luc de Barochez s’inquiète des effets pervers de la pandémie sur la démographie française, et plus largement, en Europe. Un constat et une inquiétude, mais qui ne sont accompagnés d’aucune perspective ou proposition. Encore un effort, camarade ! Oui, il faut relancer la natalité par une politique audacieuse, s’appuyant sur la réhabilitation de la famille comme socle social tout en limitant l’immigration dans un pays actuellement incapable d’y faire face. Bref rompre avec l’individualisme moderne et retrouver les voies d’une politique traditionnelle.

    Aux États-Unis, 34 % des Américaines interrogées par l’Institut Guttmacher veulent moins d’enfants à cause de la pandémie. Quelque 300 000 naissances manqueront en 2021 dans ce pays, selon la Brookings Institution. La Chine, qui permet depuis 2016 aux couples d’avoir un deuxième enfant, n’a déclaré que 10 millions de naissances en 2020, soit une chute de 15 % par rapport à 2019. Même la Corée du Sud enregistrerait un recul de 14 % en un an. La récession économique, le stress qui diminue la fertilité, l’incertitude sur les conditions de l’accouchement du fait de la saturation des services de santé, le confinement et le couvre-feu qui empêchent les gens de se rencontrer, mais aussi la présence inhabituelle des enfants à la maison ont incité de nombreux couples à mettre leurs projets d’enfantement en mode pause. (…)

    En Europe, le nombre d’actifs devrait diminuer plus vite qu’escompté par rapport aux inactifs. Le financement des retraites et de la dépendance va devenir un casse-tête encore plus compliqué. À l’inverse, les pays pauvres devraient avoir plus de mal à satisfaire les besoins de populations jeunes et en forte croissance. Le fossé entre les deux groupes de pays va accentuer les tensions migratoires, sociales et politiques. Le monde prophétisé par Paul Morland (2) – « plus gris, plus vert et moins blanc », c’est-à-dire plus vieux, plus soucieux de la gestion de ses ressources et moins dominé par les populations d’origine européenne – arrivera plus rapidement que prévu.

  • Un catholique allemand sur trois pense à quitter l'Eglise

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    Du National Catholic Register :

    Enquête : Un catholique sur trois en Allemagne pense à quitter l'Église.

    En juin 2019, le pape François a envoyé une lettre de 28 pages aux catholiques allemands, les exhortant à se concentrer sur l'évangélisation face à une "érosion et une détérioration croissantes de la foi."

    12 mars 2021

    BERLIN, Allemagne - Un tiers de tous les catholiques allemands envisagent de quitter l'Église, selon un nouveau sondage publié jeudi.

    L'étude représentative, dévoilée le 11 mars, a été réalisée par l'institut de recherche d'opinion INSA Consulere, basé à Erfurt, pour le compte de l'hebdomadaire catholique Die Tagespost et de l'agence de presse protestante Idea. Elle confirme les résultats d'une précédente enquête qui indiquait des chiffres similaires.

    Parmi les personnes interrogées appartenant à l'Église catholique, 33 % envisagent de quitter l'Église en raison des scandales actuels liés à la gestion des cas d'abus sexuels commis par des membres du clergé, tandis que 44 % déclarent qu'elles ne vont pas tourner le dos à l'Église. Les autres 14% des répondants ont indiqué qu'ils "ne savaient pas". Neuf pour cent des personnes ayant participé à l'enquête n'ont pas précisé leur réponse.

    CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA, a rapporté que la nouvelle enquête a également révélé qu'un membre sur quatre des églises régionales protestantes en Allemagne a déclaré qu'il pourrait "quitter l'Église bientôt."

    En 2019, un total de 272 771 catholiques allemands ont formellement quitté l'Église - plus que jamais auparavant. Les chiffres pour 2020 ne seront pas publiés avant l'été de l'hémisphère nord.

    La crise des abus n'est pas la seule raison de cet exode. Selon une étude réalisée par le diocèse d'Osnabrück, dans le nord de l'Allemagne, les catholiques les plus âgés citent notamment la gestion de la crise des abus par l'Église comme une raison de leur départ, rapporte CNA Deutsch. Les plus jeunes, en revanche, sont plus susceptibles de se désinscrire en tant que catholiques pour éviter de payer l'impôt ecclésiastique obligatoire.

    En 2019, l'Église en Allemagne a reçu plus d'argent en impôt ecclésiastique que jamais auparavant. Selon les chiffres officiels publiés en juillet 2020, l'Église allemande a reçu 6,76 milliards d'euros (7,75 milliards de dollars) en 2019. Cela a représenté une augmentation de plus de 100 millions d'euros (115 millions de dollars) par rapport à 2018, année où l'Église a gagné 6,64 milliards d'euros grâce à cet impôt. Cette hausse serait due à la croissance de l'économie allemande en 2019.

    Si un individu est enregistré comme catholique en Allemagne, 8 à 9 % de son impôt sur le revenu va à l'Église. La seule façon pour eux de ne plus payer cet impôt est de faire une déclaration officielle de renonciation à leur appartenance. Ils ne sont plus autorisés à recevoir les sacrements ou un enterrement catholique.

    Cette taxe fait l'objet de critiques croissantes, plusieurs évêques se demandant s'il faut la réformer, indique CNA Deutsch. Dès 2016, l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI, a critiqué le processus, qualifiant sa gestion des personnes qui choisissent de ne pas adhérer au système controversé de "problème grave."

    Selon une recherche de l'Université de Fribourg publiée en 2019, le nombre de chrétiens payant l'impôt ecclésiastique en Allemagne devrait diminuer de moitié d'ici 2060. Les chercheurs ont déclaré que le déclin attendu pouvait être prédit compte tenu de la diminution du nombre de baptêmes en Allemagne, du nombre d'Allemands qui se sont éloignés de l'inscription religieuse formelle et de la diminution de la population globale de l'Allemagne, qui devrait chuter de 21% d'ici 2060.

    L'année dernière, les évêques allemands ont annoncé qu'ils prévoyaient un "chemin synodal" de deux ans, réunissant des laïcs et des évêques pour discuter de quatre sujets majeurs : la manière dont le pouvoir est exercé dans l'Église, la moralité sexuelle, le sacerdoce et le rôle des femmes.

    Ils ont déclaré que le processus se terminerait par une série de votes "contraignants" - suscitant des inquiétudes au Vatican quant au fait que les résolutions pourraient remettre en cause l'enseignement et la discipline de l'Église.

    En juin 2019, le pape François a envoyé une lettre de 28 pages aux catholiques allemands, les exhortant à se concentrer sur l'évangélisation face à une "érosion et une détérioration croissantes de la foi."

    "Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a essayé de se sortir seule de ses problèmes, en comptant uniquement sur ses propres forces, ses méthodes et son intelligence, elle a fini par multiplier et nourrir les maux qu'elle voulait surmonter", a-t-il écrit.

    Dans un discours aux évêques allemands en 2015, il a déclaré qu'"on peut vraiment parler d'une érosion de la foi catholique en Allemagne", les exhortant à "surmonter la résignation qui paralyse."

  • Le Doyen d'Arlon : "je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet"

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    De cathobel.be :

    OPINION – Culte et culture, des essentiels, que diable !

    Depuis un an, les orientations choisies, les décisions prises, le vocabulaire utilisé, voire labellisé, révèlent une certaine conception de l’être humain qui nous pose question. Parmi celles-ci, qu’en est-il de l’essentiel pour vivre ou survivre ? Peut-on se contenter de ce qu’offrent les commerces dits essentiels, les déplacements dits essentiels, les relations dites essentielles… ?

    Certes, préserver la santé des citoyens est une intention plus que louable. Alors qu’aujourd’hui le déconfinement s’amorce timidement, le monde de la culture proteste avec raison en s’affirmant le parent pauvre des décisions successives. En tout temps, la culture nous est précieuse. Elle permet de prendre de la hauteur, d’interpeller, de critiquer et sert de garde-fou à une instrumentalisation de l’être humain aux seules fins économiques ou techniques. La culture ne serait-elle pas du registre de l’essentiel ?

    Et le spirituel, qu’en est-il ? Ne risque-t-il pas d’être remisé au vestiaire ? Pendant ces jours de pandémie, les cultes, comme on les désigne officiellement, n’ont guère droit au chapitre. Pourtant, l’actualité touche directement leur raison d’être : le sens de la vie, la cruauté de la mort, l’épreuve de la souffrance … Ceux qui ont interrogé leur foi, écouté une Parole de Vie, accueilli la paix intérieure, se sont laissés réconforter par la prière, ont mesuré que la dimension spirituelle n’a rien de secondaire, qu’elle est même vitale. Osons l’affirmer : le spirituel est de l’ordre de l’essentiel pour vivre en humain.

    Or, les dernières décisions du Comité de concertation manifestent non seulement leurs incohérences mais, une fois encore, le mépris des cultes et de la culture. En outre, elles confirment une indifférence insupportable réduisant l’être humain à une mécanique dépourvue d’esprit. Réduits à la catégorie du ‘non essentiel’, culte et culture ne sont pas pris en considération. Une célébration dans une église peut réunir 15 personnes alors qu’un concert dans le même lieu est interdit. Désormais les funérailles religieuses peuvent réunir 50 personnes (heureuse nouvelle pour les familles endeuillées) mais la messe dominicale seulement 15, que ce soit dans l’église du village ou dans la basilique de Koekelberg. Au même moment, ils sont des centaines au supermarché du coin se croisant, se heurtant ou faisant la queue ; ils sont plus de 50 à un procès d’assise mais interdit de théâtre et de cinéma et réduit à quelques-uns pour une liturgie communautaire.

    Il est temps de sortir de ce silence assourdissant. Bravo aux artistes qui se sont fait entendre au risque d’encourir des soucis avec la justice. Alors que les chrétiens se préparent à Pâques, sommet de l’année liturgique et plus grande fête chrétienne, les autorités du pays n’envisagent aucun ajustement de bon sens quant aux normes en vigueur pour l’exercice des cultes. Allons-nous rester silencieux et une fois encore faire le gros dos ? Personnellement, je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous nous recueillerons nombreux pour le repos éternel du vieil homme instrumentalisé et réduit à sa corporéité. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous prierons dans l’espérance de la résurrection d’un homme nouveau pris au sérieux dans toutes ses dimensions et respecter dans sa liberté.

    Abbé Pascal ROGER, doyen d’Arlon

  • Pandémie et choix de société : "Nous sommes en colère !"

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    De Véronique de Stexhe sur le site de la Libre Belgique (Opinions)

    La colère nous submerge devant les choix de société qui sont faits depuis des mois

     
    Comment justifier ce que j’ai vu à City 2 ces dernières semaines ? Comment justifier que l’on puisse aller si nombreux dans une grande surface de vêtements ou d’alimentation alors que nous sommes interdits de théâtres, de cinéma, de restaurants, de concerts, et quasiment de lieux de culte ?

    Une opinion de Véronique de Stexhe, bibliste.

    Mesdames et Messieurs les experts, Mesdames et Messieurs du gouvernement,

    Nous sommes en colère !

    Oui, la colère nous submerge devant les choix de société que vous faites depuis des mois sans entendre, sans tenir compte de ce que nous essayons de vous dire sur tous les tons, et de manière pacifique.

    Devrons-nous entrer en résistance comme nos pères ou nos mères qui se sont battus pour préserver nos libertés ?

    Où sont les Résistants aujourd’hui ?

    Alors que lors de votre dernière intervention du vendredi 5 mars vous n’avez cessé de nous rappeler nos responsabilités, vous nous annoncez une fois encore le maintien d’un ensemble de restrictions qui nous déresponsabilisent.

    Sous prétexte de nous protéger, vous limitez nos libertés les plus élémentaires, celles qui sont essentielles à la vie quel que soit l’âge, quel que soit le milieu, quelle que soit l’orientation philosophique ou spirituelle.

    Depuis des mois, nous sommes privés de tout ce qui donne sens à nos vies.

    L’homme ne vit pas seulement de pain et, pour reprendre les mots d’un ancien professeur, il y a une manière de se "nourrir" qui donne la vie et une manière de se "nourrir" qui donne la mort.

    Comment justifier ce que j’ai vu à City 2 ces dernières semaines ? Comment justifier que l’on puisse aller si nombreux dans un grand magasin d’ameublement et de décoration bien connu aux abords de Bruxelles, ou bien dans une grande surface de vêtements ou d’alimentation alors que nous sommes interdits de théâtres, de cinéma, de restaurants, de concerts, et quasiment de lieux de culte ?

    Dans ces lieux de consommation matérielle, nous croisons des foules de personnes agglutinées devant des vitrines, devant une cuisine équipée, ou bien dans des escalators bondés, comme si toutes ces "choses" pouvaient nourrir nos désirs de vivre, de joie, de plénitude !

    Cette seule forme de nourriture, Mesdames, Messieurs, elle finit par nous donner la nausée.

    En revanche, se retrouver avec nos proches, ou pour un concert, une soirée théâtrale, au cinéma ou à l’église, en respectant les distances sociales, ça c’est nourrissant. Nourrissant de beauté, de rêve, d’amour, de créativité. En un mot : nourrissant de vraie vie.

    Et puisque nous parlons de vie, parlons aussi de la mort ; cette mort qui semble nous guetter tous et qui s’insinue en nous plus qu’avec le virus. Cette mort affreuse de ceux qui se retrouvent seuls pour l’affronter. Cette mort que nous ne pouvons plus célébrer, entre croyants ou non-croyants. Nous ne pouvons plus accompagner nos proches hospitalisés mais nous ne pouvons plus non plus nous retrouver ensemble pour leur rendre hommage et partager une dernière fois tout ce qu’ils ont été pour nous.

    Après des mois d’attente, de 15 personnes, nous sommes passés à 50 !

    50 personnes qu’il faut choisir pour enterrer un proche. Prêtres et chorale comprise.

    Que ce soit au crématorium ou à l’église, 50 personnes et les autres en visioconférence.

    50 personnes dans des espaces immenses qui peuvent, pour certains, accueillir 1 000 personnes ! Comment en sommes-nous arrivés là ?

    De plus, pas un mot n’a été dit pour les célébrations hors funérailles. Pas un mot pour ces milliers de citoyens pour qui la célébration des cultes est une nourriture essentielle. Comme si l’article 19 de la Constitution garantissant la liberté de culte était balayé d’un revers de la main !

    Mesdames, Messieurs, ne nous prenez pas pour des moutons, qui obéiraient sans broncher à une succession de mesures qui varient au gré des peurs des uns et des conseils des autres.

    Le risque zéro n’existe pas. Quand allons-nous nous décider à résister au joug de l’illusion du risque sanitaire zéro ?

    La vie est risquée, l’amour est risqué, la foi est risquée. Ne plus prendre de risque fait de nous des morts-vivants. Est-ce cela que nous souhaitons ?

    Mesdames et Messieurs, écoutez-nous ! Nous avons plus de 60 ans et nous vous demandons d’arrêter de détruire des vies pour nous protéger. De prendre des mesures équilibrées qui puissent préserver nos libertés fondamentales en tenant compte de notre appétit de vivre. Nous voulons choisir notre "nourriture", celle qui nourrit la beauté partagée, les relations, la foi. La vie tout simplement.

    Laissez-nous célébrer la vie et célébrer la mort en ouvrant nos espaces de culte ou autres lieux de réunions essentiels, afin de pouvoir de nouveau, de façon organisée, prier, chanter, pleurer et aussi nous recueillir autour de nos défunts, sans devoir faire des choix inhumains pour respecter ce nombre arbitraire (et inadapté) de 50 personnes, chorale comprise !

    Mettons fin, ensemble, à ce système qui nous enferme et qui nous enterre vivants !

  • Cour Européenne des Droits de l'Homme : la Belgique propose l’élection d’une nouvelle “juge-Soros”

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    De Grégor Puppinck sur Valeurs Actuelles :

    CEDH : la Belgique propose l’élection d’une nouvelle “juge-Soros”

    10 mars 2021

    La Belgique a proposé trois candidats pour siéger pendant les neuf prochaines années à la Cour européenne des droits de l’homme. Selon le docteur en droit Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, l’élection à ce poste de Maïté De Rue, juriste salariée de l’Open Society de George Soros, viendrait renforcer à la Cour le réseau des “juges-Soros” et provoquerait de nouvelles situations de conflits d’intérêts. Tribune.

    En septembre 2021, un nouveau juge belge sera élu à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en remplacement de Paul Lemmens dont le mandat s’achève le 12 septembre 2021. Après une procédure de sélection en Belgique, trois candidats ont été choisis. Il s’agit de Maïté De Rue, Frédéric Krenc et Sylvie Sarolea. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) doit maintenant examiner ces trois candidatures et élire celui qui deviendra juge à la CEDH pour un mandat de neuf années. Elle peut aussi choisir de rejeter toute la liste, si elle estime qu’aucun des trois candidats n’est suffisamment qualifié.

    Trois candidats pour devenir juge à la CEDH mais aucun magistrat

    Parmi les trois candidats, l’une est salariée de l’Open Society, une autre est une universitaire engagée pour les droits des étrangers, le troisième est un avocat directeur de la Revue trimestrielle des droits de l’homme. Ce dernier semble être le plus compétent et le plus raisonnable. Il est regrettable qu’aucun des candidats ne soit magistrat, à la différence du juge sortant qui fut membre du Conseil d'État belge (1994-2012) ainsi que du Groupe consultatif de la MINUK sur les droits de l'homme au Kosovo.

  • AstraZeneca et Johnson & Johnson : des vaccins à éviter selon les évêques canadiens

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    De Mélanie Marquis sur le site de La Presse (Canada) :

    AstraZeneca et Johnson & Johnson : des vaccins à éviter, selon un regroupement d’évêques catholiques

    (Ottawa) La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) conseille à ses fidèles de privilégier, si possible, les vaccins de Pfizer et de Moderna par rapport à ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, ces derniers ayant été conçus à partir de « lignées cellulaires dérivées de l’avortement ». Un constat auquel les sociétés pharmaceutiques et des experts apportent un gros bémol. (voir la Déclaration des évêques)

    Dans la foulée des approbations récentes par Santé Canada des vaccins fabriqués par les sociétés pharmaceutiques AstraZeneca et Johnson & Johnson, l’organisation a officiellement décidé de faire sienne cette position qui a été prise récemment par un regroupement similaire aux États-Unis.

    Car contrairement aux vaccins conçus par Pfizer et Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson « utilisent des lignées cellulaires dérivées de l’avortement dans leur développement, leur production et leurs essais cliniques », procédé qui « incite des catholiques à se demander s’il est moralement acceptable de recevoir des vaccins », signale la CECC.

    Le regroupement en vient à la conclusion que « si l’on a le choix entre différents vaccins, il faut toujours préférer et choisir le vaccin le moins lié à des lignées cellulaires dérivées de l’avortement, lorsque c’est possible », et donc éviter ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson.

    Dans le cas où l’option n’est pas offerte, ils peuvent cependant « être utilisés en toute bonne conscience en sachant que l’utilisation de ces vaccins ne constitue pas un geste de coopération formelle à l’avortement », indique la CECC dans un avis daté du 9 mars et publié sur son site web.

    « Ces questions sont importantes, car elles concernent le caractère sacré de la vie humaine et sa dignité intrinsèque », lit-on dans la même note, où l’on prie par ailleurs le gouvernement de « faire en sorte que les vaccins contre la COVID-19 ne créent pas de dilemme éthique » pour la population.

    Mentionnons au passage que les Canadiens ne peuvent décider du vaccin qu’ils se font injecter.

    Fondée en 1943, la CECC rassemble les évêques catholiques latins et catholiques orientaux que le souverain pontife a nommés, ou dont il a accepté la nomination, est-il écrit sur le site internet du regroupement, dont des représentants sont chaque année du rassemblement antiavortement qui se tient devant le parlement.

    Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a promptement sermonné l’organisation pour cette prise de position, mercredi après-midi.

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  • "La liberté religieuse est un droit universel"

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    De Vatican News (Isabella Piro):

    Mgr Jurkovič rappelle que la liberté religieuse est un droit universel

    L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU à Genève a tenu à souligner qu'il fallait défendre la liberté religieuse et de croyance pour tous les groupes et communautés, et non pour un seul.

    «Dans le scénario actuel, alors que la liberté religieuse est de plus en plus mise à mal par la nécessité de protéger des vies humaines contre la propagation de la pandémie de Covid-19, il est essentiel que les autorités civiles s'engagent à la respecter, protéger et défendre, en tant que dimension de la dignité de la personne humaine», a affirmé avec force Mgr Ivan Jurkovič en ouverture de son intervention le 4 mars dernier lors de la 46e session du Conseil des droits de l'Homme de l’ONU.

    L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève a également fait référence au rapport présenté par le relateur spécial sur la liberté religieuse de l’ONU, notant «avec préoccupation» la portée «limitée» du thème choisi, à savoir "La haine anti-musulmane / l'islamophobie".

    Considérer tous les groupes religieux

    «Le Saint-Siège ne peut que déplorer le fait que le rapport ne prenne pas suffisamment en compte le contexte de la persécution de toutes les personnes de foi, ou de celles qui n'ont pas de foi du tout», a souligné Mgr Jurkovič. Pour le Saint-Siège qu’il représente, il est clair que tous les actes de haine, de discrimination et de persécution religieuses doivent être condamnés avec véhémence, même ceux à l'encontre des musulmans. Toutefois, compte tenu de «l'universalité de la liberté religieuse sanctionnée par la Déclaration universelle des droits de l'Homme», la décision de «limiter le sujet du rapport présenté à un groupe religieux particulier sans référence aux nombreux autres, pourrait représenter un changement substantiel dans l'approche méthodologique», regrette le prélat.

    Non aux discriminations

    Si un tel changement devait être mis en œuvre, il ne conduirait pas à «une réduction du profilage négatif et de la stigmatisation de ces groupes», estime Mgr Jurkovič , mais ferait courir «le risque réel d'être source de division, de favoriser une mentalité du "nous" contre le "eux"». En fait, pour le prélat, «toute législation ou pratique qui exclut un groupe spécifique sur la base, au moins en partie, de critères religieux, représente une forme subtile de discrimination, quels que soient les effets escomptés ou le résultat réel de ces lois ou pratiques».

    La liberté religieuse, un droit universel

    Pour cette raison, l'archevêque a exprimé sa «profonde inquiétude»: parce que ce rapport qui «devrait défendre le droit humain fondamental et universel de la liberté religieuse et de croyance, était en fait axé sur un seul groupe religieux à l'exclusion des autres, avec le risque de polariser la communauté internationale et de créer encore plus de conflits», mettant «encore plus en danger» précisément ces droits que le Conseil des Nations unies «devrait promouvoir et protéger».

  • "Les reculs dramatiques de la chrétienté" sous la loupe de Renaud Girard

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    De Renaud Girard sur le Figaro Vox :

    Renaud Girard: «Les reculs dramatiques de la chrétienté»

    8 mars 2021

    CHRONIQUE – À la dénatalité qui affecte la chrétienté occidentale, s’ajoute la déconstruction des sociétés au profit de communautés, aujourd’hui indifférentes les unes aux autres, demain peut-être hostiles.

    Lumineuse fut la visite de trois jours du pape en Irak, qu’il a achevée le 8 mars 2021. Ce fut le retour en Mésopotamie d’un peu de cette lumière du Christ, qu’avaient apportée les apôtres Thomas et Thadée dès le premier siècle, c’est-à-dire six cents ans avant que cette terre ne fût envahie par l’islam des cavaliers de la péninsule arabique. « Ne vous rendez pas, ne perdez pas l’espérance! » , a dit François aux habitants de Qaraqosh, dernier îlot chrétien dans la plaine de Ninive, qui fut martyrisé par l’État islamique de 2014 à 2016, et dont la population est brutalement passée de 50.000 âmes à 25 000. «Vous n’êtes pas seuls! L’Église tout entière vous est proche…», a répété le pape à ces fidèles qui exultaient, rescapés du chaos engendré par l’invasion américaine de l’Irak de 2003. Avant elle, décidée au nom de la démocratie par un président qui lisait la Bible tous les soirs, les chrétiens étaient un million et demi en Irak. Ils sont aujourd’hui moins de 150.000.

    Le recul dramatique des communautés chrétiennes en Orient est un phénomène que François n’a pas éludé. Il a qualifié l’exil des jeunes chrétiens fuyant l’Orient islamique de «dommage incalculable», non seulement pour leurs communautés millénaires, mais aussi pour les sociétés qu’ils laissent derrière eux. Symbole qui va dans le bon sens, le gouvernement du chiite modéré Kazimi a décidé, en l’honneur du voyage du pape, de faire désormais du 6 mars la «journée de la tolérance» en Irak.

    L’autre geste important du pape fut sa rencontre avec l’ayatollah Sistani, qui est le marja (source d’imitation) le plus respecté du chiisme. Contrairement au sunnisme, qui a banni l’ijtihad (le libre effort de réflexion) au XIe siècle, le chiisme admet la libre interprétation des textes sacrés fondateurs de l’islam. Le débat – et donc l’ouverture à la croyance de l’autre – existe encore en chiisme. Voilà pourquoi le dialogue entre christianisme et islam pourrait peut-être se faire plus facilement avec le chiisme qu’avec le sunnisme, surtout depuis que ce dernier a été préempté par le salafisme (strict retour à la charia du siècle de Mahomet). Pour le moment, ce dialogue n’a hélas pas encore sérieusement commencé.

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  • Belgique : poser un juste diagnostic sur les raisons qui poussent les femmes à avorter s'avère impossible

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    De Constance du Bus sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Rapport avortement : impossible de poser un juste diagnostic sur les raisons qui poussent les femmes à avorter

     09/03/2021

    Version complète de l'analyse ICI.

    18 273 avortements ont été déclarés en 2018 d'après le nouveau rapport de la Commission nationale d'évaluation de l'interruption volontaire de grossesse (ci-après : “la Commission”). Ce chiffre a légèrement baissé en 2019 avec 18 027 avortements, ce qui revient à un avortement pour 7,7 naissances et à 8,4 femmes concernées pour 1000 femmes en âge de procréer.

    Près d'un tiers des femmes (7 198) ayant avorté en 2018 ont expliqué leur démarche par le fait qu'elles n'avaient « pas de souhait d'enfant pour le moment ». Par ailleurs, 3 389 (14%) femmes déclaraient avoir une “famille complète”.

    Depuis la fin de 2018, indique le rapport, et en raison de la nouvelle loi du 15 octobre 2018 qui ne rend plus obligatoire la mention d'une cause de détresse - obligation jugée trop paternaliste et contraire à l'idée d'un “droit” à l'avortement-, le médecin n'est plus tenu d'indiquer une raison particulière pour l'avortement dans le formulaire qu'il remet à la Commission. C'est ainsi qu'en 2019, 6 319 femmes, soit 35%, n'ont pas souhaité mentionner de raison à leur avortement. Les pourcentages en rapport avec ces raisons ne sont donc plus révélateurs de la réalité. Il est dès lors impossible de poser un juste diagnostic sur les circonstances qui ont poussé ces femmes à avorter. Lors de la présentation du rapport au Parlement ce 9 mars, les députés de la Commission Santé ont largement exprimé leur préoccupation par rapport à ce manque d'information.

    (...)

  • Chine : moins d'école pour plus de bébés

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    D'Olivier Daelen sur business.am :

    Moins d’école pour plus de bébés: l’étrange idée de la Chine pour faire face au vieillissement de sa population

    09/03/2021

    Alors que la politique de l’enfant unique a régné en Chine pendant plus de 30 ans pour éviter une surpopulation du pays, les autorités s’inquiètent désormais du vieillissement de leur population. Pour relancer le taux de fécondité, un député a soumis une proposition sujette à débat: faire passer moins de temps aux jeunes Chinois à l’école.

    Actuellement, les jeunes Chinois doivent passer au minimum 12 ans au sein du système éducatif: 6 ans à l’école primaire, 6 ans à l’école secondaire. Zhang Hongwei, président de la Fédération de l’industrie et du commerce de Shaoguan et député au sein de l’Assemblée nationale populaire, a proposé de faire baisser cette obligation scolaire à 10 ans.

    Le but: faire entrer les Chinois plus rapidement sur le marché de travail. Ce qui, par conséquent, les rendrait davantage attractifs pour se marier et pour procréer. Avec le système actuel, estime Zhong, les Chinois sortent à 19 ans de leur obligation scolaire puis passent encore plusieurs années à l’université. Il leur faut ensuite quelques années pour trouver un travail qui leur plaît et qui leur offre une situation stable. Au final, estime-t-il, certaines femmes chinoises passent plus de temps au sein du système éducatif qu’au travail (la retraite est fixée à 55 ans), ce qui impacte grandement le taux de fécondité du pays.

    Une efficacité mise en doute

    Sur les réseaux sociaux chinois, le débat fait rage. Certains estiment qu’il est tout à fait possible pour les élèves et étudiants d’ingérer une quantité et une qualité de matière semblables à ce qu’elles ne sont actuellement, tout en supprimant deux années d’école. D’autres pensent l’inverse: ils croient que ça compliquera la vie des jeunes Chinois, leur ajoutant davantage de pression. Ils reprochent également à Hongwei de considérer les jeunes comme étant uniquement de la main d’œuvre.

    Les experts sont quant à eux assez dubitatifs. Xiong Bingqi, directeur de l’Institut de recherche sur l’éducation du XXIe siècle à Pékin, ne s’est pas directement opposé à une réforme du système scolaire chinois. Toutefois, il estime qu’il faut y réfléchir à deux fois et mener une enquête approfondie pour s’assurer qu’une telle mesure serait réellement bénéfique.

    Chu Chaohui, chercheur à l’Institut national des sciences de l’éducation de Chine, s’est quant à lui nettement opposé à la proposition. D’après lui, le marché de l’emploi est adapté au niveau d’éducation moyen des jeunes qui sortent des études. Raccourcir la durée d’enseignement ne leur rendra pas service et ne leur permettra pas de trouver un travail plus rapidement.

    Le vieillissement est un problème structurel de la société qui ne peut être aidé et résolu en raccourcissant la durée de la scolarité pour augmenter la population active et les heures de travail, a-t-il affirmé, cité par le Global Times.

  • L’Eglise est-elle un des derniers bastions phallocrates ? Débat.

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    Hier, 8 mars, était la journée onusienne dédiée aux « droits de la femme ». Le site web des diocèses francophones de Belgique, « cathobel » (anagramme de « Belgicatho », à moins que ce ne soit l’inverse), relate à cette occasion un débat ertébéen sur le thème rebattu de la place des femmes dans l’Eglise. Ce compte rendu est signé Sarah Poucet :

    « Dans la séquence du « Parti pris de la matinale de la Première », Eric de Beukelaer, vicaire général du diocèse de Liège et Caroline Sagesser, historienne et chercheuse au Crisp, ont débattu de la place des femmes dans l’Église et du voyage papal en Irak.

    Dans cette séquence, tous deux se sont accordés sur les changements réalisés dans l’Église concernant la place des femmes. Cependant, Caroline Sagesser a relevé une obstruction fondamentale à l’égalité des sexes: l’interdiction de l’ordination sacerdotale des femmes. L’historienne a expliqué que garder une telle obstination au 21ème siècle desservait l’Église catholique. De même pour la société belge, avoir des postes financés par des fonds publics qui ne sont pas ouverts aux femmes, pose problème.

    Si Eric de Beukelaer se dit favorable à la discussion, il appelle cependant à « laisser du temps au temps, pour permettre à la théologie d’avancer ». Et d’ajouter : « le débat sur l’ordination de femmes touche à l’image symbolique de l’homme et de la femme dans l’Église ».

    Concernant le voyage papal en Irak, le vicaire général s’est réjouit de cette initiative, symbole du « style François ». Cette visite est « un soutien aux chrétiens d’Orient dont le nombre a chuté en une génération de 90%, et puis c’est un défi lancé à tous les fondamentalismes religieux. » a-t-il souligné. De son côté, Caroline Sagesser a noté un voyage « courageux de la part d’un homme qui a 84 ans et une santé fragile » et « un message important pour la paix entre religions » . Elle regrette tout de même qu’à Ur, le pape n’ait pas pu avoir de juifs à ses côtés malgré une demande du Vatican, pour célébrer la paix entre ces trois religions abrahamiques.

    Retrouvez l’intégralité du Parti pris diffusé ce lundi 8 mars sur Auvio. »

    Ref. L’Eglise est-elle un des derniers bastions phallocrates ? Débat.

    L’accession des femmes au sacerdoce catholique (ou orthodoxe) n’est-elle qu’une question de temps comme l’article du site interdiocésain le donne à penser?

    Sur ce sujet, un blogueur bien connu, l’abbé Dominique Rimaz (1), ne tourne pas autour du pot: « Jésus est un homme, dès lors le prêtre est un homme ».

    Mais encore ?

    « Dans un contexte où les femmes, avec les hommes, recherchent avec raison une égalité nécessaire, il est tout à fait légitime de poser cette question. A toute bonne question, il y a également des bonnes réponses.

    Sans aucune discrimination, l’Eglise catholique avoue humblement: « elle n’a pas le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes».

    A la messe et lors de la confession, le prêtre agit  «in persona Christi», dans ou en la personne de Jésus. Et Jésus est un homme. L’ordre, dans ses trois degrés (diacre, prêtre et évêque) est un sacrement. Ce dernier implique toujours un signe. En tant que tête de l’Eglise, Jésus est un homme; dès lors le prêtre est un homme.

    Avec les Eglises orthodoxes, l’Eglise catholique romaine soutient cela par « l’exemple, rapporté par la Sainte Écriture, du Christ qui a choisi ses Apôtres uniquement parmi les hommes; la pratique constante de l’Eglise qui a imité le Christ en ne choisissant que des hommes; et son magistère vivant qui, de manière continue, a soutenu que l’exclusion des femmes du sacerdoce est en accord avec le plan de Dieu sur l’Eglise».

    En 1994, saint Jean Paul II avait donné une réponse définitive, qui appelle l’assentiment de l’intelligence et de la volonté: «Je déclare (…) que l’Eglise n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Eglise».

    Cette doctrine n’a pas été exprimée par la modalité de l’infaillibilité pontificale, mais elle est de nature infaillible.

    Le prêtre n’est pas le sommet de la vie chrétienne. Par contre, la sainteté est un appel pour tous et pour chacun. La Vierge Marie, comme premier principe de vie de l’Eglise (le second étant celui de Pierre, la hiérarchie), les femmes sont invitées à la prendre comme modèle éminent ».

    ______

    (1) Dominique Rimaz est prêtre à Fribourg, spécialiste de la communication de l’Eglise et aumônier de Catholic Voices. Après une licence en théologie morale à Fribourg, il a poursuivi ses études à Rome, avec une licence en communication à l’Université pontificale de la Sainte-Croix.

    ***

    Sur cette même question on lira avec profit l’article consacré par « Cathobel » au point de vue exprimé par Mgr Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi : « Pour Mgr Ladaria, l’ordination sacerdotale des femmes est impossible », 

    JPSC

  • Pour nous empêcher de mourir, on nous a empêchés de vivre des liens fondamentaux

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    De l'Abbé Pierre Amar sur Padreblog

    LA MORT VOLÉE

    09 Mar 2021

    C’est l’un des drames cachés de la crise sanitaire actuelle : de nombreuses familles n’ont même pas pu dire à-Dieu à l’être aimé. Derrière des protocoles sanitaires inhumains, c’est une grave régression sociétale qui s’est imposée dans le silence et les larmes. Des voix s’élèvent pour la dénoncer. Car il n’est pas trop tard.

    Enfoncer la porte de l’hôpital. N’était-ce finalement pas la seule chose à faire ? C’est la question qu’on se pose en découvrant le témoignage poignant de Laurent Frémont. Ce jeune homme a courageusement pris la parole dans de nombreux médias (par exemple dans cette vidéo) pour raconter la mort de son père. Hospitalisé dans un service Covid en novembre 2020, Monsieur Frémont n’aura jamais pu revoir ses proches, malgré les nombreux tests (négatifs) que ceux-ci auront pratiqués. À sa mort, le médecin ordonnera même une mise en bière immédiate alors qu’il n’était même plus contagieux.

    L’ADIEU AU VISAGE

    Le témoignage de Laurent n’est hélas pas isolé. Bien sûr, on imagine que ceux qui travaillent dans les hôpitaux ne sont pas forcément malveillants et font ce qu’ils peuvent, parfois avec maladresse, coincés entre les mesures tombées d’en haut et la pression de devoir protéger tous leurs patients. Mais ici et là dans l’hexagone, des milliers de familles disent la même chose. Sans aucun fondement juridique, des interdictions de visites dans des services Covid de certains hôpitaux et cliniques – mais aussi dans certains Ehpad – sont trop nombreuses et les patients en fin de vie sont littéralement volés à leurs familles. Le tout dans une immense solitude et un grand désarroi, tant pour les proches que pour les patients eux-mêmes. Car ceux qui connaissent l’hôpital savent pourtant combien les visites participent au réconfort et bien souvent au rétablissement des malades.

    Pire encore, l’adieu au visage est interdit. Laurent Frémont le présente comme « l’inhumanité ultime ». Il faut avoir connu des familles de disparus pour réaliser combien ce moment d’hommage est tellement important pour les familles. Il contribue au travail de deuil, permet des moments de grande complicité familiale, faits de « mercis » et de « pardons » qu’il n’est jamais trop tard pour échanger. Les prêtres sont souvent les témoins privilégiés de ces moments essentiels. De la même façon – sous la pression des pompes funèbres cette fois – les rites qui accompagnent la mort, comme la veille du corps, la célébration à l’église, la bénédiction au cimetière, ont parfois été négligés ou sabotés.

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